En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
62e séance plénière – matin
AG/12321

Assemblée générale: solidarité avec Saint-Vincent-et-les Grenadines et proclamation de deux journées internationales pour la prévention des noyades et les femmes juges

L’Assemblée générale a adopté plusieurs textes aujourd’hui, dont une résolution pour exprimer sa solidarité avec Saint-Vincent-et-les Grenadines et les pays voisins qui subissent les effets des éruptions du volcan la Soufrière.  L’Assemblée a aussi proclamé le 25 juillet Journée mondiale de prévention de la noyade, et le 10 mars, Journée internationale des femmes juges. 

Présentée par le Guyana, au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes, la résolution sur l’expression de solidarité et l’appui au Gouvernement et à la population de Saint-Vincent-et-les Grenadines, ainsi qu’à ceux des pays voisins, exprime la profonde préoccupation de l’Assemblée générale face aux graves conséquences des éruptions explosives du volcan qui se produisent depuis le 9 avril 2021 et qui ont entraîné le déplacement des résidents, privés, en conséquence, de leurs sources de revenus, de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de sécurité sanitaire et d’accès aux infrastructures sociales. 

L’Assemblée salue l’aide immédiate et généreuse apportée par la CARICOM, ainsi que d’autres États et organisations nationales, régionales et internationales, en particulier le système des Nations Unies.  Elle salue également l’appel de fonds et le plan d’intervention lancés par l’équipe des Nations Unies pour les Caraïbes orientales et invite la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales, à accroître son soutien.  Les États-Unis, qui ont pris la parole, aux côtés de Saint-Vincent-et-les Grenadines, du Royaume-Uni et du Maroc, ont dit: nous devons agir maintenant et ensemble pour répondre à l’objectif des Nations Unies de réunir la somme de 29,2 millions de dollars.

Heureux que l’Assemblée ait proclamé le 25 juillet Journée mondiale de prévention de la noyade, le Bangladesh, coauteur avec l’Irlande de la résolution, a fait observer que la noyade est, dans le monde, une cause de mortalité plus grave encore que la mortalité maternelle ou la malnutrition, avec un coût économique « intenable » pour sa région, où elle est la première cause de mortalité infantile.  Avant la brève intervention de l’Irlande, les États-Unis ont réitéré leurs réserves devant la mention de plusieurs programmes d’action des Nations Unies.

Réaffirmant que la participation active des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les niveaux des processus de décision est indispensable pour parvenir à l’égalité, au développement durable, à la paix et à la démocratie, l’Assemblée a proclamé le 10 mars Journée internationale des femmes juges, par une résolution présentée par le Qatar.  L’Assemblée fait le constat que relativement peu de femmes occupent des fonctions de juge, à tous les niveaux de la magistrature et en particulier dans la haute magistrature.

L’Assemblée a aussi adopté d’autres textes relatifs au rapport final de son Groupe de travail sur les progrès de l’informatique et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale et à la coopération entre l’ONU et l’Organisation du Traité de sécurité, commentés par Cuba, l’Iran, le Nicaragua et le Venezuela pour le premier, et par le Mexique et la Géorgie pour le second qui a été présenté par l’Ukraine.

L’Assemblée a commencé sa séance en entendant son Président, le Népal, le Mexique et l’Indonésie sur l’incidence de l’évolution rapide de la technique sur la réalisation des objectifs et cibles de développement durable, en prévision du Forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation, qui se tiendra le 5 mai.

M. Volkan Bozkir, Président de l’Assemblée générale, a affirmé que l’évolution technologique rapide est avant tout une bonne chose, tant qu’elle est « bien gérée » et « accessible à tous ».  Pour autant, il a dit comprendre ceux qui craignent pour leur place sur le marché du travail.  Mais, a-t-il argué, les nouvelles technologies peuvent créer de nouveaux emplois dans des secteurs innovants et émergents, et conduire à une main-d’œuvre mieux équipée et mieux connectée.  La réduction de la fracture numérique doit donc être une priorité, d’autant plus qu’à ce jour, seulement 54% de la population mondiale utilise Internet, la grande majorité des personnes déconnectées vivant dans les pays les moins avancés. 

L’Assemblée générale a prévu une autre séance publique, le 3 mai, pour saluer la mémoire du Président tchadien, Idriss Déby Itno, décédé le 20 avril dernier.
INCIDENCE DE L’ÉVOLUTION RAPIDE DE LA TECHNIQUE SUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS ET CIBLES DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a rappelé que la discussion d’aujourd’hui répond aux préoccupations des États Membres concernant l’évolution technologique rapide et le développement durable, avant le Forum sur la science, la technologie et l’innovation, prévu pour le 5 mai.

L’évolution technologique rapide est avant tout une bonne chose, a dit le Président, tant qu’elle est « bien gérée » et « accessible à tous ».  Avec des instruments politiques pour en guider le développement et y faciliter l’accès, les avancées technologiques peuvent alimenter la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. Bozkir a pris pour exemple l’environnement, assurant que les changements technologiques rapides offrent la possibilité d’intégrer des énergies à faible émission de carbone dans de nouveaux domaines.

Les nouvelles technologies améliorent les soins de santé, rendent les transports aériens plus sûrs et peuvent contribuer à accélérer les progrès en matière de développement durable.

Pour autant, le Président a dit comprendre les craintes des populations.  L’incertitude et la confusion sont compréhensibles, en particulier lorsqu’on est confronté à la fois à un changement rapide et à des inégalités profondément ancrées.  Pour de nombreuses personnes dans le monde, l’évolution technologique rapide est synonyme de « changement rapide d’emploi », a-t-il poursuivi.  Le fait que les technologies émergentes et d’avant-garde remplacent les hommes constitue une préoccupation majeure à l’échelle mondiale.  M. Bozkir a cité l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, les « big data » (mégadonnées), les chaînes de bloc, la 5G, l’impression 3D, la robotique, les drones, l’édition de gènes, les nanotechnologies et les énergies renouvelables.

Il s’est pourtant dit convaincu que « c’est le contraire qui se produit »: les nouvelles technologies peuvent créer de nouveaux emplois dans des secteurs innovants et émergents, et conduire à une main-d’œuvre mieux équipée et mieux connectée.

La réduction de la fracture numérique doit donc être une priorité maintenant que nous sortons de la pandémie mondiale.  Pas de chemin vers le Programme 2030 sans élargissement rapide de l’accès aux technologies et à la numérisation, a insisté le Président.  Il a cité les statistiques selon lesquelles seulement 54% de la population mondiale utilise Internet, la grande majorité des personnes déconnectées résidant dans les pays les moins avancés.  Si nous voulons respecter notre engagement à ne laisser personne de côté, et si nous voulons retrouver l’élan perdu pendant la pandémie, il faut donner un coup de fouet à la lutte contre la fracture numérique, a-t-il prévenu.

Alors que la pandémie a accéléré l’utilisation des outils numériques et a mis en évidence la gravité de la fracture numérique, « il est plus urgent que jamais de veiller à ce que nos efforts de relance soient marqués par l’inclusion, l’équité, la résilience et la durabilité », a conclu M. Bozkir.

Pour M. SUVANGA PARAJULI (Népal), l’évolution rapide de la technique et ses conséquences massives sur le rythme de la quatrième révolution industrielle a offert des possibilités d’avancer vers le développement.  La pandémie de COVID-19 a elle aussi mis les sciences et les technologies au premier plan.  Cependant, a déploré le représentant, les inégalités existantes se sont exacerbées, impactant la moitié de la population mondiale, en particulier les salariés et les différents groupes vulnérables.  Il a donc plaidé pour que la Banque de technologies pour les pays les moins avancés (PMA) soit dotée des ressources nécessaires. 

Nous ne devons pas oublier que le rapport 2019 sur l’utilisation des technologies qui reconnaît ces technologies comme un outil nécessaire pour avancer sur la voie du développement.  Elles ne doivent pas créer d’écarts mais au contraire les combler.  Elles doivent pouvoir être utilisées partout dans le monde pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable et renforcer la résilience.  Le représentant a évoqué l’expérience « concluante » de son pays et appelé la communauté internationale à accroître la coopération sur le transfert des technologies. 

M. BRUNO RÍOS SÁNCHEZ (Mexique) a souligné l’importance de la résolution A/73/17, adoptée par l’Assemblée générale le 26 novembre 2018, sur la question.  Il a alerté, à son tour, sur le fait que la pandémie de COVID-19 a creusé la fracture numérique, en posant des difficultés supplémentaires de connectivité aux pays en développement, dont seulement 19% de la population est connectée.  Comment suivre l’évolution de la technologie si une grande partie de la population mondiale n’a pas accès à Internet? a-t-il demandé, avant d’insister sur le caractère « indispensable » d’un accès sûr et abordable à Internet partout dans le monde et tout particulièrement dans les pays en développement.  Le représentant a annoncé que son pays va se porter coauteur du projet de résolution qui s’efforcera de refléter les progrès à réaliser et les problèmes à résoudre. 

Selon M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie), l’évolution rapide de la technique a joué un rôle clef dans la pandémie de COVID-19, mais a aussi mis à nu les inégalités et montré que les vulnérabilités ont été exacerbées par la fracture numérique.  Combler cette fracture est possible, pour autant que l’on conjugue nos efforts, renforce les capacités, offre un accès à des infrastructures numériques de qualité et à l’emploi, favorise le développement des petites et moyennes entreprises (PME), notamment dans les zones rurales, et partage les meilleurs pratiques.

Pour réaliser les objectifs de développement durable, a poursuivi le représentant, nous devons adapter nos sociétés pour que les bénéfices des nouvelles technologies soient partagés par tous.  Il a aussi appelé à atténuer les « effets pervers » de ces technologies, à mieux réguler le cyberespace, et à venir à bout des « infox » et de « l’infobésité ».  Le représentant s’est engagé à débattre de ces questions pour parvenir à des résultats constructifs lors du prochain Forum sur la science, la technologie et l’innovation. 

ADOPTION DE RÉSOLUTIONS

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui par consensus une résolution sur la « prévention mondiale de la noyade » (A/75/L.76), présentée par le Bangladesh, coauteur avec l’Irlande.  Aux termes du texte, l’Assemblée décide de proclamer le 25 juillet, « Journée mondiale de prévention de la noyade ».  Elle invite tous les États Membres, les organisations compétentes du système des Nations Unies et les autres organisations mondiales, régionales et sous-régionales, ainsi que les autres parties prenantes, notamment la société civile, le secteur privé, les milieux universitaires et les particuliers, à célébrer chaque année la Journée mondiale, en organisant des activités éducatives et des activités d’échange de connaissances ou d’autres activités de sensibilisation, notamment à la nécessité d’engager d’urgence une action multisectorielle coordonnée pour améliorer la sécurité dans l’eau, le but étant de réduire le nombre de décès évitables. 

En présentant la résolution, le Bangladesh a fait observer que la noyade est une cause de mortalité dans le monde, plus grave encore que la mortalité maternelle ou la malnutrition.  Il a jugé que la prévention de la noyade est tout simplement un « impératif moral et politique ».  Le coût économique des noyades est tout aussi intenable, a-t-il ajouté, en soulignant que c’est la première cause de mortalité infantile dans sa région.  Nous avons donc jugé bon de présenter une résolution pour générer un engagement politique plus large et fournir un cadre de coopération nationale et internationale. 

Heureux de s’associer au consensus, les États-Unis ont réitéré leur réserve à la mention du Programme de développement durable à l’horizon 2030, au Programme de développement durable à l’horizon 2030, au Programme d’action d'Addis-Abeba sur le financement du développement et au Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe. 

En tant qu’État insulaire, l’Irlande a dit bien connaître les promesses de l’eau mais aussi ses dangers.  Elle a exprimé « son immense plaisir » d’être coauteur du texte, aux côtés du Bangladesh, un pays qui se trouve à la ligne de front de la lutte contre la noyade.  La résolution et la toute première Journée mondiale de prévention de la noyade donnent l’occasion de mettre en lumière la nécessité immédiate d’une action internationale « substantielle et stratégique » pour sauver des vies et prévenir des centaines de milliers de morts évitables.

L’Assemblée a ensuite, par une décision unanime, adopté le rapport du Groupe de travail à composition non limitée sur les progrès de l’informatique et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale créé par la résolution 73/27 en date du 5 décembre 2018 (A/75/L.79).

Cuba s’est félicitée de l’engagement de la plupart des délégations autour de la rédaction de ce texte et a salué les modifications apportées aux paragraphes 3, 7 et 9 du rapport final.  Elle a insisté sur la nécessité d’un instrument juridiquement contraignant pour combler les lacunes en matière de cybersécurité et s’attaquer au mieux aux menaces croissantes liées à l’utilisation « malveillante » des technologies de l’information et des communications (TIC).  Elle a par ailleurs regretté que la question de la militarisation du cyberespace n’ait pas été abordée en profondeur. 

L’Iran a appelé les États à un comportement responsable dans le cyberespace, insistant sur le respect de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Il a reproché au rapport final de ne pas avoir tenu compte de ses points de vue et a dénoncé des contenus « inacceptables » contraires à sa position, sans pour autant se dissocier du consensus. 

Le Nicaragua a en revanche salué le résultat des négociations qu’il a qualifiées de « juste équilibre et fruit d’un processus multilatéral exemplaire ».  Il a estimé que les prochaines négociations du Groupe de travail devraient tenir compte des points de vue du Mouvement des pays non alignés.  Il a aussi plaidé pour que le Groupe de travail revienne à des négociations « paragraphe par paragraphe » afin de faciliter le consensus, conformément à la résolution 75/240. 

Le Venezuela a à son tour qualifié le Groupe de travail de « plateforme inclusive pour des négociations sur un pied d’égalité ».  À son tour, il a appelé à un comportement responsable des États pour prévenir une utilisation « malveillante » des TIC.  Il en a profité pour fustiger, en la matière, les mesures coercitives unilatérales et a particulièrement regretté que cette question n’ait pas été mentionnée dans le rapport du Groupe de travail. 

La résolution proclament le 10 mars Journée internationale des femmes juges (A/75/L.81), et présentée par le Qatar, a également été adoptée par consensus.  Dans ce texte, l’Assemblée générale réaffirme, dans le préambule, que l’égalité des genres et l’avancement de toutes les femmes et de toutes les filles contribueraient de manière déterminante à la réalisation de l’ensemble des objectifs et cibles de développement durable, et que la prise en compte systématique des questions de genre dans la mise en œuvre du Programme 2030 est un élément crucial.  Toujours dans le préambule, elle constate que relativement peu de femmes occupent des fonctions de juge, à tous les niveaux de la magistrature et en particulier dans la haute magistrature et réaffirme que la participation active des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les niveaux des processus de décision est indispensable pour parvenir à l’égalité, au développement durable, à la paix et à la démocratie.

L’Assemblée invite donc les États Membres, les organismes des Nations Unies, les autres organisations internationales et régionales et la société civile, y compris les ONG, les établissements universitaires, les associations de femmes juges et les autres parties intéressées, à célébrer la Journée internationale, notamment dans le cadre d’activités d’information et de sensibilisation du public. 

L’Assemblée a aussi adopté par consensus une résolution intitulée « Expression de solidarité et appui au Gouvernement et à la population de Saint-Vincent-et-les Grenadines, ainsi qu’à ceux des pays voisins subissant les effets des éruptions du volcan la Soufrière » (A/75/L.80).  Présentée par le Guyana, au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), la résolution exprime la profonde préoccupation de l’Assemblée générale face aux graves conséquences des éruptions explosives du volcan qui se produisent à Saint-Vincent-et-les Grenadines depuis le 9 avril 2021 et qui ont entraîné le déplacement des résidents, privés, en conséquence, de leurs sources de revenus, de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de sécurité sanitaire et d’accès aux infrastructures sociales. 

Toujours dans le préambule, l’Assemblée se dit aussi préoccupée par les effets que les éruptions ont sur les infrastructures de base et sur d’autres secteurs, ainsi que sur les économies des pays voisins, ce qui pourrait nuire aux plans de développement économique et social.  Constatant avec inquiétude le risque accru pour la santé publique que fait courir la propagation de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), d’autant plus que les vaccins contre la COVID-19 ne sont pas distribués équitablement, l’Assemblée souligne les besoins et les problèmes particuliers qu’ont Saint-Vincent-et-les Grenadines et les pays voisins sinistrés en tant que petits États insulaires en développement.

L’Assemblée n’oublie pas de saluer l’aide immédiate et généreuse apportée par la Communauté des Caraïbes et les pays voisins, ainsi que d’autres États et organisations nationales, régionales et internationales, en particulier le système des Nations Unies.  Elle salue également l’appel de fonds et le plan d’intervention lancés par l’équipe des Nations Unies pour les Caraïbes orientales et invite la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales, à poursuivre ses efforts en vue d’accroître son soutien.

Saint-Vincent-et-les Grenadines a remercié très sincèrement tous les États Membres pour leur appui inestimable et l’adoption unanime d’une résolution qui compte 174 coauteurs.  L’ensemble de la région des Amériques a entendu notre appel, s’est-elle réjouie, avant de souligner que depuis le 9 avril, elle est confronté à une catastrophe qui a bouleversé sa vie et son économie.  Près d’un cinquième de la population a dû être évacué et aujourd’hui, a-t-elle alerté, nous faisons face à un effort de relèvement et de reconstruction « énorme », aggravé par la pandémie de COVID-19, et ce, au début de la saison des ouragans. 

L’appui de la communauté internationale est dès lors « essentiel », a insisté Saint-Vincent-et-les Grenadines, en ajoutant que sans la solidarité immédiate et durable des Nations Unies, des organisations régionales, des voisins et d’autres pays, « notre vie serait très vite insupportable ».  Elle a tenu à rappeler, à cet égard, qu’en l’espace de 24 heures après les premières éruptions explosives, son premier ministre a reçu un appel personnel du Secrétaire général de l’ONU et deux jours plus tard, le Coordonnateur résident des Nations Unies pour la Barbade et la CARICOM est arrivé par bateau car l’espace aérien a dû être fermé.  « Merci », a lancé Saint-Vincent-et-les Grenadines à l’assistance.

Nous devons agir maintenant et ensemble, ont encouragé les États-Unis, pour répondre à l’objectif des Nations Unies de réunir la somme de 29,2 millions de dollars.  Ils ont dit avoir eux-mêmes versé une première enveloppe de 100 000 dollars par le biais de USAID, alors que la NASA a donné 150 000 dollars d’aide qu’il faut ajouter à son expertise, à son analyse logistique et à son appui à la reconstruction.  Les États-Unis ont également dit avoir fourni des fonds pour les évacuations et les efforts de secours.  Exhortant les autres États à se joindre aux efforts, ils ont estimé que « quand nous travaillons ensemble et quand nous adoptons une approche multipartite et multirisques de la réponse aux catastrophes, nous pouvons sauvons des vies et nous pouvons sauver des communautés entières ».  C’est la raison pour laquelle nous sommes ici, ont conclu les États-Unis, et nous en sommes fiers.

À son tour, le Royaume-Uni a expliqué que son approche est basée sur un principe clef: une action rapide pour sauver des vies.  Il a dit avoir versé 1 million de dollars au Programme alimentaire mondial (PAM) ce mois-ci, pour aider 13 000 personnes.  Il a aussi attiré l’attention sur le Programme d’aide au développement de Saint-Vincent-et-les Grenadines doté d’une enveloppe de 55 millions de dollars.

Le Maroc s’est félicité du nombre « impressionnant » de coauteurs et exprimé sa pleine solidarité et sa totale sympathie à Saint-Vincent-et-les Grenadines et aux pays voisins.  Il a appelé à un soutien international « multidimensionnel et de grande envergure », avant de rappeler les relations de partenariat multidimensionnel qu’il entretient avec ces pays, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud fructueuse et agissante.  Nous ne ménagerons aucun effort pour soutenir leur développement socioéconomique durable, a promis le Maroc.

Pour finir, l’Assemblée générale a adopté, une nouvelle fois consensus, une résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation du Traité de sécurité collective » (A/75/L.78).  Par ce texte présenté par le Tadjikistan, l’Assemblée prend note de l’essor des échanges, mutuellement bénéfiques, entre les deux organisations.  Elle se félicite que l’Organisation du Traité de sécurité collective s’emploie résolument, en prenant des mesures pratiques, à renforcer ses capacités de maintien de la paix et le dispositif de sécurité et de stabilité régionales, à lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues et d’armes, les migrations irrégulières et la traite d’êtres humains, ainsi qu’à favoriser la reprise des activités après une catastrophe naturelle ou anthropique. 

L’Assemblée invite le Secrétaire général de l’ONU à continuer de tenir des consultations régulières avec son homologue de l’Organisation du Traité de sécurité collective et engage les deux organisations à poursuivre leurs échanges afin d’appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU de façon cohérente et intégrale et à continuer de réfléchir à des moyens de renforcer encore leurs échanges dans le domaine du maintien de la paix. 

L’Ukraine s’est dissociée du consensus sur un texte qui reste muet sur les politiques agressives et l’impérialisme de la Fédération de Russie dans la région. 

Le Mexique a contesté la pertinence du paragraphe 2 du dispositif qui semble entretenir la confusion entre les concepts très différents « d’immigration irrégulière » et de « traite d’êtres humains ». 

Pour les mêmes raisons que l’Ukraine, la Géorgie s’est dissociée du consensus.

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