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Conseil de sécurité: conflits, relèvement postpandémique et défense du multilatéralisme au menu de la présidence chinoise au mois de mai  

Plusieurs réunions emblématiques traitant des situations de conflit sous différents angles, de leur lien avec le relèvement post-COVID-19 en Afrique et du soutien à l’action multilatérale viendront rythmer la présidence chinoise du Conseil de sécurité au mois de mai, a indiqué cet après-midi M. Zhang Jun, Représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York.   

M. Zhang a précisé, à cette occasion, que le Conseil continuera de travailler dans une configuration essentiellement virtuelle, même si « une, deux ou trois » séances pourraient se tenir en présentiel, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire à New York.  « Le désir est là mais nous devons aussi tenir compte des appels la prudence », a-t-il dit, avant d’avertir que ce mois, qui a débuté avec la Journée internationale des travailleurs le 1er mai, serait « chargé ».

Le Représentant permanent a illustré son propos en faisant état d’un premier événement phare, programmé le 7 mai, qui prendra la forme d’une réunion d’information de haut niveau sur le thème « Soutenir le multilatéralisme et le système international centré sur l’ONU ».  Le Chef de la diplomatie chinoise, M. Wang Yi, présidera cette séance, à laquelle le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, et plusieurs ministres, dont le Secrétaire d’État américain M. Anthony Blinken, prévoient de contribuer, a indiqué M. Zhang.

Comme l’a rappelé la Déclaration adoptée lors du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU l’an dernier, « le multilatéralisme n’est pas une option mais une nécessité », et les Nations Unies doivent être « au cœur de nos efforts », notamment pour sortir de la crise actuelle, a souligné M. Zhang.

Le 19 mai, a poursuivi le diplomate, il sera question de « S'attaquer aux causes profondes des conflits tout en favorisant le relèvement postpandémique en Afrique », thème d’un débat public de haut niveau auquel devraient participer le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, ainsi que l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Achim Steiner, et un représentant de l’Union africaine.  Il s’agira, a-t-il dit, d’explorer les moyens d’aider les pays africains dans leur reconstruction postpandémie et postconflit, mais aussi de renforcer leurs capacités dans des domaines comme la santé, l’éducation, la lutte contre la pauvreté et la sécurité.

L’Afrique occupera du reste une place importante dans les travaux du Conseil durant ce mois puisque celui-ci doit se prononcer sur le renouvellement du mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), le 12 mai, et du régime de sanctions contre le Soudan du Sud, le 27 mai.  Les autres questions africaines à son programme de travail concernent la Force conjointe du G5 Sahel, le 18 mai; la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), le 20 mai; la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et le régime de sanctions contre ce pays, le 21 mai; et la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), le 25 mai.

La Chine prévoit par ailleurs d’organiser, le 24 mai, un débat public sur « l’amélioration de la sûreté et de la sécurité des Casques bleus », lesquels sont particulièrement affectés par la nature changeante des conflits.  « Rien que cette année, nous avons perdu 49 soldats de la paix », a déploré M. Zhang, non sans rappeler que cette question est au centre de la résolution 2518 adoptée l’an dernier par le Conseil alors qu’il était présidé par son pays.  À ses yeux, il convient que les troupes onusiennes, auxquelles contribuent grandement la Chine, « bénéficient d’un soutien plus large du Secrétariat, d’une meilleure formation prédéploiement, d’un meilleur équipement et de davantage d’appui technique ».

Ces échanges seront suivis, le 25 mai, du débat public annuel sur la protection des civils dans les conflits armés, qui devrait cette fois se concentrer sur la protection du personnel médical.  Cette question fait partie des priorités de la Chine, de même que la lutte contre les violences sexuelles et la plus grande implication des femmes dans les processus de paix, a assuré le diplomate. 

S’agissant du Moyen-Orient, le Conseil de sécurité devrait renouveler le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), le 27 mai, tout en tenant ses réunions mensuelles sur les volets chimique, politique et humanitaire de la situation en Syrie, respectivement les 6 et 26 mai; l’évolution du conflit au Yémen, le 12 mai; et la question palestinienne, également le 27 mai.  

M. Zhang a aussi fait état d’un débat sur la Bosnie-Herzégovine, le 4 mai, ainsi que de consultations sur les travaux du Comité 1718 des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  À cet égard, il a rappelé que la Chine n’est pas favorable à ces sanctions qui, selon lui, entravent l’action humanitaire dans ce pays.  Pour ce dossier comme sur celui du nucléaire, il a souhaité que le Conseil « accorde plus d’importance aux efforts diplomatiques et au dialogue plutôt que d’exercer des pressions extrêmes ».

Répondant aux questions de journalistes, le Représentant permanent a estimé que cette position vaut aussi pour le Myanmar.  « Avec la diplomatie, nous croyons que nous pouvons éviter une escalade des tensions et plus de confrontations qui entraîneraient des risques de guerre civile dans ce pays », a-t-il fait valoir, affirmant appuyer les efforts déployés dans ce sens par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Cette organisation régionale « comprend bien » la situation et travaille avec toutes les parties pour parvenir à une désescalade et encourager le dialogue politique, a-t-il relevé.

Enfin, après réitéré le refus de Pékin de voir Taiwan siéger dans les instances onusiennes, en particulier à l’Assemblée mondiale de la santé, M. Zhang a confié avoir offert aux membres du Conseil un cadeau contenant du café, du thé et des broderies issues de fabriques villageoises chinoises.  Il y a vu le symbole des populations que son pays a sorties de la pauvreté extrême au cours de la dernière décennie, réalisant l’objectif 1 de développement durable avant l’échéance de 2030.

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