Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 avril 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
COVID-19 / Désinformation
Dans un message vidéo diffusé aujourd’hui, le Secrétaire général a indiqué, alors que le monde lutte contre la pandémie mortelle de COVID-19, que « nous assistons également à une dangereuse épidémie de désinformation ».
Dans le monde entier, les populations ont peur, a-t-il dit. Elles veulent savoir quoi faire et vers qui se tourner pour des conseils.
Le Secrétaire général a annoncé la création d’une nouvelle initiative de réponse des Nations Unies en vue de diffuser le plus largement possible sur Internet des faits et des données scientifiques, tout en combattant le fléau grandissant de la désinformation, un véritable poison qui menace encore plus de vies.
Il a appelé le monde à s’unir contre ce mal en faisant confiance à la science et aux journalistes qui vérifient la véracité des faits rapportés face aux articles trompeurs.
Le Secrétaire général a également plaidé pour une confiance envers les institutions, enracinées dans une gouvernance et un leadership réactifs, responsables et s’appuyant sur des données factuelles. Enfin, il a prôné la confiance mutuelle, avant d’ajouter que « le respect des droits de l’homme doit être notre boussole dans la traversée de cette crise ».
Vol de solidarité
Le premier « vol de solidarité » de l’ONU doit bientôt quitter Addis-Abeba pour apporter des fournitures médicales et des équipements de protection afin de renforcer la riposte face à la COVID-19 sur le continent africain.
Ce vol fait partie d’une initiative de l’ONU visant à accroître les efforts logistiques afin de faciliter l’approvisionnement et la distribution de fournitures face à la pandémie.
En collaboration avec le Gouvernement éthiopien, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place une nouvelle plaque tournante à l’intérieur de l’aéroport international d’Addis-Abeba Bole. À partir de ce point, fournitures, équipements et travailleurs humanitaires seront transportés par avion en Éthiopie et Afrique. Des évacuations médicales seront également facilitées. Forte de 25 personnes, une équipe aviation et logistique du PAM est désormais présente dans l’aéroport afin de gérer les opérations 24 heures sur 24.
Un premier vol de fret, provenant d’un autre centre de logistique humanitaire aux Émirats arabes unis, a atterri hier à Addis-Abeba. L’avion transportait des fournitures de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui devraient être distribuées dans 32 pays africains.
Ces vols sont le fruit des efforts déployés par le Secrétaire général en vue de mobiliser la chaîne de logistique internationale des Nations Unies en appui des efforts mondiaux de lutte contre la pandémie.
L’Union africaine, par le biais des centres africains de contrôle et de prévention des maladies, fournit un soutien technique et de coordination pour la bonne distribution de ces fournitures.
Dans le cadre de l’appel humanitaire mondial COVID-19 du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le PAM demande 350 millions de dollars en vue de soutenir les transports aériens, les expéditions, les stockages, ainsi que les services d’ingénierie dans les zones touchées par la pandémie.
Colombie
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Colombie, M. Carlos Ruiz Massieu, s’est exprimé ce matin devant le Conseil de sécurité.
Il a déclaré que, comme dans tous les autres pays, la pandémie de COVID-19 a de profondes conséquences pour la Colombie et que le processus de paix devrait sans aucun doute en être affecté. Cependant, a-t-il dit, il est encourageant de voir les Colombiens forger de nouvelles réponses face à la crise.
M. Ruiz Massieu a déclaré que la mise en œuvre de l’Accord de paix dépend d’un engagement constant entre les parties, ainsi que des principales institutions de l’État, des organisations de la société civile et des partenaires de la communauté internationale. Cela se poursuit désormais à distance, étant donné les circonstances actuelles.
Le Représentant spécial a ajouté que la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie a pris des mesures, conformément à la stratégie de l’ONU pour la continuité des activités et la planification d’urgence, afin que l’équipe de pays puisse également appuyer le Gouvernement dans sa réponse à la pandémie.
M. Ruiz Massieu a souligné que la priorité continue d’être l’adoption des mesures nécessaires pour protéger les acteurs sociaux, les défenseurs des droits de l’homme et les anciens combattants, la violence à leur encontre se poursuivant sans relâche malgré le confinement national. Il a également noté qu’en dépit de l’appel pour un cessez-le-feu mondial, les affrontements entre groupes armés illégaux se poursuivent. Il a exhorté ces derniers à renoncer à la violence.
COVID-19 / Syrie
Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Coordonnateur humanitaire pour la Syrie, M. Imran Riza, a déclaré que 25 cas de COVID-19 ont été confirmés à ce jour dans le pays, deux personnes ayant tragiquement trouvé la mort. Au regard de la propagation du virus dans d’autres pays, il a déclaré que l’ONU, avec ses partenaires, fait tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir une réponse complète et multidimensionnelle visant à endiguer les effets de la pandémie.
Conformément aux recommandations mondiales de l’OMS, l’ONU accorde la priorité à l’amélioration rapide de la capacité des laboratoires et du dépistage des cas en Syrie. À cette fin, l’OMS a déjà aidé à la vaste rénovation du Laboratoire central de santé publique de Damas, formé des dizaines de techniciens de laboratoire et membres de l’équipe d’intervention rapide aux techniques de dépistage et de prélèvement d’échantillons et acheté du matériel de diagnostic, dont cinq appareils de réaction en chaîne par polymérase et plusieurs envois de kits de dépistage. Grâce à ces efforts, la capacité de dépistage a déjà quadruplé.
En outre, l’OMS participe à la formation d’un nombre accru de techniciens pour trois nouveaux laboratoires dans les provinces d’Alep, de Homs et de Lattaquié, où les tests de dépistage devraient bientôt commencer. Il s’agit d’une première étape de franchie dans la réalisation, par le Ministère de la santé, de son objectif de disposer d’un laboratoire de travail dans chacune des 14 provinces de Syrie.
L’ONU est par ailleurs déterminée, aux côtés de ses partenaires, à continuer de fournir une aide humanitaire, plus nécessaire que jamais, aux Syriens dans le besoin. L’ONU s’efforce d’éviter la moindre interruption des programmes d’aide existants. Qu’il s’agisse de l’aide alimentaire mensuelle fournie par le PAM à 3,5 millions de Syriens ou du soutien apporté par l’ Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à 438 000 réfugiés palestiniens, par le biais de cliniques de santé mobiles, de vaccinations pour enfants, de programmes de protection essentiels, d’éducation dans les camps et de soutien aux agriculteurs, l’aide humanitaire est modulée partout où cela est possible.
Afghanistan / COVID-19
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a exhorté, aujourd’hui, à appuyer davantage l’Afghanistan, le Pakistan et l’Iran dans le contexte de l’actuelle pandémie.
Le HCR a averti que l’Afghanistan était confronté à la perspective de voir ses services médicaux et sociaux débordés, avec une augmentation spectaculaire du nombre d’Afghans rentrant chez eux, des centaines de milliers de personnes vivant dans des sites pour déplacés et une hausse du niveau de pauvreté. Les systèmes de santé et les économies du Pakistan et de l’Iran, qui accueillent environ 90% des 2,7 millions de réfugiés afghans que recense le monde, connaissent également une pression énorme.
L’appel de fonds du HCR, qui cherche à lever 315 millions de dollars pour faire face à la situation en Afghanistan, n’a reçu que 17% de son financement.
Bangladesh / COVID-19
Face aux risques que présente la COVID-19 pour l’un des plus grands camps de réfugiés au monde, à Cox’s Bazar au Bangladesh, le Gouvernement et ses partenaires de l’ONU se mobilisent pour assurer la mise en place de systèmes de santé et de services pour les réfugiés rohingya et les communautés d’accueil, et veiller à ce qu’ils soient prêts.
Les 35 centres de santé soutenus par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) continuent de fournir des services de santé primaire essentiels, et les partenaires de l’OIM ont formé des agents de santé communautaire et des bénévoles.
Des messages sur la prévention de la propagation du virus ont pu être diffusés auprès de plus de 110 000 personnes jusqu’à présent.
L’OIM aide à la procuration d’équipements de protection personnelle et a également envoyé des professionnels de la santé pour aider les hôpitaux.
Chili / COVID-19
Au Chili, où 7 200 cas de COVID-19 ont été confirmés, l’équipe de l’ONU travaille de près avec le Gouvernement depuis le début de l’irruption pour résoudre les problèmes de santé immédiats et faire face aux impacts socioéconomiques.
L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) fournit un appui technique et consultatif au Ministère de la santé et siège au comité établi par l’Administration pour planifier et répondre à l’urgence.
Le Coordonnateur résident de l’ONU au Chili travaille avec le Gouvernement pour protéger les populations vulnérables.
L’équipe de l’ONU réorientera 1,5 million de dollars de son Fonds commun visant à faciliter l’application du Programme 2030 par des politiques intégrées pour renforcer la protection sociale et l’inclusion des personnes âgées. L’équipe de l’ONU au Chili aide également les personnes sans-abri et les personnes handicapées.
Mexique / COVID-19
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé aujourd’hui, au Mexique, une campagne sur les réseaux sociaux dans le but de sensibiliser les citoyens sur l’importance d’éviter la xénophobie et les discours de haine dirigés contre les migrants pendant la situation d’urgence provoquée par la COVID-19.
Cette initiative, intitulée « La COVID-19 ne discrimine pas, pourquoi le faites-vous? », met l’accent sur des cas de désinformation qui propagent la peur. Cette campagne cible la population de communautés où se trouvent des refuges pour migrants, des centres d’accueil ou des camps temporaires pour personnes en déplacement.
Enfants et conflit armé / COVID-19
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Virginia Gamba, a salué la mise en œuvre effective de cessez-le-feu par des parties au conflit suite à l’appel pour la paix mondial lancé par le Secrétaire général le 23 mars.
Mme Gamba a exhorté toutes les parties à renforcer davantage leur engagement en faveur de la paix en mettant immédiatement un terme au recrutement et à l’utilisation d’enfants en tant que composante essentielle de tout cessez-le-feu.
Agents de la santé réfugiés / COVID-19
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Conseil de l’Europe ont encouragé, aujourd’hui, les États Membres à bénéficier de la contribution que les agents de santé réfugiés peuvent apporter à la réponse à la COVID-19.
Le Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a noté que plusieurs États d’Europe avaient publiquement appelé les professionnels de la santé réfugiés à se joindre aux efforts nationaux de lutte contre le virus. Il a souligné que le HCR appuie pleinement de telles initiatives qui permettent aux professionnels de la santé de manifester leur solidarité et de contribuer aux communautés qui les accueillent.
Le HCR s’engage auprès de partenaires pour identifier des moyens novateurs pour atteindre les communautés de réfugiés, identifier les agents de la santé qui seraient intéressés et faciliter l’accès aux examens en ligne.
Rougeole / COVID-19
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires de la Measles and Rubella Initiative ont averti qu’alors que la COVID-19 continue de se propager, plus de 117 millions d’enfants dans 37 pays risquent de ne pas avoir accès au vaccin contre la rougeole.
Des campagnes de vaccination ont déjà été retardées dans 24 pays et d’autres devraient aussi être reportées.
Cyclone Harold
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a annoncé que 2,5 millions de dollars avaient été débloqués du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour acheminer une aide vitale aux milliers de personnes touchées par le passage du cyclone tropical Harold au Vanuatu.
Le cyclone a touché terre au Vanuatu le 6 avril, sur l’île d’Espiritu Santo, avant de s’abattre sur les Îles Salomon, Fidji et Tonga. Les évaluations préliminaires indiquent que dans la province de Sanma, qui a été la plus touchée au Vanuatu, 90% de la population aurait perdu son domicile.
Plus de la moitié des écoles et près d’un quart des centres de soins ont également été endommagés. Les cultures ont été détruites et de nombreuses communautés n’ont pas d’accès aux secours en raison des inondations et de la destruction des routes.
Les fonds du CERF permettront aux agences de l’ONU et aux organisations humanitaires de livrer de l’eau potable, des vivres, des abris et des soins là où les besoins sont les plus pressants.