Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 janvier 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacement virtuel du Secrétaire général au Royaume-Uni
Le Secrétaire général achève, aujourd’hui, sa première visite virtuelle au Royaume-Uni.
En fin de matinée il devait rencontrer le prince Charles, prince de Galles, pour une réunion devant porter sur la question des changements climatiques.
Ce matin, le Secrétaire général a également eu des entretiens bilatéraux avec Lord Ahmad de Wimbledon, Ministre d’État au Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, ainsi qu’avec l’archevêque de Canterbury, le très révérend Justin Welby, qui est également membre du Comité consultatif de haut niveau chargé des questions de médiation du Secrétaire général.
Hier, lors de sa réunion avec le Premier Ministre Boris Johnson, le Secrétaire général a remercié ce dernier pour le soutien qu’accorde son pays aux Nations Unies, ainsi que pour le leadership politique et financier du Royaume-Uni dans la lutte contre la pandémie.
En début de semaine, la pelouse située devant le Queen Elizabeth II Centre, à Westminster, a été rebaptisée United Nations Green en commémoration du soixante-quinzième anniversaire.
Conseil de sécurité
Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion ministérielle pour marquer le vingtième anniversaire du Comité contre le terrorisme (CCT)qui a été créé par la résolution 1373.
Le Chef du Bureau de lutte contre le terrorisme (BTC), M. Vladimir Voronkov, a entamé ses propos en notant la rapidité avec laquelle le Conseil de sécurité a agi pour créer le Comité suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Au cours des deux dernières décennies, a-t-il indiqué, la menace du terrorisme a persisté, évolué et s’est étendue, provoquant des souffrances et des pertes humaines indicibles. Au fil des ans, a-t-il ajouté, le Conseil a fourni une impulsion et des orientations critiques aux États Membres, ce qui a débouché sur des succès importants, aidant les États Membres à traduire les terroristes en justice et à déjouer de nouvelles attaques.
M. Voronkov a déclaré que le leadership du Conseil de sécurité demeure essentiel pour assurer un front unifié face au terrorisme, ajoutant qu’il était essentiel de redynamiser la coopération internationale pour la lutte contre le terrorisme pendant et après la pandémie, en mettant l’accent sur les menaces et les défis émergents.
La Directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, Mme Michèle Coninsx, est également intervenue lors de cette session. Elle a déclaré que la pandémie de COVID-19 avait compliqué davantage un paysage de menaces déjà difficile.
Elle a ajouté que l’on doit veiller à ce que les prochaines politiques de lutte contre le terrorisme respectent l’état de droit et soient à la fois conformes aux droits de l’homme et sensibles au genre.
Yémen
L’ONU continue d’être extrêmement préoccupée par les répercussions potentielles sur la situation humanitaire au Yémen –notamment le risque de famine- de la désignation, par les États-Unis, des houthistes en tant qu’organisation terroriste étrangère.
Le Yémen demeure la pire crise humanitaire au monde. Près de 80% de la population -plus de 24 millions de personnes- a besoin d’une forme d’assistance et de protection humanitaires. La situation sur le terrain continue de s’aggraver alors que 50 000 Yéménites vivent déjà dans des conditions proches de la famine, et que 5 millions d’autres sont sur le point d’y sombrer.
La prévention de la famine reste la priorité absolue à l’heure actuelle. Pour ce faire, il faut augmenter le financement humanitaire, soutenir l’économie et faire pression pour mettre fin à la violence.
À la fin de 2020, le Plan de réponse humanitaire pour le Yémen 2020 n’avait reçu que 50% des 3,38 milliards de dollars nécessaires pour les opérations d’aide, soit seulement 1,7 milliard de dollars. Cela représente moins de la moitié de ce qui avait été reçu en 2019.
Libye
Le Comité consultatif du Forum de dialogue politique libyen se réunira cette semaine, du 13 au 16 janvier, au Palais des Nations à Genève.
Le Comité a été récemment créé pour examiner les questions en suspens liées au mécanisme de sélection d’un exécutif unifié et pour présenter des recommandations concrètes et pratiques sur lesquelles la plénière du Forum se prononcera.
Les 18 membres du Comité représentent une grande diversité géographique et politique et incluent des femmes, des jeunes et des composantes culturelles.
La première séance débutera demain matin avec les remarques liminaires de la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général, Mme Stephanie Williams.
Soudan du Sud
Le dernier rapport sur les enfants et les conflits armés au Soudan du Sud fait état d’une diminution significative des violations commises à l’encontre des enfants depuis la signature de l’Accord de paix en 2018.
Le rapport indique cependant que de graves violations continuent d’être perpétrées contre les enfants par toutes les parties au conflit.
L’ONU a vérifié plus de 700 violations graves à l’encontre des enfants dans l’ensemble du Soudan du Sud, l’État d’Équatoria-Central étant la région la plus touchée. La majorité des violations sont attribuées à l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition et aux forces de sécurité gouvernementales, notamment les Forces sud-soudanaises de défense du peuple.
Madagascar
Le Programme alimentaire mondial (PAM) avertit que suite à trois années de sécheresse consécutives, associées à la forte récession provoquée par la pandémie de COVID-19, un tiers de la population du sud de Madagascar peinera à mettre de la nourriture sur la table.
Selon les estimations, quelque 1,35 million de personnes -soit 35% de la population de la région- devraient être en situation d’insécurité alimentaire. Cela représente presque le double du nombre de personnes à la même période l’an dernier.
Le PAM fournit actuellement une aide alimentaire à près d’un demi-million de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave dans les neuf districts les plus durement touchés du sud de Madagascar. Le PAM projette d’intensifier son assistance pour atteindre près de 900 000 personnes parmi les plus vulnérables d’ici à juin de cette année.
Le PAM nécessite 35 millions de dollars de toute urgence.
Stock de vaccins anti-Ebola
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et Médecins Sans Frontières (MSF) ont annoncé, aujourd’hui, la création d’un stock mondial de vaccins anti-Ebola.
Ce stock permettra aux pays, avec l’appui d’organisations humanitaires, d’endiguer les futures épidémies de maladie à virus Ebola en garantissant aux populations à risque un accès rapide aux vaccins pendant les flambées.
Les vaccins anti-Ebola ont permis de prévenir l’une des maladies les plus redoutées au monde, a déclaré le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les démarches visant à créer ce stock ont été dirigées par le Groupe international de coordination (GIC) de l’approvisionnement en vaccins avec le soutien financier de Gavi, l’Alliance du vaccin.
L’UNICEF gèrera le stock, qui se trouve en Suisse et les vaccins sont prêts à être expédiés en cas d’urgence.
Enfants
L’UNICEF a déclaré aujourd’hui que, alors que les cas de COVID-19 continuent de monter en flèche dans le monde, aucun effort ne doit être épargné pour maintenir les écoles ouvertes ou leur accorder la priorité dans les plans de réouverture. Le nombre d’enfants non scolarisés devrait augmenter de 24 millions, atteignant un niveau inégalé depuis des années et qui n’avait été surmonté qu’après une âpre lutte.
L’UNICEF indique que trop de pays ont choisi de garder les écoles fermées, certains pendant près d’un an, malgré la preuve que les écoles ne sont pas un moteur de la pandémie.