En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
51e séance – matin & après-midi
AG/12311

Assemblée générale: après une « annus horribilis », le Secrétaire général énonce dix priorités pour une « annus possibilitatis », une année de possibilités et d’espoir

2020 a été pour le monde entier une « annus horribilis », a reconnu aujourd’hui le Secrétaire général alors que l’Assemblée générale examinait son rapport sur l’activité d’une Organisation qui vient justement de fêter son soixante-quinzième anniversaire.  M. António Guterres a décrit « une année de mort, de catastrophe et de désespoir », avant d’énoncer ses 10 priorités pour faire de 2021 une « annus possibilitatis », une année de possibilités et d’espoir. 

La pandémie de COVID-19, a-t-il rappelé, s’est déchaînée dans chaque pays et dans chaque économie.  Deux millions de vies ont été perdues, y compris parmi les membres de la famille des Nations Unies.  Le bilan humain continue de s’alourdir et le coût économique d’augmenter.  Quelque 500 millions d’emplois ont été perdus.  L’extrême pauvreté a atteint des niveaux jamais vus depuis une génération et les fragilités du monde continuent d’apparaître. 

L’année dernière, les catastrophes naturelles ont causé des dégâts évalués à 210 milliards de dollars et un coût humain incalculable.  La biodiversité s’effondre, les tensions géopolitiques compromettent les efforts collectifs de paix, les besoins humanitaires explosent et les déplacements forcés atteignent des niveaux records.  Les risques de prolifération nucléaire et chimique s’accentuent, les droits de l’homme accusent un recul et les discours de haine s’épanouissent.  Les comportements hors-la-loi dans le cyberespace créent un nouveau domaine de propagation de la criminalité, de la violence, de la désinformation et de troubles, sans oublier que la COVID-19 a eu un impact particulièrement pernicieux sur les femmes et les filles.

Énonçant ses 10 priorités, assorties de recommandations précises parce que « c’est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble », le Secrétaire général a cité la lutte contre la pandémie, arguant que les vaccins sont « notre plus grand test moral », lesquels vaccins devant être vus comme des biens publics mondiaux, « des vaccins du peuple », disponibles et abordables pour tous.  M. Guterres a ensuite cité un relèvement économique inclusif et durable; la consolidation de 2021 comme l’année du climat et de la biodiversité; la lutte contre la « pandémie » de la pauvreté et des inégalités; le renversement de la tendance au recul des droits de l’homme; et la réalisation de l’égalité des sexes, « peut-être le plus grand défi qui soit en ce qui concerne les droits humains ».

Le Secrétaire général a poursuivi en s’attardant sur l’importance de guérir les tensions géopolitiques et de trouver un terrain d’entente; de remettre sur pied le régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires, « qui connaît une véritable érosion »; de tirer parti des possibilités offertes par les technologies numériques, « tout en nous prémunissant des dangers de plus en plus grands qu’elles présentent »; et de réimaginer la gouvernance mondiale.  Nous pouvons passer d’une « annus horribilis » à une « annus possibilitatis », une année de possibilités et d’espoir.  « Édifier le monde que nous voulons est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble », a conclu le Secrétaire général. 

Après son intervention, M. Guterres a répondu, en séance officieuse, aux commentaires et questions des délégations lesquelles ont alors entamé leur débat public.  

L’ensemble des délégations a souligné l’urgence de vaincre la pandémie grâce à un accès abordable et équitable aux vaccins et au renforcement des systèmes de santé, mais a aussi voulu que le relèvement post-COVID soit l’occasion de « reconstruire en mieux », sur la base des objectifs de développement durable (ODD).  Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), les Maldives ont demandé à l’ONU d’intensifier les efforts en faveur des ODD liés aux océans et aux mers.  Le Secrétaire général, ont-elles souhaité, doit se faire le porte-voix des petits États insulaires à la conférence sur le climat que les États-Unis entendent organiser le 22 avril 2021. 

Les États, ont martelé l’Afrique du Sud et Cuba, doivent respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD), d’allégement de la dette, de transfert des technologies et d’aide au renforcement des capacités.  Le Pakistan n’a pas dit autre chose, non sans fustiger le fait que les intérêts particuliers aient pris le dessus sur les intérêts communs, comme en attestent l’attitude des grandes puissances et leur course renouvelée à l’armement. 

RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/75/1)

Déclaration liminaire

Devant un rapport « qui explique en détail ce que fait l’Organisation, jour après jour, 24 heures sur 24, partout dans le monde », M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a relevé les initiatives pour sauver des millions de vies, aider plus de 80 millions de réfugiés et déplacés, permettre à deux millions de femmes et de filles de surmonter les complications de la grossesse et de l’accouchement, rétablir la paix et protéger les civils, avec plus de 40 missions et 95 000 soldats de la paix, policiers et civils, fournir un appui électoral à 60 pays chaque année; et protéger les droits de l’homme pour aider les victimes des violations et faire rendre des comptes à leurs auteurs.

Alors que l’ONU a commémoré son soixante-quinzième anniversaire en 2020, M. Bozkir a estimé qu’il est clair, dans le contexte de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, que le monde a plus que jamais besoin de la coopération internationale.  La pandémie a exposé les vulnérabilités de nos systèmes socioéconomiques et sanitaires, aggravé les inégalités, au sein et entre les pays, exacerbé les problèmes complexes de l’économie, de l’humanitaire, de la sécurité et des droits de l’homme, et, a souligné M. Bozkir, ces problèmes exigent une réponse plus efficace et plus cohérente de l’ensemble du système des Nations Unies. 

Depuis le début de la session, a-t-il a rappelé, et conformément à la pratique établie, nous avons tenu régulièrement des réunions de coordination avec le Secrétaire général et les Présidents du Conseil économique et social et du Conseil de sécurité, pour briser les silos, regrouper les piliers du travail de l’Organisation, mieux répondre aux problèmes et exécuter les différents mandats, a souligné le Président.  Il a insisté sur l’importance de revitaliser le multilatéralisme et de mettre en œuvre le programme indispensable des réformes pour faire de « l’avenir que nous voulons et de l’ONU dont nous avons besoin » une réalité.

Exposé du Secrétaire général sur ses priorités pour 2021

2020 a été pour le monde une « annus horribilis », une année de mort, de catastrophe et de désespoir, a reconnu le Secrétaire général de l’ONU, M. António GuterresLa pandémie de COVID-19 s’est déchaînée dans chaque pays et dans chaque économie.  Deux millions de vies ont été perdues, y compris parmi les membres de la famille des Nations Unies.  Le bilan humain continue de s’alourdir et le coût économique d’augmenter.  Quelque 500 millions d’emplois ont été perdus.  L’extrême pauvreté a atteint des niveaux jamais vus depuis une génération et les fragilités du monde continuent d’apparaître. 

L’année dernière, les catastrophes naturelles ont causé des dégâts évalués à 210 milliards de dollars et un coût humain incalculable.  La biodiversité s’effondre, les tensions géopolitiques compromettent les efforts collectifs de paix, les besoins humanitaires explosent et les déplacements forcés atteignent des niveaux records.  Les risques de prolifération nucléaire et chimique s’accentuent, les droits de l’homme accusent un recul et les discours de haine s’épanouissent.  Les comportements hors-la-loi dans le cyberespace créent un nouveau domaine de propagation de la criminalité, de la violence, de la désinformation et de troubles.  La COVID-19 a eu un impact particulièrement pernicieux sur les femmes et les filles.

2020 a apporté tragédies et périls.  2021 doit apporter changement et nouvel élan, a espéré le Secrétaire général, soulignant que les objectifs de développement durable sont plus importants que jamais.  Il est temps d’assurer le bien-être des peuples, des économies, des sociétés et de notre planète.  « C’est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble », a martelé le Secrétaire général.

La priorité des priorités, a-t-il dit, c’est vaincre la pandémie.  Les vaccins constituent à cet égard « notre plus grand test moral » et ils doivent être vus comme des biens publics mondiaux, « des vaccins du peuple », disponibles et abordables pour tous.  Le Secrétaire général a prévenu que le Mécanisme COVAX a besoin de fonds pour se procurer et fournir des vaccins aux pays à faible et moyen revenu, et pour poursuivre sa recherche-développement essentielle. 

« La science réussit mais la solidarité échoue », a averti le Secrétaire général.  Si on laisse la COVID-19 se propager comme un feu de brousse dans les pays du Sud, elle va inévitablement muter, devenir plus contagieuse, plus meurtrière et enfin, plus résistante aux vaccins, prête à revenir hanter les pays du Nord.  Les études montrent que l’accumulation des stocks de vaccins peut coûter 9 200 milliards de dollars à l’économie mondiale, soit plus de 340 fois plus que les 27 milliards de dollars qui manquent à l’Accélérateur ACT.  « Il n’y a qu’un seul gagnant dans le monde de ceux qui ont ou pas le vaccin: le virus lui-même. »

Le Secrétaire général a énoncé six mesures: donner la priorité aux professionnels de la santé, protéger les systèmes de santé de l’effondrement dans les pays les plus pauvres, assurer la fourniture et la distribution équitables des vaccins, en encourageant l’industrie pharmaceutique à alimenter le Mécanisme COVAX; partager avec ce dernier les stocks excédentaires; disponibiliser les licences pour booster la production; et rétablir la confiance dans les vaccins.  Le Secrétaire général a attiré l’attention sur l’initiative « Verified » contre « l’infodémie ». 

La deuxième priorité, a-t-il estimé, est d’assurer un relèvement économique inclusif et durable, avec des investissements « massifs » dans les systèmes de santé partout, le travail décent et le retour des enfants à l’école.  Les pays les plus riches mettent en œuvre des plans de relance de plusieurs milliards de milliards de dollars alors que les pays les plus pauvres n’ont pu dépenser que 2% de leur PNB.  Le relèvement doit être inclusif, et aucun pays ne devrait avoir à choisir entre la fourniture des services sociaux de base et le paiement du service de la dette.

Ici aussi, le Secrétaire général a déroulé sa liste de recommandations: expansion de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette; allégement de la dette de tous les pays en développement et des pays à revenu intermédiaire qui en ont besoin; accroissement des ressources des institutions financières multilatérales et nouvelle allocation aux droits de tirage spéciaux en faveur des pays en développement, et réaffectation volontaire de certains de ces droits non utilisés. 

Le relèvement doit être durable et embrasser les énergies renouvelables et les infrastructures vertes et résilientes.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pointe d’ailleurs dans cette direction.  « Une relance inclusive et durable est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble », a encore martelé le Secrétaire général, avant de s’attarder sur sa troisième priorité.

L’année 2021, a-t-il pressé, doit être l’année du climat et de la biodiversité.  Il faut, a estimé le Secrétaire général, continuer à construire la coalition mondiale pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050; obtenir des gouvernements qu’ils soumettent leurs contributions déterminées au niveau national pour réduire leurs émissions de 45% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010; réaliser une percée dans l’adaptation; honorer tous les engagements financiers dont la pleine capitalisation du Fonds vert pour le climat; et adopter des politiques transformatives contre le carbone et les combustibles fossiles.  

La COP26 prévue au mois de novembre sera un moment de vérité pour l’action climatique.  La COP15 sur la biodiversité est une chance de mettre fin à la crise, grâce à un nouveau cadre.  Au moment où nous nous préparons à la Conférence sur les océans prévue au Portugal, arrêtons la surpêche, réduisons la pollution, dont celle par le plastique, et promouvons l’économie bleue, a plaidé le Secrétaire général qui a aussi dit attendre beaucoup du Sommet sur les systèmes alimentaires et de la Conférence mondiale sur le transport durable.  « Nous réconcilier avec la nature est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble », a poursuivi le Secrétaire général, en reprenant son mot d’ordre.

Comme quatrième priorité, il a cité la lutte contre la « pandémie » de la pauvreté et des inégalités, et réitéré son appel à un nouveau contrat social au sein des pays, avec comme vecteurs l’accès à l’éducation et à la technologie numérique, sans oublier la réforme du marché du travail et la lutte contre la corruption, les paradis fiscaux, le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites.  L’aide publique au développement (APD) est en l’occurrence une bouée de sauvetage.  « Tenir la promesse de ne laisser personne sur le côté est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble. »

Les droits humains sont l’objet d’une attaque en règle: notre cinquième priorité doit être de renverser cette tendance, a poursuivi le Secrétaire général.  Il a rappelé son appel à l’action en faveur des droits humains, le Plan d’action pour la lutte contre les discours de haine et l’initiative pour la sauvegarde des sites religieux.  Il a dénoncé la montée du néonazisme et du « suprémacisme blanc ».  « Promouvoir et protéger pleinement tous les droits humains est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble. »

Notre sixième priorité est la réalisation de l’égalité des genres, peut-être le plus grand défi qui soit en ce qui concerne les droits humains, a reconnu le Secrétaire général.  La pandémie a engendré en parallèle une épidémie de violences contre les femmes: violences domestiques, violences en ligne, augmentation des mariages d’enfants et de l’exploitation sexuelle.  Il est temps de changer les vieilles structures et d’abandonner les vieux modèles.  Si l’économie formelle fonctionne, c’est seulement parce qu’elle est subventionnée par le travail de soins non rémunéré des femmes.  Il est temps de prendre des mesures plus ambitieuses et ciblées pour en finir avec les approches et les attitudes qui privent les femmes de leurs droits et d’en finir avec les ajustements à la marge.  « L’égalité des genres est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble ». 

La septième priorité, selon le Secrétaire général, est de guérir les tensions géopolitiques et de trouver un terrain d’entente.  Nous avons besoin de bon sens, d’un Conseil de sécurité uni et d’un travail contre la « Grande fracture ».  Nous ne pouvons régler nos problèmes quand les grandes puissances entretiennent des relations tendues.  Le Secrétaire général a d’ailleurs rappelé son appel à un cessez-le-feu mondial, en saluant les signes encourageants et en déplorant les signes décourageants.  L’année 2021 doit être celle de la relance du processus de paix au Moyen-Orient et de la création de conditions favorable à la solution des deux États. 

« L’unité et la paix sont possibles.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble. »

Notre huitième priorité est de remettre sur pied le régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires, qui connaît une véritable érosion, a ajouté le Secrétaire général. 

Vendredi dernier, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est entré en vigueur, s’est-il réjoui, tout en se disant alarmé par la détérioration des relations entre les États dotés d’armes nucléaires.  Il s’est tout de même félicité de ce que les États-Unis et la Fédération de Russie aient décidé de prolonger le traité « New START » pour une durée de cinq ans, le maximum prévu, laissant ainsi le temps de négocier de nouvelles réductions.  « Un monde sans armes nucléaires est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble. » 

Notre neuvième priorité est de tirer parti des possibilités offertes par les technologies numériques, tout en nous prémunissant des dangers de plus en plus grands qu’elles présentent, a dit le Secrétaire général, en réclamant un « cessez-le-feu » dans le cyberespace, notamment pour mettre fin aux cyberattaques contre des infrastructures vitales.  Il a aussi parlé de la question de l’utilisation des données, trouvant préoccupante la manière dont les gouvernements peuvent les exploiter pour violer les droits des personnes ou de groupes discriminés.  Le Secrétaire général a rappelé le Plan d’action de coopération numérique qu’il a lancé l’année dernière car « un avenir numérique ouvert, libre et sûr est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble. »

Enfin, comme dixième priorité, il a voulu que l’on réimagine la gouvernance mondiale de la santé, de la paix et l’environnement.  Les défis, a-t-il estimé, exigent clairement un multilatéralisme plus inclusif et plus en réseaux.  Il a rappelé son appel à un nouveau pacte mondial et espéré que le rapport qu’il présentera en septembre prochain sera vu comme le début de cette gouvernance réimaginée.  « Renforcer la gouvernance mondiale pour fournir des biens publics mondiaux est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble. »

Nous pouvons passer d’une « annus horribilis » à une « annus possibilitatis ».  « Édifier le monde que nous voulons est possible.  Nous devons en faire une réalité.  Ensemble », a conclu le Secrétaire général. 

Débat général

Au nom du Groupe des pays nordiques, la Suède a indiqué que la « Déclaration politique ONU75 », adoptée en septembre, le Programme 2030 et l’Accord de Paris, constituent un programme commun pour « reconstruire en mieux et plus vert ».  Elle y a vu l’engagement le plus ferme de l’Assemblée générale en faveur d’un multilatéralisme revigoré et inclusif.  La distribution mondiale des vaccins contre la COVID-19 représente l’occasion la plus immédiate de montrer ce sur quoi ce multilatéralisme peut déboucher.  La priorité doit être d’assurer un accès mondial universel, équitable et abordable à des vaccins sûrs et efficaces, le Mécanisme COVAX étant le meilleur outil pour ce faire, a-t-elle dit.

La délégation a jugé impératif de remettre sur les rails le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.  Répondre à l’impact disproportionné de la COVID-19 sur les femmes et les filles doit être une priorité, a-t-elle ajouté.

La catastrophe climatique et l’effondrement des écosystèmes exigent une action urgente, a également estimé la Suède qui a insisté sur l’importance des COP prévues à Kunming et à Glasgow.  Elle a aussi dit appuyer la création d’une coalition mondiale pour la neutralité carbone d’ici à 2050. 

Elle a fait part de son ferme appui à la prévention, la médiation et au maintien de la paix, insistant sur l’importance d’un financement adéquat, durable et à long terme.  Elle a aussi appelé à une participation accrue et significative des femmes, soulignant en outre que la mise en œuvre du programme « femmes, paix et sécurité » exige des liens plus rapprochés entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.

Notant que la pandémie a mis à mal les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit, la Suède a voulu que l’on dote le Haut-Commissariat aux droits de l’homme d’un budget adéquat.  Elle a également encouragé les États Membres à verser la totalité de leur contribution au budget de l’ONU à temps et sans conditions, s’inquiétant de l’impact de la crise de trésorerie de l’Organisation.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Brunéi Darussalam a dit que le « nouveau contrat social » que le Secrétaire général appelle de ses vœux répondrait parfaitement à la situation actuelle marquée par la pandémie de COVID-19.  L’ASEAN, a-t-il dit, adhère à la vision du Secrétaire général de promouvoir une réforme et une innovation axées sur les performances et les résultats afin de rendre l’ONU « plus efficace et plus sensible à ceux que nous servons ».  « We Care, We Prepare, We Prosper » est le thème qu’a dit avoir choisi le Brunéi Darussalam pour sa présidence de l’ASEAN pour démontrer son engagement en faveur du bien-être des populations, du renforcement de la résilience face aux incertitudes et de la poursuite des initiatives visant à faire en sorte que toute la communauté de l’ASEAN prospère durablement. 

En 2021, a indiqué le Brunéi Darussalam, l’Association s’efforcera de construire une communauté harmonieuse avec en son centre l’individu.  La priorité sera donnée à la préparation et à l’adaptation pour que l’ASEAN reste pertinente et que sa population puisse tirer parti des nouvelles possibilités et surmonter les défis existants et futurs.  L’ASEAN continuera de mettre en œuvre son cadre global de relèvement, adopté en novembre dernier.  Ce cadre est là pour aider les pays à faire face aux différents impacts de la pandémie de COVID-19, à coopérer sur les vaccins, à maintenir la stabilité socioéconomique et à permettre une reprise régionale rapide. 

Le Brunéi Darussalam a estimé que le principe de « ne laisser personne sur le côté » implique une approche centrée sur la personne, y inclus les jeunes, les femmes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  L’ASEAN, a-t-il dit, est très engagée dans la promotion d’une culture de paix, de stabilité et de prospérité grâce à des initiatives telles que le Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est et le Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est.  Enfin ; l’ASEAN, a conclu le Brunéi Darussalam, compte renforcer le partenariat avec l’ONU par le biais du Plan d’action de la Déclaration commune sur le partenariat global 2021-2025. 

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), les Maldives ont rappelé que les membres de l’Alliance ont très peu contribué aux changements climatiques alors qu’ils en subissent lourdement les conséquences.  Elles ont demandé à l’ONU d’accélérer les efforts de mise en œuvre du Programme 2030, en particulier les objectifs sur les océans et les mers.  Les priorités du Secrétaire général, ont-elles souligné, doivent tenir compte des petits États insulaires pour qu’ils ne soient pas « laissés pour compte ».  Les Maldives ont attiré l’attention sur les besoins financiers des membres de l’Alliance pour lutter contre la pandémie et réaliser le Programme 2030.  Ces pays, ont insisté les Maldives doivent être soutenus par une aide au relèvement.  Le monde étant toujours loin de l’objectif de l’Accord de Paris visant à plafonner la hausse de la température à ‑1.5°C, les Maldives ont appelé le Secrétaire général à porter la voix des petits États insulaires au cours de la conférence sur le climat que les États-Unis entendent organiser au mois d’avril.  Il est temps que les principaux émetteurs respectent leurs engagements, ont martelé les Maldives. 

L’Union européenne s’est félicitée de l’action responsable de l’ONU dans la période de crise actuelle, saluant notamment le leadership du Secrétaire général, qui a cherché à faire en sorte que l’Organisation reste soudée et maintienne ses programmes, en dépit des difficultés.  L’application de ces programmes, à commencer par l’Accord de Paris, doit être une priorité, a-t-elle souligné, appelant au renforcement d’un multilatéralisme inclusif, qui permette de mettre en œuvre le processus de réforme et d’assurer un financement durable afin que l’ONU puisse remplir son rôle « tellement crucial ». 

Toutefois, a ajouté l’Union européenne, une réponse générale à la pandémie de COVID-19 reste la plus grande priorité.  Il importe aujourd’hui d’offrir un accès juste et abordable au vaccin, assorti d’une distribution équitable.  À cet égard, elle a relevé que la solidarité internationale a été, dès le début de la crise, inscrite dans sa stratégie liée aux vaccins, comme en atteste le Mécanisme COVAX dont elle a contribué à la mise en place.  L’Union européenne s’est félicitée de ce que les États-Unis aient annoncé leur intention de rejoindre cette initiative qui est en passe de fournir plusieurs milliards de doses. 

Alors que la crise affecte de manière disproportionnée les pays et les groupes vulnérables, il convient d’alléger la dette des États les plus fragiles et, plus généralement, de redoubler d’efforts en cette décennie d’action pour la réalisation des objectifs de développement durable, a plaidé l’Union européenne.  Tout en se félicitant des efforts déployés par le Secrétaire général pour faire reculer l’insécurité alimentaire, aggravée par la pandémie, elle a dit attendre beaucoup du sommet prévu sur cette question en septembre prochain. 

Sur le plan climatique, 2021 sera également une année charnière, a-t-elle poursuivi, évoquant en particulier le rendez-vous important de la COP26 à Glasgow, qui doit donner corps à l’engagement des chefs d’État en faveur de la neutralité carbone à l’horizon 2050.  L’Union européenne s’est réjouie de la décision des États-Unis de réintégrer l’Accord de Paris et de toutes les initiatives visant à faire revenir le monde à bon port, notamment le Sommet Stockholm+50 en 2022. 

Pour l’Union européenne, la défense des droits humains et des liberté fondamentales est une autre préoccupation majeure.  Elle s’est déclarée favorable à l’appel à l’action du Secrétaire général, notamment pour protéger les défenseurs des droits de l’homme.  Celles et ceux qui collaborent avec l’ONU s’exposent à des représailles, a-t-elle dénoncé, avant de se prononcer pour une stratégie mondiale à ce sujet.  Partisane d’un renforcement du système international basé sur des règles, elle a mis l’accent sur la lutte contre l’impunité, y compris par le biais de la Cour pénale internationale (CPI). 

L’Union européenne a par ailleurs rappelé qu’elle a lancé un nouveau Groupe des Amis contre la violence à l’encontre des femmes et des filles.  Selon elle, cette question ne peut être traitée sous le seul angle de la violence sexiste.  L’autonomisation des femmes et leur contribution à la société et aux efforts de reconstruction sont essentielles, a-t-elle fait valoir.  S’agissant du relèvement post-COVID-19, elle a souhaité qu’il soit plus vert et plus durable mais aussi plus numérique, alors que la moitié de la population mondiale reste hors ligne. 

Elle a d’autre part souscrit à l’appel au cessez-le-feu global lancé par le Secrétaire général et aux efforts de l’ONU pour pérenniser la paix, mettant en garde contre l’érosion de l’architecture de non-prolifération et de désarmement nucléaires.  Évoquant ensuite les engagements pris en faveur de la sauvegarde du Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien, elle s’est félicitée de pouvoir travailler avec la nouvelle Administration Biden.  Enfin, elle s’est montrée favorable à l’intention du Secrétaire général de briguer un deuxième mandat à la tête de l’Organisation.  « Il peut compter sur l’appui constructif de l’Union européenne », a-t-elle promis. 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, Djibouti a regretté le manque de soutien au multilatéralisme alors que le monde fait face à une crise sans précédent.  En ce qui concerne le processus de réforme de l’ONU, il faut que les bénéfices en soient concrets et tangibles, a souligné la délégation, avant d’applaudir les efforts déployés par l’Organisation pour aider l’Afrique à atteindre le développement durable.  Or, a-t-elle constaté, la pandémie de COVID-19 a mis à nu les inégalités de nos systèmes mondiaux et régionaux ainsi que le manque de préparation des pays en développement aux catastrophes, qu’elles soient sanitaires ou encore climatiques. 

Dans ce contexte, la crise actuelle a eu un impact délétère sur le processus des objectifs de développement durable (ODD), lesquels ont dangereusement reculé.  Il faut davantage de ressources pour apporter une réponse adéquate à la pandémie et permettre la reconstruction.  De plus, a poursuivi Djibouti, notre tissu socioéconomique a été la principale victime de ce choc qui affecte les populations, en particulier les enfants, tandis que l’innovation numérique reste réservée à un petit nombre de pays et de personnes.  Le continent africain a besoin de financements prévisibles et durables pour répondre à la COVID-19 et mettre en œuvre les ODD, a-t-il insisté. 

La pandémie a aussi eu des effets délétères sur les systèmes de santé africains, a relevé Djibouti.  Cela concerne notamment l’accessibilité de vaccins à bon marché, a-t-il précisé, souhaitant que soient ouverts les goulets d’étranglement dans la distribution de ces vaccins aux pays en développement.  La délégation a par ailleurs noté avec préoccupation que, sur les questions essentielles comme le financement du développement, « l’Afrique s’enlise ».  Face à cette situation alarmante, le multilatéralisme est le mécanisme le plus efficace pour une action collective, a-t-elle affirmé.  À ses yeux, il ne s’agit pas seulement de s’attaquer aux défis que nous avons en commun mais aussi de saisir les occasions communes. 

Nous pouvons « reconstruire en mieux » et créer des sociétés plus inclusives et plus durables, ce qui passe par davantage de coopération et de partenariats, a assuré Djibouti.  Ces partenariats, notamment sur le Programme 2030, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Zone de libre-échange africaine ont, selon lui, un « énorme potentiel de transformation ».  Favorable à l’égalité des sexes au plus haut niveau de l’ONU et à l’élimination totale du racisme et de la discrimination, la délégation s’est également prononcée pour une répartition géographique plus équitable à tous les niveaux de responsabilité de l’Organisation. 

Le rapport du Secrétaire général qui explique toute la complexité du monde appelle à la réflexion, dans le contexte de réforme « inachevée » de l’ONU, a estimé l’Inde.  Se félicitant des efforts réalisés pour rendre l’Organisation plus « adaptée à ses objectifs », elle a dit craindre que la « crise catastrophique » de la pandémie n’annihile les acquis.  Mais, a-t-elle promis, cette pandémie n’a pas entamé notre engagement, en tant que principal fournisseur de contingents aux opérations de maintien de la paix, de contribuer à l’édification d’un monde meilleur.  L’Inde a dit avoir déployé des équipes médicales dans les opérations de paix au Soudan du Sud ou en République démocratique du Congo (RDC) et contribué de manière significative au Fonds COVID-19 de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Attirant l’attention sur le défi « crucial » qu’est le terrorisme, elle a estimé que le monde a échoué et continue de tergiverser, comme en atteste le manque d’accord sur une convention mondiale.  Les États, a préconisé l’Inde, doivent renforcer leur lutte contre ce fléau mais aussi contre celui des changements climatiques.  L’Inde n’a pas manqué de réitérer ses appels à la réforme d’un Conseil de sécurité « figé dans le passé ». 

Le Liechtenstein a déclaré que le système de l’ONU a su établir des marqueurs positifs tout au long de la pandémie, tout en estimant qu’une discussion approfondie s’impose pour tirer les leçons des premières expériences.  Il a estimé que l’ONU a été le phare d’une action pragmatique, fondée sur la science et la voix de la raison et de la solidarité face à la désinformation, au populisme et aux tendances nationalistes.  Cette crise a poussé le monde à se tourner vers l’ONU qui, a-t-il ajouté, est plus pertinente que jamais.

À ses yeux, les objectifs de développement durable sont le plan directeur pour répondre à cette crise sanitaire sans précédent, assurer le retour de millions d’enfants à l’école, aider les plus pauvres et les plus vulnérables et enrayer « la pandémie de l’ombre » qu’est l’aggravation de la violence domestique.  Il faut également rééquilibrer de manière plus durable notre relation avec la planète sur la base du principe « un monde, une santé ».

La délégation a souligné que l’Assemblée générale a un mandat bien défini pour examiner les questions de paix et de sécurité internationales.  Face à la paralysie croissante du Conseil de sécurité, souvent due à l’exercice ou à la menace d’un droit de veto, l’autorité de l’Assemblée générale doit être placée au premier plan.  Pour cette raison, le Liechtenstein s’est engagé à militer pour un débat à l’Assemblée générale chaque fois qu’un veto empêchera le Conseil de sécurité d’agir.  Il a également voulu que l’on appuie sans équivoque les mécanismes de justice internationale créés par l’ONU, insistant sur l’importance de renforcer la confiance dans les institutions concernées.

Singapour a déclaré que les activités de l’ONU l’année dernière et cette année seront jugées à l’aune de ses actions contre la pandémie de COVID-19 et estimé que l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial demeure « un objectif important ».  Elle a réclamé l’accélération de la réforme de l’Organisation, en particulier le renforcement du système de coordonnateurs résidents.  C’est essentiel, s’est expliquée Singapour, pour aider les États « à reconstruire en mieux ».  Singapour a aussi voulu que le Secrétariat réajuste les activités de son personnel et tire, ce faisant, les enseignements tirés du travail pendant la COVID-19.  La pandémie, a-t-elle souligné à son tour, a montré l’importance d’un multilatéralisme et d’une coopération internationale, fondés sur le respect mutuel.  Elle a exhorté l’Organisation de profiter du changement en cours dans certains pays, avant, comme le Secrétaire général, d’insister sur l’importance de l’accès de tous à la technologie numérique, tout en réglant les problèmes dans ce domaine.

Oman a appuyé l’appel du Secrétaire général en faveur d’une synergie et d’une coopération plus cohérentes pour faire face à la pandémie, notamment en prenant des mesures pratiques et concrètes pour renforcer les capacités des États à accéder et à obtenir des vaccins au moindre coût.

La délégation s’est également félicitée de l’appel de ce dernier en faveur de l’annulation de la dette, sa restructuration et l’augmentation du soutien aux pays en développement pour leur garantir l’accès à un financement adéquat afin de leur permettre de faire face à la pandémie et à ses répercussions.

De même, Oman a salué l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un nouveau contrat social pour rééquilibrer les systèmes financiers et commerciaux, sur la base de règles de marché équitables et en respectant la souveraineté des États.  La délégation a par ailleurs insisté sur l’importance du multilatéralisme et a appelé à ne pas laisser le factionnalisme s’immiscer dans le travail de l’ONU.

L’Argentine a réitéré l’importance de renforcer les systèmes sanitaires, la santé étant un bien public mondial.  Elle a plaidé pour l’accès accru des pays émergents au financement, arguant que le moratoire sur la dette ne suffit pas.  Ce qu’il faut, c’est la restructuration de la dette et le rééchelonnement des paiements pour que les pays puissent avoir une marge de manœuvre et booster les dépenses publiques.  L’élimination de la pauvreté, a-t-elle prévenu, ne peut se faire dans un environnement sans emploi décent.  L’Argentine a aussi plaidé pour des progrès dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris.  Rappelant les deux sommets à venir sur l’énergie et les systèmes alimentaires, elle a dénoncé les politiques protectionnistes et les subventions.  L’Argentine a ensuite longuement plaidé pour le respect et la protection des personnes vulnérables, des LGBT et des personnes âgées.  La pandémie, a-t-elle conclu, a montré l’importance de l’accès de tous aux technologies numériques, « un droit essentiel ». 

Le Pakistan s’est dit convaincu que les grands défis du monde ne peuvent être résolus que par le biais de la coopération multilatérale.  Il a donc regretté que les intérêts particuliers prennent le dessus sur les intérêts communs.  Il a en effet fustigé l’attitude des grandes puissances qui ont repris la course aux armements alors que nous sommes témoins de l’aggravation de la pauvreté, de la faim et des souffrances humaines dans de nombreux pays du monde.  Le Pakistan a appelé à l’avènement d’un nouvel ordre mondial équitable, résilient et durable, plaidant pour une distribution équitable des vaccins contre la COVID-19, l’allégement de la dette et des financements adéquats pour la lutte contre les changements climatiques et la mise en œuvre des objectifs de développement durables (ODD). 

Le Pakistan a aussi prévenu que le processus de décolonisation restera inachevé tant que le peuple de Jammu-et-Cachemire ne pourra exercer son droit à l’autodétermination, un droit foulé au pied par la campagne « violente » de l’Inde qui a déployé une armée d’occupation de 900 000 soldats.  Le Pakistan a estimé que la détermination de l’Inde à transformer ce territoire à majorité musulmane en un territoire à majorité hindoue constitue « un crime » au regard des Conventions de Genève.  Il n’a pas manquer de saluer les 10 priorités du Secrétaire général présentées aujourd’hui, en réclamant un plan d’action pour chacune d’elles.

L’Afrique du Sud s’est félicitée de ce que le Secrétaire général ait parlé des raisons d’être optimiste, en dépit des défis qu’entraîne la pandémie de COVID-19.  Contrairement à 2020, a-t-elle observé, nous commençons à avoir des motifs d’espoir avec la distribution et l’administration de vaccins qui ont prouvé leur efficacité.  La solidarité internationale permet d’espérer que tous les pays soient préservés et que nul ne soit laissé pour compte.  Comme l’illustrent ces vaccins, fruits d’une coopération scientifique et politique sans précédent, la revigoration du multilatéralisme est le seul moyen d’atteindre de tels objectifs, a soutenu la délégation.  Constatant que les pays en développement restent les principales victimes du sous-développement et des inégalités, elle a réitéré son appui au Mécanisme COVAX. 

Alors que l’ONU vient de fêter les 75 ans de son existence, il importe de soutenir le multilatéralisme et de réformer l’ordre international qui a l’Organisation comme « pièce maîtresse », a poursuivi l’Afrique du Sud.  Jugeant que l’action unilatérale contribue à nourrir les inégalités, elle a appelé au rejet de tous les nationalismes qui ne font qu’accroître la « polarisation entre les munis et les démunis ».  La délégation a cependant constaté que les dispositions prises s’agissant des réformes n’ont toujours pas été appliquées.  Il faut, selon elle, des institutions plus représentatives et davantage orientées vers des résultats concrets.  À cet égard, a souligné la délégation, la réforme du Conseil de sécurité est « impérative »: il y va de la capacité de cet organe de s’acquitter de son mandat.  Pour l’Afrique du Sud, la longueur des négociations du Conseil sur la résolution relative à la COVID-19 a montré combien il lui faut lutter contre de « nombreuses contraintes ». 

Réaffirmant par ailleurs l’importance du Traité sur la non-prolifération, l’Afrique du Sud a dit attendre avec impatience la conférence d’examen prévue cette année.  Les pays de cette « arme immorale » doivent s’engager à ne pas l’utiliser, a-t-elle martelé.  De même, il ne faut pas perdre de vue d’autres crises, notamment celles liées au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité.  Il faut prendre des mesures urgentes qui soient à la hauteur de ces défis, sans aggraver la crise de la dette, a plaidé la délégation, avant d’appeler à des plans de réponse à la COVID-19 inclusifs et tenant compte de la vulnérabilité des femmes.  Enfin, tout en se félicitant de ce que l’ONU ait adopté son budget-programme pour 2021, la délégation s’est inquiétée de la situation financière de cette dernière et de l’impact sur ses programmes.  Il est de la responsabilité des États Membres de fournir à l’ONU des ressources suffisantes, a-t-elle martelé, enjoignant ces derniers de s’acquitter de leur contribution en temps voulu. 

Le Japon a appuyé l’idée de « reconstruire en mieux » après la pandémie de COVID-19, insistant sur une action solidaire en faveur de la santé des populations, y compris pour la couverture sanitaire universelle et le Mécanisme COVAX.  Le Japon a dit apporter une aide au renforcement des systèmes sanitaires dans les pays en développement et appuyer le Centre africain de contrôle des maladies et des infections.  Constatant l’échec « relatif » du Programme 2030, il a appelé à plus d’efficacité, ce qui exige de placer les personnes les plus vulnérables au centre des efforts.  À cet égard, le Japon a annoncé l’organisation de la Conférence internationale sur le développement de l’Afrique (TICAD VIII) en Tunisie en 2022. 

Nous devons, a-t-il pressé, éviter les retards dans la lutte contre les changements climatiques.  Promettant d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, le Japon a souligné l’urgence de l’adaptation pour la sécurité humaine.  Nous travaillons, a-t-il dit, étroitement avec l’ONU avant l’examen à mi-parcours du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.  Le Japon a aussi réitéré son engagement au sein de la Commission de consolidation de la paix et exhorté par ailleurs les États parties du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à renouveler leur engagement.  Comme d’autres avant lui, il a insisté sur la nécessité d’insuffler un nouvel élan à la réforme du Conseil de sécurité. 

Cuba a estimé que le rapport du Secrétaire général prouve la nécessité de renforcer le multilatéralisme et la solidarité internationale.  Dans ce cadre, la feuille de route pour la réalisation des objectifs de développement durable est le meilleur outil pour promouvoir un monde durable et équitable.  Il est indispensable, a jugé Cuba, que les États respectent leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD), de transfert des technologies et d’aide au renforcement des capacités.  Parlant de la lutte contre la pandémie de COVID-19, Cuba a réclamé un accès abordable et équitable aux vaccins, prévenant que « l’échec moral » se paira en vies humaines.  Cuba, qui a conclu sur les opérations de paix, a appelé au respect de leurs principes fondateurs, à savoir le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense. 

L’Équateur a salué le leadership du Secrétaire général dans un contexte marqué par la crise de liquidités et la pandémie.  Il a insisté à son tour sur le fardeau sous lequel ploient les pays comme le sien et a demandé aux donateurs de respecter leur engagement en faveur de l’APD.  Plaidant également pour le strict respect des droits de l’homme, y compris ceux des réfugiés, des migrants et des peuples autochtones, « partout dans le monde », l’Équateur a réitéré son appui à l’appel au cessez-le-feu mondial du Secrétaire général, « un appel essentiel » pour une paix durable dans le monde.  Il a aussi plaidé pour la pérennisation du Fonds de consolidation de la paix et promis son appui aux priorités du Secrétaire général pour faire de l’ONU une organisation « moderne, souple et efficace ».  Pour ce faire, il est essentiel que les principaux contributeurs atténuent la crise de liquidités et aider l’ONU à exécuter ses mandats. 

L’Égypte a salué les efforts constants visant à réaliser les objectifs de développement durable et a souhaité que le relèvement après la pandémie de COVID-19 sera l’occasion de « reconstruire en mieux » afin de préserver les acquis.  Face aux risques liés aux changements climatiques, il a appelé au renforcement de la coopération internationale dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe et la promotion de la résilience des pays les plus affectés.  Au septième rang des pays fournisseurs de contingents aux opérations de maintien de la paix, l’Égypte a promis de poursuivre son rôle de promoteur du maintien de la paix.  Elle a d’ailleurs mis l’accent sur sa contribution à la Commission de consolidation de la paix.

Le Pérou a loué les efforts consentis par l’ONU pour répondre à la pandémie de COVID-19.  Toutefois, a-t-il dit, ces efforts doivent pouvoir compter sur l’accompagnement de la communauté internationale.  À cet égard, les vaccins et les traitements doivent être considérés comme des « biens publics mondiaux », a fait valoir la délégation, jugeant impératif que tous les pays, indépendamment de leurs revenus, puissent vacciner leurs salariés, à commencer par ceux de première ligne. 

Applaudissant le travail de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les retombées du Mécanisme COVAX, le Pérou a fait remarquer que, sans ces exemples d’action multilatérale, les variantes du virus se propageraient plus rapidement encore, aux dépens de la reprise économique.  Pour la délégation, il convient aujourd’hui de multiplier les mesures susceptibles de rendre les sociétés plus inclusives et plus durables.  Il faut pour cela offrir une éducation à tous les niveaux, instaurer une protection sanitaire universelle et garantir la protection de toutes les femmes. 

La pandémie, a-t-elle encore affirmé, nous donne aussi l’occasion de renouveler nos vœux à l’égard du Programme 2030, en faisant en sorte que les pays en développement aient les ressources nécessaires.  Il faut aussi souligner l’urgence de l’action climatique, qui a en son cœur la promesse de décarbonisation promue par l’ONU, a poursuivi la délégation, indiquant que le Pérou a adopté un plan-cadre et une feuille de route climatiques afin d’améliorer ses contributions déterminées au niveau national. 

Nous sommes mis en demeure de prendre des mesures de transformation environnementale en profondeur, ce qui passe par la préservation de l’Amazonie, a-t-elle noté, souhaitant à ce propos que le Fonds vert pour le climat dispose des moyens nécessaires.  Avant de conclure, le Pérou s’est également prononcé pour une « réforme intégrale » du Conseil de sécurité pour qu’il soit mieux en mesure de réagir aux défis du XXIe siècle. 

La République islamique d’Iran a constaté la lenteur dans le règlement de certaines questions soulevées dans le rapport du Secrétaire général.  La pandémie, a-t-elle dit, nous met en demeure de renforcer le multilatéralisme et la coopération internationale sur les trois piliers du travail de l’Organisation.  Il s’agit de rééquilibrer le système financier mondial pour qu’il serve le développement durable et de rejeter les sanctions unilatérales qui empêchent les États visés de s’approvisionner en médicaments et matériels médicaux, sans parler des autres difficultés provoquées par l’application extraterritoriale de ces sanctions.  Ces mesures coercitives, a insisté la délégation, empêchent les peuples visés de jouir de leurs droits à la santé et à l’alimentation. 

Préoccupé par la menace des nouveaux groupes terroristes qui s’ajoute à celle de Daech, la délégation a prévenu que la communauté internationale ferait bien d’y concentrer ses efforts, y compris l’ONU.  Concluant sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, elle a appelé Israël à adhérer à l’idée. 

Droits de réponse

L’Inde a fustigé la déclaration « mensongère » du Pakistan relative au Jammu-et-Cachemire qui est « une partie intégrante » de son territoire.  Elle a conseillé au Pakistan de s’abstenir d’utiliser la tribune de l’Assemblée générale pour « répandre sa haine » alors qu’il est l’une des plus grandes sources de déstabilisation au monde.  Le Pakistan prétend que nous maltraitons les minorités musulmanes alors que lui-même n’est vraiment pas un exemple du respect des droits des minorités, a taclé l’Inde. 

Vous êtes un régime « ouvertement fasciste » qui ignore les droits de ses minorités, a rétorqué le Pakistan qui a dénoncé les « pogroms » dans le Penjab, dont la destruction de mosquées et les accusations lancées contre les musulmans qui auraient soi-disant propagé le coronavirus en Inde.  « C’est l’Inde qui finance des groupes terroristes pour nous nuire », a affirmé le Pakistan, qualifiant ce pays de « spécialiste des fake news ».  Nous n’avons aucun doute sur le fait que le peuple du Jammu-et-Cachemire finira par triompher, a prévenu le Pakistan.

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