Soixante-seizième session,
14e & 15e séances, matin, après-midi & soir
AG/12369

Assemblée générale: Les petits États insulaires en développement mettent en avant l’urgence climatique, sans oublier de dénoncer « l’égoïsme vaccinal » des pays développés

Doublement impactés par les changements climatiques et la pandémie de COVID-19, les petits États insulaires en développement (PEID) se sont présentés au cinquième jour du débat général de l’Assemblée générale, en rang serré, pour alerter la communauté internationale de leur vulnérabilité particulière.  Ils ont attiré l’attention sur le « fardeau disproportionné » qu’ils portent, comme en attestent l’élévation du niveau de la mer ou la récurrence des cyclones.

C’est une « alerte rouge » qui a été lancée aujourd’hui, la majorité des intervenants ayant à l’esprit le dernier rapport alarmant du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).  Le Premier Ministre des Bahamas a invité « ceux qui doutent encore » à visiter Abaco et Grand Bahama, frappés en 2019 par l’ouragan Dorian.  Si nous nous retrouvions submergés, serions-nous encore un État Membre de l’ONU? s’est interrogé le Premier Ministre de Tuvalu.  « Une catastrophe écologique imminente est à craindre si nous ne changeons pas de cap », a averti son homologue de Saint-Vincent-et-les Grenadines.

Alors même qu’ils s’efforcent de remédier aux maux inhérents aux changements climatiques, à l’insularité et aux catastrophes naturelles, les petits États insulaires en développement ont souligné que comme les autres, ils ont été confrontés à la pandémie de COVID-19, laquelle a aggravé leurs problèmes quotidiennement.  Comme de nombreux autres PEID, Sainte-Lucie fait face à la chute des investissements, du commerce et des envois de fonds des migrants, combinée à l’alourdissement du fardeau de la dette, a déploré son premier ministre, appuyé par son homologue des Fidji qui a fait observer que ces pays n’ont accès qu’à moins de 2% du financement climatique.

La décision du Fonds monétaire international (FMI) d’approuver des droits de tirage spéciaux (DTS) pour stimuler l’économie n’est tout simplement pas suffisante.  Le Premier Ministre des Tonga a exhorté les pays nantis à contribuer aux efforts de redressement des PEID et à s’acquitter de leurs engagements financiers en faveur de l’adaptation et de l’atténuation.  Les petits États insulaires en développement ont une nouvelle fois plaidé pour un indice de vulnérabilité.  Cet indice, a précisé le Premier Ministre de Sainte-Lucie, doit inclure des variables telles que la vulnérabilité à une météorologie défavorable, les désavantages historiques dus à la domination, au colonialisme et à l’exploitation, et la vulnérabilité économique aux chocs extérieurs.

Tous les intervenants ont dit avoir les yeux rivés sur la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) prévue à Glasgow, au mois de novembre de cette année.  Ils ont dit espérer des mesures ambitieuses pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius.  Il s’agit d’un « test ultime » de notre détermination collective, a prévenu la Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein. 

Au-delà de cette problématique, les petits États insulaires en développement ont critiqué la riposte mondiale à la COVID-19.  Alors que l’objectif est de vacciner 70% de la population mondiale d’ici à septembre 2022, le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda a fustigé une discrimination vaccinale « contreproductive », consistant à privilégier les vaccins fabriqués en Amérique du Nord et en Europe.  C’est « un apartheid vaccinal » qui menace l’objectif fixé, a-t-il prévenu.  C’est bien conscient de sa responsabilité vis-à-vis de l’humanité que l’Inde a repris le processus visant à fournir des vaccins à ceux qui en ont besoin dans le monde, s’est enorgueilli son premier ministre.

Cette guerre contre la pandémie est loin d’être gagnée, s’est alarmé son homologue d’Haïti.  Mais le plus urgent pour ce dernier, reste « les images du traitement réservé à plusieurs de mes compatriotes à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, lesquelles ont choqué plus d’un ».  Le Premier Ministre haïtien a rappelé que de nombreux pays « aujourd’hui prospères » ont été construits grâce à des « vagues successives de migrants et de réfugiés ». 

Sur le front des conflits, Le Premier Ministre malien a critiqué le retrait de l’opération française Barkhane amorcé « subitement », le qualifiant de « fait accompli ».  Dans ce contexte, il a « remis sur la table » la demande d’un mandat plus robuste et d’un « changement de posture » de la part de la Mission des Nations Unies au Mali.  À l’est du même continent, l’Éthiopie et le Soudan ont étalé leur désaccord autour du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne, le Soudan réitérant son « rejet de toute mesure unilatérale » et l’Éthiopie s’étonnant d’être accusée de « boire notre propre eau ».

Face aux conflits dans le monde, le monde a besoin d’unité plutôt que de division, a conseillé le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, pour qui l’ONU et son Conseil de sécurité doivent s’adapter à la réalité d’un ordre mondial polycentrique.  Sortir le monde des différentes crises « anthropologiques » exige le renouvellement de l’ONU et une plus grande fidélité aux principes et objectifs fondamentaux de la Charte, a renchéri le Saint-Siège.

L’Assemblée générale poursuivra son débat de haut niveau lundi 27 septembre, à partir de 9 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL

Déclarations

M. NARENDRA MODI, Premier Ministre de l’Inde, a affirmé que son pays progressait vers un développement équitable et intégré.  L’Inde, a-t-il expliqué, fait en sorte que le développement inclue tout un chacun et pénètre toutes les sphères de la société.  Au cours des sept dernières années, le pays a ainsi permis l’entrée dans le système bancaire à 420 millions de personnes qui ne l’étaient pas.  Aujourd’hui, 320 millions de personnes y disposent d’une assurance.  En donnant à plus de 500 millions de personnes un accès gratuit aux hôpitaux, l’Inde leur a permis de bénéficier de soins de qualité.  L’eau polluée reste toutefois un grave problème.  Afin de relever ce défi, l’Inde mène une campagne pour que l’eau potable atteigne 170 millions de foyers.  L’accès aux titres de propriétés est également un autre défi que l’Inde est en train de relever pour archiver de façon numérique les propriétés et permettre aux habitants de plus de 620 000 villages de disposer d’un titre prouvant leurs droits à la propriété sur leur terre et, partant, d’avoir accès au prêt bancaire.

Aujourd’hui, une personne sur six dans le monde est indienne, a fait observer M. Modi.  Partant, quand des Indiens font des progrès, ce dernier impulse un élan au développement du monde entier.  Quand l’Inde croît le monde entier croît et quand l’Inde se réforme, le monde se transforme.  Des innovations scientifiques et technologiques intervenant en Inde peuvent avoir un grand effet sur le reste du monde, a poursuivi le Premier Ministre, qui a cité en exemple les plus de 3,5 milliards de transactions effectuées chaque mois en Inde via l’interface de paiement unifiée UPI.

La plateforme d’administration de vaccin « co-WIN » offre un soutien numérique pour enregistrer l’administration de millions de doses de vaccins en un seul jour, a déclaré M. Modi.  L’Inde qui croit au principe de la « prestation de service en tant que plus haute religion », consacre tous ses efforts à la fabrication d’un vaccin et à sa production et cela, malgré des ressources limitées.  Le Premier Ministre a ainsi informé des progrès de son pays dans la mise au point de plusieurs vaccins, y compris un vaccin à ADN utilisable pour toute personne de plus de 12 ans et un autre à ARN messager.  Des scientifiques indiens travaillent en outre actuellement à la mise au point d’un vaccin à inoculation nasale.  C’est bien consciente de sa responsabilité vis-à-vis de l’humanité, que l’Inde a repris le processus visant à fournir des vaccins à ceux qui ont en besoin dans le monde, s’est enorgueilli M. Modi, avant d’inviter les fabricants de vaccins dans le monde entier à venir les produire sur son territoire. 

Dans ce monde en constante transformation, il est important de garantir des technologies assorties de valeurs démocratiques, a encore affirmé le Premier Ministre indien.  Peu importe le pays où des docteurs, innovateurs, ingénieurs d’origine indienne vivent, nos valeurs démocratiques les inspirent pour continuer à servir l’humanité et c’est l’esprit que nous avons vu au cours de la pandémie, a-t-il ajouté.  Pour M. Modi, cette crise nous a aussi donné une autre leçon importante, à savoir que l’économie mondiale doit être plus diversifiée.  Pour ce faire, l’expansion des chaînes de valeur mondiale est nécessaire.  De fait, a-t-il confié, « notre mouvement indien d’autosuffisance est inspiré de cet esprit ».  L’Inde est devenue un partenaire démocratique et fiable pour la diversification industrielle dans le monde, at affirmé M. Modi.  Dans ce mouvement, le pays a trouvé un meilleur équilibre entre l’économie et l’écologie.  En effet, sur le plan des changements climatiques, l’Inde va de l’avant pour atteindre sa cible de production de 450 gigawatts d’énergie renouvelable.  L’Inde œuvre également à devenir le centre le plus important d’hydrogène vert.

Aujourd’hui le monde subit la menace croissante d’une pensée rétrograde et de l’extrémisme, a déclaré M. Modi.  Dans une telle situation, l’ensemble du monde doit avoir comme base de développement une réflexion rationnelle et scientifique.  C’est pourquoi l’Inde pays promeut l’apprentissage fondé sur l’expérience.  À l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de son indépendance, l’Inde prévoit ainsi de lancer dans l’espace 75 satellites construits par des collégiens et étudiants.  En revanche, a-t-il opposé, des États inspirés par des pensées rétrogrades ont recours au terrorisme comme outils politiques.  Ces pays-là doivent comprendre que le terrorisme est une menace tout aussi grande pour eux, a averti le Premier Ministre indien, qui a jugé absolument essentiel de veiller à ce que le territoire afghan ne soit pas utilisé pour propager le terrorisme et lancer des attentats.  « Nous avons également besoin d’être sur nos gardes et veiller à ce que aucun pays n’essaie de tirer profit de la situation délicate qui prévaut et d’utiliser cela pour ses étroits intérêts propres », a-t-il averti en conclusion.

Dans un message vidéo préenregistré, M. PHILIP JOSEPH PIERRE, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a dit ne pas vouloir remettre en question le modus operandi des Nations Unies, car les preuves confirmant le bon travail de cette honorable institution sont indéniables.  Mais il s’est dit préoccupé par le fait que les petits États insulaires en développement (PEID) comme Sainte-Lucie continuent de souffrir d’un certain nombre de défis, résultant de leur petite taille, de leur insularité et de leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques.  Et alors même que nous nous efforçons de formuler des solutions à ces maux, nous avons été confrontés à la pandémie de COVID-19, dont la nouveauté et le caractère évolutif sont déconcertants, et qui a étendu et aggravé les problèmes auxquels sont confrontés les PEID, a ajouté M. Pierre.

Le Premier Ministre a exprimé sa profonde gratitude aux institutions internationales telles que le Mécanisme COVAX, et aux nombreux partenaires bilatéraux tels que l’Inde et les États-Unis d’Amérique, pour leur engagement à veiller à ce que « nous, à Sainte-Lucie et, par extension, dans la région des Caraïbes », ne soyons pas davantage désavantagés par notre incapacité à accéder aux vaccins.  M. Pierre a dénoncé un « apartheid vaccinal », rappelant que certains pays qui ont stocké des vaccins étaient maintenant en plein débat sur les troisièmes doses et les rappels, tandis que d’autres pays continuent d’assister, impuissants, à l’augmentation continue des décès liés à la maladie, faute de vaccin.  Il a donc appelé à la normalisation des privilèges vaccinaux dans la communauté mondiale, en ce qui concerne la quarantaine, l’isolement et d’autres exigences connexes.

Sainte-Lucie, comme de nombreux autres pays, est confrontée à un déclin des investissements, du commerce, des envois de fonds et à une augmentation du fardeau de la dette, a ensuite déclaré le Premier Ministre.  M. Pierre a jugé urgent d’accélérer l’élan mondial vers les objectifs ambitieux affichés dans les divers accords internationaux et programmes de développement.  Un fil conducteur de ces instruments doit, selon lui, aborder les vulnérabilités uniques et les circonstances particulières des PEID.  Sainte-Lucie et tous les PEID continuent à faire face à des besoins urgents pour financer les réponses immédiates en matière de santé, qui sont « bien au-delà de nos capacités », a-t-il expliqué.  C’est pourquoi Sainte-Lucie est solidaire de tous les PEID et appelle à l’abolition des critères économiques classiques actuels pour l’accès au financement concessionnel du développement.  Ces indicateurs, a plaidé M. Pierre, brossent un tableau de la « prospérité nationale » qui contraste fortement avec les réalités existantes.

C’est dans cet esprit que Sainte-Lucie propose l’adoption d’un indice de vulnérabilité global par les institutions internationales.  Pour M. Pierre, cet indice devrait inclure des variables telles que la vulnérabilité aux systèmes météorologiques défavorables et aux catastrophes naturelles, les désavantages historiques dus à la domination, au colonialisme et à l’exploitation, et les aléas des activités économiques dont ces États ont besoin pour survivre.  Un tel indice mondial garantirait que l’accès au financement concessionnel du développement serait accordé sur la base de critères qui tiennent compte des contextes réels de nos économies fragiles, qui sont constamment menacées de régression en raison de catastrophes naturelles, anthropiques ou politiques, a argué le Premier Ministre.

Alors qu’il reste moins d’une décennie pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, la Décennie des Nations Unies pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable exige des solutions urgentes et adéquates pour sauver notre planète, a poursuivi le Premier Ministre.  Les besoins en matière de résilience et les adaptations nécessaires à l’échelle du système pour répondre à la pandémie de COVID-19 sont directement liés à la résilience et à l’adaptation requises pour les changements climatiques, a-t-il ajouté.

Malheureusement, le coût pour relever ces défis et entreprendre des activités de résilience, que ce soit pour la santé ou le climat, est bien au-delà de la portée financière de nos petites îles, a encore insisté le Premier Ministre.  Il a donc lancé un appel à tous, et en particulier à ceux qui sont les plus aptes financièrement, pour qu’ils contribuent aux efforts de redressement des PEID et qu’ils s’acquittent de leurs engagements envers les fonds d’adaptation et d’atténuation.

M. XAVIER ESPOT ZAMORA, Chef du Gouvernement de la Principauté d’Andorre, s’est, dans une intervention préenregistrée, félicité que cette soixante-seizième session de l’Assemblée générale soit placée sous le signe de l’espoir.  En effet, malgré la crise mondiale engendrée par la pandémie de COVID-19, « tout n’est pas perdu », a-t-il soutenu, notant que l’espoir de freiner le virus reposait sur les vaccins.  Mais il n’est pas acceptable que les taux de vaccination diffèrent autant entre les pays développés et les pays en développement, a fait observer le dirigeant, pour qui il est encore temps d’éviter un « échec moral désastreux » en soutenant des systèmes tels que le Mécanisme COVAX, grâce auquel Andorre a pu administrer la dose complète de vaccin à près de 75% de sa population de plus de 16 ans.

Alors que la pandémie a eu de lourdes conséquences sur l’économie andorrane, le pays étant extrêmement dépendant du tourisme, M. Espot Zamora a expliqué que son gouvernement compte aujourd’hui sur la relance pour créer de nouveaux emplois et réorienter les dépenses publiques vers les secteurs ayant qui offrent une meilleure diversification.  Cette crise nous a aussi appris que « le présent et le futur exigent moins d’individualisme, d’égoïsme et de confrontation et plus de coopération, de résilience, d’empathie et de solidarité », a confié le Chef du Gouvernement andorran en réaffirmant son attachement aux objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

À ses yeux, l’espoir est également permis en ce qui concerne l’urgence climatique.  « Il est trop tard pour rectifier nos erreurs en matière d’environnement, mais il n’est pas trop tard pour cesser d’en commettre davantage », a-t-il estimé, avant d’avertir que la COP26 de novembre à Glasgow serait « la dernière occasion pour les économies les plus puissantes de faire de leurs engagements une réalité ».  En matière d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, Andorre a accepté les engagements de l’Accord de Paris et mise sur la production d’énergies renouvelables et la fiscalité carbone pour réduire ses émissions et atteindre la neutralité carbone en 2050, a précisé M. Espot Zamora.  La principauté a également lancé une stratégie nationale en faveur de la biodiversité, avec pour ambition de devenir « le premier pays considéré comme réserve de biosphère ».

Dans ce contexte, le Chef du Gouvernement andorran a salué la tenue, au cours de cette Assemblée générale, du Sommet sur les systèmes alimentaires.  Selon lui, la réconciliation avec la nature est possible « si nous adoptons une approche qui associe alimentation saine, savoirs traditionnels et science ».  Il a indiqué à cet égard que son pays avait pris part à l’appel mondial visant à faire de l’objectif 2 de développement durable -l’élimination de la faim- « une réalité imminente », convaincu que l’augmentation concomitante de la faim et de l’obésité infantile dans le monde démontrait la nécessité urgente de réformer les systèmes de production et de consommation alimentaire.

Au moment où le monde est confronté à un « exercice de reconstruction » dans des domaines comme la santé, l’économie, l’environnement et l’immigration, la question reste de savoir s’il est souhaitable de revenir à la « normalité perdue », a observé M. Espot Zamora, estimant que la réponse réside dans les opportunités qu’offre le multilatéralisme pour aller de l’avant, diagnostiquer les déséquilibres et les injustices, et trouver des solutions.  L’avenir des jeunes générations dépend en grande partie des conséquences de nos actions ou de nos inactions, a-t-il dit en conclusion.  « Nous ne pouvons pas les décevoir une fois de plus. »

Pour M. CLEOPAS SIPHO DLAMINI, Premier Ministre d’Eswatini, qui s’est exprimé dans une déclaration préenregistrée, il ne fait aucun doute que la panacée pour se remettre de la pandémie de COVID-19 repose sur la vaccination des populations.  C’est pourquoi son pays a soutenu l’appel en faveur d’une dérogation temporaire à l’Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour les technologies liées à la prévention, au confinement ou au traitement de la COVID-19.  M. Dlamini a ensuite réaffirmé la détermination de son gouvernement à élaborer des réponses efficaces aux changements climatiques, tout en accélérant la mise en œuvre des objectifs de développement durable et d’éradication de la pauvreté.

Sur le plan économique, le Premier Ministre a salué la décision du Fonds monétaire international (FMI) d’approuver des droits de tirage spéciaux (DTS) pour stimuler l’économie mondiale, dont un montant de plus de 75 millions de dollars au profit d’Eswatini.  Cela ne pouvait arriver à un meilleur moment, a-t-il indiqué, ajoutant que, le 6 septembre dernier, le Roi Mswati III avait lancé le Fonds de reconstruction, destiné à reconstruire les infrastructures et l’économie en réponse aux mouvements sociaux provoqués par les difficultés économiques, y compris le fardeau supplémentaire résultant de la pandémie de COVID-19.   Ces fonds aideront le Gouvernement à atteindre son objectif budgétaire, a-t-il affirmé.  Quant à la lutte contre le VIH/sida, Eswatini a continué à employer tous les moyens possibles pour arrêter la propagation du virus, même pendant cette période critique de l’histoire, et a réalisé l’objectif « 95-95-95 » fixé par ONUSIDA pour 2025.

Alors que les réformes du système de développement des Nations Unies évoluent, le Premier Ministre a réitéré son appel à ce que la voix de l’Afrique soit entendue au Conseil de sécurité.  Puis il a décrit avec enthousiasme le fonctionnement du système de gouvernance Tinkhundla, qui repose sur la tradition et la culture dans lesquelles les membres des communautés désignent les candidats dans leurs chefferies pour concourir au niveau de la circonscription locale. 

M. Dlamini a dénoncé l’exclusion de la République de Chine (Taiwan) des Nations Unies et la discrimination de ses ressortissants dans un système destiné à servir les citoyens du monde.  C’est une violation flagrante des principes de la Charte des Nations Unies, a-t-il accusé, avant de rappeler que, depuis le début de la pandémie de COVID-19, Taiwan, en solidarité avec les États Membres, avait apporté une contribution significative à la réalisation du thème de la session de cette année.  Il a terminé en appelant à la participation de Taiwan, en particulier à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’Autorité de l’aviation civile internationale et à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Avec une telle inclusion, l’ONU pourrait être davantage à la hauteur de ses objectifs et servirait également les intérêts de tous ses États Membres, a estimé le Premier Ministre.

Dans un message vidéo préenregistré, M. RALPH E. GONSALVES, Premier Ministre des finances, du service public, de la sécurité nationale, des affaires juridiques et des affaires des Grenadines, Saint-Vincent-et-les Grenadines, a souligné qu’en ces moments graves de défis sanitaires, socioéconomiques, politiques, climatiques et sécuritaires, à l’échelle mondiale, un « nouveau paradigme a émergé ».  À ses yeux, « un leadership transformationnel est plus que jamais nécessaire ».

En tant que petit État insulaire en développement (PEID), Saint-Vincent-et-les Grenadines s’efforce de mener un programme reposant sur la résilience de sa population pour atteindre les objectifs de développement durable, a fait valoir son premier ministre.  Il a rappelé notamment les éruptions volcaniques dévastatrices d’avril 2021 et la saison des ouragans dans l’Atlantique auxquelles l’île a fait face.

En effet, a poursuivi M. Gonsalves, les défis urgents de notre temps ne peuvent être résolus en incitant au « désordre perpétuel, à l’insécurité et à la guerre ».  Il a dénoncé le « nationalisme vaccinal », « la politisation du déploiement des vaccins, pour les riches d’abord et les pauvres par la suite », faits qu’il a jugés « inacceptables ».  Il faut, selon le Premier Ministre, « se rappeler que la forme la plus noble de solidarité est de donner le peu de ce que nous disposons et non pas, ce que l’on possède en abondance et en surplus ».  À cet égard, il a remercié le Gouvernement de l’Inde pour son don rapide de vaccins Astra Zeneca/Covishield, en regrettant qu’« un pays de l’Atlantique Nord ait refusé de reconnaître le Covishield pour l’entrée de personnes sur son territoire ».

Sur le plan international, « de nombreuses querelles politiques anciennes et de longue date devraient prendre fin », a commenté le Premier Ministre.  En tête de liste, M. Gonsalves a dénoncé le refus d’Israël et de ses soutiens internationaux d’accepter l’exigence d’un État palestinien indépendant, l’embargo économique « illégal et inhumain » contre Cuba par les États-Unis, ainsi que les sanctions économiques et financières « injustes, sévères et unilatérales » à l’encontre du Venezuela et du Nicaragua.  Il a ajouté que les Nations Unies devaient « cesser d’exclure Taiwan d’une participation significative », notamment dans les organisations internationales telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« Une catastrophe écologique imminente est à craindre pour l’humanité si nous ne changeons pas de cap », en particulier pour les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays d’Afrique, a poursuivi M. Gonsalves.  Saint-Vincent-et-les Grenadines, qui prendra part à la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (COP26), « craint le pire », a-t-il souligné: « Nous ne vivrons peut-être pas pour trouver la réponse si l’on continue à faire comme d’habitude. »

Le Premier Ministre a ensuite cité par les autres « préoccupations urgentes » de la région caraïbe « la restructuration de la dette et une réforme de l’architecture financière mondiale ».  Pour Saint-Vincent-et-les Grenadines, le remplacement de certains critères « erronés » pour déterminer l’accès au financement pour le développement, tels que le PIB par habitant, qui devrait céder la place à un indice de vulnérabilité, est nécessaire pour que les « petites îles » puisse atteindre les objectifs de développement durable.  M. Gonsalves a également plaidé pour une politique de réparation de la part des nations européennes à l’égard du « génocide des autochtones et de l’esclavage des Africains » dont ces nations ont systématiquement profité et dont, par conséquent, « les pays des Caraïbes ont souffert d’un héritage de sous-développement »; mais également la nécessité urgente d’aider Haïti, membre de la CARICOM, qui est dans une situation périlleuse.

Enfin, le Premier Ministre a abordé la question de la réforme du Conseil de sécurité, en exigeant notamment « qu’un nouvel élan lui soit donné ».  « Le Conseil de sécurité est sous l’emprise des cinq membres permanents », a-t-il souligné, invitant à l’élargissant du nombre des membres permanents.  Saint-Vincent-et-les Grenadines achève un mandat de deux ans comme membre élu du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, et il a souhaité que l’impulsion donnée par son pays poursuivra, « en particulier en cette Décennie des Nations Unies pour les peuples d’ascendance africaine ».

M. ARIEL HENRY, Premier Ministre d’Haïti, a ouvert son intervention en remerciant à nouveau l’Assemblée générale pour l’hommage rendu, le 14 juillet dernier, à feu le Président Jovenel Moïse, assassiné une semaine plus tôt.  Dans un message vidéo préenregistré, il a réaffirmé sa détermination à tout mettre en œuvre pour trouver les auteurs, les complices et les commanditaires de ce « crime odieux », ajoutant qu’Haïti avait pour cela sollicité une entraide judiciaire.

M. Henry a ensuite salué le thème d’espoir retenu pour cette soixante-seizième session, avant d’affirmer que « seule la solidarité et la coopération entre les peuples » permettra de venir à bout de la pandémie de COVID-19, qui met tous les pays, dont le sien, à rude épreuve.  Dans le même esprit, le Chef du Gouvernement haïtien a souhaité qu’une solution durable soit apportée au « problème migratoire », invitant la communauté internationale à améliorer de manière urgente « les conditions d’existence dans les pays pourvoyeurs de réfugiés politiques ou économiques ».  Ces derniers jours, a-t-il relevé, « les images du traitement réservé à plusieurs de mes compatriotes à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ont choqué plus d’un ».  Sans contester le droit qu’a tout État souverain de contrôler l’entrée d’étrangers sur son territoire ou de renvoyer dans leur pays d’origine ceux qui y pénètrent illégalement, il a souhaité rappeler que nombre de pays « aujourd’hui prospères » ont été construits par des « vagues successives de migrants et de réfugiés ».  Les migrations continueront tant qu’il y aura sur notre planète des zones de prospérité, « tandis que la majeure partie de la population mondiale vit dans la précarité, parfois extrême, sans perspective d’une vie meilleure », a averti M. Henry.

Le Premier Ministre a également évoqué son action à la tête du Gouvernement, où il a accédé peu avant l’assassinat du Président Moïse.  Il a indiqué que sa priorité est de permettre au pays de retrouver un fonctionnement normal « alors que la quasi-totalité des institutions démocratiques n’existent plus ou sont totalement dysfonctionnelles ».  Se disant conscient que seul un dialogue avec les partis politiques et les acteurs organisés de la société civile peut conduire à un « consensus suffisant en vue d’assurer la stabilité sociopolitique », il a fait état de rencontres et de discussions avec tous les secteurs de la vie nationale, en vue de l’organisation d’élections générales crédibles, transparentes et inclusives « dans les meilleurs délais ».  Pour M. Henry, le nouvel « accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire » constitue une « étape importante » dans le processus de rétablissement de l’état de droit et des institutions démocratiques.  Il s’est toutefois déclaré prêt à poursuivre les discussions afin d’étendre le consensus et obtenir l’adhésion d’autres compatriotes à ce projet commun.

À la crise politique qui frappe Haïti s’ajoutent les conséquences de catastrophes naturelles à répétition, a poursuivi M. Henry, rappelant qu’après le séisme de 2010 et l’ouragan Mathew de 2016, un puissant tremblement de terre avait, le 14 août dernier, ravagé toute la presqu’île du sud du pays.  Cette catastrophe a fait au moins 2 207 morts, 344 personnes disparues et plus de 12 268 blessés, tandis que des milliers de maisons ont été détruites ou endommagées, ainsi que des hôpitaux, des écoles, des églises, des ponts et des routes, a précisé le Premier Ministre, qui a salué « l’élan spontané de solidarité » de la communauté internationale.  Au-delà des besoins humanitaires immédiats, il a appelé cette dernière à continuer d’accompagner Haïti dans le processus de reconstruction.  « Il nous faut reconstruire en mieux et de façon plus résiliente pour mieux résister aux aléas climatiques », a plaidé le Premier Ministre, pour qui il importe aussi de permettre une reprise de l’économie et d’attirer des investissements tant nationaux qu’étrangers.  « Notre population est jeune, elle a besoin d’emplois décents et de meilleures perspectives, a encore souligné M. Henry, qui a conclu sur la nécessité d’un multilatéralisme « fort et toujours renouvelé ».

M. ISMAIL SABRI YAAKOB, Premier Ministre de la Malaisie, a constaté qu’en dépit des engagements pris l’an dernier pour lutter collectivement contre la pandémie de COVID-19, « nous sommes loin de gagner la guerre contre ce virus mortel ».  Si la plupart des pays producteurs de vaccins ainsi que ceux qui ont les moyens financiers ont obtenu un « certain succès », la majorité de la population mondiale reste non vaccinée, a-t-il déploré dans une allocution préenregistrée, appelant la communauté internationale à s’engager dans une « diplomatie de la santé » plus efficace.  « Nous devons vraiment considérer la santé publique comme un bien public mondial plutôt que comme le domaine exclusif des nations individuelles », a plaidé le dirigeant, avant de dénoncer le fossé croissant creusé par la pandémie entre les « nantis et les démunis ».

En réponse à la crise actuelle, la Malaisie a élargi ses prestations de soins de santé, opéré des injections budgétaires pour sauver son économie et protégé les moyens de subsistance de sa population, a expliqué le Premier Ministre.  Elle a également lancé un plan de relance qui prévoit l’accélération des vaccinations et la réouverture de secteurs économiques clefs.  M. Yaakob s’est félicité que ces efforts aient été salués lors de l’examen national volontaire de son pays en juillet.

Évoquant ensuite la reconstruction postpandémie, le Premier Ministre a averti que les défis étaient encore plus grands pour les pays vulnérables aux catastrophes naturelles.  Consciente de cette réalité, la Malaisie a défini des plans ambitieux pour faciliter la transition vers un avenir plus durable, sobre en carbone et résilient aux changements climatiques, a-t-il expliqué, faisant notamment état de mesures d’économie circulaire et d’initiatives d’atténuation et d’adaptation.  Dans le même temps, il a jugé que les pays développés avaient la responsabilité de fournir des ressources financières et des transferts de technologie au monde en développement pour lui permettre d’entreprendre des actions durables.

Par ailleurs, après avoir réitéré l’attachement de son pays au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et son engagement à préserver la région de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) en tant que Zone de paix, de liberté et de neutralité en Asie du Sud-Est (ZOPFAN), M. Yaakob exhorté tous les États Membres à parler d’une seule voix sur la nécessité d’une cessation immédiate des hostilités dans toutes les parties du monde.  À cet égard, il a jugé la situation au Myanmar « très préoccupante » et a rappelé que la Malaisie accueille actuellement plus de 154 000 réfugiés de ce pays, dont plus de 66% appartiennent à la minorité ethnique rohingya.  Dans ce contexte, il a enjoint les autorités du Myanmar à autoriser la visite de l’Envoyé spécial de l’ASEAN et à l’assister dans son travail, tout en accélérant la mise en œuvre du « Consensus en cinq points », qui prévoit un arrêt des violences, un dialogue constructif entre les parties et la fourniture d’une aide humanitaire.

Avant de conclure, le Premier Ministre a réaffirmé le soutien et la solidarité indéfectibles de son pays au peuple palestinien qui continue de subir l’occupation israélienne.  Il a également souhaité que la famille mondiale s’unisse pour soutenir l’Afghanistan « en cette période difficile ».  Enfin, il a estimé que des réformes étaient nécessaires pour renforcer l’efficacité de l’ONU en tant qu’organisation multilatérale, lui apporter plus de transparence et renforcer sa crédibilité.

Pour M. PHANKHAM VIPHAVANH, Premier Ministre de la République démocratique populaire lao, sans coopération et assistance mutuelle au niveau politique ou technique, nous ne pourrons surmonter vraiment la crise sanitaire actuelle.  Le Premier Ministre a, dans une déclaration préenregistrée, exhorté la communauté internationale, en particulier les pays les plus avancés en sciences médicales, à fournir des efforts concertés dans la lutte contre la COVID-19, passant de la recherche et développement de vaccins et médicaments, à la coopération sur la recherche de l’origine du virus. 

Citant les conséquences de la pandémie qui ont remis en cause les progrès économiques réalisés dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social du pays (PNDES), M. Viphavanh a fait valoir les efforts déployés par le Gouvernement lao, tels que l’adoption de mesures intégrant les objectifs de développement durable dans le PNDES d’ici à cinq ans, le plan stratégique 2025 et la Vision 2030 des Nations Unies.  Il a ajouté qu’un effort a été fait pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul, avec l’ambition de sortir le pays du groupe des pays les moins avancés (PMA).  Le Premier Ministre a ensuite plaidé pour un appui et assistance continus de la communauté internationale au Gouvernement et au peuple lao.

Sur le plan régional, dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Premier Ministre s’est félicité d’avoir participé activement au maintien et la promotion de la paix et de la stabilité dans la région.  Il a ajouté que l’ASEAN attachait une grande importance à la coopération pour la prévention et riposte à la pandémie ainsi qu’à la reprise économique post-COVID-19, ce qui lui a permis de s’engager dans la réduction des inégalités de développement et de promouvoir la connectivité interrégionale.  L’un des événements marquants des prochains mois est l’inauguration du chemin de fer à grande vitesse Chine-Laos, prévue avant la fin de l’année, a-t-il annoncé.  Ce sera, a-t-il précisé, le tout premier chemin de fer de la République démocratique populaire lao.  « C’est l’ouverture d’une nouvelle ère », pour « transformer un pays enclavé en pays interconnecté » a-t-il ajouté.

Face aux changements climatiques, la République démocratique populaire lao a intégré les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris dans son PNDES et sa Stratégie nationale de croissance verte.  De 2000 à 2020, les émissions de gaz à effet de serre du pays ont été réduites de 34% par rapport aux émissions de référence, et l’objectif est désormais de réduire de 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.  À cet égard, M. Viphavanh a exhorté tous les pays du monde à revoir leurs efforts pour réaliser l’engagement de l’Accord de Paris, afin de prévenir et de minimiser la survenue de catastrophes naturelles et d’impacts dévastateurs sur notre planète.

Le Premier Ministre s’est en outre dit convaincu que le multilatéralisme, la résolution des conflits par des moyens pacifiques sous le drapeau de l’ONU, restent un mécanisme indispensable pour faire face à la crise mondiale.  Avant de conclure, il a réitéré la candidature de son pays à un siège au Conseil économique et social (ECOSOC) pour la période 2023-2025, en invitant tous les États Membres à la soutenir.

M. ABDALLA ADAM HAMDOK, Premier Ministre du Soudan, intervenant dans une allocution préenregistrée, s’est dit honoré de prendre la parole devant l’Assemblée générale deux ans après la révolution glorieuse de décembre 2019, qui a porté les aspirations du peuple soudanais: la liberté, la paix et la justice.

Les graves conséquences de la pandémie se font encore ressentir dans tous les aspects de la vie, notamment dans les pays pauvres qui ont des difficultés à assurer à leurs populations un accès au vaccin, a poursuivi le Premier Ministre.  Le seul moyen, pour lui, de réaliser le slogan « personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité » demeure la coopération internationale et l’action multilatérale.  C’est ce qui permettra de se relever de cette pandémie sur des bases qui respectent les cadres économiques internationaux convenus dont, notamment, le Programme pour le développement durable.  Il faudra en outre recourir à des méthodes innovantes qui promeuvent la durabilité environnementale, a ajouté M. Hamdok.  À cet égard, le Premier Ministre a réitéré son soutien et sa gratitude à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à son rôle efficace joué depuis le début de la pandémie, remerciant en outre tous les pays et organisations qui avaient soutenu son pays pendant la crise sanitaire.

Le Gouvernement de transition continue de mettre en œuvre ses politiques qui visent à asseoir la démocratie et l’état de droit et à promouvoir les droits humains tout en s’attaquant aux problèmes structurels chroniques de l’économie soudanaise, avec pour objectif de bâtir un Soudan sûr et stable, a expliqué M. Hamdok.  Le Premier Ministre a évoqué la mise en place d’un mécanisme national des droits de l’homme qui inclut toutes les parties concernées.

M. Hamdok a par ailleurs fait part de la détermination de son gouvernement à continuer d’œuvrer en faveur d’une amélioration de la situation sécuritaire au Darfour par la mise en œuvre de l’Accord de Djouba.

Depuis l’entrée en fonctions du Gouvernement de transition, nous avons adopté une politique étrangère basée sur les principes de respect mutuel et de coopération, une politique qui vise à servir les intérêts du Soudan et à faire valoir les valeurs de bon voisinage et de coopération régionale, a-t-il affirmé.  Le Soudan a ainsi levé les contraintes et obstacles qui entravaient l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones affectées par les conflits.

M. Hamdok a rappelé la question des réfugiés, stratégique pour le Soudan car elle a un impact direct sur la sécurité nationale.  Au regard de son emplacement géographique, le Soudan accueille un flux de réfugiés des pays voisins aux prises avec des difficultés politiques, économiques et sécuritaires, a rappelé le Premier Ministre.  Or, a-t-il fait valoir, les pays hôtes partagent leurs maigres ressources et ne reçoivent pas l’appui nécessaire.  C’est pourquoi il a appelé la communauté internationale à contribuer de façon efficace au développement de ces communautés.

Le Soudan d’après la révolution croit en l’importance des relations de bon voisinage, l’instauration de stabilité et la sécurité dans les pays voisins et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, a encore affirmé le Premier Ministre.  M. Hamdok a rappelé qu’en juin dernier, le Conseil de sécurité avait consacré sa deuxième réunion en un an à la question du Grand Barrage de la Renaissance, alors que l’Éthiopie avait annoncé au même moment une mesure unilatérale, à la suite de l’échec des négociations entre les pays concernés, et ce, malgré les efforts déployés par la présidence de l’Union africaine.  Il a réitéré « notre rejet de toute mesure unilatérale » et réaffirmé la nécessité de parvenir à un accord contraignant concernant la mise en eau et l’opérationnalisation du barrage, afin d’éviter des dégâts potentiels qui, a-t-il dit, menaceraient les moyens de subsistance de la moitié de la population soudanaise.

Dans un message vidéo préenregistré, M. SAMDECH AKKA MOHA SENA PADEI TECHO HUN SEN, Premier Ministre du Cambodge, a déclaré que la COVID-19 et ses variants constituaient l’évènement le plus perturbateur de l’histoire moderne.  Il a rappelé que la campagne vaccinale du Cambodge avait commencé en février 2021 et ajouté qu’environ 80% de l’ensemble de la population devrait être vaccinée d’ici au mois de novembre.

Notant que le monde affronte une pléthore d’autres défis, notamment les guerres technologiques et commerciales, les conflits armés, le terrorisme et les changements climatiques, M. Hun Sen a souligné que l’imposition par la force de systèmes de gouvernement différents n’apportait pas de solution.  Le Cambodge, qui a connu la pire des tragédies, en est la parfaite illustration, a-t-il ajouté, avant de déplorer que ces mêmes politiques se répètent.  Il a appelé notamment à tirer les enseignements des événements survenus récemment en Afghanistan.  Il y a un grand mérite à respecter les souhaits de chaque nation et le droit à l’autodétermination de leur peuple, a-t-il souligné.  Le Premier Ministre a ensuite insisté sur l’importance de renforcer le multilatéralisme et appelé à la levée des sanctions unilatérales et des mesures économiques coercitives.

M. Hun Sen a par ailleurs estimé que le treizième Sommet de la Réunion Asie-Europe (ASEM), qui sera accueilli par le Cambodge en novembre, doit être l’occasion de souligner que le multilatéralisme accorde la priorité aux convergences, que ce soit pour lutter contre la COVID-19, faire face aux changements climatiques ou en ce qui concerne les propositions de réformes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

Après avoir indiqué que son pays avait fourni, depuis 2006, plus de 7 500 Casques bleus ou policiers aux missions de maintien de la paix de l’ONU, M. Hun Sen a appelé l’ONU à se montrer plus réactive.  Il l’a notamment engagée à privilégier une approche plus démocratique, inclusive et représentative, et a jugé nécessaire de revigorer la relation entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et le Secrétariat.  Il a aussi réaffirmé l’appui de son gouvernement à la réforme du Conseil de sécurité afin d’y augmenter la représentation des pays en développement.

Le Premier Ministre a également fait savoir que, lorsqu’il présiderait l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) l’an prochain, le Cambodge mettrait l’accent sur la protection des travailleurs migrants, un programme de développement plus vert et plus inclusif, ainsi que sur la transformation numérique des microentreprises, petites et moyennes entreprises et l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes.  Il a également appelé à renforcer le multilatéralisme afin de surmonter la crise de la COVID-19, et faire avancer la paix, le développement durable et la prospérité pour tous.

Dans une déclaration préenregistrée, M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre des Fidji, a comparé le virus de la COVID-19 à « un feu de brousse, dont les inégalités attisent les flammes », dressant un parallèle avec les catastrophes naturelles ayant ravagé plusieurs points du globe depuis le début de l’année: « Les inondations, les vagues de chaleur, les incendies et les cyclones liés au climat ont tué des centaines de personnes et infligé des dommages économiques insoutenables.  Nous, les humains, en sommes la cause, mais nous refusons d’en devenir le remède. »

Le dirigeant fidjien a déploré les inégalités d’accès aux vaccins entre pays.  Il a dit voir un monde confronté à deux pandémies distinctes: l’une s’achevant pour les pays riches, l’autre s’aggravant pour la plupart des pays en développement.  Ce fossé grandissant « se mesure en vies perdues et en années de progrès économique anéanties », a-t-il déclaré.  Dans les pays du Sud, les promesses de développement durable s’effilochent, des centaines de millions d’emplois ont disparu: « les blessures de cette crise nous paralyseront pendant des années si elles ne sont pas traitées », a prévenu M. Bainimarama.

L’expérience des Fidji montre comment une reprise équitable démarre en « piquant des bras, sans relâche », a poursuivi le Premier Ministre.  Plus de 98% des adultes des 110 îles habitées de l’archipel ont reçu une dose de vaccin ; plus de 67% d’entre eux sont complètement vaccinés, a-t-il précisé, en remerciant l’Inde, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis pour leur aide.  La mission du Gouvernement fidjien consiste maintenant à récupérer les quelque 100 000 emplois perdus à cause de la pandémie et à compenser les 50% de perte en recettes publiques.  « Bientôt, les Fidji rouvriront leurs portes au tourisme et aux affaires régionales et internationales.  Nous chercherons à accélérer les investissements, la numérisation et la modernisation de l’économie fidjienne », a affirmé M. Bainimarama.

Pourtant, a averti le Premier Ministre, la victoire des Fidji sur le virus sera de courte durée si la communauté mondiale ne parvient pas à augmenter le rythme des vaccinations partout dans le monde.  M. Bainimarama s’est dit consterné que les pays les plus riches envisagent déjà d’administrer des troisièmes doses ou des rappels à leurs ressortissants alors que des millions de personnes dans les pays en développement -y compris les soignants en première ligne- n’ont pas encore eu accès à une seule dose.  « Le nationalisme en matière de vaccins doit cesser », s’est-il indigné.  Un nationalisme que le G7, le G20 et les institutions financières multilatérales n’ont pas réussi à entraver.  Dès lors, a-t-il ajouté, « seules les Nations Unies peuvent combler ce manque de leadership ».

M. Bainimarama a rappelé que, malgré tous les discours sur la sauvegarde de la planète, la Terre était sur la voie d’un réchauffement de 2,7 degrés Celsius, ce qui entraînerait la perte de nations entières de faible altitude dans le Pacifique, ainsi que d’énormes parties du littoral mondial.  Cette situation augure de conflits liés au climat, de migrations massives, de l’effondrement des systèmes alimentaires et des écosystèmes.  « C’est effroyable.  C’est inimaginable.  Mais c’est la direction prise », a-t-il prévenu, rappelant que, depuis mars 2020, les Fidji avaient subi trois cyclones, dont deux ont approché la catégorie 5.

Les Fidji utilisent tous les outils fiscaux à leur disposition pour faire preuve de résilience, ainsi que pour réduire leur bilan carbone.  Mais « les Fidji ne peuvent enrayer les changements climatiques à elles seules », a fait observer le Premier Ministre.  Aujourd’hui, les petits États insulaires en développement (PEID) « n’ont accès qu’à moins de 2% du financement disponible pour le climat », a-t-il dénoncé.  Pour construire des îles Fidji véritablement résilientes, il a réclamé l’accès à des subventions ciblées à déploiement rapide, à des financements concessionnels à long terme, ainsi qu’à des outils et instruments financiers mis en place dans le cadre de partenariats public-privé. 

S’agissant de la prochaine COP26, les Fidji ont estimé que les dirigeants n’ayant pas le courage de dévoiler des engagements concrets et drastiques « ne devraient pas prendre la peine de réserver un vol pour Glasgow ».  Les pays du Nord de la planète doivent verser 100 milliards de dollars par an pour financer la lutte contre les changements climatiques, et s’entendre pour porter leurs engagements financiers à au moins 750 milliards de dollars par an à partir de 2025, a demandé M. Bainimarama.  Il a jugé « criminel » que les petits États insulaires en développement vulnérables du Pacifique n’aient accès qu’à une infime partie du financement climatique actuellement disponible, pour se protéger d’une crise existentielle qu’ils n’ont pas provoquée. 

M. LOTAY TSHERING, Premier Ministre du Bhoutan, a, dans un message vidéo préenregistré, déclaré que le fait que son pays s’apprête à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) témoignait de ce que les efforts entrepris avaient porté leurs fruits.  Remerciant l’ONU et l’Inde pour leur soutien inconditionnel pendant toutes ces années, M. Tshering a promis de continuer à travailler en étroite collaboration avec tous les partenaires du pays.  Après avoir raconté l’histoire des cinq dernières décennies du Bhoutan, y compris la création de « l’indice du bonheur national brut », le Premier Ministre a estimé qu’on pourrait tirer de nombreuses leçons de la pandémie de COVID-19, que ce soit au niveau national ou mondial.

Cette pandémie a révélé les faiblesses et les potentiels de nombreuses nations et sociétés, a estimé M. Tshering, pour qui la leçon à retenir est la nécessité d’être préparé avec un système plus résilient pour l’avenir.  La nomenclature du SRAS-CoV-2 et de la COVID-19 indique clairement qu’il y aura des éclosions successives de maladies infectieuses, a-t-il averti.  La question est simplement « quand? »  Nul ne sait où le SARS-CoV-3 est en train d’incuber, a ajouté le Premier Ministre, pour qui l’objectif de reconstruire en mieux ne peut donc jamais être le bon si nous ne mettons pas l’accent sur la santé et des soins de santé de qualité facilement accessibles et abordables pour tous.  Nous devons également coordonner les plans d’action pour faire face à la pénurie alimentaire actuelle et les moyens de subsistance à long terme, a-t-il suggéré.

Le Bhoutan continue de maintenir des normes juridiques élevées pour sauvegarder son patrimoine naturel, a par ailleurs déclaré le Premier Ministre.  Il a rappelé qu’un chapitre de la Constitution du pays était consacré à l’environnement et qu’il imposait une couverture forestière de 60% du territoire et l’obligation de transmission entre les générations des ressources naturelles.  La moitié du pays est constituée d’aires protégées.  Afin de préserver la santé des aires protégées et les moyens de subsistance des personnes qui y vivent, une charte royale a été émise pour un mécanisme de financement innovant appelé « Bhutan for Life ». 

M. Tshering a par ailleurs affirmé que malgré son caractère de petit pays en développement, le Bhoutan avait toujours cru en la paix et l’harmonie mondiales.  Rappelant que le Bhoutan avait rejoint la communauté des États contributeurs aux opérations de paix en 2014, il a annoncé la création prochaine d’une force de réaction rapide nationale et a remercié l’ONU pour la confiance qu’elle accorde à son pays. 

Dans une déclaration préenregistrée, M. PRAYUT CHAN-O-CHA, Premier Ministre du Royaume de Thaïlande, a encouragé la communauté internationale à traduire la crise de la pandémie de COVID-19 en opportunité, notamment pour réformer la coopération multilatérale et en faire un moteur du changement.  « Cela exige une réaffirmation de la foi dans le multilatéralisme puisqu’aucune capacité nationale, aussi importante soit-elle, ne peut à elle seule suffire à effectuer un changement », a insisté le Premier Ministre.  Après avoir mis l’accent sur l’opportunité de promouvoir la couverture sanitaire universelle (CSU) et le renforcement de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il a encouragé la communauté internationale à utiliser les principes de Bangkok, qui fournissent des orientations sur les aspects sanitaires du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. 

Dans le domaine de la lutte contre les effets des changements climatiques, M. Chan-O-Cha a cité un plan énergétique national pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2065-2070 et l’objectif d’augmenter la proportion d’énergies renouvelables à 50% de la production d’électricité.  Il a exhorté la communauté mondiale à prendre des mesures collectives pour garantir des résultats constructifs et concrets à la COP26. 

Concernant le financement du développement, le Premier Ministre a dit l’importance de mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba pour stimuler la reprise économique dans les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.  La Thaïlande, en tant que coordonnatrice de l’ASEAN pour la coopération pour le développement durable, s’est engagée à promouvoir les complémentarités entre la vision communautaire de l’ASEAN 2025 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 afin de stimuler la reprise après la pandémie de COVID-19, ainsi que de contribuer à l’immunité mondiale contre les défis futurs, a expliqué M. Chan-O-Cha.

Faisant part de la fierté de son pays d’accueillir plus de 40 agences de l’ONU, le Premier Ministre a mis l’accent sur le projet de mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie de la Commission économique et sociale de l’ONU (ESCAP) pour l’Asie et le Pacifique.  Il a ajouté que la Thaïlande, en tant que centre régional de coopération internationale et de formation, accordait une grande importance à la coopération et l’assistance au développement par le biais de la coopération Sud-Sud et triangulaire.  Il a expliqué que la Thaïlande, en collaboration avec l’ESCAP et le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, coorganiserait l’Exposition mondiale sur le développement Sud-Sud à Bangkok en 2022, et serait l’hôte de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).  La Thaïlande, a-t-il précisé, appuiera son action sur trois priorités: faciliter le commerce et l’investissement; relancer la connectivité régionale, en particulier dans l’industrie du voyage et du tourisme; et promouvoir une croissance durable et inclusive.  Le Premier Ministre a conclu en expliquant que ces priorités soulignaient l’engagement de la Thaïlande à promouvoir la coopération multilatérale pour assurer un développement équilibré dans le monde post-COVID-19.

M. BOB LOUGHMAN, Premier Ministre de la République de Vanuatu, a, dans un message vidéo préenregistré, insisté sur l’importance de la solidarité mondiale et de la coopération internationale concertée en expliquant que, pour les petits États insulaires en développement comme le sien, les menaces les plus pressantes étaient celles des changements climatiques, de la gestion des océans, sans oublier la pandémie de COVID-19.  Par conséquent, il faut des mesures globales efficaces aux niveaux mondial, régional et national et un soutien durable pour retrouver l’élan de la coopération internationale nécessaire pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, tout en construisant des économies et des sociétés résilientes.  Les dirigeants du Pacifique, lors de la récente réunion du cinquante et unième Forum des îles du Pacifique, ont également reconnu ces défis et appelé les dirigeants à opter pour la voie du dialogue Pacifique pour aborder ces défis, a-t-il rappelé.

À Vanuatu, qui est sorti de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) en décembre 2020, le défi de la pandémie a été aggravé par une catastrophe naturelle, le cyclone Harold, en avril 2020, qui a eu des effets néfastes sur l’économie, la société et les communautés à un niveau sans précédent, a expliqué M. Loughman.  Pour le Premier Ministre, le chemin du relèvement sera difficile si la pandémie n’est pas bientôt contenue, même si le Vanuatu s’en est plutôt bien sorti grâce à une fermeture rapide de ses frontières internationales qui lui a permis de gagner un peu de temps pour préparer son système de santé.  Malheureusement, ces mesures de confinement ont paralysé l’économie.  Ainsi, concrètement pour Vanuatu, la fermeture rapide des frontières internationales en mars 2020 s’est traduite par la transition d’une menace sanitaire à une urgence économique.  De nombreuses entreprises, en particulier celles qui dépendent du tourisme, ont cessé leur activité.  Plus de 8 000 emplois formels ont été menacés ainsi que les moyens de subsistance de dizaines de milliers de personnes dans le secteur informel. 

M. Loughman a expliqué que son gouvernement avait élaboré une stratégie nationale de relance qui vise à soutenir les collectivités affectées par le cyclone Harold et par la COVID-19.  Cette stratégie répond aux enjeux sociaux, économiques et aux impacts environnementaux de la catastrophe.  Elle rétablit et renforce la fonction publique pour diriger et mettre en œuvre efficacement la relève dans les domaines de la santé et de l’éducation et veille à la modernisation des infrastructures et au renforcement des services environnementaux et à la résilience.  Le Premier Ministre a remercié à cette occasion les partenaires de développement pour leur soutien grâce auquel un plan de relance a été mis en place afin de sauver les emplois, prendre en charge les frais de scolarité, offrir des avantages fiscaux et stabiliser l’économie, entre autres.  Mais, à ce jour, seulement 10% de la population est vaccinée et l’accès aux vaccins reste un défi de taille pour le Gouvernement, a fait observer le Premier Ministre.

En tant que pays qui vient de sortir de la catégorie des PMA, le Premier Ministre a estimé qu’il fallait que la communauté internationale renforce et étende son soutien à ce groupe de pays.  C’est particulièrement important aujourd’hui, étant donné les impacts de la pandémie de COVID-19 et l’impératif de renforcer leur résilience climatique en vue d’assurer une transition en douceur, a-t-il conclu. 

M. PHILIP EDWARD DAVIS, Premier Ministre et Ministre des finances, Commonwealth des Bahamas, a rappelé que la collaboration mondiale était essentielle pour mettre fin à la pandémie de COVID-19.  Dans un monde interconnecté, « nous serons en sécurité que lorsque tous les pays, y compris le mien, seront protégés », a-t-il déclaré.  Cela nécessite une distribution équitable des vaccins notamment aux petits États insulaires en développement, (PEID) qui ne sont pas des fabricants, a-t-il observé, ajoutant que « stocker ces vaccins pour soi-même est une honte ».

M. Davis a ensuite salué les dons des États-Unis, de l’Inde, de la Chine, d’Antigua-et-Barbuda et de la Dominique, ainsi que le soutien continu des partenaires incluant le Mécanisme COVAX.  Le Premier Ministre a néanmoins estimé que ces efforts n’étaient « toujours pas suffisants ».  En effet, la demande de vaccins a considérablement dépassé l’offre aux Bahamas et, selon lui, il est essentiel qu’en plus des vaccins, des médicaments et des soins sûrs soient fabriqués et accessibles à tous.

M. Davis a rappelé que, bien avant que la COVID-19 ne ferme les frontières du pays, les Bahamas avaient connu des ouragans majeurs en 2015, 2016, 2017 et en septembre 2019 avec l’ouragan Dorian, la plus grande tempête de l’histoire de l’Atlantique.  Les petits États insulaires en développement comme les Bahamas ne peuvent survivre à cette « nouvelle normalité », a-t-il insisté.  Aux côtés des pays de la CARICOM, il a exhorté un « changement radical » et rappelé au monde que les plus durement touchés par l’impact des changements climatiques ne sont pas les plus responsables.  « Nos pays portent de manière disproportionnée le fardeau du piège de la reprise, dans lequel nous tentons de reconstruire à coups de milliards, des milliards que nous n’avons jamais eus, même avant la COVID », s’est-il indigné.

Rappelant que les Bahamas participeraient à la prochaine Conférence de Glasgow des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), M. Davis a appelé à plus d’engagement en matière de financement et d’investissement de l’action climatique.  La priorité, selon lui, tient dans des solutions de financement et d’endettement plus innovantes.  Il s’est en outre félicité que les Bahamas soient à la pointe en matière de préservation des zones humides.  Il a rappelé en passant que son pays cherchait à se faire réélire à l’Organisation maritime internationale (OMI).

Il convient de noter que le montant de la dette mondiale de financement du développement pour atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 était estimé en 2019 à 2 500 milliards de dollars et ne fait qu’augmenter, a déclaré M. Davis.  Le Premier Ministre a réitéré son appel à l’institutionnalisation d’un indice de vulnérabilité dans les processus décisionnels des institutions financières internationales et de la communauté internationale des donateurs.  Il a précisé, que les services financiers constituaient une composante cruciale de l’économie des Bahamas.  À cet égard, il a rappelé le rôle indispensable des Nations Unies pour assurer une plus grande surveillance de la lutte contre le blanchiment d’argent, une meilleure réduction des risques et un renforcement de la coopération fiscale internationale.

M. POHIVA TU’I’ONETOA, Premier Ministre des Tonga, a affirmé, dans une allocution préenregistrée, que son pays, bien qu’exempt de COVID-19, n’avait pas été épargné par les conséquences socioéconomiques qui en découlent, aggravées par la situation économique déjà catastrophique à laquelle sont confrontés de nombreux petits États insulaires en développement (PEID).

Le Royaume a eu la chance d’être le troisième pays du Pacifique à recevoir les doses de vaccin COVID-19 en mars 2021 grâce au Mécanisme COVAX, a expliqué le Premier Ministre, ajoutant qu’à ce jour, environ un tiers de la population avait été vacciné et que le pays avait pour objectif de vacciner jusqu’à 70% de sa population d’ici à la fin 2022.  En conséquence, les Tonga se joignent à d'autres pays pour demander un accès rapide et équitable aux vaccins contre la COVID-19, tout en soutenant l’idée d’une une dérogation aux Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour lesdits vaccins.

Les Tonga soutiennent le renforcement des efforts régionaux et mondiaux de planification précoce des pandémies et des catastrophes et de renforcement de la résilience.  À cet égard, le Premier Ministre a exprimé sa gratitude à tous les partenaires de développement de son pays, État ou organisations internationales, pour leur aide financière et humanitaire par le biais du Mécanisme COVAX. 

La plus grande menace pour les Tonga et pour le Pacifique reste les changements climatiques, a déclaré M. Tu’I’Onetoa.  Le Premier Ministre a rappelé que le World Risk Report 2017 avait classé les Tonga au deuxième rang des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles telles que les cyclones, les inondations et l’élévation du niveau de la mer. 

Bien que les Tonga contribuent à une quantité négligeable des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nous sommes néanmoins ambitieux dans le soutien de l’objectif de limiter le réchauffement climatique par la soumission de notre deuxième contribution déterminée au niveau national (NDC) en 2020, conformément au calendrier convenu dans le cadre de l’Accord de Paris, a ensuite expliqué le Premier Ministre.  Les Tonga ont également lancé le plan directeur d’efficacité énergétique des Tonga (TEEMP pour 2020 -2030) et le certificat national sur l’énergie durable (NCSE), mesures qui témoignent clairement de la volonté du pays d’atteindre un avenir énergétique durable tout en atténuant les effets des changements climatiques.

M. Tu’I’Onetoa a également rappelé que son pays avait coprésidé avec Monaco, en juin dernier, la vingt et unième réunion du Processus consultatif officieux ouvert à tous sur les océans et le droit de la mer (ICP21), dont les discussions ont porté sur l’élévation du niveau de la mer et ses impacts.  Il a rappelé la nécessité de prendre des mesures accélérées pour ralentir le rythme de l’élévation du niveau des mers.  À cet égard, les États membres du Forum des îles du Pacifique continuent de noter avec une grande inquiétude la menace que représente l’élévation du niveau de la mer et s’engagent à veiller à ce que les zones maritimes des États membres soient délimitées, conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.

Rappelant que l’utilisation durable des ressources océaniques et la préservation de la santé des écosystèmes océaniques sont essentielles pour les pays comme le sien et leur population, le Premier Ministre des Tonga a appelé à des mesures urgentes pour contribuer à cet effort d’inversion de la tendance au déclin qui touche l’océan, « notre fournisseur traditionnel » et assurer des moyens de subsistance durables tout en respectant le cadre juridique défini la Convention sur le droit de la mer.

M. SERGEY V. LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a déclaré que la coopération au sein de l’ONU est particulièrement pertinente maintenant que le nombre des problèmes internationaux augmente, les menaces transfrontalières se multiplient et de nombreuses tensions ont un réel potentiel de déstabiliser des régions.  Le Ministre a dénoncé la tendance à privilégier « le droit à la force » au lieu de « la force du droit ».  Entre les grandes puissances, il n’y a aucun consensus sur les principes de l’ordre international.

Le Ministre a critiqué les tentatives persistantes de diminuer le rôle de l’ONU dans le règlement des problèmes actuels, de la pousser sur le côté ou d’en faire un instrument au service des intérêts égoïstes d’une poignée de pays.  Ces tentatives s’inscrivent clairement dans le prétendu concept d’« un ordre fondé sur des règles » que l’Occident ne cesse de mettre en avant dans ses discours politiques par opposition au droit international.  La Charte est certes une série de règles mais, a fait observer le Ministre, elles ont été acceptées par tous les pays du monde.  En conséquence, toute nouvelle règle régissant les relations internationales doit être agréée par les plateformes internationales et surtout par l’ONU.  Quand elles sont établies derrière des portes closes, elles ne peuvent pas, a martelé le Ministre, prétendre à une légitimité globale.

Par cette façon de faire, l’Occident veut tout simplement exclure ce qui ont d’autres points de vue du processus mondial de prise de décision.  L’Allemagne et la France viennent d’annoncer la création de l’« Alliance du multilatéralisme », alors qu’il n’est rien de plus multilatérale que l’ONU.  Berlin et Paris semblent donc penser qu’il y a trop de « conservateurs » au sein de l’Organisation, qui combattent les efforts des « avant-gardistes ».  Ils proclament d’ailleurs que l’Union européenne est l’emblème même d’un « multilatéralisme effectif ».  Dans la même veine, le Ministre a critiqué l’idée de l’Administration américaine de convoquer un « Sommet de la démocratie », laquelle idée, s’inscrit, a fait remarquer le Ministre, dans l’esprit de la guerre froide puisqu’il s’agit d’une nouvelle croisade contre les dissidents.  Ce « Sommet » constituera un autre pas vers la division de la communauté internationale, c’est à dire, « eux et nous ».

L’ordre fondé sur des règles souffre des deux poids, deux mesures, a poursuivi le Ministre.  Quand il sert les intérêts de l’Occident, le droit à l’autodétermination devient « absolu », comme en témoigne la situation au Kosovo ou aux Îles Malvinas.  Mais quand l’exercice de ce droit va à l’encontre de ses intérêts, comme en Crimée, l’Occident recourt à des sanctions.  L’ordre fondé sur des règles est également invoqué pour Cuba, le Venezuela ou le Nicaragua.  Privilégier cet ordre au détriment du respect inconditionnel du droit international peut nous ramener à l’époque des blocs mais cette fois, le bloc de l’Occident et celui du reste du monde.  Réjouissons-nous, a dit le Ministre, que plusieurs médias dans le monde aient justement perçu dans la vente des sous-marins à l’Australie par les États-Unis une riposte aux discussions sur l’« autonomie stratégique » de l’Europe, après le retrait « hâtif » des troupes américaines d’Afghanistan.

Face aux conflits mondiaux, a poursuivi le Ministre, le monde a besoin d’unité plutôt que de division.  L’ONU et son Conseil de sécurité doivent donc s’adapter à la réalité d’un ordre mondial polycentrique et accroître la représentation de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine.  Le Ministre a rappelé la proposition de son président de convoquer un sommet des cinq membres permanents du Conseil sur les questions de stabilité mondiale.  En attendant, il a rappelé l’accord de principe sur un dialogue russo-américain sur le contrôle des armes.  Mais il faut également des approches « responsables » dans d’autres domaines de la stabilité stratégique.  Il a dit attendre depuis longtemps la réponse des États membres de l’OTAN à l’engagement russe de ne pas déployer de missiles dans les régions où les États n’en déploieraient pas.

Le Ministre a ensuite attiré l’attention sur la menace que constitue la militarisation d’Internet et la course au « cyberarmement ».  Il a une nouvelle fois plaidé pour une plateforme de l’ONU chargée de la sécurité de l’information pour avancer vers un comportement et une utilisation « responsables » des nouvelles technologies et vers une convention sur la lutte contre la cybercriminalité.  S’agissant de l’espace extra-atmosphérique, le Ministre a affirmé que le projet de traité que son pays a élaboré avec la Chine est toujours sur la table.

Vingt ans après les horribles attaques terroristes à New York, a-t-il poursuivi, le Président Vladimir V. Poutin n’a cessé d’appeler à une coalition antiterroriste sans deux poids, deux mesures.  Nous attendons, a-t-il ajouté, la réponse à notre initiative sur l’élaboration d’une convention sur la lutte contre le terrorisme chimique et biologique.

S’attardant sur la situation en Afghanistan, le Ministre a vanté le travail de la « Troïka élargie » et du Format de Moscou.  Il a aussi cité le Processus d’Astana pour la Syrie et les efforts de son pays pour accélérer les réformes politiques en Libye.  Le Ministre a également milité pour la relance de négociations directes entre les Israéliens et les Palestiniens, grâce à un Quatuor redynamisé qui travaillerait en coordination avec la Ligue des États arabes.  Quant à la normalisation des relations entre l’Iran et ses voisins arabes, le Ministre a dit attendre la reprise de la pleine mise en œuvre du Plan d’action global commun.  Il faut une approche holistique, a-t-il ajouté, et c’est le sens du Concept russe actualisé sur la sécurité collective dans le golfe Persique.  Le Ministre a aussi souhaité le plein succès de la Conférence mondiale sur le dialogue interculturel et interconfessionnel prévue à Saint Petersburg, du 16 au 18 mai 2022.

Soulignant l’importance des dimensions humanitaire, socioéconomique et environnementale du travail de l’ONU, le Ministre a mis en garde contre la tentation de les transformer elles aussi en un champ « de jeux politiques et de concurrence déloyale ».  Nous sommes tous sur le même bateau, a conclu le Ministre.  Nous sommes tous différents mais ces différences ne sauraient nous empêcher de travailler pour le bien de nos nations et de l’humanité tout entière, a souligné le Ministre, en proposant le hashtag #UNCharterIsOurRules.

Mme FIAME NAOMI MATAAFA, Première Ministre du Samoa, a dit, dans une déclaration préenregistrée, qu’en ces temps incertains, les dirigeants du monde doivent rester ensemble et travailler à un avenir juste, pacifique et durable pour nos peuples et la planète.  Il n’est de plus grand défi, a-t-elle souligné, que les changements climatiques.  Les solutions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre doivent être assorties de mesures de financement et de transfert de technologie en faveur des pays les plus exposés.  La priorité de mon gouvernement, a poursuivi la Première Ministre, est de préserver la santé des océans et la biodiversité.  Les objectifs de protection marine sont alignés avec la campagne « Blue Leaders 30x30 » appelant à faire de 30% des océans du monde des zones protégées d’ici à 2030.  La sécurisation des zones maritimes et des droits associés est d’une importance fondamentale pour la région du Pacifique, a souligné la dirigeante.

Sur le front politique, elle a regretté l’interprétation qu’on fait certains des événements survenus cette année après les élections de 2021 et de la crise constitutionnelle qui a suivi.  Pour nous, a affirmé la Première Ministre, c’était le passage obligé du parcours vers une démocratie mature.  Les évènements ont certes mis à l’épreuve tous les piliers de la société, à savoir la foi, la culture et l’état de droit.  Mais le fait que je sois ici à la tribune témoigne de la survie de l’état de droit, a martelé la Première Ministre.  Aujourd’hui, la situation au Samoa est calme et même sans cas de COVID-19.  Le nouveau Gouvernement restera attaché à l’état de droit et aux droits de l’homme, en particulier ceux des groupes vulnérables.

Le Samoa, a encore dit la Première Ministre, se soumettra à son troisième examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, au mois de novembre prochain.  Nous maintenons que nos valeurs chrétiennes, notre culture unique et nos traditions complètent les droits de l’homme et les libertés fondamentales, a souligné la Première Ministre.  Elle n’a pas manqué, avant de conclure, d’insister sur les engagements pris en vertu des Orientations de Samoa.  Nous demandons instamment que les questions en suspens soient réglées d’urgence, compte tenu de la date butoir qui approche à grands pas, a-t-elle dit.

Dans un message vidéo préenregistré, M. KAUSEA NATANO, Premier Ministre de Tuvalu, a estimé qu’il ne serait possible de construire des économies résilientes et durables sans tenir compte des besoins de la planète et de la protection des droits humains.  Il a souligné que Tuvalu était extrêmement vulnérable aux effets des changements climatiques, le pays se situant à pas plus de deux mètres au-dessus du niveau de la mer.  « Pendant combien de temps encore nos îles pourront-elles soutenir nos moyens d’existence?  Y a-t-il même un futur pour nous sur nos îles?  Si Tuvalu se retrouve submergé, est-ce que le pays restera un État Membre de l’ONU? » s’est interrogé M. Natano. 

Ce sont des questions morales et politiques valables mais difficiles auxquelles nous continuons à être confrontés, a noté le Premier Ministre.  Tant que nous n’aurons pas la réponse, le développement durable sera un vœu pieux et un objectif à court terme en sursis, et non une réalité que nous pouvons accomplir, a-t-il asséné.  M. Natano a cependant déclaré que tout espoir n’était pas perdu.   « Nous nous adapterons », a-t-il indiqué, demandant à la communauté internationale des solutions pour protéger les droits des peuples affectés par les effets des changements climatiques.  Nous avons déjà continué à renforcer l’adaptation aux changements climatiques et à l’élévation du niveau de la mer grâce à la construction de systèmes de protection des côtes et à l’adoption de nouveaux systèmes agricoles, a notamment précisé le Premier Ministre. 

Le coût des reconstructions après chaque cyclone tropical et de l’adaptation à l’élévation du niveau de la mer laisse peu de place à des investissements pour les objectifs de développement durable, a ensuite déploré M. Natano, qui a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes des changements climatiques.  À l’approche de la COP26, le Premier Ministre a appelé les pays développés et les grandes économies à faire preuve de leadership.  Il a également demandé le respect des promesses financières faites lors de l’Accord de Paris.  La COP26 sera une COP décisive, a-t-il prévenu. 

L’ONU a mis en place des systèmes afin de guider nos efforts pour « reconstruire en mieux », a relevé le Premier Ministre, citant notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Mais, a-t-il ajouté, nous avons besoin d’une volonté politique forte.  M. Natano a ensuite jugé vital une revitalisation des Nations Unies.  Soulignant que la pandémie de COVID-19 avait montré la vulnérabilité de nos systèmes de sécurité alimentaire, M. Natano a affirmé qu’il était primordial de garder les océans propres et durables pour les générations à venir.  Nous attendons avec impatience la mise en place des résultats du Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires, a-t-il ajouté. 

Évoquant les questions internationales, M. Natano a jugé regrettable « l’injustice persistante » qui consiste à interdire aux Taiwanais l’accès aux locaux de l’ONU pour des visites et des entretiens.  Le Premier Ministre a également dénoncé le fait que des journalistes et médias de Taiwan n’aient pu obtenir d’accréditations pour couvrir des réunions de l’ONU.  Il a jugé alarmant que l’espace de la société civile au sein de l’ONU et la liberté de la presse soient ainsi restreints.  De même, M. Natano a critiqué le fardeau économique du long embargo économique unilatéral contre Cuba.  Le maintien de ces mesures a empêché Cuba de recevoir l’assistance internationale dont elle a besoin pour se reconstruire après la pandémie de COVID-19. 

Réaffirmant son attachement au multilatéralisme, M. Natano a enfin lancé un appel aux États Membres pour s’unir dans la lutte contre les changements climatiques.  C’est en travaillant ensemble que nous pourrons construire un avenir durable pour la planète Terre, a-t-il conclu. 

M. GASTON A. BROWNE, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, s’est dit choqué, dans une allocution préenregistrée, par la faible coopération internationale face à la pandémie de COVID-19, en jugeant « injuste » que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soit devenue « le bouc émissaire » pour une situation qui doit être imputée aux grandes puissances qui contrôlent les systèmes de santé internationaux.  Le financement international pour stopper la propagation de la COVID-19 et atténuer son impact sur la santé et l’économie est tout simplement « insuffisant », a martelé M. Browne.  La pandémie, a-t-il rappelé, continue de tuer et de ruiner les économies chaque minute de chaque jour.  Le Premier Ministre a tout de même félicité le Président américain, Joe Biden, pour avoir organisé cette semaine un Sommet mondial sur la COVID-19, et a salué la contribution de 250 millions de dollars faite par les États-Unis au fonds de la Banque mondiale pour contrer les menaces liées aux futures pandémies.

À cause de la COVID-19, a poursuivi le Premier Ministre, les petits États insulaires en développement, y compris ceux de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont vu leur PIB chuter de 20%.  « Cessons d’agir comme si la pandémie était derrière nous », s’est-il emporté.  Plus le virus circulera parmi les milliards de personnes non vaccinées, plus sera élevé le risque qu’il ne développe des variants encore plus dangereux et plus meurtriers.  Il est tout simplement « absurde » de se vanter des taux élevés de vaccination dans les pays riches si les pays pauvres n’ont pas accès aux vaccins.  Aucun de nous ne sera protégé tant que nous ne le serons pas tous, a prévenu le Premier Ministre.

Alors que l’objectif est de vacciner 70% de la population mondiale d’ici à septembre 2022, il n’a pu que fustigé une discrimination vaccinale « contreproductive », consistant à privilégier les vaccins fabriqués en Amérique du Nord et en Europe.  C’est « un apartheid vaccinal » qui menace l’objectif fixé.  M. Browne a exhorté l’OMS, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’ONU à se préparer dès maintenant aux pandémies futures et le Conseil de sécurité de l’ONU, à traiter des pandémies comme une menace majeure à la paix et à la sécurité internationales, afin que le monde ne soit plus jamais pris au dépourvu.

Le même sentiment d’urgence s’applique à la lutte contre les changements climatiques, a poursuivi le Premier Ministre qui a rappelé que 700 millions de personnes seront probablement exposées, chaque année, à de graves sécheresses prolongées d’au moins de six mois, d’ici à 2040, sans oublier le rôle du climat dans la multiplication des maladies.  Dans ce contexte, on ne saurait considérer l’aide publique au développement (APD) comme « de la charité », a dit le Premier Ministre.  Il a espéré que l’action du Danemark qui a considérablement augmenté sa contribution financière aux initiatives d’adaptation et de résilience dans les pays les plus vulnérables, servira d’exemple à suivre aux autres donateurs et rappellera la responsabilité des pays industrialisés d’aider les États les plus touchés par des changements climatiques qu’ils ont eux-mêmes créés.

L’APD doit être vue comme « un dédommagement climatique », a martelé le Premier Ministre, sans oublier de préconiser la conversion et l’annulation de la dette pour permettre aux petits États d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables.  Il ne faut pas d’argent pour annuler une dette, c’est un simple jeu d’écriture, a-t-il professé.  Il a tenu à souligner que les États particulièrement touchés par les changements climatiques pourraient saisir les tribunaux internationaux et obtenir réparation pour des dégâts avérés.

Il est tout simplement « illogique », s’est-il énervé, que les pays développés d’Amérique du Nord et d’Europe pressent les petits États vulnérables de passer aux énergies renouvelables alors qu’ils investissent eux-mêmes 1 600 milliards de dollars par an dans les combustibles fossiles, tout en ne consacrant que 2 milliards à l’aide au pays en développement.  Face à ces « contradictions », le Premier Ministre a exhorté les États à tout mettre en œuvre pour que la COP26 prévue à Glasgow, au mois de novembre, soit le succès qui donnera l’espoir d’une augmentation de la température limitée à 1,5 degré Celsius.

Dans un message vidéo préenregistré, M. MANASSEH DAMUKANA SOGAVARE, Premier Ministre des Îles Salomon, a déclaré que son pays a réussi à limiter la propagation de la COVID-19 à 20 cas « importés » et à éliminer les infections dans les centres de quarantaine aux frontières.  La pandémie, a-t-il affirmé, a permis au pays d’améliorer le système et les établissements de santé.  Sachant que la meilleure défense contre le virus, c’est la vaccination, le Gouvernement s’est fixé l’objectif de vacciner au moins 90% de la population, avant d’envisager la réouverture des frontières.

La pandémie de COVID-19, a toutefois reconnu le Premier Ministre, a creusé le déficit de la balance commerciale d’environ 96 millions de dollars à la moitié de l’année, soit 24 millions de dollars de plus que l’exercice précédent.  Pour maintenir l’économie à flot, le Gouvernement a mis en œuvre des plans de relance et lancé l’initiative « Umi Tugeda Tourism ».  Les accords sur la main d’œuvre avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada ont permis d’offrir des emplois aux jeunes contribuant aux efforts de relance économique.

En tant que petit État insulaire en développement, a poursuivi le Premier Ministre, les Îles Salomon continuent de lutter contre les effets dévastateurs des changements climatiques qui menacent les moyens de subsistance, la sécurité et le bien-être des populations.  Il a appelé tous les plus gros pollueurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à prendre des mesures plus ambitieuses pour placer le monde sur une trajectoire inférieure à 1,5 °C de réchauffement de la planète.  Le Premier Ministre a aussi appelé à un soutien plus fort au Mécanisme international de Varsovie et à la création d’un fonds d’adaptation pour soutenir l’Accord de Paris sur le climat.

Nous sommes également déterminés, a souligné le Premier Ministre, à négocier un instrument juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale.  Nous appuyons aussi, a-t-il ajouté, le travail de la Commission du droit internationale sur l’élévation du niveau de la mer et la souveraineté.  Une fois qu’elles seront déposées aux Nations Unies, les zones maritimes nationales ne devraient plus être contestées.  Les droits doivent être respectés quel que soit le niveau d’élévation de la mer.  C’est le principe d’équité et de justice de la Convention sur le droit de la mer qui consacre les principes de stabilité, de sécurité, de certitude et de prévisibilité.

Les Îles Salomon, a rappelé le Premier Ministre, sont sur le point de sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) et probablement d’ici à 2024.  Toutefois, compte tenu de l’impact de la COVID-19, il faudra au préalable mener une analyse approfondie du système de santé et de l’économie.  En attendant cette analyse, a estimé le Premier Ministre, la date du retrait de la catégorie des PMA devrait être reportée.  Il a appelé ses partenaires au développement à aligner leur appui et leurs programmes prioritaires avec la Stratégie nationale de développement.  Le Premier Ministre a conclu sur la réforme du Conseil de sécurité, en réclamant un siège pour les petits États insulaires en développement.

« C’est une lapalissade d’affirmer que le Mali et les pays du Sahel sont, de nos jours, confrontés à l’hydre du terrorisme, à l’extrémisme violent et à l’instabilité », a déclaré M. CHOGUEL KOKALLA MAIGA, Premier Ministre du Mali.  À notre quotidien fait d’angoisses et de tragédies est venue s’ajouter la pandémie de COVID-19, avec ses impacts négatifs sur l’économie et sur les conditions de vie de nos populations, déjà précaires du fait des défis économiques, politiques et humanitaires.  « Rarement un pays ou une région aura été aussi durement éprouvé par l’empilement des crises plus que le Mali et le Sahel », a affirmé le Chef du Gouvernement malien. 

C’est dans ce contexte difficile que le peuple malien, « après plusieurs mois de soulèvements populaires », a placé tous ses espoirs dans le processus de transition politique en cours, a expliqué M. Maiga.  Le Gouvernement, qu’il dirige depuis le 11 juin 2021, comprend les représentants des forces vives du Mali, ainsi que des membres des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, et des représentants des forces politiques et sociales du pays.

Aussitôt installés, a affirmé le Premier Ministre, nous avons œuvré à l’élaboration du Plan d’action du Gouvernement de transition, qui érige la sécurité au rang de « priorité élevée », répondant à l’aspiration profonde de notre peuple.  En effet, a-t-il reconnu, depuis mars 2012, la situation du Mali ne s’est guère améliorée, « des pans entiers du territoire national échappent au contrôle du Gouvernement », malgré le soutien international et la présence d’une opération de paix de l’ONU, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), et de forces internationales: l’opération française Barkhane, la Force européenne TAKUBA et la Force conjointe du G5 Sahel. 

Appelant à « changer de paradigme » sécuritaire au Sahel, le Chef du Gouvernement a rappelé certaines des dispositions des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2164 (2014), qui demandait à « la MINUSMA d’utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat » et lui enjoignait, en particulier, « d’étendre sa présence, notamment grâce à des patrouilles de longue portée […] dans le nord du pays, au-delà des principales agglomérations et en particulier dans les zones où les civils sont en danger ».  Devant les tueries de masse, les villages rasés de la carte et d’innocentes vies civiles fauchées, dont des femmes et des nourrissons souvent brûlés vifs, la population malienne a le net sentiment que la mission assignée à la MINUSMA a « changé en cours de route », et notamment depuis 2015, après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, alors même que les défis qui ont justifié son déploiement sont restés constants. 

Dénonçant la « métastase » de l’« environnement terroriste », le Premier Ministre a critiqué le fait que l’opération française Barkhane amorce « subitement » son retrait en vue, « dit-on », d’une transformation en « Coalition internationale » dont tous les contours ne sont pas encore connus, « en tout cas pas de mon pays ».  Il a argué que cette décision n’a pas tenu compte du lien tripartite qui lie l’ONU, le Mali et la France.  La nouvelle situation née de la fin de l’opération Barkhane, plaçant le Mali devant le « fait accompli » et l’exposant à une « espèce d’abandon en plein vol », nous conduit, a dit le Premier Ministre, à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome ou avec d’autre partenaires, de manière à combler le vide sécuritaire provoqué par le départ de cette force.

À la lumière de ce constat, nous devrions, a-t-il estimé, « remettre sur la table » la demande d’un mandat plus robuste et d’un « changement de posture » de la part de la MINUSMA, pour lui donner les moyens de s’acquitter convenablement de son mandat.  M. Maiga a souligné que cette demande est régulièrement relayée auprès du Conseil de sécurité.  Pour autant, a-t-il dit, nous sommes conscients de nos obligations, s’agissant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment le programme accéléré de désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR) portant sur l’intégration de 3 000 ex-combattants. 

Après avoir expliqué que débuteraient, dans les tous prochains jours, les Assises nationales de la refondation (ANR), dont les recommandations auront « force exécutoire », aussi bien pour la période de transition en cours que pour la poursuite des politiques publiques à venir, le Premier Ministre a déclaré que son gouvernement a l’intention d’organiser des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant marquer le retour à l’ordre constitutionnel au Mali.  Elles seront le « baromètre » de la réussite de la transition, a résumé le Chef du Gouvernement, en précisant que sera institué à cet égard un organe unique indépendant de gestion des élections (OUIGE), qui supervisera la relecture de la loi électorale, l’installation d’un directoire national et des démembrements aux niveaux régional, local et dans les ambassades et consulats du Mali. 

Dans une déclaration préenregistrée, Le cardinal PIETRO PAROLIN, Secrétaire d’État du Saint-Siège, a apprécié le thème de ce débat général, « Construire la résilience par l’espoir », car il concentre notre attention sur l’importance cruciale de l’espoir dans les affaires humaines.  L’espoir est différent de l’optimisme, qui est une attente que les choses se passent bien ou l’idée que d’une manière ou d’une autre l’histoire se développera inévitablement sur une trajectoire ascendante.  Au lieu de cela, a intimé le cardinal Parolin, nous savons que nos réalisations ne sont pas inattaquables: le maintien de la paix, la protection et la promotion des droits de l’homme, le développement humain et le souci de notre maison commune ne doivent jamais être tenus pour acquis, mais doivent être « recherchés et sécurisés par chaque génération ».  Alors que de nouvelles crises surviennent et que d’autres persistent, nous avons besoin d’espoir pour persévérer dans leur résolution.  L’espoir nous maintient motivés lorsque les problèmes et les désaccords semblent insolubles.  « Il facilite le pardon. »

Pour mieux sortir de la pandémie de COVID-19, nous devons nous appuyer sur un sens renouvelé de la solidarité fraternelle, a fait valoir le cardinal.  La pandémie nous a appris qu’aucun État n’est capable de résoudre seul la crise.  Nous devons œuvrer ensemble à remédier à la situation de ceux qui sont en marge des découvertes pharmaceutiques, a-t-il dit.  Selon lui, « les vaccins doivent être accessibles à tous », notamment dans les zones de conflit et de crise humanitaire.  Ensuite, la pandémie a eu un impact négatif sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Cinq ans de progrès sur les 17 objectifs de développement durable ont été interrompus voire inversés par le virus et ses conséquences.  « Faire du développement durable une réalité d’ici à 2030 est devenu un défi si redoutable que des efforts considérables seront nécessaires », a prévenu le cardinal Parolin.

La récente aggravation de la situation humanitaire en Afghanistan et les tensions politiques persistantes en Syrie et au Liban, ainsi que dans d’autres endroits, sont un rappel brutal de l’impact que les conflits exercent sur les peuples et les nations.  Le Saint-Siège appelle les États à tenir compte de l’appel du Secrétaire général et du pape François pour un cessez-le-feu mondial et une responsabilité humanitaire partagée.  D’après le cardinal, la menace des armes nucléaires, détenues sous le couvert de la dissuasion nucléaire, crée « une éthique de la peur » basée sur l’anéantissement mutuel, et empoisonne les relations entre les peuples, entrave le dialogue et sape l’espoir.  Il faut mettre fin à la course aux armements nucléaires et prendre des mesures efficaces en faveur du désarmement, de la non-prolifération et de l’interdiction nucléaires.

Le pape François considère que l’une des causes les plus sérieuses de préoccupation dans le monde d’aujourd’hui est la « crise des relations humaines » découlant d’un mode de vie dominé par l’égoïsme et par la culture du gaspillage, où les valeurs humaines et la dignité transcendante de la personne sont souvent « piétinés ».  Cette « crise anthropologique », a expliqué le Secrétaire d’État du Saint-Siège, n’est pas un différend philosophique ou académique, mais une crise aux conséquences pratiques énormes pour les droits humains.  Pour aider le monde à mieux sortir des différentes crises auxquelles nous sommes confrontés, l’ONU doit être constamment renouvelée, en revenant avec plus de fidélité et de détermination aux principes et objectifs fondamentaux consacrés dans sa Charte, a conclu le cardinal Parolin.

La pandémie a révélé l’énorme potentiel de la recherche scientifique au service de l’humanité, a relevé M. DEMEKE MEKONNEN HASSEN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, qui a cité la découverte des vaccins contre la COVID-19.  Malheureusement, l’Afrique, avec un taux de vaccination « négligeable », doit attendre de recevoir « les miettes » laissées par les autres, compte tenu du « nationalisme vaccinal ».  La dévastation économique causée par la pandémie dans les pays en développement n’a pas encore fait l’objet de mesures économiques et financières significatives.  Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas, a martelé le Vice-Premier Ministre.

M. Hassen a ensuite évoqué le réchauffement de la planète, comme le facteur de pauvreté le plus alarmant.  Les communautés et les économies agraires et pastorales comme la nôtre sont confrontées à un défi existentiel, a-t-il prévenu.  Les objectifs que nous nous sommes fixés en termes d’environnement et de développement durable ont pris du retard, a-t-il poursuivi, espérant que la COP26 ouvre, entre autres, la voie des financements.

L’Éthiopie a toujours fermement défendu les institutions multilatérales, a rappelé M. Hassen.  Cependant, nous constatons qu’il est nécessaire de remettre l’accent sur les valeurs fondamentales de l’égalité souveraine, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et de la coopération basée sur les avantages et respect mutuels.  Le multilatéralisme n’atteindra ses objectifs que si les États sont libres de gérer leurs affaires intérieures et extérieures, a-t-il estimé.

Il y a trois ans, a-t-il poursuivi, l’Éthiopie s’est engagée dans un processus de réformes prometteur mais difficile.  Le Vice-Premier Ministre a accusé certains groupes de vouloir créer et maintenir l’anarchie.  À cause de ces « barons » de l’instabilité, a-t-il expliqué, nos citoyens ont subi des attaques « incroyablement inhumaines » qui ont culminé en une attaque contre l’armée éthiopienne.  Nous avons été victimes, a martelé le Vice-Premier Ministre, d’une campagne de propagande fallacieuse, agrémentée d’images horribles d’incidents mis en scène.  Le fait que le Gouvernement éthiopien respecte ses obligations humanitaires n’a ralenti en rien ces campagnes, a dénoncé le Vice-Premier Ministre.  Accusés par des médias attirés par le profit et condamnés par des politiciens dans l’erreur, nous subissons désormais des mesures coercitives unilatérales, alors qu’elles n’ont jamais amélioré une situation.

Les mesures prudentes que nous continuerons de prendre sont à la hauteur du défi existentiel auquel nous sommes confrontés, a affirmé M. Hassen.  Il a ajouté que son pays respectera l’obligation « solennelle » de préserver son intégrité territoriale et rappelé que ce défi ne concerne pas seulement l’Éthiopie.  Aider l’Éthiopie à vaincre ce groupe criminel revient à appuyer la paix régionale, a-t-il avancé.

Mon pays est ouvert à toute initiatives de paix sincère, a promis le Vice-Premier Ministre.  Nous travaillerons avec l’Union africaine (UA) et son Haut Représentant pour la Corne de l’Afrique sur un dialogue national dirigé par nous-mêmes.  Il a espéré que l’UA aura la marge de manœuvre nécessaire pour « imposer sa propre sagesse ».  M. Hassen a également souligné l’engagement sans réserve de son gouvernement en faveur de l’aide humanitaire, pour autant qu’elle respecte les principes de neutralité et d’indépendance.

En ce moment historique, l’Éthiopie exige et mérite de jouir de la coopération qu’elle a elle-même garantie à d’autres pays quand leurs institutions ont été pris pour cible, a demandé M. Hassen.  Nous espérons qu’il y aura davantage de pays qui agiteront le drapeau du multilatéralisme que de l’unilatéralisme, a-t-il lancé.  M. Hassen a par exemple indiqué que son pays est prêt à actionner des mécanismes bilatéraux et diplomatiques pour résoudre le différend frontalier avec le Soudan.

Le dirigeant a conclu sur le Grand Barrage la Renaissance éthiopienne, regrettant que l’« humble » tentative d’électrifier les foyers de millions d’Éthiopiens soit politisée devant les instances internationales.  Ironiquement, s’est-il amusé, « nous sommes accusés de boire notre propre eau ».  Il a espéré que ses partenaires sont prêts, « à travers des négociations », à trouver une solution gagnant-gagnant sous la houlette de l’Union africaine.  Rappelant pour finir que son pays a déployé des troupes dans les opérations de maintien de la paix au Darfour et à Abyei, il a demandé à ses deux voisins de régler leur différend à l’amiable pour que « nos sacrifices ne restent pas vains ».

Abordant le sort du peuple afghan, Mme DOMINIQUE HASLER, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a appelé ceux qui exercent effectivement le contrôle du pays à respecter pleinement les droits et libertés des femmes et des filles, en particulier les droits à une éducation et à un travail de qualité ainsi qu’à la liberté de mouvement.  Dix-huit mois après le début de la pandémie de COVID-19, nous ne savons toujours pas où nous en sommes, a ensuite constaté la Ministre.  Globalement, le soutien au Mécanisme COVAX, auquel le Liechtenstein a apporté sa contribution, a été jusqu’à présent insuffisant pour permettre l’accès de tous au vaccin.  « Il ne s’agit pas seulement d’une obligation vis-à-vis de ceux qui sont économiquement défavorisés, mais aussi d’un investissement que nous devons tous faire. »

La pandémie, a poursuivi Mme Hasler, a fait comprendre « avec force » la nécessité de prendre des mesures décisives et de le faire avec « le plus grand sentiment d’urgence ».  Le premier des défis auxquels nous sommes confrontés est la crise climatique et la prochaine COP26 à Glasgow est « le test ultime » de notre détermination collective.  À cet égard, le Liechtenstein est fier d’être « le leader mondial de l’énergie solaire par habitant », s’est enorgueillie la Ministre.

Depuis sa création, a-t-elle poursuivi, l’ONU a défendu l’état de droit, le fait que le droit international doit régir les relations entre les États mais aussi entre les États et les individus.  Nous avons tous convenu de cela dans les objectifs de développement durable, a rappelé la Ministre.  Dans le même temps, les personnes ont le droit fondamental de participer aux processus décisionnels, soit directement, soit par l’élection libre et équitable de leur représentant.  C’est le principe de base de la démocratie que le Liechtenstein défendra contre les tendances autoritaires et les abus de pouvoir, a promis Mme Hasler.

La Ministre a évoqué les nombreuses situations de crise dans le monde qui, de la Syrie au Myanmar, illustrent la nécessité d’établir les responsabilités.  À cet égard, a-t-elle insisté, la Cour pénale internationale (CPI) mérite tout notre soutien.  Préoccupé par les violations massives du droit international, en particulier du droit de la guerre et des droits de l’homme, le Liechtenstein considère que l’Assemblée générale doit assumer ses responsabilités et aller de l’avant dans de telles situations, comme elle l’a parfois fait dans le passé, a conclu la Ministre, en ajoutant que l’Assemblée doit se saisir systématiquement d’une situation chaque fois que le Conseil de sécurité est bloqué par un veto.

M. VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a mis en avant quatre domaines clefs qui exigent l’attention urgente de l’Assemblée: la santé publique, les changements climatiques, les océans et la révolution numérique.  Concernant la santé publique, mon pays, a souligné le Ministre, a distribué des doses de vaccin à ses partenaires et voisins via le Mécanisme COVAX, ainsi que du matériel médical et de l’oxygène.  En tant que nœud de transports mondial de marchandises, Singapour, a—t-il dit, a toujours joué son rôle pour que les fournitures essentielles soient acheminées là où elles sont le plus nécessaires.  À plus long terme, selon le Ministre, la communauté internationale devra suivre les recommandations du G20 visant à combler les principales lacunes en matière de préparation aux futures pandémies, renforcer son soutien à l’OMS et donner davantage de ressources aux Nations Unies pour assurer la sécurité de tous.

Pour les petits États insulaires comme Singapour, les changements climatiques sont une menace « directe et palpable ».  Fervente défenseur de l’Accord de Paris et partisan d’une approche multilatérale face à cette « calamité », Singapour, a rappelé le Ministre, a dévoilé cette année son Plan vert à l’horizon 2030 qui définit une approche du développement durable et fixe des objectifs ambitieux et concrets, pour les 10 prochaines années.  Singapour, a-t-il annoncé, s’est engagée à planter 1 million d’arbres supplémentaires, à quadrupler ses capacités en énergie solaire et à réduire considérablement la quantité de déchets.  Singapour s’est aussi engagée à investir dans de nouveaux domaines tels que le financement vert et l’énergie propre.  Le Ministre a par ailleurs dit attendre avec impatience des résultats substantiels à la prochaine COP26 de Glasgow. 

Située au confluent des principales routes maritimes du monde, Singapour dépend fortement du commerce maritime.  Nous défendons donc avec force la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, un texte « fondamental » pour le maintien des routes commerciales et voies de communication maritimes, a estimé le Ministre.  La commémoration, l’année prochaine, du quarantième anniversaire de la Convention, sera l’occasion pour Singapour de réaffirmer son engagement et de plaider pour sa mise en œuvre efficace.  Singapour, a poursuivi le Ministre, croit aussi fermement à l’importance de conserver et d’assurer la durabilité de l’environnement marin.  Nous attendons donc avec impatience la quatrième session du Comité préparatoire sur l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.  Nous attendons également avec impatience la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans, qui sera organisée conjointement par le Kenya et le Portugal l’année prochaine.

Le Ministre a ensuite parlé de la révolution numérique et de son impact sur le développement durable.  Déjà bien engagée avant la COVID-19, cette révolution s’est accélérée avec la pandémie, a estimé le Ministre, avec pour conséquence majeure, le creusement du fossé entre les nantis et les démunis du numérique.  Aujourd’hui, 3,8 milliards de personnes sont toujours déconnectées.  Si nous ne réduisons pas la fracture numérique, nous n’atteindrons pas les objectifs de développement durable, a prévenu le Ministre qui a jugé nécessaire de discuter d’un cadre mondial répondant aux défis posés par cette révolution numérique, les inégalités qu’elle entraîne mais aussi la désinformation en ligne et le partage des données.  Plusieurs voies sont possibles pour définir ce cadre, a-t-il affirmé, en citant d’abord la proposition du Secrétaire général relative à un pacte numérique international.  Il a aussi défendu l’idée d’une convention des Nations Unies sur la transformation numérique au service du développement durable et l’élaboration d’un cadre de normes et de principes.  Dans tous les cas, nous devons en discuter au niveau mondial, a jugé M. Balakrishnan.

Droit de réponse

En réponse à la déclaration du Premier Ministre de Vanuatu, la représentante de l’Indonésie s’est dite « choquée » par l’instrumentalisations de l’Assemblée générale pour « saper » l’intégrité territoriale et la souveraineté de son pays, avec une agression « motivée politiquement » et « mal intentionnée ».  Nous rejetons, a-t-elle dit, les allégations « sans fondement » de Vanuatu qui tente de créer « un espoir vain » et d’« impressionner » le monde, à l’aide de prétendues préoccupations face aux droits de l’homme, alors que lui-même ferme les yeux sur les agissements des groupes terroristes « séparatistes », qui tuent les ouvriers ou les enseignants.  Pourquoi Vanuatu reste-t-il silencieux face à de tels crimes?  Où est Vanuatu quand la population de Papouasie-Nouvelle-Guinée voit ses infrastructures détruites?  La représentante a souligné que l’Indonésie est une démocratie « vibrante » et respectueuse des droits de l’homme.

 

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