En cours au Siège de l'ONU

Soixante-seizième session,
3e & 4e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4316

Troisième Commission : des États Membres critiquent le « nationalisme vaccinal » et plaident en faveur d’une réforme du système sanitaire international

La Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a poursuivi aujourd’hui son débat général marqué par des appels répétés à une plus grande « équité » dans l’accès au vaccin contre la pandémie de COVID-19.  De nombreux États ont placé leur espoir dans « l’éthique du multilatéralisme » qui doit rester selon eux la « boussole » qui doit guider « nos actions », comme souligné par le Nigéria. 

Revoir « nos systèmes de santé », promouvoir les « droits humains », oui, mais « sans les politiser » ont été les principaux leitmotivs lancés au cours de cette séance marquée par des interventions de la jeunesse qui « doute » et qui veut défendre « ses droits civiques ». 

Dans un appel à la solidarité et la coopération multilatérale, la Chine, au nom d’un groupe de pays, a dénoncé la « tendance préoccupante » du nationalisme vaccinal, notant que les programmes d’administration des vaccins ont été injustes, nombre de pays en développement n’ayant pas accès aux vaccins disponibles et à un prix abordable. 

« Nous ne pouvons pas tolérer qu’une poignée de pays gardent pour eux l’approvisionnement mondial en vaccins aux dépens des autres nations », a également tonné le Nigéria. 

Insistant sur l’importance de l’équité vaccinale, la Chine a demandé la levée des restrictions sur la production des vaccins et plaidé en faveur d’un renforcement de la circulation transfrontalière des vaccins. 

Le Nicaragua s’est lui aussi élevé contre la « thésaurisation déshumanisée » des vaccins par les pays développés, jugeant impératif de garantir le transfert de technologies et de ressources financières, ainsi que de déclarer les vaccins « bien commun de l’humanité ».  Ce dernier appel est appuyé par de nombreuses délégations dont celle du Népal.  L’Ouganda a encouragé les pays en développement à devenir « plus innovants »; la Jamaïque a suggéré d’investir dans la recherche et le développement dans les pays du Sud, et le Rwanda a appelé à aller au-delà des « interventions ad hoc traditionnelles ». 

Le Honduras a, de son côté, déploré que le Mécanisme COVAX ait rencontré des difficultés pour assurer la distribution de vaccins aux pays en ce moment critique.  Malgré l’action essentielle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce grave problème confirme qu’il ne faut pas attendre qu’une telle situation se présente pour élaborer des plans d’urgence, a souligné la délégation, avertissant que le manque de préparation coûte des vies humaines. 

Le Mali a estimé qu’après le choc mondial de la pandémie, la relance économique et la poursuite d’actions en faveur du développement social dépendront des capacités de chacun à assurer une meilleure protection sanitaire et à opérer une vaccination efficace. 

On retiendra par ailleurs l’intervention du Cameroun qui a relevé que l’accent est très souvent mis sur la jouissance des droits de l’homme en faisant régulièrement fi des infrastructures nécessaires à cette jouissance.  « C’est aller très vite en besogne », a estimé la délégation qui a fait observer qu’on ne peut jouir du droit à l’éducation sans construire des écoles, ni du droit à la bonne administration de la justice sans former des magistrats. 

« Les donneurs de leçons, a ajouté la délégation, devraient apporter toute l’assistance nécessaire aux pays en développement dans leurs efforts de construction des infrastructures d’encadrement des droits de l’homme ainsi que des paramètres sociaux et culturels avant de s’employer à les blâmer, quant aux manquements dans la jouissance de ces droits. » 

La Troisième Commission poursuivra son débat général lundi 4  octobre à partir de 15 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL

Déclarations

M. JUN ZHANG (Chine), s’exprimant au nom d’un deuxième groupe de pays, a attiré l’attention sur la nécessité de l’équité vaccinale.  Nous sommes inquiets de l’effet disproportionné de la pandémie sur les femmes, les jeunes ou encore les personnes migrantes, a affirmé le représentant.  La seule solution passe par la solidarité et la coopération multilatérale, a ajouté le représentant pour qui le vaccin doit être considéré comme un bien public commun.  Saluant le Mécanisme COVAX, le représentant a cependant fait remarquer que l’équité vaccinale était encore loin d’être atteinte.  Les programmes d’administration des vaccins ont été injustes, a-t-il accusé, ajoutant que nombre de pays en développement n’avaient pas accès à des vaccins disponibles et à un prix abordable.  Il a ensuite dénoncé la tendance préoccupante du nationalisme vaccinal. 

Nous demandons à tous les États d’accélérer la coordination pour assurer une distribution juste et équitable dans les pays en développement, a donc lancé le représentant.  Il a invité les pays producteurs de vaccin à passer de la parole aux actes et à garantir un soutien vaccinal aux pays qui en ont besoin.  Le représentant a également demandé la levée des restrictions sur la production des vaccins et plaidé en faveur d’un renforcement de la circulation transfrontalière des vaccins et du transfert de technologies. 

S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago), a rappelé que depuis plus d’un an, son pays puise dans ses ressources pour « pouvoir reconstruire au mieux » et ce malgré les défis socioéconomiques posés par la pandémie et le changement climatique.  La CARICOM, a-t-il assuré, continuera à donner la priorité aux jeunes, aux femmes, aux personnes handicapées, ainsi qu’à toutes les communautés vulnérables.  Le droit des enfants est prioritaire, a-t-il souligné, avant d’ajouter que « nous voulons tout mettre en œuvre pour qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte ».  La délégation a déclaré que la région prend des mesures concrètes pour promouvoir la protection des droits humains.  Il a ajouté que l’héritage de l’esclavage continue de porter préjudice aux personnes d’ascendance africaine, et que tout doit être fait « pour réparer les dégâts causés par le racisme et l’esclavage ».  Enfin, le représentant a alerté sur les problèmes de criminalité, de cybercriminalité et de trafic de stupéfiant auxquels font face les États Membres de la CARICOM. 

M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a évoqué la candidature de son pays au Conseil des droits de l’homme pour le mandat 2022-2024, et réitéré son soutien aux mécanismes d’enquête pour la Syrie et le Myanmar et à la Cour pénale internationale.  Il a estimé que les situations au Myanmar ou au Yémen, parmi d’autres, rappellent à la communauté internationale sa responsabilité de protéger et a appelé à ne pas oublier le droit des femmes en Afghanistan.  Le représentant a ensuite souligné que la société civile est une source précieuse d’expertise et a regretté qu’en raison des restrictions liées à la pandémie, la société civile continue d’être tenue à l’écart des réunions au Siège de l’ONU. 

Mettant l’accent sur l’impact négatif des changements climatiques sur la jouissance effective d’un éventail de droits humains, il a indiqué que le Luxembourg continuera à consacrer 1% de son revenu national brut à l’aide publique au développement et au financement climatique international, en mettant l’accent sur l’égalité des genres et la lutte contre les discriminations.  Vantant sa politique étrangère féministe, M. Maes a aussi indiqué que le Luxembourg s’appuiera sur le Forum Génération Égalité pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles, y compris leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. 

« Nous continuerons à œuvrer pour la protection des droits des personnes LGBTI et à lutter contre toutes formes de discrimination basées sur l’identité de genre, l’orientation ou l’expression sexuelles, ou les caractéristiques sexuelles » a encore insisté le délégué avant de juger impératif que la voix des enfants et des jeunes soit mieux entendue et que leurs besoins soient pris en compte dans l’élaboration des politiques qui les affectent.  Le représentant du Luxembourg s’est dit fier de présenter de nouveau cette année avec les partenaires du GRULAC et de l’Union européenne la résolution sur les droits de l’enfant. 

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a exprimé sa vive inquiétude quant à la situation des droits humains en Afghanistan et a appelé la Troisième Commission à faire de son mieux pour alléger les souffrances de la population afghane.  La Pologne attache une grande importance à la question de la protection des victimes de violences et de persécutions fondées sur leur religion ou leur conviction, notamment des personnes appartenant à des minorités religieuses, a-t-il indiqué, pour ensuite appeler les États Membres à appuyer le Groupe des Amis des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions que préside son pays. 

Le représentant a également fait savoir que son pays continuera de promouvoir le droit des enfants notamment en promouvant le rôle positif de la famille et en veillant à l’accès de chaque enfant à l’éducation.  Il s’est inquiété du sous-financement du pilier des droits humains de l’ONU, aggravé par la crise de liquidité et la pandémie de la COVID-19.  Il a incité à ne plus dépendre des contributions volontaires mais plutôt d’augmenter progressivement le financement de ce pilier par le budget ordinaire. 

M. Szczerski s’est ensuite dit très préoccupé par la situation des droits de la personne au Bélarus, rappelant que 650 personnes y étaient encore détenues, notamment des candidats à l’élection présidentielles et des défenseurs des droits humains.  Il a appelé le « régime du Bélarus » à libérer sans conditions les personnes détenues, pour ensuite dénoncer les attaques hybrides à la frontière avec la Pologne, la Lettonie et la Lituanie.  Cela fait des semaines que le Bélarus déplace des habitants du Moyen-Orient en les poussant à traverser nos frontières pour créer une crise humanitaire artificielle, a-t-il expliqué.  

Après avoir appelé à s’opposer aux restrictions juridiques et administratives « disproportionnées » imposées aux organisations de la société civile, M.  Szczerski a fait part de son inquiétude au sujet de la situation des droits humains dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol, occupées par la Fédération de Russie.  Il a également dénoncé le durcissement dramatique de la répression contre les Tatars de Crimée et cité les violations des droits humains dans les régions séparatistes géorgiennes.  Le représentant a demandé à ceux qui contrôlent ces territoires d’autoriser l’accès des mécanismes internationaux des droits humains. 

M. ANDRE LIPAND (Estonie) a fait remarquer que la pandémie de COVID-19 avait fait augmenter les risques pour les personnes les plus vulnérables, notamment ceux de violences contre les femmes et les filles.  Le représentant a plaidé en faveur de la pleine inclusion d’une perspective de genre dans les délibérations au sein de l’ONU.  L’accès à l’information et la liberté d’expression, y compris la liberté des médias, sont essentiels, a ensuite appuyé le représentant.  Il a exprimé sa vive inquiétude quant à la tendance des gouvernements à fermer et à restreindre l’accès à l’Internet afin de faire taire les voix dissidentes.  Le représentant s’est dit ensuite très inquiet de la persistance des représailles contre les défenseurs des droits de l’homme coopérant avec les Nations Unies, en particulier les femmes.  Nous devons passer du stade de la documentation des représailles à celui de la prévention et de la réponse, a-t-il mis en avant.  

Appelant au respect du droit humanitaire et des droits de l’homme en Afghanistan, le représentant estonien a également parlé de la situation au Bélarus.  Tous les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement, tous les auteurs des crimes doivent être traduits en justice et des élections démocratiques doivent être organisées, a-t-il demandé.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les graves violations du droit international, « y compris dans la République autonome de Crimée illégalement annexée et dans la ville de Sébastopol ».  Enfin, sans justice pour les victimes, il n’y aura pas de paix en Syrie, a martelé le représentant estonien, demandant à l’ONU d’agir de manière décisive dans ce dossier. 

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a noté que le monde est aujourd’hui témoin d’une des pires urgences sanitaires de l’histoire, qui s’accompagne d’une augmentation alarmante de la faim, de la pauvreté et des inégalités entre les pays.  Mais le monde peut relever ces défis et reconstruire en mieux, a assuré le délégué, indiquant que son pays s’y attèle, notamment en garantissant des soins de santé pour tous.  Son objectif est de garantir la gratuité de ces soins à plusieurs centaines de millions de ses citoyens dans les prochaines décennies.  Dans l’immédiat, a-t-il ajouté, l’urgence va à la campagne de vaccination contre la COVID-19, laquelle prend de l’ampleur.  Les travailleurs de santé et les personnes autochtones sont prioritaires et 70% d’entre eux ont déjà reçu une première dose.  Mais la pandémie ne se limite pas à cette simple maladie, a souligné le délégué, faisant état d’efforts pour faire face aux conséquences de la pandémie sur la santé mentale, réduire les inégalités en matière d’accès et prêter assistance aux plus vulnérables, notamment les peuples autochtones, les personnes LGBTQI, les femmes et les filles et les personnes souffrant de complications médicales.  De plus, un système de distribution d’urgence, créé en 2020 et renouvelé cette année, a permis d’octroyer des fonds à 68  millions de personnes, principalement celles ne bénéficiant pas d’un salaire minimum. 

Le Brésil est également actif dans la lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination et d’intolérance, a ajouté le représentant, précisant que son pays s’appuie pour cela sur sa législation et ses mécanismes internes, en plus des instruments internationaux auxquels il est partie.  Il s’emploie également à éradiquer les violences faites aux femmes et aux filles, en particulier la violence domestique, en progression en cette période de pandémie.  Condamnant par ailleurs les attaques visant des communautés religieuses, le délégué a rappelé que son pays est membre de l’Alliance internationale pour la liberté de culte qui rassemble 30 nations.  Enfin, évoquant les questions humanitaires, il a assuré que le Brésil met tout en œuvre pour répondre à l’afflux de migrants et de réfugiés en provenance du Venezuela voisin mais aussi d’autres pays.  Il a ainsi délivré récemment des visas d’urgence pour des ressortissants africains fuyant des situations de conflit. 

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a appelé la communauté internationale à respecter les principes d’objectivité et de non-politisation et faire valoir les principes de respect et de coopération.  Il faut tenir compte de « nos différences », a-t-il insisté.  Il indiqué que l’Indonésie a d’ores et déjà commencé à envoyer une assistance sanitaire dans sa région, notamment à la population du Myanmar où, a-t-il ajouté, les efforts de rétablissement de la démocratie doivent se poursuivre.  Il a également appelé à garantir l’accès à l’Envoyé spécial de l’ASEAN au Myanmar pour lui permettre de rencontrer toutes les parties prenantes dans le contexte de la crise politique et humanitaire. 

En ces temps de pandémie, il faut renforcer les efforts pour lutter contre la discrimination le racisme et la xénophobie et l’intolérance qui y est liée.  La pandémie, a-t-il poursuivi a touché de façon disproportionné femmes et enfants.  Il a ainsi réitéré l’engagement de son pays à mettre fin aux violences à l’encontre des femmes et à promouvoir leur participation pleine et entière à la vie socioéconomique, culturelle et politique.  Le représentant a par ailleurs relevé qu’environ 200 millions de travailleurs migrants ont été touchés par la pandémie.  Il a également plaidé pour une réduction des coûts de transfert de fonds des diasporas vers leurs proches. 

M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) s’est dit favorable à une coopération multilatérale au sein de la Troisième Commission pour aborder sur les situations spécifiques de droits de l’homme dans chaque pays.  Il a particulièrement condamné la discrimination et la violence contre les minorités et a exhorté les États Membres de remplir leurs engagements en vertu de la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, linguistiques et religieuses.  À la lumière du trentième anniversaire à venir de cette Déclaration, l’Autriche a proposé de convoquer une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, en septembre 2022, pour souligner l’engagement collectif à défendre les droits des minorités. 

Par ailleurs, notant que la liberté d’expression et le droit de réunion libre et pacifique sont des éléments clefs d’une société libre, le représentant de l’Autriche a appelé à ce que les journalistes et les professionnels des médias puissent faire leur travail sans crainte d’arrestation, de persécution et de harcèlement.  Il a indiqué que l’Autriche appuiera à nouveau, cette année, une résolution sur la sécurité des journalistes qui met l’accent sur l’impunité en ligne ainsi que les questions liées au genre dans la protection des journalistes.  En outre, s’inquiétant du recul mondial des droits des femmes, notamment en Afghanistan, il a appelé à réaffirmer la pertinence du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et de la Déclaration et la Plateforme de Beijing avant d’appeler à protéger les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains. 

Le représentant a ensuite fait lecture d’un message de la déléguée de la jeunesse, Mlle  MIRIAM EGGER, selon laquelle la souffrance négligée des jeunes durant la pandémie a provoqué une augmentation de la dépression, de l’anxiété et de pensées suicidaires.  Parmi les jeunes, cette hausse était de 80% plus élevée que dans l’ensemble de la société, d’où l’importance de renforcer la sensibilisation autour de la santé mentale et de mobiliser l’appui des décideurs. 

Face à l’augmentation exponentielle de la cybercriminalité, M. Marschik a par ailleurs dit l’urgence de renforcer l’action nationale et la coopération internationale en matière de lutte contre la cybercriminalité. 

Mme RAHMA KHALFAN SALIM RASHID AL ABRI (Oman) a souligné que son Gouvernement a mis en place une architecture juridique pour protéger les droits de tous les citoyens, notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées, afin « de participer activement au développement durable »  À cet effet, le Gouvernement omanais a introduit les ODD dans le cursus scolaire et la vision 2040 du pays, insistant sur l’importance d’une éducation pour tous.  La représentante a ajouté que son pays a développé son secteur de la santé et dispose d’un système sanitaire de haut niveau, précisant que les soins de santé sont accessibles à tous les citoyens. 

La déléguée a, en outre, mentionné que les enfants étaient protégés de toute sorte de violence et d’exploitation, une loi ayant été promulguée en 2014 à cet égard.  Enfin, elle a attiré l’attention sur le fait que la femme omanaise joue un rôle central dans la construction du pays et dans le développement durable, celle-ci occupant notamment des postes supérieures dans le domaine législatif. 

M. MHER MARGARYAN (Arménie) a fait le point sur les progrès réalisés par son pays en matière de liberté des médias, d’autonomisation des femmes et de la tenue d’élections libres et régulières, malgré les multiples difficultés.  L’Arménie est aujourd’hui un des rares signataires de presque tous les instruments des droits de l’homme, tel que le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a précisé le représentant.  Il a ajouté que l’Arménie faisait de la participation des femmes dans la vie politique et publique une priorité, relevant que le Parlement arménien comptait 34% de femmes.

Le représentant a ensuite indiqué que l’agression dans le Haut-Karabakh, le 27 septembre 2020, avec la participation de terroristes étrangers, a été accompagnée par de graves violations des droits humains, citant des cas d’assassinats extrajudiciaires, de tortures et de traitements inhumains infligés à des prisonniers de guerre.  L’Arménie défendra toujours les droits des habitants de cette région, y compris le droit à déterminer de leur avenir, a mis en avant le délégué pour qui toute tentative à réprimer les aspirations légitimes d’un peuple par la force doit être considéré comme une violation des droits humains.     

M. MOHAMMAD GHORBANPOUR NAJAFABADI (République islamique d’Iran) a fait valoir que toute tentative visant à forcer les pays à avoir une interprétation similaire des droits humains porterait gravement atteinte aux principes d’universalité, d’objectivité et de non-sélectivité.  Il a ensuite estimé que ceux qui prêchent aux autres les droits de l’homme et se présentent comme des défenseurs de la dignité humaine « font preuve d’hypocrisie » lorsqu’il s’agit de leurs propres engagements en la matière.  Ils sont en effet les premiers à appuyer les crimes commis dans le territoire palestinien occupé et les principaux pourvoyeurs d’armes utilisées contre des femmes et des enfants en Palestine et au Yémen, a-t-il accusé, avant de dénoncer le « nettoyage ethnique » opéré par le « régime despotique » d’Israël mais aussi par le Canada contre des populations autochtones. 

Exprimant ensuite son inquiétude quant au sort des Afghans, notamment les déplacés internes, le délégué a jugé que la situation afghane montre le « vrai visage » des États-Unis et de ceux qui ont envahi ce pays il y a deux décennies sous prétexte de lutter contre le terrorisme et de défendre les droits humains.  Il a également condamné l’imposition de mesures coercitives unilatérales « inhumaines et illégales » contre l’Iran, a fortiori pendant la pandémie.  Ces mesures, prises par les États-Unis et soutenues par leurs alliés, visent à confisquer nos ressources à l’étranger et à dissuader les pays tiers de commercer légitimement avec l’Iran, en particulier lorsqu’il s’agit de fournitures humanitaires ou de vaccins contre la COVID-19, a-t-il déploré, jugeant regrettable que certains pays prétendent que ces produits sont exemptés de sanctions. 

Convaincu que le dialogue fondé sur le respect mutuel est la seule manière de garantir la promotion et la protection des droits de l’homme au niveau international, le représentant a assuré que son Gouvernement continuera de coopérer avec les mécanismes des Nations Unies « de manière équilibrée et non politisée ».  Il a souhaité à cet égard que l’Examen périodique universel (EPU) soit renforcé en tant que seul mécanisme à même de considérer équitablement la situation des droits de l’homme dans tous les États Membres.

Mme ZSUZSANNA HORVÁTH (Hongrie) a indiqué que son pays est un fervent défenseur des droits des minorités, et en particulier des minorités nationales.  Outre l’élimination des discriminations et le respect de leurs droits individuels, leurs droits collectifs devraient également être respectés afin de garantir que leur identité est protégée contre l’assimilation, a-t-elle estimé, jugeant que l’utilisation des langues minoritaire est un outil important à cet égard.  La déléguée a, d’autre part, souligné l’attention que prête la Hongrie aux communautés persécutées pour leur religion ou leur croyance, notamment les chrétiens.  Elle a averti que la violation systématique de cette liberté a de graves conséquences humanitaires, car des communautés entières sont discriminées et exclues des services essentiels.  Afin de remédier à cette situation, la Hongrie a mis en place un programme d’aide qui a permis de soutenir 179  projets humanitaires et de réhabilitation dans 48 pays depuis 2017, avec un budget de 71 millions de dollars des États-Unis.  Selon la représentante, ce programme a contribué à créer des conditions adéquates pour que les personnes retournent ou restent dans leur patrie. 

La déléguée a ensuite rappelé que la Loi fondamentale de la Hongrie consacre l’égalité entre les femmes et les hommes.  De surcroît, des politiques sont menées pour concilier travail et vie de famille par le congé parental payé, accompagner les femmes dans leur retour sur le marché du travail, augmenter la sécurité financière grâce à des allégements fiscaux et des allocations familiales, offrir aux femmes des garanties de sécurité d’emploi et leur proposer des gardes d’enfants personnalisées et gratuites.  Parallèlement, le pays lutte contre la pauvreté des enfants grâce à la restauration gratuite pour tous les enfants de maternelle et préscolaire dans le besoin.  Il s’emploie également à dé-institutionnaliser les enfants via des prises en charge alternative, essentiellement en familles d’accueil. 

La Hongrie considère la jeunesse comme la clef de notre avenir, a insisté Mme Horváth, précisant que pour lutter contre le chômage des jeunes, son gouvernement a décidé d’exonérer les personnes de moins de 25 ans de l’impôt sur le revenu à partir de 2022.  Elle a ensuite cédé la parole à un délégué de la jeunesse, M.  BALAZS KELEMEN, qui, dans une déclaration préenregistrée, a fait part des préoccupations des jeunes hongrois, notamment leur crainte du harcèlement en ligne et hors ligne, leur appréhension des changements climatiques, leurs doutes quant à la politique et leurs frustrations face aux discriminations.  Dans ce contexte, le jeune délégué a plaidé pour davantage de coopération afin de bâtir des sociétés plus justes et plus inclusives. 

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a souhaité que cette période où les nations du monde entier s’efforcent de sortir de la crise engendrée par la pandémie de COVID-19 soit mise à profit pour mieux se comprendre mutuellement, dans le respect des différences de chacun.  Il également estimé qu’en matière de droits sociaux, humanitaires et humains, une politique commune applicable à l’échelle mondiale « ne donnera pas de résultats ».  À ses yeux, il importe de fournir aux « mécanismes locaux » le temps et l’espace nécessaires de s’acquitter de leurs mandats afin de permettre des « changements transformationnels ».  À cette aune, le Sri Lanka a adopté une approche centrée sur les victimes afin de garantir que les droits de ces personnes soient protégés, a-t-il indiqué, évoquant l’impact dévastateur de la COVID-19 sur les femmes et les enfants.  Le pays appuie aussi l’autonomisation économique des femmes au travers de politiques visant à combler l’écart entre les sexes, notamment en matière d’emploi. 

Soucieux de protéger les droits fondamentaux et la dignité de sa population, même au milieu d’une pandémie, le Sri Lanka accorde une grande importance à une éducation de qualité, en tant que moyen d’éradiquer la pauvreté, a poursuivi le représentant, avant de vanter le système national de couverture sanitaire universel qui, depuis les années 1930, permet aux citoyens sri-lankais de bénéficier de soins de santé financés par l’État.  Grâce à l’organisation efficace de son réseau de santé, le pays a déjà complètement vacciné sa population âgée de plus de 30 ans, s’est-il enorgueilli. 

Pays de tradition démocratique, le Sri Lanka garantit également le droit de vote universel pour les adultes et entend offrir un avenir sûr à tous ses citoyens, indépendamment de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur sexe.  Toutefois, a relevé le délégué, les attentats d’avril 2019 viennent rappeler qu’aucun pays n’est à l’abri du fléau de la radicalisation, de l’extrémisme et du terrorisme.  C’est pourquoi, a-t-il conclu, le Sri Lanka est résolu à lutter contre ces menaces mondiales et exhorte tous les pays à travailler en collaboration pour les vaincre. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a défendu le traitement de la question des droits de la personne aussi bien à New York qu’au Conseil des droits de l’homme à Genève dans une référence à la situation de pays spécifiques.  Une supervision minutieuse est essentielle pour que les États puissent s’acquitter de leurs obligations.  Aucun État n’est parfait d’un point de vue des droits de la personne, a reconnu la représentante, estimant que « nous pouvons tous apprendre les uns des autres ». 

Le Royaume-Uni s’est engagé pour l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et les phénomènes d’intolérance qui y sont liés.  « Nous créons une Grande-Bretagne plus juste au sein de laquelle tout le monde peu importe son origine est pris en compte et peut pleinement s’épanouir », a assuré la représentante.  Au niveau international, son pays va continuer d’appuyer les mécanismes de lutte contre le racisme, notamment la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.  Pour finir, elle a mentionné trois questions thématiques clefs pour le Royaume-Uni, à commencer par la liberté de culte et de croyance, rappelant que son pays a convoqué, en mars dernier, une réunion en « formule Arria » du Conseil de sécurité pour examiner cette question dans le contexte des conflits.  Elle a annoncé la tenue, à l’été prochain, d’une conférence internationale sur la promotion de la liberté de culte et de croyance.  Enfin, son pays attache une grande importance aux questions de l’égalité des sexes et des droits des personnes LGBT, et à la promotion de sociétés ouvertes et démocratiques. 

M. BOŠTJAN MALOVRH (Slovénie) s’est inquiété de l’impact disproportionné de la pandémie de COVID-19 sur les droits des personnes âgées.  Il a indiqué que la Slovénie organisera, en novembre 2021, une conférence internationale sur le vieillissement, pour une approche du vieillissement tout au long de la vie et la coopération intergénérationnelle comme moyen de surmonter les stéréotypes sur les personnes âgées.  En outre, il a estimé que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles doivent rester au centre de nos efforts pour reconstruire un monde meilleur et plus égalitaire. 

Par ailleurs, le représentant slovène a estimé que la crise environnementale mondiale exige une action urgente et la reconnaissance du droit à une vie propre et saine dans un environnement durable.  Il a appelé à protéger la dignité humaine de ceux qui sont les plus exposés aux dommages environnementaux, y compris les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et tous les individus en situation de vulnérabilité.  En marge de la COP26 et du cinquantième anniversaire de la Déclaration de Stockholm, M. Malovrh s’est félicité que 156 États reconnaissent déjà le droit à un environnement sain.  Il a ajouté qu’un groupe de pays comprenant le Costa Rica, les Maldives, le Maroc, la Suisse et la Slovénie, ont déposé une résolution sur la reconnaissance du droit à un logement sûr, propre, sain et environnement durable au Conseil des droits de l’homme.  Avant de conclure, le représentant de la Slovénie a passé la parole à Mme Mlle  LUCIJA KARNELUTTI qui a délivré un message au nom de la jeunesse slovène.  Après avoir relevé que 30% des jeunes slovènes ont exprimé des soucis de santé mentale durant la pandémie, Mlle Karnelutti a mis l’accent sur l’importance de l’objectif 4 de développement durable 4 (ODD-4) en rappelant que le droit à une éducation de qualité est un pilier de notre société pour assurer une transition en douceur dans la « nouvelle normalité ». 

Mme AUGUSTINA ȘIMAN (Moldavie) s’est dite profondément préoccupée par les perturbations sociales et économiques causées par la pandémie, celles-ci se manifestant par un risque accru de pauvreté, de chômage, d’augmentation des inégalités et de diminution de l’accès aux services de base. 

Les confinements obligatoires, dans le monde entier, ont fait augmenter de façon exponentielle les cas de violence contre les femmes et les filles, ainsi que les cas de violence domestique, aggravant une situation existante avant la COVID.  Cela montre, selon elle, qu’il faut redoubler d’efforts pour atteindre l’égalité entre les sexes et éliminer toutes les formes de discrimination contre les femmes, y compris les violences sexistes et domestiques. 

La représentante moldave a attiré l’attention de la Commission sur les violations continues des droits de l’homme perpétrées « dans la région de Transnistrie de la République de Moldavie » par le régime séparatiste, où « les défenseurs des droits de l’homme sont persécutés », où l’espace de la société civile est « sévèrement limité », où la liberté d’expression est « pratiquement inexistante » et où il n’y a pas de médias libres.  Des cas de disparitions forcées et de mises au secret ont eu lieu récemment.  De plus, a poursuivi Mme Siman, la pandémie y a été utilisée comme prétexte pour imposer de nouvelles restrictions à l’exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales.  

 Les violations des droits de la personne dans les zones de conflit de l’est de l’Ukraine, notamment dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol, ainsi que dans les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, sont tout aussi préoccupantes, selon l’oratrice moldave.  Elle a appelé la communauté internationale, en particulier les organismes internationaux de défense des droits de l’homme, à y prêter attention et à surveiller les violations commises dans cette région du monde: l’absence d’établissement des responsabilités en cas d’abus ne faisant qu’aggraver la situation des habitants. 

Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a relevé que la COVID-19 a un impact délétère sur les droits humains et qu’il est peu probable que ces conséquences disparaissent une fois que la pandémie se sera atténuée.  Elle a estimé que de telles questions doivent être examinées au niveau international grâce à un multilatéralisme plus inclusif et interconnecté, appelant en outre à assurer la pleine mise en œuvre du Programme 2030.  Elle a également appelé à garantir la participation pleine et entière de la société civile. 

Faire valoir le droit de chaque enfant demeure en tête de l’agenda des droits humains de la Bulgarie, a-t-elle poursuivi, précisant que la priorité est accordée à l’importance d’une éducation inclusive pour tous les enfants handicapés et à la dé-institutionnalisation.  Mme Stoeva a ensuite noté que la crise de la COVID-19 a démontré que l’autonomisation des femmes ne peut pas être considérée comme acquise.  Pour garantir la parité des sexes, nous devons garantir la participation des femmes à tous les niveaux, y compris dans le cadre de la riposte à la crise, a-t-elle ajouté. 

La représentante bulgare a ensuite cédé la parole à Mme. KRISTIANA TODOROVA, déléguée de la jeunesse qui s’est exprimée par un message vidéo préenregistré.  Le dialogue entre générations est indispensable, a-t-elle souligné, pointant les retombées dévastatrices de la pandémie sur les jeunes.  Elle a également affirmé que le droit à l’éducation est un droit fondamental, et s’est prononcée en faveur de l’intégration des questions civiques et environnementales dans le curriculum scolaire.  Nous devons être au cœur des efforts dans la lutte contre la pollution et appelons les jeunes à créer un avenir durable, a-t-elle conclu.   

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée) a constaté qu’à travers le monde, la souveraineté nationale est piétinée à tort et à travers, l’inégalité sociale sévit alors que les droits fondamentaux de l’homme sont bafoués.  De même, l’occupation militaire de l’Afghanistan menée au nom de la « démocratie » et de la « protection des droits de l’homme » est le pire crime contre l’humanité, ayant coûté la vie à des centaines de milliers de civils innocents et ayant fait plus de 10 millions de réfugiés.  Le représentant a rappelé l’assassinat d’un homme noir par un policier blanc dans l’État du Minnesota aux États-Unis, qui a déclenché le mouvement « Black Lives Matter », lequel s’est rapidement propagé à travers le monde.  Il a aussi dénoncé les autres pays occidentaux, les autoproclamés nations « civilisées » où l’inégalité sociale s’aggrave avec la crise sanitaire mondiale et où on voit des actes criminels de violations des droits de l’homme tels que la xénophobie, les mauvais traitements envers les réfugiés, ainsi que la traite des êtres humains. 

M. Kim a rappelé que par le passé, le Japon avait envahi de nombreux pays asiatiques, dont la RPDC, où l’armée impériale japonaise a commis les crimes les plus graves contre l’humanité tels que le travail forcé, les massacres et l’esclavage sexuel forcé.  Un siècle plus tard, le Japon n’a même pas encore admis de tels crimes jusqu’à ce jour et persiste dans sa discrimination contre les résidents coréens vivant au Japon.  Le délégué a dénoncé le fait que la RPDC aurait son propre problème de droits de l’homme, une accusation portée simplement parce que son pays diffère des autres du fait de son système.  Ainsi, la confrontation entre la RPDC et les forces hostiles au sujet de la question des droits de l’homme est en fait « un face-à-face féroce entre l’injustice et la justice », les premiers cherchant un « changement de régime » sous le prétexte des droits de la personne.  Dans le même temps, la RPDC s’attèle à sauvegarder sa souveraineté jusqu’au bout.  Le délégué a promis qu’à l’avenir, la RPDC répondra vigoureusement aux forces hostiles et entend sauvegarder fermement son système socialiste centré sur l’homme.  Tout le peuple de RPDC, « rassemblé autour de son chef dans une unité de cœur », fait des innovations et des progrès continus avec un « enthousiasme volontaire », tout en jouissant des droits de l’homme et des libertés fondamentales, a-t-il affirmé en conclusion. 

M. PHILIP OCHEN ANDREW ODIDA (Ouganda) a fait état des progrès constants réalisés par son pays en matière d’autonomie des femmes et des filles.  Des femmes sont maintenant des acteurs centraux du processus décisionnel et du leadership politique, notamment grâce à une politique et des cadres juridiques axés sur le genre.  De plus, a indiqué le délégué, des programmes ont été mis en place pour améliorer la vie et les moyens de subsistance des femmes et des filles afin de leur offrir un meilleur accès à l’éducation, à l’eau et à l’assainissement, aux soins de santé de base, aux services agricoles, au commerce et au financement. 

Par ailleurs, dans un contexte mondial marqué par l’intensification des migrations et un rétrécissement du droit d’asile, l’Ouganda a maintenu sa « politique de porte ouverte » et accueille désormais plus de 1,4 million de réfugiés, ce qui fait de lui le premier pays d’accueil pour les réfugiés en Afrique et l’un des trois premiers au monde.  Cela étant, a ajouté le représentant, cette situation pose d’énormes défis pour le Gouvernement et nécessite un partage plus équitable de la charge d’accueil et de soutien des réfugiés.  Il a donc appelé la communauté internationale et les pays d’origine à reconnaître le fait que ce phénomène n’est que transitoire et ne doit pas être considéré comme une situation permanente. 

M. Odida a ensuite souligné les efforts déployés par son pays pour faire face à la pandémie de COVID-19, avant de souhaiter que tous les peuples puissent bénéficier équitablement de vaccins sûrs et abordables, y compris ceux soumis à des sanctions ou vivant en situation de conflit.  Condamnant à cet égard le « nationalisme vaccinal », il a encouragé les pays en développement à devenir plus innovants afin de réduire leur dépendance à l’égard des pays développés.  

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a observé que la pandémie continue de saper les efforts déployés pour surmonter des défis existants, tels que la pauvreté, la faim et la malnutrition, les inégalités, le chômage et les changements climatiques, tous « produits par le système d’exploitation capitaliste, irrationnel et oppressif ».  À cet égard, il s’est élevé contre la « thésaurisation déshumanisée » des vaccins contre la COVID-19 par les pays développés, qui empêche leur distribution juste et équitable à tous, notamment aux pays en développement.  À ses yeux, il est impératif de garantir le transfert de technologies et de ressources financières, ainsi que de déclarer les vaccins « bien commun de l’humanité », tout évitant les inégalités et la politisation dans leur distribution. 

Le délégué a ensuite appelé à la levée immédiate des mesures coercitives unilatérales « illégales » qui constituent un obstacle à l’éradication de la pauvreté et à l’avancée vers le développement durable.  En temps de pandémie, ces mesures deviennent des « crimes contre l’humanité », a-t-il accusé, avant de dénoncer la situation dramatique de l’Amérique centrale et de la République dominicaine, confrontées au trafic de drogue entre la Colombie et les États-Unis.  Nous demandons un soutien dans la gestion des ressources pour continuer à mener cette bataille cruelle qui nous a été imposée, a-t-il déclaré, appelant à une coopération sérieuse avec sa région.  Il a d’autre part jugé que la migration sûre, régulière et ordonnée est aujourd’hui entravée par le manque de volonté des pays occidentaux, qui rejettent les migrants et violent leurs droits humains. 

Soulignant par ailleurs les progrès « extraordinaires » réalisés par son pays en matière d’égalité entre les sexes, le représentant s’est également enorgueilli de la politique nationale de protection de l’enfance.  Notre Gouvernement a mené des actions pour protéger les filles et les garçons dès le moment où ils sont dans le ventre de leur mère, en les intégrant à la sécurité sociale, a-t-il précisé.  Le Nicaragua accorde aussi une attention particulière aux peuples autochtones et aux personnes d’ascendance africaine qui jouissent des droits prévus dans la Constitution, en particulier ceux de maintenir et de développer leur identité et leur culture.  C’est ainsi que le pays compte deux régions autonomes qui sont chargées de gérer leurs propres modèles interculturels de santé, d’éducation, d’administration de la justice et de promouvoir des projets économiques, sociaux et culturels. 

M. OLEKSIY ILNYTSKYI (Ukraine) a souligné l’impact « dévastateur » de la pandémie sur les vies de tous.  Malheureusement, a-t-il ajouté, ce sont les droits humains qui ont été les plus touchés par la COVID-19.  À cet égard, le délégué s’est dit très préoccupé par la détérioration de la situation des droits humains dans le monde et notamment en Fédération de Russie, au Venezuela, au Myanmar, en RPDC et en Syrie.

L’Ukraine lutte contre l’agression armée russe pour la huitième année consécutive, s’est plaint le délégué, en voulant pour preuve 25 000 blessés, 15 000 morts et 1,5  million de personnes ayant fui leurs maisons.  En outre, les rapports du Secrétaire général et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme soulignent les terribles conséquences de l’agression armée contre l’Ukraine dans la péninsule de Crimée et dans les régions de Donetsk et de Lougansk, a-t-il souligné.  Le délégué a déclaré que les journalistes et les peuples autochtones -notamment les Tatars de Crimée- faisaient partie des personnes visées par la puissance occupante.  Saluant le rôle du Secrétaire général qui continue de surveiller la situation en Crimée temporairement occupée, il a demandé que soit libérés immédiatement les 450 citoyens ukrainiens qui ont été illégalement détenus, condamnés ou même transférés des territoires occupés vers la Fédération de Russie.  « Il est impératif d’adopter une résolution sur la situation des droits de l’homme en Crimée. »  

M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) s’est félicité des progrès réalisés en matière de vaccination contre la pandémie de COVID-19.  Sur le volet de l’égalité des sexes, des lois ont été adoptées pour l’autonomisation économique et politique des femmes, en plus de la stratégie « femmes sans violence ». 

Au niveau régional, des secrétariats aux femmes ont été créés et, pour la première fois, un chapitre sur l’équité entre les sexes a été inclus dans les plans de développement des 32 départements.  Le Gouvernement du Président Duque Marquez est fermement convaincu que la reprise et la croissance économique durable ne sont pas possibles sans la participation pleine et effective des femmes.  C’est pourquoi une feuille de route à long terme a été élaborée en vue de « positionner la Colombie comme une référence en matière d’équité entre les sexes d’ici à 2030 ». Au cours des dernières décennies, a poursuivi le représentant, la Colombie a été un leader dans la promotion d’initiatives favorisant la lutte contre le racisme et la discrimination raciale.  Ainsi des membres des communautés noire, afrocolombienne, raizal et palenquero  ont réalisé des ateliers, des formations et des séances d’autonomisation, en tenant compte des diverses orientations sexuelles et identités de genre. 

Par ailleurs, le représentant a fait part de la préoccupation de son gouvernement concernant les liens croissants entre le crime transnational organisé et le terrorisme, le trafic de drogue et la traite des êtres humains, alimentés par la corruption.  C’est pourquoi il s’est félicité de la Déclaration politique contre la corruption adoptée lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à la lutte commune contre le problème mondial de la drogue, convoquée à l’initiative de la Colombie et du Pérou.  Malgré les excellents résultats en termes de saisies de drogues et d’éradication des cultures illicites en 2020, il est nécessaire, a-t-il conclu, d’approfondir l’engagement universel dans la lutte contre la consommation de drogues, le blanchiment d'argent et le trafic de précurseurs. 

M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun) a déclaré que les droits de l’homme sont modulés par les circonstances de l’évolution sociale, historique, et culturelle des peuples.  Personne ne devrait donc s’employer à les imposer à autrui, a-t-il insisté, critiquant la « tendance bien fâcheuse » de certains pays, qui « s’érigent çà et là en donneurs de leçons, en particulier dans le domaine de la santé reproductive et de la défense des LGBTIQ+ ». 

En outre, l’accent est très souvent mis sur la jouissance des droits de l’homme en faisant régulièrement fi des infrastructures fort nécessaires à cette jouissance, a poursuivi le représentant.  À ses yeux, « c’est aller très vite en besogne; c’est emprunter un raccourci qui ne peut que déboucher sur des frustrations ».  Par exemple, pourrait-on jouir pleinement du droit d’aller et venir sans construire des routes et autres voies de communication?  Pourrait-on jouir du droit à la bonne éducation sans construire des écoles?  Pourrait-on jouir du droit à la bonne administration de la justice sans formation des magistrats?  Les donneurs de leçons, a-t-il ajouté, devraient apporter toute l’assistance nécessaire aux pays en développement dans leurs efforts de construction des infrastructures d’encadrement des droits de l’homme ainsi que des paramètres sociaux et culturels avant de s’employer à les blâmer quant aux manquements dans la jouissance de ces droits. 

Le représentant a ensuite indiqué que le Cameroun est candidat pour un renouvellement de son mandat en tant que Membre du Conseil des droits de l’homme, a-t-il indiqué, précisant que les États membres de l’Union africaine soutiennent unanimement cette candidature.  Le Cameroun appelle en conséquence les autres États Membres à en faire autant. 

Mme FUTOON ALAMMADI (Bahreïn) a souligné que son pays a déboursé pas moins de 12 milliards de dollars dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.  Dans le pays, tout le monde a accès aux vaccins contre cette pandémie, y compris les travailleurs étrangers, a-t-elle indiqué.  Les droits des femmes sont également une priorité du Gouvernement, a poursuivi la déléguée, et le vingtième anniversaire de la mise en place du Conseil national des femmes du Bahreïn vient d’être commémoré.  Le pays entend réformer son plan national de protection des droits de l’homme, en associant la société civile dans son élaboration.  Le Bahreïn est l’un des pays phares dans la lutte contre la traite des personnes, s’est-elle félicitée, assurant que le Royaume entend poursuivre sa quête de protection et promotion des droits de l’homme. 

Évoquant les mesures de lutte contre la COVID-19, M. AZRIL ABD AZIZ (Malaisie) a indiqué qu’à ce jour la Malaisie a complètement vacciné 85 % de sa population adulte.  Il a ajouté que chaque personne, quel que soit son statut, a accès à des soins médicaux, à la vaccination et aux tests, y compris les groupes vulnérables tels que les migrants et les étrangers sans papiers.   À cet égard, il a déploré les inégalités d’accès à des vaccins sûrs, efficaces et d'un coût abordable dans le monde.  « Il est nécessaire de renouveler la solidarité internationale » a-t-il plaidé, afin de réduire l’écart avec de nombreux pays en développement.  Pour faire face aux impacts de la pandémie, la Malaisie a introduit un plan national de relance de plus de 62 milliards de dollars, s’est encore félicité le représentant.  Plus de 20 millions de personnes et 2,4 millions d’entreprises ont pu en bénéficier. 

En ce qui concerne les femmes et les filles, M. Aziz a indiqué que des politiques sensibles au genre ont mises en place, notamment une aide financière envers les mères célibataires, des subventions pour la garde d’enfants et des conditions de travail flexibles.  Enfin, il s’est redit préoccupé par la situation difficile à laquelle sont confrontés les réfugiés Rohingya ainsi que les personnes déplacées à l’intérieur de l’État rakhine.  À ce jour, la Malaisie continue d’accueillir des centaines de milliers de réfugiés et de leur fournir une assistance, y compris la vaccination contre la COVID-19. 

M. DRAGOS HOTEA (Roumanie) a déclaré que son pays encourage les générations futures à imaginer les économies, sociétés et systèmes politiques.  « Ces acteurs du changement doivent faire en sorte que personne ne soit laissée pour compte ».  Il a estimé que son pays favorise la liberté d’expression et encourage la diversité d’opinions ainsi que les débats.  À cet égard, le représentant a souligné que les médias, traditionnels ou numériques doivent rester un espace exempt de censure, et indépendant des interférences politiques.  Il a en revanche dénoncé les abus de la liberté d’expression lorsque celle-ci sert les discours haineux, racistes et xénophobes, semant la panique et la peur.  Les actes de discrimination, de racisme et de xénophobie, n’ont pas leur place dans une société démocratique.  C’est pourquoi, « il est de notre devoir de faire des efforts pour sanctionner l’expression de la haine en ligne ». 

Le représentant a par ailleurs souligné que la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles sont fondamentales pour la réalisation des droits humains, « car l’autonomisation des femmes permet la croissance économique, permet de parvenir au développement durable, de construire des sociétés plus égalitaires, inclusives, démocratiques et résilientes pour tous ».  Il a fait savoir que deux nouvelles professions ont été créées en Romanie à savoir, l’« Expert en égalité des genres » et le « Technicien en égalité des genres », afin d’accompagner la mise en œuvre des stratégies locales et nationales pour atteindre la parité des sexes et lutter contre les violences domestiques.  Il a ajouté que la promotion de l’égalité des sexes, de la liberté d’expression et des valeurs démocratiques constitue les principales priorités de la Roumanie en tant que candidat au Conseil des droits de l’homme pour la période 2023-2025. 

M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a averti que si elles ne sont pas atténuées, les nouvelles difficultés consécutives à la pandémie augmenteront les tensions et provoqueront des troubles civils.  Il a exhorté à veiller à ce que chacun soit protégé et inclus dans la réponse à cette crise.  Dans ce contexte, il a également appelé les États Membres et les parties prenantes à renforcer la solidarité mondiale et promouvoir conjointement la distribution et la production « justes, abordables, équitables, opportunes et universelles » de vaccins dans le monde entier. 

Il a appelé de ses vœux à un leadership transformateur et une volonté politique, car à même de mieux reconstruire et garantir un engagement ferme à ne laisser personne de côté.  Le représentant a également estimé que la promotion et la protection des droits humains doivent être abordées par le biais d’une approche constructive, non conflictuelle, non politisée et non sélective fondée sur le dialogue.  En outre, le Viet Nam a développé divers programmes et stratégies socioéconomiques pour promouvoir la croissance économique et améliorer le niveau de vie de la population.  Le taux de pauvreté au Viet Nam a été réduit à 2,75%, tandis que la couverture de l’assurance maladie a augmenté à près de 91% en 2020, a-t-il précisé. 

M. JOSE ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a constaté que le monde reste confronté à une situation sanitaire et économique « délicate », avec de fortes conséquences sur la protection et la promotion des droits humains et le développement social.  La République dominicaine reconnaît l’état de droit et la bonne gouvernance comme essentiels au développement socioéconomique durable de tous, a-t-il souligné, avant d’exprimer sa préoccupation face à l’augmentation de la violence sexiste et des abus à l’encontre des enfants, fléaux aggravés par la pandémie.  Il s’est également alarmé de la progression du nombre de mariages précoces, estimant que la loi interdisant ces unions est le signe d’une forte volonté politique. 

Le délégué a ensuite exhorté les États Membres à créer davantage de canaux institutionnels pour renforcer la participation des jeunes aux processus intergouvernementaux dans le cadre d’un « multilatéralisme revitalisé ».  Les jeunes doivent pouvoir faire entendre leur voix sans crainte de représailles ou de harcèlements, a-t-il plaidé, appelant également à une meilleure protection de l’espace civique pour la jeunesse, conformément à la résolution 2535 (2020) du Conseil de sécurité, portée par son pays et la France.  Le représentant a également souligné l’engagement de son pays dans la lutte contre la traite des êtres humains, rappelant que la République dominicaine a cofacilité, avec les Philippines, la Déclaration politique de la troisième évaluation du Plan d’action mondial contre ce fléau.  De même, il a réaffirmé la volonté de son Gouvernement de continuer à agir efficacement contre la corruption, dans le cadre de ses engagements internationaux.  Pour preuve de cette détermination, le pays a mandaté son parquet général pour effectuer un suivi de la Convention des Nations Unies contre la corruption. 

Partant du principe que la santé est un droit humain fondamental, M.  EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a mis en garde contre l’exclusion des personnes en déplacement des systèmes de santé en raison de cadres juridiques et politiques qui limitent ou interdisent leur accès aux soins.  Il a alerté que cette situation peut entraver la capacité des personnes en déplacement à prendre des mesures préventives contre la COVID-19 et à recevoir des soins médicaux si nécessaire.  Par conséquent, l’accès opportun et équitable au vaccin contre la COVID-19 doit être la question centrale de l’agenda international actuel. 

Le représentant préoccupé du fait que certains États continuent d’exclure les migrants de leur riposte à la pandémie, soulignant que ces exclusions sont incompatibles avec les normes relatives aux droits humains et vont à l’encontre des efforts globaux déployés pour vaincre la pandémie.  Il a appelé les États à veiller à ce que tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire, aient accès aux diagnostics, aux traitements et aux vaccins, martelant en outre que « le nationalisme vaccinal n’a pas sa place dans ce monde ».  M. González López a ensuite fait savoir que dès le début de la pandémie de COVID-19, son Gouvernement a mis en place une série de mesures pour protéger l’ensemble de la population, afin de retarder l’avancée de la pandémie et de protéger le droit à la vie de tous les Salvadoriens, en se concentrant sur les groupes en situation de vulnérabilité. 

M. NNAMDI OKECHUKWU NZE (Nigéria) s’est félicité des efforts concertés menés par la communauté internationale pour faire face à la première pandémie depuis la création des Nations Unies.  Il a toutefois jugé inacceptable l’état actuel de l'accès aux vaccins contre la COVID-19.  Nous ne pouvons pas tolérer qu’une poignée de pays gardent pour eux l'approvisionnement mondial en vaccins aux dépens des autres nations, a-t-il tonné, avant d’en appeler à une distribution équitable. Il a ensuite mis l’accent sur l’éducation, plaidant en faveur de l’inclusion et de l’enseignement pour tous, sans distinction de classe, de sexe ou de zone géographique.  À cet égard, le délégué a rappelé que son pays accueillera en octobre la quatrième Conférence internationale sur la sécurité dans les écoles, dont l’objectif est de protéger l’éducation contre les attaques dans le contexte d’une reconstruction post-COVID-19. 

Le représentant a évoqué les efforts consentis par son gouvernement pour intégrer progressivement les femmes dans tous les secteurs, y compris dans le processus décisionnel des institutions et entreprises publiques.  Notant avec préoccupation que les crimes liés à la race sont en augmentation dans certains pays, il a enjoint la communauté internationale à s’unir dans la dénonciation de ces fléaux. Il a par ailleurs indiqué que les soldats nigérians sont formés à la défense des droits de tous. Avant de conclure, il a souhaité que la Troisième Commission reste guidée par l'éthique du multilatéralisme, avant de lancer un appel à la solidarité et aux partenariats pour réaliser notre objectif commun. 

La crise humanitaire s’aggrave au Yémen à cause du putsch des milices houthistes armées, a dénoncé Mme SARAH AHMED AHMED AL-MASHEHARI, (Yémen). Malgré les efforts du gouvernement yéménite et des organisations internationales, ces dernières font tout pour entraver l’acheminement de l’aide humanitaire. Elle a également accusé les milices de commettre des violations contre les droits des enfants, en les enlevant pour les pousser sur les champs de bataille. Ils emmènent également les enfants dans des colonies de vacances qui sont en fait un lieu de lavage de cerveau et d’endoctrinement qui prône le meurtre et la haine, a-t-elle expliqué.  « Nous appelons la communauté internationale à briser le silence et à mesurer l’ampleur de cette catastrophe. » 

La représentante a ensuite rappelé que son pays avait créé une commission nationale pour enquête sur les violations des droits humains, saluée par le Conseil des droits de l’homme (CDH). Cependant, le rapport du CDH sur notre pays manque de précisions et se base sur des allégations, a-t-elle dénoncé, évoquant notamment l’attaque en cours contre la ville de Mareb.  Elle a appelé l’ONU à faire lumière sur le problème des violences commises contre les femmes yéménites. Affirmant l’engagement de son gouvernement à trouver une solution globale au conflit, elle a assuré que les milices refusaient toute initiative pour y mettre un terme. 

Mme SALAMATA ODETTE NIAMBA CONGO (Burkina Faso) a noté que la pandémie actuelle exacerbe les vulnérabilités des pays les moins avancés, lesquels doivent également faire face à d’autres fléaux telles que la faim, le paludisme, le VIH/sida, la sécheresse et les inondations.  Face à ces défis, elle a plaidé pour une « coopération agissante » et pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable.  Malgré ce contexte sanitaire et la crise sécuritaire qui lui imposent des réaménagements budgétaires, le Burkina Faso a entrepris plusieurs actions en faveur des couches sociales défavorisées, a-t-elle souligné, évoquant notamment l’amélioration des revenus, l’autonomisation économique des femmes et l’avancement de la parité entre les sexes dans le domaine de l’éducation.  Le Gouvernement a également adopté plusieurs politiques d’inclusion qui ont débouché sur la gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, la création d’un fonds d’assistance judiciaire et une meilleure protection des seniors et des personnes handicapées.  

Le Gouvernement s’est par ailleurs employé à améliorer l’accès des femmes à l’eau potable en milieu rural mais également aux terres et aux services sanitaires, tout en s’assurant de leur participation à la gouvernance locale, a précisé la déléguée.  Dans le cadre de la lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles, outre le renforcement du dispositif juridique, il a été procédé à la création progressive de centres de prise en charge des victimes, avec la mise à disposition, en 2021, d’un numéro vert de dénonciation et une prise en charge psychosociale des survivants de violences basées sur le genre.  Quant aux actions d’élimination des mutilations génitales féminines, elles restent une priorité malgré les pesanteurs socioculturelles tenaces, a-t-elle assuré.  

Le Burkina Faso met également les enfants au centre de ses préoccupations, comme en attestent la progression des taux de scolarisation à tous les niveaux d’enseignements et la réalisation de la parité filles-garçons.  En outre, a poursuivi Mme  Niamba Congo, plusieurs stratégies nationales sont mises en œuvre pour lutter contre les pires formes de travail des enfants et éliminer les mariages précoces et les violences faites aux plus jeunes.  Parallèlement, des réseaux de protection communautaires ont été mis en place dans les provinces et les opérations de retrait des enfants en situation de rue se poursuivent. 

Malgré toutes ces mesures, les populations restent vulnérables du fait des attaques terroristes qui endeuillent le pays et entraînent des déplacements massifs, a déploré la représentante, précisant qu’au 31 août dernier, on recensait 1 368 164 personnes déplacées, dont 60,73% d’enfants, au Burkina Faso.  Alors que la fermeture d’écoles dans les zones d’insécurité expose certains enfants à l’enrôlement dans des groupes armés, elle a aussi fait état d’un protocole de prise en charge des enfants et des adolescents engagés dans lesdits groupes. 

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a estimé que la réponse à la pandémie, deux ans après le début de celle-ci, n’est pas encore satisfaisante.  La pandémie a attaqué le cœur de nos sociétés et mis à nu les vulnérabilités de nos systèmes de protection sociale et sanitaire, a dit le délégué.  Les inégalités se sont accrues et les gains de développement pourraient s’en trouver menacés, ce qui pourrait conduire à une décennie perdue pour le développement.  Le délégué a appelé la communauté internationale à s’unir et à ménager un accès universel aux vaccins contre la COVID-19, véritable « bien public mondial ». 

Le représentant du Népal a souligné la détermination de son pays à protéger les droits humains, qui sont la pierre de touche de la Constitution népalaise.  Le Népal a également fait des progrès importants en ce qui concerne l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Il a aussi précisé que son pays est déterminé à mettre un terme à toutes les formes de travail des enfants d’ici à 2025.  « Le bien-être des travailleurs migrants népalais est notre plus grande priorité. »  Enfin, le représentant a indiqué que le Népal est « une société arc-en-ciel » comprenant un grand nombre de communautés vivant en harmonie, où les discriminations sont interdites, même si « nous avons encore du chemin à faire » pour les éliminer. 

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a déploré le faible niveau de solidarité face à la pandémie de la COVID-19 et le monopole sur les vaccins exercé « par certains gouvernements qui se ventent de leur appui aux droits de l’homme ».  Certains États ont également recours à des mesures coercitives unilatérales, en violation des principes de la Charte, a-t-il décrié.  Et plus grave encore, ils continuent d’imposer ces mesures pendant la crise engendrée par la COVID-19, ce qui impacte grandement la capacité des pays ciblés -tel que la Syrie- à faire face à cette pandémie.  « Cela atteint le degré de crimes contre l’humanité », a-t-il ajouté. 

Le représentant a appelé au respect de la souveraineté des États et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, ainsi qu’au respect de l’auto-détermination pour les peuples vivant sous occupation étrangère.  Le délégué a, à cet égard, évoqué l’occupation israélienne du Golan, qui constitue selon lui, une violation au droit international.  Il en va de même pour les agressions des États-Unis « sous couvert d’une alliance illégale et sous prétexte de lutter contre le terrorisme ».  Il a affirmé que ces agressions ont provoqué la destruction de villes entières et d’infrastructures vitales dans le nord-est de la Syrie.   

M. Sabbagh a par ailleurs fait savoir que le 15 aout dernier, la République arabe syrienne a adopté une loi qui place « l’enfant au-dessus de tout », et traite de questions urgentes telles que l’enrôlement des enfants et leur participation dans les combats, ainsi que la traite des enfants. 

M. AHMED KAMIL RHAIF ALBU-MOHAMMED (Iraq), satisfait de ce que les réunions en présentiel aient pu reprendre a néanmoins rappelé que la pandémie n’est pas dépassée. Pour faire face à cette pandémie et à ses répercussions humanitaires et économiques, l’Iraq a pris une série de mesures. Il s’agit plus particulièrement d’une série d’aides financières et d’urgence aux citoyens les plus vulnérables qui ont des besoins particuliers ; d’apporter une aide sanitaire et les capacités d’absorber le grand nombre de personnes atteintes ; de sensibiliser les citoyens. Il a également cité la fourniture de vaccins et de mesures d’incitation à se faire vacciner, précisant qu’en Iraq, 10 millions de personnes ont été vaccinées.  

Le représentant de l’Iraq a également souligné les efforts menés par son gouvernement de concert avec les organisations internationales et la société civile pour garantir le respect de la justice et améliorer la situation sociale et politique, notamment face aux difficultés dues au terrorisme. Une loi a notamment été adoptée pour apporter aides et compensations aux femmes particulièrement touchées, telles que les femmes yézidi. Sur le terrorisme, le représentant irakien a fermement appelé à la poursuite de ceux qui ont commis des actes terroristes, d’où qu’ils viennent.  Par ailleurs, rappelant que les jeunes représentent la moitié de la population de son pays, M. Albu-Mohammed a souligné que l’Iraq a mis en œuvre des programmes en leur faveur, pour l’avenir du pays.  Enfin, M. Albu-Mohammed a indiqué que son pays s’est engagé à la tenue d’élections législatives le 10 octobre prochain. 

Le virus de la COVID-19 tue, tout comme le manque de solidarité, les mesures unilatérales coercitives et l’égoïsme qui impose un ordre mondial injuste, a asséné M.  ALEJANDRO GONZALEZ BEHMARAS (Cuba).  Il a dénoncé les inégalités de distribution du vaccin entre les pays à revenus élevés et les pays à bas revenus.  La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable semble de plus en plus improbable. 

Les mesures coercitives unilatérales sont un affront à l’autodétermination des peuples et ont des conséquences très graves sur les droits humains et le développement socioéconomique.  C’est le principal obstacle à notre développement, a poursuivi le délégué, évoquant « une politique d’asphyxie menée par les États-Unis ».  Il a dénoncé des mesures prises sans l’avis de la communauté internationale, utilisées comme instrument pour punir les pays qui ne défendent pas les intérêts américains.  Dans le même temps, les États-Unis en profitent pour livrer une guerre non conventionnelle contre Cuba, a-t-il poursuivi, dénonçant une politisation des droits humains.  Malgré ce blocus et cette ingérence, Cuba ne ménage aucun effort pour protéger la population face à la pandémie, a conclu le représentant, soulignant que Cuba était le premier pays au monde à avoir lancé une campagne de vaccination massive. 

M. FAHAD M. E. H. A. MOHAMMAD (Koweït) a appelé à tirer les leçons de la pandémie et travailler ensemble pour reconstruire en mieux et réaliser le Programme 2030.  Cela ne peut être réalisé, a-t-il ajouté, que par des efforts internationaux concertés, et en aidant en particulier les communautés vulnérables qui continuent d’être affectées de manière disproportionnée par les conséquences de la COVID-19.  Il a expliqué que les jeunes avaient montré un exemple louable en se portant volontaires sur les lignes de front contre le virus.  Il a ajouté que le Koweït accordait une attention particulière à la jeunesse et n’avait pas failli à ses efforts pour autonomiser les femmes koweïtiennes, renforcer leurs droits et assurer leur participation effective à tous les aspects de la vie quotidienne ainsi qu’à leur permettre d’occuper des postes de direction dans le pays.  L’an dernier, a-t-il ajouté, le Koweït a célébré le quinzième anniversaire du droit de vote des femmes ainsi que celui de se présenter aux élections. 

Le représentant s’est par ailleurs inquiété de l’augmentation de l’intolérance, du racisme, et du mépris des religions et des croyances et a reconnu que malgré les progrès réalisés jusqu’à présent, il restait encore un long chemin à parcourir pour assurer la promotion et la protection des droits humains dans le monde entier.  Il a conclu en expliquant que le Koweït s’oppose aux politiques de deux poids, deux mesures dans le domaine des droits de la personne. 

M. SUPARK PRONGTHURA (Thaïlande) a appelé à mettre l’accent sur la coopération et la solidarité internationales.  Les nations doivent s’unir pour œuvrer à la distribution équitable des vaccins en tant que « biens publics mondiaux », notamment par la coopération technique et l’échange des meilleures pratiques, a-t-il préconisé, avant d’appeler au renforcement de l’accès à des services de santé de qualité grâce à la couverture sanitaire universelle.  Le délégué s’est également félicité des discussions sur un possible « traité international pour la préparation et la riposte à la pandémie », destiné à améliorer la préparation aux pandémies et aux urgences sanitaires à l’avenir.  

Le deuxième « front » consiste, selon lui, à placer l’humain au centre de nos actions afin de ne laisser personne de côté, en particulier les plus vulnérables et les laissés pour compte.  Dans ce cadre, a-t-il dit, la Thaïlande reste pleinement engagée à améliorer les droits des femmes et des filles, qui ont été affectées de manière disproportionnée par la pandémie.  Outre la santé et la prévention de la violence sexiste, un effort est fait pour aider les femmes à s’autonomiser, notamment par le biais de la formation professionnelle et de conseils en entrepreneuriat.  De même, a ajouté le délégué, la Thaïlande a fait du droit à l’éducation une priorité, en tenant compte de la nécessité de combler le fossé numérique pour garantir l’accès à l’enseignement à tous les enfants.  Par ailleurs, conscient de leur contribution à l’économie nationale, le pays a régularisé plus de deux millions de migrants sans papiers, qui bénéficient d’un accès aux services de protection sociale, d’éducation, de santé et de vaccination. 

Pour le représentant, le troisième « front » suppose de suivre le rythme de l’évolution des défis de notre temps, y compris les réseaux criminels qui profitent des « nouvelles incertitudes ».  À cette fin, la Thaïlande a présenté, cette année, une résolution à la trentième session de la Commission pour la prévention du crime et de la justice pénale, qui soutient la révision du système de justice pénale pour répondre à la COVID-19.   

M. KASSAYE (Éthiopie) a indiqué que les défis sanitaires et médicaux liés à la pandémie créent de nombreux soucis pour les pays en développement, notamment ceux d’Afrique qui ont des systèmes de santé sont peu développés.  Il a déploré les inégalités en matière de vaccination qui laissent les Africains bien à la traîne, comparé au reste du monde.  Il faut donc renforcer la coopération internationale, a-t-il prescrit, tout en appelant à des actions appropriées contre la violence et la discrimination à l’encontre des femmes et des filles, et pour faire face aux défis relatifs aux personnes âgées, aux jeunes et aux personnes handicapées.  

Le représentant a ensuite accusé le « groupe terroriste » Front populaire de libération du Tigré (FPLT) de poursuivre ses activités de déstabilisation du pays.  Il a affirmé que des enquêtes de la Commission nationale des droits de l’homme sont en cours pour établir les responsabilités au sujet des violations commises dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre dans le Tigré.  Les résultats seront bientôt rendus publics, a-t-il promis.  Enfin, il a assuré que le Gouvernement éthiopien collabore avec les agences humanitaires internationales, et a invité ces dernières à adhérer aux principes d’impartialité, d’indépendance, et de neutralité, et à respecter les lois nationales de l’Éthiopie. 

L’archevêque GABRIELE CACCIA (Saint-Siège) a salué les progrès notables accomplis dans la lutte contre la pauvreté et la faim, et pour améliorer l’éducation et la santé.  « Mais il reste du travail à faire. »  Évoquant les droits des enfants, il a appelé à renforcer le soutien à la famille, « le meilleur environnement pour que s’épanouissent les enfants ».  Le Saint-Siège est profondément préoccupé par les efforts persistants visant à présenter comme droits humains des concepts nouveaux qui ne font pas l’objet d’un consensus, a indiqué le représentant.  Pour lui, cela conduit à de graves inégalités et injustices, telles que l’élimination des enfants dans le ventre de leur mère, le traitement de la vie des personnes âgées et des personnes handicapées comme des « fardeaux », et l’imposition de la peine de mort.  « La loi n’est pas là pour donner la mort mais pour protéger la vie. » 

M. Caccia a attiré l’attention sur la hausse importante des violences contre les enfants et les mariages d’enfants, et sur les risques pour leur sécurité sur internet. Nous avons progressé dans l’égalité entre les femmes et les hommes mais la violence reste un fléau partout.  « Les femmes sont victimes d’une culture de la consommation qui font de leurs corps des produits », a-t-il dénoncé citant les problèmes de la prostitution, du recours aux mères porteuses ou du trafic d’être humain. Évoquant enfin les difficultés auxquelles sont confrontés les peuples autochtones, il a appelé à les inclure dans les processus de décision. 

M. BAKHTIYOR IBRAGIMOV (Ouzbékistan) a déclaré que les droits humains restent au cœur des réformes engagées par son pays.  Citant les différentes priorités du Gouvernement, il a déclaré que le rôle des femmes sera renforcé dans les affaires publiques, politiques, et dans la sphère économique.  Une attention particulière sera également donnée aux personnes ayant des besoins spéciaux.  À cet effet, le pays a récemment ratifié la Convention relative au droit des personnes handicapées et le Parlement ouzbèk a adopté une loi sur cette même question.  Les jeunes, représentant plus de la moitié de la population en Ouzbékistan, reste également une des priorités. 

Le représentant a ensuite affirmé que son pays a pris une série de mesures pour réduire le nombre de personnes apatrides, précisant que « 50 000 apatrides sont devenus des compatriotes l’an dernier », avec 20 000 personnes de plus cette année.  Évoquant par ailleurs l’organisation prochaine d’élection dans le pays, le représentant a affirmé que les normes internationales et les principes d’ouverture, de transparence et de démocratie seront respectés. 

M. MARTIN BILLE HERMANN (Danemark) s’est inquiété de ce que les droits des femmes et des filles aient été soumis à une pression mondiale accrue en raison notamment de la crise sanitaire mondiale.  Dans trop d’endroits encore, a-t-il dit, les femmes et les filles n’ont pas le droit de prendre des décisions engageant leur vie et concernant directement leur corps.  Le Danemark poursuivra, au sein du Conseil, le combat pour que chaque femme et chaque fille du monde puisse être pleinement autonome physiquement, a-t-il ajouté.  Pour l’ambassadeur danois, c’est un même combat qui doit être mené pour mettre fin aux discriminations fondées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, qui privent les gens de leur dignité et peuvent leur coûter la vie.  M. Hermann a également attiré l’attention sur le recours persistant à la torture, y compris par les autorités de nombreux pays et alors même que son interdiction est une norme incontournable du droit international. 

Après avoir rappelé l’attachement actif de son pays à la défense des libertés de pensée, de conscience et de religion, M. Hermann a livré un plaidoyer en faveur du droit des peuples autochtones et de la société civile.  Les peuples autochtones sont les gardiens de 80% de la biodiversité de la planète, a-t-il lancé, déplorant que ceux-ci occupent toujours une place marginale dans les grandes organisations multilatérales.  Le Danemark soutient les peuples autochtones dans leur droit durement acquis à participer à la prise de décision, notamment sur les questions qui les concernent, a-t-il souligné. Et c’est parce que le travail de près de 70 % des organisations de la société civile dans le monde est entravé, que le Danemark œuvrera sans relâche à la création d’un environnement favorable aux travailleurs humanitaires et défenseurs des droits humains. 

Mme NARMIN AHANGARI (Azerbaïdjan) a constaté que le creusement des inégalités entre pays développés et pays en développement continuent de saper les progrès réalisés en matière de droits de la personne et des libertés fondamentales.  Elle a rappelé que son pays, au nom des Mouvements des pays non alignés, avec l’Équateur, avait présenté une résolution sur l’accès universel et équitable au vaccin contre la COVID-19 au Conseil des droits de l’homme et que celle-ci avait été adoptée à l’unanimité au moins de mars.  Elle a souligné que seule une approche globale en matière de droits de la personne permettra de répondre aux défis complexes du monde actuel.  Elle indiqué que son pays accorde la priorité à l’éducation et aux droits de l’enfant. 

La représentante a ensuite déclaré que le conflit au Haut-Karabakh fait désormais parti du passé.  Notre pays est entré dans une nouvelle ère post conflit.  Et aujourd’hui, des centaines de milliers de personnes déplacées peuvent exercer leur droit inaliénable au retour, s’est-elle félicitée.  Elle a affirmé que son Gouvernement est déterminé à ce que les citoyens d’origine arménienne puissent exercer leur droit. Toutefois, la contamination massive des terres par les mines ralentit les mesures de retour, a-t-elle déploré, précisant que plus de trente citoyens ont péri à cause de ces engins. 

La pandémie de la COVID-19 a mis à nu les vulnérabilités qui existent dans le monde et les disparités en matière d’équité, a constaté M.  BRIAN CHRISTOPHER MANLEY WALLACE (Jamaïque).  Son pays appelle à soutenir les innovations dans le domaine de la santé dans les pays du Sud, et notamment à investir dans la recherche et le développement et dans les infrastructures sanitaires.  À ce titre, le représentant a annoncé la création d’un centre de recherche sur les maladies infectieuses tropicales, afin d’élargir les connaissances sur les virus dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. 

M. Wallace s’est ensuite préoccupé de l’impact de la pandémie sur les personnes les plus vulnérables, notamment les personnes handicapées, les enfants, les femmes et les filles.  Les problèmes de violence et d’abus sexuels, les pertes d’apprentissage, la malnutrition et la détérioration de la santé mentale sont en augmentation.  Son gouvernement a donc lancé un programme de soutien psychologique aux parents et aux soignants, et de renforcement des stratégies de protection sociale adaptées aux ménages.  Enfin, la Jamaïque salue la création du Forum permanent des personnes d’ascendance africaine, et reste attachée à la reconnaissance universelle d’une justice réparatrice. 

M. ISSA KONFOUROU (Mali) a estimé qu’après le choc mondial de la pandémie de COVID-19, la relance économique et la poursuite d’actions en faveur du développement social dépendront des capacités de chacun à assurer une meilleure protection sanitaire et à opérer une vaccination efficace.  À cet égard, le délégué a tenu à saluer les dispositifs facilitant l’accès aux vaccins, à commencer par le Mécanisme COVAX dont bénéficient les pays en développement.  À ses yeux, cette crise offre aussi l’opportunité de renforcer la résilience et de reconstruire en mieux, dans un esprit de solidarité, en intégrant des politiques sociales et climatiques.  Dans ce contexte, a précisé le délégué, le Mali a adopté une approche centrée sur le capital humain et les droits de la personne, poursuivant une politique d’investissements destinée à réduire la fracture sociale. 

Malgré les défis multiples auxquels il est confronté, tant sur le plan socioéconomique que sécuritaire, le Gouvernement travaille sans relâche à l’optimisation du système national de solidarité afin que personne ne soit laissé de côté.  L’accès aux soins de santé étant l’une de ses priorités, il s’emploie notamment à renforcer la législation sur la couverture sanitaire universelle et à fournir des services de base aux plus vulnérables, en particulier les personnes déplacées.  Aujourd’hui, s’est-il félicité, nous constatons le retour de milliers de réfugiés et déplacés internes dans leurs localités d’origine.  Enfin, le représentant a rappelé que, dans le cadre de son engagement en faveur de la promotion et la protection des droits de l’homme, le Mali a mis en œuvre la loi relative à la protection des défenseurs de ces droits adoptée en 2017. 

M. ROBERT KAYINAMURA (Rwanda) a souligné que les priorités du Rwanda au cours de cette session de la Commission seraient la promotion des droits de l’homme et une mobilisation politique collective accrue pour contrer « la multiplication inquiétante des groupes et cellules terroristes en Afrique ».  C’est ainsi qu’il sera possible de mettre fin aux graves violations des droits de l’homme et à l’augmentation du nombre de personnes déplacées et de réfugiés qu’entraîne cette situation, a-t-il ajouté.  Le nombre de personnes déplacées a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, a-t-il précisé, notant que ce sont en premier lieu les conflits et les agissements des extrémistes violents qui sont à l’origine de ce phénomène.  Selon lui, seule une amélioration significative des actions de prévention et humanitaires permettra de mettre fin à cette véritable « crise mondiale ». 

Le Rwanda attire l’attention sur la nécessité de moderniser et repenser l’action humanitaire pour aller au-delà des interventions ad hoc traditionnelles, cela en axant l’effort commun sur le développement des infrastructures essentielles à la fourniture de l’aide - hôpitaux, systèmes d’assainissement et écoles notamment, a encore insisté le délégué.  Concernant la promotion des droits de l’homme dans les pays en développement, il a regretté « l’ingérence judiciaire de certains pays occidentaux ».  À cet égard, il a plaidé pour que la promotion des droits de l’homme s’appuie sur le respect du principe de non-sélectivité et d’impartialité, qui est le socle de toute coopération internationale efficace. 

M. MIROSLAV KLÍMA (République tchèque), a déclaré que la promotion et protection des droits de la personne est un « pilier vital » de la politique de son gouvernement.  Il appuie, y compris financièrement, les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits humains, notamment le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et les mécanismes créés par le Conseil des droits de l'homme. 

À ce titre, le gouvernement tchèque est « profondément » préoccupé par la situation des droits de l’homme dans le monde, notamment au Bélarus, au Venezuela, en Fédération de Russie et dans la « République illégalement annexée de Crimée ».  Dans ces pays, opposants et membres de la société civile sont emprisonnés afin de faire taire leurs voix, a-t-il décrié.  Il s’est également inquiété de la situation en Afghanistan où les droits des femmes sont piétinés et bafoués, appelant ce pays à promouvoir les droits des femmes. 

Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives), a assuré la Commission du plein soutien et de la coopération de sa délégation tout au long de cette session, qui se déroule dans un contexte où le monde qui n’a pas encore maîtrisé la pandémie de COVID-19.  Il est vital de travailler ensemble pour protéger les droits de l'homme afin de parvenir à une croissance inclusive, a-t-elle plaidé.  Si à certains égards le monde a réagi positivement à la pandémie de COVID-19, la représentante a néanmoins mis en garde contre les dangers de l'isolationnisme, citant la distribution inégale des vaccins, en particulier vers les pays en développement. 

Pour leur part les Maldives, malgré les profonds impacts liés à la réduction du tourisme pour cause de pandémie, ont mis en place un filet de sécurité de base pour les plus vulnérables: mécanismes de soutien des revenus, moratoires sur la dette et programmes d’allégement fiscal.  Par ailleurs, a poursuivi Mme Hussain, des quotas électoraux ont été approuvés pour allouer 33% des sièges dans les conseils locaux aux femmes.  À ce sujet, la parité a été atteinte au Ministère des affaires étrangères, y compris parmi les ambassadeurs.  Les Maldives ont également retiré leurs réserves à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes; ratifié le Troisième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant; et signé la Déclaration en vertu de l’article 22 de la Convention contre la torture, permettant un meilleur accès à la justice, s’est-elle réjouie.  Mais en tant que petit État insulaire en développement, les Maldives soulignent que de petits changements climatiques ont déjà des effets dévastateurs sur son économie, ses infrastructures et sa population, en plus de menacer la jouissance de presque tous les droits humains.  Ainsi, face aux risques accrus d’inondations, d’insécurité alimentaire et de déplacement, et alors que les coûts d’adaptation imposent des charges budgétaires de plus en plus lourdes, nous avons besoin d’un accès à un financement climatique et à une assistance technique rapides, efficaces et abordables pour atteindre les objectifs de développement durable, a averti la représentante. 

Mme EKA KIPIANI (Géorgie) a évoqué les derniers efforts de son pays pour protéger les droits humains dont l’élaboration d’une Stratégie des droits de la personne pour la période 2021-2030 et la rédaction en cours d’un plan d’action avec deux axes prioritaires: les femmes, la paix et la sécurité; et les violences faites aux femmes. Déterminée à protéger les droits de l’enfant, la Géorgie a également établi le centre « Barnahus » pour aider et réhabiliter les enfants victimes de violence sexuelle.  Elle a précisé que ce projet pilote commence cette année. 

La représentante a ensuite indiqué que l’occupation russe de l’Abkhazie et de Tskhinvali empêche le Gouvernement d’élargir à ces régions le cadre de protection des droits de l’homme.  Ces deux régions sont devenues « des zones de non-droit » a-t-elle déploré, ajoutant que la population est confrontée à des défis humanitaires de taille et des violations de leurs droits de plus en plus fréquentes; notamment des enlèvements, tortures et cas de détentions illégales.  Elle a accusé la Fédération de Russie d’avoir interdit l’utilisation de la langue géorgienne dans les écoles du district de Gali, politique délibérée, selon la représentante, pour pousser les populations d’origine ethnique géorgienne à quitter les régions occupées.  La communauté internationale doit obtenir de la Fédération de Russie qu’elle honore ses obligations internationales, et facilite l’accès du Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme et autres mécanises régionaux aux régions occupées, a-t-elle exhorté. 

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie)a indiqué qu’en dépit de la pandémie de COVID-19, le Royaume continuera de renforcer le rôle de la femme et promouvoir l’égalité entre les sexes.  Il a cité un certain nombre d’amendements pris par le pays, notamment ceux visant l’égalité de salaire à travail égal, ainsi que la création de crèches et jardins d’enfant sur les lieux de travail.  Il a également évoqué l’existence d’un plan jordanien pour augmenter la présence des femmes aux grades les plus élevés de l’armée. 

Le représentant a rappelé que la Jordanie est une société fort jeune et a appelé la communauté internationale à appuyer les efforts de son pays pour améliorer la participation des jeunes notamment en politique.  Nous sommes témoins d’une augmentation sans précédent de la xénophobie qui a poussé certains à choisir le chemin de la violence, a-t-il relevé.  Pour lui, la pauvreté, le chômage, les inégalités, les discriminations sont autant d’éléments susceptibles de créer un réseau fertile pour l’extrémisme, notamment chez les jeunes. 

Le droit à l’autodétermination est un pilier des droits humains, a enfin souligné M.  Hmoud, pour qui la question de la Palestine est primordiale.  Il a appelé à l’édification d’un État palestinien souverain dans le cadre de la solution des deux États. 

M. ASHISH SHARMA (Inde) a déclaré que l’idéologie de Gandhi, qui, a-t-il rappelé, consistait à apporter un appui aux plus faibles, est une boussole qui continue de guider l’Inde.  La COVID-19 a amené l’Inde à redoubler d’efforts, qu’il s’agisse de déployer des ressources numériques, de promouvoir des réformes médicales et technologiques, des mécanismes d’inclusion financière, ou encore un système d’identification biométrique favorisant l’accès à une protection sociale universelle.  L’Inde a également travaillé à l’égalité femmes-hommes et à l’autonomisation des femmes.  Nous parlions de « développement des femmes », maintenant nous parlons de « développement par les femmes », a déclaré M. Sharma. 

Le représentant de l’Inde a ensuite appelé à éviter de faire du Conseil des droits de l’homme un espace politique et à ne pas y politiser les débats.  Notant par ailleurs que le terrorisme représente une menace immédiate, il a appelé à veiller à ne lui donner aucune possibilité de justification du terrorisme.  Enfin, le représentant de l’Inde a dénoncé le discours de la délégation du Pakistan qui, selon lui, a tenté d’exploiter la plateforme onusienne pour s’en prendre à son pays.  L’Inde, a affirmé le délégué, veut nourrir la démocratie et le pluralisme. 

Alors que le monde reste confronté à la pandémie de COVID-19, Mme  ISABELLA REGINA RIVERA REYES (Honduras) a déploré que le Mécanisme COVAX ait rencontré des difficultés pour assurer la distribution de vaccins aux pays en ce moment critique.  Malgré l’action essentielle de l’OMS, ce grave problème confirme qu’il ne faut pas attendre qu’une telle situation se présente pour élaborer des plans d’urgence, a souligné la représentante, avertissant que le manque de préparation coûte des vies humaines.  Plaidant pour une transformation du système de santé international, elle a appelé de ses vœux la création d’un fonds d’urgence pour garantir un accès équitable aux vaccins ou à tout autre médicament. 

Qualifiant l’année 2020 de « catastrophique » pour son pays, la déléguée a rappelé que le Honduras a dû faire face concomitamment aux urgences humanitaires engendrées par la pandémie et par les tempêtes tropicales Eta et Iota.  Elle a fait état d’un élargissement du plan de réponse humanitaire du Gouvernement dans les zones les plus vulnérables et là où les besoins sont les pressants. 

La représentante a ensuite indiqué que le Honduras est candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2022-2024.  Elle a souligné que son pays dispose d’un cadre juridique solide en matière de droits humains.  Elle reconnaît ainsi le principe de justice universelle face à des violations graves telles que le génocide, les crimes contre l’humanité, la torture, les crimes de guerre, la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle et les disparitions forcées. 

Avant de conclure, Mme Isabella Regina Rivera Reyes a mis l’accent sur les actions menées par son gouvernement en faveur de la communauté LGBTQI+.  Il s’agit, a-t-elle dit, de permettre à cette population vulnérable de jouir pleinement de ses droits humains et de recevoir la protection dont elle a besoin pour éviter les violations.  En cas d’élection au Conseil des droits de l’homme, nous nous engageons à promouvoir ces droits et garanties sur la scène internationale, a assuré la déléguée. 

M. ENIAN LAMCE (Albanie) a estimé qu’en l’absence de coopération, chaque pays va payer individuellement un prix très élevé face à la pandémie de COVID-19.  Il a appelé à rendre les sociétés plus résilientes.  « Nous devons garantir un accès à l’éducation et améliorer notre système sanitaire », a-t-il indiqué.  Le représentant a indiqué que l’Albanie est candidate au Conseil des droits de l’homme pour la période 2022-2024, soulignant que l’accès aux droits fondamentaux pour tous les individus est la condition sine qua non pour une paix et un développement durables.  « Éduquer aux droits de la personne peut permettre d’ériger une paix pérenne, » a-t-il affirmé.  En outre, l’Albanie accorde une attention particulière aux droits des femmes, et exhorte à mieux protéger les défenseurs des droits de la personne. 

Le représentant a ensuite cédé la parole à Mme Sauku et M.  Kolici deux délégués de la jeunesse qui sont intervenus par visioconférence.  Ces derniers ont indiqué que les jeunes ont été frappés de façon disproportionnée par la pandémie et que la construction d’un monde meilleur ne peut qu’être le fruit d’un effort collectif.  Ils ont également demandé au Conseil de sécurité de mettre l’accent sur le programme « jeunes, paix et sécurité ».  La couverture de leur intervention a été compromise par un problème d’ordre technique.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a exhorté les hommes et les garçons à s’impliquer dans la protection des droits des femmes durant cette période sensible de pandémie de COVID-19.  Elle a aussi appelé les États Membres et les partenaires à redoubler d’efforts pour prévenir toutes les formes de discrimination, demander justice et encourager la participation des personnes âgées dans les groupes sociaux, notant que ces dernières sont confrontées à des risques plus élevés d’abus durant la pandémie de COVID-19.  Elle a insisté sur le droit de chacun « de croire ou de ne pas croire » et d’être protégé contre la persécution, la violence et la discrimination fondées sur la religion ou croyance. 

Notant que la pandémie de COVID-19 a provoqué une augmentation du travail des enfants et a eu un impact négatif disproportionné sur leurs droits, la représentante a indiqué que si son pays est élu au Conseil de sécurité en 2023-24, il mettra l’accent sur les droits des enfants en relation avec l’éducation, l’alphabétisation et la technologie numérique.  Elle a ensuite appelé au renforcement de la protection des défenseurs des droits de la personne, hors ligne comme en ligne, contre toute forme de harcèlement, de discours de haine et de représailles.  Elle a aussi insisté sur l’importance des procédures spéciales des Nations Unies pour garantir la protection de tous les droits humains, ainsi que la responsabilité pour les violations et les abus, où qu’ils soient commis. 

Dans une déclaration préenregistrée, M. MATHEW MICOLLEF ST. JOHN et Mme EMMA DE, délégués de la jeunesse, ont exhorté les États Membres à honorer les engagement pris pour inverser les effets délétères des changements climatiques et remédier à la dégradation de l’environnement et à la perte de la biodiversité. Ils ont également appelé à promouvoir un accès équitable à la justice et à appuyer l’égalité des sexes, l’accès à l’éducation et la participation civique des jeunes. 

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a indiqué que son pays a pris des mesures d’urgence pour préserver les droits des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile.  Il a ajouté que la crise de la pandémie COVID-19 a permis de mettre en évidence l’importance de la couverture médicale universelle.  Le représentant a exhorté tous les États à adhérer au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et à son protocole facultatif.  Il a aussi dit la nécessité pour tous de mettre en œuvre les déclarations sur la sureté des écoles.  Par ailleurs, il a souligné que le Portugal attachait une attention particulière à la lutte contre toutes les formes de discriminations, et notamment contre le racisme.  Il a salué l’adoption sans mise aux voix de la résolution sur le vingtième anniversaire de la Déclaration de Durban.  Il a ensuite appelé à lutter contre la peine capitale partout dans le monde et à aider les pays à surmonter les obstacles qui les empêchent de l’abolir. 

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant du Yémen a fustigé le fait que l’Iran nie son rôle destructeur au Yémen et dans le financement des milices houthistes.  Nous avons des preuves flagrantes de l’ingérence de Téhéran, a-t-il ajouté, affirmant que des milices houthistes s’étaient rendus en Iran en visite officielle.  C’est une violation flagrante des protocoles internationaux, a-t-il accusé.  Ces milices sont pro-iraniennes et inscrites sur les listes de sanctions de plusieurs pays, a-t-il ajouté, avant d’appeler l’Iran à ne pas exporter le terrorisme. 

Le représentant du Bélarus a jugé inacceptable d’employer le terme « régime » en référence à des gouvernements légitimes, ajoutant rejeter toutes les accusations de l’Union Européenne et de l’Ukraine.  Certains de nos partenaires et voisins sont prêt à parler de tout sauf de la situation interne en matière de droits humains dans leur propre pays, a-t-il accusé.  S’adressant particulièrement à la délégation ukrainienne, le représentant du Belarus a expliqué ne pas avoir besoin de conseils sur les pays avec qui tisser des liens.    

Le représentant du Japon a ensuite pris la parole pour répondre à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en affirmant que le terme « esclaves sexuelles » ne reflète pas la réalité.  Il a également affirmé que son pays n’a pas de politiques de discriminations envers la population coréenne vivant au Japon.    

« Le Japon est le pire criminel dans le monde », a rétorqué le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Selon lui, 8,4 millions de Coréens ont été enlevés et des femmes ont été utilisés comme femmes de réconfort par les soldats japonais.   Mais le Japon refuse de reconnaitre sa responsabilité morale et de verser des compensations aux victimes de ces crimes, a-t-il décrié. 

Exerçant à nouveau son droit de réponse, le Japon a affirmé que la déclaration de la RPDC repose sur des données factuellement erronées.  Il a exhorté la RPDC à contribuer au retour au Japon de toutes les personnes enlevées.  C’est d’autant plus urgent, a-t-il dit, qu’en 2020, l’une de ces personnes est décédée.  Il est impératif de surmonter la méfiance dans les relations entre les deux pays et de travailler à bâtir un avenir plus radieux, a-t-il plaidé. 

La RPDC a repris à son tour la parole pour affirmer que, selon elle, la question relative aux enlèvements a été réglée de manière irréversible.  Le Japon, a-t-elle déclaré, instrumentalise cette question pour détourner l’attention de ses crimes de guerre passés.  Ce n’est pas une démarche constructive, a ajouté la délégation, appelant une nouvelle fois à ce que des compensations soient versées aux victimes, faute de quoi il ne pourra y avoir de normalisation des relations bilatérales. 

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