En cours au Siège de l'ONU

Soixante-seizième session,
4e séance – après-midi
AG/DSI/3665

À la Première Commission, États-Unis et Fédération de Russie défendent leur vision du désarmement

La relation entre les États-Unis et la Fédération de Russie, les deux plus importants détenteurs d’armes nucléaires, a été aujourd’hui au cœur de la troisième séance du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale).  Si les deux superpuissances ont salué la négociation conjointe ayant abouti à la récente prorogation jusqu’en 2026 du Traité New START, elles n’ont pas manqué de faire valoir leur vision contrastée de ce que doit être le régime multilatéral de désarmement dans un environnement sécuritaire particulièrement tendu et volatile.

Outre le désarmement nucléaire, plusieurs pays ont évoqué les priorités qu’ils entendent inscrire, par les projets de résolution qu’ils déposeront, dans les questions de désarmement de l’Assemblée générale.  La sécurisation du cyberespace, la prévention de la militarisation de l’espace extra-atmosphérique et le lien entre désarmement et développement ont été autant de thèmes évoqués par les délégations.

« La prorogation jusqu’en 2026 du Traité New START a marqué la relance de la diplomatie américaine du désarmement, cela grâce à l’ouverture d’un dialogue stratégique constructif avec la Russie », ont estimé les États-Unis.  La représentante de son pays a mis en avant son attachement au désarmement et affirmé son respect du pilier du multilatéralisme que demeure le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  « Certains pays poursuivent des politiques visant à saper ce régime, posant de graves dangers nucléaires qui rappellent la nécessité partagée de se garder de toute course aux armements », a-t-elle par ailleurs indiqué.  La représentante a estimé que l’environnement sécuritaire actuel, de plus en plus complexe, exigeait que la communauté internationale « resserre ses rangs et fasse preuve d’innovation et d’esprit d’unité ».

La Fédération de Russie a fait valoir des principes doctrinaires similaires, louant même le « sobre pragmatisme » des États-Unis au cours des négociations sur la prorogation du Traité New START.  « Russes et Américains ont réaffirmé leur attachement au principe d’inadmissibilité de la guerre nucléaire », a assuré le représentant russe, avant de mettre brutalement les États-Unis au banc des accusés: les actions menées par Washington pour tenter d’obtenir des avantages unilatéraux ont conduit à l’effondrement du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, le développement de leur système mondial de défense antimissile fait peser de graves menaces à la paix et à la sécurité internationales et le retrait américain du Traité « Ciel ouvert » a rompu l’équilibre des droits, obligations et intérêts de ses parties et causé de graves dommages à la sécurité internationale, a-t-il asséné.

Pour la Fédération de Russie, le temps est ainsi venu de réfléchir au désarmement multilatéral de demain, dans le cadre d’un dialogue inclusif ouvert à tous les États dotés de capacités nucléaires militaires. 

Plusieurs pays ont attiré l’attention sur leurs prérogatives en matière de désarmement et de sécurité internationale, lesquelles, au sein de la Commission, s’expriment dans les projets de résolution entérinées par l’Assemblée générale à l’issue de la session et à travers les différents processus de négociations intergouvernementales qui en découlent. 

L’Islande et le Royaume-Uni ont ainsi souligné l’importance de réduire les menaces tant dans le cyberespace que dans l’espace extra-atmosphérique spatiales au moyen de normes, de règles et de principes de comportement responsables. 

« La communauté internationale doit établir des normes pour rendre les comportements des usagers des nouvelles technologies plus responsables, car les sociétés sont de plus en plus vulnérables à la désinformation et aux cyberattaques par des acteurs étatiques et non étatiques », a ainsi souligné l’Islande, qui a proposé la mise en place d’un « programme d’action unique » qui se pencherait sur les progrès de l’informatique et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale. 

L’Islande a aussi rappelé l’importance des activités spatiales pour la réalisation du développement durable à l’échelle mondiale, jugeant, avant beaucoup d’autres pays, impératif de veiller à ce que l’espace extra-atmosphérique demeure un sanctuaire dont l’exploitation pacifique des ressources bénéficie au plus grand nombre.  À cet égard, le Royaume-Uni a défendu la création d’un groupe de travail à composition non limitée telle que proposé dans le projet de résolution intitulé « Réduire les menaces spatiales au moyen de normes, de règles et de principes de comportement responsable » adoptée en 2020 et dont il est le principal auteur.  Le Royaume-Uni a en outre salué le travail des organisations internationales et non gouvernementales ayant contribué au rapport du Secrétaire général sur ce thème et que mentionne son projet de résolution.

Le lien entre désarmement et développement, qui fait l’objet de projets de résolution qui divisent les délégations, a été débattu, les Maldives notant l’aggravation des grands déséquilibres entre les dépenses militaires mondiales et le montant de l’aide au développement en direction de pays confrontés directement aux crises sanitaire et climatique. 

« Nous disposons collectivement de suffisamment de richesses et de ressources pour loger, nourrir et assurer une vie digne à tous; il est par conséquent regrettable que le monde continue de détourner d’immenses ressources vers la production d’armes, laissant insatisfaits des besoins de base tels que l’alimentation, la santé et l’éducation », a déclaré la représentante des Maldives.  Comme son homologue cubain, elle a exhorté les pays à renoncer à dépenser « des milliards dans des arsenaux qui ne font que créer un faux sentiment de force et de sécurité » et à réorienter ces ressources vers la réalisation des objectifs de développement durable.  Lors de l’ouverture du débat général, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement avait estimé à 2 000 milliards de dollars le montant des dépenses militaires mondiales en 2020.

En fin de séance, la Fédération de Russie et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ont exercé leur droit de réponse.

La Première Commission poursuivra son débat général sur tous les points de son ordre du jour demain, jeudi 7 octobre, à 10 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. JÖRUNDUR VALTÝSSON (Islande) a souligné combien il était important de créer les conditions d’accès à un cyberespace ouvert, gratuit, sécurisé et sûr.  Il a estimé qu’à cette fin, la communauté internationale devait établir des normes juridiques pour rendre les comportements des usagers des nouvelles technologies plus responsables, les sociétés étant de plus en plus vulnérables aux usages irresponsables de celles-ci, à la désinformation et aux cyberattaques par des acteurs étatiques et non étatiques.  Le représentant a suggéré la mise en place d’un programme d’action unique regroupant les cadres et normes juridiques internationaux relatifs aux progrès de l’informatique et des télécommunications et liés à la sécurité internationale.

M. Valtýsson a poursuivi en rappelant l’importance des activités spatiales pour la réalisation du développement durable à l’échelle mondiale, estimant à cette aune qu’il était impératif de veiller à ce que l’espace extra-atmosphérique demeure un sanctuaire dont l’exploitation pacifique des ressources bénéficie au plus grand nombre.

Sur la question des armes autonomes létales, l’Islande soutient les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux et rappelle la nécessité d’assurer que la production, le commerce et l’utilisation de ces armes soient conforme aux obligations du droit international humanitaire.

M. JOHN KYOVI MUTUA (Kenya) a indiqué que son pays avait joué un rôle central dans la création et le financement du Centre régional sur les armes légères qui coordonne l’action contre la prolifération des armes légères et de petit calibre dans la région des Grands Lacs ainsi que dans la Corne de l’Afrique et les États limitrophes, ceci en vue d’assurer la sécurité de la sous-région en y jugulant la prolifération de ces armes.  La prolifération des ALPC reste une menace à la paix et à la sécurité car elle alimente la criminalité transnationale organisée, a-t-il souligné.  Le représentant a jugé essentiel que les États s’entendent durablement autour de priorités et d’axes de convergence pour réaliser, dans le cadre des outils de l’ONU prévus à cet effet, leurs objectifs clefs de prévention, de lutte et d’éradication du commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects.

M. RAMÓN EMILIO FLORES(Honduras) a exprimé son inquiétude face à l’augmentation des dépenses à des fins militaires, estimant qu’elles pourraient être mieux utilisées pour le bien commun et notamment pour répondre à des besoins sociaux urgents ainsi qu’à la réalisation de Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le représentant a ensuite expliqué que le Honduras était devenu, le 22 janvier 2021, le premier pays au monde à ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il a condamné les essais nucléaires et a demandé l’élimination des armes de destruction massive par le biais de négociations multilatérales.

Le représentant a ensuite insisté sur les conséquences du trafic illicite des armes conventionnelles sur l’environnement, ainsi que sur les problèmes humanitaires, socioéconomiques et de santé publique qui en découlent.  Il a déploré l’impact effroyable pour les hommes, les femmes, les garçons et les filles de la fabrication, du transfert et de la circulation illicites des armes légères et de petit calibre.  Il a conclu en soutenant l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques, de manière à créer un espace sûr, stable, accessible et pacifique.

Mme BONNIE JENKINS (États-Unis) a déclaré que la prorogation jusqu’en 2026 du Traité New START avait marqué la relance de la diplomatie américaine du désarmement, cela grâce à l’ouverture d’un dialogue stratégique constructif avec la Russie.  Attachés à la transparence, les États-Unis le sont, la preuve étant que nous dévoilons désormais des informations jadis classées sur les stocks d’armes de destruction massive, a ajouté la représentante.  Mme Jenkins a également souligné l’attachement de son pays au respect du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui permet notamment une coopération internationale sûre en faveur des utilisations pacifiques de l’utilisation nucléaires par tous les États parties au Traité.  En outre, les États-Unis appuient le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, et ils respecteront le moratoire en place jusqu’à son entrée en vigueur.

Certains pays poursuivent des politiques visant à saper le régime multilatéral de non-prolifération, posant de graves dangers nucléaires qui rappellent la nécessité partagée de se garder de toute course aux armements, a par ailleurs souligné Mme Jenkins.  La représentante a en outre condamné l’utilisation d’armes chimiques par la Syrie, ajoutant que les auteurs de ces violations des normes établies par le Conseil de sécurité devaient répondre de leurs actes devant des juridictions internationales.  Elle a conclu en estimant que, face à un environnement sécuritaire actuellement complexe, la communauté internationale devait resserrer ses rangs et faire preuve d’innovation et d’un esprit d’unité. 

M. ALEXANDER KMENTT (Autriche), dans une délégation préenregistrée, a déclaré que la majorité des États rejetait l’illusion qu’il était possible d’avoir la sécurité par la dissuasion.  Sur le TNP, il a expliqué attendre 2022 et la dixième Conférence d’examen et a appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre ce traité.  Il faut construire sur les engagements du passé, a-t-il insisté.

Le Représentant a de plus expliqué qu’une résolution serait présentée sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires et a invité les États à la coparrainer.  Il est encore temps de prendre des normes contre les systèmes létaux autonomes, a-t-il estimé par ailleurs.

Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives) a attiré l’attention sur le lien entre désarmement et développement, notant l’aggravation des grands déséquilibres entre les dépenses militaires mondiales et le montant de l’aide au développement en direction de pays confrontés directement aux crises sanitaire et climatique.  Nous disposons collectivement de suffisamment de richesses et de ressources pour loger, nourrir et assurer une vie digne à tous, il est par conséquent regrettable que le monde continue de détourner d’énormes ressources vers la production d’armes, laissant insatisfaits des besoins de base tels que l’alimentation, la santé et l’éducation, a déclaré Mme Hussain.  La représentante a exhorté les pays à renoncer à dépenser « des milliards dans des arsenaux qui ne font que créer un faux sentiment de force et de sécurité », et à réorienter ces ressources vers la réalisation des objectifs de développement durable.

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a dénoncé les États-Unis, qui dépensent des milliards dans le développement de leurs arsenaux nucléaires au moment où la crise sanitaire exige l’engagement humanitaire de tous en faveur des pays les plus touchés, socialement, économiquement par la pandémie de COVID-19.  L’embargo des États-Unis imposé à Cuba reste le principal obstacle à notre développement socioéconomique, a ajouté le représentant, avant d’appeler à davantage de coopération internationale et de soutien à ceux des pays qui en font la demande, pour lutter efficacement contre la prolifération des armes légères et de petit calibre.  Toutefois, a poursuivi M. Pedroso Cuesta, la mise en œuvre d’un instrument tel que le Traité sur le commerce des armes doit s’effectuer dans le respect du droit à la légitime défense tel que la Charte le consacre.

Par ailleurs, le représentant a indiqué que son pays était en faveur de la création d’un d’instrument juridiquement contraignant pour empêcher la militarisation dans l’espace extra-atmosphérique et permettre aux États Membres de bénéficier d’une exploitation responsable des ressources spatiales.

M. NAZIM KHALDI (Algérie) a souligné la mise en œuvre urgente du TNP et a appelé les États en possession d’armes nucléaires, qui ont la plus grande responsabilité du désarmement, à s’engager dans le désarmement.  Le représentant a appelé au respect des engagements passés à l’occasion de la prochaine Conférence d’examen du TNP.  Il s’est en outre félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qu’il a qualifié de jalon sur la voie de la délégitimation des armes nucléaires.  Il a dit considérer le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) comme un élément clef de l’architecture de désarmement et de non-prolifération et a invité tous les pays qui n’avaient pas encore ratifié l’Annexe 2 à le faire.   Il a par ailleurs rappelé que l’Algérie était Coprésidente de la Conférence de l’article XIV du TICE.  M. Khaldi a par ailleurs rappelé l’existence en Afrique d’une zone exempte d’armes nucléaires instituée par le Traité de Pelindaba et a demandé aux États d’y adhérer.

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a rappelé que la résolution relative au Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale avait été adoptée par consensus lors de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, souhaitant que la dixième Conférence d’examen des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires soit l’occasion d’examiner la question, soulevée dans ce texte, du renforcement le régime juridique international multilatéral pour la maîtrise des armements et la non-prolifération des armes de destruction massive. 

Le Kirghizistan attachant une grande importance à la question de l’atténuation des conséquences environnementales de l’extraction de l’uranium et du cycle du combustible nucléaire associé aux activités de fabrication d’armes nucléaires, il avait aussi, lors de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale, fait adopter une résolution sur le rôle de la communauté internationale dans la prévention de la menace radiologique en Asie centrale, a en outre, rappelé la représentante.  Mme Moldoisaeva a précisé que cette résolution note l’importance d’assainir les zones touchées par d’anciens usines d’extraction d’uranium et reconnaît la nécessité de concevoir et de promouvoir des programmes de gestion responsable et sûre des déchets radioactifs et toxiques en Asie centrale.  La représentante a souhaité que la Première Commission encourage la reprise d’échanges sur ces points lors de la présente session.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka), se référant à la déclaration de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement lors de l’ouverture du débat général, a déploré que les dépenses militaires aient atteint en 2020, soit en pleine pandémie, le chiffre astronomique de 2 000 milliards de dollars.  Ces ressources auraient pu être consacrées à l’aide en direction des pays les plus touchés sanitairement et économiquement par la COVID-19, a-t-il souligné.  Le représentant a par ailleurs rappelé le rôle dévastateur des armes légères et de petit calibre sur le plan régional, là où leur prolifération alimente les agissements des groupes terroristes et la violence armée.  Il a souligné l’importance de soutenir l’universalisation et la mise en œuvre des outils onusiens de désarmement visant les armes classiques.

Mme VILAYLUCK SENEDUANGDETH (République démocratique populaire lao), s’est dite préoccupée par l’augmentation des dépenses militaires mondiales, qui entrave les efforts visant à mobiliser le soutien nécessaire à la coopération et à l’aide humanitaire.  Elle a réaffirmé son ferme soutien aux efforts internationaux visant à rendre notre monde exempt d’armes nucléaires et a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les trois piliers du TNP.  Elle s’est également félicitée de l’entrée en vigueur, le 22 janvier 2021, du Traité d’interdiction des armes nucléaires, y voyant une étape importante dans le renforcement des normes mondiales contre les armes nucléaires.  La représentante a de plus exhorté les États Membres qui ne l’avaient pas encore fait à signer et à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).

La représentante a conclu en réaffirmant son soutien ferme à la Convention sur les armes à sous-munitions et a souligné les besoins spécifiques nécessaires pour faire face aux graves conséquences des munitions non explosées héritées des guerres d’Indochine et du Viet Nam. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déclaré que le monde faisait face à des défis sécuritaires, et que des groupes de pays y développaient des technologies qui menaçaient la paix internationale.  Il a souligné la grande importance du TNP, pierre angulaire du désarmement et a soutenu la promotion de l’usage pacifique du nucléaire, invitant tous les États à y adhérer.  Il a appuyé le droit d’accéder à la technologie, à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire.

Pour Bahreïn, le Moyen-Orient devrait être une zone sans armes nucléaires.  Il a rappelé que la Conférence d’examen du TNP de 1995 avait accueilli favorablement ce projet.  Il a de plus souligné que la dixième Conférence d’examen du TNP devrait être un succès et renforcer les points d’entente entre les États.  Il a conclu en insistant, jugeant particulièrement important de prévenir l’acquisition par l’Iran de l’arme nucléaire.

M. MILENKO SKOKNIC (Chili) a déclaré que, face à la menace croissante du terrorisme dans le monde, il avait été possible d’adopter en juin dernier -par consensus- la résolution correspondant au septième Examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, qui fournit un cadre réglementaire et des orientations opérationnelles à plus de 40 entités des Nations Unies. 

Le représentant a ajouté que le trafic illicite des armes légères et de petit calibre et leurs munitions constituait un fléau dont les effets destructeurs sont incommensurables, dépassant la sphère de la sécurité internationale puisqu’il a un impact négatif sur le développement de toutes les sociétés.  À cet égard, M. Skoknic a salué les efforts déployés en juillet dernier par le Président et les États Membres pour faire en sorte que la septième Réunion biennale des États chargée d’examiner l’exécution du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre -la BMS7- soit couronnée de succès.  L’inclusion dans le document final d’un libellé portant sur la question spécifique du détournement des ALPC fut une avancée significative, a-t-il estimé.

M. AIDAN LIDDLE (Royaume-Uni) s’est félicité de la prorogation du Traité New START, qui a contribué de manière significative à la sécurité et à la stabilité internationale, ainsi que du début d’un nouveau dialogue stratégique sur la stabilité entre les États-Unis et la Russie.  Il a également encouragé tous les États dotés d’armes nucléaires à s’engager dans des mesures similaires de transparence et de confiance mutuelle.  Le Royaume-Uni attend avec impatience la dixième Conférence d’examen du TNP, prévue en janvier 2022, dans laquelle il voit une occasion importante de célébrer le succès de ce traité et de s’engager à nouveau à le mettre en œuvre.

Le Représentant a par ailleurs remercié les États Membres, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales qui ont contribué au rapport du Secrétaire général sur la réduction des menaces spatiales par des normes, des règles et des principes de comportements responsables.  Il a conclu en mentionnant le fait que le Royaume-Uni présenterait une résolution durant cette session pour établir un groupe de travail à composition non limitée pour faire avancer les questions contenues dans ce rapport, et a appelé les États Membres à soutenir son initiative.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a appelé la communauté internationale à faire progresser les sociétés pour atteindre les objectifs de développement durable, ce qui suppose de les mettre à l’abri de tout risque de destruction massive par l’utilisation d’armes nucléaires.  Tous les pays du Moyen-Orient, y compris Israël, seul pays de la région à n’avoir pas ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, doivent contribuer à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite affirmé que l’Iran, par son obstination à dépasser les limites fixées par le Plan d’action global commun, notamment en poursuivant le développement d’un très dangereux programme de missiles balistiques, faisait peser une menace constante sur la sécurité internationale.

M. VORONTSOV (Fédération de Russie) a salué le « sobre pragmatisme » dont ont fait preuve les nouveaux États-Unis au cours des négociations ayant abouti à la prorogation du Traité New START jusqu’en 2026, « ce que nous avions toujours préconisé ».  Il a souligné que par le biais de cette prorogation, Russes et Américains avaient réaffirmé leur attachement au principe d’inadmissibilité de la guerre nucléaire.  En outre, les Présidents de la Russie et des États-Unis ont jeté les bases d’un véritable dialogue intégré sur la stabilité stratégique, dont l’objectif principal est de poser les jalons d’une future maîtrise des armements, a-t-il ajouté. 

Le représentant a toutefois averti que des problèmes subsistent, causés principalement selon lui par les actions menées par Washington pour tenter d’obtenir des avantages unilatéraux, lesquelles ont notamment conduit à l’effondrement du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.  Il a pointé du doigt le développement par les États-Unis de leur système mondial de défense antimissile et son déploiement dans diverses régions du monde, qui, combiné à la construction de capacités d’armes non nucléaires de haute précision, font peser de graves menaces à la paix et à la sécurité internationales.  Le retrait américain du Traité « Ciel ouvert » a rompu l’équilibre des droits, obligations et intérêts de ses parties et causé de graves dommages à la sécurité internationale, a-t-il encore affirmé. 

M. Ermakov a ensuite déclaré que le temps était venu de réfléchir au désarmement multilatéral de demain, dans le cadre d’un dialogue inclusif ouvert à tous les États dotés de capacités nucléaires militaires.  Par ailleurs, il a fait part des inquiétudes de son pays quant au bien-fondé du partenariat conjoint AUKUS en matière de défense, qui liera les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie pour développer des capacités sous-marines nucléaires.  Il a notamment averti du risque potentiel que l’Australie, État non doté, soit utilisée pour déployer des armes nucléaires, ce qui serait source d’instabilité régionale et mondiale et irait à l’encontre des efforts de réduction des arsenaux d’armes nucléaires.

M. MAJID TAKHT RAVANCHI (République islamique d’Iran) a déploré l’existence d’une prétendue stabilité stratégique proclamée par certaines puissances, alors même qu’existe une rivalité stratégique qui pousse à la rénovation et à la modernisation des arsenaux stratégiques.  Il a précisé que, l’année dernière, 72,6 milliards de dollars avaient été gaspillés pour l’achat d’armes nucléaires et que, malgré l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, les États dotés avaient continué à renforcer leurs arsenaux nucléaires.  Il a aussi déploré que le budget du Gouvernement américain pour 2022 prévoit de maintenir ou augmente le budget de chaque programme d’armement nucléaire proposé par l’administration Trump.

La prorogation du Traité New START par les États-Unis et la Fédération de Russie est futile si elle n’est pas complétée par d’autres actions tangibles pour détruire les armes nucléaires, a encore insisté M. Ravanchi.  Le représentant a exhorté les États-Unis, « seul détenteur d’armes chimiques », à détruire leur arsenal chimique et à retirer leur réserve au Protocole de Genève.

Le représentant a ensuite souligné que l’Iran avait adhéré aux termes du Plan d’action global commun, alors que les États-Unis et les pays européens parties à l’Accord n’avaient pas respecté leurs obligations.  Il a conclu en indiquant que la République islamique d’Iran présenterait un projet de résolution biennale sur le « suivi des obligations en matière de désarmement nucléaire convenues lors des conférences d’examen du TNP », ajoutant qu’il espérait qu’elle serait adoptée sans vote.

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a déclaré que l’Argentine avait construit une politique de sécurité internationale et de non-prolifération à deux niveaux: le premier concerne le respect du droit au développement et à l’utilisation pacifique des technologies avancées, et le second sur la non-prolifération des armes de destruction massive, qu’elles soient nucléaires, chimiques ou biologiques.

La représentante a de plus mentionné l’important programme nucléaire, à des fins exclusivement pacifiques, du pays, ajoutant que l’Argentine était productrice et exportatrice de technologie nucléaire dans le cadre du respect le plus strict du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, lequel reste la pierre angulaire du régime de désarmement.  La prochaine Conférence d’examen du TNP, qui sera présidée par l’Argentine, permettra d’insister sur l’importance de maintenir l’équilibre entre les obligations et les droits des États parties qui, aujourd’hui, après plus de 50 ans, reste valable, a poursuivi Mme Squeff.

La représentante a rappelé que l’Argentine faisait partie d’une région qui, historiquement, avait été à l’avant-garde dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, avant même l’entrée en vigueur du TNP.  La contribution à la paix et à la sécurité régionales et mondiales apportée par le Traité de Tlatelolco de 1967 a été réelle et efficace, a-t-elle fait valoir.

M. ANDREJS PILDEGOVIČS (Lettonie) a déclaré qu’alors que les armes biologiques représentent un risque existentiel, la Convention sur les armes biologiques et à toxines souffrait d’un manque persistant de financement. Son organe de mise en œuvre doit être considérablement élargi et renforcé.  La Lettonie condamne l’utilisation d’armes chimiques au titre des armes de destruction massive.

Concernant la prolifération des armes conventionnelles, « aggravée par la COVID-19 » et qui entraînent des souffrances effroyables dans le monde entier, la Lettonie, qui a assuré la vice-présidence de la septième Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, s’efforce de mettre l’accent sur la lutte contre la violence armée ciblant les femmes, a expliqué M. Pildegovičs.  De même, le soutien du pays au Programme pour les femmes, la paix et la sécurité reste intangible, la Lettonie étant convaincue du lien étroit entre sécurité mondiale et participation égale des femmes aux activités en faveur de la paix, a ajouté le représentant. 

M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) s’est dit convaincu que sans avancées majeures en matière de désarmement et de non-prolifération, le régime de non-prolifération ne resterait qu’une utopie.  Il a appelé à tirer parti de la prochaine Conférence d’examen du TNP, « le traité qui reste la pierre angulaire du régime de non-prolifération ».  Le représentant a exhorté la communauté internationale à se mobiliser en vue de renforcer les instruments juridiquement contraignants en matière d’armes chimiques et d’armes biologiques.

Pour la Côte d’Ivoire, il importe en outre de prendre des mesures fortes pour assurer la gouvernance des technologies de l’information et des communications et M. Ipo a salué le projet de cadre de comportement responsable dans le cyberespace.  La Côte d’Ivoire est d’autre part opposée à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique et encourage une utilisation coopérative de cet espace au service de tous. 

M. Ipo a estimé que les armes légères et de petit calibre alimentent le terrorisme et la criminalité urbaine en Afrique de l’Ouest, Il a rappelé que son pays venait de connaître son premier attentat terroriste avec engin explosif improvisé.  Dès lors, la Côte d’Ivoire souhaite l’opérationnalisation des mécanismes régionaux du désarmement.

M. SULTAN NATHEIR MUSTAFA ALQAISI (Jordanie) a exprimé sa profonde préoccupation face à l’incapacité de la communauté internationale à réaliser des progrès réels et tangibles dans le domaine du désarmement nucléaire et de la mise en œuvre des engagements pris dans ce cadre, ainsi qu’à l’incapacité d’atteindre l’universalité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Le représentant a souligné la nécessité d’engager un dialogue global et équilibré pour le succès de la dixième Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération nucléaire, qui se tiendra à New York en début d’année prochaine, en adoptant un document global reflétant un consensus plus large dans le domaine du désarmement, en réalisant l’universalité du Traité et en créant une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

Le représentant a par ailleurs expliqué que, dans le domaine de la cybersécurité, la Jordanie soutenait les efforts internationaux visant à renforcer la sécurité des communications et des technologies de l’information pour protéger les pays de toute attaque qui porterait atteinte à leurs intérêts.

M. SUPARK PRONGTHURA (Thaïlande) a déclaré que la coopération internationale était indispensable pour parvenir à un monde pacifique et prospère, surtout lorsque le paysage géopolitique continue d’évoluer comme aujourd’hui.  « C’est pourquoi il est de notre responsabilité collective de mettre un terme au risque des menaces pour la sécurité et de travailler pour maîtriser les armements », a-t-il estimé.

Le représentant a dit appuyer les efforts internationaux visant à parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires et a réaffirmé son attachement aux obligations internationales au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a émis l’espoir que la dixième Conférence d’examen du TNP tant attendue serait à la hauteur de ces attentes et produirait des résultats tangibles.  Il a noté que cette année marquait le vingt-cinquième anniversaire de l’ouverture à la signature du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), qui n’est pas encore entré en vigueur.  La Thaïlande demande aux États visés à l’Annexe 2 du TICE de ratifier sans délai le Traité.

M. Prongthura a estimé que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour revitaliser le Plan d’action global conjoint sur le nucléaire iranien.  Il a encouragé toutes les parties à s’engager dans le dialogue de Vienne et a appelé l’Iran à en revenir au plein respect de l’Accord.  Il a soutenu la reprise des efforts diplomatiques pour dénucléariser la péninsule coréenne.  La Thaïlande appelle la République populaire démocratique de Corée à se conformer pleinement à ses obligations en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.

M. Prongthura a déclaré attacher la plus haute importance au Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, afin de promouvoir la capacité des États Membres à lutter contre la contrebande et la prolifération de ces armes.  En outre, la Thaïlande est fière de présider le Comité d’assistance aux victimes dans le cadre de la Convention sur l’interdiction des mines.  Enfin, le représentant a affirmé que son pays consacrait tous les efforts possibles aux opérations de déminage, ajoutant qu’à ce jour, plus de 95% des zones du pays contaminées par les mines avaient été nettoyées.

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a regretté que la pandémie actuelle de COVID-19 continue d’affecter les efforts globaux en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération.  Le Traité New START reste le seul mécanisme de contrôle des armes non conventionnelles mis en place après la disparition du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires en raison de son non-respect prolongé par la Fédération de Russie, a-t-il ajouté.  Pour la Pologne, le dialogue bilatéral en cours entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur la stabilité stratégique devrait jeter les bases de futures discussions sur de telles forces.  Le représentant s’est dit favorable à l’extension du dialogue à la Chine.

M. Szczerski a souligné que la Pologne attachait une grande importance à la Convention sur certaines armes classiques et au travail de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  Il a affirmé que la Pologne était un fervent défenseur d’un cyberespace libre, ouvert, stable et sûr et a appelé tous les acteurs à mettre fin aux activités malveillantes dans le cyberespace.

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a reproché à certains États d’avoir bafoué certains traités internationaux en matière de désarmement et a salué la prorogation du Traité New START entre la Fédération de Russie et les États-Unis.  Le représentant a également demandé à la Chine de participer activement au processus de désarmement et de non-prolifération.  Alors que la dixième Conférence d’examen du TNP approche, l’Estonie a défendu une approche progressive et réaliste pour aller de l’avant, a poursuivi le représentant.  L’Estonie regrette que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ne soit toujours pas entré en vigueur.  Elle soutient en outre le Plan d’action global commun et appelle l’Iran à revenir aux négociations de Vienne et à pleinement collaborer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. 

Toute utilisation d’armes chimiques doit faire l’objet d’une enquête impartiale, a exigé le représentant, et, à cet égard, l’Estonie réaffirme son soutien à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Le représentant a également appelé à veiller à la sécurité du cyberespace et à s’y comporter de manière responsable.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a plaidé pour un monde sûr pour les générations à venir, c’est-à-dire exempt d’armes nucléaires.  C’est en ce sens que son pays est partie au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, dont, a expliqué le représentant, la composante humanitaire et les dispositifs de surveillance des catastrophes naturelles représentent une plus-value à laquelle le Timor-Leste est très attaché.  En tant que pays jeune, nous appuyons tout particulièrement les projets de résolution liant paix, sécurité et développement durable ainsi que celles encourageant la participation de la jeunesse et des femmes aux activités onusiennes de désarmement, a ajouté M. Nunes.

Mme DUNCAN (Nouvelle-Zélande) a estimé qu’en ce qui concerne la maîtrise des armements, il y avait de bonnes nouvelles, comme le Traité New START, mais a ajouté qu’il semblait aussi y avoir de nombreux revers.  La mécanique de désarmement onusienne semble dans l’impasse, a-t-elle regretté.  Le premier pilier, la non-prolifération, montre à quel point il est urgent de mettre en place le désarmement nucléaire; nous sommes engagés dans un grand pacte et le monde attend.  La représentante a ensuite rappelé que la Nouvelle-Zélande faisait partie d’une zone exempte d’armes nucléaires, tout en rappelant qu’il existait dans la région un passé vis-à-vis du nucléaire.  Elle s’est aussi dite préoccupée par l’utilisation d’armes chimiques.

Mme Duncan a appelé à créer la sécurité dans le cyberespace et à y obtenir un comportement responsable de chacun.  C’est par le travail commun et le partage de nos ambitions que nous pourrons progresser sur le chemin de la paix, a-t-elle conclu.

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a déclaré qu’il était injustifiable et inacceptable qu’au cours de la sixième année de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et au milieu d’une crise sanitaire sans précédent, de plus en plus d’argent soit dépensé pour développer, moderniser et tester des armes de toutes sortes, mettant en danger l’ensemble de l’humanité.

Le représentant a estimé qu’il est nécessaire de renforcer le régime juridique de l’espace extra-atmosphérique afin de garantir la sécurité et la transparence dans la conduite des activités spatiales.  Comme chaque année, a-t-il ajouté, le Nicaragua coparrainera les résolutions déposées par la Fédération de Russie au sein de cette Commission et visant à prévenir la course aux armements dans l’espace.

M. Castillo a insisté sur le fait que son pays s’était engagé à prévenir, combattre et éradiquer le trafic illicite d’armes, ajoutant qu’il avait pris des mesures à cette fin.  Il a conclu en notant que beaucoup avait été dit sur la stagnation du mécanisme de désarmement, mais que le vrai problème n’avait pas encore été résolu, à savoir l’absence de volonté politique de certains États de faire de réels progrès, notamment dans le domaine du désarmement nucléaire.

M. ARTSIOM TOZIK (Bélarus) a estimé qu’il fallait reprendre un dialogue international de grande ampleur pour restaurer la confiance.  Après avoir salué le Traité New START et la reprise du dialogue entre les États-Unis et la Fédération de Russie, le représentant a dit attacher une importance fondamentale à ce que les États dotés d’armes nucléaires fournissent des garanties aux États non nucléaires.  Le TNP reste la pierre angulaire du régime de non-prolifération, a-t-il rappelé.  Le représentant a en outre souligné l’importance du régime des zones exemptes d’armes nucléaires mais a regretté que celles-ci soient absentes du continent européen.

Par ailleurs, le représentant a estimé que le cyberespace devait être régi par l’ONU, et il a apporté le plein soutien de son pays à l’initiative de la Chine sur le cyberespace.  En matière de lutte contre le terrorisme, il a jugé essentielle la résolution 1540 (2003) du Conseil de sécurité pour empêcher les acteurs non étatiques d’accéder à des armes de destruction massive.  Il s’est enfin opposé à toute utilisation de l’ONU pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a déclaré qu’il n’y aurait pas de paix sans désarmement complet.  Il a déclaré que l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires rapprochait le monde de l’objectif de l’élimination des armes nucléaires.  Il a rappelé le soutien de son pays à l’utilisation nucléaire à des fins pacifiques.  Le représentant a en outre condamné l’utilisation des armes chimiques et s’est déclaré favorable à leur élimination complète.  Il a apporté le soutien du Venezuela à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) mais s’est dit opposé à sa politisation. 

Le représentant a rappelé que toute utilisation de l’espace extra-atmosphérique devait se faire à des fins exclusivement pacifiques.  Enfin, pour le Venezuela, le non-recours en premier à l’utilisation des armes nucléaires devrait être une mesure de bon sens, mais le représentant a estimé que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) éloignait le monde de cet objectif.

Droits de réponse

La Fédération de Russie a rejeté les « insinuations » du Royaume-Uni et de l’Allemagne relatives à sa participation à l’utilisation de produits chimiques paralysants.  Londres refuse de discuter sur ce qui s’est passé à Salisbury en 2018; on nous a refusé de coopérer, s’est emporté le représentant, qui a affirmé que de nombreuses notes verbales de son pays avaient été ignorées.  Concernant M. Navalny, nous n’avons pas reçu d’assistance pour mettre au clair cet incident, a ajouté le représentant, qui a assuré que son pays « voulait la vérité » concernant cet incident.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a utilisé son droit de réponse après les déclarations de certains pays européens.  Comme on le voit, les États-Unis continuent leur politique hostile à notre encontre, a déclaré le représentant.  En faisant des essais, nous ne faisons que nous défendre et renforcer notre capacité militaire pour faire face aux menaces à notre encontre, a assuré le représentant.  Pour la RPDC; seule la dissuasion peut garantir la paix sur la péninsule coréenne.

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