Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 février 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Océans
Cet après-midi, le Secrétaire général rencontrera des membres d’organisations de la société civile et philanthropiques qui lui remettront un appel pour exhorter les gouvernements et les entreprises à prendre des mesures audacieuses de protection des océans lors de la prochaine Conférence des Nations Unies sur les océans, prévue à Lisbonne du 2 au 6 juin.
À 13 h 15, aura lieu une séance d’information sur la Conférence sur les océans. Les orateurs seront les Ambassadeurs des Palaos et du Danemark, ainsi que M. Peter Thomson, Envoyé spécial du Secrétaire général pour les océans, et Mme Karen Sack, Directrice générale d’Ocean Unite.
Conseil de sécurité
Ce matin, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité lors de son débat public sur les armes légères et de petit calibre. Elle a déclaré que l’accumulation déstabilisatrice, le transfert illicite et l’utilisation abusive des armes légères et de petit calibre continuent de déclencher, de maintenir et d’exacerber les conflits armés et la criminalité.
À l’échelle mondiale, a-t-elle déclaré, les armes de petit calibre ont été à l’origine de près de 50% des morts violentes entre 2010 et 2015. Cela représente plus de 200 000 décès chaque année. Elle a ajouté que le détournement reste une source majeure d’armes et de munitions pour les gangs, les organisations criminelles et les groupes terroristes.
Mme Nakamitsu a ajouté que l’impact négatif des flux illicites d’armes légères et de petit calibre est transversal et multidimensionnel. Ces armes ont une multitude d’implications en termes de sécurité, droits de l’homme, développement durable, égalité des sexes et prévention des conflits.
Syrie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré aujourd’hui que les conditions humanitaires continuent de se détériorer dans le nord-ouest de la Syrie, avec des frappes aériennes et des bombardements qui continuent. Quelque 586 000 personnes ont été déplacées depuis le 1er décembre, et plus de 100 000 autres sont confrontées à un risque immédiat de déplacement.
Beaucoup de personnes touchées vivent dans des conditions humanitaires particulièrement épouvantables et la plupart des déplacés s’enfuient dans le nord et l’ouest en quête de sécurité. Les vivres, les abris, l’eau et l’assainissement, l’hygiène, la santé, l’éducation et l’aide à la protection sont autant de priorités urgentes car de nombreux déplacés sont partis avec seulement les vêtements qu’ils portaient.
La communauté humanitaire a publié un plan d’intervention d’urgence pour répondre aux besoins de quelque 800 000 personnes dans le nord-ouest de la Syrie sur une période de six mois. Le plan nécessite un financement d’environ 336 millions de dollars.
Libye
Malgré les efforts et les engagements politiques, les civils continuent de subir le poids des combats à Tripoli et dans les environs.
Hier, deux autres enfants ont été tués par des bombardements dans le quartier résidentiel d’al-Karamiya al-Sharqiya à Tripoli. L’équipe médicale qui tentait de secourir les blessés lors des attaques a elle-même été touchée par des bombardements près d’un hôpital local. Il s’agit de la troisième attaque affectant le personnel et les établissements de santé cette année. Deux agents sanitaires ont été tués et cinq autres blessés dans de telles attaques depuis le début de l’année, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
On estime qu’environ 749 000 personnes se trouvent dans des zones touchées par des affrontements à Tripoli et dans ses environs, dont près de 345 000 personnes en première ligne.
Les humanitaires continuent d’appeler toutes les parties à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire de protéger les civils et les infrastructures civiles et d’éviter l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.
Lorsque l’accès et les capacités le permettent, les partenaires humanitaires continuent de fournir une assistance aux déplacés internes, aux rapatriés, aux migrants, aux réfugiés et à d’autres groupes vulnérables et touchés par les conflits.
L’Aperçu des besoins humanitaires en Libye pour 2020 a été publié la semaine dernière. Quelque 900 000 personnes ont besoin d’aide en Libye. Cela représente plus de 13% de la population libyenne.
République centrafricaine
Lors d’une conférence de presse à Bangui, la capitale de la République centrafricaine, le Gouvernement et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ont réaffirmé leur attachement à la mise en œuvre de l’accord de paix, signé le 6 février 2019, soit il y a exactement un an demain.
La Mission a souligné les progrès accomplis au cours de l’année écoulée, mais a également exhorté les groupes armés, dont certains commettent toujours des violations des droits de l’homme, à honorer leurs engagements au titre de l’accord de paix.
L’ONU a réaffirmé son engagement à travailler avec les garants dont l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, le Gouvernement et d’autres partenaires pour mettre en œuvre l’accord et protéger la population civile.
Coronavirus
L’OMS a lancé aujourd’hui son plan stratégique de préparation et d’intervention, pour aider les pays à prévenir, détecter et diagnostiquer la transmission du virus.
L’OMS demande 675 millions de dollars pour financer le plan pour les trois prochains mois. Soixante millions de dollars sont destinés au financement des opérations de l’OMS et le reste est destiné aux pays particulièrement exposés.
L’OMS a déjà débloqué 9 millions de dollars de son propre fonds de réserve pour les situations d’urgence.
L’Organisation envoie également un demi-million de masques, 350 000 paires de gants, 40 000 respirateurs et près de 18 000 blouses d’isolement depuis ses entrepôts de Dubaï et d’Accra, à destination de 24 pays, avec d’autres pays à ajouter. Elle a envoyé également 250 000 tests à plus de 70 laboratoires de référence dans le monde pour permettre un dépistage plus rapide.
Le Directeur général de l’OMS a souligné que la plus grande préoccupation concerne le potentiel de propagation dans les pays aux systèmes de santé plus faibles. Il a dit que l’OMS demande aux pays de faire preuve de solidarité aux niveaux politique, technique et financier.
Réfugiés
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré aujourd’hui que seulement 4,5% des besoins mondiaux de réinstallation ont été satisfaits l’année dernière.
Sur 1,4 million de réfugiés que l’on estime avoir un besoin urgent de réinstallation dans le monde, seulement 64 000 environ ont été réinstallés par le HCR. La plupart d’entre eux sont allés au Canada, au Royaume-Uni, en Suède, en Allemagne et aux États-Unis.
Le HCR affirme que bien que le nombre de réinstallations réalisées l’année dernière soit conforme à ses objectifs, il craint que, selon les projections actuelles, moins de réfugiés soient en mesure de reconstruire leur vie dans de nouveaux pays.
Nominations
M. Selwin Hart, de la Barbade, a été nommé Conseiller spécial et Sous-Secrétaire général de l’Équipe d’action pour le climat, et M. Mahmoud Mohieldin, de l’Égypte, Envoyé spécial pour le financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. Hart est actuellement Directeur exécutif pour la région des Caraïbes de la Banque interaméricaine de développement (BID). Il était auparavant Ambassadeur de la Barbade aux États-Unis et à l’Organisation des États américains (OEA). Il avait également travaillé ici, à l’ONU, sur les changements climatiques, sous le précédent Secrétaire général Ban Ki-moon.
M. Mohieldin, économiste, était Ministre de l’investissement de l’Égypte de 2004 à 2010 et, plus récemment, Vice-Président principal du Groupe de la Banque mondiale pour le Programme 2030, les relations avec les Nations Unies et les partenariats.
Criquets
Lundi, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, et le Directeur des urgences de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Dominique Burgeon, seront ici pour donner des informations sur l’impact de la recrudescence acridienne dans la Corne de l’Afrique et ailleurs, et sur la façon dont l’ONU réagit pour soutenir les gouvernements touchés.
Tableau d’honneur
La Slovaquie, le Bhoutan, le Maroc et Samoa ont payé intégralement leurs contributions au budget de l’ONU.