Soixante-quinzième session,
24e & 25e séances plénières – matin & après-midi
AG/12377

Assemblée générale: la Présidente du Conseil des droits de l’homme se félicite du travail accompli malgré les restrictions imposées par la pandémie de COVID-19

Aujourd’hui devant l’Assemblée générale, Mme Nashat Shameen Khan, Présidente du Conseil des droits de l'homme, s’est enorgueillie des résultats enregistrés cette année et de la capacité du Conseil d’introduire des innovations, de casser les moules et de créer de nouvelles normes, alors que la pandémie, source de régressions économiques et sociales, d’inégalités croissantes et de perturbations profondes dans la vie des populations, jouait aussi le rôle d’une loupe braquée sur les questions de droits de l’homme.  

Comme preuve du lien « irréfutable » entre la COVID-19 et les droits de l’homme, la Présidente a parlé des 12 rapports, présentés cette année, qui mettent en lumière la dimension « droits de l’homme » de la pandémie.  Quatre résolutions spécifiques ont été adoptées, qui, a-t-elle affirmé, aideront à mieux se préparer aux futures urgences sanitaires.  L’une des initiatives les plus marquantes, a-t-elle dit, a fait du Conseil des droits de l’homme, le premier organe intergouvernemental des Nations Unies à recourir aux moyens électroniques pour pouvoir achever ses travaux dans les temps, comme en atteste l’adoption de 83 résolutions, trois décisions et une déclaration présidentielle au cours de trois sessions ordinaires et trois sessions extraordinaires. 

Avec plusieurs délégations, la Présidente s’est félicitée de la participation accrue de la société civile qui touche la conscience des États Membres et leur parle le langage de la vérité, en prenant parfois des risques: 900 déclarations ont été entendues et quelque 260 organisations de la société civile ont participé aux travaux du Conseil.  

Les États Membres ont montré des réactions contrastées à la présentation de ce rapport.  Le Royaume-Uni a par exemple déploré que la souveraineté nationale serve de prétexte pour rejeter des principes universels, rappelant que l’ONU n’a pas seulement été créée pour régir les relations entre pays, mais aussi pour protéger les populations contre les États qui violent les droits de l’homme.  « Si vous ne voulez pas de contrôles, respectez ces droits au lieu de vous attaquer au système international tout entier », a martelé le Royaume-Uni.  De même, les Pays-Bas ont vivement regretté l’échec de la résolution prorogeant le Groupe d’éminents experts chargés d’évaluer la situation au Yémen.  Il est d’une importance vitale, ont-ils asséné, d’identifier et d’utiliser toutes les opportunités au sein du système des Nations Unies pour évaluer les faits sur le terrain de manière impartiale, et œuvrer en faveur de l’établissement des responsabilités et d’une paix juste.  Ces propos ont été vivement critiqués par l’Arabie saoudite qui a vu une « politisation des droits de l’homme ». 

Beaucoup d’intervenants, comme le Cameroun, se sont en effet élevés contre « une politisation manichéenne du débat sur les droits de l’homme » qui nuise aux résultats sur le terrain.  En termes véhéments, Israël a fustigé l’attention excessive du Conseil des droits de l’homme sur lui, rappelant qu’il fait l’objet de 95 résolutions critiques, contre 15 pour la République arabe syrienne et 13 pour la République démocratique populaire de Corée (RPDC), lesquelles ont exercé leur droit de réponse.  La Chine aussi a critiqué des résolutions qui constituent une ingérence dans les affaires intérieures des États, arguant que les droits de l’homme ne sauraient être l’apanage « d’une poignée de pays riches ».  À l’instar du Bélarus, tout aussi virulent, plusieurs pays ont salué l’Examen périodique universel qui traite tous les pays sur un pied d’égalité et respecte les principes d’universalité, d’objectivité et de non-sélectivité.  

L’attention du Conseil des droits de l’homme aux ravages de la pandémie de COVID-19 et à ses conséquences sur les conditions de vie des populations a suscité de nombreux commentaires sur la nécessité de donner priorité aux questions économiques et sociales et sur l’indivisibilité de tous les droits de l’homme.  Le Canada a rappelé que ces droits sont l’outil ultime pour aider les sociétés à se développer dans la paix, ajoutant qu’avec le développement durable et la paix, ils exigent que l’on place la prévention des crises et des souffrances humaines au cœur des efforts de l’ONU.  Si des pays africains comme le Cameroun ont insisté sur la priorité nécessaire au droit au développement, « condition » de l’exercice des autres droits, le Bangladesh, après avoir mentionné son action en faveur des réfugiés rohingya, a loué comme la Malaisie la résolution du Conseil liant les droits de l’homme et les changements climatiques. 

Plusieurs pays, dont le Rwanda et les Philippines ont marqué leur souhait pour un dialogue plus constructif et dans des conditions moins conflictuelles.  Les droits de l’homme doivent être une source d’unité et non de division, a résumé l’Algérie. 

L’Assemblée générale a prévu une autre séance publique mardi 2 novembre à partir de 10  heures pour examiner le rapport du Conseil économique et social (ECOSOC). 

RAPPORT DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME - (A/76/53A/76/53/ADD.1)

Débat général

En introduction du débat, le Président de l’Assemblée générale, M. ABDULLA SHAHID, a souligné que ces derniers mois, la pandémie de COVID-19 a contribué à l’érosion des droits de la personne à travers le monde.  Alors que le monde essaye de se relever, les droits de l’homme doivent jouer un rôle de premier plan, a—t-il plaidé.  Dans ce contexte, il a salué le rôle du Conseil des droits de l’homme qui a mis en exergue la place des vaccins dans une de ses résolutions.  Le Président a rappelé que les droits de la personne sont l’une des priorités de sa présidence, à côté du relèvement et de l’action climatique.  Il a indiqué que le 18 juin prochain, il entend célébrer la première « Journée internationale de la lutte contre les discours de haine », en collaboration avec le Conseil des droits de l’homme.

Le Conseil des droits de l’homme a fait beaucoup cette année, s’est enorgueillie sa Présidente, Mme NASHAT SHAMEEN KHAN.  Il a, s’est-elle expliquée, continuer à introduire des innovations, casser les moules et créer de nouvelles normes, et tout ceci, dans le contexte de la pandémie de COVID-19 laquelle a été une véritable loupe braquée sur les questions des droits de l’homme.  Le Conseil s’est donc concentré davantage et régler de nombreux problèmes posés par la pandémie et il est essentiel qu’il continue. 

Pas moins de 12 rapports mettant en lumière la dimension « droits de l’homme » de la pandémie ont été présentés au Conseil cette année.  Cinq tables rondes ont aussi été organisées.  Quatre résolutions spécifiques ont été adoptées pour traiter du lien « irréfutable » entre la COVID-19 et les droits de l’homme, lesquelles recommandent des moyens de garantir le respect de ces droits dans le contexte de ce virus dévastateur.  Ces résolutions nous aideront, a affirmé la Présidente, à mieux nous préparer aux futures urgences sanitaires.

Le Conseil, a-t-elle poursuivi, n’a pas seulement réussi à achever ses tâches cette année, il a aussi continué à montrer la voie aux organes de l’ONU et organisations internationales, en faisant preuve de flexibilité et d’innovation, grâce à l’amélioration de ses méthodes de travail, dont l’objectif est de combler toutes les lacunes de la protection des droits de l’homme en ces temps de crise mondiale.

Pour la première fois depuis sa création, il y a 15 ans, le Conseil a adopté des modalités « extraordinaires » pour prendre ses décisions virtuellement, devenant le premier organe intergouvernemental des Nations Unies à recourir aux moyens électroniques quand les réunions en personne n’étaient pas possibles.  Le Conseil a donc pu mettre aux voix 29 de ses 45 projets de texte à la fin de sa quarante-sixième session.  En outre, le recours à la plateforme Zoom et le Webcast des Nations Unies dans les six langues officielles a  permis d’achever les travaux, malgré les contraintes.

Cette année, a encore indiqué la Présidente, le Conseil a prorogé plus de 17 procédures spéciales et mécanismes d’enquête, et créer 5 nouveaux mandats.  Au total, il a adopté 83 résolutions, trois décisions et une déclaration présidentielle, au cours de trois sessions ordinaires et trois sessions extraordinaires. 

Le Conseil a ainsi décidé pendant sa quarante-septième session du mois de juillet de créer un mécanisme d’experts indépendants pour conduire le changement transformateur de la justice et de l’égalité raciales dans le contexte du maintien de l’ordre dans le monde.  À sa quarante-huitième session, au début de ce mois, il a adopté une résolution sur un nouveau mandat de Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme, dans le contexte des changements climatiques et un autre texte sur le droit à un environnement propre, sain et durable.

Le Conseil a aussi créé des mandats de Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan et au Burundi.  Il a également créé une Commission d’enquête sur les violations des droits des Palestiniens depuis le 13 avril 2021.  Après avoir passé en revue les autres aspects du travail du Conseil, sa Présidente a tenu à saluer le rôle précieux de la société civile qui parle à la conscience des États Membres et lui dit la vérité.  Cette année, 900 déclarations ont été entendues et quelque 260 organisations de la société civile ont participé aux réunions et parfois en prenant des risques.  Militante de l’inclusivité, la Présidente s’est dite heureuse que, pour la première fois, le Conseil a adopté sans vote une résolution sur la coopération avec l’ONU, ses représentants et ses mécanismes chargés des droits de l’homme.

Au nom du Groupe des Amis de la défense de la Charte des Nations Unies, M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a qualifié la Charte de « code de conduite » des relations internationales depuis 76 ans, fondées sur les principes intemporels que sont l’autodétermination des peuples, la souveraineté nationale, l’égalité entre États, la non-ingérence dans les affaires intérieures et le non-recours à la force.  Le strict respect de l’esprit et de la lettre de la Charte est « fondamental » pour la réalisation des trois piliers du travail de l’Organisation, et les progrès dans l’édification d’un monde plus pacifique et plus prospère et d’un ordre mondial véritablement juste et équitable.

Le représentant s’est dit préoccupé par les menaces actuelles contre la Charte, citant la tentation unilatéraliste, les attaques contre le multilatéralisme, les revendications d’un exceptionnalisme « inexistant » les tentatives d’ignorer voire de remplacer les buts et principes de la Charte par un nouvel ensemble de « prétendues règles » qui n’ont jamais été discutées de manière inclusive ou manière transparente.  Le représentant a dénoncé les interprétations sélectives ou accommodantes des dispositions de la Charte lesquelles ont entraîné des violations massives des droits de l’homme et d’autres principes du droit international qui, dans de nombreux cas, restent impunies aujourd’hui.

Au nom de son Groupe, le représentant a dit attacher « une valeur suprême » à la promotion et à la protection de tous les droits de l’homme, tant individuels que collectifs, y compris le droit au développement, sans distinction de niveaux ou de catégories.  La promotion de ces droits doit être poursuivie par le dialogue et la coopération, conformément aux principes d’impartialité, d’objectivité, de transparence, de non-sélectivité, de non-politisation et non-confrontation, et dans le respect mutuel et l’égalité entre États.  Il a rejeté les deux poids, deux mesures qui sapent les droits de l’homme.  Il s’est aussi dit préoccupé par la prolifération des mécanismes unilatéraux qui prétendent procéder à une évaluation impartiale de la situation des droits de l’homme sans le consentement ou la participation des pays visés.  L’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme est le mécanisme « approprié » pour discuter de manière constructive la situation des droits de l’homme dans chaque pays, a martelé le représentant.

M. CHRISTOPHE MICHEL JEAN-PIERRE FORAX, de l’Union européenne, a salué le fait que le Conseil des droits de l’homme continue, parfois dans des circonstances difficiles, de s’attaquer à des crises durables, comme celles au Myanmar, en Afghanistan ou encore dans le Territoire palestinien occupé.  Il s’est ainsi félicité de la capacité du Conseil à s’attaquer aux violations systématiques des droits de l’homme mais aussi de réagir rapidement pour tenter de résoudre des situations d’urgence.  Le représentant a également salué le renouvellement du mandat du mécanisme d’établissement des faits en Libye et soutenu la plupart des mesures prises par la Troisième Commission chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles et le Conseil, ce dernier ayant tout à gagner, en termes d’efficacité, à utiliser les dispositifs existant de prévention de violations des droits de l’homme.

Le représentant a ensuite rappelé l’importance de la coopération entre le Conseil des droits de l’homme et le Conseil de sécurité, le maintien de la sécurité et la défense de ces droits pour tous allant de pair, ce qu’attestent les résolutions souvent complémentaires des deux organes.  Pour ce qui est de l’assistance technique du Conseil des droits de l’homme à certains gouvernements, il a dit attendre avec impatience les résultats des travaux en cours, à Genève, des cofacilitateurs sur l’efficacité et le statut du Conseil.  Il a appelé à l’intensification des efforts menés par les organes de traité pour établir un calendrier prévisible et harmoniser et moderniser les méthodes de travail du Conseil.

Tout type de pression contre les titulaires de mandat du Conseil est « inacceptable », et l’Union européenne condamne tous les actes d’intimidations et de représailles visant ceux qui coopèrent aux différents mécanismes de défense des droits de l’homme, à New York comme à Genève, a encore déclaré le représentant.  Enfin, il a plaidé pour une implication accrue de la société civile aux activités de la Troisième Commission.

Au nom d’un Groupe d’États, M. MARK ZELLENRATH (Pays-Bas) est revenu sur le quatrième rapport du Groupe d’éminents experts internationaux et régionaux des Nations unies sur le Yémen, qui décrit une litanie de violations et d’abus des droits de l’homme, ainsi que des violations du droit humanitaire international par les parties au conflit, y compris.  Il a dénoncé les frappes aériennes, les bombardements aveugles et disproportionnés, les attaques contre des installations médicales et les écoles ainsi, au cours de la période allant de juillet 2020 à juin 2021. 

En 2017, a-t-il expliqué, le Groupe d’éminents experts a été mandaté pour examiner les violations et abus présumés des droits de l’homme.  Il a donc profondément regretté que ce mandat n’ait pas été prorogé lors de la dernière session du Conseil des droits de l’homme.  Alors que le conflit au Yémen entre dans sa septième année, a martelé le représentant, il demeure urgent d’assurer un suivi et de mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur toutes les violations présumées du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Il est d’une importance vitale, a-t-il ajouté, d’identifier et d’utiliser toutes les opportunités au sein du système des Nations Unies pour évaluer les faits sur le terrain de manière impartiale, et d’œuvrer en faveur de l’établissement des responsabilités et d’une paix juste et inclusive pour le peuple du Yémen.  Le représentant a en outre jugé impératif que la communauté internationale s’unisse pour explorer activement d’autres mécanismes alternatifs permettant de surveiller la situation des droits de l’homme au Yémen et de garantir l’établissement des responsabilités.  Il a demandé à la Présidente du Conseil des droits de l’homme ce qu’elle envisage de faire maintenant que le mandat du Groupe d’éminents experts a pris fin.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) s’est félicité de la décision par le Conseil des droits de l’homme de ne pas proroger le mandat du Groupe d’éminents experts dont le travail n’a pas répondu aux normes applicables, s’agissant de la rédaction des rapports.  Ces lacunes, s’est réjoui, le représentant, ont été reconnues par la majorité des membres du Conseil.  Il a souligné l’importance des mécanismes nationaux et salué la résolution du Conseil sur l’assistance technique.  Le représentant a prévenu que la politisation des questions liées aux droits de l’homme ne peut que prolonger la guerre au Yémen.  La solution, c’est la solution politique, a-t-il dit.

M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a souligné la nécessité d’améliorer le financement du pilier des droits de l’homme et s’est félicité, à cet égard, du lien établi entre paix, sécurité et droits de l’homme.  La seule façon de répondre aux défis de notre époque, a-t-il estimé, est d’adopter une approche fondée sur les droits de l’homme.  Il a conclu en demandant à la Présidente comment que le Conseil des droits de l’homme pourrait contribuer aux progrès sur la prévention des conflits.  Le Conseil pourrait-il être plus efficace en la matière s’il était mieux financé?

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a déploré que les sessions extraordinaires sur la situation des droits de l’homme au Myanmar et en Afghanistan n’aient pas pu aboutir à des résultats plus conséquents.  Au Myanmar, le recours à la force meurtrière et à la violence contre les civils et la détention arbitraire de politiciens, de défenseurs des droits humains, de journalistes et de membres de la société civile continue, a-t-il marqué.  Dans ce contexte, il a appelé la communauté internationale à mettre l’accent sur la lutte contre l’afflux d’armes au Myanmar, saluant en outre les mesures importantes prises par la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) pour que des enquêtes soient menées sur les crimes atroces commis contre les Rohingya et que soit mis fin à l’impunité qui est à l’origine des violences en cours. 

Concernant la situation en Afghanistan, caractérisée par des violations dramatiques des droits humains, en particulier des femmes et des filles, le représentant a exhorté « ceux qui contrôlent le pays » à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous.  Les Nations Unies ont une responsabilité particulière, et le Conseil des droits de l’homme a un rôle central à jouer pour améliorer la situation.  D’autre part, le représentant a qualifié le rejet de la résolution sur la situation des droits de l’homme au Yémen de « symptôme d’un problème plus vaste ».  Les membres du Conseil, nouvellement élus ou sortants, doivent rester fidèles à leur mandat pour garantir l’efficacité du Conseil, a martelé le représentant.

M. ASIM AHMED (Maldives) a indiqué que les Maldives ont accordé la priorité à la promotion et à la protection des droits de l’homme en tant que partie intégrante du Programme national des réformes.  Le pays accueille chaleureusement les visites des titulaires de mandat qui bénéficient d’une invitation ouverte.  La semaine dernière, a-t-il rappelé, les Maldives ont achevé avec succès l’examen du sixième rapport périodique au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  Par ailleurs, les réformes du Gouvernement ont conduit à la mise en place d’une Commission d’enquête sur les meurtres et les disparitions forcées.

M. Ahmed a souligné que l’une des leçons principales de la pandémie de COVID-19 est que la protection des droits de l’homme ne peut reposer sur les règles seules.  Elle exige une vigilance constante, car la pandémie a révélé la fragilité des institutions nationales et internationales et a remis en cause les normes sous-jacentes d’égalité et de fraternité.  Les Maldives, a indiqué le représentant, viennent d’ailleurs de retirer plusieurs réserves à la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et de ratifier le troisième Protocole facultatif de la Convention sur les droits de l’enfant.  Dans la même lancée, le 1er octobre 2020, le pouvoir judiciaire des Maldives a prononcé la première condamnation pour viol conjugal dans un verdict « historique ».  Malheureusement, a conclu le représentant, nos ressources sont limitées par le service de la dette, au détriment d’autres investissements importants comme l’action climatique et la promotion des droits de l’homme.

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a insisté sur l’importance de défendre le Conseil des droits de l’homme comme lieu de coopération véritable, de dialogue ouvert et d’engagement constructif, mentionnant la nécessité pour ce dernier d’observer les normes les plus élevées d’équilibre, d’équité et d’objectivité et de mener ses travaux dans un esprit d’inclusion et dans le plein respect de la souveraineté et des processus nationaux.  Il a rejeté toute manipulation des droits de l’homme pour servir des intérêts.  Il a dénoncé des résolutions spécifiques qui ne font que justifier des salaires et des voyages, sans vraiment apporter de projets réels en faveur des communautés concernées.  M. Manal a en revanche expliqué que le programme conjoint des Philippines et des Nations Unies sur les droits de l’homme, signé le 22 juillet 2021, est le résultat d’une véritable coopération et d’un engagement constructif.  La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a-t-il poursuivi, a elle-même affirmé que ce programme est une étape importante qui représente une approche transformatrice des réformes fondées sur les droits de l’homme. 

Il s’agit, a renchéri le représentant, d’un cadre de coopération technique cohérent et inclusif qui réunit le Gouvernement philippin, les agences de l’ONU, l’institution nationale des droits de l’homme et les parties prenantes autour de projets sur l’établissement des responsabilités et l’état de droit.  Le Coordinateur résident des Nations unies joue un rôle crucial et central dans le programme conjoint, a-t-il de plus détaillé. 

Il a conclu en réitérant son soutien total à la Présidente du Conseil des droits de l’homme, pour son excellent travail de promotion de l’inclusion au sein du Conseil, de facilitation du dialogue entre les États et le HCDH, notamment sur la question des PBI.

M. OLEKSIY ILNYTSKYI (Ukraine) a déclaré qu’au cours des quarante-sixième et quarante-huitième sessions du Conseil des droits de l’homme, des représentants de la « puissance occupante » de la République autonome ukrainienne de Crimée et de la ville de Sébastopol ont fait leurs déclarations, au nom de la Fédération de Russie, prétendant représenter le peuple de Crimée.  Il est évident que pareils agissements visent à manipuler le Conseil des droits de l’homme dans le sens de « l’agression en cours contre l’Ukraine ».  

Se disant convaincu que les dispositions des résolutions de l’Assemblée générale relatives au statut de la Crimée doivent être strictement respectées, le représentant a mis en garde contre le risque d’érosion de la crédibilité du Conseil.  L’élection de certains membres qui ne respectent pas à la lettre les normes des droits de l’homme est un tel risque, a-t-il dit.

Le représentant en a appelé à un Conseil qui soit une véritable plateforme de défense « sans compris » des droits de l’homme, y compris les droits de ceux qui souffrent sous l’occupation russe en Crimée et dans le Donbass, lesquels sont devenus des otages politiques, privés de leur liberté par le régime du Kremlin.  Il a assuré que, pour l’heure, le Gouvernement ukrainien continue de prendre les mesures nécessaires à la protection adéquate des droits et libertés de toutes les personnes vivant sur l’ensemble du territoire national, à l’intérieur des frontières internationalement reconnues.   

Il a par ailleurs jugé que les résolutions sur la coopération et l’assistance à l’Ukraine dans le domaine des droits de l’homme, adoptées depuis le début de l’agression russe en 2014, ainsi que les dialogues interactifs sur l’Ukraine tenus à chaque session du Conseil, sont autant d’outils importants pour transmettre à la communauté internationale des informations objectives sur la situation réelle des droits de l’homme en Ukraine.

Le représentant a conclu son intervention en invitant le Conseil et l’Assemblée générale à travailler plus étroitement au règlement du problème « urgent » des violations flagrantes des droits de l’homme par l’agresseur russe dans les territoires temporairement occupés de l’Ukraine.

Mme SHORENA KHACHIDZE (Géorgie) a dit prêter une grande attention aux violations des droits des femmes et des filles en période de conflit.  Elle a indiqué que le troisième examen périodique de son pays est prévu au mois de janvier 2022.  Nous avons lancé, a-t-elle affirmé, des invitations à tous les titulaires de mandat car nous savons que la bonne exécution du travail du Conseil des droits de l’homme dépend de la pleine participation de tous les États Membres.  La représentante a rappelé que, dans une de ses résolutions, le Conseil a un accès sans entrave aux régions géorgiennes occupées.  Malgré cela, la « puissance occupante » s’entête et poursuit ses violations des droits de l’homme, dont la liste ne cesse de s’allonger. 

M. MULLER (Suisse) s’est félicité des échanges entre Genève et New York, convaincu de l’indispensable nécessité de traiter de manière transversale les droits de l’homme dans l’intégralité du système de l’ONU.  Seule une approche ancrée dans ce système peut garantir des progrès, a-t-il déclaré, et il en va de même pour la reconstruction post-COVID-19.  Par conséquent, les trois piliers du travail de l’ONU doivent travailler en étroite collaboration.  Le représentant a d’ailleurs espéré que le Président de la Commission de la consolidation de la paix pourra parler au Conseil des droits de l’homme dans les meilleurs délais.  La coopération entre Genève et New York, « qui reste une priorité de la Suisse », est à approfondir.  Nous voulons, a expliqué le représentant, un dialogue ouvert, transparent et inclusif avec tous les États et toutes les parties prenantes à Genève et à New York.

En ce qui concerne l’établissement des responsabilités, il s’est dit préoccupé par les violations et atteintes aux droits de l’homme perpétrées dans toutes les régions du monde.  Pour lutter contre cela, il existe des mécanismes fiables, des missions d’enquête et d’établissement des faits, ainsi que la Cour pénale internationale (CPI).  Il a encouragé tous les pays à coopérer avec ces mécanismes qui constituent un élément « essentiel » de la sécurité, de la réconciliation et d’une paix durable.  Il a regretté d’ailleurs que le Conseil des droits de l’homme n’ait pas renouvelé le mandat sur le Yémen.  À son tour, le représentant a salué le rôle de la société civile et a exhorté les États à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser les intimidations, les menaces et les représailles.  Il est temps d’ouvrir la porte à la société civile, au nom d’un multilatéralisme « inclusif et efficace ».

Le temps est venu pour nous, a dit M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël), de répondre aux mensonges proférés chaque année au Conseil des droits de l’homme sur notre pays.  Le Conseil, a-t-il dit, a abandonné Israël, pire, il a abandonné le monde entier, renonçant à sa tâche « sacrée » de défendre les droits de l’homme et se concentrant tout entier sur le seul État juif au monde.  La voix des victimes de crimes contre l’humanité ne sont plus entendues par un organe qui est trop occupé à accuser Israël.  Un organe, a accusé le représentant, qui préfère adopter 95 résolutions contre Israël plutôt que d’aider le peuple de la République populaire démocratique de Corée, qui meurt de faim.  En effet, a fait observer le représentant, les autorités nord-coréennes sont visées dans seulement 13 résolutions, et celles de la République arabe syrienne, qui martyrisent leur peuple, par 15. 

Le Conseil, a poursuivi le représentant, a même abandonné le peuple palestinien, « dont les dirigeants condamnent à mort les opposants ou utilisent les enfants comme boucliers humains ».  Or, toutes les accusations du Conseil ne sont plus portées que contre l’État d’Israël, un pays libre, démocratique, où les minorités jouissent de plus de libertés que dans tous les pays de la région.  C’est mon pays, cible des activités nucléaires de l’Iran, qui est la cible de 95 résolutions, s’est indigné une nouvelle fois le représentant.  C’est mon pays, qui est l’objet du tiers des enquêtes d’un Conseil, obsédé par nous et prompt à pardonner de fait les atrocités du Hamas, alors que deux petits kilomètres seulement séparent la bande de Gaza et ses terroristes, de la première ville israélienne.

Mon pays, a souligné le représentant, a toujours été parmi les premiers à assurer la sécurité alimentaire là où elle fait défaut, à fournir une énergie propre ou prodiguer des soins vitaux aux victimes syriennes qui crient à l’aide.  « Honte à vous!  Comment pouvez-vous dormir tranquille alors que vous discriminez sans cesse les juifs et Israël ».

M. RENÉ ALFONSO RUIDÌAZ PEREZ (Chili) s’est dit préoccupé par la polarisation croissante des travaux du Conseil, s’agissant des situations spécifiques ou des questions liées au développement progressif des droits de l’homme.  La polarisation et les approches divergentes ne peuvent que faire obstacles à la jouissance de ces droits, a prévenu le représentant.  Il a souligné l’importance du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que la valeur de son assistance technique au renforcement des capacités nationales.  Il a rappelé que le Chili a un engagement de longue date en faveur de la démocratie, de l’état de droit et de la protection des droits de l’homme.  Par conséquent, il continuera à œuvrer pour cette protection dans le monde, en particulier en cette période aux multiples défis pour la démocratie.

Mme ELISABETH MILLARD (États-Unis) a déclaré que son pays est fier d’avoir été élu au Conseil pour 2022-2024.  Bien que le Conseil ait toujours les défauts que nous avons notés depuis sa création, nous pensons, a dit la représentante, que notre engagement aboutira à de meilleurs résultats.  Nous continuerons d’être un ardent défenseur de la participation de la société civile qui apporte une perspective unique et traduise en actes sur le terrain la parole des États.  La représentante a rappelé que, lors de la session de mars, les États-Unis ont mobilisé 157 États Membres pour reconnaître l’héritage corrosif du racisme, « un fléau auquel nous sommes confrontés au niveau national et mondial ».  Faire avancer la justice et l’équité raciale est « une priorité absolue » de l’Administration Biden-Harris, a-t-elle affirmé.

La représentante a ensuite évoqué la situation des droits de l’homme dans certains pays, notamment au Tigré, en Éthiopie, en Afghanistan et au Yémen.  Elle a vanté les mérites des résolutions sur la Syrie, coparrainées par les États-Unis, qui continuent de décrire avec précision les violations flagrantes et les abus dont souffrent les Syriens.  Nous continuerons, a-t-elle prévenu, à nous s’opposer à l’approche « biaisée » à l’égard d’Israël et nous rejetons la création de la Commission d’enquête sur Israël en mai 2021.  La représentante a conclu en dénonçant la présence au Conseil d’États aux antécédents évidents en matière de droits de l’homme, dont l’Érythrée, réélue cette année.

M. WAEL AL KHALIL (République arabe syrienne) a accusé le Conseil de pratiquer une politique de deux poids deux mesures et de se livrer à la politisation de la question des droits de l’homme.  La résolution sur mon pays, a-t-il dit, est un prétexte dont se servent ses auteurs pour promouvoir leurs allégations et propager leurs mensonges.  Comme nous ne souscrivons pas au mandat de la Commission d’enquête sur la Syrie, nous rejetons tout simplement ses rapports, a répété le représentant.  Il a revanche réclamé la poursuite des enquêtes sur les violations des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé et l’examen par le Conseil des problèmes liés à la xénophobie et au racisme qui prennent de l’ampleur dans le monde actuel. 

Mme RABAB FATIMA (Bangladesh) a rappelé la détermination de son pays à défendre les droits de l’homme, comme en atteste la présence des réfugiés rohingya sur son sol.  Elle a souligné à cet égard l’« obligation sacrée » de garantir leurs droits dont celui du retour à leur terre d’origine au Myanmar.  Elle s’est félicitée de la résolution pertinente du Conseil des droits de l’homme et du travail des mécanismes d’enquête.  La pandémie de COVID-19, a-t-elle poursuivi, a montré la nécessité de consolider le rôle du Conseil et, en particulier, à un moment où les pays du sud souffrent d’un manque de vaccins qui compromet leur sortie de crise.  En attendant, la représentante s’est félicitée de la résolution sur les droits de l’homme et les changements climatiques.  En tant que pays d’origine de nombreux migrants, le Bangladesh, a expliqué la représentante, a un intérêt particulier pour la vulnérabilité et les discriminations subies par les migrants dans le monde, une situation aggravée par la pandémie.  Nous soutenons donc une résolution sur la question, a conclu la représentante. 

M. AZRIL BIN ABD AZIZ (Malaisie) a rappelé que son pays entre une nouvelle fois au Conseil des droits de l’homme, l’année prochaine.  Notre travail, a-t-il assuré, se basera sur un engagement constructif, la coopération, l’inclusivité, la transparence et le respect mutuel.  Il est important, a estimé le représentant, que le Conseil soit en mesure de traiter des questions importantes, de partager les pratiques exemplaires et d’identifier les lacunes et les problèmes, en particulier à la lumière de la pandémie de COVID-19.  En tant que membre du Conseil, a indiqué le représentant, la Malaisie entend donner la priorité aux droits des groupes vulnérables, dont les enfants, les femmes, les autochtones et les personnes âgées.  Elle compte promouvoir l’autonomisation des jeunes et, dans le contexte des changements climatiques, insister sur le lien entre environnement et droits de l’homme.  Le représentant a conclu en soulignant l’importance pour le Conseil d’assurer universalité, objectivité et non-sélectivité dans l’examen des questions.  Le Conseil, a-t-il ajouté, doit lutter contre les deux poids, deux mesures et la politisation.  Nous devons continuer à le renforcer, en rationalisant son programme de travail et en améliorant sa coordination avec ses mécanismes et organes subsidiaires, a conclu le représentant.

M. RICHARD ARBEITER (Canada) a souligné combien la pandémie de COVID-19 a illustré l’importance cruciale d’une coopération étroite entre les différents acteurs et organes des Nations Unies.  Il a rappelé les mots du Secrétaire général de l’ONU selon lequel les droits de l’homme sont « l’outil ultime » pour aider les sociétés à se développer dans la liberté.  Les droits de l’homme, le développement durable et la paix exigent que l’on place la prévention des crises et des souffrances humaines au cœur des efforts de l’ONU, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, soutenir une coopération active entre ces trois piliers du travail de l’ONU passe par le resserrement des liens entre les principaux organes, à New York comme à Genève.  Il a salué, à cet égard, l’intention du Conseil des droits de l’homme d’inviter le Président de la Commission de consolidation de la paix à faire des exposés annuels.

M. KASSAYE (Éthiopie) est revenu sur le dernier cycle d’Examen périodique universel qui a été l’occasion pour son pays de présenter les réformes effectuées et d’entendre les recommandations des autres États.  L’année dernière, a-t-il souligné, mon pays a connu « un défi inédit » avec les attaques contre ses institutions.  Nous avons pu assurer la survie de l’État et la protection des droits de l’homme.  Les violations commises par les forces de l’ordre ont été suivies de près et les responsabilités ont été établies en toute transparence, a affirmé le représentant, qui a donc accusé certains États de dresser un portrait erroné de la situation et de saper les efforts en faveur d’un règlement politique.  Le Conseil, a-t-il déploré, nous a refusé le délai que nous lui demandions mais nous nous félicitons que 14 pays aient voté contre la résolution présentée.  Le représentant a rappelé au Conseil qu’il est tenu aux principes d’impartialité, d’universalité et d’indivisibilité des droits de l’homme.  La politisation des travaux risque de miner sa crédibilité, a-t-il prévenu.

M. FABIÀN ODDONE (Argentine) a rappelé que son pays est membre du Conseil des droits de l’homme et qu’il vient d’être réélu pour 2022-2024.  Une fois de plus, nous réaffirmons la pertinence des droits de l’homme comme un élément fondamental de notre politique, a-t-il déclaré.  Le représentant a estimé que le suivi des situations nationales représente un élément essentiel de la prévention des violations des droits de l’homme.  Mais, il doit être mené avec universalité, impartialité, non-sélectivité, dans le cadre d’un dialogue constructif sans politisation aucune.  Le représentant a dit que son pays s’emploiera à assurer l’indépendance des procédures spéciales et la prise en compte dans les recommandations des différents niveaux auxquels se placent les pays.

M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun) a souligné que toutes les résolutions adoptées à Genève n’apporteront de résultats tangibles que si elles sont assorties de l’une acceptation de tous les pays, conformément aux principes d’universalité, de non-politisation et de transparence.  La politisation « manichéenne » et l’instrumentalisation des droits de l’homme sont néfastes pour le dialogue entre pays et pour l’amélioration de la situation dans les pays.  Il est plus que temps, a dit le représentant, d’adopter une approche non conflictuelle.  Tous les droits de l’hommes, a-t-il dit, se renforcent mutuellement en vertu de leur égalité, de leur complémentarité et de leur interdépendance.  Il a appelé de ses vœux la détermination de tous les États à promouvoir le droit au développement.

La grandeur d’une société s’évalue à la manière dont elle traite les plus faibles, un principe qui s’applique par la même au travail du Conseil des droits de l’homme, a estimé le représentant.  « C’est à l’intérêt qu’il accorde aux questions et personnes les plus défavorisées que s’évaluera l’importance du Conseil et la place qu’il laissera dans l’histoire des Nations Unies et dans celle des peuples » a-t-il déclaré.

Face à des droits de l’homme en constante évolution, aucun pays, a-t-il dit, ne peut se prévaloir d’une conception des droits de l’homme pour l’imposer aux autres.  Nous sommes tous « des apprentis » des droits de l’homme et nous devons rechercher de manière progressive, pertinente et patiente les meilleurs moyens de les exercer.

M. DIEGO PARY RODRIGUEZ (Bolivie) a déclaré que les pays du Sud doivent prendre part de manière égale aux travaux du Conseil pour pouvoir continuer la lutte contre les violations des droits de l’homme découlant de la période coloniale.  Il faut se garder de faire du Conseil un instrument politique pour brimer et déstabiliser des pays.  Le représentant s’est félicité de l’adoption d’une résolution sur le droit à la santé, notamment sur l’accès aux vaccins contre la pandémie de COVID-19.  Il a plaidé pour la suspension des brevets, avant de réclamer une attention accrue aux droits des femmes autochtones, particulièrement exposées à la violence.  Il a enfin demandé la reconnaissance des droits de la Terre nourricière dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.

M. ASHISH SHARMA (Inde) a souligné qu’en tant que plus grande démocratie du monde, l’Inde, nation vibrante et pluraliste, est attachée à l’universalité des droits de l’homme et à leur protection, qui accompagne la lutte contre la pauvreté.  L’Inde, a ajouté le représentant, invite depuis le début le Conseil des droits de l’homme à fonctionner de manière transparente et impartiale, seul moyen pour lui de contribuer à la défense des droits de l’homme et à la prévention équitable de leurs violations.  L’esprit de dialogue constructif et le principe de non-ingérence doivent guider les travaux du Conseil, dont les recommandations doivent être rationnelles et exemptes d’un surcroît de questions thématiques spécifiques, dont l’examen peut entraver l’efficacité.  Le représentant a ensuite rappelé que les titulaires de mandats doivent s’acquitter de leurs obligations conformément au code de conduite en vigueur.  De même, dans sa communication externe, le Conseil doit tenir compte des perspectives et informations transmises par les États Membres et se fonder sur des informations vérifiées, a-t-il ajouté.  En matière de lutte contre le fléau du terrorisme, le représentant a estimé que le Conseil des droits de l’homme se doit de condamner les États qui abritent des entités terroristes au lieu de les mettre hors d’état de nuire et de les traduire en justice.

Mme ZAHRA ERSHADI (République islamique d’Iran) a estimé que la promotion des droits de l’homme devrait être une cause commune qui passe par le dialogue.  Il faut se garder d’imposer quoi que ce soit aux autres et reconnaître que l’avidité de certains pays représente une menace pour la cause des droits de l’homme.  Les États doivent renoncer une fois pour toutes à la sélectivité dans l’examen de la question des droits de l’homme et s’abstenir de mesures unilatérales contraires au droit international et au bien-être des populations.  Durant la pandémie de COVID-19, ces mesures « punitives » ont empêché l’accès aux soins de santé.  Répondant aux allégations non fondées du « régime sioniste », la représentante a souligné que les discours creux n’effaceront jamais l’apartheid bien visible.

M. ALEJANDRO GONZÁLEZ BEHMARAS (Cuba) a souligné que la sélectivité, le deux poids deux mesures, les pratiques punitives et la manipulation politique empêchent la communauté internationale de faire avancer les droits de l’homme partout.  Il semble que l’on n’ait pas tiré les enseignements de l’ancienne Commission des droits de l’homme puisque l’on voit les pratiques, a constaté le représentant, en parlant en particulier des sanctions qui bloquent le développement des droits de l’homme.  On ne peut donc jeter la pierre sur les pieds frappés de ces mesures coercitives.  Le représentant a salué l’examen périodique universel, le seul instrument qui mette tous les pays sur un pied d’égalité.  Il a conseillé au Conseil d’aller plus loin et de se donner pour objectif le renforcement d’un ordre démocratique mondial plus équitable.  En tant que membre actif du Conseil, Cuba continuera de s’opposer à toute manipulation et à protéger les droits humains, nonobstant les répercussions du blocus imposé par les États-Unis dont il a dénoncé la campagne de déstabilisation à Cuba. 

M ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) s’est félicité de l’adoption consensuelle du rapport sur l’assistance technique au Yémen mais a accusé les Pays-Bas d’avoir tenté de retirer tout le sens de la résolution sur le Groupe d’experts sur le Yémen.  Avec plusieurs pays européens, a-t-il dit, les Pays-Bas ont essayé d’attribuer à d’autres l’échec de Genève, ce qui revient à se moquer du Conseil et à politiser les droits de l’homme.  Les Pays-Bas réclament l’établissement des responsabilités mais où étaient-ils, s’agissant des évènements de Srebrenica ou de la colonisation?  La seule façon de faire cesser les souffrances du peuple yéménite est de trouver une solution sur la base du dialogue, sans deux poids deux mesures, a martelé le représentant.

M. MOHAMMAD AAMIR KHAN (Pakistan) a déploré que les principes de transparence et de non-sélectivité soient constamment compromis pour des raisons politiques.  Il a cité la situation spécifique des territoires sous occupation étrangère qui, selon lui, échappent à la vigilance des défenseurs des droits de l’homme, laissant les puissances occupantes violer les droits humains et imposer des lois draconiennes.  Le représentant s’est aussi inquiété de la recrudescence des discours de haine, du nationalisme, du suprématisme et de l’intolérance religieuse qui figurent maintenant dans les discours et les programmes politiques.  Le Coran est brulé, le hijab, condamné par des lois, et les discriminations, imposées contre l’entrée des musulmans dans certains territoires.  Déplorant que certains États soient incapables de protéger leurs ressortissants musulmans, il a appelé la communauté internationale à lutter contre l’islamophobie et à protéger les lieux de culte musulmans.  Il a rappelé que l’islamophobie est officiellement considérée comme une forme de racisme et a déploré que depuis le 11 septembre 2001, le terrorisme soit associé de manière injuste à l’Islam, priant le Conseil de se pencher sur cette question.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a réaffirmé l’engagement de son pays à mettre en œuvre les promesses et les engagements volontaires pris dans le cadre du Conseil des droits de l’homme et notamment celui de continuer à utiliser la médiation pour résoudre les crises.  Elle est également revenue sur les programmes internationaux de secours et de développement de son pays, qui visent à promouvoir les droits au développement et à l’éducation, en particulier dans les zones touchées par les catastrophes et les conflits.  Insistant aussi sur les programmes d’aide internationale visant à atténuer les effets négatifs des changements climatiques sur la pleine jouissance des droits de l’homme, la représentante a dénoncé ensuite la situation dans le Territoire palestinien occupé et en Syrie.  Elle a appelé à une action efficace et urgente.

Mme MYAN MEDHAT ANWAR TANTAWY (Émirats arabes unis) est intervenue brièvement pour saluer les efforts du Conseil des droits de l’homme en matière de lutte contre la traite des êtres humains, son pays aidant le Conseil à cette fin dans le cadre plus général de ses politiques de promotion et de protection des droits de l’homme et de prévention de leurs violations.

M. IVAN ŠIMONOVIC (Croatie) s’est réjoui de la résolution sur la protection des droits de l’homme dans le contexte des changements climatiques.  Il s’est aussi félicité des textes concernant la Libye, le Bélarus, l’Érythrée, l’Iran et le Myanmar.  Mais il s’est dit profondément déçu de la non-prorogation du Groupe d’experts éminents sur le Yémen, encourageant l’Assemblée générale à envisager d’établir un   similaire.  M. Šimonovic a appelé, à son tour, à une meilleure synergie entre le Conseil des droits de l’homme et la Troisième Commission, dans le respect du mandat et l’indépendance du premier.  Il a prié le Conseil d’actionner les mécanismes existants pour prévenir les atrocités criminelles.

Le représentant a condamné avec la dernière énergie les actes d’intimidation et de représailles contre ceux qui coopèrent ou cherchent à coopérer avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies.  Il a insisté sur l’importance de la société civile, avant de s’attarder sur la question des personnes disparues « de la plus haute importance » pour son pays qui est toujours à la recherche de 1 858 de ses ressortissants portés disparus dans les années 1990.

M. JAMES PAUL ROSCOE (Royaume-Uni) a réitéré le fait que la surveillance de la situation des droits de l’homme dans les États est essentielle pour la pleine universalité des principes de l’ONU.  Cette Organisation, a-t-il dit, n’a pas seulement été créée pour régir les relations entre nations mais aussi pour protéger les populations contre les États et les gouvernements qui ne respectent pas les dispositions universelles.  La souveraineté, a-t-il dénoncé, est trop souvent utilisée comme un prétexte à l’impunité.  « Si vous voulez échapper aux contrôles, il vous suffit de respecter les droits de l’homme  au lieu d’attaquer le système international tout entier », a lancé le représentant.  Il a loué l’ouverture du Conseil à des représentants de la société civile et honoré le rôle primordial et l’engagement personnel de la Présidente Khan dans le travail « imposant » du Conseil, accompli de surcroit dans les conditions particulièrement difficiles de la pandémie de COVID-19.

Mme SOPHIA TESFAMARIAM (Érythrée) a rappelé que l’Assemblée générale a créé le Conseil des droits de l’homme comme organe subsidiaire, capable de se prémunir du deux poids deux mesures qui caractérisaient la Commission des droits de l’homme.  Or, a-t-elle dénoncé, nous voyons aujourd’hui des approches sélectives dans les résolutions spécifiques aux pays.  Elle a dit sa préférence pour l’examen par les pairs, prévu par l’examen périodique universel, un mécanisme « unique en son genre » qui doit être conservé.  Citer quelques dispositions de la Déclaration des droits de l’homme ne suffit pas.  Il faut de l’intégrité dans le travail du Conseil des droits de l’homme, a martelé la représentante qui a qualifié d’« honteuse » la déclaration des États-Unis.  Notre réélection au Conseil, a-t-elle constaté, est en effet « un échec retentissant » pour les États-Unis.

M. AHMED FAHMY ABDELGAYED SHAHIN (Égypte) a appuyé le rôle central confié au Conseil des droits de l’homme, convaincu qu’il peut faire  des contributions positives pour enrichir le dialogue international sur les moyens de faire progresser les droits de l’homme dans le monde d’une manière constructive et productive.  Cela nécessite de préserver les mécanismes existants du Conseil, en particulier l’Examen périodique universel et le travail effectué par les mécanismes des procédures spéciales, a-t-il ajouté, jugeant inutile de créer de nouveaux mandats « injustifiés » en dehors du budget ordinaire et au détriment d’autres mandats existants, lesquels, en outre, ne reçoivent pas un financement adéquat.

M. JUAN JOSÉ RIVA GRELA (Uruguay) a réitéré sa préoccupation au sujet des violations constantes des droits de l’homme et a appelé les États à s’engager à respecter et à faire appliquer les règles du droit international humanitaire dans les conflits armés, en tenant compte tout particulièrement de la situation des enfants.  Dans ce sens, il s’est déclaré soucieux que le Conseil des droits de l’homme ait des mécanismes pertinents pour faire le suivi de la situation humanitaire et des droits de l’homme.  Il a de plus signalé que la prévention était toujours la meilleure option et par conséquent essentielle à la diplomatie pour exercer une influence sur les parties en conflit afin de s’assurer qu’ils ne s’attaquent pas, entre autres, aux hôpitaux, aux camps de réfugiés, aux écoles et/ou infrastructures cruciales.

Le représentant a insisté sur le fait que la sensibilisation et la connaissance de la règle du droit humanitaire international étaient indispensables ainsi que l’existence d’organes pour s’assurer que les États respectent les règles existantes.  Il a conclu en signifiant qu’il était vital d’identifier et d’utiliser toutes les opportunités au sein du système des Nations Unies pour évaluer les faits sur le terrain en toute impartialité et pour travailler à la paix.

Mme NOHRA MARIA QUINTERO CORREA (Colombie) a déclaré que le Gouvernement de son pays avait maintenu la politique de l’état de droit et s’est félicitée des avancées économiques et sociales que la Colombie a réalisées sur cette base.  En plus d’avoir réagi à la pandémie de COVID-19 de façon opportune, le Gouvernement a continué de veiller au bien-être des citoyens, a-t-elle fait valoir.  La représentante a réaffirmé son attachement au système des droits de l’homme et assuré que la Colombie honore ses engagements devant le Conseil des droits de l’homme et les autres organes.  Elle a insisté sur l’importance du multilatéralisme en matière de droits de l’homme et a réitéré l’importance du Conseil des droits de l’homme.  Elle a conclu en réitérant l’importance de renforcer la coordination entre les instances. 

M. IGOR PILIPENKO (Bélarus) a déploré la politisation des débats sur les droits de l’homme, source  d’ingérence extérieure et d’atteinte à la souveraineté des États.  Il a dit préférer une approche « plus rassembleuse », mettant en lumière l’égalité et l’indivisibilité de tous les droits de l’homme.  Il a dénoncé l’attention « excessive » sur des pays spécifiques et les mandats dont le personnel et les voyages grèvent le budget de l’ONU.  Il a aussi dénoncé les résolutions « sélectives » qui exercent des pressions indues sur des États souverains.  Il s’est donc déclaré favorable à un dialogue constructif et a salué l’examen périodique universel qui traite tous les pays sur un pied d’égalité.  Il n’a pas oublié de fustiger les rapports du Conseil qui contiennent des commentaires d’ordre politique « inacceptables » pour son pays.

Mme NOELLE MCKELLA TURNQUEST (Bahamas) s’est réjouie des résultats de la quarante-huitième session du Conseil des droits de l’homme.  Elle a noté en particulier que le Conseil avait reconnu le droit à un environnement propre, sain et durable.  Elle a aussi apprécié la création du mandat du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte des changements climatiques.  « Les Bahamas s’honorent d’avoir servi en tant que membre du groupe restreint qui a présenté la résolution établissant ce mandat, dont l’exécution bénéficiera sans nul doute aux pays les moins avancés et aux petits États insulaires en développement », a déclaré la représentante.

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a rappelé que le Conseil des droits de l’homme a adopté trois résolutions sur son pays.  Il a parlé des conséquences du coup d’État illégal que sont les arrestations arbitraires, les massacres de masse, les meurtres et les massacres, la privation des libertés voire tout simplement du droit de vivre, y compris contre les Rohingya.  Le peuple du Myanmar, a plaidé le représentant, a besoin d’être soutenu par la communauté internationale.  Le Conseil doit donc rester saisi de la question jusqu’à ce que la démocratie et les droits de l’homme soient rétablies.  Ce qui est arrivé le 1er février n’est rien d’autre qu’un coup d’État militaire, « rien d’autre », a insisté le représentant.  « Qu’attendez-vous? Je vous en prie, sauvez la vie de mon peuple », a-t-il imploré.

M. NAZIR AHMAD FOSHANJI (Afghanistan) a déclaré que, depuis la prise illégale du pouvoir par les Taliban, le 15 août, « nous assistons quotidiennement à des violations flagrantes des droits humains, en particulier des droits des femmes ».  Pendant cette période, a-t-il poursuivi, les Taliban ont mené une campagne incessante contre les civils et les responsables gouvernementaux à travers le pays.  Ils ont torturé des journalistes, institué un apartheid sexiste dans les universités, interdit aux filles d’accéder à l’enseignement secondaire et empêché les femmes de reprendre le travail.  Le représentant a rendu hommage aux femmes et aux filles, qui, courageusement, manifestent à travers le pays pour leurs droits fondamentaux, y compris le droit à l’éducation et au travail.  Il a rappelé que, d’après les rapports des Nations Unies, 14 millions d’Afghans, soit environ un Afghan sur trois, souffrent de la faim, quelque trois millions d’enfants risquant de souffrir bientôt de malnutrition aiguë.  Le représentant a ensuite remercié le Secrétaire général d’avoir convoqué la Réunion ministérielle de haut niveau sur la situation humanitaire en Afghanistan du 13 septembre, ainsi que les États Membres pour leurs généreuses promesses d’aide humanitaire faites à cette occasion.

Mme LIS WIDYASTUTI (Indonésie) a relevé que la pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur les droits de l’homme dans le monde entier, notamment en aggravant les inégalités mondiales et en augmentant la discrimination, la stigmatisation, les discours de haine et la violence.  Pour surmonter ces défis, le Conseil des droits de l’homme doit renforcer son rôle en garantissant le droit à la santé pour tous, y compris l’égalité d’accès aux vaccins, a-t-elle plaidé.  Il est de notre responsabilité collective de promouvoir une plus grande solidarité et un engagement politique pour s’assurer que le multilatéralisme soit efficace, notamment en soutenant la plateforme de la facilité COVAX, a martelé la représentante.

Sur la question de la Palestine, elle a appelé à faire face aux violations continues des droits de l’homme commises par Israël.  Sur la question du Myanmar, elle a expliqué qu’il importait de donner la priorité à la sécurité et au bien-être du peuple.  La communauté internationale doit soutenir les efforts visant à poursuivre la transition démocratique inclusive au Myanmar, a-t-elle souhaité, assurant que l’Indonésie est prête à y contribuer.

Enfin, la représentante a souligné l’importance de poursuivre un engagement constructif dans la promotion et la protection des droits de l’homme.  Le travail du Conseil et de son mécanisme spécial doit également s’adapter aux défis et priorités actuels, a-t-elle recommandé.  Nous devons garantir la non-politisation et l’adhésion aux principes de la Charte des Nations Unies, y compris le respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de tous les États, a-t-elle encore mentionné.  Mme Widyastuti a conclu en insistant sur l’importance de renforcer la capacité des États à promouvoir et à protéger les droits de l’homme sur leur territoire, notamment par le renforcement des capacités et le soutien technique aux mécanismes nationaux, ainsi que par une plus grande synergie avec les mécanismes régionaux.

Mme XU DAIZHU (Chine) a dénoncé le fait que les droits de l’homme sont politisés et instrumentalisés par ceux qui veulent provoquer des affrontements contraires à l’esprit de collaboration nécessaire.  Dans ce schéma, les droits socioéconomiques et culturels des pays en développement sont ignorés, au profit de la pléthore de résolutions spécifiques qui ne sont qu’une ingérence dans les affaires internes des pays, en violation des principes d’objectivité et de souveraineté nationale.  Les droits de l’homme, qui sont universels, ne sauraient être l’apanage d’une poignée de pays riches, a martelé la représentante, avant de condamner avec force les ingérences et la sélectivité.

M. ROBERT KAYINAMURA (Rwanda) s’est dit préoccupé par les ingérences continues de certains pays occidentaux dans les procédures judiciaires de pays en développement, et par les tentatives répétées d’influencer les résultats de la justice par des pressions politiques, ce qui contredit gravement les principes fondamentaux de l’état de droit.  Il a rappelé l’attachement du Rwanda aux principes de non-sélectivité, d’impartialité et d’objectivité qui forment le socle de la coopération internationale.  La promotion des droits de l’homme nécessite un système de coopération internationale efficace qui réponde aux besoins des pays.  Nous appelons tous les États au bon sens, à la défense du multilatéralisme et de la solidarité et à la promotion des droits de l’homme par le biais d’un dialogue constructif, a poursuivi le représentant.  La  politisation des droits de l’homme est contre-productive, a-t-il martelé.  Nous devons protéger le Conseil et veiller à une promotion des droits de l’homme qui gagne en efficacité grâce à des relations constructives entre les États Membres et à un examen « objectif » des situations nationales.

Mme AHLEM SARA CHARIKHI (Algérie) a dit que son pays entend siéger au Conseil jusqu’en 2025, attaché qu’il est au respect des droits de l’homme.  Nous avons d’ailleurs invité 13 titulaires de mandats à se rendre en Algérie, ce qui témoigne de notre volonté de renforcer l’état de droit, a dit la représentante.  Elle a souligné l’importance de tous les droits, y compris les droits économiques et le droit au développement.  Elle a mis en garde contre les ingérences dans les affaires intérieures des pays et la politisation des questions de droit de l’homme.  Elle a regretté le caractère « de moins en moins consensuel » des résolutions du Conseil car les droits de l’homme doivent être une source d’unité et non de division.

Droits de réponse

Le Bélarus a redit qu’il était inadmissible de qualifier des États souverains de « régimes » et a appelé les délégations à adhérer aux principes civilisés d’un dialogue respectueux sur un pied d’égalité.  Il a fermement rejeté les accusations portées contre lui, les qualifiant « de faits déformés » s’agissant en particulier des « prétendues » disparitions forcées.  Nos partenaires occidentaux savent que la situation est normalisée depuis longtemps, mais ils continuent de répéter les mêmes thèses « fabriquées de toutes pièces » sur la prétendue « détérioration continue et brutale » et « la crise politique ».  Nous nous étonnons, a avoué le Bélarus, que l’Union européenne continue de nous invectiver sur la question des migrants alors que cette semaine encore, c’est la Pologne que la Cour de justice européenne a condamné à payer un million d’euros par jour pour sa politique migratoire.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a réagi aux « accusations sans fondement » d’Israël.  Il a plutôt attiré l’attention sur les crimes commis par ce pays, dont les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et autres violations flagrantes des droits de l’homme, « que l’on ne peut ignorer ».

La Syrie a jugé « ironique » qu’Israël propage ses mensonges et verse des larmes de crocodiles, alors qu’il arme des groupes terroristes en Syrie et ailleurs, notamment les fameux « Casques blancs » mis sur la liste des groupes terroristes du Conseil de sécurité lui-même.  Israël aide Daech, en soignant ses membres dans ses hôpitaux, a accusé la Syrie, avant de se tourner vers les États-Unis et de les accuser de « voler » plus de 200 000 barils de pétrole syrien par jour et de brûler des hectares de champs de blé, en provoquant l’effondrement de la devise nationale.

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