SC/14408

Le Conseil se penche sur « les tendances, les obstacles et les possibilités » de la lutte antiterroriste, vingt ans après l’adoption de la résolution 1373

Le Conseil de sécurité a marqué aujourd’hui, lors d’une réunion de haut niveau sous la présidence du Ministre tunisien des affaires étrangères, le vingtième anniversaire de la résolution 1373, adoptée, comme l’ont rappelé les États-Unis, deux semaines après les attaques du 11 septembre 2001 à New York, à Washington et en Pennsylvanie.  Sur le thème des « tendances, obstacles et possibilités », le Conseil a rendu publique une déclaration présidentielle dans laquelle il se déclare « résolu » à intensifier l’action unifiée et concertée contre le terrorisme et l’extrémisme violent. 

Responsable des attaques du 11 septembre 2001, Al-Qaida a été le pionnier d’un dangereux modèle transnational de franchises régionales exploitant les fragilités et les conflits, a analysé le Chef du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  M. Vladimir Voronkov a ajouté que le dénommé « État islamique d’Iraq et du Levant » (EIIL/Daech) exploite désormais les médias sociaux pour mobiliser et recruter des adeptes dans le monde entier, créant ainsi un phénomène de « combattant terroriste étranger » d’une ampleur sans précédent. 

Le Chef du Bureau a fait trois recommandations: renforcer la coopération internationale pour permettre aux États de détecter, dissuader et traduire les terroristes en justice et suivre le rythme des menaces évolutives et émergentes, à la fois hors ligne et en ligne; faire preuve d’un engagement renouvelé pour regarder au-delà du terrorisme et s’attaquer aux conditions et facteurs sous-jacents qui lui permettent de se maintenir et de se propager; et enfin, s’engager davantage et mieux avec les jeunes, la société civile, le secteur privé et la communauté scientifique pour répondre aux réalités sociales et technologiques du XXIe siècle. 

Membre de la société civile, Mme Fatima Akilu n’a pas dit autre chose, elle qui a créé la fondation « Neem » en 2016 et lancé plusieurs programmes sur la réintégration des transfuges de Boko Haram et les traumatismes dus à l’impact psychologique de l’insurrection, sans oublier les mécanismes d’alerte précoce pour détecter les signes de radicalisation.  Elle a mis l’accent sur la manière disproportionnée dont les femmes et les filles sont affectées par les insurrections, avant que le Mexique ne dénonce « les formes de masculinité » qui peuvent faire le lit du terrorisme et du suprémacisme. 

Les Nations Unies, a encore affirmé le Chef du Bureau de lutte contre le terrorisme, sont plus cohérentes et plus coordonnées que jamais dans l’appui qu’elles offrent aux États, grâce à la réforme de l’architecture antiterroriste initiée par le Secrétaire général en 2017.  L’étroite collaboration entre son Bureau et la Direction exécutive, créée par la résolution 1535 (2004) comme mission politique spéciale pour aider le Comité contre le terrorisme, est au cœur du Pacte mondial de coordination antiterroriste des Nations Unies, qui réunit 43 entités onusiennes et non onusiennes. 

Outre la menace d’Al-Qaida et de Daech, et de l’utilisation d’Internet et d’autres plateformes virtuelles par des groupes terroristes à des fins de recrutement, de financement et de planification, la Chef de la Direction exécutive a attiré l’attention sur un autre phénomène: le terrorisme d’extrême droite ou à motivation raciale et ethnique.  Ces menaces, a indiqué Mme Michèle Coninsx, ont en plus été compliquées par la pandémie de COVID-19. 

Dans leur déclaration présidentielle, les membres du Conseil réaffirment que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le moment et les auteurs.  Cette profession de foi n’a pas empêché la Ministre des affaires étrangères de Saint-Vincent-et-les Grenadines de fustiger les condamnations « sélectives » des actes terroristes en fonction du côté de la frontière où ils sont commis ou de leurs auteurs.  La Chine est allée jusqu’à parler de « trahison » devant les agissements d’un membre du Conseil qui recherche des avantages géopolitiques, en s’appuyant sur des réseaux terroristes.  « Les terroristes sont des terroristes et il n’y a pas de bons ni de mauvais terroristes », a souligné le Ministre des affaires étrangères de l’Inde, avant de de dénoncer les « deux poids, deux mesures » et de proposer un plan d’action en huit points.  Le consensus mondial contre le terrorisme n’est plus aussi fort qu’il ne l’était en 2001, en a conclu la Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Kenya, qui a dit craindre pour l’Afrique. 

Les membres du Conseil réaffirment aussi, dans leur déclaration présidentielle, que toute mesure de lutte contre le terrorisme doit être conforme au droit international, ajoutant que le non-respect des obligations internationales, notamment celles énoncées dans la Charte des Nations Unies, est l’un des facteurs qui contribuent à la radicalisation.  Le Ministre britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a saisi l’occasion pour dénoncer la répression menée en Chine contre les Ouïghours, sous couvert de lutte contre le terrorisme.  « Attaques sans fondement », a rétorqué la Chine, avant que la Fédération de Russie ne rejette également ce genre d’attitude et ne reproche aux entités antiterroristes onusiennes d’accorder une attention « superflue » aux questions des droits de l’homme, au détriment de leur mandat.

Poursuivant dans leur déclaration présidentielle, les membres du Conseil réaffirment aussi les obligations liées à la prévention et à la répression du financement du terrorisme.  Une mise en garde est venue de la Ministre des affaires étrangères de Saint-Vincent-et-les Grenadines: les initiatives de lutte contre le financement du terrorisme doivent être conçues pour renforcer plutôt que saper les activités socioéconomiques légitimes.  La France s’est inquiétée du risque de détournement des nouvelles technologies à des fins terroristes, notamment l’utilisation croissante des cryptomonnaies.  Elle a aussi renouvelé son appel à rejoindre « l’Appel de Christchurch » qu’elle a lancé avec la Nouvelle-Zélande, les entreprises d’Internet et les organisations de la société civile. 

Quant à la question inquiétante des combattants terroristes étrangers qui, selon la déclaration présidentielle, « contribuent à intensifier les conflits, à les prolonger et à en compliquer singulièrement le règlement », les États-Unis se sont dits convaincus que le rapatriement de ces combattants dans leur pays d’origine est la solution « la plus raisonnable » pour les empêcher de retourner sur le champ de bataille.  Ce n’est pas seulement la bonne chose à faire du point de vue de la sécurité, mais aussi du point de vue humanitaire. 

Déclaration du Président du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité rappelle sa résolution 1373 (2001), par laquelle il a décidé de créer le Comité contre le terrorisme, et se félicite à cet égard du rôle joué par le Comité, avec le concours de sa direction exécutive, pour ce qui est de suivre, de promouvoir et de faciliter l’application de ses résolutions sur la question. 

Le Conseil présente ses condoléances aux familles des victimes du terrorisme, se déclare solidaire des pays ayant subi des attaques terroristes et exprime son appui aux rescapés et aux victimes de la violence commise par des groupes terroristes, dont la violence sexuelle et fondée sur le genre. 

Le Conseil réaffirme que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations continue d’être l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le moment et les auteurs. 

Le Conseil insiste sur le fait que le terrorisme et l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme ne peuvent ni ne doivent être associés à aucune religion, nationalité ou civilisation. 

Le Conseil souligne que la menace terroriste persiste et qu’elle touche des États Membres dans le monde entier, ce qui peut exacerber les conflits dans les régions touchées et contribuer à affaiblir les États concernés. 

Le Conseil réaffirme son attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à l’indépendance politique de tous les États conformément à la Charte des Nations Unies, et souligne que c’est aux États Membres qu’il incombe au premier chef de lutter contre les actes terroristes et l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme. 

Le Conseil réaffirme également que les États Membres doivent veiller à ce que toute mesure de lutte contre le terrorisme soit conforme aux obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, souligne que le respect des droits humains, des libertés fondamentales et de l’état de droit et les mesures efficaces de lutte contre le terrorisme sont complémentaires et se renforcent mutuellement, et sont essentiels au succès d’une action antiterroriste, relève qu’il importe de respecter l’état de droit pour prévenir et combattre efficacement le terrorisme, et note par ailleurs que le non-respect de ces obligations et d’autres obligations internationales, notamment celles énoncées dans la Charte des Nations Unies, est l’un des facteurs qui contribuent à la radicalisation menant à la violence et favorise un sentiment d’impunité. 

Le Conseil rappelle que, dans sa résolution 1373 (2001), il a décidé que tous les États Membres devaient veiller à ce que toutes personnes qui participent au financement, à l’organisation, à la préparation ou à la perpétration d’actes de terrorisme ou qui y apportent un appui soient traduites en justice. 

Le Conseil réaffirme les obligations faites aux États Membres en ce qui concerne la prévention et la répression du financement du terrorisme, notamment celles qui sont énoncées dans ses résolutions 1373 (2001), 2178 (2014), and 2462 (2019). 

Le Conseil de sécurité souligne qu’il faut s’attaquer aux facteurs de propagation du terrorisme, tels qu’ils sont énoncés dans le pilier I de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, et estime qu’une approche globale visant à mettre en échec le terrorisme exige de mener une action multilatérale à l’échelle nationale, régionale et sous-régionale. 

Le Conseil note de nouveau avec préoccupation que les terroristes et les groupes terroristes continuent d’utiliser Internet à des fins terroristes, et souligne qu’il importe que les États Membres agissent dans un esprit de coopération lorsqu’ils prennent des mesures nationales visant à empêcher les terroristes de tirer parti de la technologie et des moyens de communication pour commettre des actes de terrorisme, ainsi qu’à poursuivre la coopération volontaire avec le secteur privé et la société civile pour trouver et mettre en œuvre des moyens plus efficaces de lutte contre l’utilisation d’Internet à des fins terroristes, notamment en élaborant des contre-discours à opposer au discours terroriste et en utilisant des moyens technologiques novateurs, tout en respectant les droits de l’homme et les libertés fondamentales et en se conformant au droit interne et au droit international. 

Le Conseil précise qu’il importe que l’ensemble des autorités et de la société soient impliquées dans cette démarche, souligne le caractère crucial de la coopération avec tous les acteurs concernés, en particulier la société civile, aux fins de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme et, à cet égard, encourage la participation pleine, égale et effective des femmes et des jeunes à ce processus. 

Le Conseil constate avec inquiétude que les combattants terroristes étrangers contribuent à intensifier

les conflits, à les prolonger et à en compliquer singulièrement le règlement, et qu’ils peuvent aussi être une menace considérable pour les États dont ils viennent, ceux par lesquels ils transitent et ceux où ils se rendent, ainsi que les États qui jouxtent les zones de conflit armé où ils combattent et qui doivent faire face à de sérieux problèmes de sécurité, note que la menace que représentent les combattants terroristes étrangers peut atteindre toutes les régions et tous les États Membres, même ceux qui sont éloignés des zones de conflit, et se dit profondément préoccupé de voir que les combattants terroristes étrangers mettent leur idéologie extrémiste au service de l’apologie du terrorisme. 

Le Conseil se félicite des efforts que déploient le Comité contre le terrorisme et sa direction exécutive pour améliorer l’application de la résolution 1373 (2001) et de ses résolutions ultérieures sur la question en mettant en évidence les lacunes en matière de capacités et en facilitant l’assistance technique, est conscient des importants défis en matière de capacité et de coordination auxquels de nombreux États Membres sont confrontés pour ce qui est de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme et d’empêcher le financement du terrorisme, le recrutement et toutes les autres formes d’appui à des organisations terroristes et, à cet égard, engage les États Membres à continuer de coopérer avec le Comité et sa direction exécutive, et souligne qu’une évaluation technique neutre de l’application de la résolution 1373 (2001) et d’autres résolutions sur la question, ainsi que l’analyse et les recommandations issues de ces évaluations constituent une aide précieuse permettant aux États Membres de déceler et de combler les lacunes en matière de mise en œuvre et de capacités. 

Le Conseil souligne qu’il importe de renforcer la coordination et la coopération entre la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Bureau de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de l’exercice de leurs mandats respectifs et de leurs rôles distincts visant à établir une concertation réelle entre l’Organisation des Nations Unies et les États Membres de manière à améliorer la mise en œuvre équilibrée de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies ainsi que celle d’autres résolutions relatives à la lutte contre le terrorisme, et note le rôle important qui revient aux entités du Pacte mondial de coordination contre le terrorisme, en particulier au Bureau de lutte contre le terrorisme, et aux autres fournisseurs d’aide au renforcement des capacités pour ce qui est de fournir une assistance technique dans le cadre de la coopération internationale. 

Le Conseil réaffirme qu’il faut développer la coopération à l’œuvre entre les comités créés par les résolutions 1373 (2001), 1267 (1999), 1989 (2011), 2253 (2015) et 1540 (2004) et leurs groupes d’experts respectifs, note qu’il importe que ces comités continuent d’interagir et de dialoguer avec tous les États Membres aux fins d’une coopération efficace et les engage à poursuivre leurs travaux de manière constructive et transparente. 

Le Conseil rappelle ses précédentes résolutions sur la question et les déclarations de sa présidence soulignant combien il importe d’établir, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des textes constitutifs des organisations et instances régionales et sous-régionales, des partenariats efficaces entre l’Organisation des Nations Unies et ces organisations et instances. 

Le Conseil continuera de faire preuve d’une détermination sans faille en vue de prévenir et de combattre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et de lutter contre l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, et se déclare résolu à intensifier l’action internationale unifiée et concertée menée face à ce fléau, conformément à la responsabilité qui lui incombe au premier chef de maintenir la paix et la sécurité internationales. 

Déclarations

M. VLADIMIR VORONKOV, Secrétaire général adjoint et Chef du Bureau de lutte contre le terrorisme, a rappelé le caractère historique de l’adoption par le Conseil de sécurité en 2001, après les attentats du 11 septembre, de la résolution 1373 (2001).  Il s’est inquiété de l’évolution de la menace terroriste au cours des deux dernières décennies, causant des souffrances et des pertes humaines indescriptibles.  Illustrant son propos, il a expliqué qu’Al-Qaida, qui a fait preuve de résilience malgré la perte de nombreux dirigeants, a été le pionnier d’un dangereux modèle transnational de franchises régionales exploitant les fragilités et les conflits locaux.  Il a aussi rappelé que le soi-disant « État islamique d’Iraq et du Levant » (EIIL) a exploité les médias sociaux pour mobiliser et recruter des adeptes dans le monde entier, créant ainsi un phénomène de « combattant terroriste étranger » d’une ampleur sans précédent.

M. Voronkov a salué l’impulsion et les orientations cruciales données par le Conseil de sécurité aux États Membres pour qu’ils fassent preuve d’unité d’objectifs et d’action en intensifiant leurs efforts nationaux et la coopération internationale.  Ces orientations, a-t-il souligné, ont produit des succès importants, aidant les États Membres à traduire les terroristes en justice et à perturber les nouvelles attaques.  Si les aspirations territoriales de l’EIIL en Iraq et en Syrie ont été vaincues, M. Voronkov a indiqué que le groupe reste une menace dans la région, menant des attaques et cherchant à reconstituer une capacité d’opérations externes.  « Des défis urgents subsistent pour garantir la responsabilité des crimes commis par l’EIIL et rapatrier des milliers de ressortissants étrangers associés, pour la plupart des femmes et des enfants, qui restent dans l’incertitude », a souligné le Chef du Bureau du lutte contre le terrorisme. 

Face à ces défis, il a recommandé, premièrement, de renforcer la coopération internationale contre le terrorisme pour permettre aux États de détecter, dissuader et traduire en justice les terroristes, et pour suivre le rythme des menaces évolutives et émergentes, à la fois hors ligne et en ligne.  Deuxièmement, il a conseillé de s’attaquer aux conditions et facteurs sous-jacents qui permettent au terrorisme de se maintenir et de se propager.  Il a ainsi mis l’accent sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, et sur la nécessité de faire des progrès décisifs sur les programmes interdépendants de paix et de sécurité, de développement durable et de droits humains.  En troisième lieu, M. Voronkov a jugé essentiel de s’engager davantage et mieux avec les jeunes, la société civile, le secteur privé et la communauté scientifique dans la lutte contre le terrorisme, afin de répondre aux réalités sociales et technologiques du XXIe siècle.

« Depuis 2001, le Conseil de sécurité s’est appuyé sur la résolution 1373 pour élaborer un ensemble complet de mesures et d’orientations à l’intention des États Membres afin de prévenir et de contrer le terrorisme, en s’attaquant à de nouvelles questions et en renforçant l’attention portée au droit international des droits de l’homme, au droit humanitaire et au droit des réfugiés », a fait valoir M. Voronkov.  Les efforts pour mettre en œuvre ces exigences sont devenus une priorité pour le système des Nations Unies, guidé également par la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies depuis 2006.

Notant que les Nations Unies sont plus cohérentes et coordonnées que jamais dans l’appui offert, grâce à la réforme de l’architecture antiterroriste initiée par le Secrétaire général en 2017, il a souligné que l’étroite collaboration entre son Bureau et la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT) est au cœur du Pacte mondial de coordination antiterroriste des Nations Unies, qui réunit 43 entités de l’ONU et non onusiennes.  Il a fait part de progrès réguliers grâce à ce partenariat, conformément à la résolution 2395, en veillant à ce que l’appui au renforcement des capacités s’appuie sur les évaluations menées par la DECT et sur les recommandations du Comité contre le terrorisme. 

Alors que nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, le vingtième anniversaire du 11 septembre et de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, et le quinzième anniversaire de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, le moment est plus pertinent que jamais pour le Conseil et tous les États Membres de réaffirmer l’impératif d’une action multilatérale pour la lutte contre le terrorisme international, de redynamiser la coopération internationale à cette fin pendant et après la pandémie, et de mettre l’accent sur les menaces et les défis émergents. 

Mme MICHÈLE CONINSX, Sous-Secrétaire générale et Directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), a rappelé que la DECT avait été créée par le Conseil dans sa résolution 1535 (2004) comme mission politique spéciale pour aider le Comité dans ses travaux.  Elle a détaillé le mandat de la Direction qui est notamment d’évaluer la mise en œuvre des mesures antiterroristes prises par les États Membres et de recommander des moyens de combler les lacunes dans ce domaine, de faciliter la prestation d’assistance technique et d’expertise aux États en vue de renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme ainsi que d’analyser les tendances et les développements de la lutte contre le terrorisme aux niveaux national et mondial.  La Directrice a souligné que le mandat de la DECT est exécuté dans le respect des droits de l’homme et de manière sensible au genre.  La Direction dialogue avec les États Membres en vue de renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, a-t-elle assuré. 

Mme Coninsx a ajouté que la collaboration avec les entités membres du Réseau mondial de recherche dans le domaine de la lutte antiterroriste permet d’intégrer les dernières recherches fondées sur des données fiables dans les travaux et les rapports de la DECT dont le mandat a été élargi et développé par plus de 20 résolutions du Conseil de sécurité.  Ces deux dernières décennies ont vu une évolution considérable de la menace terroriste, a continué la haute responsable en citant la montée spectaculaire de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) et l’émergence des filiales de l’EIIL notamment en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est, au Sahel, dans le bassin du lac Tchad et en Afrique australe et orientale.  La prolifération du terrorisme d’extrême droite ou à motivation raciale et ethnique est également une source de préoccupation croissante, a indiqué la Directrice exécutive.  Elle a assuré que la lutte contre l’utilisation d’Internet et d’autres plateformes virtuelles par des groupes terroristes à des fins de recrutement, de financement et de planification reste une priorité, tout comme la poursuite des efforts de lutte contre le financement du terrorisme. 

Deux rapports analytiques récents de la DECT ont monté que la pandémie de COVID-19 a compliqué les menaces déjà difficiles à gérer.  Il faut en outre continuer de réfléchir aux retours d’expériences et aux domaines dans lesquels les réponses devront être renforcées, a ajouté la Directrice exécutive.  Certains États, selon elle, ont adopté des législations nationales antiterroristes trop larges conduisant à des pouvoirs excessifs de l’État, à des violations des droits de l’homme et à la répression de la dissidence.  Les futures politiques antiterroristes devraient respecter l’état de droit et être à la fois conformes aux droits de l’homme et sensibles au genre, a-t-elle suggéré.  Les États devraient également engager toutes les couches de la société y compris les dirigeants religieux, communautaires et les femmes, les éducateurs, les jeunes et les travailleurs sociaux dans l’élaboration de stratégies antiterroristes globales et intégrées, a conseillé Mme Coninsx.  Ils doivent assurer la mise en œuvre efficace de leurs plans nationaux respectifs et chercher à régler les griefs sous-jacents, notamment en mettant l’accent sur l’inclusion des communautés vulnérables. 

Malgré les nombreux défis auxquels elle est confrontée, la communauté internationale a fait d’importants progrès dans ses efforts de lutte et de prévention du terrorisme, a noté la Directrice exécutive.  La DECT a recueilli une quantité considérable d’informations auprès des États Membres sur leurs efforts de mise en œuvre, y compris leurs progrès, leurs forces, leurs lacunes et leurs besoins, leur capacité de fournir une assistance à d’autres États dans le besoin, ou encore leurs expériences utiles à partager avec d’autres États.  Le Conseil et le Comité ont continué de promouvoir le multilatéralisme et la coopération internationale comme moyen de renforcer les capacités institutionnelles nationales, a indiqué la Directrice exécutive en recommandant de poursuivre une approche globale, coordonnée et unique visant à aider les États à élaborer et à mettre en œuvre des mesures antiterroristes efficaces tout en s’attaquant aux conditions propices au terrorisme et à l’extrémisme violent.  Mme Coninsx a promis l’aide de la DECT au Comité dans ses efforts pour remplir les mandats énoncés dans les résolutions du Conseil et pour travailler en étroite collaboration avec les États dans leurs efforts de mise en œuvre, notamment en favorisant le partage des meilleures pratiques et des leçons apprises au cours des 20 années qui se sont écoulées depuis l’adoption de la résolution 1373 (2001). 

La Directrice exécutive de la fondation Neem, du Nigéria, Mme FATIMA AKILU, a expliqué avoir œuvré en 2015, au sein du Gouvernement nigérian, à la mise en place d’une approche douce et complémentaire de lutte contre le terrorisme déjà en place au Nigéria, avec le premier programme de déradicalisation du pays, un programme de lutte contre la radicalisation axé sur les études de paix, les valeurs et la pensée critique, ainsi que le premier réseau entre le secteur de la sécurité du Nigéria et la société civile dénommé « Pave ».  Après avoir quitté le Gouvernement pour rejoindre la société civile, elle a créé en 2016 la fondation Neem qui a conçu et mis en œuvre plusieurs programmes tels que celui pour la réintégration des ex-Boko Haram, celui pour la gestion des traumatismes dus à l’impact psychologique de l’insurrection, ainsi que des mécanismes d’alerte précoce pour détecter les signes de radicalisation et un programme de réintégration des transfuges des groupes terroristes. 

« Pour lutter véritablement contre le terrorisme, nous avons besoin que les États et la société civile travaillent ensemble dans un esprit de coopération. »  Alors que les Nations Unies reconnaissent l’importance du partenariat avec la société civile et son impact sur la mise en œuvre d’objectifs communs, cette approche n’a pas toujours été appliquée de manière cohérente par les États Membres, a regretté Mme Akilu en soulignant que ce partenariat donne les meilleures chances de lutter contre le terrorisme sur le long terme et en donnant quelques exemples.  Elle a évoqué celui entre plusieurs organisations de la société civile, dont Neem, et la force multinationale qui lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.  Du fait de cette harmonisation entre les acteurs, des organisations comme Neem travaillent maintenant avec les gouvernements pour la mise en place de centres de réadaptation et de réinsertion, a-t-elle fait valoir.  Elle a également signalé que la Commission du bassin du lac Tchad, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a mis en place la première plateforme de la société civile dirigée par la fondation Neem: celle-ci travaille avec tous les États de la région pour proposer des plans de réhabilitation et de réintégration.

Faisant remarquer que les femmes et les filles sont affectées de manière disproportionnée par les insurrections et les conflits, elle a dénoncé le fait qu’elles soient victimes de violence sexiste, à la fois aux mains des insurgés et au sein de leurs communautés, y compris par le personnel de prise en charge, dont les membres des services de sécurité.  De plus, un grand nombre parmi elles sont confrontées à un accès limité ou inexistant aux services de santé reproductive.  Pour beaucoup de ces femmes, en particulier dans les communautés rurales ou urbaines pauvres où les services étatiques sont souvent absents, les seuls services qu’elles reçoivent viennent des organisations de la société civile.  Selon Mme Akilu, ces organisations pourraient être un véritable pont pour instaurer la confiance entre les victimes du terrorisme et les gouvernements qui luttent contre le terrorisme.  Elle a aussi expliqué que les organisations de la société civile peuvent aider les États à renforcer leurs capacités de prévention du terrorisme, et en particulier dans les domaines suivants: négociation, réhabilitation, réintégration, services pour les femmes et les filles, respect des normes des droits humains.

M. OTHMAN JERANDI, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, qui présidait cette session du Conseil, a dit avoir inscrit cette réunion à l’ordre du jour du Conseil pour marquer les 20 ans du régime international de lutte contre le terrorisme et sa résolution 1373 (2001).  Pour M. Jerandi, cette séance doit être l’occasion de faire le bilan de ces 20 dernières années et de mettre l’accent sur le rôle « central » de cette résolution pour la manière avec laquelle les pays abordent le terrorisme aujourd’hui.  La résolution, a estimé le Ministre, reflète la prise de conscience commune des menaces que représentent le terrorisme à l’échelle internationale.  Elle a jeté les bases du régime onusien de lutte contre le terrorisme à travers la création du Comité contre le terrorisme (CCT) qui participe depuis au renforcement des capacités des États. 

La Tunisie, a indiqué le Ministre, a veillé à mettre sa législation en phase avec le cadre international de lutte contre le terrorisme.  Elle a promulgué une nouvelle loi en 2015 et a bénéficié de l’appui de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT) à la mise en place de sa première stratégie de lutte contre le terrorisme en 2016.  Le Ministre a également évoqué les différents mécanismes régionaux mis en place depuis 2001 dont le Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme.  En dépit de tous ces efforts internationaux, régionaux et nationaux, a-t-il reconnu, le danger du terrorisme reste présent aux quatre coins du monde et l’on assiste même à l’exploitation, par les groupes terroristes, de la pandémie de COVID-19 à travers les réseaux sociaux et Internet. 

Le Ministre a défendu quelques idées pour relever au mieux les défis émergents.  Il a d’abord plaidé pour que la mobilisation des ressources financières et humaines pour faire face à la COVID 19 ne se fasse pas aux dépens de la lutte antiterroriste.  Il faut, a-t-il préconisé, une approche globale basée sur la prévention et l’examen des facteurs qui renforcent le terrorisme et l’extrémisme.  Le Ministre a aussi mis l’accent sur l’importance du dialogue, du développement durable et de l’état de droit.  Évitons, a-t-il aussi mis en garde, de tomber dans le piège qui consiste à associer le terrorisme à une religion ou à une ethnicité, que ce soit dans les discours politiques ou ailleurs, car cela ne peut que contribuer à la stigmatisation.  Les gouvernements ne pouvant lutter seuls contre la propagande et les activités terroristes sur les réseaux sociaux, le Ministre a appelé à des partenariats avec le secteur privé et la société civile.  La lutte antiterroriste doit devenir une priorité nationale, dans le respect des droits de l’homme, et avec la participation de la société tout entière, pour empêcher les groupes terroristes d’attirer de nouvelles recrues, a martelé le Ministre.

M. SIMON COVENEY, Ministre des affaires étrangères et de la défense de l’Irlande, a rappelé l’importance des semaines qui avaient suivi le 11 septembre 2001, pendant lesquelles le Conseil avait travaillé à l’élaboration de la résolution 1373 (2001), rappelant que l’Irlande était membre du Conseil à cette époque.  Notre travail sur cette résolution a porté ses fruits s’agissant de la lutte contre le terrorisme au cours des deux dernières décennies, a dit le Ministre, en notant la solidité du cadre antiterroriste de l’ONU.  Le Ministre a ensuite déploré la persistance des attaques terroristes, en promettant que son pays veillera, lors de son mandat au Conseil, à soutenir encore plus les victimes du terrorisme et à faire en sorte que les responsables rendent des comptes.  Le renforcement de la prévention sera également la priorité de l’Irlande, a déclaré M. Coveney, ajoutant que la pauvreté et les discriminations sont un terreau pour le terrorisme.  Il a souligné le rôle central de l’ONU pour élaborer des approches cohérentes visant à remédier à la pauvreté, aux inégalités et aux changements climatiques. 

Le Ministre a relevé que les terroristes ont tiré profit de la pandémie pour répandre la haine et faire de nouvelles recrues.  Il a salué les efforts du Comité contre le terrorisme pour évaluer les conséquences de la pandémie dans ce domaine.  Il l’a exhorté à mener et conclure ses travaux avec un sentiment d’urgence.  M. Coveney a insisté sur la responsabilité de remédier à la menace évolutive posée par l’extrémisme violent et le terrorisme, en particulier le nombre grandissant d’attaques émanant de l’extrême droite.  Les mesures antiterroristes doivent respecter le droit international, a poursuivi le Ministre, observant que les violations du droit peuvent contribuer à la radicalisation. 

Le Ministre a jugé fondamental l’engagement des femmes et des jeunes dans la lutte contre le terrorisme, avant d’insister sur le rôle de la société civile pour prévenir l’extrémisme violent.  Les mesures antiterroristes, y compris les sanctions, ne doivent pas avoir des conséquences négatives ou non prévues pour ceux qui ont le plus besoin de notre soutien, a encore déclaré le Ministre irlandais.  Enfin, M. Coveney a rappelé que la peur et la défiance sapent les aspirations à la paix et fragilisent les sociétés, avant de souligner la nécessité de remédier aux causes profondes du terrorisme.

M. SUBRAHMANYAM JAISHANKAR, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a déclaré que son pays avait toujours été à l’avant-garde des efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme.  Il a expliqué que, dès 1996, bien avant l’adoption de la résolution 1373, l’Inde avait pris l’initiative d’un projet de convention visant à fournir un cadre juridique international complet pour lutter contre le terrorisme.  En outre, l’Inde a signé et ratifié tous les principaux protocoles et conventions relatifs au terrorisme et adoptés par l’ONU. 

Pour que le système des Nations Unies s’attaque de manière crédible à la menace du terrorisme, le Ministre a proposé un plan d’action en huit points, demandant notamment de ne plus permettre que le terrorisme soit justifié, que des terroristes soient glorifiés et que des États Membres mènent des politiques de « deux poids, deux mesures » dans cette bataille.  « Les terroristes sont des terroristes et il n’y a pas de bons et de mauvais terroristes », a fait valoir le Ministre en dénonçant ceux qui propagent cette distinction.  Il a aussi jugé nécessaire de réformer les méthodes de travail des comités de gestion des sanctions et de la lutte contre le terrorisme.  L’inscription et la radiation d’individus et d’entités visés par les sanctions de l’ONU doivent être réalisées de manière objective et non en fonction de considérations politiques ou religieuses, a-t-il ensuite recommandé.  Il a également appelé à traiter avec vigueur les liens entre le terrorisme et la criminalité transnationale et à faire des progrès dans la lutte contre le financement du terrorisme.  Dans ce contexte, il a invité le Groupe d’action financière (GAFI) à continuer de remédier aux faiblesses de la lutte contre le blanchiment d’argent dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, avant de plaider pour une meilleure coordination des Nations Unies avec le GAFI.  Enfin, le Ministre indien a demandé un financement adéquat des organismes de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.

M. Jaishankar a conclu en prédisant que le septième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU serait une occasion importante de renforcer les mesures de prévention et de lutte contre le terrorisme et de renforcer les capacités des États Membres.

Pour Mme RAYCHELLE OMAMO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Kenya, cette réunion intervient à un moment où la menace terroriste jihadiste en Afrique est particulièrement grave.  Al-Qaida a en effet de « fervents » partisans et un vaste réseau transnational sur le continent, comme en atteste l’attaque récente au Niger.  S’ajoute à un cocktail détonnant la pandémie de COVID-19, a prévenu la Secrétaire d’État.  Le fait que le 16 décembre dernier, un tribunal de New York a inculpé un membre des Chabab pour tentative de détournement d’avion dans le but de perpétrer une attaque sur le sol américain montre que les affiliés d’Al-Qaida sont une menace véritable à la paix et à la sécurité internationales. 

L’essor du terrorisme, au cours de la dernière décennie, a diagnostiqué la Secrétaire d’État, montre ce qui se passe, que nous, membres du Conseil de sécurité, sous-estimons les ambitions des terroristes.  Mme Omamo a soutenu le régime des sanctions contre Al-Qaida.  Le Kenya, a-t-elle indiqué, a d’ailleurs gelé, en septembre dernier, les avoirs de neuf personnes impliquées dans le financement des Chabab.  La mise en œuvre de la résolution 1373 (2001) est une exigence « minimale », a-t-elle assené, en appelant le Comité contre le terrorisme à prendre des mesures « rigoureuses » pour obtenir des pays qui ont des groupes terroristes sur leur territoire le strict respect de ladite résolution. 

Il faut être honnête et reconnaître, a poursuivi Mme Omamo, que le consensus mondial contre le terrorisme n’est pas aussi fort aujourd’hui qu’il l’était en 2001, et cela fait courir un grand risque à l’Afrique.  La lutte contre le terrorisme est devenue « l’otage » de la géopolitique et les terroristes profitent de l’érosion de notre unité.  La Secrétaire d’État donc réclamé des « mesures collectives fortes » et un appui au renforcement des capacités des États qui sont sur « la ligne de front » en Afrique.  Il faut, a-t-elle martelé, « une attaque décisive » contre les groupes terroristes pour les empêcher « d’inonder » le tissu social de nos sociétés et radicaliser et recruter une nouvelle génération de jeunes. 

Mme MONICA MÆLAND, Ministre de la justice et de la sécurité publique de la Norvège, a rappelé que selon la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), de nombreux pays nécessitent encore un soutien technique et infrastructurel.  Il faut donc encore plus d’efforts et une meilleure coordination pour garantir ce soutien.  La Ministre a ensuite a encouragé le Comité contre le terrorisme (CCT) à renforcer sa coordination avec le Bureau de lutte contre le terrorisme et les comités des sanctions pertinents du Conseil de sécurité.  Cela est essentiel pour la mise en œuvre d’une approche « unique » de l’ONU.  L’ensemble de l’architecture antiterroriste doit privilégier coopération et coordination sur toutes les questions transversales.

Mme Mæland a rappelé que la Norvège a fait les frais du terrorisme le 22 juillet 2011, lorsqu’un extrémiste de droite a tué 77 personnes, pour la plupart des jeunes.  Quelques années plus tard, en 2019, un jeune homme a attaqué une mosquée.  Mon pays, a-t-elle dit, a misé sur la prévention et sur une approche globale impliquant toute la société.  Les femmes, les jeunes, la société civile, les communautés locales et les gouvernements ont tous un rôle important à jouer dans la prévention, a souligné la Ministre, en soulignant aussi l’importance qu’il y a à lutter contre les causes profondes du terrorisme, telles que la pauvreté et la marginalisation, grâce à l’éducation et à l’enseignement de la pensée critique. 

Dans ce contexte, la Ministre s’est montrée préoccupée par la tendance à invoquer les mesures antiterroristes pour faire taire les défenseurs des droits de l’homme, les opposants politiques et les minorités religieuses ou ethniques, voire pour bloquer l’accès humanitaire.  La Ministre a conclu sur les « futures tendances potentielles » du terrorisme, dont les changements climatiques, comme en atteste le Sahel, la manipulation d’Internet et la diversification des sources de financement du terrorisme.  La Ministre a soutenu les travaux du Groupe d’action financière (GAFI) pour prévenir le recours abusif aux actifs virtuels pour blanchir l’argent et financer le terrorisme.

Pour le Ministre de la défense de l’Estonie, M. JÜRI LUIK, compte tenu de la nature en constante évolution de la menace terroriste, il faut continuer à travailler ensemble pour ajuster les outils nécessaires et surmonter le phénomène.  L’Estonie a reconnu le rôle central de l’ONU, qui dirige l’effort mondial de prévention et de lutte contre le terrorisme, notamment en fixant les normes nécessaires avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et en surveillant leur mise en œuvre par les États Membres.  Il est tout aussi important, a-t-il ajouté, que les agences des Nations Unies continuent de renforcer leurs efforts pour collaborer avec différents groupes et acteurs de la société civile - jeunes, femmes, secteur privé, leaders communautaires et religieux, défenseurs des droits de l’homme et victimes du terrorisme. 

Le Ministre a souligné que le monde est confronté à de nouveaux défis de sécurité complexes, tels que les menaces et les capacités cybernétiques et hybrides comme les drones qui élèvent le niveau de la menace terroriste réelle contre les populations civiles et le personnel des opérations et missions à travers le monde.  Pour que la lutte contre le terrorisme soit efficace, le Ministre a recommandé aux États de veiller à ce que toutes les mesures antiterroristes respectent les obligations du droit international.  Ignorer ces principes peut saper les activités de lutte contre le terrorisme et conduire à une radicalisation accrue, alimentée par violence et le sentiment d’impunité, a expliqué M. Luik avant de plaider pour une approche globale face aux causes profondes du terrorisme et de la radicalisation.  De ce fait, améliorer la situation socioéconomique et assurer l’accès aux services publics, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la santé, réduit l’espace d’action des groupes extrémistes violents, a—t-il argué.

Pour l’Estonie, lutter contre le terrorisme signifie également être en mesure de mettre fin à la menace immédiate des attaques directes, briser les réseaux terroristes et être en avance sur leurs capacités.  Le Ministre a rappelé que l’Estonie contribue à des opérations antiterroristes dans différentes régions du monde, notamment au Mali, en Afghanistan et au Moyen-Orient.  Selon lui, la question de la responsabilité et du refus de l’impunité aux auteurs des crimes contre les civils est un élément essentiel de la prévention et de la lutte contre le terrorisme.  Selon lui, les facteurs clefs pour rendre les sociétés plus cohésives et empêcher le succès des idéologies prêchant la violence sont le respect des droits de l’homme, l’inclusion, une action globale et la lutte contre l’impunité.

M. JAMES CLEVERLY, Ministre d’État pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord du Royaume-Uni, a souligné le renforcement de la coopération antiterroriste au cours des deux dernières décennies, marqué par de nouveaux outils à la disposition des États, comme dans le domaine de la sécurité aérienne.  Il a d’ailleurs rappelé que la Coalition internationale contre Daech, dont son pays fait partie, a permis de libérer huit millions de personnes du joug de ce groupe terroriste.  Mais, a prévenu le Ministre, malgré les revers qu’ils ont essuyés, Daech et Al-Qaida et les groupes affiliés opèrent toujours.  Il a aussi pointé le doigt sur la menace croissante des militants d’extrême droite et de la manipulation de la pandémie de COVID-19. 

Dénonçant l’exploitation de la lutte antiterroriste pour se livrer à des violations des droits de l’homme, M. Cleverly a mentionné les mesures « graves et bien documentées » prises par la Chine contre les Ouïghours dont plus d’un million sont « internés ».  Le Ministre a souligné l’importance d’une lutte antiterroriste respectueuse du droit international et fondée sur un partenariat renforcé avec le secteur privé.  Il faut adapter notre lutte à l’évolution de la menace terroriste, a souligné le Ministre.

Mme KEISAL PETERS, Ministre d’État chargée des affaires étrangères et du commerce extérieur de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a insisté sur l’importance de la coopération internationale et sur le rôle « crucial » des cadres antiterroristes existants.  Nous devons aller bien au-delà des stratégies militaires dans notre lutte contre le terrorisme et accélérer les progrès grâce au développement durable et à l’édification d’États capables de s’attaquer à la pauvreté, aux inégalités sociales, à l’exclusion politique et à la radicalisation.

La Ministre a dénoncé la vente « irresponsable » d’armes, les rivalités géopolitiques qui alimentent les conflits et autres actions contre-productives.  Les condamnations « sélectives » des actes terroristes en fonction du côté de la frontière où ils sont commis ou de leurs auteurs, ne peuvent que saper les efforts collectifs.  Toutes les mesures doivent être conformes au droit international et les initiatives de lutte contre le financement du terrorisme doivent être conçues pour renforcer plutôt que saper les activités socioéconomiques légitimes, a plaidé la Ministre.  Elle a appelé à une coordination plus forte entre le CCT, sa Direction exécutive et le Bureau de lutte contre le terrorisme.  Elle a encouragé le CCT à mieux coopérer avec les États Membres.  La Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies est l’outil idoine pour renforcer la coopération internationale, a estimé la Ministre qui a insisté sur la coopération technique. 

Les États-Unis sont revenus sur les événements du 11 septembre 2001, rappelant que c’est au lendemain de ce drame qu’ils ont rédigé la résolution 1373, laquelle a été « couronnée de succès ».  La résolution, se sont-ils expliqués, a conduit tous les États Membres à criminaliser le terrorisme et a fourni une feuille de route utile pour renforcer les capacités nationales, régionales et internationales.  Ces investissements ont porté leurs fruits, se sont félicités les États-Unis, soulignant que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT) a joué un rôle déterminant.  Ses visites et ses rapports fournissent aux États Membres une voie pour améliorer leur faculté à appliquer les résolutions du Conseil et prévenir et combattre globalement le terrorisme et l’extrémisme violent.  C’est la raison pour laquelle le Comité contre le terrorisme doit protéger les rapports indépendants de la DECT et veiller à la crédibilité du Conseil, en rejetant toute « censure politique ». 

Alors que « notre » coalition a détruit Daech en Syrie et en Iraq, des dizaines de milliers de combattants terroristes étrangers et leurs familles, y compris des enfants, vivent encore dans des conditions intenables dans des camps, sans espoir de rapatriement, a déploré la délégation.  Les États-Unis ont dit avoir rapatrié eux-mêmes un total de 28 Américains de Syrie et d’Iraq, soit 16 enfants et 12 adultes, dont 6 font l’objet de poursuites pénales.  Nous pensons que le rapatriement des combattants terroristes étrangers dans leur pays d’origine est la solution « la plus raisonnable » pour les empêcher de retourner sur le champ de bataille, ont estimé les États-Unis.  Ce n’est pas seulement la bonne chose à faire du point de vue de la sécurité, mais aussi du point de vue humanitaire.  La situation actuelle dans les camps est intenable et nous croyons que nous pouvons tous faire mieux.

Les États-Unis ont en outre dit prendre très au sérieux la menace d’attentats terroristes à motivation raciale ou ethnique.  Pour la première fois, l’année dernière, le Département d’État a désigné un groupe « suprémaciste » blanc comme groupe terroriste mondial.  Attachés au strict respect des droits de l’homme, les États-Unis ont promis de continuer de s’opposer à la détention « massive » des membres de minorités religieuses et autres, aux mesures de « surveillance répressive », à la collecte « massive » des données et au contrôle « coercitif » des populations, par la stérilisation forcée et l’avortement, entre autres.  Les gouvernements, y compris ceux qui siègent « malheureusement » dans ce Conseil, doivent cesser de se servir de la lutte contre le terrorisme pour étouffer la liberté de religion ou de conviction et autres droits de l’homme et libertés fondamentales, ont tonné les États-Unis.

Pour le Mexique, la résolution 1373 (2001) a donné le ton pour le développement de la législation en matière de lutte contre le terrorisme.  Ce sont les décisions de ce Conseil qui, au fil des ans, ont constitué un cadre normatif de la plus haute importance, a souligné le Mexique.  Il a néanmoins reconnu qu’un tel cadre sur un phénomène « aussi dynamique », sans définition internationale et aux nombreuses facettes, représente « un réel défi ».  Le Mexique a insisté, dans ce contexte, sur le strict respect du droit international, des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant constaté « avec inquiétude » que certaines mesures antiterroristes compliquent l’aide humanitaire.  Il a par exemple appelé le Conseil à faire en sorte que ses efforts contre le financement du terrorisme ne constituent pas un obstacle au travail des organisations humanitaires. 

La lutte contre le terrorisme ne sera pas gagnée sur le champ de bataille, a prévenu, à son tour, le Mexique qui a dit privilégier la reconstruction du tissu social pour éviter la radicalisation.  Notant que les attaques attribuées aux « suprémacistes » et extrémistes de droite ont augmenté de 320% ces cinq dernières années, le Mexique a préconisé une stratégie préventive axée sur la personne, laquelle doit être l’un des axes de la coopération internationale.  Il a aussi souligné l’importance d’un meilleur contrôle des transferts d’armes légères et de petit calibre.  La stratégie de lutte contre le terrorisme doit être globale, s’est-il expliqué, et tenir compte de la dimension « genre ».  Il faut donc accorder l’attention requise aux femmes et aux filles, victimes du terrorisme, en exploitant leur potentiel d’actrices du changement et en reconnaissant que certaines « formes de masculinité » peuvent faire le lit du terrorisme et du suprémacisme.

La France a déclaré que la lutte contre le terrorisme ne peut être conduite sans l’appui de la société civile: le rôle des femmes, des jeunes et des organisations non gouvernementales est inestimable pour combattre les idéologies barbares des groupes terroristes.  En outre, la France a mis l’accent sur la nécessaire mobilisation face à l’instrumentalisation d’Internet et des réseaux sociaux par les groupes terroristes, en indiquant qu’elle a fait aboutir au niveau européen une réglementation sur les contenus terroristes en ligne pour prévenir leur apparition et les retirer en une heure.  « L’efficacité de ces outils dépend de leur application par tous », a insisté la délégation avant d’appeler les États à rejoindre l’Appel de Christchurch lancé par la France et la Nouvelle-Zélande avec les entreprises d’Internet et les organisations de la société civile.  « Il nous faut un cadre commun de régulation des contenus terroristes en ligne. »

La lutte contre le financement du terrorisme est une nécessité absolue, a poursuivi la France, voyant la résolution 2462 (2019) du Conseil de sécurité comme une étape importante mais tout en appelant à aller plus loin face au risque de détournement des nouvelles technologies à des fins terroristes, notamment l’utilisation croissante des cryptomonnaies.  La délégation a aussi appelé tous les États à rejoindre l’Appel à l’action humanitaire lancé en 2019 par la France et l’Allemagne. 

Enfin, la France a exhorté les Nations Unies à continuer à offrir une approche coordonnée et à renforcer les capacités des États face à la menace terroriste, en particulier en Afrique.  Elle a précisé que la MINUSMA appuie le Pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée et la prévention de l’extrémisme violent en milieu carcéral.  Enfin, la France a rappelé l’importance du respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans la lutte contre le terrorisme.  Cet impératif guidera son engagement dans la révision de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies en juin prochain. 

La Fédération de Russie a jugé équilibrée la déclaration présidentielle et souligné la pertinence des outils élaborés par le Conseil dans la lutte antiterroriste.  Les mécanismes de poursuite pénale des terroristes ont été renforcés, qu’il s’agisse de la lutte contre l’extrémisme violent ou contre le financement du terrorisme.  Les échanges d’informations ont été améliorés.  La Fédération de Russie a salué le travail abattu par la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, ajoutant qu’aucun autre organe ne peut être doté des mêmes compétences que cette direction.  Si elle a souligné la robustesse du cadre onusien contre le terrorisme, elle a appelé au renforcement de la coopération internationale et à la pleine application des résolutions du Conseil, la priorité devant être d’offrir un soutien aux États qui en ont besoin. 

La menace terroriste ne diminue pas, a averti la Fédération de Russie qui a plaidé pour des efforts communs.  Elle a insisté sur le défi posé par les combattants terroristes étrangers, avant de prévenir qu’Al-Qaida et Daech perpètrent désormais des attaques dans des pays considérés autrefois comme des îlots de stabilité et de sécurité.  La délégation a dénoncé les États qui refusent de coopérer à la lutte contre le terrorisme, en prétextant la défense des droits de l’homme.  De telles références sont « de mauvaise foi et tout à fait inadmissibles », a tonné la délégation qui a reproché aux entités antiterroristes onusiennes d’accorder une attention « superflue » aux questions des droits de l’homme au détriment de leur mandat alors que ces questions relèvent des prérogatives d’autres organes de l’Organisation.

Le Niger a fait part des mesures prises par son gouvernent dans sa lutte contre le terrorisme et de sa coopération avec des partenaires internationaux pour la mise en œuvre de la résolution 1373 (2001).  La collaboration avec l’ONU a déjà permis d’améliorer la stratégie de lutte contre le terrorisme du Niger, a-t-il indiqué.  Le pays a bénéficié de nombreux appuis pour renforcer ses capacités dans la gestion des frontières, les enquêtes judiciaires, la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent.  Le Gouvernement a fait ratifier les 14 instruments universels de lutte contre le terrorisme et les a incorporés dans la loi.  Il a aussi mis en place un pôle judiciaire spécialisé, un service central de lutte contre le terrorisme, ainsi qu’une commission de lutte contre la traite de personnes.  Le Niger a en outre conclu un accord de coopération avec l’ONU en vue de la création d’une équipe d’enquête chargée d’amener les membres de Daech à répondre de leurs actes, a ajouté la délégation. 

Le Niger a fait savoir qu’il adopterait prochainement une stratégie de lutte contre la radicalisation, après avoir consulté ses partenaires sociaux et techniques nationaux et internationaux.  Rappelant certains des défis du terrorisme, comme la capacité réelle des criminels, le Niger y a ajouté la présence des combattants terroristes étrangers au Sahel, le recours aux technologies modernes par les terroristes, la collusion entre les groupes terroristes, et l’instrumentalisation et la radicalisation des communautés.  Pour faire face à ces enjeux, nous avons besoin des savoirs et des connaissances des organes des Nations Unies, a indiqué la délégation appelant à une coopération sans réserve, pour des mesures préventives et répressives qui veillent aux besoins des populations.  Elle a appelé à la solidarité internationale pour lutter contre la corruption et contre le blanchiment d’argent. 

Le Viet Nam a relevé que les menaces posées par le terrorisme international ne cessent d’évoluer et se complexifier.  Le risque que des armes de destruction massive tombent entre les mains de terroristes est élevé alors que les inégalités et les autres facteurs sous-jacents de l’extrémisme violent et du terrorisme, aggravés par les conséquences économiques et politiques de la pandémie de COVID-19, sont susceptibles de s’aggraver, avec le risque qu’ils soient exploités par les terroristes.  Il faut donc rester « vigilants et unis », a estimé le Viet Nam qui a insisté sur l’importance de la coopération internationale et régionale, « car aucun pays ne sera en sécurité tant que tous ne le seront pas ». 

En tant que pays en développement, le Viet Nam a prôné le partage des renseignements et des analyses sur les mouvements terroristes, les attaques imminentes, le recrutement, le financement, la propagande en ligne et les nouvelles tendances.  Il a aussi insisté sur l’assistance technique au renforcement des capacités nationales et régionales de prévention et de lutte contre le terrorisme.  Il nous faut, a résumé le Viet Nam, une approche holistique et dans ce contexte, la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doit être vue comme le cadre idoine des efforts conjoints.  Le Viet Nam a aussi insisté sur le respect de la Charte des Nations Unies, dont les principes de souveraineté, de non-ingérence et d’indépendance politique.  Au niveau national, nous devons, a-t-il conclu, adopter une approche qui englobe tous les segments de la société, à savoir, les femmes, les jeunes, les ONG, le secteur privé et le milieu universitaire. 

La Chine a salué la création du Comité contre le terrorisme en 2001, qui a joué son rôle dans la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et l’assistance technique aux États Membres en vue de renforcer les capacités de lutte antiterroriste sur le plan mondial.  Pour leur part, les États Membres ont consenti de nombreux efforts dans l’application de la résolution 1373 (2001), a souligné la délégation, mais la réalité terroriste dans le monde reste sombre, comme en témoignent les récentes attaques au Niger et au Pakistan.  Les faits montrent que le terrorisme reste une menace grave pour la communauté internationale dans son ensemble, a souligné la Chine, ajoutant que la pandémie a exacerbé les défis sociaux et économiques, ce qui pourrait entraîner une résurgence du terrorisme sur le plan international.  Dès lors, la Chine a insisté sur la nécessité d’un consensus pour lutter tous ensemble contre le terrorisme sous la direction des Nations Unies, et présenter un front uni.  La Chine s’est dite favorable à l’adoption rapide d’une convention globale contre le terrorisme.

Elle a appelé la communauté internationale à soutenir les pays africains compte tenu de l’augmentation du terrorisme sur le continent.  Par ailleurs, la délégation a estimé qu’il fallait avoir des normes unifiées et non sélectives.  « Il n’y a pas de bons ou de mauvais terroristes », a-t-elle fait valoir en prônant la même répression dans tous les cas.  S’agissant des groupes désignés comme terroristes par le Conseil de sécurité, la Chine a demandé que les États respectent strictement les sanctions.  Dès lors, la Chine a regretté qu’un membre du Conseil de sécurité pratique la sélectivité et recherche des avantages géopolitiques en s’appuyant sur des réseaux terroristes.  Il s’agit là « d’une trahison », a dénoncé la délégation. 

Par ailleurs, pour la Chine, la propagation de la COVID-19 est un rappel que le terrorisme biologique pourrait avoir des conséquences désastreuses et à très bas coût.  Elle a aussi appelé à veiller à ce qu’Internet ne devienne pas un sanctuaire pour les terroristes.  À l’avenir, il va falloir plus d’efforts de prévention pour éliminer les causes profondes du terrorisme et de l’extrémisme, a prévenu la délégation en appelant à promouvoir le dialogue entre les civilisations et à mettre l’accent sur les questions de développement, notamment l’éducation des jeunes et l’emploi.

Réagissant aux propos du Royaume-Uni, la Chine a regretté qu’il se soit écarté du thème du débat d’aujourd’hui et qu’il ait lancé des attaques sans fondement contre la Chine.  Après avoir rejeté ces accusations, la Chine a affirmé que ses actions contiennent des sauvegardes claires pour la protection des différentes ethnies en Chine et qu’elles sont conformes au droit international.  En guise de conclusion, la Chine a sommé le Royaume-Uni de cesser de s’ingérer dans ses affaires intérieures.

 

 

*   ***   *

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.