Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 2 septembre 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Processus d’Aqaba
S’exprimant lors d’une réunion virtuelle du Processus d’Aqaba consacrée à la réponse à la COVID-19, le Secrétaire général a déclaré aujourd’hui que la pandémie est plus qu’une crise sanitaire mondiale - elle change la donne pour la paix et la sécurité internationales.
Les terroristes exploitent les difficultés sociales et économiques causées par la COVID-19 pour radicaliser et recruter de nouveaux adeptes.
Les néonazis, les suprémacistes blancs et les théoriciens du complot attisent les divisions et la polarisation dans le sillage du virus et des manifestations à travers le monde, a-t-il déclaré.
Le manque de coopération internationale pour lutter contre les effets de la pandémie a été surprenant, a ajouté M. Guterres. Il y a un besoin urgent d’unité et de solidarité mondiales.
Le Secrétaire général a appelé à un renforcement du partage d’informations et de la coopération technique entre les pays et les régions pour empêcher les terroristes d’exploiter la pandémie.
Il a ajouté que nous devons donner la priorité aux personnes dans notre lutte contre les terroristes et que nous devons construire un avenir meilleur avec un nouveau multilatéralisme inclusif et plus efficace, fondé sur les valeurs de la Charte des Nations Unies. La fenêtre d’opportunité se referme, a-t-il dit, avant de conclure par un appel à saisir le moment.
Employeurs
Le Secrétaire général s’est adressé virtuellement au Sommet du centenaire de l’Organisation internationale des employeurs (OIE). Il a déclaré que l’OIE avait apporté des contributions significatives à l’élaboration de politiques mondiales pour le progrès économique et social, la création d’emplois et un environnement commercial mutuellement avantageux.
Il a souligné qu’aujourd’hui, les inégalités croissantes entre et au sein des pays, renforcées par la pandémie de COVID-19, alimentent le nationalisme ethnique et le protectionnisme. Pour le Secrétaire général, le secteur privé, les organisations d’employeurs et ceux qu’ils représentent sont dotés d’une réelle capacité à faire une différence significative et à assurer un multilatéralisme plus efficace. Mais il faut leur donner l’espace pour le faire.
Climat
Demain, le Secrétaire général prendra la parole lors de la réunion ministérielle virtuelle sur le redressement suite à la COVID-19. La réunion sera présidée par le Japon et coparrainée par la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre sur les changements climatiques, Mme Patricia Espinosa.
Le Secrétaire général exhortera une fois de plus tous les pays, notamment les membres du G20, à s’engager en faveur de la neutralité carbone avant 2050. Il soulignera également qu’il est insensé du point de vue économique, de dépenser de l’argent sur des centrales au charbon qui deviendront bientôt des actifs bloqués et qu’il n’y a pas d’argumentation rationnelle en faveur de l’énergie au charbon dans tout plan d’investissement.
Plus de 60 pays ont confirmé leur participation à l’événement et plus de 50 ont soumis des mesures pour se remettre de la pandémie.
Libye
La Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général pour la Libye, Mme Stephanie Williams, a déclaré aujourd’hui, devant le Conseil de sécurité, que le pays se trouve à un tournant décisif et que l’appui du Conseil, non seulement en paroles mais surtout en actes, aidera à déterminer si le pays descendra vers de nouvelles profondeurs de fragmentation et de chaos ou progressera vers un avenir plus prospère.
Elle a indiqué que, sur le terrain, une impasse difficile persiste aux alentours de Syrte, mettant en péril la vie de 130 000 habitants vulnérables de la ville, ainsi que l’infrastructure pétrolière vitale du pays qui constitue sa bouée de sauvetage économique.
Mme Williams a signalé que ces derniers jours, les Libyens s’étaient mobilisés en force dans tout le pays, notamment à Tripoli, pour exprimer leur colère face au manque de services de base, aux coupures généralisées d’eau et d’électricité et à la corruption endémique. Elle a personnellement fait part aux autorités libyennes des préoccupations de l’ONU au sujet des informations faisant état d’un recours à une force excessive contre des manifestants pacifiques et a réitéré les appels de l’ONU au respect de la liberté de réunion pacifique et de la liberté d’expression. Ceux qui ont été arbitrairement détenus par des groupes armés doivent être libérés immédiatement, a-t-elle ajouté.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) continue d’appuyer les autorités dans la préparation des prochaines élections présidentielle et législatives du 27 décembre.
Le Chef de la MINUSMA, M. Mankeur Ndiaye, par l’intermédiaire de ses bons offices et de son mandat de facilitation politique, continue de mobiliser les parties prenantes nationales, notamment les acteurs politiques et la société civile, pour créer un environnement propice aux élections.
Dans le cadre de ces efforts, il a rencontré plusieurs groupes afin de les encourager à promouvoir le dialogue et le consensus sur le processus électoral.
La MINUSMA travaille également en étroite coordination avec le G5, qui comprend les États Membres, les organisations régionales ainsi que l’ONU, pour aider à garantir un processus électoral pacifique, crédible et inclusif.
Niger
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les pluies torrentielles qui se sont déversées depuis juin au Niger ont affecté plus de 281 000 personnes, détruisant 26 000 maisons et tuant 51 personnes, selon les données du Gouvernement. En outre, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles cultivées ont été inondées, ce qui pourrait entraver la production de nourriture.
L’ONU et ses partenaires humanitaires, en appui des efforts de riposte du Gouvernement, ont fourni des articles non alimentaires à diverses régions. L’Organisation a fourni 4 700 kits d’hébergement aux réfugiés et aux personnes déplacées à Niamey et dans la région de Diffa.
À ce jour, plus de 72 000 personnes ont reçu une aide. Les besoins prioritaires sont la nourriture, les abris, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, l’éducation et les services de protection. Des fonds supplémentaires sont nécessaires pour continuer à fournir une aide rapide à la population affectée.
Femmes
ONU-Femmes et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont publié, aujourd’hui, de nouvelles données indiquant que la pandémie du coronavirus poussera 47 millions de femmes et de filles supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté, inversant ainsi des décennies de progrès pour éradiquer l’extrême pauvreté.
Le taux de pauvreté des femmes devait diminuer de 2,7% entre 2019 et 2021, mais les projections font à présent état d’une augmentation de 9,1% à cause de la pandémie et de ses retombées.
D’ici à 2021, pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté, c’est-à-dire avec 1,90 dollar par jour ou moins, on comptera 118 femmes, un écart qui devrait se creuser davantage pour atteindre 121 femmes pour 100 hommes à l’horizon 2030.
Les deux organismes ont appelé les gouvernements à mettre en œuvre des stratégies visant à améliorer l’accès à l’éducation et à la planification familiale, à promouvoir l’équité et l’égalité salariales et à élargir les transferts sociaux.
Myanmar
Le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire au Myanmar, M. Ola Almgren, a réitéré hier l’engagement de l’ONU à continuer d’appuyer la riposte du Gouvernement à la pandémie qui est en pleine recrudescence dans l’État rakhine.
À ce jour, 400 cas ont été confirmés dans cet État, depuis la mi-août, et plus de 4 000 personnes ont été placées en quarantaine dans la région. M. Almgren a indiqué que l’augmentation récente du nombre de cas complique la livraison de l’aide humanitaire en cours et la protection de plus de 670 000 personnes vulnérables par l’ONU et ses partenaires.
L’ONU et ses partenaires ont fourni 95 000 kits de dépistage et d’autres fournitures médicales, un soutien aux travailleurs migrants et une aide aux moyens de subsistance, entre autres activités. Tout en s’attaquant à la pandémie, l’ONU et les organisations internationales avec lesquelles elle travaille ont tout fait pour que les programmes humanitaires et de développement se poursuivent.
M. Almgren a également appelé à la nécessité de rétablir les services Internet dans toutes les régions et a engagé les parties au conflit à répondre à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial et d’un accès humanitaire sans entrave.
Pérou
L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a fait don d’un million de dollars en fournitures, dont 130 000 tests de dépistage. En collaboration avec l’UNICEF, elle a également donné 40 concentrateurs d’oxygène et 24 000 dollars en matériel de protection individuelle aux communautés autochtones.
Pour sa part, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a contribué à intégrer 20 médecins et 80 infirmières vénézuéliens dans le système de santé. Il s’agissait soit de réfugiés, soit de migrants. Le HCR a également réaffecté 1,6 million de dollars pour financer des transferts urgents d’espèces aux réfugiés. Avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), il gère 1,1 million de dollars fourni par l’Union européenne pour l’aide en liquide.
L´UNESCO a renforcé le système de scolarisation virtuel pour le pays, tandis que le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a soutenu les autorités pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.
Le Porte-parole a également présenté ses condoléances au Gouvernement et au peuple péruviens pour les près de 30 000 victimes de la pandémie de COVID-19 et le décès de Julio Gamero Requena, un économiste péruvien de renom qui travaillait à l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Cour pénale internationale
Le Secrétaire général prend note avec préoccupation de la déclaration faite aujourd’hui par le Secrétaire d’État des États-Unis annonçant la désignation de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) et du Chef de la Division de la compétence, de la complémentarité et de la coopération, conformément à un décret émis par le Gouvernement des États-Unis sur le blocage des avoirs de certaines personnes associées à la CPI. Ce décret est daté du 11 juin 2020. L’ONU continue de suivre de près l’évolution de la situation à ce sujet.
La coopération entre l’ONU et la CPI est fondée sur l’Accord régissant les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la Cour pénale internationale qui a été approuvé par l’Assemblée générale en septembre 2004. L’ONU analysera les implications possibles que cette évolution pourrait avoir en ce qui concerne la mise en œuvre dudit accord.
Conformément aux déclarations antérieures du Secrétaire d’État, l’ONU ne doute pas que toute restriction imposée à l’encontre des individus sera appliquée de manière cohérente avec les obligations qui incombent au pays hôte en vertu de l’Accord de Siège.