8929e séance - matin
CS/14735

Yémen: l’Envoyé spécial expose au Conseil une situation humanitaire désastreuse et ses difficiles tentatives de redynamiser le dialogue 

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Hans Grundberg, a témoigné, ce matin, devant le Conseil de sécurité, de ses difficiles efforts pour mettre sur pied un début de dialogue politique entre les parties prenantes à ce conflit, précisant que les discussions qu’il a tenues aussi bien au Yémen que dans la région ont souvent été difficiles et marquées par un sentiment de frustration et de désespoir. 

Face à un contexte marqué par la poursuite de l’offensive des houthistes sur Mareb et la modification des lignes de front depuis le retrait, le 12 novembre de Hodeïda, des forces de la coalition affiliées au Gouvernement du Yémen, M. Grunberg a dévoilé sa stratégie pour redynamiser le processus, son objectif affiché étant de parvenir à un processus qui s’oriente vers un règlement politique global.

Étant donné que les parties ne se sont pas rencontrées pour discuter d’un ensemble plus large de questions depuis plus de cinq ans, l’établissement d’un processus politique renouvelé est une tâche compliquée, a-t-il reconnu, notant que les écarts entre les parties n’ont fait que se creuser depuis les pourparlers qui se sont déroulés au Koweït en 2016.  Il est donc important de parvenir à des ententes communes pour pouvoir aller de l’avant, a-t-il souligné, ajoutant qu’un engagement sérieux en faveur de la paix nécessite, « au minimum », l’octroi d’un accès inconditionnel et régulier à l’Envoyé spécial.  

Sceptique quant à des solutions parcellaires « qui ne peuvent qu’apporter un soulagement temporaire », l’Envoyé spécial a plaidé pour un processus qui représente les intérêts de tous les Yéménites, combattants et non combattants, et qui permette de créer un consensus autour d’un règlement politique au conflit, d’établir des accords de gouvernance inclusifs et de garantir les droits civils et politiques, ainsi que sociaux, économiques et culturels des Yéménites.  L’intensification du conflit militaire ne fait que rendre ce processus encore plus fondamental, a témoigné M. Grundberg, qui a plaidé pour que les canaux de communication restent ouverts. 

Alertant de son côté que le conflit et l’« effondrement économique » du Yémen ont eu des effets désastreux sur la population civile, le Coordonnateur adjoint par intérim des secours d’urgence a fait savoir que le principal défi pour les opérations humanitaires est lié à l’aggravation des problèmes sous-jacents provoquée par une économie en « chute libre » qui pousse des millions de personnes supplémentaires à dépendre de l’aide humanitaire. 

Dans ce contexte, M. Ramesh Rajasingham a appelé la communauté internationale à appuyer le cadre économique élaboré par l’ONU dans le but de renforcer le pouvoir d’achat, réduire le prix des articles importés et améliorer la stabilité macroéconomique du pays, et dont la mise en œuvre nécessitera la reprise des injections de devises étrangères afin de stabiliser le riyal, la monnaie locale.  C’est dans cette optique qu’un nouveau Conseil d’administration de la Banque centrale –salué par le Royaume-Uni et les États-Unis– a été mis sur pied pour aider à relever les défis économiques, a fait savoir la délégation du Yémen.

La détérioration de la situation humanitaire due à la durée du conflit, la crise économique, l’effondrement des services de base et la pandémie de COVID-19 a, tour à tour, été constatée et déplorée par la grande majorité des délégations.  

Le Royaume-Uni a attribué la responsabilité de la situation au mouvement houthiste, dont les attaques « empêchent le règlement des différends par des voies politiques ».  Même son de cloche de la part des États-Unis qui ont condamné la République islamique d’Iran pour le soutien militaire qu’elle apporte au mouvement houthiste ainsi que les attaques visant l’Arabie saoudite.  La France a, elle aussi, appelé à un « processus politique inclusif » permettant la participation des femmes et de la société civile yéménite, tandis que l’Estonie et l’Irlande ont salué le Forum tribal yéménite, tenu la semaine dernière à Amman, et marqué par l’appel au cessez-le-feu immédiat lancé par plus de 40 chefs tribaux.  Le Viet Nam a encouragé les différentes parties à mettre en œuvre les Accords de Stockholm et de Riyad, mais le Kenya a observé que le récent retrait de Hodeïda des forces de la coalition risquait de les torpiller. 

« La stagnation du processus politique nous rapproche du point de non-retour, après lequel il deviendra impossible de reconstituer le puzzle de la nation yéménite », s’est notamment inquiétée la Fédération de Russie pour qui les Accords susmentionnés seraient d’ores et déjà obsolètes, tout comme la résolution 2216 (2015) du Conseil de sécurité, compte tenu de la « nouvelle réalité du terrain ».  La Fédération de Russie a aussi accusé ses homologues occidentaux d’imposer des sanctions économiques sur les parties au conflit « pour leurs intérêts personnels sordides ».

Plusieurs délégations se sont par ailleurs préoccupées de la situation du pétrolier FSO Safer, ancré au large du port de Hodeïda et contrôlé par les rebelles houthistes qui empêchent son inspection par des experts de l’ONU.  Le Kenya a appelé les houthistes à faire preuve de « responsabilité » pour désamorcer ce que le Yémen a qualifié de « bombe à retardement » qui risque de provoquer la pire catastrophe environnementale au monde.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT 

M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, s’est déclaré profondément alarmé par l’escalade militaire et la poursuite de la violence au Yémen, alertant du risque d’un nouveau chapitre « encore plus fragmenté et ensanglanté ».  La retenue, la désescalade et le dialogue sont nécessaires de toute urgence, a-t-il souligné.

L’Envoyé spécial a notamment indiqué qu’à Hodeïda, le retrait, le 12 novembre, des forces conjointes affiliées au Gouvernement du Yémen a provoqué un changement majeur de la ligne de front dans la province.  Au cours des deux premières semaines suivant le retrait, les nouvelles lignes de front dans les districts sud de Hodeïda ont été fortement contestées avec les parties qui ont fait usage d’artillerie lourde et lancé des frappes aériennes.  Les hostilités ont connu une baisse notable depuis le début du mois, mais l’impact sur les civils est préoccupant, des informations faisant état de victimes civiles et de milliers de familles déplacées depuis le retrait.

Entre temps, la bataille cruciale pour Mareb se poursuit, marquée par une intensification des combats alors qu’Ansar Allah poursuit son offensive et que la coalition augmente ses frappes aériennes.  Il s’est inquiété de la possibilité d’émergence de combats urbains et des conséquences que cela entraînerait pour la population civile.  M. Grunberg a également fait part de sa préoccupation au sujet des attaques qui ciblent des infrastructures civiles et commerciales en Arabie saoudite, dénonçant notamment l’exécution sommaire, le 13 novembre, de 10 membres des forces de sécurité locale.  Le nombre de personnes détenues par toutes les parties au conflit est également en hausse, a-t-il ajouté.

Poursuivant, l’Envoyé spécial a attiré l’attention sur la situation économique au Yémen, précisant qu’à Aden et dans les provinces environnantes, la valeur du riyal yéménite est au plus bas, réduisant encore plus le pouvoir d’achat de la population.  Les difficultés économiques sont également sévères à Sanaa, et le coût du transfert du riyal d’Aden à Sanaa a grimpé en flèche, faisant peser d’immenses charges sur le secteur privé et sur les personnes soutenant les familles dans différentes parties du pays.  Alertant en outre que l’effondrement économique a aggravé la régression drastique des droits des femmes en raison du conflit, M. Grundberg a jugé urgent de répondre aux besoins économiques du Yémen dans son ensemble grâce à un véritable engagement des parties prenantes yéménites et une coordination étroite au sein de la communauté internationale.  Il a aussi dénoncé les restrictions imposées à la liberté de mouvement des personnes et des biens, appelant notamment à la réouverture des routes et de l’aéroport de Sanaa et à la levée des restrictions dans le port de Hodeïda.  Il a également déploré la détention de membres du personnel de l’ONU.

M. Grundberg a ensuite témoigné que les discussions qu’il a tenues aussi bien au Yémen que dans la région ont souvent été difficiles et marquées par un sentiment de frustration et de désespoir.  Étant donné que les parties ne se sont pas rencontrées pour discuter d’un ensemble plus large de questions depuis plus de cinq ans, l’établissement d’un processus politique renouvelé est une tâche compliquée, a-t-il indiqué, notant que les écarts entre les parties n’ont fait que

 

 

se creuser depuis les pourparlers qui se sont déroulés au Koweït en 2016.  Il a insisté sur l’importance de parvenir à des ententes communes pour pouvoir aller de l’avant, ajoutant qu’un engagement sérieux en faveur de la paix nécessite, au minimum, l’octroi d’un accès inconditionnel et régulier à l’Envoyé spécial.  

Les solutions « au coup par coup » ne peuvent qu’apporter un soulagement temporaire, a-t-il insisté, appelant à traiter les besoins et les priorités immédiats dans le contexte d’un processus qui s’oriente vers un règlement politique global.  En outre, une solution ne sera pas durable si elle ne représente pas les intérêts de divers Yéménites - à la fois ceux qui sont impliqués dans les combats et ceux qui ne le sont pas.  Un soutien international et régional structuré et coordonné est essentiel pour ce processus, a ajouté M. Grundberg qui a noté que les acteurs externes ont la responsabilité de soutenir les Yéménites dans la formation d’un consensus et doivent prendre des mesures concrètes qui soutiennent le processus de paix et une stabilité plus large.  « Le soutien du Conseil de sécurité sera essentiel. »

L’Envoyé spécial a indiqué qu’il envisage un processus politique inclusif, approprié par les Yéménites et soutenu par la communauté internationale qui, a-t-il détaillé, doit soutenir des solutions à court terme pour désamorcer la violence, empêcher une nouvelle détérioration de l’économie et atténuer l’impact du conflit sur les civils.  Ce processus, a-t-il ajouté, doit également identifier et construire un consensus autour d’un règlement politique permettant de mettre fin durablement à la guerre, d’établir des accords de gouvernance inclusifs et de garantir les droits civils et politiques, ainsi que sociaux, économiques et culturels des Yéménites.  Il a fait savoir que le dialogue a déjà commencé avec un large éventail de parties prenantes yéménites, y compris les parties au conflit.  L’intensification du conflit militaire ne fait que rendre ce processus encore plus fondamental, a témoigné M. Grundberg, qui a plaidé pour que les canaux de communication restent ouverts. 

M. RAMESH RAJASINGHAM, Sous-Secrétaire général par intérim aux affaires humanitaires et Coordonnateur adjoint par intérim des secours d’urgence au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, a déclaré que la crise humanitaire au Yémen continue de se détériorer en raison du conflit et de l’effondrement économique.

Il a alerté que la guerre continue de s’intensifier sur plusieurs fronts, notamment à Mareb, où les forces d’Ansar Allah poursuivent leur offensive, ce qui a déplacé plus de 45 000 personnes depuis septembre.  Dans le sud de Hodeïda et à Taëz, les combats se sont également intensifiés à la suite du redéploiement des forces favorables au Gouvernement, lequel est à l’origine du déplacement de plus de 25 000 personnes dans ces régions.  Les pertes civiles ont également augmenté.  En outre, ces dernières semaines, de nouvelles frappes aériennes à Sanaa, des affrontements violents à Saada, des tirs de missile près des camps de personnes déplacées et d’autres incidents ont fait des victimes civiles et endommagé des infrastructures.  

Les partenaires humanitaires ont fourni une aide d’urgence à environ 80% des personnes récemment déplacées à Mareb, Hodeïda et Taëz, a indiqué M. Rajasingham.  Et, dans l’ensemble du pays, l’opération d’aide élargie vient en aide à plus de 11 millions de personnes chaque mois, soit environ un tiers de la population.  Cependant, les personnels humanitaires sont confrontés à de graves lacunes dans leur capacité à aider les personnes les plus vulnérables à Mareb et ailleurs, a-t-il indiqué, précisant que le plan d’intervention de cette année visait à l’origine à aider 16 millions de personnes, soit environ 5 millions de plus que le nombre de personnes atteintes. 

Il a imputé en partie cet écart aux difficultés de financement qui risquent de se détériorer encore davantage, précisant que le Programme alimentaire mondial (PAM) doit envisager de réduire les rations alimentaires destinées à des millions de personnes affamées dans les semaines et les mois à venir.  L’UNICEF pourrait également devoir réduire son soutien à des centaines de milliers d’enfants souffrant de malnutrition, ainsi que ses activités dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. 

Des secteurs essentiels comme l’eau, l’assainissement, la santé et les abris ont été gravement sous-financés toute l’année, ne recevant pas plus de 20% des besoins.  La coordination des camps -un service absolument essentiel pour une réponse efficace aux personnes déplacées dans des endroits comme Mareb- n’a reçu que 9% des besoins.  M. Rajasingham a appelé les donateurs à augmenter leur soutien au Yémen et, surtout, à veiller à ce que leur soutien ne diminue pas l’année prochaine, précisant que le plan de réponse 2022 est à peu près aussi important que celui de cette année, soit 3,85 milliards de dollars pour venir en aide à 16 millions de personnes.  

Poursuivant, le Sous-Secrétaire général par intérim a indiqué que les défis les plus difficiles à surmonter persistent dans les zones contrôlées par Ansar Allah, dénonçant notamment les restrictions de mouvement des travailleurs humanitaires et les tentatives inacceptables d’interférer avec la sélection des partenaires ou des bénéficiaires.  

Il s’est également inquiété que les autorités d’Ansar Allah continuent de détenir deux membres du personnel de l’ONU à Sanaa, malgré les assurances de leurs dirigeants qu’ils seraient rapidement libérés.  Il s’est aussi dit profondément préoccupé par l’arrestation, il y a plusieurs semaines, d’un contractuel de l’ONU à Mareb.  « Nous demandons l’accès immédiat au personnel et le partage des informations officielles concernant ces arrestations », a-t-il dit.  

Le Sous-Secrétaire général par intérim a ensuite expliqué que le principal défi pour les opérations humanitaires est lié à l’aggravation des problèmes sous-jacents provoquée par une économie en « chute libre » qui pousse des millions de personnes supplémentaires à dépendre de l’aide humanitaire.

Notant qu’il existe de nombreuses occasions d’améliorer la situation économique « dès maintenant », il a appelé la communauté internationale à se mobiliser, évoquant notamment le cadre économique élaboré par l’ONU qui vise à renforcer le pouvoir d’achat, réduire le prix des articles importés et améliorer la stabilité macroéconomique du pays.  Sa mise en œuvre nécessitera une combinaison d’investissements financier et politique, à commencer par la reprise d’injection de devises étrangères dans le but de stabiliser le rial, a-t-il indiqué.

Le haut fonctionnaire a également appelé à la levée des restrictions sur les importations commerciales via les ports de la mer Rouge, notant que leur levée contribuera à faire baisser le prix des produits de base.  Les recettes des importations pourraient alors être utilisées pour payer les salaires des fonctionnaires, dont un quart des Yéménites dépendent.  Au fur et à mesure que la situation économique s’améliorera, les besoins humanitaires commenceront à diminuer et l’ampleur des opérations de secours pourra éventuellement être réduite, a-t-il indiqué.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a condamné les attaques houthistes qui empêchent le règlement des différends par des voies politiques.  De même, l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin est un préalable à ce règlement, notamment parce qu’il sauve des vies et lève les obstacles à la paix.  Si la représentante a salué la désignation d’un nouveau gouverneur de la Banque centrale du Yémen, elle a souligné l’importance que les institutions financières internationales continuent d’accompagner les réformes économiques en cours et pérennisent à cette fin l’aide financière étrangère.  Par ailleurs, elle a exprimé sa préoccupation s’agissant de la situation du pétrolier FSO Safer, ancré depuis 2015 au large du port de Hodeïda et contrôlé par les rebelles houthistes qui empêchent des experts de l’ONU d’inspecter le navire.  Cette situation regrettable pose un risque de catastrophe écologique qui pourrait affecter la vie de quelque quatre millions de personnes, a-t-elle averti. 

Tout en saluant les efforts diplomatiques de l’Envoyé spécial en faveur d’un règlement politique global au Yémen, Mme TRA PHUONG NGUYEN (Viet Nam) s’est déclarée gravement préoccupée par la situation sécuritaire dans le pays, qui n’a montré aucun signe d’amélioration cette année.  Déplorant l’intensification des combats et des attaques transfrontalières, la déléguée a jugé urgent de mettre un terme aux hostilités dans toutes les régions, en particulier à Mareb, et de reprendre les pourparlers.  Elle a encouragé les différentes parties à mettre pleinement en œuvre les Accords de Stockholm et de Riyad, appelant également à la création d’un environnement propice à des médiations sous l’égide de l’ONU.  Sur le plan humanitaire, la déléguée a constaté une détérioration de la situation due à la durée du conflit, la crise économique, l’effondrement des services de base et la pandémie de COVID-19.  Condamnant les récentes attaques qui ont coûté la vie à des civils à Aden et à Mareb, elle a cité les conclusions d’un nouveau rapport de l’UNICEF, selon lequel quatre enfants yéménites ont été tués ou mutilés chaque jour depuis l’escalade du conflit en mars 2015.  Dans ce contexte, elle a appelé au plein respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, ainsi qu’à la mise en œuvre de la résolution 2573 (2021), y compris pour la protection des infrastructures civiles.  Après avoir réitéré son appel à un financement prévisible de l’aide humanitaire et à sa fourniture sans entrave dans tout le pays, la représentante a exhorté les houthistes à permettre à une équipe des Nations Unies d’accéder au pétrolier FSO Safer sans délai afin de procéder à l’évaluation des dommages et à la réparation du navire.

Préoccupée par la crise humanitaire au Yémen, Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a salué les efforts d’atténuation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires après avoir remercié l’Envoyé spécial, M. Hans Grundberg, de ses efforts de médiation et de résolution de la crise.  Si toutes les parties yéménites doivent travailler de bonne foi avec l’Envoyé spécial, malheureusement, les actions des houthistes sapent la paix, a regretté la représentante.  Elle a une nouvelle fois dénoncé l’enlèvement par le mouvement houthiste d’un membre du personnel américain sur place et rappelé que le Conseil de sécurité a aussi condamné cet acte.  Les houthistes doivent en outre cesser de harceler les Yéménites qui travaillent pour les Nations Unies.  Mme Thomas-Greenfield a aussi demandé aux houthistes de stopper leurs offensives contre Mareb qui constituent une menace contre les civils.  Elle a condamné les attaques houthistes visant l’Arabie saoudite, y compris celle qui a eu lieu la semaine dernière contre Riyad.  L’Iran doit également cesser son appui aux houthistes.  « Ces attaques sont inacceptables et montrent que les houthistes ne veulent pas une solution pacifique. »  La représentante a salué la prochaine nomination du nouveau gouverneur de la Banque centrale du Yémen, ce qui devrait aider à stabiliser la monnaie nationale, réformer et soutenir l’économie yéménite.  Mme Thomas-Greenfield a réitéré la menace environnementale que représente le pétrolier FSO Safer.  C’est la responsabilité des houthistes, a-t-elle déclaré avant de réclamer une solution urgente.  Les États-Unis n’abandonneront jamais le Yémen, a-t-elle conclu.

Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a prôné une solution multidimensionnelle à ce conflit, qui englobe à la fois une solution politique au conflit armé et un plan global visant à redynamiser l’économie.

En effet, a fait valoir la représentante, l’absence de solution politique et la destruction de l’économie alimentent le conflit et contribuent à la détérioration de la situation humanitaire déjà catastrophique.  Des millions de personnes ont ainsi besoin d’aide, notamment en matière de nutrition, de soins de santé et de fournitures en eau, assainissement et hygiène.  À cette fin, Mme King a pressé les donateurs de débloquer les fonds et d’augmenter les promesses de dons.  Pour leur part, les parties doivent honorer leurs obligations en vertu du droit international afin de garantir et de faciliter l’acheminement sûr et sans entraves de l’aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin.  Tout en reconnaissant le caractère indispensable de l’aide humanitaire, il ne s’agit là que d’une réponse palliative aux symptômes du conflit et non d’une solution.  En effet, a conclu la représentante, l’objectif ultime est de mettre fin de manière durable aux souffrances quotidiennes de la population du Yémen.

M. GENG SHUANG (Chine) a reconnu que la situation s’est dégradée au Yémen, avant d’indiquer qu’il ne saurait y avoir de solution militaire.  Il a appelé de ses vœux un dialogue politique inclusif et salué l’initiative de paix annoncée par l’Arabie saoudite en mars.  Les parties yéménites doivent s’engager dans la voie du dialogue et faciliter le travail de l’Envoyé politique en vue de mettre un terme aux affrontements à Mareb et de lever le blocus de l’aéroport de Sanaa et du port de Hodeïda, a dit le délégué.  « La volonté politique est essentielle. »  Il a encouragé les pays de la région à contribuer à une dynamique de stabilité au Yémen.  Pointant l’acuité des besoins humanitaires, il a exhorté la communauté internationale à apporter une aide durable.  Les bailleurs de fonds devraient augmenter leur aide, tout en la coordonnant avec l’aide apportée par le système onusien.  Le délégué a enjoint les parties belligérantes à garantir un accès humanitaire sûr et sans entraves.  Enfin, il a espéré que l’équipe d’inspection technique de l’ONU pourra rapidement se rendre à bord du pétrolier FSO Safer.

M. GIDEON KINUTHIA NDUNG’U (Kenya) a estimé que le récent retrait de Hodeïda des forces de la coalition risquait de porter atteinte à la mise en œuvre des Accords de Hodeïda et de Stockholm.  Il a encouragé l’Envoyé spécial à poursuivre ses consultations avec les différentes parties concernées pour aboutir à un processus politique viable.  Notant qu’il y a eu de nombreuses saisies de vaisseaux de contrebandiers, le représentant a souligné que les activités de ces vaisseaux sapent l’embargo et, par là même, les décisions du Conseil.  Il a demandé d’œuvrer davantage pour faire respecter les embargos existants et pour lutter contre ceux qui acheminent des armes dans la région.  Inquiet de la détérioration de la situation économique, il a cependant salué la nomination du Gouverneur de la Banque centrale.  En outre, a plaidé le délégué, il faudrait orienter l’aide internationale pour qu’elle stimule l’économie locale, en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes.  Enfin, il a exhorté les houthistes à « montrer qu’ils sont responsables », notamment concernant l’inspection du pétrolier FSO Safer.    

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a réaffirmé le plein soutien de son pays aux efforts menés par l’ONU pour parvenir à la paix au Yémen, estimant que seul un processus politique inclusif peut apporter une solution durable au conflit.  Dans ce contexte, nous saluons le Forum tribal yéménite qui s’est tenu la semaine dernière à Amman, a-t-il ajouté, jugeant essentiel d’accroître la participation significative des femmes et des jeunes aux négociations de paix, ainsi que leur implication dans la vie politique du pays.  Le représentant a d’autre part appelé les parties prenantes à se concentrer davantage sur la question des droits de l’homme, notamment en œuvrant à une meilleure coordination entre les différentes agences spécialisées des Nations Unies.  Après que le Conseil des droits de l’homme n’a pas prolongé le mandat du Groupe d’experts éminents, il est plus vital que jamais que le Conseil de sécurité intensifie ses appels à suivre de près la situation des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité au Yémen, a conclu M. Jürgenson.

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a regretté qu’en dépit des efforts visant à assurer la paix, la situation militaire se soit à nouveau détériorée cette année au Yémen.  « Les Yéménites veulent se réveiller de ce cauchemar », a-t-elle affirmé, saluant à cet égard l’appel au cessez-le-feu global et immédiat lancé la semaine dernière par plus de 40 chefs tribaux.  Alors que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait état d’environ 46 000 personnes déplacées à Mareb depuis septembre, la représentante a appelé les houthistes à cesser immédiatement leur offensive contre cette province.  Elle s’est également alarmée de la détérioration de la situation autour de Hodeïda et, en particulier, des conséquences humanitaires du déplacement de 25 000 personnes supplémentaires.  Appelant toutes les parties à respecter l’Accord de Stockholm et le droit international humanitaire, elle a aussi condamné l’attaque au missile qui a visé Riyad, en Arabie saoudite, la semaine dernière.  Abordant le processus politique, Mme Byrne Nason a salué les efforts déployés par l’Envoyé spécial pour consulter les acteurs de cette crise, au Yémen et au-delà.  Elle a cependant souligné qu’un engagement politique des parties est nécessaire, aucune d’elle ne pouvant détenir le monopole de la gouvernance après plus de six ans de guerre.  De plus, les femmes et les jeunes doivent faire partie intégrante de ce processus, a-t-elle à nouveau plaidé.  La représentante a encore relevé que les impacts économiques du conflit constituent l’un des principaux moteurs de la crise humanitaire, avec de graves conséquences sur les niveaux de faim à travers le pays.  Tout en applaudissant le cadre économique pour le Yémen proposé par l’ONU, elle a souhaité qu’on ne laisse pas la population yéménite vivre une nouvelle année d’insécurité alimentaire et de pauvreté catastrophiques.  Elle a par ailleurs appelé à la libération immédiate des trois membres du personnel d’agences onusiennes détenus au Yémen. 

M. ALI CHERIF (Tunisie) s’est dit très inquiet de l’escalade du conflit au Yémen, soulignant qu’il ne doit pas y avoir de solution militaire.  Il a souligné que les résolutions du Conseil de sécurité et autres cadres de référence doivent servir de base à une solution au conflit, en garantissant l’intégrité et la souveraineté territoriale du Yémen, ce qui ne sera possible que si un cessez-le-feu est appliqué, que les négociations reprennent et qu’un accès humanitaire sans entrave est permis.  Le délégué a salué toutes les parties régionales et internationales pour les efforts qu’elles déploient.  Il a appelé les houthistes à s’engager en faveur d’une solution politique et a condamné les attaques contre l’Arabie saoudite.  De nombreux indicateurs sont dans le rouge en matière d’accès aux denrées alimentaires et aux services de base, a-t-il réitéré, ce qui signifie que la communauté internationale doit s’engager.

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) a déploré l’escalade de la situation au Yémen, ainsi que les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il a souligné la reconfiguration des lignes de front, entraînant de nouveaux déplacements de population, et dénoncé les tirs contre l’Arabie saoudite.  Le délégué a souhaité l’adoption de mesures économiques urgentes en vue notamment de soutenir la devise nationale.  Il a mis en garde contre la situation du pétrolier FSO Safer qui risque de se transformer en « crise environnementale majeure ».  Les houthistes doivent autoriser l’équipe d’inspection technique de l’ONU à monter à bord du navire, a dit le délégué.  Enfin, appelant de ses vœux une solution politique au Yémen, il a résolument appuyé l’approche de l’Envoyé spécial qui entend faire asseoir toutes les parties à la table des négociations.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France), a partagé la préoccupation exprimée par l’Envoyé spécial face à l’escalade de la violence sur le terrain.  Répétant que l’option militaire ne mènera nulle part, il a regretté les affrontements meurtriers, les bombardements et les déplacements de population.  Il a condamné les attaques houthistes visant l’Arabie saoudite, qui sont « inacceptables et doivent cesser », et a réitéré son appel à un cessez-le-feu à l’échelle nationale et à la pleine mise en œuvre des accords de Riyad pour que les tensions cessent de façon durable.

Face aux souffrances insupportables infligées à la population yéménite, notamment à Mareb où des tirs de roquette ont récemment touché des camps de personnes déplacées, le représentant a martelé que le droit international humanitaire est une obligation qui s’impose à tous.  Alors que les besoins humanitaires sont immenses, il est essentiel de permettre aux personnels onusiens et humanitaires de circuler et d’acheminer de l’aide aux populations sans entrave et sans peur d’être pris pour cible ou arrêtés, a exigé M. de Rivière, estimant que c’est d’autant plus indispensable pour accélérer la campagne de vaccination contre la COVID-19.

Soutenant les efforts de l’Envoyé spécial pour favoriser la reprise d’une dynamique politique, le représentant a appelé l’ensemble des parties yéménites à coopérer de bonne foi avec lui et leur a rappelé qu’aucune précondition ne saurait être posée avant de le rencontrer.  Seul un processus politique global et inclusif, permettant la participation des femmes et de la société civile yéménite, pourra apporter de la stabilité au Yémen, a fait valoir M. de Rivière, en rappelant que les paramètres internationaux, y compris les résolutions adoptées par le Conseil, pour résoudre le conflit au Yémen sont bien connus.  Il a ajouté que les acteurs régionaux ont également un rôle important à jouer sur ce dossier, les encourageant à contribuer, dans le cadre posé par l’Envoyé spécial, à faciliter les négociations entre les parties au conflit, dans l’esprit des résolutions adoptées par ce Conseil. 

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a regretté un processus politique dans l’impasse, s’agissant des Accords de Stockholm et de Riyad.  « La stagnation du processus politique nous rapproche du point de non-retour, après lequel il deviendra impossible de reconstituer le puzzle de la nation yéménite », a-t-il prévenu.  Le représentant a indiqué que la Russie était prête à appuyer les efforts de l’Envoyé spécial.  Cependant, il a jugé évident qu’il serait impossible d’aller plus avant avec le cadre actuel et la résolution du Conseil de sécurité 2216 (2015) « qui n’a plus rien à voir avec la situation sur le terrain ».  La nouvelle réalité fait que l’équilibre des forces a connu une révolution, qui rend ladite résolution totalement « inadaptée » selon lui.  Les membres du Conseil de sécurité doivent donc revoir leur approche: ce n’est qu’ainsi que nous pourrons aider M. Grunberg à mettre en place une feuille de route, a fait valoir le représentant.  Appelant les membres du Conseil à réfléchir à la manière de revenir à un processus politique et à venir en aide aux Yéménites, il a critiqué l’attitude de ses « collègues occidentaux », « prêts à sacrifier l’unité du Conseil en se basant sur leurs intérêts personnels sordides en utilisant des sanctions ».  Pour la Russie, les sanctions doivent servir simplement à promouvoir un processus politique, et il ne faut en aucun cas augmenter les sanctions imposées à tel ou tel belligérant.  S’alarmant enfin d’une « catastrophe humanitaire totale », il a appelé à stopper les attaques contre les sites civils et les infrastructures humanitaires. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a déploré que les enfants continuent de porter le fardeau principal du conflit au Yémen, se disant consternée par le dernier rapport de Save the Children qui décrit un pays où les recrutements d’enfants soldats sont légion.  Concernant la situation dans la province de Hodeïda, elle a noté qu’après le retrait des forces soutenues par la coalition, la situation des civils s’est détériorée, les rapports de l’OCHA faisant état de 25 000 personnes déplacées, « rien qu’en novembre ».  Nous encourageons les parties à l’Accord de Stockholm à accepter l’offre de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) afin de faciliter les discussions entre les parties, a encore indiqué Mme Juul.  Pour ce qui est de la situation économique au Yémen, elle a notamment jugé urgent de stabiliser la monnaie et de mettre en œuvre des réformes ambitieuses de lutte contre la corruption.  Enfin, la représentante a appelé les houthistes à libérer sans délais les employés de l’ONU et américains détenus dans le cadre de l’affaire du pétrolier FSO Safer

Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a appelé à la cessation de la violence au Yémen, notant en particulier l’intensification de l’offensive contre Mareb et l’émergence d’autres points de conflit à Hodeïda et Taëz, ainsi que les bombardements aériens contre Sanaa.  Au vu des retombées sur la population civile et des nouvelles vagues de déplacement, elle a condamné le lancement de deux missiles contre un camp de déplacés dans la province de Mareb, il y a quelques semaines, et exigé des parties aux conflits qu’elles respectent leurs obligations en droit international humanitaire, notamment les principes de distinction et de proportionnalité.  Elle a également appelé à une coordination en vue du retrait unilatéral des contingents militaires de sorte à éviter des affrontements.  La représentante a également mis en avant la dernière conférence des chefs tribaux pour appuyer un cessez-le-feu immédiat.  Elle a aussi fermement condamné l’occupation des locaux de l’ambassade des États-Unis à Sanaa ainsi que le harcèlement et la détention par Ansar Allah de nombreux anciens collaborateurs de cette ambassade, de même que la détention récente de deux fonctionnaires des Nations Unies dont elle a demandé la libération immédiate.

La représentante a ensuite demandé aux parties de garantir un espace humanitaire.  Elle a regretté l’inexistence de mécanismes impartiaux d’obligation redditionnelle pourtant essentiels pour la réconciliation sociale dans des pays déchirés par la guerre.  Elle a salué les consultations conduites par l’Envoyé spécial, soulignant que la voie militaire ne saurait aboutir à un règlement du conflit au Yémen et que seule une solution politique négociée est viable.  À cette fin, elle a encouragé les parties à s’engager, sans condition préalable, en faveur d’un accord de paix à travers un processus politique qui soit inclusif et le plus large possible, sous l’égide de l’ONU.  Elle a mis l’accent sur la nécessité, sur le plan économique, de cesser les hostilités et de déposer les armes, avant de saluer la nomination du nouveau gouverneur de la Banque centrale du Yémen de même que les propositions de l’OCHA censées aider au relèvement économique.

M. ABDOU ABARRY (Niger) a fait remarquer que les opportunités pour mettre fin à la tragédie au Yémen n’ont pas manqué mais qu’elles se sont effacées pour laisser place aux affrontements meurtriers.  Il s’est dit convaincu qu’il ne peut y avoir de solution militaire et a plaidé pour un dialogue inclusif, auquel il a invité l’ensemble des parties.  Celles-ci doivent s’engager à un cessez-le-feu national pour permettre la reprise des pourparlers de paix, de manière constructive, en faisant des compromis pour le bien-être du peuple yéménite.  M. Abarry a déploré la grave crise humanitaire dans laquelle le pays est plongé depuis des années, à laquelle s’ajoute les catastrophes naturelles, la pandémie de COVID-19 et les obstructions à l’acheminement de l’aide humanitaire.  Il a appelé les pays donateurs, en particulier ceux de la région, à plus de générosité à l’égard de la population, conformément aux engagements pris lors de la dernière conférence des Nations Unies en octobre.  Quant à la situation du pétrolier FSO Safer, il s’est inquiété des dégâts éventuels que son explosion pourrait avoir sur l’environnement et a appelé les houthistes à délivrer les autorisations nécessaires à l’équipe d’inspection des Nations Unies.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a rappelé qu’au cours des derniers mois, les souffrances humanitaires des Yéménites ont augmenté en raison de la recrudescence des hostilités et des attaques tous azimuts des houthistes contre différentes villes du pays, auxquelles s’ajoutent les difficiles conditions à Taëz suite au siège imposé par ces mêmes milices.  Cette situation a fait que plus de 17 000 familles ont été déplacées de cette ville, a-t-il indiqué, ajoutant qu’au total, plus de 125 000 civils ont été déplacés par les récentes attaques.

Le représentant a affirmé que les houthistes font obstacle à la mise œuvre de l’Accord de Stockholm et sapent la capacité de la MINUAAH de mener à bien sa mission.  Il est allé jusqu’à se demander si cette Mission devrait continuer son mandat tant « elle demeure silencieuse » sur les agissements des houthistes.  

Ces derniers, a-t-il poursuivi, continuent de prendre pour cible les civils de Mareb, y compris hier lorsqu’ils ont lancé un missile balistique alors que la population suivait un match de football.  Cela prouve que ces milices sont des terroristes assoiffés de sang, a dénoncé le représentant qui a appelé le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en mettant un terme à l’offensive lancée par les houthistes contre Mareb.

Le délégué a ensuite fait savoir que l’effondrement économique du Yémen a eu des effets désastreux sur la population civile, exhortant à prêter main forte au Gouvernement qui, a-t-il assuré, est déterminé à faire face aux difficultés « extrêmes » actuelles, à stabiliser le riyal et à veiller à la réforme de ses institutions.  C’est d’ailleurs dans le but de relever les défis économiques actuels que le nouveau Conseil d’administration de la Banque centrale a été mis en place.

Appelant à l’imposition immédiate d’un cessez-le-feu pour permettre au Gouvernement de résoudre les nombreux problèmes auxquels le pays se heurte, le représentant a souligné que la résolution 2216 (2015) reste la base d’une solution en vue d’une paix globale et durable au Yémen.  Or, a-t-il dénoncé, les milices houthistes ont ignoré toutes les propositions de résolution du conflit, car elles ne croient pas en un règlement politique mais en leur « suprématie ethnique et divine » et considèrent les efforts de paix comme un moyen de prolonger la guerre.

M. Al-Saadi a également regretté que les houthistes continuent d’attaquer l’Arabie saoudite avec des missiles balistiques, pour ensuite condamner l’occupation par la force de l’ambassade américaine à Sanaa et la détention de certains de ses fonctionnaires.  Il a aussi dénoncé un « pays étranger » qui continue de s’immiscer dans les affaires internes du Yémen et d’y faire entrer des armes.  Citant nommément l’Iran, le représentant a accusé ce pays d’encourager l’agression des houthistes pour obtenir le contrôle du golfe d’Aden. 

Les enfants yéménites ont le droit de grandir dans la paix et de recevoir une éducation, mais au lieu de cela, ils sont recrutés de force par les houthistes qui se servent des écoles comme casernes et entrepôts d’armes, a dénoncé le délégué.  Et ces milices n’ont pas non plus épargné les femmes yéménites qui sont la cible de mauvais traitements et d’actes de torture. 

Avant de conclure, le représentant a exigé l’accès au pétrolier FSO Safer devenu « une bombe à retardement » qui risque de provoquer une des pires crises environnementales au monde.

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