En cours au Siège de l'ONU

8842e réunion - matin
CS/14613

Iraq: prenant à témoin « le monde qui regarde », la Représentante spéciale prévient le Conseil de sécurité que le succès des élections dépend des Iraquiens

Dans un climat sécuritaire et social tendu en Iraq à 46 jours des élections législatives, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq a souligné, ce matin devant le Conseil de sécurité, que la responsabilité du succès des prochaines élections incombe aux parties prenantes et aux autorités iraquiennes.  Mme Jeanine Hennis-Plasschaerts a précisé que le scrutin du 10 octobre est un moyen pour parvenir à une fin: une meilleure gouvernance pour construire un Iraq plus sûr, plus prospère et plus juste.   

La Représentante spéciale a en outre affirmé que des élections réussies ne peuvent pas être de la seule responsabilité de la Haute Commission électorale indépendante.  Elle a donc appelé les représentants du Gouvernement, les partis, les candidats, les forces politiques, les médias, les organisations de la société civile et les électeurs à s’engager pour des élections transparentes et crédibles, « en paroles et en actes ».  Elle a prévenu que les autorités et parties iraquiennes ne devraient pas jeter le doute sur la capacité à fonctionner de la Haute Commission, au risque d’éroder davantage la confiance des électeurs. 

Faisant part des changements importants en cours pour améliorer les processus électoraux, elle a cité notamment un audit informatique indépendant, de nouveaux dispositifs de vérification des électeurs, des mesures pour lutter contre l’utilisation abusive des cartes de vote électroniques et un système d’affichage des résultats des élections en temps réel.  En d’autres termes, « les élections d’octobre ont clairement le potentiel d’être différentes des élections de 2018 ».   Mme Hennis-Plasschaerts a tout de même tancé la désinformation, et même les théories du complot qui visent la Haute Commission, les manifestants, le Gouvernement, les rivaux politiques, et même l’ONU.  Elle a contredit la rumeur selon laquelle la MANUI appellerait à un report de ces élections, avant d’appeler toutes les parties à s’abstenir d’utiliser l’ONU comme bouc émissaire.  Elle a également appelé les médias à fournir des informations fiables et opportunes.

Expliquant le rôle de la Mission, dont elle est la Chef, elle a assuré que la MANUI continue de fournir une assistance technique et intensifie ses efforts de communication stratégique, notamment en informant les électeurs iraquiens sur les préparatifs des élections et les activités connexes de l’ONU, en partageant des faits et des chiffres et en luttant contre la désinformation.  Au sujet des appels au boycott ou au report des élections, elle a fait valoir qu’un boycott ne résoudra rien.   

Sur le plan sécuritaire, le Niger et Saint-Vincent-et-les Grenadines, entre autres, se sont inquiétés des attaques de Daech qui se poursuivent, le Royaume-Uni appelant la communauté internationale à poursuivre son étroite collaboration pour assurer sa défaite durable.  La France a encouragé la coalition internationale à continuer de soutenir les autorités iraquiennes dans cette lutte.  L’Iraq a reconnu les problèmes de terrorisme mais a réitéré l’appel à ne pas utiliser le territoire iraquien à des fins politiques ou sous prétexte de lutter contre le terrorisme.  

La Fédération de Russie et le Kenya ont également souhaité que l’Iraq ne devienne pas « une arène pour régler les conflits régionaux ».  La Chine a aussi invité les parties concernées à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Iraq.  Dans le cadre de cette lutte, le délégué iraquien a insisté sur l’importance pour son pays de fournir un soutien aux victimes du terrorisme, y compris les survivants yézidis pour lesquels le Gouvernement a formé la Direction générale des affaires yézidies au Ministère du travail et des affaires sociales.  Une mesure saluée par les membres du Conseil qui ont aussi appelé à veiller à la bonne participation électorale des femmes, une question soulevée notamment par la Tunisie.  

Les États-Unis ont expliqué que la « mission Defeat ISIS » est toujours en cours, mais que leur relation de sécurité avec l’Iraq allait passer à un « rôle de formation, de conseil, d’assistance et de partage du renseignement ».  Les États-Unis ont en outre affirmé qu’il n’y aurait plus de force américaine avec un rôle de combat en Iraq d’ici au 31 décembre 2021.  Les autorités iraquiennes, qui visent à promouvoir le dialogue et lancer de nouvelles étapes crédibles vers le renforcement des mécanismes de coopération et une stabilité dans la région, organisent la « conférence de Bagdad sur la coopération et le partenariat », qui se tiendra le 28 août, a fait valoir la délégation.  La conférence sera coprésidée par le Premier Ministre iraquien et le Président de la France et sera l’occasion pour l’Iraq de s’affirmer comme un « pôle de stabilité dans la région », a espéré la France qui a souligné qu’un Moyen-Orient prospère et en paix passe par un Iraq souverain et stable.

Au sujet de la prospérité de l’Iraq, nombre d’orateurs ont salué le rapprochement entre les autorités nationales et celles du Kurdistan.  La Fédération de Russie invitant même à améliorer le dialogue pour régler les problèmes existants.  De même, le dialogue renforcé entre les autorités iraquiennes et koweitiennes a été unanimement salué.  La Représentante spéciale a indiqué que depuis son dernier exposé, l’État du Koweït a identifié de manière concluante les restes de 10 autres personnes sur sa liste de personnes portées disparues depuis 1991.  Elle a espéré que l’amélioration de la situation de la COVID-19 et l’assouplissement des restrictions qui en résultera permettront bientôt la reprise des missions sur le terrain et des explorations de sites d’enfouissement potentiels.

Le Royaume-Uni n’a pas manqué de s’inquiéter de la situation humanitaire et en particulier du sort des 1,2 million de déplacés.  La délégation a ainsi exhorté le Gouvernement à travailler en étroite collaboration avec les Nations Unies pour garantir un accès à l’aide et permettre le retour volontaire de ces personnes, dans la sécurité et la dignité.  Pour d’autres délégations, notamment la Norvège et le Mexique, c’est la question de la répression des manifestants qui préoccupe.  Si l’enquête sur ces incidents et le soutien explicite du Premier Ministre aux manifestations pacifiques sont des signes encourageants, selon le Mexique, il faut néanmoins que le Gouvernement iraquien protège le droit à la liberté d’expression et d’association. 

LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ

Mme JEANINE HENNIS-PLASSCHAERTS, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a rappelé qu’il reste 46 jours avant que l’Iraq ne se rende aux urnes, soulignant que la Haute Commission électorale indépendante travaille avec diligence pour préparer le scrutin, conformément à la loi électorale et aux délais pré-approuvés.  Pour sa part, la MANUI continue de fournir une assistance technique partout où elle le peut.  La stratégie de sensibilisation de la Haute Commission a été lancée le 6 juin et couvre plusieurs domaines tels que le nouveau système électoral, le rôle de la Haute Commission, ou encore le processus de dépouillement et l’annonce des résultats.  Les autorités et parties iraquiennes feraient bien de reconnaître publiquement les réalisations de la Haute Commission, a-t-elle dit.  « Jeter le doute sur la capacité de la Haute Commission à fonctionner risque d’éroder davantage la confiance des électeurs.

Parallèlement, et conformément à son mandat renouvelé, la MANUI intensifie ses efforts de communication stratégique visant à informer les électeurs iraquiens sur les préparatifs des élections et les activités connexes de l’ONU, à partager des faits et des chiffres, à lutter contre la désinformation et à gérer les attentes du public, a-t-elle témoigné.  On nous demande souvent: « Ces élections d’octobre seront-elles différentes des élections de 2018? »  Selon la Représentante spéciale, il s’agit d’une question judicieuse, car le manque de confiance dans les pouvoirs publics et les institutions est ancien et généralisé.  « En réponse, je ne peux que souligner les faits », a-t-elle dit en rappelant que la Haute Commission applique les leçons apprises des élections précédentes.  Le fait est que des changements importants sont en cours pour améliorer les processus électoraux, y compris un audit informatique indépendant, de nouveaux dispositifs de vérification des électeurs, de nombreuses mesures pour lutter contre l’utilisation abusive des cartes de vote électroniques et l’affichage des résultats des élections en temps réel.  En d’autres termes, « les élections d’octobre ont clairement le potentiel d’être différentes des élections de 2018. »

Cependant, les élections réussies ne sont pas, et ne peuvent pas être la seule responsabilité de la Haute Commission, a souligné la Représentante spéciale.  Elle a donc appelé toutes les parties prenantes, y compris les représentants du Gouvernement, les partis, les candidats, les forces politiques, les organisations de la société civile, les médias et les électeurs, à s’engager pour des élections transparentes et crédibles, « en paroles et en actes ».  Elle a noté, sans surprise, que la peur de la fraude électorale est exprimée par beaucoup.  En regardant les événements passés, cette peur est bien justifiée.  En même temps, il est juste de souligner que les partis politiques eux-mêmes sont ceux qui peuvent faire ou défaire ces élections, a-t-elle argué.  Quel que soit le nombre de mesures techniques mises en place, il leur appartient donc de s’abstenir collectivement de tenter de forcer ou de fausser les résultats des élections, a-t-elle recommandé en leur demandant aussi d’arrêter l’achat des voix, la suppression des électeurs et/ou d’autres actions intentionnelles et illégales.  « Ce sont eux qui doivent montrer l’exemple, collectivement. »  

La Représentante spéciale a aussi tancé la désinformation, et même les théories du complot, notant que sont visés la Haute Commission, les manifestants, les représentants du Gouvernement, les rivaux politiques et même l’ONU.  Elle a contredit la rumeur selon laquelle la MANUI appellerait à un report de ces élections.  Elle a appelé toutes les parties prenantes à s’en tenir aux faits, à se concentrer sur leurs propres rôles et responsabilités et à s’abstenir d’utiliser l’ONU comme bouc émissaire.  Elle a également appelé tous les médias à fournir des informations précises, fiables et opportunes au peuple iraquien, au lieu d’alimenter de fausses perceptions en fonction de leurs partisans.

Mme Hennis-Plasschaerts a ensuite relevé que les élections ne sont pas un objectif ultime en soi, mais un moyen pour parvenir à une meilleure gouvernance pour construire un Iraq plus sûr, plus prospère et plus juste.  Prenant à témoin « le monde qui regarde », elle a souligné que la responsabilité du succès des prochaines élections incombe aux parties prenantes et aux autorités iraquiennes.  Au sujet des appels au boycott ou au report des élections, elle a évoqué des raisons aussi variées comme la désillusion des Iraquiens, leur manque de confiance, leur colère, leur perte d’espoir face à des actes apparents de manœuvres politiques.  Cependant, a-t-elle argué, un boycott n’est pas une stratégie efficace et ne résoudra rien.  Au contraire, un vote non exprimé est en fait un cadeau à ceux auxquels vous pouvez vous opposer.  Il est donc important, pour les électeurs comme pour les politiciens, de revenir au processus, a-t-elle lancé.  De plus, l’Iraq doit aller au-delà des élections pour passer d’un statu quo politique prolongé à une gouvernance dynamique et réactive.  Au vu de l’homogénéité de la société iraquienne, elle a estimé qu’un boycott signifierait que le résultat des élections pourrait ne pas être celui que les populations espéraient et il donnerait une légitimité à un gouvernement qui ne serait pas leur préférence personnelle.  « Dans une démocratie, on fait entendre sa voix non seulement à travers des manifestations publiques mais aussi, et de manière critique, dans les urnes. »

Aux autorités, fonctionnaires, forces politiques, partis et candidats, elle a demandé de ne pas laisser tomber le peuple iraquien, leur rappelant également que le service aux citoyens devrait être leur priorité.  Il s’agit de faire avancer les choses en combattant la corruption, la négligence, l’incompétence, leur a-t-elle rappelé en les invitant à procéder immédiatement aux réformes et à diversifier l’économie pour réduire la vulnérabilité de l’Iraq aux fluctuations des prix des matières premières.  La Représentante spéciale a ensuite demandé la fin des intimidations, agressions, enlèvements et assassinats, et que cesse l’impunité.  « La responsabilité est essentielle pour restaurer la confiance du public. »

La Représentante spéciale a enfin évoqué la question des Koweïtiens, des ressortissants de pays tiers disparus et des biens koweïtiens disparus, y compris les archives nationales.  Elle a indiqué que depuis son dernier exposé, l’État du Koweït a identifié de manière concluante les restes de 10 autres personnes sur sa liste de personnes portées disparues depuis 1991.  Après 30 longues années, 30 dossiers de personnes disparues ont été formellement clos depuis novembre 2020.  Elle a émis le vœu qu’une amélioration de la situation de la COVID-19 et un assouplissement ultérieur des restrictions permettront bientôt la reprise des missions sur le terrain et des explorations de sites d’enfouissement potentiels pour obtenir de nouveaux résultats positifs.

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’un Iraq stable, démocratique et prospère, et a déclaré que le nouveau chapitre du partenariat entre les deux pays comprendra un large éventail de questions bilatérales, notamment le développement économique et la résilience climatique.  « C’est l’aide que les Iraquiens nous disent qu’ils veulent, et nous savons que nous sommes particulièrement bien placés pour les aider », a-t-elle déclaré, notant que les États-Unis feront don de 500 000 doses de vaccin Pfizer-BioNTtech au pays. 

La relation de sécurité passera à un « rôle de formation, de conseil, d’assistance et de partage de renseignements », a-t-elle expliqué, ajoutant qu’il n’y aura plus de force américaine avec un rôle de combat en Iraq d’ici au 31 décembre 2021.  Elle a dit que la « mission Defeat ISIS » est toujours en cours.  Mme Thomas-Greenfield a salué les efforts du Gouvernement iraquien pour se préparer à des élections libres et équitables et exprimé sa gratitude aux alliés pour avoir contribué au financement de l’équipe de surveillance des élections.  Elle a appelé le Gouvernement iraquien à prendre toutes les mesures pour protéger l’équipe de surveillance des élections, les observateurs de l’Union européenne et les contrôleurs des risques nationaux déployés dans tout le pays pour dissuader la fraude électorale.  Appelant à la responsabilité judiciaire dans les assassinats d’acteurs de la société civile par les milices, elle a applaudi le travail de la MANUI visant à documenter les abus et les violations des droits humains.

M. NIANDOU AOUGI (Niger) a salué les efforts menés par les autorités iraquiennes en vue de développer des relations apaisées avec les pays voisins.  Sur le plan de la protection des droits de l’homme, le représentant a déploré les entraves systématiques à l’exercice des droits fondamentaux dont ceux d’association, de manifestation pacifique et de la liberté d’expression.  Les informations faisant état d’arrestations continues et d’actes de violence et d’intimidation à l’encontre de manifestants, de militants de la société civile, de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes ne peuvent que saper la construction d’un État démocratique, s’est-il plaint appelant le Gouvernement à protéger et garantir les droits fondamentaux de tous les manifestants pacifiques, militants de la société civile et des défenseurs des droits humains. 

S’agissant des élections, M. Aougi a d’abord salué la MANUI pour les conseils techniques qu’elle donne à la Haute Commission électorale indépendante avant de dire que ces élections doivent être inclusives de toutes les couches sociales iraquiennes.  S’agissant de la question des personnes, des biens et des archives disparus du Koweït et dans des pays tiers, il a félicité les Gouvernements de l’Iraq et du Koweït pour les progrès notables qu’ils ont accomplis tout au long de l’année passée.  En conclusion, il a regretté que la menace transnationale du terrorisme reste présente dans le pays avec les dernières attaques de l’EIIL et de Daech à Bagdad. 

Mme ALICIA BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a salué l’appui de la communauté internationale à l’Iraq, non seulement par le financement de la MANUI, mais aussi par le déploiement de missions d’observation électorale.  Elle a salué la participation croissante des femmes aux prochaines élections et a encouragé les autorités à continuer de garantir la participation pleine, égale et significative des femmes à tous les niveaux de prise de décision dans la vie politique, économique et sociale iraquienne.  La représentante a également salué les progrès réalisés dans le renforcement des capacités institutionnelles, telles que la mise en œuvre de réformes économiques et, surtout, la lutte contre la corruption et la promotion de mécanismes de responsabilité.  

Mme Buenrostro Massieu a noté, avec une grande préoccupation, que les cas de répression contre les manifestants se poursuivent.  Si l’enquête sur ces incidents et le soutien explicite du Premier Ministre aux manifestations pacifiques sont des signes encourageants, selon la représentante, elle a cependant exhorté le Gouvernement iraquien à protéger le droit à la liberté d’expression et d’association.  Elle a aussi condamné les disparitions forcées et le harcèlement des journalistes et des militants des droits de l’homme, exhortant à renforcer la lutte contre l’impunité.  Faisant écho à l’appel du Secrétaire général, elle a exhorté les autres États Membres à suivre les traces de l’Iraq et à faciliter le retour de leurs citoyens qui se trouvent au camp de réfugiés de Hol, en Syrie.  Elle a enfin salué les progrès réalisés dans la livraison des dépouilles de citoyens koweïtiens et de ressortissants de pays tiers, grâce à l’assistance de la MANUI et du Comité international de la Croix-Rouge.  

M. DANG DINH QUY (Viet Nam), qui a souligné la nécessité de sécuriser le processus électoral en Iraq, a appelé toutes les parties iraquiennes à faire tout le nécessaire pour dissiper les préoccupations sécuritaires avant les scrutins.  Il s’est dit encouragé par la main tendue du Gouvernement aux partenaires régionaux et internationaux qui peuvent aider à aller de l’avant sur tous les fronts, par le biais de la coopération et du dialogue.  Les menaces transfrontalières doivent être résolues dans le respect de la souveraineté territoriale des pays concernés, a exhorté M. Dang. 

Sur la question humanitaire, le délégué a appelé les autorités iraquiennes et leurs partenaires internationaux à assurer le retour sûr, volontaire, digne et durable des déplacés et à empêcher une nouvelle crise de déplacement.  Il a pris note des obstructions à l’accès humanitaire dans le pays et appelé les autorités à résoudre cette question et à assurer la sécurité des travailleurs humanitaires nationaux et internationaux.  Rappelant le dix-huitième anniversaire, commémoré la semaine dernière, de l’attaque du siège de l’ONU à Bagdad, M. Dang a appelé le Gouvernement et ceux qui sont aux commandes à travers le monde à n’épargner aucun effort pour protéger les agents humanitaires contre la violence et les menaces sur le terrain.  En conclusion, il a salué la coopération entre les Gouvernements iraquien et koweitien dans la recherche des disparus et le retour des avoirs koweitiens. 

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a souligné les difficultés économiques en Iraq, dont l’économie est dépendante des exportations de pétrole.  Les problèmes auxquels ce pays est confronté ne pourront être résolus d’un seul coup, a estimé la représentante rappelant que l’Iraq avait commencé à combattre le terrorisme depuis les événements de 2003.  Mme Evstigneeva a émis le vœu que les futures élections se déroulent comme prévu.  Elle a insisté sur l’importance d’un dialogue inclusif entre les composantes diverses de la société iraquienne pour surmonter les difficultés.  S’agissant des divergences entre Bagdad et Erbil, elle a invité à améliorer le dialogue pour régler les problèmes existants.  Cela aiderait à ouvrir des perspectives économiques, a estimé la représentante. 

La déléguée a exhorté la communauté internationale à aider l’Iraq à améliorer la situation socioéconomique et à se reconstruire.  Elle a salué l’excellente relation entre l’Iraq et le Koweït, « une excellente nouvelle pour toute la région » selon elle.  Mme Evstigneeva, qui a rappelé le nouveau concept russe de sécurité dans le golfe Persique, a dit être préoccupée par la menace terroriste dans certaines régions du pays.  Elle a donc appelé à resserrer la coopération et la coordination de lutte contre le terrorisme dans le respect de la souveraineté de l’Iraq.  La présence de forces étrangères dans le pays doit être autorisée soit par les autorités iraquiennes soit par le Conseil de sécurité, car l’Iraq ne doit pas devenir une arène pour régler les conflits régionaux, a conclu la représentante.

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a indiqué que la conférence régionale de Bagdad du 28 août, qui sera coprésidée par le Premier Ministre iraquien et le Président de la France, sera l’occasion pour l’Iraq de s’affirmer comme un pôle de stabilité dans la région.  « La France est convaincue qu’un Moyen-Orient prospère et en paix passe par un Iraq souverain et stable. »  Cela nécessite notamment de faire en sorte que les autorités iraquiennes exercent un contrôle effectif sur l’ensemble des groupes armés présents dans le pays.  Cela implique aussi de poursuivre la lutte contre Daech, a précisé la représentante qui a jugé essentiel, pour la coalition internationale, de continuer de soutenir les autorités iraquiennes en adaptant ses modalités d’action à la menace.

Soucieuse des demandes légitimes exprimées par la population iraquienne, la représentante a salué l’organisation des élections anticipées prévues en octobre prochain, auxquelles la France a contribué à hauteur de 1 million d’euros.  Elle a souhaité un taux de participation élevé à ces élections, plaidant pour un climat propice à une campagne apaisée et des garanties concernant la sécurité des candidats, en particulier celles et ceux issus du mouvement d’octobre 2019 et de la société civile.  Elle a vu d’un bon œil les réformes envisagées pour sortir l’Iraq de sa dépendance au pétrole, lutter contre la corruption et assurer des services publics de qualité, tout en appelant à lutter contre l’impunité.  Mme Broadhurst Estival a aussi appelé à soutenir le plan de réponse humanitaire des Nations Unies et demandé que le volet sécuritaire de l’accord concernant la localité de Sinjar soit effectivement mis en œuvre pour permettre le retour des populations yézidies déplacées.  Plus largement, elle a souhaité que le dialogue entre Bagdad et Erbil s’intensifie pour résoudre l’ensemble des questions en suspens.  Enfin, elle a souhaité que la coopération entre l’Iraq et le Koweït se poursuive pour que le tourment des familles de victimes prenne fin.

Mme TRINE SKARBOEVIK HEIMERBACK (Norvège) a appuyé les efforts en cours pour préparer les élections du 10 octobre en Iraq, félicitant la Haute Commission électorale indépendante et la MANUI pour les progrès accomplis à cet égard.  Des élections libres, justes et transparentes avec une large représentation et participation, y compris des personnes déplacées, sont vitales pour l’intégrité du processus électoral et pour la stabilité de l’Iraq, a-t-elle fait remarquer.  Soulignant que des élections réussies nécessitent des environnements électoraux sûrs, exempts de peur et d’intimidation, notamment pour les candidates et les électrices, la représentante a salué le lancement, en juin, du plan de travail visant à promouvoir et à surveiller la participation électorale des femmes.  Elle a aussi appelé à garantir la sécurité et la protection de tous les citoyens iraquiens, y compris leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.  Condamnant les attaques ciblées contre les manifestants, les défenseurs des droits humains, les militants et les journalistes iraquiens, la Norvège a réitéré son appel aux autorités iraquiennes pour qu’elles mettent fin au cycle de l’impunité.  

La représentante s’est dite préoccupée par la poursuite des activités terroristes de l’EIIL, mais toutefois encouragée par les signes de progrès sur les questions de justice et de sécurité, comme l’adoption de la loi yézidie sur les femmes survivantes.  « Il est vital que l’ONU soutienne le Gouvernement iraquien dans la mise en œuvre de cette législation. »  La représentante a aussi salué les efforts du Gouvernement iraquien pour promouvoir la coopération et la stabilité régionale et pour l’organisation de la prochaine « conférence iraquienne et des pays voisins » à Bagdad.  Les menaces, différends et défis régionaux et transnationaux -y compris les problèmes environnementaux- doivent être traités sur la base du principe des relations de bon voisinage et dans le respect de la souveraineté territoriale des États en question, a-t-elle fait valoir.  Tous les acteurs doivent assumer leurs responsabilités en droit international humanitaire pour assurer la protection des civils, a-t-elle aussi exigé.

M. ANDRE LIPAND (Estonie) a appelé les parties iraquiennes à créer un environnement propice à la tenue d’élections inclusives, crédibles et participatives.  Ces élections sont un élément crucial sur la voie de la stabilité et du rétablissement de la confiance du public dans le système politique, a expliqué le représentant.  Pointant du doigt les attaques contre les manifestants, les militants politiques et les journalistes, il a encouragé les autorités iraquiennes à redoubler d’efforts pour que les responsables de violations répondent de leurs actes et pour préserver la liberté d’expression et de réunion pacifique.  En ce qui concerne la loi sur les femmes yézidies survivantes, M. Lipand a exhorté le Gouvernement à la mettre en application et à élaborer des règlements garantissant le retour à la normale pour les survivantes.

Le représentant a dit être préoccupé par les attaques terroristes de l’EIIL, notamment contre les missions diplomatiques et les forces de la Coalition.  Il a demandé au Gouvernement de veiller à ce que les responsables soient tenus responsables.  « La lutte contre l’EIIL est loin d’être terminée et l’Estonie reste prête à soutenir l’Iraq à cet égard. »  Le délégué a apporté son appui à l’engagement constructif de l’Iraq avec ses voisins, y compris la conférence prévue avec les acteurs régionaux à Bagdad le 28 août.  M. Lipand a aussi salué l’action du Gouvernement iraquien sur la question des passages illégaux de migrants du Bélarus vers l’Union européenne.  Il a condamné l’instrumentalisation de l’immigration et l’utilisation de personnes innocentes pour promouvoir des objectifs politiques.  S’agissant des relations entre Bagdad et Erbil, il a encouragé les deux gouvernements à appliquer la loi fédérale sur le budget et à parvenir à des accords sur d’autres questions.  Cela contribuera à la stabilité du pays, a-t-il conclu.

Mme ISIS AZALEA MARIA GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a salué l’engagement du Gouvernement iraquien à organiser des élections libres et justes, conformément à la volonté du peuple iraquien.  Le déploiement par la MANUI de conseillers électoraux supplémentaires contribuera à l’intégrité du processus électoral, a-t-elle noté, avant d’encourager les partenaires internationaux de l’Iraq à considérer positivement la demande du Gouvernement d’avoir des observateurs électoraux.  Pour la déléguée, l’intégrité et la légitimité perçue des élections dépendent d’une participation large et authentique de tous les secteurs de la société.  La participation des femmes aux élections et au gouvernement fera progresser la formation d’un Iraq inclusif et prospère, car les femmes jouent un rôle important dans la stabilité, le progrès et le développement à long terme des nations, a souligné la représentante.

Mme Gonsalves a estimé qu’en plus des élections, le respect des droits de l’homme et de la primauté du droit est tout aussi important pour la reconstruction du pays.  Dans ce contexte, elle s’est inquiétée des attaques de Daech qui se poursuivent en faisant des victimes civiles, exigeant que les auteurs rendent des comptes et que justice soit rendue aux victimes.  Dans cet esprit, elle a rappelé l’adoption de la loi phare sur les femmes survivantes yézidies et a salué les progrès qui ont été réalisés depuis, en particulier la création d’une direction générale des affaires yézidies, à laquelle une avocate yézidie a été nommée directrice générale.  Enfin, elle a plaidé en faveur d’une approche régionale collaborative des défis, tels que la pandémie de COVID-19 et le terrorisme, en appelant à surmonter les obstacles sur ce chemin.  En terminant son propos, elle a salué le dévouement des Gouvernements iraquien et koweïtien à régler la question des ressortissants koweïtiens et de pays tiers portés disparus et des biens koweïtiens disparus. 

M. MICHAEL KIBOINO (Kenya) a félicité les autorités iraquiennes pour les préparatifs en vue d’élections inclusives, transparentes, libres et crédibles, dont le résultat devra refléter la volonté du peuple.  Saluant les efforts de collaboration de la Haute Commission électorale indépendante, du Comité suprême de sécurité électorale, des responsables électoraux du Gouvernement et des autres parties prenantes, il les a exhortés à continuer à travailler ensemble pour garantir le succès des élections.  Il a également salué l’engagement régulier et continu de la Représentante spéciale avec toutes les parties prenantes et s’est félicité du déploiement continu de conseillers électoraux supplémentaires dans le cadre du projet d’assistance électorale technique renforcée de la MANUI.  Il convient de tout mettre en œuvre pour attirer la participation la plus large possible, a estimé M. Kiboino en dénonçant le ciblage des militants politiques.  Sur une note positive, il a relevé les développements importants réalisés par le biais du Comité suprême pour promouvoir et surveiller la participation électorale des femmes.

Concernant la situation sécuritaire, le représentant a condamné les attaques continues de l’EIIL dans plusieurs provinces et félicité les forces de sécurité iraquiennes qui poursuivent leurs opérations de lutte contre le terrorisme.  Il a appelé à un soutien régional et international coordonné d’une manière qui favorise la sécurité et la stabilité en Iraq grâce à des approches de coopération bilatérales et multilatérales.  « L’Iraq doit être protégé contre le risque de devenir une arène internationale », a dit M. Kiboino, craignant que les États et les acteurs non étatiques règlent leurs comptes au détriment de la sécurité, de la stabilité politique et du progrès socioéconomique du pays et de son peuple.  Enfin, il a réitéré son appel à tous les acteurs pour qu’ils défendent l’indépendance politique, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Iraq.  Il a réaffirmé son soutien à la MANUI qui aide le Gouvernement et le peuple iraquiens à relever les défis prévus et à assurer des élections réussies.

Mme SONIA FARREY (Royaume-Uni) a déclaré que les élections du 10 octobre seront cruciales pour la stabilité et la sécurité de l’Iraq, car elles répondront aux appels à la réforme lancés par les Iraquiens ordinaires à travers le pays en 2019.  La représentante a salué les efforts déployés par l’ONU pour aider la Haute Commission électorale iraquienne à organiser un vote libre, équitable et crédible, tout en exprimant ses préoccupations face aux menaces et violences à l’encontre de candidats et de militants indépendants, ainsi que sur la possibilité d’une faible participation aux élections.  Mme Farrey a exhorté le Gouvernement et la MANUI à redoubler d’efforts pour communiquer les progrès réalisés par la Commission électorale dans la préparation des élections afin d’augmenter la participation et d’accroître leur crédibilité.  Elle a aussi appelé toutes les parties à redoubler d’efforts en faveur d’un processus électoral pacifique auquel les Iraquiens pourront participer sans crainte.

La déléguée a salué les résultats du dialogue stratégique entre les États-Unis et l’Iraq et de la déclaration conjointe, qui confirment une base continue pour le travail de la Coalition mondiale visant à soutenir la lutte contre Daech.  Elle a appelé la communauté internationale à poursuivre son étroite collaboration pour assurer la défaite durable de Daech.  Le Royaume-Uni continue d’aider le Gouvernement de l’Iraq, la Coalition mondiale et l’OTAN à lutter contre la menace de Daech, a assuré la représentante.  Elle s’est ensuite inquiétée de la situation humanitaire et en particulier du sort des 1,2 million de personnes déplacées.  Elle a exhorté le Gouvernement à travailler en étroite collaboration avec les Nations Unies pour garantir que les déplacés puissent accéder à l’aide et rentrer volontairement, dans la sécurité et la dignité.  Elle a conclu en saluant la coopération entre l’Iraq et le Koweït dans la recherche de ressortissants koweïtiens et d’États tiers portés disparus.  « L’identification des restes de 10 autres Koweïtiens portés disparus est une étape importante. »

M. GENG SHUANG (Chine) a appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer l’Iraq, notamment dans la perspective des élections d’octobre prochain qui s’avèrent cruciales.  Il a salué le soutien apporté par les Nations Unies pour ce scrutin en insistant pour qu’il soit organisé et mené par les Iraquiens eux-mêmes.  Il a aussi dit appuyer le Gouvernement national et les autorités du Kurdistan dans le cadre des discussions portant sur des dossiers d’intérêt commun.

La communauté internationale doit également poursuivre son soutien à l’Iraq dans la lutte contre le terrorisme et dans l’optique de faciliter le retour des combattants étrangers du pays, a plaidé le représentant.  Il a ensuite invité les parties concernées à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Iraq.  Enfin, la communauté internationale doit, a-t-il ajouté, continuer d’aider l’Iraq dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 et pour la reconstruction du pays.  Et cette assistance ne doit pas être subordonnée à des intérêts politiques, a-t-il précisé.

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a condamné les attaques perpétrées par l’EIIL en Iraq le mois dernier, estimant que cela met en évidence la situation sécuritaire instable dans tout le pays.  Le comportement malveillant des acteurs menace la stabilité de l’Iraq à un moment crucial, avant les élections qui sont importantes pour l’avenir du pays et la sécurité de toute la région, a constaté la représentante qui a saisi cette occasion pour soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Iraq.  Dans des circonstances difficiles, marquées notamment par la pandémie de COVID-19, l’Irlande s’est félicitée des progrès réalisés dans les préparatifs en vue des élections libres et équitables du 10 octobre, en particulier le travail entrepris par le Comité suprême pour promouvoir et surveiller la participation électorale significative des femmes.  La représentante est également heureuse de voir que l’Union européenne déploie des observateurs électoraux en Iraq, en vue de renforcer le rôle élargi de la MANUI dans la surveillance des élections, comme mandaté par ce Conseil en mai dernier.

Préoccupée cependant par les développements sur le terrain en termes de rétrécissement de l’espace civique, « avec des attaques honteuses contre des militants, des journalistes, des défenseurs des droits humains et des groupes de femmes », en particulier dans le contexte des prochaines élections, l’Irlande a regretté que ces violations des droits de l’homme ne soient pas suffisamment poursuivies.  Une telle impunité ne fera qu’enhardir les auteurs et contribuera davantage à l’érosion de la confiance dans l’État, a estimé Mme Byrne Nason.  Elle a appelé à la pleine mise en œuvre du Plan d’action national pour les droits de l’homme, et a plaidé en faveur de la justice, de la responsabilité et de la fin de l’impunité pour les violations et abus des droits de l’homme, demandant aussi des garanties de procès équitable.  La stabilité de l’Iraq étant inextricablement liée à celle de la région en général, l’Irlande a souligné le rôle louable joué par le pays pour faciliter et encourager le dialogue régional au cours des derniers mois.  Elle a dit attendre avec intérêt les résultats du sommet régional proposé par l’Iraq plus tard ce mois-ci.

M. TAREK LADEB (Tunisie) a salué la tenue des élections en octobre qui devraient, selon lui, ouvrir un nouveau chapitre de stabilité en Iraq.  Il a souhaité une plus grande participation des femmes à ce scrutin.  La communauté internationale doit soutenir l’organisation de ces élections qui doivent être transparentes et crédibles, a-t-il demandé.  Le représentant a noté que les groupes terroristes continuent de déstabiliser le pays et a exigé que les auteurs de ces crimes rendent des comptes.  M. Ladeb a aussi demandé le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Iraq dans la lutte contre le terrorisme.  

S’agissant des relations entre Bagdad et Erbil, il a salué l’effectivité des transferts budgétaires entre les deux capitales qui ouvrent la voie à une plus grande stabilité.  S’agissant de la question problématique des déplacés, le représentant a prié les autorités de garantir leur retour sûr dans leurs régions d’origine.  Enfin, il a félicité l’Iraq et le Koweït pour leurs efforts en ce qui concerne les disparus koweitiens et d’États tiers ainsi que le retour des biens et des archives nationales.

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) a estimé que les prochaines élections législatives en Iraq offrent une occasion précieuse de consolider davantage la démocratie dans le pays.  Il a salué les mesures prises par les autorités iraquiennes et la Haute Commission électorale indépendante pour garantir un processus électoral libre, équitable et inclusif, malgré les contraintes dues à la pandémie.  Il a dit appuyer fermement le mandat supplémentaire confié à la MANUI afin qu’elle puisse déployer une équipe d’observation des élections et aider le Gouvernement iraquien à organiser celles-ci.  L’Inde a contribué au processus démocratique et électoral en Iraq en tant qu’observateur des élections de 2018, et elle espère apporter une contribution similaire lors des prochaines élections, a dit le délégué qui s’est dit encouragé par le nombre croissant de femmes candidates.  

M. Timururti a en outre exprimé sa solidarité avec toutes les victimes du fléau du terrorisme en Iraq, rappelant que l’Inde avait perdu 39 de ses ressortissants à cause du terrorisme de Daech en Iraq.  Il a condamné toute action militaire entreprise sur le territoire iraquien sans le consentement du Gouvernement iraquien sous le prétexte d’opérations antiterroristes.  Il ne peut y avoir de violation de la souveraineté de l’Iraq, et son intégrité territoriale et son indépendance doivent être pleinement respectées, a exigé le délégué.  Il a ensuite salué le dialogue constructif et l’engagement entre le Gouvernement iraquien et le Gouvernement de la Région du Kurdistan sur le budget, le partage des ressources, le partage des revenus et la gestion des frontières, qui ont créé un environnement positif pour parvenir à un accord durable sur toutes les questions en suspens.  Enfin, il s’est félicité des efforts conjoints soutenus des Gouvernements iraquien et koweïtien pour localiser, identifier et rapatrier les Koweïtiens et autres ressortissants disparus ainsi que les biens koweïtiens disparus.

M. SARHAD SARDAR ABDULRAHMAN FATAH (Iraq) a expliqué que le Gouvernement iraquien travaille dur pour répondre aux demandes du public, que ce soit en organisant un scrutin libre et transparent, en maintenant la paix et la sécurité, en combattant la pandémie de COVID-19 et le terrorisme, ou en réalisant des réformes économiques urgentes et en combattant la corruption.  Depuis sa formation, le Gouvernement actuel s’est donné pour mission de renforcer la confiance du peuple, et notamment des jeunes, à travers des actions visant entre autres à écouter leurs voix et respecter les droits constitutionnels de manifestation pacifique et de liberté d’expression.  Il a aussi cité les efforts visant à fournir un soutien aux jeunes en termes d’emploi et de logement, lutter contre l’impunité grâce au travail de l’équipe d’établissement des faits chargée d’enquêter et de prévenir la récurrence de violations de droits de l’homme à l’avenir, imposer la primauté du droit et limiter la possession d’armes.  Le représentant a aussi parlé de la campagne de vaccination nationale contre la COVID-19 lancée mi-août grâce aux doses de vaccin livrées par le Mécanisme COVAX et d’autres partenaires bilatéraux.  

Il a reconnu que les problèmes de sécurité restent importants et affectent les efforts du Gouvernement dans divers domaines, avec au premier plan le terrorisme, « la menace la plus grande et la plus durable » qui entrave le développement du pays puisqu’elle cible, entre autres, des centrales électriques.  

Le représentant a réitéré ses appels à ne pas utiliser son territoire à des fins politiques ou sous prétexte de lutter contre le terrorisme, mettant ainsi en danger sa sécurité et sa stabilité.  Il a souligné la nécessité de respecter les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies, en particulier le respect de la souveraineté des autres pays, les principes de bon voisinage et le renforcement des relations de coopération.  Par conséquent, le représentant a demandé au Conseil de sécurité d’examiner sérieusement cette question et d’inviter les États Membres à manifester leur pleine adhésion aux principes énoncés ci-dessus.

Renouvelant sa détermination à poursuivre sa coopération avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, même s’il est prévu que les forces étrangères se retirent d’Iraq d’ici la fin de l’année.  Il poursuivra sa lutte contre l’État islamique et renforcera le partenariat à long terme dans les domaines de la sécurité, de l’économie, de la santé, de l’éducation, de la culture, de l’énergie, de l’environnement et de l’investissement, a assuré le délégué.  L’Iraq, a-t-il ajouté, est également désireux de fournir un soutien aux victimes du terrorisme, y compris les survivants yézidis, pour lesquels le Gouvernement a formé la Direction générale des affaires yézidies au Ministère du travail et des affaires sociales, en mai dernier, et s’est engagé à mettre en œuvre la loi sur les survivants.  

L’Iraq a également démontré son engagement à rapatrier les Iraquiens détenus dans le camp syrien de Hol, a rappelé le représentant en précisant que 93 familles iraquiennes, soit 382 personnes, dont 145 enfants, ont été transférées au camp d’Al-Jada dans la province de Ninive pour y être réhabilitées.  Saisissant l’occasion pour renouveler l’engagement pris par le Gouvernement iraquien à protéger les missions diplomatiques et consulaires accréditées en Iraq ainsi que leur personnel, il a déclaré que ces tentatives de déstabilisation ne seront pas tolérées par son gouvernement.

L’Iraq cherche en outre à contribuer positivement et efficacement aux efforts visant à instaurer la confiance et à promouvoir la stabilité régionale, a continué le représentant.  La « conférence de Bagdad sur la coopération et le partenariat », qui se tiendra le 28 août, s’inscrit dans ce cadre et vise à promouvoir le dialogue et à lancer de nouvelles étapes crédibles vers le renforcement des mécanismes de coopération et une stabilité durable, a-t-il indiqué.

Alors que les prochaines échéances électorales sont un élément essentiel du programme de réforme du Gouvernement iraquien, le délégué a rappelé avoir demandé le soutien de l’ONU pour envoyer une équipe forte et visible pour surveiller les prochaines élections législatives.  Il a remercié les Nations Unies d’avoir accepté, ainsi que l’UE, et a dit attendre l’arrivée de ces équipes sur place. 

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