En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
Dialogues virtuels – matin
CPSD/716

Quatrième Commission : face à la COVID-19, le DGC a avancé sa « toute première Stratégie de communication mondiale pour l’ONU », explique la Secrétaire générale adjointe

La pandémie de COVID-19 a poussé le Département de la communication globale à mettre en œuvre plus tôt que prévu « sa toute première stratégie de communication mondiale pour l’ONU », a déclaré ce matin la Secrétaire générale adjointe, Mme Melissa Fleming, devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission). 

« Très vite, il est devenu clair qu’un raz-de-marée de désinformation se propageait plus rapidement que la COVID-19 elle-même et menaçait de saper la réponse mondiale à cette crise de santé publique », a rappelé la haut fonctionnaire, en soulignant qu’une réponse innovante et vigoureuse s’imposait. 

La stratégie, a souligné Mme Fleming, est conforme à l’engagement qu’elle avait pris l’an dernier devant cette Commission, peu de temps après son entrée en fonction à la tête du DGC, lorsqu’elle avait plaidé en faveur d’un changement de paradigme, en vue de rendre la communication plus « stratégique, intégrée, ciblée et mesurable » à tous les niveaux. 

Dans le cadre de sa seconde séance virtuelle informelle de cette session, la Quatrième Commission a également entendu aujourd’hui des exposés du Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, et du Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Philippe Lazzarini. 

La Commission entamera son débat général conjoint sur l’ensemble des points inscrits à son ordre du jour le mercredi 14 octobre, à 10 heures, dans le cadre d’une séance en personne. 

COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE

M. MARCUS-IOAN PIS (Roumanie), Président du Comité sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, s’est félicité des travaux du Comité malgré les perturbations dues à la pandémie, ajoutant qu’il avait pu achever son programme de travail.  Le nombre d’États Membres est passé de 77 à 95 et celui des observateurs de 34 à 42, cependant que 21 directives ont été adoptées pour la viabilité des activités spatiales, conjointement à un nouveau programme, Espace 2030, qui permet d’optimiser ces activités en fonction des besoins des pays en voie de développement, a fait valoir M. Pis.  Il a rappelé que les activités spatiales sont en hausse, en particulier avec le nouveau programme de la Nasa vers Mars et les activités de la Chine et de la Fédération de Russie, avant d’évoquer SpaceX et l’utilisation des technologies spatiales et de leurs infrastructures pour contribuer à la résolution du problème de la pandémie, notamment dans les domaines de la ventilation et de la télétransmission.  Le Président s’est par ailleurs félicité de l’efficacité du Comité, cette enceinte multilatérale selon lui sans précédent qui permet de promouvoir le dialogue et la coopération, notamment avec le secteur privé. 

OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT

Présentant son rapport annuel, M. PHILIPPE LAZZARINI, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a rappelé qu’il est entré en fonction le 1er avril dernier, alors même que l’UNRWA avait lancé une réponse rapide et de longue portée visant à la prévention de la propagation de la COVID-19, tout en maintenant ses services éducatifs, sanitaires et de secours au profit de millions de réfugiés palestiniens, notamment dans les 58 camps densément peuplés de la région.  M. Lazzarini s’est dit « vivement impressionné » par la souplesse et la capacité de l’Organisation d’adapter son modus operandi à la réponse à la COVID-19 du jour au lendemain : l’UNRWA s’est rapidement convertie à la télémédecine, à la livraison à domicile de l’assistance alimentaire et de médicaments, de même qu’à l’apprentissage à distance.  Aujourd’hui, soit six mois après sa prise de fonction et le début de la pandémie, la prévention de la propagation du virus demeure la priorité de l’Office, qui veille cependant à ce que les services vitaux ne soient pas interrompus.  Pour le Commissaire général, cela s’avère d’autant plus important à présent que la deuxième vague se propage agressivement au sein de toutes les communautés, aussi bien d’accueil que de réfugiés. 

Depuis juillet, le nombre total de réfugiés palestiniens infectés est passé de moins de 200 cas à plus de 10 000 la semaine dernière, a-t-il indiqué, ajoutant qu’au-delà de la crise sanitaire, la COVID-19 a également engendré une « pandémie brutale d’abjecte pauvreté qui crée un sentiment de désespoir parmi les réfugiés de Palestine ».  S’agissant de l’évolution de la situation sur le terrain, il a expliqué que le Secrétaire général avait salué l’accord conclu entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn ainsi que la suspension de l’annexion.  Ces événements régionaux surviennent alors que les réfugiés de Palestine dans le territoire palestinien occupé souffrent du blocus et de « conditions invivables » à Gaza et des difficultés et restrictions imposées à leur liberté de mouvement dans la bande de Gaza, y compris à Jérusalem-Est, a-t-il indiqué.  

Parallèlement, le conflit dévastateur en Syrie se poursuit, le Liban est plongé dans sa pire crise depuis des décennies, et la Jordanie frappée dans une crise économique aigüe, a noté M. Lazzarini, qui a précisé que les réfugiés de Palestine vivant dans ces pays ne sont pas épargnés et qu’ils auraient besoin d’être « rassurés ».  Ils auraient besoin qu’on leur rappelle que le mandat de l’UNRWA et son statut, les droits et le bien-être des réfugiés de Palestine n’ont pas changé, en dépit des développements politiques autour d’eux, a poursuivi le Commissaire général, qui a évoqué un sentiment profond d’abandon et de désespoir.  Il a aussi fait état de ses entretiens avec des jeunes, prévenant que le sentiment de désespoir est une menace à la paix et à la stabilité.  Une exacerbation de la pauvreté conduit de nombreux réfugiés à dépendre exclusivement des services de l’UNRWA.  « Or, nous ne savons pas si nous allons être en mesure d’assurer de tels services le mois prochain », a-t-il prévenu, soulignant que l’appui à la prévention de la COVID-19 était crucial et urgent.  De même, a ajouté M. Lazzarini, il faut coûte que coûte garantir les services et opérations humanitaires. 

Regrettant de constater que les finances de l’UNRWA « ne sont pas bonnes », le Commissaire général a précisé que le budget-programme accuse un déficit de 130 millions de dollars.  Il a également lancé un appel pour la réponse à la COVID-19 afin de pouvoir dûment protéger la santé du personnel afin qu’il puisse continuer à dispenser en toute sûreté des soins de santé primaire, notamment aux mères et aux enfants.  D’autres fonds seraient aussi nécessaires d’urgence, pour poursuivre l’approche mixte en termes d’éducation et de remédier à l’impact socioéconomique de la COVID-19.  L’agence a lancé, à une date récente, un appel à hauteur de 95 millions de dollars et appelé les États Membres à mettre les fonds à disposition de façon aussi généreuse qu’ils l’avaient fait pour le précédent appel axé sur la pandémie.  L’UNRWA aurait également besoin de 40 millions de dollars de plus pour appuyer ses opérations humanitaires, notamment alimentaire et d’assistance en espèces à plus de 1,4 million de réfugiés affectés par le conflit en Syrie, qui vivent dans le territoire palestinien occupé. 

Dans l’immédiat, 15 millions de dollars seraient nécessaires d’urgence pour maintenir le flux d’assistance alimentaire à Gaza, pour plus d’un million de réfugiés.  M. Lazzarini a informé que sa priorité consiste à augmenter les fonds nécessaires à tous les services essentiels car faute de cela, l’impact sur les salaires de 28 000 membres du personnel et l’assistance à travers des services critiques sera inévitable.  Il a indiqué que l’autre grande priorité réside dans la garantie de financement prévisible pour le budget-programme central de l’UNRWA. « Les fonds de dépenses sont constamment imprévisibles, sans visibilité au-delà de quelques semaines », a-t-il constaté : « cela est insoutenable » sur la durée. 

Le Commissaire général a aussi expliqué qu’au cours des semaines écoulées, il avait approché les pays d’accueil et donateurs au plus haut niveau et encouragé à une approche stratégique de grande portée tendant à ce que les États Membres fournissent les fonds nécessaire à l’appui de la mise en œuvre du mandat de l’UNRWA, et surtout, accroissent la prévisibilité du niveau des ressources.  Il s’est engagé pour sa part à préparer une stratégie à long-terme avec un budget pluriannuel, et à explorer d’autres possibilités de partenariats et de financement novateur conformément au rapport du Secrétaire général de 2017 sur le financement de l’UNRWA.  Parallèlement, l’agence continuera à s’attacher aux normes les plus élevées en termes d’efficacité, de transparence et de redevabilité. 

Dialogue interactif

Israël a souligné que son opposition à l’UNRWA relève d’un principe qui veut que l’agence soit « une partie du problème et non de la solution  ».  Au lieu de se concentrer sur la prestation de services sociaux, l’Office encourage, selon la délégation, à la violence et s’oppose à l’existence d’Israël.  L’UNRWA enregistre pratiquement tous les réfugiés palestiniens, en permettant l’héritage systématique de ce statut, permettant à des Palestiniens devenus résidents permanents d’autres pays de l’acquérir.  Il faut une réconciliation entre les peuples et une reconnaissance mutuelle du droit d’existence aux autres parties, a poursuivi Israël, qui a ensuite accusé le Hamas de se servir à mauvais escient des écoles administrées par l’UNRWA.  Quelles mesures ont été prises par l’Office pour que ses infrastructures ne servent pas au stockage de missiles ?  Israël a aussi dénoncé certains contenus des manuels scolaires de l’agence qui appuieraient pleinement le massacre de Munich, par exemple en présentant les terroristes comme des héros.  Comment l’UNRWA peut-elle tolérer ce type de manuels ?

L’Observatrice de l’État de Palestine a pour sa part remercié l’UNRWA de son engagement malgré les défis considérables et les épreuves personnelles auxquelles les membres de son personnel sont confrontés.  Elle a remercié le Groupe de travail sur le financement de l’UNRWA, ainsi que les donateurs pour leur solidarité aux réfugiés palestiniens, et les pays qui continuent de les épauler, rappelant aussi l’existence de la résolution de l’ONU sur le droit au retour et aux compensations. 

Malgré les limites opérationnelles, l’UNRWA, qui met la priorité sur le développement humain, a réussi à gérer la multiplication des crises, notamment depuis le début de la pandémie de coronavirus.  Elle a souligné que les pays voisins, qui accueillent les réfugiés, traversent des crises sans précédent, et que l’Office continue à relever les défis malgré les lacunes financières.  À la lumière de l’instabilité dans la région et de ces difficultés financières, comment l’agence peut-elle garantir les services et aider les jeunes réfugiés plongés dans le désespoir, conformément au mandat qui lui a été confié par l’Assemblée générale?  L’Observatrice palestinienne a voulu également savoir si l’approche actuelle de l’UNRWA est financièrement viable. 

Premier bailleur de fonds de l’UNRWA avec cette année 520 millions d’euros, soit 60% de son budget, l’Union européenne a renvoyé à sa déclaration de mercredi dernier sur le fonctionnement de l’UNRWA avant de se féliciter des travaux de l’agence. 

Réponse

En réponse aux délégations, M. LAZZARINI, qui travaille depuis 30 ans dans le domaine humanitaire, a dit « n’avoir jamais vu » une agence qui s’investit autant dans ses services au profit de leurs récipiendaires.  Il a rappelé que celle-ci était surveillée « à la loupe », signalant qu’il n’y a aucune place dans nos écoles pour propager ou instiller la haine, la violence, l’intolérance ou la discrimination. Il a annoncé que tous les manuels fournis dans les écoles sont en cours d’analyse, à la demande de l’Union européenne.  Le Commissaire général a dit attendre d’être saisi des conclusions.  L’UNRWA est la seule agence humanitaire qui déploie des agents de vérification sur son propre travail, a-t-il encore précisé.  Sa contribution est positive, dans l’objectif d’une solution juste, globale et durable qui réglerait la question des réfugiés palestiniens.  Ils sont réfugiés parce qu’ils n’ont pas de statut et qu’ils attendent une solution politique à un conflit de longue date, a-t-il encore argué.  Les engagements exprimés dans le cadre du mandat doivent encore se concrétiser, a poursuivi le haut fonctionnaire, en ajoutant que des consultations sont en cours pour qu’aucun Palestinien ne soit laissé de côté et qu’on dispose des investissements adéquats.  Cette crise survient à un moment de grand désespoir pour les Palestiniens dans la région : les attentes sont très élevées alors que les donateurs traversent une période difficile. 

Mme NINI PHARO HALLE (Norvège), Rapportrice du Groupe de travail sur le financement de l’UNRWA, a présenté le rapport du Groupe de travail sur le financement de l’UNRWA, créé pour aider le Secrétaire général et le Commissaire général de l’UNRWA à trouver des solutions à la crise financière que traverse l’Office.  Le présent rapport a été adopté le 24 août 2020 et un membre du Groupe de travail a décidé de se dissocier du consensus, a observé Mme Halle.  Ses réunions se sont tenues alors que l’Office fait face à un déficit financier important qui menace le sort des réfugiés palestiniens et la stabilité dans la région, a-t-elle expliqué.  « Les difficultés financières rencontrées en 2020 ont été encore exacerbées par les nouveaux défis posés par la COVID-19 et l’Office est confronté à un défi de taille pour trouver des ressources financières adéquates à un moment de récession économique mondiale importante », a déclaré la Rapporteuse.  Malgré les efforts de l’Office pour améliorer encore le rapport coût-efficacité des programmes, et malgré les contributions supplémentaires de nombreux donateurs traditionnels et non traditionnels, le déficit de cette année dans le budget-programme de l’Office s’élève à 200 millions de dollars au 8 octobre, a-t-elle indiqué. 

Le Groupe de travail a réaffirmé qu’il incombe avant tout à l’Assemblée générale et à la communauté internationale de veiller à ce que les services de l’Office soient maintenus à un niveau acceptable ; que l’Agence peut remplir son mandat et que le financement suit le rythme des exigences de l’Agence pour répondre aux besoins croissants de la population réfugiée.  Le Groupe de travail reste concentré sur l’appui aux efforts de collecte de fonds de l’UNRWA et souhaite porter à l’attention de la Quatrième Commission les recommandations suivantes.  Il prie instamment tous les gouvernements d’augmenter et de maintenir pendant plusieurs années leurs contributions volontaires à l’Office dans la mesure du possible, et de contribuer aux trois portails de financement de l’UNRWA, tout en tenant compte de l’importance primordiale du financement intégral du budget-programme de l’UNRWA en premier lieu.  « Le décaissement rapide des contributions annoncées, y compris les promesses faites lors de la Conférence ministérielle virtuelle du 23 juin pour les annonces de contributions, est vivement encouragé.  Les contributions gouvernementales devraient suivre le rythme des besoins de l’Office pour répondre aux besoins croissants de la population réfugiée palestinienne et prendre en compte les effets de l’inflation et d’autres facteurs entraînant les coûts de la prestation des services.  Les contributions devraient également refléter un partage international approprié de la charge.  Mme Halle a indiqué que le Groupe prie en outre instamment tous les gouvernements de fournir un financement pluriannuel et de verser des contributions durables et prévisibles à l’UNRWA conformément aux recommandations faites lors du Sommet humanitaire mondial et de « verser leurs contributions au début de l’année lorsque cela est possible ».

ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS 

Les discussions de ce jour interviennent en une période où le maintien de la paix est confronté à une série de défis déterminants, a déclaré d’emblée M. JEAN-PIERRE LACROIX, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Nous sommes en effet en butte à la pandémie de  COVID-19, à l’émergence de nouvelles technologies dans le paysage des conflits, à un arsenal en pleine évolution comme les drones et les engins explosifs improvisés.  « Nos Casques bleus continuent d’être directement pris pour cible et trop nombreux sont ceux, parmi eux, qui ont fait le sacrifice ultime pour la paix », a-t-il énuméré.  Devant tous ces défis, l’Action pour le maintien de la paix (A4P) a fourni une feuille de route pour nos efforts collectifs, a indiqué le haut fonctionnaire.  M. Lacroix a ensuite expliqué que les pays hôtes des opérations de maintien de la paix sont affectés par la pandémie, certains davantage que d’autres et que, dans ce contexte, son Département demeure fortement engagé dans une réponse orientée par quatre objectifs majeurs : la protection du personnel et de sa capacité d’effectuer des opérations critiques ; la prévention et la réduction de la propagation de la COVID-19 ; le soutien aux autorités nationales dans leur riposte ; et la protection des communautés vulnérables. 

M. Lacroix a tenu à rappeler que, ce faisant, les femmes et les hommes des opérations de maintien de la paix se heurtent, au quotidien, à la menace du coronavirus, souvent exacerbée par des conditions de travail très éprouvantes.  Il a dès lors rendu hommage aux 16 Casques bleus, personnels en uniforme et civils, qui ont perdu leur vie des suites de la COVID-19 sur le terrain.  « Nous continuerons de déployer tous les efforts pour réduire les risques au sein de nos missions », a-t-il assuré. 

À cet égard, de solides mesures de protection de la santé, de la sûreté et de la sécurité du personnel ont été mises en place pour veiller à ce qu’ils ne soient pas vecteurs de contagion, a souligné M. Lacroix, en ajoutant que des efforts sont également consentis pour apporter un appui au personnel sur le terrain, pour le traitement médical, les installations pour effectuer des tests et MEDEVAC.  Du reste et après une suspension temporaire, les rotations du personnel en uniforme ont repris et sont conduits dans des conditions très strictes.  De telles mesures ont d’ailleurs contribué à contenir la propagation à des niveaux relativement faibles parmi le personnel sur le terrain.  Le Secrétaire général adjoint a précisé qu’en dépit des nombreux défis posés par le virus, son Département s’efforce de favoriser la poursuite des mandats des missions de la meilleure façon possible et ce, par la mise en place d’une gamme de mesures novatrices qui ont non seulement facilité la continuité des opérations et la mise en œuvre des mandats actuels, mais également apporté un appui direct aux pays d’accueil dans leur riposte à la pandémie.  En République démocratique du Congo (RDC), par exemple, la MONUSCO contribue aux efforts de traçage des contacts en s’inspirant de l’expérience acquise dans le cadre de la réponse à l’Ebola. 

Au niveau politique, le haut fonctionnaire a assuré que la pandémie n’avait guère empêché la poursuite de l’appui au processus politique et à l’application des accords de paix.  Au Darfour, l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies (MINUAD) a apporté un soutien technique, conseil et logistique au processus de paix ayant abouti à la signature d’un accord de paix à Djouba entre le Gouvernement de transition au Soudan et trois groupes armés au début de ce mois.  La MINUAD fournit également un appui à la mise en œuvre dudit accord.  Dans le cadre des bons offices de la MONUSCO en République démocratique du Congo, la Représentante spéciale du Secrétaire générale, Mme Leïla Zerrougui, a approché, en septembre, les acteurs politiques clefs dans le dessein de réduire les tensions au sein des coalitions au pouvoir et de maintenir le dialogue.  Et au Mali, le coup d’état du 18 août a poussé la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les partenaires internationaux, notamment la MINUSMA, à entamer de bons offices censés appuyer les consultations nationales qui ont conduit à la prestation de serment d’un président et d’un vice-président civils, à l’adoption de la Charte de transition, à la nomination d’un gouvernement de transition et à la levée, le 6 octobre, des sanctions imposées par la CEDEAO. 

Passant à l’appui de tous les aspects de mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, le Secrétaire général adjoint a mis en exergue les efforts tendant à « amplifier les voix des femmes » dans les processus politiques.  Au lendemain du coup d’état du 26 août au Mali, une consultation de haut niveau conjointement dirigée par l’Union africaine et les Nations Unies a été amorcée en vue d’un engagement à la mobilisation de ressources financières et techniques visant au renforcement de la pleine participation des femmes dans le processus de transition.  À Chypre, dans le souci d’affermir la confiance, la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) a aidé à consolider les nouveaux réseaux de groupes féminins des communautés turco-chypriotes et gréco-chypriotes. 

Au sujet des partenariats, M. Lacroix a fait valoir le soutien et la collaboration des États Membres et des partenaires régionaux et autres parties prenantes clefs.  Il a mis l’accent sur le partenariat avec l’Union africaine, déterminant dans l’engagement de l’ONU dans les progrès politiques.  C’est ainsi qu’au Darfour, l’UA et l’ONU s’emploient à dégager des options pour l’appui à la protection des civils après l’expiration du mandat actuel de la MINUAD le 31 décembre prochain.  En matière de sûreté et de sécurité des Casques bleus, le Secrétaire général aux opérations des maintien de la paix, la priorité est accordée à la réduction de pertes de vie lors d’attaques contre le personnel en uniforme.  Celles-ci sont d’ailleurs passées de 58, en 2017, à 27 l’année suivante, de 23 en 2019 à 8 au 30 août dernier, a-t-il souligné, tout en reconnaissant que cette tendance peut être inversée à tout moment. 

M. Lacroix a ensuite fait état de la finalisation récente du cadre intégré de performance et de redditions de comptes, conformément à la résolution 2436 (2018) du Conseil de sécurité, qui englobe tous les outils d’évaluation de la performance dans l’objectif également de renforcer la redevabilité en cas de sous-performance et de permettre de mieux reconnaître toute forte performance.  Autre dimension clef de l’efficacité du maintien de la paix, le rôle croissant des femme grâce à une politique paritaire.  À cet égard, le Secrétaire général a indiqué que la plupart des cibles continues dans la Stratégie paritaire de 2020 des personnels en uniforme ont été atteintes ou dépassées.  Au mois d’août, les femmes représentaient 23,7% des postes militaires professionnels au Siège contre une cible de 17%, et 18,4% des observateurs du personnel et militaires contre 17% dans la cible.  Pour la police, les femmes représentent 30% des postes professionnels sur le terrain (la cible était 20%), et 28,2% des officiers de police individuelle sur le terrain (cible de 22%). 

En matière de protection, les missions et les patrouilles restreintes ont inventé des moyens créatifs pour leur travail, comme au Darfour où ils utilisent WhatsApp pour mener des campagnes de sensibilisation aux violences sexuelles parmi les déplacés à l’intérieur.  S’agissant de la conduite du personnel, le Secrétaire général adjoint a incité à la vigilance pour les violations des normes de conduite et l’appui aux victimes d’abus et d’exploitation sexuelle en renvoyant à l’intervention de Mme Martha Helena Lopez.  Il s’est félicité en conclusion que deux ans et demi après le lancement d’Action pour le maintien de la paix, des progrès substantiels et concrets ont été accomplis.  Dans le futur immédiat, a-t-il dit, il faudra s’assurer à continuer les priorités d’A4P en cette période de pandémie, et à préparer la prochaine phase, notamment à l’occasion de la réunion ministérielle sur le maintien de la paix, prévue en 2021 à Séoul. 

M. ATUL KHARE, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions et Chef du Département du même nom (DOS), a déclaré qu’au début de l’épidémie, les rotations pour assurer la sécurité de notre personnel et des pays hôtes où nous sommes présents avaient été suspendues.  À mesure de leur reprise, nous avons mis en place des conditions strictes pour la sûreté et la sécurité de notre personnel en uniforme, y compris une formation préalable au déploiement sur la COVID-19, une quarantaine de 14 jours dans leur pays d’origine et le respect de la quarantaine et des mesures de distanciation lors du déploiement.  « Nous prévoyons de procéder à un examen à mi-parcours de la reprise partielle des rotations afin d’identifier les leçons apprises et les meilleures pratiques », a ajouté le haut fonctionnaire. 

Alors même que nous appuyons la réponse des Nations Unies au COVID-19, le Département de l’appui opérationnel a continué de progresser dans la mise en œuvre des engagements du Secrétaire général à l’Action pour le maintien de la paix, a indiqué le Secrétaire général adjoint.  Le Département de l’appui opérationnel a continué de veiller à ce que les gestionnaires et les praticiens reçoivent une formation adéquate pour s’acquitter de leurs responsabilités.  L’amélioration continue des performances implique également de tirer parti des leçons apprises et des meilleures pratiques des expériences passées.  À cette fin, le DOS a lancé une « passerelle de connaissances » en avril pour rendre accessibles les conseils et les meilleures pratiques en matière de soutien opérationnel.  Avec 72 domaines thématiques différents disponibles pour la recherche des utilisateurs, 52 800 visites de sites ont déjà été effectuées à ce jour, attestant de la nécessité de sa création. 

En ce qui concerne l’équipement appartenant aux contingents (COE), le nombre d’unités présentant des lacunes critiques en matière de COE, ou des performances inférieures à 70%, est passé de 23 unités au quatrième trimestre de 2018 à 18 unités au premier trimestre de 2020, a noté le Secrétaire général adjoint. Depuis janvier 2020, le Département a remboursé 1,15 milliard de dollars américains pour les contributions au matériel et au personnel appartenant aux contingents, et traité 1,42 milliard de dollars de réclamations, dont 267 millions restent impayés en raison de l’indisponibilité de liquidités.  M. Khare a réitéré l’appel de notre Secrétaire général à tous les États Membres pour qu’ils s’acquittent rapidement de leurs contributions intégralement et dans les temps. 

Le renforcement de la sûreté et de la sécurité de nos soldats de la paix reste une priorité pour nous.  Depuis mars, le Département a conclu sept autres contrats d’ambulance aérienne de secours, ce qui porte le nombre total à neuf. « Nous avons continué d’investir dans l’amélioration du niveau des soins médicaux grâce à la formation », a également fait valoir le haut fonctionnaire.  Une formation préalable au déploiement sur la COVID-19 est en cours d’élaboration et sera disponible d’ici à la fin octobre.  Outre les soins médicaux, le Département renforce la sécurité de nos Casques bleus en améliorant la sécurité des camps et en améliorant les systèmes d’alerte rapide.  Nous avons récemment lancé une demande de propositions (RFP) pour les technologies de protection des camps et de systèmes d’alerte précoce, y compris des capteurs et des caméras à longue portée, ainsi que des roquettes, des mortiers et des mini UAV.  Et grâce à notre initiative Elsie, nous améliorons également la sécurité, la confidentialité et les conditions d’hygiène de nos camps pour tout le personnel, en mettant l’accent sur la perspective de genre, s’est félicité M. Khare. 

Les partenariats sont le fondement du maintien de la paix des Nations Unies, a dit le Secrétaire général adjoint, en disant que c’est particulièrement le cas des partenariats triangulaires, qui rassemblent le Secrétariat, les pays contributeurs de troupes et les États Membres.  Depuis 2015, grâce à ce type de partenariats, le DOS a amélioré les capacités d’ingénierie, médicales, de signalisation et technologiques de plus de 5 000 soldats de la paix en uniforme en provenance de pays d’Afrique et d’Asie-Pacifique.  La pandémie a été l’occasion d’effectuer un examen de notre programme de partenariat triangulaire (PPT) et de développer une nouvelle méthodologie pour la prestation de la formation, y compris des cours à distance et en ligne.  Au cours de l’année écoulée, le DOS a continué de travailler avec la Commission de l’Union africaine pour renforcer les synergies et l’interopérabilité dans le domaine du soutien opérationnel, notamment à travers le programme d’échange de connaissances et d’expertise.  Le 29 septembre, il a signé un accord-cadre avec l’Union européenne pour la fourniture mutuelle de services d’appui opérationnel dans les situations de crise et d’après conflit.  « Je ne peux que souligner à nouveau l’importance critique de partenariats mutuellement avantageux qui agissent comme un ‘multiplicateur’ pour maximiser l’impact en travaillant ensemble afin d’atteindre l’ampleur et l’efficacité nécessaires pour produire des résultats », a ajouté le haut fonctionnaire. 

Pour M. Khare, un soutien opérationnel efficace est la pierre angulaire des missions qui remplissent leurs mandats tout en s’attaquant à des défis sans précédent tels que la pandémie de COVID-19.  « Dans le cadre de l’A4P, nous examinons et soutenons continuellement les missions à mesure qu’elles améliorent encore les performances du soutien opérationnel. » 

S’exprimant au nom de Mme Catherine Pollard, Mme MARTHA HELENA LOPEZ, Sous-Secrétaire générale pour les ressources humaines, a donné un aperçu de l’appui du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité (DMSPC) au Département de maintien de la paix s’agissant de la performance et de la reddition de comptes, de la gestion financière, de la discipline, et de la problématique femmes, paix et sécurité.  

Au sujet de la performance et de la reddition de comptes, l’accent est mis sur l’évaluation du leadership et de la performance civils, et le traitement des lacunes dans les performances.  L’an dernier, le DMPSC a lancé le Programme d’appui au leadership des fonctionnaires de haut rang qui fournit aux nouveaux hauts responsables des outils pour prendre leurs fonctions, jeter les bases d’un partenariat entre eux, travailler en équipe et bénéficier d’un accompagnement exécutif.  Ce programme, a-t-elle souligné, a d’ores et déjà porté ses fruits et désormais en est à la phase de pilotage du système agile de gestion de la performance, qui vise à créer une culture axée sur le dialogue entre les hauts gestionnaires, le personnel et les partenaires.  Ce système permet aux managers et au personnel d’aborder de manière proactive les questions de sous performance. Cette année, ce programme a été élargi à trois opérations de maintien de la paix : l’UNFICYP, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud et la MINUSMA, a précisé Mme Lopez. 

Passant à la gestion financière, Mme Lopez a déclaré que pour garantir des ressources adéquates pour les opérations de maintien de la paix, le DMSPC avait poursuivi son travail de chef de file tendant à la mise au point de propositions de financement stratégiques et réalistes susceptibles d’aider les missions à s’acquitter pleinement de leurs mandats.  Ainsi, la Division de financement des opérations sur le terrain est en permanente communication avec les missions sur la formulation budgétaire et les événements clefs, les réalisations et les défis.  « La COVID-19 a par ailleurs eu des répercussions de taille sur les opérations de maintien de la paix et sur les activités relevant de leur mandat », a-t-elle signalé, ajoutant qu’il était prématuré d’en identifier la nature et l’étendue exactes. 

La bonne conduite et la discipline demeurent des composantes clefs pour les membres du personnel qui ont été choqués par les allégations d’abus sexuels de membres du personnel en République démocratique du Congo à la suite de l’épidémie d’Ebola.  Son Département travaille étroitement avec le Département du maintien de la paix, en appui au Bureau de la Coordinatrice spéciale, Mme Jane Holl Lute, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique « tolérance zéro  », surtout pour la gestion des risques et l’assistance aux victimes et pour faire respecter le code de conduite.  Le Département a amendé le libellé du Code de conduite de sorte à intégrer la redevabilité managériale.  Des orientations sont aussi fournies pour que les différentes divisions continuent à renforcer les capacités au moyen de formations.  De même, le renforcement de la conduite du personnel de l’ONU est une responsabilité collective qui exige une réponse collective, a-t-elle insisté, faisant valoir l’étroit partenariat avec les États Membres, les organisations régionales, dont l’Union africaine, les États d’accueil, les parties prenantes du système onusien et la société civile en vue d’améliorer une telle approche.  

Le Département œuvre également de concert avec Victims Rights Advocate en vue de la tenue de discussions d’ordre technique pour progresser au mieux quant aux allégations de paternité associées à celles relatives à l’exploitation et aux abus sexuels, a-t-elle encore annoncé.  Par ailleurs, grâce au financement des États Membres et aux fonds extraits des comptes des membres de personnel coupables, le Fonds d’affectation s’est amélioré et continue à appuyer les victimes dans les pays concernés.  Il a mis l’accent sur la collaboration entre les différents départements de l’ONU, reconnaissant que beaucoup de travail reste à faire.  

De plus, le DMSPC appuie les efforts relatifs à l’égalité entre les sexes par l’introduction de mesures ciblées et l’intégration d’initiatives visant à fournir aux missions les outils nécessaires pour atteindre la parité.  Dans ce cadre, la politique révisée sur les mesures temporaires spéciales pour l’accélération de la parité au sein de l’Organisation a été élargie pour arriver à des progrès réels.  En conclusion, Mme Lopez a déclaré que l’initiative A4P avait fourni aux États Membres et au Secrétariat des objectifs communs aux fins d’améliorer le maintien de la paix, la collaboration restant le maître mot dans ce contexte.  

Dialogue interactif 

Le représentant du Soudan s’est félicité du travail acharné des opérations de maintien de la paix dans le contexte de la COVID-19, adressant ses remerciements aux Casques bleus.  Il a aussi souligné l’importance du partenariat entre l’ONU et les organisations régionales comme l’OUA.  La signature de l’accord de paix de Djouba offre « un rayon de soleil » dans les ténèbres de la COVID-19, ouvrant une nouvelle ère pour le maintien de la paix dans son pays, a ajouté le représentant.  

Le Maroc a exprimé sa gratitude pour les mesures rapides prises en vue de prévenir la pandémie par les opérations de paix, tant du point de vue logistique que technique, avant de se féliciter du soutien fourni aux autorités nationales. Lequel soutien constitue le meilleur symbole du rôle du maintien de la paix qui doit toujours être mis en œuvre en conformité avec les priorités nationales des États concernés, a précisé la délégation.  Elle s’est par ailleurs félicitée du succès du C-34, dont son pays avait proposé l’architecture, rappelant qu’il espérait que son rapport serait ultérieurement adapté.  Il a aussi mentionné la réunion ministérielle coorganisée avec la France qui doit soutenir les besoins francophones dans le maintien de la paix et le partenariat triangulaire avec la Norvège et l’ONU en matière de maintien de la paix. 

QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION

Mme MELISSA FLEMING, Secrétaire générale adjointe à la communication globale, a commencé par dire que cette séance se tenait dans des circonstances radicalement différentes de celles de l’an dernier : « La COVID-19 a provoqué morts et destructions aux quatre coins du monde et des changements sans précédent, mettant plus que jamais en évidence l’importance d’œuvrer de concert à identifier et mettre en œuvre des solutions à nos plus grands défis ».  Comme d’autres, le Département qu’elle dirige a dû s’adapter.  La COVID-19, a expliqué la haut fonctionnaire, nous a frappés au moment où nous avions commencé à lancer la toute première Stratégie de communication mondiale pour l’ONU, qui consiste à prendre en charge les récits, à susciter les prises de conscience et à mobiliser en faveur de l’action.  Cette stratégie, a-t-elle souligné, est conforme à l’engagement qu’elle avait pris l’an dernier à cette Commission, lorsque la Secrétaire générale adjointe avait plaidé en faveur d’un changement de paradigme, en vue de rendre la communication plus stratégique, intégrée, ciblée et mesurable, que ce soit aux niveaux mondial et national. 

La crise de la COVID-19 a poussé le Département à mettre en œuvre cette nouvelle stratégie plus tôt que prévu, a relevé la Secrétaire générale adjointe.  Nous avons immédiatement mis en place des mécanismes de communication en temps de crise et coordonné, aux côtés de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), nos communications à l’échelle du système des Nations Unies.  « Très vite, il est devenu clair qu’un raz-de-marée de désinformation se propageait plus rapidement que la COVID-19 elle-même et menaçait de saper la réponse mondiale à cette crise de santé publique  », a-t-elle relaté, en soulignant qu’une réponse innovante et vigoureuse s’imposait.  Le DGC s’est associée à l’organisation de mobilisation sociale « Purpose » pour lancer l’initiative Verified, en faisant appel à des volontaires du monde entier pour disséminer des contenus scientifiques convaincants et factuels parmi leurs amis, leur famille et leurs contacts.  Plus de 40 000 bénévoles se sont inscrits et nous ont aidé à étendre la portée de cette initiative au niveau communautaire à travers le monde tout en mettant un coup d’arrêt à la propagation de la désinformation. 

En collaboration avec les bureaux des coordonnateurs résidents, nos Centres d’information multilingues des Nations Unies traduisent et amplifient également activement les messages vérifiés qu’ils ont adaptés à leur public local, a poursuivi Mme Fleming.  Certains créent leur propre contenu, en utilisant Verified et en se concentrant sur la correction des lacunes locales en matière d’information ou de fausses informations dangereuses.  Les UNIC ont établi de nouveaux partenariats avec les médias, la société civile et le secteur privé afin de partager du contenu vérifié de manière à élargir la portée du message et pour, littéralement, sauver des vies en ces temps incertains, a ajouté la haut fonctionnaire. 

Verified n’a de cesse de s’adapter à l’évolution des circonstances, a-t-elle assuré.  Dans le cadre des efforts continus pour mettre au point un vaccin efficace, le contenu de la campagne est de plus en plus axé sur l’instauration d’une plus grande confiance dans les vaccins et le plaidoyer en faveur d’un « vaccin populaire », accessible et abordable pour tous grâce à la Facilité COVAX, le mécanisme mondial de partage des risques pour l’achat groupé et la distribution équitable de futurs vaccins contre la COVID-19.  Et, à partir du 21 octobre, nous lancerons la deuxième itération de Pause, qui encourage le public à faire une pause et à « faire attention avant de partager » du contenu potentiellement dangereux sur les réseaux sociaux, a annoncé la Secrétaire générale adjointe. 

La période récente de l’Assemblée générale de haut niveau a posé de nouveaux défis alors que nous œuvrons à informer et à engager le public du monde entier sur des thèmes et des questions clefs à l’ordre du jour de l’ONU et que la plupart des événements se déroulent virtuellement plutôt qu’en personne.  

Une planification approfondie a permis à toutes les sections du Département de préparer et faire participer ses partenaires et ses audiences aux principaux enjeux mis en lumière cette année.  Un dossier médiatique complet contenant les messages clefs, les objectifs et les résultats attendus de tous les événements de haut niveau ont été remis aux journalistes, aux communicateurs du système des Nations Unies et à d’autres parties prenantes, et le contenu des médias sociaux optimisé pour présenter les thèmes prioritaires. 

Les données relatives au segment de haut niveau ne sont pas encore totalement disponibles, mais les premières statistiques révèlent qu’il y a eu au moins 6,2 millions de vues sur la chaîne dédiée de l’ONU sur YouTube entre le 18 et le 30 septembre.  Les audiences d’UN.org ont augmenté par rapport à 2019 ; rien que les quatre premiers jours de l’Assemblée générale, il y a eu 2,1 millions d’utilisateurs et 5 millions de pages vues, contre 1,5 million d’utilisateurs et 4 millions de pages vues l’an dernier à la même époque, s’est félicitée la Secrétaire générale adjointe : «  Je suis ravie de vous annoncer que plus de 26 millions de visiteurs se sont rendus sur les sites Web d’actualités de l’ONU depuis le début de la pandémie en mars, générant 44 millions de pages vues, ce qui démontre le désir des gens d’avoir accès à des informations fiables. » 

Dans le cadre de ses communications sur l’action climatique, le DGC a donné une nouvelle impulsion à la campagne ActNow, appelant à des actions individuelles sur les changements climatiques et la durabilité à travers des étapes quotidiennes simples telles que le recyclage, l’achat de produits locaux et la réduction du temps de conduite.  Le Département a également appuyé la participation de la société civile à quatre manifestations de haut niveau grâce à des partenariats avec le Cabinet du Président de l’Assemblée générale et d’autres bureaux.  «  Pour la réunion sur Beijing+25, le soutien comprenait l’accréditation de plus de 110 organisations non gouvernementales, individus et autres entités pour l’audition multipartite », a souligné Mme Fleming. 

La paix et la sécurité restent également une priorité de l’ordre du jour du Département, a-t-elle noté, en rappelant qu’octobre marquera le vingtième anniversaire de la résolution historique 1325 (2000) du Conseil de sécurité, qui reconnaît l’importance cruciale des femmes dans la résolution des conflits et dans la pérennité de la paix.  Tout au long du mois d’octobre, le Département travaillera en étroite collaboration avec les opérations de paix et les missions politiques de l’ONU, ainsi qu’avec les États Membres, pour mettre en lumière les récits de femmes Casques bleus et de militantes pour la paix, a précisé la Secrétaire générale adjointe.  Et pour le reste de 2020, le DGC prendra la tête d’un effort à l’échelle des Nations Unies pour faire écho et amplifier l’appel renouvelé du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial, un appel plus important que jamais au moment de combattre l’ennemi commun que représente la COVID-19.  

Au cours de l'année 2020, les restrictions imposées aux déplacements en raison de la pandémie ont exigé des changements de format pour certains des programmes habituels du Département. Ainsi, le Séminaire international des médias sur la paix au Moyen-Orient est passé cette année à un format virtuel, tandis que la semaine prochaine, le Programme de communication des Nations Unies sur l’Holocauste organisera une table ronde en ligne sur la sensibilisation à l’Holocauste dans un monde désormais virtuel. 

Le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU a été l’occasion de se pencher sur les travaux de l’Organisation et de réfléchir aux grands défis qui nous attendent, a souligné la Secrétaire générale adjointe.  Le DGC a travaillé en étroite collaboration avec le Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général pour les préparatifs d’ONU-75, afin de diffuser et promouvoir l’événement de haut niveau du 21 septembre et les divers dialogues publics qui se sont tenus toute l’année.  En outre, nous avons produit une exposition de photos unique au Siège de l’ONU appelée «  TheWorldWeWant ».  Une version virtuelle sera lancée mardi prochain avant la Journée des Nations Unies, a précisé Mme Fleming.  Au nombre des autres initiatives prises cette année par le DGC, elle a fait valoir la parution d’un nouveau livre, intitulé « Réaliser notre humanité commune: Célébrer la coopération mondiale par l’intermédiaire des Nations Unies », et qui peut être téléchargé gratuitement à partir du site Web de l’Annuaire des Nations Unies et sur la iLibrary de l’ONU, tout étant à la vente sur le site de commerce électronique de l’ONU.  

«  Il y a 75 ans, cette Organisation a été créée à partir des cendres d’une guerre mondiale, fondée sur la conviction que la clef de la justice et d’une paix durable se trouvait dans la reconnaissance, le respect et la protection de la dignité et de la valeur inhérentes à chaque personne », a rappelé la haut fonctionnaire.  Il s’est passé énormément de choses depuis, mais au moment où l’impact de la COVID-19 menace d’annuler certains des gains réalisés, l’ONU doit continuer de démontrer sa pertinence, confirmée par l’attribution du prix Nobel de la paix au Programme alimentaire mondial (PAM) la semaine dernière.  Alors que nous sommes confrontés à la plus grande crise mondiale que l’Organisation ait connue en 75 ans d’histoire, le Département des communications mondiales poursuivra sa mission consistant à fournir des informations factuelles, fiables et intéressantes dans plusieurs langues par le biais de canaux qui touchent les gens aux quatre coins de notre monde. 

Dialogue interactif 

Le Maroc a remercié tous les membres du Comité de l’information de leur souplesse et du soutien nécessaires à l’organisation de la dernière réunion en dépit des difficultés sans précédent due à la pandémie.  En tant que Président du Comité de l’information, il a indiqué qu’il a été nécessaire d’adapter la résolution annuelle, ce qui ne manquera pas de faciliter la tâche du Comité. 

Le Chili, qui s’est exprimé au nom des Amis de l’espagnol, a salué quant à lui les efforts du Secrétariat dans le cadre de l’élargissement de l’utilisation des six langues officielles.  La représentante a constaté qu’au cours des célébrations du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, les sous-titres étaient uniquement disponibles en anglais, de même que les informations disponibles sur les sites électroniques pour la réunion de haut niveau sur la biodiversité et sur Beijing+25. 

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