En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
105e séance plénière – après-midi
AG/12360

L’Assemblée générale clôt une soixante-quinzième session marquée par les ravages de la pandémie de COVID-19 dans le monde

En présence du Secrétaire général de l’ONU, M. Antònio Guterres, le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, a remis aujourd’hui le marteau à son successeur M. Abdulla Shahid, Ministre des affaires étrangères des Maldives, donnant le coup d’envoi de la soixante-seizième session.   

Dans son discours de clôture, le Président de la soixante-quinzième session a parlé d’uneannée « tumultueuse, historique, transformatrice, inégale, stimulante et révolutionnaire » au cours de laquelle, a embrayé le Secrétaire général, la pandémie de COVID-19 a décimé les économies mondiale et nationale, asséché les sources de revenus et plongé des millions de personnes dans l’extrême pauvreté, en rognant les gains durement acquis grâce à des décennies de progrès économiques.  

La pandémie, s’est tout de même réjoui, le Président de l’Assemblée générale, a eu le mérite de renforcer la foi en une ONU plus efficace et plus réactive.  M. Volkir a tiré les enseignements de cette situation inédite et a fait des recommandations sur la marche à suivre parce que « la complexité croissante des défis qui nous attendent exigent des changements ».  Nous n’avons, s’est-il impatienté, que trop d’exemples d’une ONU qui suit les crises plutôt que de les résoudre.  Il a ensuite attiré l’attention sur le manque de personnel et de fonds qui rendent inefficace le bureau du Président de l’Assemblée générale.  Il a enfin critiqué le temps accordé par les États Membres aux procédures au détriment du fonds, et fustigé la faible synergie entre l’Assemblée et le Conseil de sécurité. L’Assemblée, a-t-il asséné, ne saurait se limiter à du verbiage parce que « le monde voit dans cette Assemblée, l’organe le plus démocratique, son porte-voix qui travaille en son nom ».   

L’ONU, a rappelé le Secrétaire général, a été créée pour rassembler le monde entier autour de défis communs, établir un consensus en faveur de l’action et toujours venir en aide et protéger les plus vulnérables.

CLÔTURE DE LA SOIXANTE-QUINZIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Déclarations

M ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que cette session a été une des plus « compliquées » depuis la Seconde Guerre mondiale, compte tenu des défis imposés par la pandémie de COVID-19.  Le Secrétaire général a dit parler d’une pandémie qui a décimé les économies mondiale et nationale, asséché les sources de revenus et plongé des millions de personnes dans l’extrême pauvreté, en rognant les gains durement acquis grâce à des décennies de progrès économiques.  Le Secrétaire général s’est aussi attardé sur les « terribles » conflits et catastrophes naturelles qui menacent toujours nos vies et s’est inquiété en particulier des conséquences des changements climatiques « qui met notre planète en feu ». 

M. Guterres a rappelé que ces défis nous rappellent que nous ne pourrons surmonter les crises qu’en étant solidaires et que nous devons œuvrer, ensemble, comme « une seule et même famille humaine ».  Il a souligné que l’ONU a été créée pour surmonter ce genre de situation, pour rassembler le monde entier autour de défis communs, établir un consensus en faveur de l’action et toujours venir en aide et protéger les plus vulnérables. 

Nous pouvons être fiers que l’Organisation soit restée opérationnelle tout au long de cette période difficile – et cela même si de nombreux aspects de notre travail sont devenus virtuels, s’est enorgueilli le Secrétaire général.  Depuis le début de la pandémie, a-t-il indiqué, 2 300 membres de missions permanentes et de missions d’observation nous ont rejoints.  

Le Siège de New York a facilité près de 850 réunions en présentiel, plus de 3 000 réunions virtuelles et une centaine de réunions hybrides.  Près de 1 500 réunions ont bénéficié de services d’interprétation.  Grâce à la détermination des États Membres et de notre personnel, nos efforts ont porté leurs fruits, s’est encore enorgueilli le Secrétaire général. 

Pendant ce moment « difficile et historique », a-t-il poursuivi, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur le leadership du Président de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, grâce auquel cet organe s’est rallié autour de la nécessité d’un redressement durable, ancré dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et intensifiant l’appui aux pays et communautés qui reconstruisent des systèmes brisés par la pandémie. 

M. Bozkir, a souligné le Secrétaire général, a tout fait pour que le système des Nations Unies ait l’appui de l’Assemblée et puisse renforce les systèmes de santé, fournir tests, traitements et équipements contre la COVID-19 et contribuer à la campagne de vaccination la plus ambitieuse de l’Histoire.  M. Bozkir, a ajouté le Secrétaire général, a dirigé un travail essentiel sur la paix et la sécurité, le désarmement, les droits de l’homme, l’égalité des sexes et le développement durable.  Il a supervisé l’adoption d’un certain nombre de résolutions importantes sur les questions clefs de la consolidation de la paix, du contreterrorisme ou encore de la prévention du génocide et des crimes contre l’humanité, sans oublier le renforcement du Conseil économique et social, la lutte contre les changements climatiques et le traite des personnes. 

Ce qui est remarquable, a fait observer le Secrétaire général, c’est que ces résolutions ont souvent été discutées, débattues et adoptées sans négociation ni réunion en personne.  En bref, sous le leadership de M. Bozkir, l’Assemblée n’a cessé de prouver la valeur du multilatéralisme et d’un système international fondé sur des règles.  Elle a montré ce que nous pouvons faire quand nous travaillons comme un seul homme.  Cela est d’autant plus important que les enjeux sont élevés et le chemin difficile.  La confiance et la cohésion parmi tous les États Membres sont donc essentielles.  Grâce à vous, a dit le Secrétaire général aux délégations, l’Assemblée est l’endroit où le multilatéralisme prend vie. 

« Plus que jamais dans l’histoire de l’humanité, nous partageons un destin commun.  Nous ne pouvons le maîtriser que si nous y faisons face ensemble.  Et c’est pourquoi nous avons les Nations Unies », a déclaré le Président sortant de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, M. VOLKAN BOZKIR, en paraphrasant l’ancien Secrétaire général Kofi Annan. 

Pendant une année qui a été tumultueuse, historique, transformatrice, inégale, stimulante et révolutionnaire, a-t-il estimé, la COVID-19 n’a fait que renforcer la foi en une ONU plus efficace et plus réactive.  En septembre 2019, a-t-il rappelé, l’ONU était fermée, l’Assemblée générale reportait réunion après réunion et les vaccins et tests crédibles n’étaient qu’au stade de l’élaboration. Aujourd’hui, M. Bozkir s’est dit fier du travail accompli, comme en atteste les plus de 120 décisions and 328 résolutions adoptées. 

Toutefois, tirant les enseignements de la pandémie, le Président a avoué qu’à ses yeux, l’on n’utilise pas vraiment la plateforme unique de l’Assemblée générale avec efficacité.  Nous sommes limités par des « excuses bureaucratiques » et renonçons à nos responsabilités « pour préserver le calme ».  L’unité, a-t-il martelé, ne suffit plus.  L’Assemblée et les Nations Unies doivent montrer qu’elles agissent contre les défis les plus critiques de notre temps. 

Il faut, a poursuivi le Président, s’unir derrière le système multilatéral et savoir que les solutions nationalistes ne sauraient relever les défis d’un monde de plus en plus interconnecté et interdépendant.  Or, au lieu d’actionner les outils dont nous disposons, nous avons privilégié les approches unilatérales, ce qui a prolongé la pandémie de COVID-19, a accusé le Président. 

Cette pandémie, a-t-il dit, a dévoilé l’ampleur des inégalités mondiales, dans un monde où beaucoup ne savent rien de l’existence de l’application Zoom.  Il est temps, a martelé le Président, de s’attaquer à la fracture numérique.  Si nous voulons réaliser le Programme 2030, nous devons réduire toutes les inégalités. 

Le Président s’est d’ailleurs attardé sur l’égalité des sexes et la protection des droits des femmes.  Soyons honnêtes, a-t-il dit, nos sociétés demeurent largement inégales.  Il a illustré ses propos par la situation en Afghanistan où les dernières informations font état de violations des droits durement acquis par les femmes et les filles qui risquent désormais de les perdre. 

Enfin, comme dernière leçon, le Président a insisté sur le fait que les objectifs de développement durable sont la feuille de route de la paix et de la prospérité, pour les gens, notre planète, pour aujourd’hui et pour demain.  Or, au rythme auquel nous avançons, nous allons rater la date butoir de 2030, a prévenu le Président, en appelant à redoubler d’efforts.  

Si je suis fier de notre niveau de coopération, a-t-il poursuivi, après avoir égrené quelques succès, mais la complexité grandissante des défis qui nous attendent exigent des changements.  Le Président a d’abord parlé de la nécessité de renforcer l’Assemblée générale qui n’a fait que des progrès « petits et tardifs ».  Nous n’avons que trop d’exemples d’une ONU qui suit les crises plutôt que de les résoudre.  Cela montre que soient les outils de la diplomatie préventive sont peu utilisés soient ils doivent être modifiés. 

Il est temps, a ajouté M. Bozkir, d’institutionnaliser plus avant et de soutenir davantage le Bureau du Président de l’Assemblée.  Les retards et l’inefficacité due à un manque de personnel et de fonds ne sont plus acceptables.  Le Président a aussi voulu que les délégations se rendent compte qu’elles accordent trop de temps aux procédures au détriment du fond.  Nous devons par exemple limiter le nombre des réunions de haut niveau ou mandatées car quantité ne veut pas dire qualité.  Ce que nous appelons réunion de haut niveau doit conduire à un engagement de haut niveau autour d’un ordre du jour rationalisé et orienté vers les priorités, a martelé le Président. 

Le monde, a-t-il aussi souligné, voit dans l’Assemblée générale, organe le plus démocratique, son porte-voix qui accompli un travail en son nom.  Pour finir, le Président a plaidé pour une meilleure coopération avec le Conseil de sécurité lequel avec l’Assemblée générale sont les deux jambes d’un même corps.  Il a pointé du doigt le manque de synergie en prenant l’exemple de l’examen des situations au Myanmar, en Syrie ou en Palestine dans lequel l’Assemblée ne saurait se limiter à du verbiage. 

Le Président a dit s’être demandé pendant ces dernières semaines comment remercier le Secrétaire général et les États Membres pour leur soutien.  Et puis, a-t-il raconté, j’ai entendu une chanson de la grande Bette Midle, produite par Arif Mardin, un musicien turc gagnant de plusieurs Grammy.  Je vous dédie « Wind beneath my wings », a conclu le Président. 

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