En cours au Siège de l'ONU

DBF200611

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Feuille de route numérique du secrétaire général

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la réunion de haut niveau sur l’impact des changements technologiques rapides sur la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a dit que la gestion des changements technologiques rapides est un défi déterminant de notre génération.  Il a souligné que nous étions à un tournant et que nous devions de toute urgence exploiter les possibilités infinies offertes par la technologie numérique afin d’intensifier nos efforts en matière de soins de santé, de crise climatique et d’éradication de la pauvreté, à l’échelle des objectifs de développement durable.  

À 13 h 30 cet après-midi, il devait participer à un événement virtuel de haut niveau sur l’état du monde numérique.   Il  devait y lancer officiellement la Feuille de route pour la coopération numérique qui vise à connecter et à protéger les personnes à l’ère numérique.   Il devait parler de la façon dont la pandémie actuelle a amplifié les nombreux avantages et inconvénients de la technologie.   Il devait également exposer comment l’ONU agira en tant que facilitateur et plateforme, mobilisant les partenariats et les coalitions entre les gouvernements, les citoyens, la société civile, le monde universitaire et l’industrie pour garantir que les technologies numériques soient utilisées pour le bien public et pour empêcher une nouvelle fragmentation de l’Internet, qui serait au détriment de tous 

Conseil de sécurité

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole devant le Conseil de sécurité au sujet des crises multiformes au Mali et au Sahel qui continuent de faire des ravages sur les populations de la sous-région.   Lors de cette réunion au niveau ministériel, le Secrétaire général a déclaré que la pandémie de COVID-19 ajoute une nouvelle couche de complexité à une situation déjà extrêmement difficile.   Il s’est déclaré préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans le pays et a appelé à une action internationale rapide pour couvrir les besoins les plus urgents, ainsi que les effets déstabilisateurs de la pandémie.  

M. Guterres s’est félicité de l’arrivée des premières unités reconstituées à Kidal, au Mali, au début de l’année.   Une fois que ces unités seront pleinement opérationnelles, a-t-il déclaré aux membres du Conseil et aux Ministres, elles renforceront les forces armées nationales dans le nord du Mali et ouvriront la voie à un déploiement plus important de l’administration publique et de la justice dans la région.   

Passant à la situation dans la région centrale du pays, le Secrétaire général a souligné les efforts de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pour accroître son action là-bas, mais a ajouté que les efforts pour lutter contre l’impunité restent essentiels pour endiguer la violence.   Il a souligné que les réponses en matière de sécurité devaient aller de pair avec le rétablissement de l’autorité de l’État et le développement durable.  Le soutien au G5 Sahel reste vital, a-t-il ajouté.   Il a également réitéré son appel à un ensemble complet de mesures de soutien, financées par des contributions statutaires, afin de permettre un financement prévisible et durable au soutien de la Force conjointe du G5 Sahel.  

Sahel

 Dans un communiqué publié ce matin, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a déclaré qu’il était alarmé par la violence de ces dernières semaines au Sahel, qui a vu des centaines de civils ciblés, déclenché davantage de déplacements et entravé les activités humanitaires dans la région.   Pour souligner les immenses besoins de la région et poursuivre la réponse en cours à l’aggravation de la crise, le HCR lancera son appel sur la crise au Sahel ce vendredi 12 juin.  

Femmes et filles

La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Natalia Kanem, et le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), M. Antonio Vitorino, se sont adressés aux Coordonnateurs résidents de l’ONU qui dirigent la réponse au COVID-19 des équipes de l’ONU afin de sauver des vies et des moyens de subsistance dans 162 pays et territoires.   

Mme Kanem, du FNUAP, a déclaré qu’il est crucial que l’ONU soutienne désormais l’attention accordé par les pays aux femmes et aux filles, en protégeant leurs droits, y compris la santé sexuelle et génésique.   Quand les filles quittent l’école dans les pays les plus pauvres, a-t-elle dit, il leur est très difficile de reprendre leurs études.   Cela conduit également à une augmentation des mariages d’enfants, qui constituent une violation des droits de l’homme, en tant qu’option rapide pour les familles qui ont besoin d’obtenir un revenu.   Sept millions de femmes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne sont pas en mesure d’utiliser des contraceptifs modernes, ce qui risque d’entraîner, selon les estimations, sept millions de grossesses non désirées supplémentaires.   Six mois de confinement pourraient entraîner 31 millions de cas supplémentaires de violence sexiste, selon les statistiques du FNUAP. 

M. Vitorino, chef de l’OIM, a déclaré que les migrants, dont beaucoup sont en première ligne de la riposte, doivent être protégés et inclus dans les plans de relance socioéconomique.   Il a souligné que 40% des travailleurs de la santé dans des pays comme l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis sont des migrants; et 60% d’entre eux sont des femmes.  M. Vitorino a déclaré que, pendant que les gens sont en confinement, les migrants risquent leur vie pour le bien des communautés, également dans les services de livraison et les transports publics.   Ils doivent être reconnus comme faisant partie des sociétés.  

OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré aujourd’hui qu’il y a maintenant 200 000 cas confirmés de virus en Afrique, avec plus de 5 600 décès.  L’OMS a déclaré que la pandémie s’accélère en Afrique -il a fallu 98 jours pour atteindre 100 000 cas, mais seulement 18 jours pour grimper à 200 000.   Plus de 70% des décès concernent cinq pays : l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Égypte, le Nigéria et le Soudan.   L’OMS indique que plus de la moitié des pays du continent connaissent une transmission communautaire.   Dans de nombreux cas, elle est concentrée dans les capitales, mais les cas se propagent dans les provinces.   La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Mme Matshidiso Moeti, a déclaré que, bien que pour l’instant, l’Afrique ne représente encore qu’une petite fraction des cas dans le monde, une vigilance constante est nécessaire pour empêcher le virus de submerger les établissements de santé. 

Soudan  

Une équipe de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a visité les villages de Feina et Manabu, dans la région du Jebel Marra au Darfour, pour mener des campagnes de sensibilisation à la COVID-19 auprès des membres de la communauté.   Cela comprenait un groupe de 200 femmes à Manabu.  Elle a également distribué de l’équipement de protection individuelle, y compris des récipients d’eau, des désinfectants pour les mains et du savon, aux membres de la communauté.   Ces villages se trouvent dans des zones de conflit sous l’emprise de la faction de l’Armée de libération du Soudan - faction Abdul Wahid.   Le groupe a approuvé l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial mais n’a pas encore rejoint les pourparlers de paix en cours à Djouba.  

Koweït

 Au Koweït, qui a enregistré plus de 33 000 cas confirmés de virus et près de 280 décès, l’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Tarek Elsheikh, travaille avec le Gouvernement pour protéger les groupes vulnérables, y compris les travailleurs migrants.   Le Réseau des Nations Unies sur les migrations a fourni des recommandations au Gouvernement sur le soutien aux travailleurs pendant la pandémie.   L’ONU a également organisé des webinaires sur les réglementations efficaces pour le recrutement et le placement des migrants afin d’atténuer les impacts de la pandémie.   En outre, l’ONU soutient la Fondation koweïtienne des droits de l’homme sur une déclaration contre les discours de haine et la xénophobie à l’égard des travailleurs migrants.    

 Pour sa part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) ainsi que la Commission économique pour l’Asie occidentale (CEAO) travaillent avec les autorités pour reconstituer les chaînes d’approvisionnement rompues, ce qui est un énorme défi, comme l’indique la note de synthèse du Secrétaire général publiée hier au sujet de la sécurité alimentaire.  L’ONU a également procédé à une évaluation de l’impact socioéconomique du double choc de la crise de la COVID-19 et des prix du pétrole pour soutenir la politique gouvernementale face à la COVID-19, organisant un « hackathon  » avec la Banque mondiale sur des modèles commerciaux innovants pour les petites et moyennes entreprises. 

Pour soutenir l’éducation, l’UNICEF et l’UNESCO travaillent avec le Gouvernement sur des mesures d’apprentissage en ligne et à distance et relatives à la réouverture des écoles, ainsi que sur l’apport d’un soutien psychosocial aux enseignants, aux parents et aux apprenants.   Concernant la réponse sanitaire, l’OMS soutient la participation du Koweït aux essais de traitement solidaire.   Pour sa part, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a fourni un soutien en espèces et distribué des équipements de protection individuelle. 

Afghanistan

 En Afghanistan, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les organisations humanitaires ont publié un plan de réponse humanitaire révisé pour 2020.   Elles demandent désormais 1,1 milliard de dollars pour aider 11 millions de personnes en crise.   Cela est dû à l’épidémie de COVID-19, qui aggrave une crise humanitaire provoquée par les conflits armés et des catastrophes naturelles.   Avant même que la pandémie n’atteigne l’Afghanistan, 9,4 millions de personnes avaient besoin d’une aide humanitaire pour obtenir de la nourriture, de l’eau potable, des soins de santé de base et d’autres produits essentiels.   OCHA prévient que les conséquences économiques de la pandémie pourraient dépasser l’impact direct sur la santé du virus, provoquant une aggravation de l’insécurité financière et, dans certains cas, des besoins humanitaires aigus.   Jusqu’à présent, seulement 227 millions de dollars ont été reçus pour le plan d’intervention.  

Migrants

  L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré aujourd’hui qu’elle était profondément préoccupée par les informations persistantes faisant état de refoulements et d’expulsions collectives de migrants, dans certains cas violents, à la frontière de l’Union européenne (UE) entre la Grèce et la Turquie.  L’OIM exhorte également les États à suspendre les expulsions pendant la pandémie tout en facilitant les retours volontaires quand et où cela est possible.

CNUCED

  La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a déclaré aujourd’hui que le commerce international de marchandises devrait diminuer considérablement dans les prochains mois en raison de la pandémie de coronavirus.   La CNUCED note que le commerce international devrait rester inférieur aux niveaux observés au second semestre de 2019.  L’ampleur de cette situation dépendra non seulement des perturbations économiques supplémentaires provoquées par la pandémie, mais aussi du type et de l’étendue des politiques que les pays adopteront pour relancer leur économie. 

FAO

L’ Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)  a déclaré aujourd’hui que les marchés alimentaires sont confrontés à de nombreux mois d’incertitude supplémentaires en raison de l’épidémie de COVID-19, mais que les marchés des produits agricoles résistent mieux à la crise.   Le commerce des céréales devrait atteindre un niveau record cette année et l’an prochain, mais la production de viande devrait chuter en raison des perturbations du marché liées au virus, aux maladies animales et aux sécheresses.  

El Salvador

L’UNICEF a déclaré aujourd’hui que plus de 119 000 personnes frappées par le cyclone tropical Amanda au Salvador ont besoin d’aide.   Le Fonds estime que 2,2 millions de dollars seront nécessaires pour fournir un soutien essentiel dans les secteurs de l’assainissement, des abris et de la protection des enfants à plus de 35 000 personnes qui se trouvent dans les abris, ainsi que les communautés touchées.   L’UNICEF et ses partenaires fournissent actuellement des abris avec des fournitures essentielles, des réservoirs d’eau et des fournitures de nettoyage et d’assainissement, dont 20 000 masques chirurgicaux, qui ont été distribués au Gouvernement.  

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