Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 juillet 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Journée internationale Nelson Mandela
Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la commémoration par l'Assemblée générale de la Journée internationale Nelson Mandela.
Le Secrétaire général a adressé ses plus chaleureuses félicitations aux lauréats 2020 du Prix Nelson Mandela: Mme Marianna Vardinoyannis, de la Grèce, et M. Morissana Kouyate, de la Guinée. Le Secrétaire général a déclaré qu’ils sont tous deux reconnus pour leur engagement de longue date au service de l’humanité dans les domaines des droits de l’homme, de l’accès aux soins de santé, ainsi que de l’autonomisation des femmes, des filles et des membres les plus vulnérables de la société.
Le Secrétaire général a rappelé ces mots de Nelson Mandela: « Aussi longtemps que la pauvreté, l’injustice et les inégalités flagrantes persisteront dans notre monde, aucun d’entre nous ne pourra trouver un véritable repos. » Dans ce droit fil, il a ajouté que le niveau élevé, toujours plus accru, des inégalités menace notre bien-être et notre avenir. L’inégalité fait du mal à tout le monde.
La réponse, a-t-il dit, est un nouveau contrat social, qu’il a présenté samedi lorsqu’il a prononcé le discours de la Conférence Nelson Mandela. Un nouveau contrat social au sein des sociétés qui permettra aux jeunes de vivre dans la dignité, a-t-il affirmé. Il permettra aux femmes d’avoir les mêmes perspectives et opportunités que les hommes et protégera les malades, les personnes vulnérables et toutes les minorités.
Dans sa Conférence samedi devant la Fondation, le Secrétaire général a déclaré que le nouveau contrat social doit intégrer l’emploi, le développement durable et la protection sociale, sur la base d’opportunités et de droits égaux pour tous.
Il a rappelé combien le virus a rendu évidente la fragilité du monde et révélé des risques que nous avons ignorés pendant des décennies: systèmes de santé inadéquats; lacunes dans la protection sociale; inégalités structurelles; dégradation de l’environnement et crise climatique. La COVID-19 a été comparé à un rayon X, révélant les fractures dans les squelettes des sociétés que nous avons bâties. Dans sa conférence, le Secrétaire général a déclaré que la COVID-19 est une tragédie humaine, qui offre aussi une occasion générationnelle: l’occasion de bâtir un monde plus égalitaire et plus durable.
Ce discours est disponible en ligne.
Azerbaïdjan/Arménie
Le porte-parole a déclaré que le Secrétaire général suit avec une profonde préoccupation les tensions actuelles entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Il appelle à une retenue maximale car un conflit général entre ces deux pays serait désastreux.
Conseil de sécurité
Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion à huis clos par visioconférence sur la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Mme Elizabeth Spehar, Représentante spéciale et Chef de cette mission, a exposé aux membres du Conseil les derniers développements de la situation sur le terrain.
Yémen
À ce jour, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé 1 610 cas de COVID-19 au Yémen, dont 445 décès. Le taux de mortalité est alarmant à plus de 27%, soit cinq fois la moyenne mondiale. Les véritables chiffres des infections sont probablement beaucoup plus élevés, le matériel de dépistage étant rare.
En dépit de graves lacunes dans leur financement, les agences d’aide sont à pied d’œuvre pour intensifier la riposte à la pandémie. Plus de 10 000 tonnes de matériel médical, de kits de dépistage et de médicaments ont ainsi été transportées au Yémen, 2 000 autres devant suivre. En plus des 642 000 articles d’équipement de protection individuelle disponibles dans le pays, 1,7 million d’articles supplémentaires doivent arriver cette semaine.
Avec ses partenaires, l’ONU renforce de toute urgence la capacité hospitalière dans les bassins de population clefs, avec notamment la création de 21 nouvelles unités de soins intensifs (USI) dans les hôpitaux dédiés à la COVID-19, en plus des 38 unités existantes. Les agences d’aide ont besoin de 385 millions de dollars pour financer les opérations face à la COVID-19, dont 304 millions de dollars pour les seuls soins de santé. À ce jour, seulement 55 millions de dollars ont été reçus, soit 14% des besoins.
Guatemala
Le Guatemala compte plus de 38 000 cas confirmés de COVID-19 et plus de 1 400 décès. L’équipe de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Rebeca Arias, a débloqué un million de dollars du fonds d’affectation spéciale pour l’action face à la COVID-19 et pour le relèvement du Secrétaire général pour couvrir les besoins sanitaires et socioéconomiques immédiats, en se concentrant sur les personnes les plus vulnérables.
Grâce à ces fonds, l’ONU forme des agents de santé de première ligne et fournit denrées alimentaires et soutien mental aux femmes. L’ONU aide également le Gouvernement en ce qui concerne les personnes revenues au Guatemala en provenance du Mexique et des États-Unis, identifiant celles qui ont des besoins de protection particuliers. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) examine et assiste également ces rapatriés et leur a fourni lits, couches et autres articles. L’équipe de l’ONU aide également à évaluer les conséquences sociales et économiques de la pandémie. Alors qu’environ la moitié des ménages guatémaltèques dépendent des envois de fonds des travailleurs à l’étranger, la réduction drastique de ces paiements est particulièrement préoccupante.
Soudan
Au Soudan, l’ONU et ses partenaires humanitaires ont lancé hier, en appui au Gouvernement de transition, un supplément au Plan de réponse humanitaire 2020 pour aider des millions de personnes touchées par les conséquences sanitaires et humanitaires de la COVID-19.
La pandémie ayant provoqué un nouveau ralentissement économique, plus de 280 millions de dollars sont nécessaires de toute urgence pour aider le Gouvernement à fournir une aide à plus de 6,7 millions de Soudanais. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que plus de 9,6 millions de personnes -soit près du quart de la population totale- sont confrontées à une faim sévère, le chiffre le plus élevé jamais enregistré au Soudan.
L’ONU et ses partenaires fournissent des kits de dépistage pour la COVID-19 et d’autres fournitures médicales. L’ONU a également formé plus de 1 600 agents de santé, distribué des trousses d’hygiène à près de 500 000 personnes et atteint plus de 25 millions de personnes grâce à des campagnes de sensibilisation et de prévention de la transmission. Au moins 2,8 millions de personnes ont bénéficié d’une aide alimentaire au Soudan, au courant du seul mois de mai.
Missions de maintien de la paix
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a organisé à Bangui, avec des ONG et le Ministère de la promotion de la femme, une campagne de sensibilisation pour lutter contre la violence sexiste et aider à protéger les groupes marginalisés de la COVID-19. L’objectif de la campagne est de susciter un changement de comportement à grande échelle contre les atteintes et la violence sexuels.
La Mission des Nations Unies au Soudan du sud (MINUSS) aide à former les dirigeants communautaires de l’État du Haut-Nil sur la prévention de la propagation du virus. La MINUSS distribue également des brochures, ainsi que des centaines de masques.
Inde/Népal – Inondations
Près de quatre millions de personnes ont été déplacées dans l’État d’Assam, en Inde et au Népal voisin en raison des fortes inondations provoquées par les pluies de mousson, avec un bilan de 189 morts. L’ONU est prête à soutenir le Gouvernement indien si nécessaire.
Au Népal, les autorités ont exhorté les personnes vivant le long des berges et dans les plaines de la région du Teraï à se déplacer vers des sites sûrs en raison de la possibilité d’inondations.
L’accès est le plus grand défi, les efforts de recherche et de sauvetage étant entravés par les glissements de terrain dans les zones reculées. Le Programme alimentaire mondial (PAM) s’efforce d’atteindre les communautés touchées, les hélicoptères étant actuellement la seule option viable.
L’ONU est prête à fournir un soutien humanitaire supplémentaire aux communautés les plus vulnérables du Népal.
Peste porcine africaine
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont lancé, aujourd’hui, une initiative conjointe pour la lutte mondiale contre la peste porcine africaine.
Selon la FAO, la peste porcine africaine est devenue, ces dernières années, une crise majeure pour l’industrie porcine, affectant actuellement plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du Pacifique et d’Europe. Elle a provoqué des pertes massives dans les populations porcines, avec des conséquences économiques considérables. L’initiative vise à améliorer la capacité des pays à contrôler la maladie et à faciliter la continuité des activités, en garantissant une production et un commerce sûrs afin de protéger les systèmes alimentaires. Le porc est la viande la plus consommée au monde, représentant 35,6% de la consommation mondiale de viande.
Criquets pèlerins
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué aujourd’hui que les criquets pèlerins continuent de constituer une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire dans certaines parties de l’Afrique de l’Est, de l’Inde et du Pakistan en raison de l’évolution des conditions climatiques qui peut être liée à l’activité humaine.
L’OMM a déclaré que les événements météorologiques extrêmes et les changements climatiques, notamment l’augmentation des températures et des précipitations dans les zones désertiques, et les vents forts associés aux cyclones tropicaux, créent un nouvel environnement pour la reproduction, le développement et la migration des ravageurs.
L’OMM travaille avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en fournissant des données sur le cycle de vie du criquet pèlerin et sur les conditions météorologiques et climatiques dans les zones touchées.
Journée mondiale du jeu d’échecs
Pour célébrer la première Journée mondiale du jeu d’échecs, un événement virtuel de haut niveau intitulé Chess for Recovering Better a réuni des joueurs d’échecs, l’ONU, des responsables gouvernementaux, des représentants des Missions permanentes à New York, ainsi que des membres de la société civile et du monde universitaire.
La réunion a fourni une plateforme pour discuter des capacités uniques mises à profit par les échecs pour soutenir la cohésion sociale, l’égalité et l’inclusion. L’accent était mis sur la riposte à la COVID-19 et les efforts de redressement pour mieux reconstruire.
Alors que la pandémie a contraint à une diminution de la plupart des activités de jeux et sportives, les échecs ont fait preuve d’une résilience et d’une adaptabilité remarquables, ainsi que d’un pouvoir de rassemblement très puissants au moment de la pandémie. Au cours des derniers mois, l’intérêt général pour les échecs aurait doublé, avec plus de joueurs que jamais se réunissant pour participer à des événements liés aux jeux d’échecs qui se déroulent de plus en plus sur des plateformes en ligne.
Point de presse
La porte-parole du Président de l’Assemblée générale, Mme Reem Abaza, interviendra devant la presse demain.
Contributions financières
Le Bangladesh a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 105 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.