Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 octobre 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Invités du Point de presse
Aujourd’hui les invités du Point de presse étaient l’Économiste en chef et Sous-Secrétaire général des Nations Unies, M. Elliot Harris, et Mme Leila Fourie, Présidente de la Bourse de Johannesburg et Coprésidente de l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable (GISD). Ils ont parlé de leur plan d’action pour augmenter les investissements dans ledit développement et commenté le discours que le Secrétaire général a prononcé ce matin devant les membres de l’Alliance.
Climat
Toujours ce matin, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, est intervenue virtuellement à la Conférence des investissements privés du Fonds vert pour le climat.
Mme Mohammed a déclaré que nous entrons dans une nouvelle ère de troubles climatiques et que nous devons tout faire pour nous attaquer à cette crise.
Mme Mohammed a estimé que nous devons donner la priorité aux investissements qui contribuent à une relance à faible émission de carbone et résiliente climatiquement. Elle a appelé les gouvernements à forger une vision à long terme, en alignant leurs plans de relance post-COVID-19 avec leurs engagements climatiques nationaux.
Elle a aussi appelé le monde des affaires à intégrer les risques climatiques dans leur processus de prise de décisions et à aligner leurs portefeuilles avec les objectifs de l’Accord de Paris et ceux du développement durable.
La Vice-Secrétaire générale a aussi noté qu’augmenter le financement de l’adaptation et de la résilience sera essentiel pour protéger les gens. Elle a souligné que le travail du Fonds vert pour le climat est plus que jamais nécessaire maintenant que nous accélérons la décarbonisation de l’économie mondiale.
Israël/Lebanon
L’ONU, son bureau au Liban et les représentants du Département d’État américain dans le pays ont publié une note pour annoncer que les représentants des Gouvernements des États-Unis, d’Israël et du Liban se sont rencontrés aujourd’hui pour lancer des discussions visant à dégager un consensus sur la frontière maritime israélo-libanaise. La médiation et la facilitation des négociations sont assurées par l’équipe américaine, conduite par le Sous-Secrétaire d’État, M. David Schenker, et l’Ambassadeur, M. John Desrocher. Les discussions sont organisées à Naqoura par le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, M. Jan Kubis.
Les discussions ont été fructueuses et les participants ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les négociations ce mois-ci.
Azerbaïdjan/Arménie
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les hostilités en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan perturberont directement et ajouteront un fardeau à un système de santé déjà surexploité à cause de la pandémie de COVID-19.
Les deux pays ont vu une aggravation de la transmission du virus. Au 11 octobre, l’Arménie annonçait le doublement du nombre des cas au cours des deux dernières semaines. En Azerbaïdjan, le nombre des nouveaux cas a augmenté de 89% la semaine dernière.
L’OMS a souligné que la COVID-19 ne respecte ni les frontières ni les lignes de front et que l’escalade dans le conflit militaire créera un environnement favorable à la propagation du virus.
C’est donc un exemple clair de la raison pour laquelle l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial doit être respecté. Comme il l’a souvent dit: aussi longtemps que les êtres humains combattront d’autres êtres humains, le seul vainqueur sera la COVID-19.
L’ONU appelle une nouvelle fois les parties à respecter le cessez-le-feu humanitaire et à s’impliquer dans des discussions de fond avec les Coprésidents du Groupe de Minsk.
Les équipes de pays des Nations Unies en Arménie et en Azerbaïdjan contribuent toujours à la riposte à la COVID-19 pour sauver des vies et les moyens de subsistance touchés par la pandémie. L’OMS élargit aussi ses opérations pour répondre aux besoins sanitaires accrus que les hostilités vont inévitablement provoquer.
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) condamne les deux attaques successives contre les forces armées maliennes dans le centre du pays, hier. Les attaques perpétrées par des éléments armés non identifiés ont causé la mort d’au moins 7 soldats maliens et de 12 civils.
La Mission a immédiatement déployé des moyens aériens pour sécuriser la zone alors que les soldats de la paix fournissaient les premiers secours aux blessés et évacuaient par hélicoptère les cas les plus graves vers les centres médicaux indiqués.
Le Secrétariat de l’ONU se joint à la Mission au Mali pour présenter ses condoléances au Gouvernement malien et aux familles endeuillées. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Libye
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les partenaires humanitaires sont préoccupés par la situation fragile et la possible catastrophe humanitaire, au cas où l’escalade et la mobilisation actuelles autour de Syrte mèneraient à des opérations militaires. La vie de plus de 125 000 personnes dans et autour de Syrte est en grand danger.
Les cas de COVID-19 ont augmenté exponentiellement dans toute la Libye. On comptait hier 44 985 cas et 656 morts confirmés.
Les systèmes de santé ont été affectés par la fermeture des hôpitaux, due à un manque de ressources et au nombre des professionnels de la santé contaminés. Les pénuries de carburant et les coupures de courant ont également affecté le fonctionnement des services de santé.
L’étude rapide qui vient d’être effectuée à Tripoli montre que sur les 92 centres de santé primaire qui fonctionnaient avant la pandémie, seuls 54 sont encore opérationnels.
Les organisations humanitaires ont aidé à peu près 268 000 personnes, soit deux tiers de la cible globale, depuis le début de l’année.
Myanmar
Dans une déclaration commune, les Nations Unies et leurs ONG partenaires expriment leur tristesse et leur choc devant la mort de deux enfants dans les combats entre l’Armée du Myanmar et l’Armée arakanaise de l’État rakhine, le 5 octobre dernier.
Les enfants faisaient partie d’un groupe de fermiers qui auraient été forcés de marcher devant l’unité de l’Armée du Myanmar pour éviter à cette dernière les risques de piétiner une mine antipersonnel. Les deux enfants sont morts par balles quand les combats ont éclaté.
La déclaration appelle à une enquête approfondie, transparente et rapide sur l’incident et à la poursuite en justice de tout responsable de la mort de ces enfants.
La déclaration exprime une profonde préoccupation face à la multiplication alarmante des informations sur des enfants morts et blessés au Myanmar. Au cours des trois premiers mois de l’année, plus de 100 enfants sont morts et mutilés, à cause du conflit, ce qui représente plus de la moitié du nombre total en 2019 et dépasse de loin le nombre de victimes parmi les enfants en 2018.
Au moment où le Myanmar lutte contre la pandémie de COVID-19, l’ONU et ses partenaires exhortent les parties au conflit à intensifier leurs efforts pour que les enfants soient protégés de toutes les violations graves de leurs droits, pour que l’accès à l’aide humanitaire soit ouvert et pour que le recours à la force soit évité là où des civils sont présents.
COVID-19/République dominicaine
L’équipe de pays des Nations Unies, menée par le Coordonnateur résident, Mauricio Ramírez Villegas, contribue à la riposte contre la COVID-19.
Les agences de l’ONU et les ONG ont effectué une étude auprès de plus de 6 300 ménages pour collecter des données à l’intention du Gouvernement sur l’impact de la pandémie sur l’emploi, la sécurité alimentaire et l’éducation. Les résultats de l’étude formeront la base du programme de relance du Gouvernement qui entend assurer un filet de sécurité pour éviter que la population ne plonge dans la pauvreté et pour booster les moyens de subsistance des plus vulnérables.
L’ONU et ses partenaires aident à mettre en place un centre sanitaire de situation et un centre de renseignements sanitaires.
L’aide alimentaire est parvenue à plus de 90 000 personnes vulnérables, dont des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes vivant avec le VIH-sida.
Tuberculose
L’OMS a publié un nouveau rapport aujourd’hui qui montre qu’avant la pandémie de COVID-19, plusieurs pays faisaient des progrès constants contre la tuberculose. On constatait une réduction de 9% du nombre de cas entre 2015 et 2019, de 14%, du nombre de morts pendant la même période.
Toutefois, le rapport signale que l’accès aux services demeure un problème. Il prévient aussi que les cibles globales de la prévention et du traitement ne seront probablement pas atteintes sans actions et investissements urgents.
L’OMS indique que le financement est un problème majeur. En 2020, le financement pour la prévention, les diagnostiques, les traitements et les soins était de 6,5 milliards de dollars, soit seulement la moitié de la cible de 13 milliards agréée par les dirigeants du monde dans la Déclaration politique de 2018 sur la tuberculose.
La perturbation des services causée par la COVID-19 a provoqué un recul encore plus marqué. Dans plusieurs pays, les ressources humaines, financières et autres ont été réaffectées à la pandémie de COVID-19.
Selon le rapport, environ 1,4 million de personnes sont mortes directement ou indirectement de la tuberculose en 2019.
Contributions financières
Le Timor-Leste a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2020, faisant grimper le nombre des pays qui ont fait de même à 126.