SC/14439

Au Yémen, l’offensive militaire contre la ville de Mareb risque de remettre sur les routes des centaines de milliers de déplacés, s’alarme l’Envoyé spécial du Secrétaire général

Des combats pouvant désormais toucher les camps de réfugiés et de personnes déplacées, une situation humanitaire dramatique et « la pire famine que le monde ait connue depuis des décennies »: tel est le tableau effrayant du Yémen dépeint, ce matin au Conseil de sécurité, par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour ce pays, M. Martin Griffiths, aux côtés du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Mark Lowcock.

Le plus préoccupant, dans l’immédiat, est l’offensive militaire dirigée contre la ville de Mareb, où sont réfugiés, depuis 2015, environ un million de Yéménites déplacés ayant échappé à la guerre qui ravage d’autres provinces du pays.  Une situation extrêmement dangereuse, selon M. Lowcock: les frappes menacent de renvoyer sur les routes des centaines de milliers de personnes, à un moment où tout devrait être mis en œuvre pour enrayer la famine.

Près de 400 000 enfants âgés de moins de 5 ans souffrent en effet d’une malnutrition sévère qui a atteint des niveaux sans précédent à travers tout le pays, a prévenu le Secrétaire général adjoint, qui est également le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU.  En tout, ce sont plus de 16 millions de Yéménites qui souffrent de la faim, dont cinq millions se trouvent à deux doigts de la famine, s’est alarmé de son côté M. Griffiths, pour qui « l’attaque contre Mareb doit cesser ».

Les deux hauts fonctionnaires ont décrit les difficultés logistiques en cascade qui aggravent la situation humanitaire dans le pays.  Les fonctionnaires des ports de Hodeïda ne perçoivent plus leurs salaires et le manque de navires ravitailleurs, associé aux obstacles à la livraison de l’aide, entraîne de graves pénuries de carburant dans les régions du Nord contrôlées par Ansar Allah, a constaté M. Griffiths.  Hôpitaux et usines de production alimentaire seraient à court de carburant, a encore relevé l’Envoyé spécial, en émettant l’espoir que le Gouvernement yéménite autorise « dans les meilleurs délais » l’entrée des navires pour remédier à cette situation.

De l’Inde au Mexique, en passant la Fédération de Russie et le Niger, les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné les récentes frappes transfrontalières ayant touché l’aéroport civil de la ville saoudienne d’Adha.  Ils se sont presque unanimement réjouis de la décision récemment prise par les États-Unis de retirer la force houthiste Ansar Allah de la liste américaine des organisations terroristes étrangères.  Parmi ces délégations figuraient le Niger ou la Norvège, qui ont souhaité que cette radiation donne un nouvel élan à un cessez-le-feu national et à un éventuel processus de paix.

M. Lowcock a indiqué que les États-Unis étaient d’abord préoccupés de l’impact humanitaire que le maintien de la désignation d’Ansar Allah aurait eu sur la population yéménite, à un moment « exceptionnellement dangereux ».  Une position à propos de laquelle la délégation américaine a levé toute ambiguïté: l’Administration Biden a retiré les houthistes de sa liste pour « motifs humanitaires » afin de donner la priorité à l’acheminement de l’aide alimentaire et d’articles de première nécessité, comme le carburant.

Cela n’empêchera pas les États-Unis de fermement dénoncer « les attaques houthistes » et de rappeler que le mouvement a « récemment tenté d’éliminer le nouveau Gouvernement yéménite » et n’est donc « pas prêt à se rallier au processus dirigé par l’Envoyé spécial ».  La délégation a indiqué que Washington privilégiera les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre, mais continuera aussi d’appliquer les sanctions, « outil important contre ceux qui sapent la paix au Yémen », à « certains membres du mouvement » houthiste.

Plusieurs délégations, de la Fédération de Russie au Mexique, ont salué les efforts de l’Envoyé spécial pour créer une atmosphère propice au règlement politique.  Sa feuille de route, a expliqué M. Griffiths, passe d’abord par l’instauration d’un cessez-le-feu national immédiat, puis par l’imposition de mesures économiques et humanitaires.  Ces dernières doivent comprendre au minimum la garantie d’une circulation sans entrave du carburant et d’autres produits de base au Yémen via les ports de Hodeïda –les recettes portuaires étant affectées aux salaires des fonctionnaires–, et l’ouverture de l’aéroport de Sanaa au trafic commercial.

Cet échéancier en trois volets ouvrira selon lui la voie à la paix, « à condition que ces mesures ne soient pas exploitées à des fins politiques ou militaires ».

Abordant le cas du pétrolier SAFER, évoqué par de nombreuses autres délégations, la Russie s’est dite convaincue qu’il devait être résolu grâce à la médiation de l’ONU.  Consternée par l’absence de progrès à ce sujet, la Norvège, suivie de la France, du Mexique, de l’Irlande ou du Viet Nam, a appelé les forces houthistes à fournir à l’équipe des Nations Unies un accès « immédiat et inconditionnel » pour évaluer l’état du pétrolier et effectuer les premières opérations de maintenance exigées, sous peine de « catastrophe environnementale potentielle ».

M. MARTIN GRIFFITHS, Envoyéspécial du Secrétaire général pour le Yémen, s’est dit profondément attristé, « et c’est un euphémisme », d’annoncer qu’au cours du mois dernier, le conflit au Yémen a pris une tournure encore plus violente, avec une dernière offensive d’Ansar Allah contre la province de Mareb.  « L’attaque contre Mareb doit cesser », a tranché le haut fonctionnaire, alarmé du danger qu’elle pose pour des millions de civils sur place, surtout lorsque les combats gagnent les camps de personnes déplacées.  D’une façon générale, la situation humanitaire s’aggrave, la famine menace et les fonctionnaires ne perçoivent pas leurs salaires, a constaté M. Griffiths.  L’insuffisance de navires ravitailleurs en carburant dans le port de Hodeïda, aggravée par les obstacles relatifs à la livraison de l’aide, a entraîné de graves pénuries de carburant dans les régions du Nord contrôlées par Ansar Allah.  Des informations indiquent que les hôpitaux et les usines de production alimentaire sont à court de carburant, a poursuivi l’Envoyé spécial, qui a dit espérer que le Gouvernement yéménite autorisera « sans tarder » l’entrée des navires ravitailleurs pour remédier à cette situation.

Sur une note positive, M. Griffiths a constaté que la recherche d’une solution pacifique au conflit bénéficiait d’un nouvel élan international.  Il s’est particulièrement réjoui de « l’attention renouvelée » que les États-Unis accordaient à ce conflit, offrant là une nouvelle occasion de rouvrir l’espace à une solution négociée.  Sur ce dernier point, M. Griffiths a rappelé ce qui pourrait constituer les éléments de base d’un chemin vers la paix, qui devraient être guidés par les aspirations que les Yéménites expriment de longue date: « une participation politique pacifique, une gouvernance responsable, l’égalité entre tous les citoyens et la justice économique ».  L’Envoyé spécial a dit avoir entendu ces revendications à maintes reprises de la part des femmes, des jeunes, de la société civile, des partis politiques et des dirigeants communautaires yéménites: « la vision de l’avenir des Yéménites oriente notre travail », a-t-il expliqué, ajoutant que « la seule façon de réaliser ces aspirations est de mettre en place un processus politique véritablement inclusif, dirigé par le Yémen, sous les auspices de l’ONU et soutenu par la communauté internationale ».

Un tel accord serait limité dans le temps et se conclurait par des élections nationales.  Pendant la période de transition, l’unité, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Yémen devraient être respectées.  Les accords politiques devraient être fondés sur les principes d’un partenariat inclusif et d’un dialogue continu entre les composantes politiques et sociales du Yémen, y compris les femmes et la société civile.  La principale question en suspens, a argué M. Griffiths, est de savoir comment y parvenir.  L’Envoyé spécial a appelé les parties à « immédiatement convenir d’un cessez-le-feu national » et de mesures économiques et humanitaires, comprenant au minimum: la garantie d’une circulation sans entrave du carburant et des autres produits de base au Yémen via les ports de Hodeïda –les recettes portuaires étant affectées aux salaires des fonctionnaires–, et l’ouverture de l’aéroport de Sanaa au trafic commercial.  « Ces mesures ne devraient pas être exploitées à des fins politiques ou militaires », a-t-il bien insisté, car c’est le peuple yéménite qui souffre de la « militarisation de l’économie ».

Ces objectifs font depuis longtemps l’objet de négociations et sont bien connus de toutes les parties.  Des mécanismes peuvent être envisagés, mais ce qu’il faut pour M. Griffiths, c’est une « volonté politique » de mettre fin au conflit. 

Le moment est venu de prendre une décision, a-t-il jugé: « Un accord sur ces questions permettrait aux Yéménites de rompre le cycle implacable de la violence et faciliterait la circulation des personnes et des biens. »  Et il pourrait créer un environnement favorable pour que les parties s’attaquent au « vrai problème », à savoir des pourparlers inclusifs pour mettre fin à la guerre.  Le processus politique devrait reprendre rapidement, a souligné le haut fonctionnaire, qui a prévenu qu’un cessez-le-feu national ne tiendra pas en l’absence de progrès politiques tangibles.

Décrivant une situation militaire dans le pays « extrêmement tendue » et des violations choquantes du droit international humanitaire, M. Griffiths s’est aussi alarmé de la poursuite des attaques transfrontalières qui compromettent les perspectives de paix et de stabilité régionale.  Soutenant que la table des négociations pouvait donner lieu à des résultats « gagnant-gagnant » comme les parties l’ont démontré l’an dernier lorsqu’elles ont négocié avec succès une libération massive de prisonniers et de détenus, l’Envoyé spécial les a invitées à poursuivre leurs discussions.  Il a enfin demandé « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus malades, blessés, personnes âgées et enfants ainsi que de tous les civils détenus arbitrairement », y compris les femmes et les journalistes. 

M. MARK LOWCOCK, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a averti que « le Yémen se dirige vers la pire famine que le monde ait connue depuis des décennies ».  Et les données publiées la semaine dernière confirment, une fois de plus, que « nous manquons de temps ».  Les taux de malnutrition sont à des niveaux records.  Environ 400 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition sévère à travers le pays.  Dans tout le Yémen, plus de 16 millions de personnes souffrent de la faim, dont cinq millions qui sont à deux doigts de la famine.  La semaine dernière, les États-Unis ont annulé leur désignation d’Ansar Allah comme organisation terroriste étrangère en vertu du droit américain, a indiqué M. Lowcock, expliquant que les États-Unis étaient préoccupés par l’impact dévastateur que la désignation pourrait avoir sur l’approvisionnement alimentaire du Yémen à un moment exceptionnellement dangereux.  De nombreux autres pays, y compris des pays de la coalition, s’en sont félicités, a—t-il observé.

Selon le Coordonnateur des secours d’urgences, une opportunité importante se présente pour aider le Yémen à progresser vers une paix durable, mais elle sera gâchée si le pays bascule dans une famine massive.  Il est urgent d’agir sur cinq points, a-t-il dit.  Il s’agit de protéger les civils; de permettre l’accès humanitaire; de financer l’opération d’aide; de soutenir l’économie; et de progresser vers la paix.  En ce qui concerne la protection des civils, M. Lowcock a relevé qu’il y a 10 jours, les forces d’Ansar Allah ont lancé une offensive majeure à Mareb.  Les lignes de front se rapprocheraient des zones civiles.  Depuis 2015, environ un million de personnes se sont réfugiées à Mareb pour échapper à la guerre dans d’autres régions.  Cette escalade est extrêmement dangereuse, a dit le haut fonctionnaire, car elle menace de provoquer à nouveau le déplacement de centaines de milliers de personnes à un moment où tout devrait être entrepris pour enrayer la famine. 

Pour ce qui est de l’accès humanitaire, il a indiqué qu’acheminer l’aide au Yémen est toujours beaucoup plus difficile qu’il ne devrait l’être.  Dans le sud du pays, les défis comprennent principalement les retards dans la signature des accords pour les opérations humanitaires, alors que dans le nord, les problèmes restent plus graves.  En effet, les autorités d’Ansar Allah retardent régulièrement les processus de routine, tentent d’interférer avec l’acheminement de l’aide et harcèlent les agences humanitaires et le personnel.  C’est inacceptable, a—t-il martelé, avant de préciser que malgré tous ces problèmes, les opérations d’aide sont toujours en cours.  En 2020, les agences humanitaires ont aidé plus de 10 millions de personnes par mois à travers tout le pays.  Sur la question des pétroliers SAFER, les autorités d’Ansar Allah ont récemment annoncé leur intention de « revoir » leur approbation pour la mission planifiée de longue date et conseillé à l’ONU de suspendre certains préparatifs, a-t-il relevé. 

Abordant le financement des opérations humanitaires, M. Lowcock a rappelé qu’en 2020, celles-ci avaient reçu 1,9 milliard de dollars, « soit environ la moitié de ce dont nous avions besoin et la moitié de ce que nous avions obtenu l’année précédente », a-t-il noté.  Dans ce contexte, l’ONU a dû supprimer de nombreux programmes dont des millions de personnes ont besoin.  Ainsi, parce qu’il n’y a pas d’argent, de nombreuses familles affamées du nord ne reçoivent toujours que la moitié de l’aide alimentaire dont elles devraient bénéficier.  Les établissements d’eau et d’assainissement et les infrastructures de santé ont fermé ou sont menacés parce que les agences ne peuvent maintenir les niveaux de soutien dont elles ont besoin pour continuer à fonctionner.  Le plan d’aide de l’ONU cette année nécessitera environ 4 milliards de dollars, a-t-il rappelé.  Le 1er mars, le Secrétaire général organisera une manifestation virtuelle de haut niveau pour les annonces de contributions à la crise au Yémen, organisée conjointement par la Suède et la Suisse.  Cet événement sera l’occasion pour les pays de démontrer leur engagement envers le peuple yéménite, a espéré M. Lowcock.

Dans le domaine économique, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a noté qu’après des années de conflit, salaires, emplois et moyens de subsistance se sont raréfiés.  La pandémie de COVID-19 a en outre réduit les envois de fonds de l’étranger dont dépendent des millions de personnes.  Parce que le Yémen importe presque tout, le taux de change est un facteur majeur dans ce que les gens peuvent acheter, sachant que 1 dollar est égal à 890 rials dans le sud, soit environ quatre fois plus qu’avant la guerre.  Dans le nord, le taux de change est environ trois fois plus élevé que les niveaux d’avant le conflit.  Cela signifie que les gens qui ont encore un revenu trouvent que leur pouvoir d’achat a considérablement diminué.  Le moyen le plus rapide d’aider les gens est donc faire baisser le taux de change, a-t-il plaidé, en suggérant des injections de devises comme cela a déjà été fait dans le passé.  Selon M. Lowcock, la prévention de la famine sera essentielle pour faire de cette opportunité un succès.  Pour y parvenir, la violence doit cesser, et il faut parvenir à un cessez-le-feu à l’échelle nationale et reprendre le processus politique.  La seule façon de mettre fin à la crise au Yémen est de mettre fin à la guerre, a—t-il lancé en conclusion.

Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines), Présidente du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2140 (2014), a détaillé l’activité du Comité depuis le 18 février 2020.  Depuis ma dernière intervention devant ce Conseil, les membres du Comité se sont réunis à deux reprises lors de consultations par téléconférence, a-t-elle dit.  Le 14 août, le Comité a entendu la présentation du Groupe d’experts sur son mandat à mi-parcours et a mis en œuvre deux des 10 recommandations incluses dans cette présentation.  Le 22 janvier dernier, le Groupe d’experts a présenté au Comité son dernier rapport, qui a été soumis au Conseil de sécurité le 22 décembre.  « Les discussions sur les neuf recommandations présentées au Comité sont toujours en cours. »  La Présidente a précisé que ces recommandations concernent la mise en œuvre de l’embargo ciblé, le respect du droit humanitaire international, les individus remplissant les critères de sanctions et, plus globalement, la mise en œuvre de ces sanctions.  Pendant la période à l’examen, le Comité a approuvé une demande d’exemption au titre du paragraphe 3 de la résolution 2511 (2020).  Aucune décision négative n’a été prise par le Comité en vertu du paragraphe 12 a) de la résolution 2140 (2014).  Enfin, la Présidente a indiqué que le Comité a reçu pendant la période à l’examen les rapports de mise en œuvre de l’Inde, du Mexique, de la Norvège et de Saint-Vincent-et-les Grenadines.  Le Comité continue également de recevoir les rapports d’inspection de navire du Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies, a conclu la Présidente.

L’Estonie a lancé un appel aux forces houthistes pour qu’elles cessent leurs attaques contre Mareb, exhortant toutes les parties à redoubler d’efforts pour mettre fin au conflit.  Un cessez-le-feu doit être instauré dans les meilleurs délais, a insisté le représentant.  Il a ensuite salué le rapport des groupes d’experts sur le Yémen, se disant préoccupé des conclusions qui y figurent, en particulier de celle qui établit que toutes les parties ont poursuivi leurs exactions au cours de la période à l’examen, et que plusieurs d’entre elles recrutent des enfants pour leur faire prendre part au conflit.  La délégation a enfin salué la décision des États-Unis de retirer de sa liste des organisations terroristes le mouvement Ansar Allah. 

La Fédération de Russie a dit sa préoccupation devant l’escalade des violences dans la province de Mareb et dans d’autres régions du Yémen, ainsi que des attaques visant l’Arabie saoudite, en particulier l’aéroport de la ville d’Abha.  Nous appelons toutes les parties concernées à un cessez-le-feu immédiat et à lancer un processus de négociation sous les auspices de l’ONU, a demandé la délégation.  Selon elle, la cessation des hostilités doit s’accompagner d’une série de mesures de confiance dans les domaines politique, militaire et civil, lesquelles contribueront à atténuer la situation humanitaire désastreuse de la population.  La Fédération de Russie a ensuite jugé important de poursuivre la lutte contre les terroristes qui instrumentalisent un conflit prolongé afin de renforcer leurs positions au Yémen et au-delà.  Elle a salué les efforts de M. Griffiths pour créer une atmosphère propice au règlement politique de la crise yéménite et instaurer la confiance au niveau régional.  La délégation, dans ses contacts avec les parties régionales et yéménites, s’efforce également de trouver des compromis.  Elle a dit espérer que la mise en œuvre de l’Accord de Riyad entraînera un renforcement de la sécurité publique et permettra à la communauté internationale de se concentrer sur la résolution des problèmes socioéconomiques et humanitaires aigus qui se posent au Yémen. 

Les défis humanitaires colossaux au Yémen exigent des solutions urgentes, a souligné la délégation, en nommant la prévention de la faim et la lutte contre quatre maladies diverses, dont la COVID-19.  Elle a exhorté les donateurs, y compris ceux de la région, à accroître le soutien financier nécessaire aux programmes des Nations Unies en vue de fournir une assistance de base, notamment en assurant la sécurité alimentaire de la population, l’accès à l’eau potable et aux services médicaux.  L’aide humanitaire arrivant au Yémen doit être fournie sur une base non discriminatoire à l’ensemble de la population du pays, a déclaré la Fédération de Russie.  Elle a aussi appelé à l’abandon des mesures unilatérales, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Yémen, lesquelles compliquent le travail des humanitaires.  Nous sommes convaincus que le problème du pétrolier SAFER peut et doit être résolu par la médiation de l’ONU, a affirmé la Fédération de Russie.  Elle a estimé que la mise en place du processus de régulation politique au Yémen serait une contribution importante à la désescalade de la situation dans toute la sous-région, avant d’inviter la communauté internationale à coopérer dans ce domaine, notamment sur la base de la résolution 598 (1987) du Conseil de sécurité et du concept russe de sécurité collective. 

Le Viet Nam a regretté la poursuite des affrontements au Yémen, en particulier à Hodeïda et Mareb, et exhorté les parties à cesser les opérations militaires et à reprendre les négociations.  La mission a rappelé avec une vive inquiétude que 2,3 millions d’enfants pourraient souffrir de malnutrition aiguë au Yémen d’ici à la fin de 2021.  Elle a déploré que les programmes humanitaires ne puissent être pleinement mis en œuvre en raison d’un manque de ressources financières, apportant son soutien à la tenue d’une conférence internationale des donateurs le 1er mars prochain.  Les parties concernées doivent respecter le droit international humanitaire et protéger les civils, a insisté le Viet Nam, en demandant un accès humanitaire sans entrave, avant de saluer les développements récents pour s’assurer que l’aide parvienne à la population yéménite.  La mission a jugé encourageants les efforts diplomatiques déployés en vue de mettre un terme à la guerre au Yémen, demandant la pleine mise en œuvre des Accords de Stockholm et de Riyad.  Enfin, s’agissant du pétrolier SAFER, le Viet Nam a demandé que l’équipe technique de l’ONU y ait rapidement accès afin de prévenir une catastrophe environnementale.

La Tunisie a déploré, malgré les efforts de l’Envoyé spécial, les flambées de violence dans le pays, qui risquent de compromettre la reprise des pourparlers et de mettre en péril les perspectives d’une solution politique.  Espérant que toutes les parties tireront parti du nouvel élan diplomatique, la Tunisie a décrit une situation intérieure critique, avec 80% de la population dépendant de l’aide humanitaire. 

Qualifiant la solution militaire de « sans issue », la Tunisie a condamné les attaques contre les infrastructures civiles en Arabie saoudite.  Elle a appelé à un cessez-le-feu national, conformément à la résolution 2532 (2020) du Conseil de sécurité, insistant sur la nécessité de protéger les civils, les réfugiés, les personnes déplacées, et de respecter le droit international humanitaire.  Rouvrir les aéroports et les ports est aussi un point essentiel, afin que les travailleurs soient payés, a souligné la délégation. 

Le Kenya a marqué sa préoccupation devant l’augmentation récente des hostilités, en particulier à Mareb et Hodeïda, ainsi que des attaques transfrontalières.  Pour la délégation, l’insécurité maritime croissante le long de la mer Rouge et du golfe d’Aden, en particulier les activités de trafic d’armes au large des côtes somaliennes, présentent un risque pour la paix, la sécurité et la stabilité régionales.  Le Kenya a également condamné les attaques généralisées visant des civils et des infrastructures civiles, y compris les installations médicales et les écoles.  Pour la délégation, la seule solution durable doit être un processus de paix dirigé et contrôlé par les Yéménites. 

Le Kenya a ensuite déploré les retards et les goulets d’étranglement persistants qui entravent l’inspection et la réparation du pétrolier SAFER.  Devant une situation humanitaire alarmante, la délégation a appelé la communauté internationale à intensifier d’urgence l’appui nécessaire, notamment en participant à la prochaine Conférence d’annonces de contributions pour le Yémen, prévue le 1er mars.  Dans le même temps, les parties au conflit devraient permettre une désescalade de la situation afin de faciliter l’accès humanitaire, a plaidé le Kenya, avant d’appeler la communauté internationale à trouver des moyens d’aider le peuple yéménite à surmonter les défis auxquels ce pays fait face. 

L’Irlande a estimé que le régime des sanctions est un outil important pour parvenir à une solution au Yémen, indiquant qu’une telle solution ne pourra découler que d’un processus politique dirigé et contrôlé par les Yéménites.  Elle a dénoncé la récente escalade militaire à Mareb et demandé un cessez-le-feu immédiat.  La mission a rappelé avec une vive inquiétude que plus de deux millions d’enfants de moins de 5 ans pourraient souffrir de malnutrition aiguë au Yémen d’ici à la fin de 2021.  « Nous avons tous une responsabilité morale et politique à agir et devons appuyer les agences humanitaires en leur fournissant un financement adéquat. »  Elle a salué la décision des États-Unis de retirer les houthistes de leur liste d’organisations terroristes pour des raisons humanitaires.  L’Irlande a également demandé un accès humanitaire sans entrave et exhorté toutes les parties à respecter le droit international humanitaire.  Enfin, la délégation a jugé intenable la situation relative au pétrolier SAFER, en pointant le risque d’une catastrophe humanitaire et environnementale.  Elle a ainsi exhorté les parties, en particulier les houthistes, à donner les autorisations nécessaires pour que les réparations puissent avoir lieu à bord du navire.

L’Inde a loué la décision des États-Unis de révoquer le mouvement Ansar Allah de la liste des organisations terroristes.  Toutefois, les facteurs sous-jacents qui contribuent à la situation humanitaire au Yémen doivent être traités de toute urgence, a-t-elle ajouté.  Pour l’Inde, la question la plus pressante est de mettre fin au conflit; la préservation et la mise en œuvre intégrale de l’Accord de Stockholm étant encore plus cruciales aujourd’hui pour garantir la fluidité des importations commerciales et humanitaires au Yémen. 

L’Inde a par ailleurs condamné l’attaque perpétrée contre l’aéroport international d’Abha en Arabie saoudite.  « Prendre pour cible un aéroport civil est une violation du droit international et ne peut être justifié pour quelque raison que ce soit », a-t-elle déclaré, en condamnant également les attaques de missiles et de drones lancées en Arabie saoudite ces dernières semaines.  La délégation a recommandé une application stricte de l’embargo sur les armes envisagé dans la résolution 2216 (2015) afin d’éliminer efficacement ces menaces à l’avenir. 

Avec la formation du nouveau cabinet gouvernemental facilitée par l’Arabie saoudite dans le cadre de l’Accord de Riyad, le temps est maintenant venu d’obtenir l’adhésion de toutes les parties yéménites pour le lancement d’un processus de paix global, selon l’Inde, qui a demandé instamment à l’Envoyé spécial de poursuivre ses efforts à cet égard.  Tout processus de paix devrait être pleinement inclusif et dirigé par les Yéménites, l’ONU étant un partenaire facilitateur, a-t-elle également réclamé.  « La pierre angulaire des relations séculaires de l’Inde avec le Yémen est le lien entre nos peuples », a poursuivi l’Inde.  En effet, des milliers d’étudiants yéménites continuent à étudier en Inde et un grand nombre de Yéménites se rendent chaque année en Inde pour y recevoir des soins médicaux dans les hôpitaux indiens.  L’Inde s’est déclarée déterminée à apporter une aide humanitaire au Yémen. 

Le Mexique a salué le fait que l’Envoyé spécial ait évoqué des possibilités d’une solution politique au conflit au Yémen, se félicitant notamment des récentes missions qu’il a effectuées à Téhéran et Riyad.  Il a ensuite salué les annonces faites par l’Administration Biden, notamment l’annulation de la désignation d’Ansar Allah en tant qu’organisation terroriste étrangère.  Une telle mesure permettra la poursuite des tâches des organisations humanitaires sur le territoire contrôlé par ce groupe, a observé la délégation.

Le Mexique a fermement condamné les récentes attaques commises à Mareb, lesquelles ont entraîné la mort de civils et fait de nombreux blessés.  « Ces crimes s’ajoutent à la longue liste d’atrocités qui doivent faire l’objet d’enquêtes et ne pas rester impunies », a estimé la délégation.  Elle a également condamné les attentats perpétrés contre l’aéroport d’Abha et la ville de Khamis Mushait, en Arabie saoudite.  Après avoir déploré la situation humanitaire qui prévaut au Yémen, le Mexique a relevé que de manière constante, les rapports du Groupe d’experts montrent des preuves manifestes de violations de l’embargo sur les armes et l’utilisation d’armes de plus en plus sophistiquées.  La délégation a lancé un appel ferme pour un renforcement des contrôles internationaux sur les transferts d’armes et le plein respect de l’embargo sur les armes.  Enfin, le Mexique a exprimé sa préoccupation devant les retards continus pris dans l’inspection du navire SAFER, avant d’appeler les houthistes à s’abstenir d’imposer de nouvelles conditions aux équipes d’inspection et ce, afin d’éviter une nouvelle catastrophe environnementale, humanitaire et économique.

Saint-Vincent-et-les Grenadines a espéré que l’élan positif généré par le changement de désignation des houthistes aura des effets concrets sur le terrain et facilitera l’acheminement d’articles de première nécessité.  La mission a ensuite rappelé avec une vive inquiétude que plus de deux millions d’enfants de moins de 5 ans pourraient souffrir de malnutrition aiguë au Yémen d’ici à la fin de 2021.  Elle a dénoncé la poursuite de la violence, y compris à Hodeïda, jugeant alarmante la récente escalade militaire observée à Mareb.  La délégation a appelé tous les acteurs yéménites à travailler de bonne foi avec l’Envoyé spécial et à s’abstenir de toute action déstabilisatrice, le dialogue politique étant, selon elle, la seule voie possible vers la paix et la prospérité.  À cet effet, elle a demandé la reprise des négociations politiques et un accès humanitaire sans entrave.  Elle a prôné une processus politique dirigé et contrôlé par les Yéménites eux-mêmes, exhortant les États Membres à cesser toute livraison d’armes, directe ou via des tiers, aux parties yéménites.  La mission a souhaité un engagement renouvelé en faveur des Accords de Stockholm et de Riyad et salué la reprise des discussions entre les parties s’agissant des échanges de prisonniers.  Enfin, elle a souligné la gravité du défi posé par le pétrolier SAFER et demandé qu’il soit relevé en l’absence de toute politisation.

Le Niger a accueilli avec satisfaction les récentes décisions de l’Administration américaine, qui participent à la dynamique d’apaisement au Yémen et pourraient servir de tremplin à la revitalisation des pourparlers de paix.  La fin des affrontements demeure cependant selon lui la condition sine qua non à la reprise de la confiance entre les parties.  La délégation, qui a fermement condamné l’attaque de l’aéroport saoudien d’Adha, s’est aussi réjouie de la décision des États-Unis de retirer les forces houthistes de leur liste des organisations terroristes. 

Le Niger demeure préoccupé des conclusions du rapport du Groupe d’experts sur le Yémen, qui font état de violations répétées et généralisées des droits de l’homme et du droit international humanitaire, de la répression des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, de l’enrôlement d’enfants dans des activités à caractère militaire, de l’escalade des combats, y compris les attaques aveugles contre les civils et l’extension de la violence au-delà du Yémen.  Pour le Niger, autant d’actes et de pratiques sont contraires aux règles internationales et doivent donc cesser.

La France a fait part de sa préoccupation au sujet de l’attaque menée par les houthistes contre Mareb, une localité où se trouvent environ un million de déplacés.  Elle a condamné avec la plus grande fermeté cette offensive et les attaques menées par les houthistes en territoire saoudien, ainsi que le « chantage écologique » exercé par ces derniers, avant d’exiger à nouveau qu’ils facilitent immédiatement l’accès de la mission d’inspection des Nations Unies au pétrolier SAFER, après avoir donné leur accord.  Une fuite de pétrole aurait un impact dramatique sur la région, tant d’un point écologique qu’humanitaire, a insisté la délégation.  « Les houthistes seront responsables en cas de catastrophe », a-t-elle averti.  Elle a également condamné les violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme, y compris le recours aux violences sexuelles comme arme de guerre, comme documenté par le Groupe d’experts.  La lumière doit encore être faite sur l’attaque du 30 décembre dernier à Aden, a demandé la France, tout en rappelant son plein soutien au Gouvernement yéménite qui fait face à de très nombreux défis.  Elle a demandé que le Groupe d’experts puisse faire rapport au Comité de sanctions après son enquête sur place.

La France a en outre appelé les parties yéménites à s’engager de bonne foi dans la recherche d’une solution politique et à coopérer avec l’Envoyé spécial.  Elle a constaté une situation humanitaire catastrophique dans le pays, avec notamment 16 millions de personnes qui souffriront de la faim en 2021, dont 2,3 millions d’enfants yéménites âgés de moins de 5 ans.  La conférence des donateurs prévue le 1er mars est une étape importante, a assuré la délégation.  Elle a en conclusion salué la décision américaine de revenir sur la désignation des houthistes comme organisation terroriste, arguant que les conséquences humanitaires d’une telle décision en auraient été catastrophiques. 

Les États-Unis se sont dits prêts à relancer les efforts diplomatiques, aux côtés de l’ONU, en vue de faire advenir un Yémen uni, stable et libéré des ingérences étrangères.  Notre priorité est la fin du conflit, a déclaré la mission, en rappelant que l’envoyé spécial américain en charge de ce dossier vient d’être désigné.  La mission a rappelé que Washington vient de mettre fin à son appui à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, y compris au transfert d’armes.  Elle a ensuite dénoncé les attaques perpétrées contre ce pays, rappelant que les houthistes ont récemment tenté d’éliminer le nouveau Gouvernement yéménite.  Cela montre qu’ils ne sont pas prêts à se rallier au processus lancé par l’Envoyé spécial, a constaté la mission, en ajoutant que les agissements de ces derniers vont à l’encontre des intérêts du peuple yéménite.  L’Administration Biden a retiré les houthistes de la liste des organisations terroristes étrangères pour des motifs humanitaires, a poursuivi la mission.  Elle a précisé que cette décision a été prise afin de donner la priorité à l’acheminement de l’aide humanitaire et d’articles de première nécessité comme le carburant.  Les États-Unis privilégient les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre mais continueront d’appliquer les sanctions visant certains membres d’Ansar Allah, a déclaré la délégation.  Elle a également rappelé que les États-Unis ont été le premier contributeur de l’appel humanitaire lancé en faveur du Yémen l’an dernier.  La mission s’est dite vivement préoccupée par les attaques des houthistes contre l’Arabie saoudite et par l’escalade à Mareb.  Les houthistes sont responsables de la tentative d’élimination du Gouvernement yéménite lors de l’attaque de l’aéroport d’Aden.  Enfin, la délégation américaine a demandé que les houthistes autorisent le déploiement de la mission d’évaluation du pétrolier SAFER, jugeant que les sanctions sont un outil important contre ceux qui sapent la paix au Yémen.

La Norvège s’est dite alarmée par la récente escalade de la violence, y compris l’offensive contre Mareb, et par les attaques répétées de missiles et de drones perpétrées contre l’Arabie saoudite.  Des attaques qui soulignent la nécessité d’une trêve et d’un processus politique inclusif pour mettre fin au conflit, selon la délégation.  À cet égard, nous demandons également aux parties de ne pas aggraver le conflit à Hodeïda, mais plutôt de revitaliser le mécanisme d’observation conjointe.

Consternée par l’absence de progrès concernant le pétrolier SAFER, la Norvège a appelé les forces houthistes à fournir à l’équipe des Nations Unies un accès « immédiat et inconditionnel » pour qu’elle évalue son état et effectue les premières réparations.  Ceci est vital pour éviter une catastrophe environnementale potentielle, a-t-elle prévenu.  Tout retard supplémentaire serait inadmissible, a insisté la Norvège, en soulignant aussi l’importance d’une coopération totale des forces houthistes avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les autres entités du système des Nations Unies. 

Des dizaines de milliers de Yéménites risquent de mourir de faim si les fonds nécessaires ne sont pas mis à disposition, a prévenu la délégation: la conférence des donateurs de haut niveau qui se tiendra à Genève le 1er mars sera cruciale pour garantir un financement suffisant du plan d’intervention humanitaire, a déclaré la Norvège, qui demande instamment à tous les donateurs, notamment les anciens donateurs des pays du Golfe, de faire des contributions significatives.  La délégation a toutefois souligné que la seule façon de résoudre véritablement la crise humanitaire est de trouver une solution politique. 

La Chine a relevé que l’escalade de la violence a sapé le processus politique et les perspectives de paix.  La délégation a condamné toutes les attaques commises contre des civils, y compris celles visant l’Arabie saoudite.  La délégation a salué l’annonce faite par les États-Unis, qui sont revenus sur leur décision de considérer Ansar Allah comme une organisation terroriste.  Pour elle, la paix au Yémen dépend aussi des pays de la région, la Chine proposant une plateforme multinationale de dialogue pour la paix au Yémen.  L’aide apportée au Yémen doit s’accroître et toutes les parties garantir un accès sans entrave à son acheminement, a plaidé la délégation.  Elle a dit souhaiter que la conférence d’annonces de contributions soit couronnée de succès, avant d’inviter les houthistes à veiller à ce que l’équipe d’inspection puisse se rendre au plus vite à bord du pétrolier SAFER, afin d’éviter une catastrophe.

Pour le Royaume-Uni, l’annonce de la décision prise par les États-Unis de revoir le classement d’Ansar Allah comme organisation terroriste est porteuse d’espoir.  La délégation britannique a noté quelques développements positifs au Yémen, même si elle a déploré l’escalade des houthistes contre Mareb et l’Arabie saoudite.  Le Conseil doit faire un effort concerté pour persuader les houthistes de cesser la violence, a-t-elle ensuite plaidé.  La délégation a ensuite accueilli avec satisfaction la récente visite effectuée par M. Griffiths en République islamique d’Iran, en souhaitant que les houthistes le reçoivent également à Sanaa pour discuter de la voie à suivre.  Le Royaume-Uni a émis le vœu que la prochaine conférence d’annonces de contributions sur le Yémen soit couronnée de succès.  La communauté internationale doit faire des efforts pour soutenir le Yémen, a plaidé le Royaume-Uni, en ajoutant que « l’histoire nous jugera ».  Tout retard supplémentaire dans le déploiement d’une équipe des Nations Unies à bord du pétrolier SAFER est inacceptable, a ajouté la délégation qui a dit souhaiter que le Conseil de sécurité trouve une solution à cette question.

Le Yémen a insisté sur les efforts du Gouvernement yéménite afin de trouver une solution à un conflit qui a été fomenté par les houthistes avec l’appui de l’Iran.  Il s’est félicité de la nomination par les États-Unis d’un nouvel envoyé spécial pour le Yémen.  Mais plutôt que de répondre positivement à leur retrait de la liste américaine des organisations terroristes étrangères, les houthistes ont poursuivi leur offensive à Mareb et leurs tirs contre l’Arabie saoudite.  Ces agissements montrent les véritables objectifs poursuivis par ces milices, qui sont des pions entre les mains du régime iranien, a tranché la mission.  Elle a invité le Conseil à assumer ses responsabilités et à mettre fin à l’escalade en cours à Mareb, qui constitue un « crime contre l’humanité ».  Le Yémen a rappelé avoir déjà mis en garde contre l’envoi de messages qui pourraient être mal interprétés, ajoutant que les houthistes se sentent aujourd’hui encouragés à poursuivre leurs actions violentes, plutôt qu’à négocier la paix.  En 2018, l’Accord de Stockholm a été une lueur d’espoir mais, depuis, les houthistes n’ont fait qu’ouvrir de nouveaux fronts, a regretté la délégation.  Elle a indiqué que ces milices continuent de commettre de graves violations à Hodeïda, ville qu’elles ont transformée en véritable caserne militaire.  Les conditions sont réunies selon elle pour l’apparition de la famine.  La Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda n’a pu mener ses actions en raison du sabotage entrepris par les Houthistes, a déclaré le Yémen.  Il a demandé que le siège de cette mission soit transféré dans une ville qui ne soit pas contrôlée par les houthistes.

La mission a rappelé qu’un accord sur un échange de prisonniers était proche, avant que les houthistes n’opèrent un revirement à la suite de la décision américaine précitée de les retirer de la liste des organisations terroristes.  « Cela a une influence négative sur les négociations », a déclaré la mission, en dénonçant « l’arrogance » des houthistes.  Le Yémen a souligné la nécessité d’exercer des pressions sur eux pour qu’ils cessent de retarder le processus de libération des prisonniers.  Il a espéré que le Conseil condamnerait la récente attaque perpétrée contre le Gouvernement yéménite à Aden, disant attendre avec impatience le rapport du Groupe d’experts à ce sujet.  La mission a également exhorté l’ONU à œuvrer à rendre possibles les transferts de fonds vers la Banque centrale du Yémen, ce qui permettrait de stabiliser le rial yéménite.  Enfin, elle a dénoncé les « manipulations » des houthistes à des fins d’extorsion politique sur le dossier du pétrolier SAFER.  Là encore, les houthistes montrent leur « vrai visage » à la communauté internationale, a ajouté en conclusion le Yémen.

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