Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 août 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et le Siège de l’ONU, y compris le Secrétaire général, suivent de très près la situation au Mali. Le Secrétaire général appelle tous les Maliens à préserver l’intégrité des institutions démocratiques du pays. L’ONU affirme qu’avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine, l’Union européenne et d’autres partenaires, l’Organisation continuera d’accompagner les Maliens dans leurs efforts pour consolider la paix et la démocratie
Côte d’Ivoire
Le Secrétaire général suit de près l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire avant l’élection présidentielle du 31 octobre.
Le Secrétaire général est préoccupé par les incidents violents signalés dans le pays ces derniers jours, lesquels ont causé la mort de plusieurs personnes à Daoukro, Bonoua et Gagnoa. Le Secrétaire général présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Le Secrétaire général exhorte toutes les parties prenantes à s’engager dans un dialogue pour résoudre leurs différends et créer un environnement favorable à une élection pacifique, inclusive et crédible. Il assure le Gouvernement et le peuple ivoiriens du soutien constant des Nations Unies.
Liban - Jugement rendu aujourd’hui
Le Secrétaire général prend acte du prononcé, aujourd’hui, par le Tribunal spécial pour le Liban, du jugement par lequel M. Salim Jamil Ayyash est condamné pour l’attentat du 14 février 2005 à Beyrouth qui a tué l’ancien Premier Ministre libanais Rafik Hariri ainsi que 21 autres personnes en blessant aussi 226 personnes. Dans le même jugement, les trois autres accusés, MM. Hassan Habib Merhi, Hussein Hassan Oneissi et Assad Hassan Sabra, ont été déclarés non coupables.
Les pensées du Secrétaire général vont aux victimes de l’attaque du 14 février et à leurs familles. Le jugement rendu dans l’affaire reflète l’attachement de la communauté internationale à la justice pour les terribles crimes commis ce jour-là.
Le Secrétaire général exprime sa profonde gratitude pour le dévouement et le travail acharné des juges et du personnel impliqués dans l’affaire au fil des ans.
Le Secrétaire général note l’indépendance et l’impartialité du Tribunal spécial et demande à tous de respecter les décisions du Tribunal. Le Secrétaire général appelle également la communauté internationale à continuer de soutenir les procédures judiciaires indépendantes dont le Tribunal reste saisi.
Le Tribunal spécial pour le Liban est une cour de justice indépendante créée à la demande du Gouvernement libanais, avec un mandat clair du Conseil de sécurité.
Liban - Humanitaire
Deux semaines après les explosions survenues à Beyrouth, nous continuons, avec nos partenaires humanitaires, à fournir une aide d’urgence à ceux qui en ont le plus besoin.
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) apporte son soutien à des unités médicales mobiles qui fournissent des services de premiers secours à des dizaines de femmes touchées par les explosions. Il a distribué près de 2 000 kits de dignité aux femmes enceintes.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) fournit une aide « espèces contre travail » à 200 personnes en situation d’insécurité alimentaire à Beyrouth. Ces travaux comprennent le nettoyage et l’entretien des zones publiques touchées par les explosions.
Les partenaires de l’ONU s’emploient également à protéger plus de 40 000 hommes, femmes, filles et garçons vulnérables. Ils aident également les gens à accéder aux services de santé mentale et au soutien psychosocial.
Liban - Réfugiés
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a entamé aujourd’hui une visite de quatre jours à Beyrouth pour montrer son soutien et écouter le peuple libanais, ainsi que les migrants et les réfugiés touchés par l’explosion dévastatrice.
Il s’agit de la première mission sur le terrain de M. Grandi depuis le confinement lié à l’épidémie de COVID-19. La visite réaffirme la solidarité et l’engagement du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Liban.
Par rapport à sa population nationale, le Liban est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde. Le HCR est donc préoccupé par les effets d’une grave crise économique et de la pandémie de COVID-19 sur ces réfugiés. Avec l’impact de l’explosion du port de Beyrouth, ces trois facteurs portent préjudice aux parties les plus vulnérables et les plus pauvres de la population dans tout le pays.
Pendant son séjour au Liban, le Haut-Commissaire verra comment se déroule la riposte dans les quartiers les plus touchés. Il passera également en revue la réponse humanitaire globale du HCR dans le nord du Liban et dans la vallée de la Bekaa, où l’agence a aidé au développement des hôpitaux et au renforcement de la capacité de soins intensifs des hôpitaux publics pour faire face à la pandémie.
Il rendra également visite aux réfugiés syriens, qui ont été gravement touchés par la crise économique et les mesures prises dans le contexte de la COVID-19.
Yémen
Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une visioconférence à huis clos sur le Yémen.
Le Coordonnateur adjoint par intérim des secours d’urgence, M. Ramesh Rajasingham, a informé les membres du Conseil que l’ONU continue de travailler avec les autorités houthistes de fait pour accélérer la mission de l’ONU vers le pétrolier SAFER. Nous partageons tous le même objectif d’empêcher qu’une catastrophe majeure provienne du pétrolier, et l’ONU demeure empressée à fournir une aide.
Le 16 août, les autorités de fait ont délivré des autorisations au personnel de la mission pour lui permettre de se rendre au Yémen, à la suite de la demande officielle émise par l’ONU le 14 juillet. C’est un pas en avant important. Il s’est produit après plusieurs échanges avec les autorités de fait pour reconfirmer la portée technique et l’expertise de la mission onusienne.
Lors de la délivrance des permis de voyage, les autorités de fait ont également envoyé une liste détaillée du matériel et des fournitures qu’elles souhaitent que l’équipe apporte, ainsi que les réparations spécifiques qu’elles attendent de cette dernière.
Les experts techniques de l’ONU examinent à présent ces dernières requêtes pour confirmer leur faisabilité, ainsi que toute incidence sur les délais.
La priorité immédiate est de se déployer sur le site le plus rapidement possible afin de réaliser l’évaluation technique. Cela fournira une preuve impartiale de la voie à suivre. L’ONU veut également compléter toutes les réparations initiales possibles pouvant être entreprises en toute sécurité au cours de cette mission.
L’ONU est optimiste sur le fait que ce travail pourra commencer le plus rapidement possible, et espère que les autorisations finales, au-delà des permis d’entrée pour l’équipe, seront imminentes.
Un déversement provenant du pétrolier toucherait principalement les personnes vivant dans des zones contrôlées par les autorités de fait, qui ont la responsabilité de répondre aux besoins essentiels de ces personnes. Un déversement dévasterait les communautés côtières et pourrait fermer le port de Hodeïda pendant des mois. Cela empêcherait des millions de Yéménites d’avoir un accès fiable à la nourriture et à d’autres articles essentiels qui doivent être pratiquement tous être importés.
Les explosions tragiques qui se sont produites à Beyrouth au début du mois soulignent l’urgence de résoudre le problème posé par le pétrolier. La récente marée noire à Maurice, qui n’a laissé échapper qu’une infime partie de ce qui se trouve à bord du SAFER, rend cela encore plus évident.
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, est également intervenu.
Burkina Faso
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que le pays avait franchi une étape tragique, plus d’un million de personnes ayant été forcées de fuir leurs maisons en raison de la violence. Les nouvelles données, publiées hier par les autorités nationales, indiquent que 453 000 personnes ont été déplacées depuis le début de 2020.
Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), une personne sur 20 est déplacée dans le pays. Le Burkina Faso est aujourd’hui la crise humanitaire et de protection qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Le HCR indique que les attaques perpétrées par des groupes armés dans le nord et l’est du pays ont forcé les gens à se déplacer à plusieurs reprises. Les régions du « Centre Nord » et du « Sahel » accueillent environ 76% des personnes déplacées.
Dans ce contexte, les populations hôtes ont atteint un point de rupture car elles partagent le peu de ressources dont elles disposent, tout en étant également confrontées à la pauvreté, à des services de santé surchargés et à la disparition rapide des moyens de subsistance. L’impact supplémentaire de la COVID-19 est clairement dévastateur.
Des abris, de la nourriture, de l’eau, une protection et des services de santé sont désespérément nécessaires, a déclaré le HCR, qui demande plus de soutien. L’éducation reste également une priorité.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique que les Casques bleus ont pris le contrôle de la ville de Koui, dans la préfecture d’Ouham-Pendé située dans le nord-ouest du pays. Cela a contraint les combattants du groupe armé « Retour, Réclamations, Réhabilitation », mieux connu sous le nom de « 3R », à quitter la ville.
Trois positions du groupe armé situées entre Koui et Bocaranga ont également été reprises par les soldats de la paix sans qu’aucune victime n’ait été signalée parmi les Casques bleus et les civils. La Force de l’ONU patrouille actuellement la ville où la situation reste relativement calme.
Pour rappel, suite à une menace croissante et aux attaques des membres des « 3R », la MINUSCA et les forces armées centrafricaines avaient lancé, en juin dernier, une opération militaire conjointe pour protéger les civils et rétablir l’autorité de l’État dans le nord-ouest du pays. Cela comprend l’importante tâche de sécuriser l’exercice d’inscription des électeurs avant les élections présidentielle et législatives de décembre 2020.
Éducation
Dans une lettre envoyée au nom de 280 dirigeants de tous horizons, l’Envoyé spécial pour l’éducation mondiale, M. Gordon Brown, a appelé à une action urgente pour faire face à l’urgence déclenchée par la COVID-19.
La lettre, adressée aux membres du G20, à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international (FMI) et à d’autres, a averti qu’il existe un réel danger que la crise sanitaire crée une génération COVID qui aura perdu sa scolarité et aux opportunités définitivement endommagées. Une préoccupation immédiate est le sort d’environ 30 millions d’enfants qui, selon l’UNESCO, pourraient ne jamais retourner à l’école.
M. Brown et les dirigeants qui ont signé la lettre appellent le G20, le FMI, la Banque mondiale et les banques régionales de développement ainsi que tous les pays à reconnaître l’ampleur de la crise et à soutenir les initiatives visant à permettre un rattrapage. Ils appellent également à la reprise des progrès vers la mise en œuvre des objectifs de développement durable liés à l’éducation.
Les initiatives proposées comprennent un engagement, signé par chaque pays, de protéger les dépenses d’éducation de première ligne, une augmentation de l’aide internationale à l’éducation et un financement du FMI.
COVIDE-19/Enfants
Une nouvelle enquête de l’UNICEF, a révélé que les enfants sont exposés à un risque accru de violence, d’exploitation et d’abus parce que la pandémie a gravement perturbé les services de prévention et d’intervention en matière de violence.
Sur les 136 pays qui ont répondu à l’enquête, 104 d’entre eux ont déclaré que les services liés à la violence à l’égard des enfants avaient été perturbés.
La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a déclaré que les fermetures d’écoles et les restrictions de mouvement en cours ont laissé certains enfants bloqués à la maison avec des agresseurs de plus en plus stressés. Elle a ajouté que l’impact subséquent sur les services de protection et les travailleurs sociaux signifie que les enfants n’ont nulle part où se tourner pour obtenir de l’aide.
Jeux vidéo
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a déclaré aujourd’hui que les développeurs et les PDG de 11 sociétés de jeux vidéo se sont engagés à intégrer des scénarios et des messages environnementaux dans des jeux en direct qui atteindront 250 millions de joueurs à travers le monde.
C’est le résultat du premier Green Mobile Game Jam, qui a eu lieu de mars à avril de cette année, et qui a été soutenu par le PNUE.
Les participants du « Jam » ont été invités à aborder des thèmes allant des changements climatiques, aux actions de reboisement et de restauration de la nature à l’exploration de la façon dont les jeux peuvent intégrer l’éducation sur les énergies renouvelables.
La liste complète des jeux, qui comprend Subway Surfer, Angry Birds 2 et Golf Clash, peut être consultée sur le site Web du PNUE.
Journée mondiale de l’aide humanitaire
La Journée mondiale de l’aide humanitaire sera célébrée demain 19 août. C’était le 19 août 2003 que des terroristes ont lancé un camion piégé contre le « Canal Hotel », à Bagdad, qui servait alors de siège de l’ONU en Iraq. En conséquence, 22 membres du personnel de l’ONU ont été tués, et de nombreuses autres personnes ont été blessées.
Dans son message pour cette Journée, le Secrétaire général souligne que les travailleurs humanitaires sont sollicités comme jamais auparavant pour répondre à la crise mondiale de la COVID-19 et à l’augmentation massive des besoins humanitaires résultant des conséquences de la pandémie.
Dans le cadre de la commémoration de la Journée, la campagne #RealLifeHeroes rend hommage aux travailleurs humanitaires qui œuvrent pour traiter et prévenir la COVID-19, fournir de la nourriture aux personnes vulnérables, offrir des espaces sûrs aux femmes et aux filles en temps de confinement, faire accoucher les femmes enceintes, combattre l’invasion des criquets pour protéger les récoltes ou diriger des camps de réfugiés, le tout en plein milieu de la pandémie. Beaucoup de ces travailleurs humanitaires sont souvent dans le besoin eux-mêmes, comme les nombreux réfugiés qui aident leurs communautés d’accueil.