Soixante-quinzième session,
4e & 5e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4288

Troisième Commission: les jeunes veulent être entendus et participer aux processus de prise de décisions

La voix des jeunes a résonné aujourd’hui dans l’enceinte de l’Assemblée générale abritant les travaux de la Troisième Commission.   De nombreux délégués de la jeunesse se sont en effet mobilisés pour faire part de leur empressement à contribuer au dialogue international et plaider pour un multilatéralisme revigoré. 

La Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a également été marquée par des joutes oratoires s’agissant de la question du respect des droits de l’homme en différentes parties du monde. 

D’une manière générale, les délégués de la jeunesse qui sont intervenus aujourd’hui ont signalé attendre beaucoup de l’ONU, la délégation de l’Albanie appelant notamment à faire de l’initiative UN75 un « processus permanent ».  

Les délégués des jeunes de l’Allemagne ont toutefois interrogé leurs aînés sur les chances d’être entendus.  Pour eux, en effet, tant que l’on refusera d’autonomiser les jeunes, il faut « arrêter de les qualifier d’agents de changement ». 

Le sort des jeunes figurait également parmi les préoccupations de plusieurs délégations qui, à l’instar de la Bulgarie, se sont inquiété des effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur l’avenir des enfants, notamment leur accès à la santé.  Préoccupé par la question de l’éducation, le Kazakhstan a exhorté en outre à veiller à ce que le système éducatif ne devienne pas une « catastrophe générationnelle ».  

Notant que la pandémie a entraîné la fermeture des écoles de 188 pays affectant plus de 1,5 milliard d’enfants, Monaco a déploré qu’un tiers des jeunes du monde soient exclus du numérique et n’aient donc pu bénéficier de la poursuite de leurs cursus.  Or, si nous voulons que l’éducation soit accessible à tous, il est important de réduire la fracture numérique, a souligné la délégation.  

Pour sa part, la Nouvelle-Zélande a signalé que les femmes, les enfants, les peuples autochtones, les personnes handicapées et les personnes LGBTI endurent un risque accru de violence domestique, de mortalité et d’insécurité économique en raison de la pandémie de COVID-19. 

Les travaux de la Commission ont également été marqués par un vif débat sur le respect des droits de l’homme, les États-Unis s’emportant contre les pays qui foulent au pied ses principes, citant notamment le Venezuela, la Chine, la Syrie et l’Iran. 

Ces accusations ont été jugées « ironiques » par la délégation iranienne, qui a signalé que les sanctions imposées par ce même pays et ses alliés portent un coup terrible au droit à la vie de son peuple.  

L’intervention des États-Unis a également provoqué de nombreuses réactions au titre du droit de réponse. 

La Troisième Commission a par ailleurs adopté la liste provisoire des titulaires de mandats spéciaux appelés à lui présenter leur rapport au cours de cette session. 

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 8 octobre, à partir de 10 heures.  

Suite du débat général

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) qui s’exprimait au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), a souligné que le travail de cette Commission sera important pour apporter des réponses aux nombreux défis sociaux, culturels, humanitaires et des droits de la personne posés par la pandémie.  Il a saisi cette occasion pour dire sa solidarité et présenter ses condoléances aux familles qui ont perdu des êtres chers et à tous ceux qui souffrent des conséquences de la COVID-19, « cette pandémie qui a mis le monde au bord de l’abîme ».  Il a indiqué que les systèmes nationaux de santé de la région font face à la pandémie en respectant les protocoles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS).  Il a évoqué l’adoption, en mars dernier, de la Déclaration d’Amérique centrale contre le coronavirus qui prévoit un plan d’urgence régional pour la prévention et le traitement de la COVID-19.

Pour finir, les pays du SICA appellent à ce que les vaccins et les autres technologies de santé nécessaires pour faire face à la crise soient accessibles.  Leur accès doit être universel et équitable pour tous les habitants de la planète et à des prix abordables, a insisté le représentant.  Et l’OMS doit, à ce titre, jouer un rôle important et travailler avec le secteur privé et les pays donateurs pour que cet objectif soit atteint. 

S’exprimant au nom du Groupe des amis des personnes âgées, M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a salué les travaux de l’Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme, lesquels soulignent les lacunes des dispositifs en place et la nécessité d’un instrument juridique contraignant pour protéger la dignité des personnes âgées.

La pandémie de COVID-19 a des effets dévastateurs qui s’accompagnent d’un risque d’isolement pour les personnes âgées.  Elle entraîne aussi une hausse des violences, en particulier pour les femmes âgées qui dépendent de leur famille pour leur survie.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, il est essentiel que la vaccination de masse envisagée contre le virus soit accessible aux personnes âgées, sans restriction.

Se félicitant ensuite des résolutions sur la COVID-19 adoptées par l’Assemblée générale, le délégué a souhaité qu’elles permettent le recueil de données statistiques de qualité et ventilées par sexe et par âge afin de mieux apprécier leur situation.  Il a aussi encouragé la communauté internationale et les agences de l’ONU à appuyer les efforts nationaux déployés pour assurer la collecte de données sur la violence à l’encontre des personnes âgées.  Selon lui, les rapports de l’Experte indépendante ont identifié des aspects qui doivent être approfondis par les États.  

Le représentant a par ailleurs plaidé pour une intégration des seniors dans la vie sociale des pays, sans aucune discrimination, afin de garantir leur autonomisation et leur jouissance des droits fondamentaux.  La réaction à la COVID-19 doit être axée sur le respect des droits de la personne des personnes âgées, dont les opinions et les besoins doivent être pris en compte, a-t-il insisté, en soulignant l’importance à cet égard d’un dialogue et d’une solidarité intergénérationnels.  Enfin, il a réitéré l’appui de son Groupe à la Décennie du vieillissement en bonne santé 2020-2030.

M. JOSÉ LUIS FIALHO ROCHA (Cabo Verde) a estimé que la COVID-19 ne devrait pas être la cause d’un nouveau fossé entre les pays développés et les pays en développement, les PMA, les pays africains et les petits États insulaires, qui doivent composer avec des budgets limités et la fermeture de la plupart de leurs secteurs économiques vitaux. 

Il a souhaité que l’espoir guide les délibérations de la Troisième Commission pour aboutir à des propositions concrètes pour surmonter les défis actuels.  Le contexte actuel donne un éclairage nouveau sur le besoin de coopération internationale, de solidarité et de réduction des inégalités entre et au sein des pays, a-t-il estimé.  « Faire respecter les droits sociaux de tous est la clef de la prospérité des nations, y compris l’accès égal et universel aux fournitures médicales et aux vaccins pour tous. »

Poursuivant, le représentant a indiqué que Cabo Verde est fermement résolu à mettre en œuvre les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant, dans la conviction que les enfants ont besoin de sociétés pacifiques, ainsi que d’institutions solides, ce qui signifie davantage d’investissements dans des domaines cruciaux tels que l’éducation, la santé et la protection sociale.

Il a aussi souligné que les droits de l’homme pour tous signifient « des droits de l’homme pour chacun », ce qui signifie également que « nous ne pourrons pas reconstruire en mieux si nous n’arrivons pas à remplir nos engagements pour garantir les droits de l’homme ». 

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a fait remarquer que la COVID-19 est une pandémie mondiale sans précédent qui touche toutes les sphères de nos moyens de subsistance et constitue la plus grande épreuve à laquelle nous ayons été collectivement confrontés.  « Cette crise mondiale confirme à quel point nous sommes interdépendants et vulnérables. »  En effet, a-t-il poursuivi, la COVID-19 n’est pas seulement un défi pour les systèmes de santé mondiaux.  Elle a mis en évidence les défis sociaux, économiques et environnementaux sous-jacents, et déclenché ou aggravé de nombreux problèmes liés aux droits de l’homme.  Les plus pauvres et les plus vulnérables sont les plus durement touchés par la pandémie, a-t-il déploré.

Le ralentissement économique mondial provoqué par la pandémie représente également un défi sans précédent pour les efforts de développement de la communauté internationale, en entravant les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable, a poursuivi le représentant avant d’expliquer que, comme dans d’autres pays, la Mongolie avait pris des mesures proactives pour prévenir la propagation de la pandémie, atténuer ses conséquences négatives sur le développement socioéconomique et protéger les groupes les plus vulnérables de la société.  Il a également dit que le Gouvernement avait mis en place deux plans de relance économique qui comprennent des programmes temporaires d’exonération et de report d’impôts, des subventions salariales et une augmentation des prestations sociales.  Des mesures de relance supplémentaires sont reflétées dans le plan d’action du Gouvernement.

Mme AL AMERII (Émirats arabes unis) a noté que la pandémie a mis à l’épreuve un grand nombre de pays et entraîné l’aggravation des inégalités dans le monde.  Pour tenter d’y remédier, les Émirats arabes unis ont fourni une assistance à 118 États, notamment dans le domaine médical, a-t-elle fait valoir.  Sur le plan intérieur, le pays a réalisé des progrès dans la promotion et la protection des droits de l’homme, en particulier ceux des femmes et des travailleurs étrangers, a précisé la représentante.  Elle a fait état de la promulgation d’une loi contre la violence conjugale, dont plusieurs articles prennent en considération la violence psychologique des victimes.   En outre, a-t-elle ajouté, une stratégie nationale est en préparation pour compléter la législation, de même qu’un organe national indépendant chargé de suivre le respect des droits de l’homme dans le pays, conformément aux Principes de Paris.

La déléguée a également indiqué que les femmes occupent 50% des postes au Parlement national, tandis qu’une loi prévoit l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes.  Sur le plan international, a-t-elle ajouté, la promotion de la femme fait partie des trois piliers sur lesquels le pays se base pour fournir une aide dans le monde.  Enfin, jugeant qu’il saurait y avoir de croissance et de prospérité sans coopération internationale, elle a indiqué que son pays se porterait candidat au Conseil des droits de l’homme pour la période 2022-2024.

Interventions avant la reprise du débat général 

Cuba a souhaité qu’il y ait davantage de collaboration avec les États Membres concernant les dialogues interactifs avec les titulaires de mandat.  Cela permettrait d’aborder de manière équilibrée tous les points à l’ordre du jour, a estimé la délégation.  

Cuba s’est par ailleurs étonnée qu’une délégation se soit présentée ce matin avec trois représentants dans la salle de l’Assemblée générale.  Or, a-t-elle signalé, il était entendu que deux personnes seulement par délégation pouvaient pénétrer dans cette salle.  Elle a souhaité connaître la raison de cette différence, précisant que la délégation en question est celle des États-Unis.  Il n’est pas surprenant que cette délégation puisse obtenir plus de badges que les autres, a-t-elle commenté, rappelant au passage le principe d’égalité souveraine défendu par les Nations Unies.  

La Présidente de la Troisième Commission a indiqué qu’elle examinerait le problème. 

À son tour, la Syrie a dit n’avoir obtenu aucune réponse concernant ses préoccupations portant sur l’utilisation de termes allant à l’encontre des principes généraux des Nations Unies. 

La Présidente de la Commission  a indiqué avoir consulté le Bureau des affaires juridiques à ce sujet et que cette question ne peut être traitée par la présidence ou le Secrétariat.  «  Je n’ai rien de plus à ajouter », a-t-elle dit. 

Suite du débat général

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a indiqué que depuis son arrivée au pouvoir, son gouvernement travaille sur une plateforme politique permettant le développement humain.  La pauvreté a été identifié comme notre principal problème à éliminer, et des progrès ont été réalisés dans le pays grâce à des programmes de lutte contre ce fléau.

En ce qui concerne le sujet de la drogue, le représentant a rappelé brièvement toutes les conventions et textes sur cette question et a appelé à leur application pleine et entière.  Il a expliqué que le Nicaragua est un pays de transit entre la Colombie et les États-Unis.

L’argent dépensé à lutter contre la drogue pourrait être utilisé pour la lutte contre la pauvreté, a-t-il signalé, avant d’appeler les États Membres à coopérer avec les pays d’Amérique centrale pour combattre ces trafics. 

Le représentant a par ailleurs indiqué que son gouvernement allait créer des commissariats de femmes pour aider les femmes.  Une loi sur l’égalité des sexes a été promulguée, et le pays compte plusieurs femmes ministres et plus de 45% de femmes députés dans le parlement.  Dans la branche judiciaire, 59% des juges d’instructions sont des femmes, s’est-il félicité.

Les délégués des jeunes de l’Allemagne, intervenant par visioconférence depuis leur pays, se sont interrogés sur la définition du concept de la paix.  En effet, est-il possible de parler de sociétés pacifiques sans inclure les jeunes, en particulier leur inclusion politique?  Ils ont estimé que l’agenda « jeune, paix et sécurité » n’a pas beaucoup progressé, pour ensuite inviter l’ONU à redéfinir son concept de la paix en plaçant la sécurité humaine avant celle des États.  Avez-vous donné suffisamment de possibilité aux jeunes pour partager leur expérience unique en matière de conflit et de paix ?  Accorde-t-on suffisamment de chance aux jeunes pour qu’ils soient entendus?  Car, tant que vous refuserez d’autonomiser les jeunes, « arrêtez de les qualifier d’agents de changement », s’est emportée la jeune femme qui s’exprimait alternativement avec son homologue masculin. 

S’adressant aux décideurs, les deux jeunes les ont mis devant leur responsabilité pour tirer les conclusions des impacts de la pandémie afin d’en atténuer les conséquences, citant pêle-mêle, les inégalités structurelles et les discriminations au sein des sociétés, notamment le sexisme que la jeune femme a dit vivre au quotidien en tant que jeune militante.  « C’est maintenant qu’il faut agir, bien que vous auriez dû commencer hier! » ont-ils lancé, ajoutant que les jeunes attendent beaucoup de l’ONU.

À son tour M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a relevé que partout dans le monde, les jeunes demandent à être inclus dans les processus politiques, à lutter contre les inégalités en particulier entre les sexes, ainsi que contre le racisme et les changements climatiques.  Le Gouvernement allemand souscrit totalement à ces attentes et la Troisième Commission ne doit pas manquer à ces devoirs auprès des jeunes, a-t-il estimé.

À l’issue de cette intervention, le représentant de la République arabe syrienne a demandé une motion, décriant le fait que son homologue de l’Allemagne ait utilisé le terme régime pour qualifier le Gouvernement syrien.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a assuré que le droit des peuples à l’autodétermination est le socle de l’édifice des relations internationales.  Le déni de ce droit constitue une violation grossière de la Charte de l’ONU, a-t-il souligné, avant d’accuser l’Inde de refuser ce droit au peuple du Jammu-et-Cachemire.  Selon le représentant, le Gouvernement indien a en effet lancé la « solution finale » dans ce territoire en y imposant l’état de siège et en changeant sa composition démographique.  Les autorités indiennes ont en outre placé en détention des dirigeants politiques, exécuté de jeunes garçons, réprimé des manifestations et imposé des punitions collectives, a-t-il poursuivi, déplorant qu’aucun soldat indien n’ait été sanctionné pour ces crimes.  L’Inde, a insisté le délégué, entend transformer un territoire à majorité musulmane en territoire à majorité hindoue. 

Saluant la publication, le 4 août, d’un appel d’experts des droits de l’homme sur la situation alarmante au Jammu-et-Cachemire, M. Akram a relevé que de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) des droits de l’homme ont exprimé la même préoccupation.  J’aurais aimé que le collègue allemand ajoute le Jammu-et-Cachemire à la longue liste qu’il a citée, a-t-il dit.  Regrettant l’absence de réponse des autorités indiennes à ces différents appels, il a fait état d’une véritable « chasse aux sorcières » lancée par l’Inde contre ceux qui osent évoquer cette question.  Il a ainsi indiqué que l’ONG Amnesty International avait dû cesser ses opérations dans le pays.  Dans ce contexte, il a souhaité que l’Inde accepte de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité afin de permettre au peuple du Jammu-et-Cachemire d’exercer son droit à l’autodétermination.  Enfin, après avoir qualifié l’islamophobie de « manifestation des tendances extrémistes de notre époque », il a déclaré soutenir l’appel visant à faire du 15 mars une journée internationale contre ce fléau.  

Mme FABRE PIERRE (Haïti) a déclaré que la pandémie de COVID-19 a des conséquences dramatiques, et qu’Haïti en subit les graves retombées sociales et économiques, le pays étant déjà en proie à de nombreux défis liés à son faible développement économique.  Après l’épidémie de choléra en 2016, et le passage du cyclone Matthieu, c’est maintenant la COVID-19 qui délabre un pays à l’économie si fragile.  Elle a assuré que le Gouvernement haïtien accepte qu’il doive mettre en œuvre des politiques sociales pour protéger les catégories les plus fragiles.

Alors que nous célébrons l’anniversaire de la Déclaration de Beijing sur l’égalité des femmes, a poursuivi la représentante, nous devons nous interroger sur les raisons qui ont fait que les pays en développement n’ont pas atteint cette égalité.  L’inégalité des revenus, la faible part des femmes dans les processus décisionnels sont les témoins des progrès qu’il reste à faire, a-t-elle estimé.  Elle a également noté que durant la pandémie, les violences contre les femmes ont augmenté. 

Mme ALYSON CALEM-SANGIORGIO (Monaco) a centré son intervention sur l’impact de la COVID-19 sur les populations les plus vulnérables, notamment les enfants, les femmes et les personnes vivant en situation de conflit, qui sont encore une fois de plus les plus affectés.  Rappelant que la pandémie a entraîné la fermeture des écoles de 188 pays affectant plus de 1,5 milliard d’enfants, elle a déploré qu’un tiers des jeunes du monde soient exclus du numérique et n’aient donc pu bénéficier de la poursuite de leurs cursus.  Or, si nous voulons que l’éducation soit accessible à tous, il est important de réduire la fracture numérique, a-t-elle souligné.  Consciente que l’isolement et les mesures de distanciation physique et sociale ont exacerbé les difficultés émotionnelles chez les jeunes, la représentante a également jugé essentiel d’inclure la santé mentale dans les réponses à la COVID-19 et d’investir dans la formation et l’insertion des jeunes.

La déléguée a ensuite constaté que les femmes ont, elles aussi, souffert de cette crise.  Alors que l’année 2020 et les 25 ans du Programme d’action de Beijing se voulaient un moment marquant pour l’égalité des sexes, la pandémie a « retourné la situation et aggravé les inégalités préexistantes », a-t-elle regretté, évoquant en particulier la hausse du travail non rémunéré et des violences domestiques.  Consciente de cette situation, Monaco a redoublé d’efforts en la matière.  Une étude sur les salaires a été lancée pour mesurer les écarts, et les employeurs de la Principauté ont signé une Charte pour l’égalité des femmes et des hommes au travail, a indiqué Mme Calem-Sangiorgio.  Enfin, estimant que la pandémie ne doit pas faire oublier le sort des populations en situation de conflit, elle a réaffirmé le soutien de son pays au Mécanisme international, impartial et indépendant chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en Syrie depuis mars 2011.  

Mme RAHMA KHALFAN SALIM RASHID AL ABRI (Oman) a souligné que les plans nationaux de développement faisaient la part belle au développement durable et à la défense des droits des catégories les plus vulnérables de la société, afin « que ces dernières soient en mesure de participer pleinement à tous les aspects de la vie quotidienne ».  La représentante a ajouté que son pays est partie à tous les traités et conventions internationaux pertinents en matière de droits de l’homme.  Les résultats de ces politiques sont reflétés, par exemple, dans l’amélioration continue des soins de santé reproductive et dans l’augmentation de l’espérance de vie chez les deux sexes, a-t-elle dit.  Le Gouvernement omanais a instauré l’éducation gratuite en tant que droit fondamental pour tous, et il est à noter que plus de 20% des hauts diplômés étaient des femmes en 2019, a encore indiqué la déléguée.  Celle-ci a en outre mentionné la stratégie nationale pour l’enfance 2020-2025 d’Oman, laquelle garantit les droits des enfants au sein de la famille comme des institutions publiques et privées.  Enfin, elle a attiré l’attention sur le fait que 40% de la force de travail omanaise était féminine, et qu’une loi protège des licenciements arbitraires.

M. OLEKSIY ILNYTSKYI (Ukraine) a recommandé de donner la priorité à la mise en œuvre des obligations et des normes existantes, y compris les droits de l’homme, notamment dans des situations extraordinaires, telles que la pandémie de COVID-19.  ll a estimé que ces obligations ne doivent pas être modifiées arbitrairement ou politiquement et que les réponses apportées à la COVID-19 doivent respecter la dignité et les droits humains de tous, sans discrimination.

En outre, l’Ukraine s’est efforcée de maintenir son intégrité territoriale et sa souveraineté face à l’agression et à l’occupation armées.  Les quelques 40 000 personnes blessées et les autres 15 millions qui ont fui leurs maisons démontrent l’impact de l’agression subie.  Le représentant s’est opposé au refus de la Fédération de Russie de respecter ses obligations de fournir une assistance médicale pour la COVID-19 dans le territoire temporairement occupé de Crimée.

Notant que le Président ukrainien a récemment annoncé la création d’un bureau international pour lutter contre la désinformation et la propagande, il a déclaré que les journalistes et les peuples autochtones -notamment les Tatars de Crimée- faisaient parties des personnes visées par la Puissance occupante.  Il a également dénoncé les mesures coercitives prises en Crimée, qui obligent les gens à renoncer à leur citoyenneté et à leur terre.  Tant que l’occupation de la péninsule de Crimée et de tout le territoire ukrainien n’aura pas pris fin, il est important que la Troisième Commission adopte le projet de résolution sur les droits de l’homme en Crimée, a-t-il estimé.

M. STEFANO STEFANILE (Italie) a déclaré que la pandémie a prouvé l’importance du multilatéralisme et de la coopération internationale et confirmé la nécessité de s’engager en faveur des droits de l’homme, priorité des relations internationales de l’Italie.

Le représentant a rappelé l’engagement de son pays pour la prévention du crime, cette année marquant le vingtième anniversaire de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme.  Sa délégation proposera d’ailleurs un projet de résolution sur cette question.

Après avoir indiqué que l’Italie est sur le point de mettre en œuvre un moratoire sur la peine de mort, M. Stefanile a émis l’espoir que les efforts faits pour reconstruire en mieux après la pandémie incluront la promotion des droits des femmes.  « Il ne peut y avoir de croissance, de paix et de stabilité dans une société qui ne considérerait pas les femmes comme égales, protégées de la violence, avec un accès à l’éducation fort, invitées à la table des négociations et incluses dans les processus de décisions », a-t-il souligné.

M. CRAIG JOHN HAWKE (Nouvelle-Zélande) a déclaré que les États doivent respecter leurs obligations dans le domaine des droits de l’homme dans leurs réponses à l’extraordinaire crise que constitue la pandémie.  Les États doivent être transparents dans leurs mesures qui doivent être pertinentes pour la santé publique, temporaires et adaptées aux circonstances.  Ces mesures ne doivent pas servir de prétexte pour saper les droits humains, a-t-il insisté.  

Le représentant a rappelé que les femmes, les enfants, les peuples autochtones, les personnes handicapées, les personnes LGBTI et les membres d’autres minorités sont disproportionnellement touchés par la pandémie et les réponses apportées.  Tous ces groupes endurent un risque accru de violence domestique, de mortalité et d’insécurité économique.  Il a indiqué que la pandémie a mis en lumière les stigmatisations et discriminations frappant certains groupes ethniques.  Il a dénoncé la répression et l’emploi de la force contre des manifestations pacifiques, ainsi que les arrestations arbitraires ou bien encore les privations d’accès à Internet.  Les gouvernements devraient répondre à ces manifestations avec plus d’empathie et d’écoute, a dit le délégué, en ajoutant que son propre pays est toujours aux prises avec sa propre histoire coloniale.  « Nous sommes toujours à la recherche de ce partenariat que notre document fondateur, le Traité de Waitangi, envisageait entre les Maori, les peuples autochtones de la Nouvelle-Zélande et la Couronne. » 

M. PERKS LIGOYA (Malawi) a indiqué que beaucoup reste encore à faire pour parvenir à une égalité entre les genres, même si des progrès ont été accomplis.  Il a ainsi détaillé ceux accomplis par son pays dans ce domaine, en particulier s’agissant de la participation des femmes aux processus de prise de décisions.  En 2019, les femmes constituaient 23,3% des membres du Parlement, alors qu’elles ne représentaient que 16,7% en 2014.  Pour la première fois dans l’histoire du pays, le Président du Parlement est une femme, a ajouté le délégué.  Il a indiqué que la pandémie n’est pas seulement une crise sanitaire mais aussi une crise socioéconomique.  En effet, la pandémie a en quelques mois sapé les gains enregistrés dans les domaines du développement, de l’égalité entre les genres et de l’autonomisation des femmes.  Le Malawi a enregistré une augmentation sans précédent de la violence en raison du genre, avec 1 399 cas de violence sexospécifique enregistrés entre janvier et juillet 2020 contre 986 cas entre juillet et décembre 2019.  Malgré ces développements décourageants, le Gouvernement du Malawi demeure engagé à assurer une vie digne pour tous ses citoyens, a conclu le délégué.

Pour Mme  ANEL BAKYTBEKKYZY (Kazakhstan), le défi actuel est de surmonter la pandémie qui a gravement affecté l’économie mondiale et les situations d’urgence qui sont devenues un « test de stress » pour le système de l’ONU et les États Membres.  Elle a indiqué qu’à ce « carrefour du destin », le Kazakhstan s’emploie tout d’abord à atténuer les turbulences sanitaires, humanitaires et socioéconomiques de la pandémie, et à tirer les leçons des erreurs passées.  Le pays est également à l’avant-garde pour élargir les soins de santé primaires et universels et pour veiller à ce que le vaccin ne soit pas politisé et mis à la disposition de tous.

Elle a estimé qu’un moratoire de la dette s’impose pour assurer une reprise économique à l’échelle mondiale et une certitude budgétaire.  Les institutions financières internationales doivent donc mettre en œuvre des solutions innovantes telles que l’échange de dettes contre des systèmes de santé.

Mme Bakytbekkyzy a également mis l’accent sur l’éducation, le fondement de la société, exhortant à veiller à ce que le système éducatif ne devienne pas une « catastrophe générationnelle ».  Elle a par ailleurs indiqué que le Kazakhstan avait désigné 2020 comme l’Année des volontaires, la crise actuelle ayant fait naître une solidarité mondiale grâce au bénévolat.  Elle a aussi proposé la proclamation d’une année internationale de la mobilisation des volontaires pour le développement à l’ONU.  

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a d’emblée dénoncé les effets dévastateurs des mesures coercitives unilatérales qui, en cette période de crise sanitaire mondiale, affectent plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde, soit au total « plus d’un tiers de l’humanité ».  Ces mesures illégales empêchent ces populations de recevoir des équipements de protection, des médicaments, des tests de dépistage et d’autres biens essentiels dans le contexte de la plus grande pandémie depuis un siècle, a-t-il martelé.  Les États-Unis, utilisent, selon lui, la pandémie de COVID-19 comme une arme pour affirmer leur suprématie.  Dénonçant ce qu’il a qualifié de « crime d’extermination prévu par le Statut de Rome », le représentant a souligné que cette crise complexe est encore aggravée par la mise à sac des ressources nationales qui se trouvent dans des banques aux États-Unis.  Il importe, a-t-il dit, que le Gouvernement américain respecte ses obligations internationales et annule les mesures coercitives imposées à la République bolivarienne du Venezuela en violation du droit international.  Tout acte qui vise à obtenir des avantages égoïstes en faisant de la pandémie une arme constitue un crime contre l’humanité, a insisté le délégué, avant de réitérer l’engagement de son pays en faveur des droits de la personne et sa détermination à mener un dialogue constructif sur la base des principes d’objectivité et de non-sélectivité.

Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a estimé que si la pandémie a touché tous les États, ses effets seront plus graves dans les sociétés les plus vulnérables.  Mais d’un autre côté, c’est aussi l’occasion de repenser les dogmes anciens pour les remplacer par ne nouveaux, a-t-elle estimé.  Alors que nous célébrons les 25 ans de la Déclaration de Beijing sur l’égalité homme-femme, nous devons faire en sorte que la pandémie actuelle n’érode pas les progrès qui ont été faits au cours des dernières décennies.

Par ailleurs, la représentante a souligné que la capacité à protéger les enfants de la pandémie de COVID-19 est la clef pour assurer à tous un avenir meilleur.  Elle a rappelé que 80% des enfants dans les pays pauvres ne peuvent pas lire, et que le confinement imposé par la COVID-19 a amplifié la fracture numérique.  « Ceci peut avoir des incidences sur le développement à long terme », a-t-elle alerté.

La déléguée a aussi appelé à lutter contre la xénophobie, d’autant que les migrants, en particulier la diaspora érythréenne, ont été à la pointe de l’aide de soins donné dans les pays développés.  Un des enseignements de la COVID-19, c’est que l’humanité est interconnectée, et pour l’avenir, il faut privilégier un développement qui prenne en compte cette interconnexion, a-t-elle affirmé.

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a fait remarquer que la pandémie avait révélé les inégalités non seulement entre pays mais aussi au sein même des communautés.  Selon lui, pour lutter contre la COVID-19, la solidarité internationale doit prévaloir et l’ONU doit être aux avant-postes dans la promotion de l’accès universel au vaccin une fois celui-ci mis sur le marché.  Concernant les modifications exceptionnelles des modalités d’organisation des travaux de la Commission, le représentant a souligné l’importance que ces derniers restent impartiaux et non politisés.  À cet égard, il a insisté sur le fait que les nouveaux moyens de consultation instaurés pour la présente session ne doivent pas être un obstacle à la transparence des débats et aux prises de décisions.  Il a également appelé au respect du principe intangible de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays au cours des travaux de la Commission, chaque gouvernement ayant en dernière instance la responsabilité de garantir les droits de l’homme de ses citoyens.

M. SYED MOHD HASRIN AIDID (Malaisie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a indiqué que les pays de la région étaient déterminés à intensifier leur coopération pour soutenir les actions plaçant les groupes vulnérables au centre des mesures de lutte contre la COVID-19.  Nos ministres ont identifié des mesures pour atténuer les effets de la COVID-19, faciliter un rétablissement rapide et renforcer la résilience des groupes vulnérables, a-t-il ajouté.  À cet égard, il a souligné que la déclaration conjointe de la réunion ministérielle de l’ASEAN du 10 juin 2020, intitulée « Atténuer les effets de la COVID-19 sur les groupes vulnérables dans l’ASEAN », prévoit d’importantes mesures, parmi lesquelles: faciliter l’accès à la protection sociale, protéger les droits, la sécurité et la dignité des peuples de l’ASEAN, garantir la santé et la sécurité des travailleurs sociaux à tous les niveaux, renforcer la coopération nationale, régionale intersectorielle ou encore développer un programme global et intégré de relèvement en cas de nouvelle pandémie.  Pour le délégué, la mise en œuvre de toutes ces mesures doit se faire conformément aux législations nationales des États membres de l’ASEAN et avec la participation active des groupes vulnérables et des parties prenantes concernées.

Sur les droits des enfants, le représentant a indiqué qu’en février 2020, l’ASEAN avait organisé la première conférence régionale sur la protection en ligne des enfants, à laquelle participaient des agences des Nations Unies, des organisations non gouvernementales, des experts universitaires et des acteurs du secteur privé.  La conférence s’est concentrée sur le partage de bonnes pratiques, l’identification de solutions et l’amélioration des mécanismes qui renforceraient les protections en ligne pour les enfants, a-t-il précisé. 

Le représentant a réitéré sa conviction que la communauté internationale doit travailler de façon unie et dans la solidarité à la promotion du développement socioéconomique, à la protection et à la promotion droits des enfants ainsi que pour faire de l’ASEAN et du monde un lieu plus sûr face aux éléments criminels.  « Nous faisons face ensemble à ces défis à un moment où nos ressources nationales sont mises à rude épreuve par la pandémie de COVID-19 », a-t-il dit avant de conclure que « seule une collaboration régionale et internationale décisive permettra de surmonter cette tempête de crises multiples et de construire un avenir meilleur ».

Mme KELLY CRAFT (États-Unis) s’est inquiétée du fait que des gouvernements autoritaires utilisent la pandémie de COVID-19 pour justifier les répressions infondées contre les citoyens, citant notamment le cas d’un médecin chinois puni pour avoir essayé d’avertir le monde au sujet de l’existence d’un foyer préoccupant dans le Wuhan (Chine) et qui est décédé par la suite de ce virus.

La répression systémique de la liberté d’association, de réunion et d’expression freine la capacité de la société à répondre à la COVID-19, a-t-elle alerté.  En effet, l’étouffement de ces libertés par le Parti communiste chinois a transformé une « épidémie locale en une pandémie mondiale » qui menace de faire reculer des décennies de progrès en matière de développement et d’économie.  Le peuple chinois mérite tout simplement mieux, a-t-elle affirmé.

Après avoir fait savoir que les États-Unis sont en tête de l’aide humanitaire pour la COVID-19, ayant contribué à hauteur de plus de 9 milliards de dollars, Mme Craft s’est déclarée déçue par les tentatives de la Chine de détourner l’attention de son terrible mépris pour les droits de l’homme et de présenter les préoccupations croissantes de la communauté internationale comme une question bilatérale en accusant les États-Unis de mentir.

Elle s’est alarmée du maintien en détention arbitraire de plus d’un million de Ouïghours et d’autres groupes minoritaires dans des camps d’internement au Xinjiang.  Le Parti communiste chinois a érodé l’autonomie et la liberté à Hong Kong et perpétré un large éventail de violations des droits de l’homme contre les membres des communautés minoritaires, y compris les Africains et les Tibétains, ainsi que les avocats et les défenseurs des droits de l’homme dans toute la Chine.

Elle a également condamné les violations des droits de l’homme à grande échelle commises par le régime Assad en Syrie.  La Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies a documenté des milliers de cas crédibles d’exécutions extrajudiciaires, de torture et fait 6,6 millions de déplacés et 5,5 millions de réfugiés alors que 11 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire.

Elle a aussi dénoncé les violations flagrantes des droits de l’homme en Iran et au Venezuela où le régime « illégitime et corrompu » de Maduro enrichit ses fonctionnaires, commet de nombreuses violations des droits de l’homme et bloque la tenue des élections libres et équitables nécessaires au rétablissement de la démocratie.  En Russie, nous sommes préoccupés par la persistance des menaces, du harcèlement et de la violence contre la presse, la société civile indépendante, les groupes religieux et l’opposition politique.  Les États-Unis sont également alarmés par les cas signalés de disparitions forcées, de torture et d’exécutions extrajudiciaires, notamment en Tchétchénie et condamnent par ailleurs l’agression continue de la Russie dans l’est de l’Ukraine et son invasion de la Crimée.

Suite à l’intervention des États-Unis, la Syrie, appuyée par l’Iran, a demandé une motion d’ordre pour contester l’utilisation du terme « régime » pour désigner le Gouvernement de son pays.  Elle a demandé au Secrétariat d’obtenir l’avis consultatif du Bureau des affaires juridiques.

Le Secrétariat a répondu qu’il ne lui appartenait pas de répondre à cette question, suite à quoi la Syrie a dit attendre une réponse plus claire.  Le Secrétariat a alors expliqué que la réponse fournie est fondée sur des cas précédents et qu’il allait concerter avec le Bureau des affaires juridiques.

Mme THILAKAMUNI REKHA NISANSALA GUNASEKERA (Sri Lanka) a indiqué que son pays avait pu relever le défi sanitaire de la pandémie de COVID-19 en maîtrisant la propagation du virus grâce à un mécanisme bien coordonné prévoyant des mesures préventives au niveau national appuyées, pour leur mise en œuvre, par un système de santé local robuste.  Tout en ayant réussi à contenir la propagation de la COVID-19, le Gouvernement de Sri Lanka a tenu son engagement en faveur des processus démocratiques en cours et a mené avec succès des élections parlementaires, s’est-il félicité.  La politique de santé universelle du pays donne à tous les citoyens le droit de bénéficier de soins de santé gratuits dans les hôpitaux publics, et c’est bien ce système robuste, couplé à des mesures inclusives, non discriminatoires et holistiques prises par le Gouvernement, sous la direction du Président, qui ont permis de contenir la propagation du virus COVID-19 dans le pays, a expliqué le délégué.  Il a indiqué que l’OMS avait d’ailleurs salué les efforts déployés par Sri Lanka pour contrôler efficacement la pandémie avec des moyens « modestes ».  Il convient également de noter que Sri Lanka a été l’un des premiers pays d’Asie du Sud à rouvrir avec succès ses écoles, ce qui a été salué par l’UNICEF, a-t-il également signalé.  Par ailleurs, il a souligné que le Conseil mondial du voyage et du tourisme avait récemment déclaré Sri Lanka « destination sûre pour les touristes ».

L’intervention de Sri Lanka a été interrompue par la présentation d’une motion d’ordre par l’Iran qui a dit soutenir la demande d’avis juridique formulée par la Syrie.

Le Secrétariat a indiqué qu’il n’appartient pas à la Présidence de répondre à cette question.  Cette réponse a été critiquée par la Syrie qui a pointé son manque de clarté et demandé à savoir qui est responsable.  Le Secrétariat a alors dit avoir fourni une réponse sur la base de cas précédents et indiqué qu’il allait se concerter avec le Bureau des affaires juridiques.

M. SONG KIM (République populaire démocratique de Corée) a estimé qu’il n’y a pas de violations plus graves que celle du droit à la vie.  Or, de nombreux pays occidentaux tuent des personnes notamment celles d’ascendance africaine.  Ces pays ne sont pas qualifiés pour parler des droits de la personne dans d’autres pays, a-t-il affirmé.  Selon le représentant, les pays occidentaux comptent le nombre le plus élevé de violations des droits de l’hommes et de cas de pauvreté; Plutôt que de tirer les leçons de cette situation injuste et de faire preuve de prudence, ces pays essaient d’imposer des stéréotypes au sujet de la RPDC, s’est-il insurgé, dénonçant une manigance politique qui vise à discréditer la RPDC.  Les pays occidentaux devraient balayer devant leur porte avant de donner des leçons aux autres, a-t-il lancé.

Poursuivant, le représentant a affirmé que plutôt que de reconnaître les huit millions d’enlèvements dont il s’est rendu coupable, le Japon a exclu de ses écoles des ressortissants coréens.  Ils ont un passé de criminels de guerre qui pourrait être lavé en agissant bien mais ils ne le font pas, a-t-il déploré.  Pour sa part, la RPDC continuera de garantir sa politique de protection des droits de la personne, quelque soient les difficultés rencontrées.

M.  MOHAMMAD REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran) a affirmé que les droits de la personne appartiennent au patrimoine commun de l’humanité.  La République islamique d’Iran s’est engagée à promouvoir et protéger ces droits, dont les citoyens iraniens bénéficient tous de manière égale, sans aucune distinction, a-t-il dit, ajoutant que son gouvernement a, en outre, renforcé les droits des femmes et des minorités religieuses.

Selon lui, les États-Unis insistent pour continuer et renforcer leur politique de sanction à l’encontre de l’Iran, ce qui met en péril la vie de millions de personnes confrontées à la COVID-19.  De plus, les institutions financières internationales craignent une vengeance américaine.  C’est pourquoi, a-t-il déploré, les financements qui devaient aller à l’aide humanitaire d’urgence n’ont pu être engagés.  Cela hypothèque nos efforts sur le plan médical et porte un coup terrible au droit à la vie, a poursuivi le délégué.  Dans ce contexte, il a jugé ironique que les États-Unis et leurs alliés accusent l’Iran de violer les droits de l’homme.  Il a rappelé, à cet égard, que le commandant militaire Qassem Soleimani, qui défendait les droits des Iraniens, a été assassiné en janvier dernier par les États-Unis, un crime qui, a-t-il décrié, « n’a pas été considéré comme une violation ».

Dénonçant les agissements des pays qui contribuent aux conflits par leurs ventes d’armes, il a ensuite réitéré sa condamnation de l’occupation du territoire palestinien par Israël.  Avant de conclure, il a une nouvelle fois souligné le refus de la nation iranienne de céder au harcèlement des États-Unis, pour ensuite assurer que son pays entendait poursuivre sa collaboration avec les organes et mécanismes des Nations Unies.  

Mme EKA KIPIANI (Géorgie) a estimé que la pandémie de COVID-19 « teste » la fragilité de nos sociétés et démontre la nécessité de protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales.  La représentante a annoncé que son pays est en train d’élaborer sa seconde Stratégie des droits de l’homme pour la période 2021-2030, axée sur quatre priorités: l’égalité des sexes et la protection des droits des femmes; la protection des droits de l’enfant; la lutte contre la discrimination et l’adoption de politiques en faveur de l’égalité; et la protection des droits des personnes handicapées.  

Le Gouvernement géorgien, a expliqué la représentante, a pris des mesures pour réduire les risques accrus de violence contre les femmes et de violence domestique pendant la pandémie, grâce à une nouvelle stratégie de communication dont les priorités ont été identifiées par la Commission interinstitutions chargée de la question.  Déterminée à protéger les droits de l’enfant, la Géorgie, s’est enorgueillie la représentante, a introduit le modèle « Barnahus », un centre pour aider et réhabiliter les enfants victimes de violence sexuelle.  Avec l’adoption, en juillet dernier, d’une loi sur la protection des personnes handicapées, la Géorgie a unifié sa législation en la matière, a ajouté la représentante, qui s’est aussi attardée sur l’adoption de la toute première politique nationale sur le respect de l’orientation et de l’identité sexuelles.  

Il y a quelques jours, a encore indiqué la représentante, la Géorgie a introduit des amendements à son Code du travail et a amélioré la loi sur l’inspection du travail, conformément aux directives de l’Union européenne.  Mais, a fait observer la représentante, l’occupation russe de l’Abkhazie et de Tskhinvali empêche le Gouvernement d’élargir à ces régions le cadre de protection des droits de l’homme.  La représentante a accusé la Fédération de Russie de rester sourde à l’appel au cessez-le-feu mondial du Secrétaire général, énumérant toutes les violations des droits de l’homme commises dans ces régions.  La communauté internationale doit obtenir de la Fédération de Russie qu’elle honore ses obligations internationales, dont faciliter l’accès du Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et autres mécanismes régionaux aux régions occupées.  

M. ENIAN LAMCE (Albanie) a suggéré de profiter de cette époque sans précédent pour réfléchir aux moyens d’améliorer le système des droits de l’homme.  Il s’agit aussi de construire des sociétés plus résistantes, de mettre en place des systèmes éducatifs accessibles et efficaces, et de développer des systèmes de protection sociale et de santé réactifs, capables de fournir des services à tous les membres de nos sociétés, en particulier en temps de crise.  La solution passe, selon lui, par un travail en commun car aucun pays ne peut relever seul les défis complexes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Il a appelé la Troisième Commission à contribuer à la mise en œuvre de l’appel à l’action pour les droits de l’homme lancé par le Secrétaire général afin de générer des actions concrètes pour relever les défis actuels et faire avancer l’agenda des droits de l’homme.

Le délégué a ensuite donné la parole à deux délégués pour les jeunes de l’Albanie, Fiona et Henri, qui ont déclaré qu’en cette période d’incertitude, nous devons reconnaître à nouveau le rôle crucial de la jeunesse pour faire face à la crise et façonner l’avenir que nous voulons.

Ils ont souligné que les jeunes sont prêts à contribuer activement au dialogue international et à aider à trouver des solutions.  Parallèlement, les jeunes réclament un multilatéralisme revigoré, ouvert et inclusif pour tous les acteurs, y compris les jeunes.  C’est pourquoi, ils ont demandé à l’ONU de faire de l’initiative UN75 un processus permanent et d’impliquer les jeunes dans ses actions de suivi.

L’intervention de ces deux délégués des jeunes a été saluée par M. GEORGI VELIKOV PANAYOTOV (Bulgarie) qui a jugé très important de garantir la participation des jeunes à tous les niveaux, y voyant notamment un exemple de la coopération entre le secteur privé et public.  Il a ensuite déclaré que la pandémie a ramené à la raison d’être de l’ONU.  Notre engagement de protéger et garantir les droits de l’homme est plus importante que jamais, a-t-il affirmé.  Et les mesures prises pour endiguer à la pandémie doivent respecter les droits de l’homme.

En ce qui concerne le droit des enfants, le représentant s’est inquiété des effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur l’avenir des enfants y compris leur accès à l’éducation et à la santé; « Ils restent une priorité de la Bulgarie, en particulier les enfants handicapés et privés de soins parentaux », a-t-il assuré. 

M. RASMUS JENSEN (Danemark) a insisté sur l’universalité et l’indivisibilité des droits humains, ainsi que sur l’absence de hiérarchie entre ces droits.  Il a observé que la crise de la COVID-19 n’avait fait qu’accroître la pression qui pesait déjà sur les droits de l’homme, la démocratie, l’espace public, l’état de droit et la bonne gouvernance.  « Cette pression n’est pas nouvelle et ce mouvement de poussée contre les droits humains fondamentaux est une cause de préoccupation depuis longtemps. »  Le délégué a notamment dénoncé les violations des droits individuels, la pression accrue sur les droits reproductifs et sexuels des femmes et filles, le rétrécissement de l’espace pour la société civile et la persécution des défenseurs des droits de l’homme.  « Cela n’est pas acceptable et nous ne l’accepterons pas. »  M. Jensen a déclaré que les droits humains sont plus cruciaux que jamais pour des efforts de relèvement efficaces face à la pandémie.  « Nous, les États Membres, devons travailler ensemble pour promouvoir, protéger et réaliser les droits humains afin d’honorer notre promesse collective de ne laisser personne de côté. »

La représentante du Soudan a fait remarquer que, depuis la « glorieuse révolution de décembre 2018 », son pays connaît une profonde transformation, notamment sur le plan des droits de la personne.  Tout en veillant au bien-être de tous ses citoyens, il veille à l’autonomisation des personnes handicapées et à la protection des personnes âgées.  Le Gouvernement soudanais place également la protection des enfants et des femmes au rang de priorité majeure, a ajouté la représentante, avant de réitérer l’engagement de son pays à mettre en œuvre la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.  De surcroît, a-t-elle souligné, le Soudan a abrogé des lois restrictives pour les droits des femmes et poursuit le renforcement de ses institutions à cette même fin. 

En outre, a souligné la déléguée, le Soudan renouvelle son engagement à mettre en œuvre la Convention relative aux droits de l’enfant.  D’une manière générale, le Gouvernement s’emploie à protéger les droits de l’homme partout au Soudan tout en luttant contre la criminalité sous toutes ses formes.  En témoignent ses réformes destinées à lever les restrictions sur les rassemblements politiques et à assurer l’indépendance du système judiciaire.  Dans le même ordre d’idée, a poursuivi la déléguée, le pays a confirmé l’abolition de la peine de mort pour les crimes commis par des mineurs.  En conclusion, elle a réaffirmé l’attachement du Soudan à collaborer avec tous les mécanismes des droits de l’homme de l’ONU et sa volonté de

M. CHOKO DAVIES (Libéria) a relevé que la pandémie de COVID-19 aggrave les inégalités préexistantes et expose les vulnérabilités des systèmes sociaux, politiques et économiques.

Pour lui, il est évident que le virus a un effet régressif sur les gains réalisés en ce qui concerne l’égalité des sexes, même si cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.  Il a estimé que les défis mondiaux existants obligent à renouveler les engagements pour une société inclusive, pacifique et juste.  Pour veiller à ce que les plans d’intervention et de relèvement face à la COVID-19 prennent en compte les impacts sexospécifiques de la pandémie, le Président du Libéria a nommé deux femmes à la tête de l’équipe nationale de lutte contre le coronavirus du pays.  En outre, suite aux abus constatés durant le confinement, le président Weah a déclaré l’urgence nationale face aux viols, nommé un procureur spécial pour le viol et mis en place un registre national des délinquants sexuels.

Le représentant a réaffirmé l’engagement sans faille du Gouvernement libérien en faveur de l’égalité des sexes et de la promotion de la femme.  Un groupe de travail national sur le genre et la sécurité a été élaboré.  L’objectif est de renforcer la prise en compte des perspectives des femmes dans la réforme du secteur de la sécurité et de veiller à ce que les initiatives répondent aux besoins et aux capacités des femmes, des hommes, des garçons et des filles.  « En partenariat avec l’UNICEF, nous gérons un centre de soins pour les enfants séparés de familles touchées par la COVID-19, et nous fournissons des services psychosociaux, éducatifs et récréatifs », a-t-il indiqué. 

Le représentant de Sierra Leone a fait part de l’engagement continu de son pays en faveur du bien-être de toutes les personnes, en particulier les femmes et les enfants.  Il a fait part de la préoccupation de son pays face à l’augmentation des violations systématiques des droits de femmes surtout en cette période difficile.  Dans le cadre de « nos valeurs partagées », il est nécessaire d’aller de l’avant pour consolider le cadre institutionnel pour faire de la promotion des femmes et des filles une priorité internationale, a-t-il estimé.  Pour finir, il a appelé au respect des libertés fondamentales pour tous surtout en les circonstances actuelles.

Le représentant de Cuba a pris la parole pour remercier le Secrétariat pour sa présentation des titulaires de mandats qui se présenteront devant la Troisième Commission durant cette session.  La délégation a cependant souhaité qu’il y ait davantage de collaboration avec les États Membres en vue des dialogues interactifs.  Cela permettrait, selon elle, d’aborder de manière équilibrée tous les points à l’ordre du jour.  Cuba s’est par ailleurs étonné qu’une délégation se soit présentée ce matin avec trois représentants dans la salle de l’Assemblée générale.  Or, a-t-elle ajouté, il était entendu que deux personnes seulement par délégation pouvait pénétrer dans cette salle.  Elle a souhaité connaître la raison de cette différence, précisant que la délégation en question est celle des États-Unis.  Il n’est pas surprenant que cette délégation puisse obtenir plus de badges que les autres, a-t-elle conclu, rappelant au passage le principe d’égalité souveraine défendu par les Nations Unies.  

La Présidente a pris acte de cette interrogation et a dit qu’elle examinerait le problème. 

Le représentant de l’Iraq a mis l’accent sur les difficultés rencontrées par son pays pour faire face à la pandémie de COVID-19.  Nous luttons grâce à une série de mesures de prévention mais la route est encore longue, a-t-elle indiqué.  La représentante a ajouté que l’Iraq est confronté à une « autre pandémie mortelle » qui est celle du terrorisme.  Le pays lutte contre ce fléau en s’appuyant sur ses forces armées et sur celles de la coalition internationale.  Ce contexte difficile ne l’empêche toutefois pas de réaffirmer son engagement en faveur de la protection des droits de l’homme, a assuré la représentante, avant de rappeler que son pays promeut l’égalité dans sa législation nationale et rejette toute forme de discrimination raciale. 

Évoquant ensuite le sort des enfants iraquiens, qui ont traversé une « véritable tragédie » sous le joug de l’EIIL, elle a indiqué que le Ministère du travail et des affaires sociales a adopté, en 2019, une loi pénalisant le recrutement ou l’utilisation d’enfants.  Elle a également confirmé que l’Iraq poursuit la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et travaille au renforcement des droits des Iraquiennes afin qu’elles puissent participer aux prises de décisions et s’autonomiser.  Avant de conclure son intervention, la déléguée a exprimé la solidarité de l’Iraq avec le « peuple frère   de la Palestine.  Elle a appelé la communauté internationale à contribuer à la concrétisation du droit des Palestiniens à un État indépendant, ce qui, selon elle, contribuera à la stabilité du monde.  

Le représentant du Paraguay a indiqué que face à la COVID-19, le Paraguay a renforcé les plans et programmes pour l’intégration sociale déjà et en a créé d’autres. « Les circonstances nous forcent à agir », a-t-il déclaré.  Un programme d’aide aux personnes âgées a été notamment établi ainsi que des mesures pour favoriser les personnes ayant perdu leur emploi, notamment les entrepreneurs indépendants.  Face à la nécessité de répondre à la crise en cours, un plan gouvernemental prévoit en outre d’octroyer des crédits pour le développement.

Soulignant qu’une société plus juste ne pourra pleinement se réaliser qu’avec la participation des femmes, le représentant a appelé à lutter contre toutes les violences faites aux femmes et agir pour leur émancipation, notamment en milieu rural.  Il a aussi parlé de l’existence d’un plan visant à développer les communautés autochtones les plus vulnérables.  Ce plan a été réalisé avec leur participation et tient compte de leur vision du monde, et nous avons traduit les mesures à prendre pour lutter contre la COVID-19 dans les principales langues autochtones, ce qui permet ainsi de les protéger.  Le délégué a conclu en disant que les 19 langues autochtones du Paraguay « sont des trésors de notre pays ».

Le représentant du Guatemala a déclaré que le multilatéralisme et la solidarité entre les nations sont les clefs pour sortir de la crise de COVID-19, tout comme ils ont aidé la communauté internationale à surmonter les différentes crises que le monde a dû affronter depuis 75 ans.  Le représentant a souligné ensuite les grandes avancées réalisées partout dans le monde et dans son pays depuis l’adoption de la Déclaration des droits de l’homme en 1948.  Insistant sur la nécessité d’accroître la prévention et la promotion des droits de l’homme partout, le délégué a indiqué que son gouvernement continue de donner suite à ses obligations découlant des instruments internationaux des droits de l’homme.  

Le représentant du Tchad a assuré que son pays était attaché à la promotion des droits de l’homme, notamment ceux des femmes et des petites filles.  Dans ce contexte, le Gouvernement a déployé des efforts importants pour décharger le fardeau des femmes, en particulier celles vivant en milieu rural.  Ces mesures incluent l’octroi de microcrédits pour leur permettre de créer des microentreprises.  Le Gouvernement a en outre instauré, en 2018, une politique de promotion de la parité dans la représentation nationale.  Aujourd’hui les femmes comptent pour 30% des élus, s’est-il félicité.  Et ce taux est amené à évoluer vers la parité totale.  L’âge minimum de mariage pour les filles a par ailleurs été fixé à 18 ans, sous peine de sanctions. 

Pour autant, la situation économique et sécuritaire dans laquelle se trouve le Tchad aujourd’hui, marquée notamment par des attaques terroristes, est aggravée par la pandémie de COVID-19.  Cela compromet les efforts du Gouvernement, a déploré le représentant, appelant les partenaires internationaux du Tchad à se tenir aux côtés de son pays.  

Par ailleurs, le représentant a déclaré que, concernant la question de Hong Kong et du Xinjiang, son pays appuyait le principe d’une seule Chine, conformément au droit international et au principe de respect de la souveraineté des États.  

Le représentant de Saint-Marin a souligné que la pandémie est non seulement une crise sanitaire, mais également humanitaire, qui exacerbe des problèmes structurels notamment parmi les pays et populations les plus vulnérables, en particulier les minorités, les peuples autochtones ainsi que les femmes et les enfants.  Ces populations sont impactées de manière disproportionnée à la fois par le confinement et le ralentissement des activités économiques.

À cet égard, il s’est félicité de la résolution de l’Assemblée générale sur cette question, du plan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds de solidarité pour la riposte à la COVID-19 en faveur des pays les plus vulnérables.

Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a déclaré qu’en dépit des défis auxquels il fait face, son pays s’efforce de respecter les objectifs fixés dans le Programme 2030.  La Tanzanie a notamment progressé sur le plan de l’économie inclusive et elle généralise ses politiques de défense des droits humains, a affirmé le représentant.  Dans ce cadre, le pays fait tous les efforts possibles pour garantir les droits de ses citoyens, à commencer par les plus vulnérables.  Un effort particulier a été consenti pour les enfants et leur éducation, a dit le représentant qui a précisé que son gouvernement a réussi la parité entre les sexes dans les cycles primaire et secondaire.  Dans le domaine de la santé publique, le pays fournit tous les médicaments indispensables aux hôpitaux et dispensaires du pays, tout en s’acquittant de ses obligations en matière d’assainissement.  Il travaille par ailleurs à l’intégration socioéconomique des femmes et des personnes âgées, qui sont des composantes « essentielles » de la société.

Le représentant a d’autre part indiqué que sa délégation présentera cette année sa résolution bisannuelle sur le développement inclusif des personnes handicapées et a appelé les pays partenaires à coparrainer ce texte important afin qu’il soit adopté par consensus comme les fois précédentes.  Il a ensuite évoqué la présence en Tanzanie d’environ 230 400 réfugiés et demandeurs d’asile en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) et du Burundi.  Assurant que son pays respecte tous les instruments internationaux relatifs à la protection de ces personnes, il a fait état du rapatriement volontaire, en décembre 2019, de 96 000 Burundais.  Enfin, le délégué a appelé au respect du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.

Mme ELISENDA VIVES BALMANA (Andorre) a fait état, elle aussi, d’une accentuation des inégalités et d’un recul des droits humains dans le monde en raison des divers effets de la pandémie de COVID-19.  Elle s’est déclarée particulièrement préoccupée par la tendance croissante de la violence sexiste et sexuelle et par l’augmentation des cas de mariages forcés, de harcèlement et de cyberintimidation.  Le domicile familial s’est avéré être, dans cette crise, « le piège le plus dangereux pour une multitude de femmes et de filles », a déploré la représentante.  Sur le plan national, a-t-elle indiqué, le Parlement andorran a approuvé en septembre un renforcement du dispositif de lutte contre la violence faite aux femmes et d’assistance aux victimes.

La déléguée a par ailleurs pointé la vulnérabilité des progrès de la réalisation du Programme 2030, observant que la pandémie a considérablement perturbé l’éducation de plus de 1,5 milliard d’enfants.  Face au défi urgent d’assurer la continuité de l’éducation, le Ministère de l’éducation d’Andorre a mis à la disposition des enseignants et des élèves un soutien technique afin qu’ils puissent recourir aux nouvelles technologies.  Pour la déléguée, la coopération internationale doit être encouragée pour réduire la fracture numérique et faire en sorte que tous les pays puissent bénéficier de l’utilisation de ces technologies, nécessaires pour faire de l’ODD 4 une réalité.  Enfin, soulignant l’attachement de son pays à la justice, elle a réitéré son soutien aux travaux de la Cour pénale internationale et aux mécanismes existants, pour garantir que les violations des droits humains les plus graves ne restent pas impunies.

Le représentant du Brésil a fait part de sa solidarité envers tous les pays frappés par la COVID-19 s’inquiétant du fait que la pandémie exacerbe les inégalités.  Il faut adopter des approches fondées sur les droits de la personne, en considérant qu’il appartient aux États de mettre en place les approches pour lutter contre la pandémie, a-t-il estimé.  Dans ce contexte, le Brésil a établi un partenariat pour les familles touchées par la pandémie.

Le représentant a appelé à redoubler d’effort pour promouvoir les femmes et les filles dans toutes les circonstances et à tenir compte des peuples autochtones, personnes LBGTI et personnes handicapées.  Il a indiqué que son pays a mis en place un système d’accueil des personnes fuyant le Venezuela.  « Nous faisons la promotion de la lutte contre le racisme, mais nous regrettons de ne pas avoir mis en place de mesure de promotion des peuples d’ascendance africaine comme la soixante-quatorzième session en avait décidé », a-t-il indiqué, avant de signaler que sa délégation présentera, avec l’Allemagne, un projet de résolution sur les risques qui pèsent sur la vie privée.

Le représentant de l’Autriche a déclaré que la promotion et protection des droits de l’homme devaient se faire par plusieurs biais, dont celui de la coopération et du dialogue.  Ce dialogue doit s’instaurer au sein de la Troisième Commission, mais aussi du Conseil des droit de l’homme, actuellement sous la présidence autrichienne.

Promouvoir les droits de l’homme implique aussi de rejeter et de lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discriminations, y compris sur la base de l’orientation sexuelle.  Il faut également promouvoir les droits de la femme, mais aussi ceux des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme ou encore des personnes handicapées.  La délégation présentera au cours de cette session des projets de résolution abordant ces questions, a indiqué le représentant.

M. ABDOULAYE BARRO (Sénégal) a déclaré qu’en mettant à rude épreuve nos objectifs et avancées envisagés sur les plans sanitaire, économique, social, politique et sécuritaire, la pandémie de COVID-19 nous impose inéluctablement de réinventer, en mieux, notre vivre ensemble.  Il a donc estimé que le droit des peuples à l’autodétermination et l’élimination du racisme sont deux questions qui demeurent parmi les lancinantes préoccupations de la communauté internationale.

En sa qualité de Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Sénégal, a dit le représentant, réitère son appel pour l’intensification des efforts en vue de la seule solution juste et viable des deux États, pierre angulaire d'une paix et d'une sécurité durables dans la région.  Il a ensuite indiqué que, pour matérialiser sa volonté politique de faire avancer l’égalité des sexes, son pays a adopté lois, programmes et stratégies, y compris dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE) 2019-2023.  Le représentant a annoncé l’intention de sa délégation de soumettre à l’Assemblée, cette année encore, la résolution intitulée « Intensifier l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale ».

En aggravant les défis existants en matière de développement, la COVID-19 laissera, a dit craindre le représentant, un impact négatif sur la capacité des gouvernements à atteindre correctement les objectifs du Programme 2030.  Il a donc renouvelé l’appel de son gouvernement pour l’annulation de la dette des pays vulnérables et invité la communauté internationale à s’attaquer, sans relâche, aux défis multidimensionnels du développement social.

Mme LALA MEHDIYEVA (Azerbaïdjan) a affirmé que cette année était différente des autres, son pays devant défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale face à une « agression étrangère ».  

Après la large offensive militaire lancée le 27 septembre dernier par les Forces armées de l’Arménie contre des civils, l’Azerbaïdjan n’a pas eu d’autres choix que de prendre des mesures pour repousser cet assaut.  Faisant ainsi, l’Arménie a, une fois de plus, fait preuve de son manque de respect pour le droit international humanitaire et les droits de l’homme.  Au cours de cette attaque 30 civils azerbaïdjanais ont été tués et 144 autres blessés.  Pas moins de 66 installations civiles et 427  maisons ont été détruites, a chiffré la représentante, appelant à ce que des enquêtes soient ouvertes et les responsables traduits en justice.  

La représentante a également déclaré que son pays n’avait jamais cessé d’attirer l’attention de la communauté internationale sur « l’agression continue » que subit l’Azerbaïdjan de la part de l’Arménie.  Il n’a jamais cessé de dire que la présence illégale de l’Arménie dans les territoires de son pays est la principale source du conflit et de la récurrence des escalades sur le terrain.  

Or, avec ses résolutions 822 (1993), 853 (1993), 874 (1993) and 884 (1993) adoptées à l’unanimité, le Conseil de sécurité a sans équivoque condamné l’usage de la force contre l’Azerbaïdjan et réaffirmé son attachement à son intégrité territoriale et à l’inviolabilité de ses frontières, tout en demandant le retrait de ses « territoires occupés ».  L’Azerbaïdjan de son côté a toujours réitéré le besoin de coexistence pacifique entre les communautés azerbaïdjanaises et arméniennes du Nagorno-Karabakh.  Malheureusement, rien de cela n’a résonné chez les dirigeants arméniens, a déploré la représentante. 

Revenant au sujet de l’ordre du jour, la représentante a déclaré qu’en dépit des temps difficiles, l’Azerbaïdjan a continué de répondre aux besoins économiques et sociaux de sa population.  En réponse à la pandémie de COVID-19, pas moins de 2 milliards de dollars ont été débloqués pour répondre aux problèmes liés à l’emploi.  Ces mesures ont touché près de cinq millions de personnes, soit la moitié de la population.  Les pensions de retraite ont été réévaluées de 27%, a notamment indiqué la délégation.  

Mme ROSHELLE HENRY (Jamaïque) a déclaré que son pays, qui considère les droits de l’homme comme un élément central de la dignité humaine, est « pour le moins troublé » par la multiplication des informations sur les violations de ces droits, les manifestations de racisme et les actes individuels et systémiques d’exclusion sociale.  La représentante a donc appuyé l’Appel pour les droits de l’homme du Secrétaire général.  Elle a ensuite alerté du fait que les mesures de confinement prises pendant la pandémie ont eu un impact réel sur les économies et les sociétés des pays comme le sien.  La Jamaïque a donc lancé un programme d’allocations de ressources aux salariés et mis en œuvre des mesures « novatrices » pour aider les personnes âgées, particulièrement touchées par la pandémie.  

Réitérant la détermination de son pays à mettre pleinement en œuvre le Programme d’action de Beijing, la représentante s’est enorgueillie de ce qu’à la suite des élections du mois dernier, le Parlement national compte désormais 28,5% de femmes.  Le pays encourage aussi les hommes et les garçons à devenir de véritables partenaires du programme en cours sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  

Nous devons éviter, a poursuivi la représentante, que la pandémie ne se transforme en « crise des droits de l’enfant », s’agissant, en particulier de l’éducation.  La Jamaïque a donc mis en place un groupe de travail pour la gestion du secteur de l’éducation pendant la pandémie (E-COVID1).  Comme cette pandémie a aussi affecté la faculté nationale à s’attaquer à la criminalité et au trafic de drogues, la représentante s’est dite impatiente de participer au quatorzième Congrès sur la prévention du crime et la justice pénale, prévue à Kyoto, en mars 2021.  

Le représentant de la République arabe syrienne a constaté que 75 ans après sa création et malgré les efforts consentis, l’ONU n’a toujours pas réussi à concrétiser les aspirations de ses pères fondateurs quant à la promotion des principes du droit international et de la Charte, notamment la souveraineté égale des États, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et le non-recours à la force.  Aujourd’hui, a-t-il déploré, des millions de personnes continuent de souffrir des politiques d’occupation, d’hégémonie et de haine et sont privées de leur droit à l’autodétermination et des droits connexes.  Certains États ont recours à des mesures de coercition unilatérales en violation des principes de la Charte et plus grave encore, ils continuent d’imposer ces mesures pendant la crise engendrée par la COVID-19, ce qui impacte grandement la capacité des pays ciblés à faire face à cette pandémie.  Saluant l’appel du Secrétaire général en faveur de la levée des sanctions, le délégué a réitéré son refus de la politisation des questions relatives aux droits humains et de l’instrumentalisation des mécanismes contre des pays comme le sien. 

Le représentant a ensuite dénoncé la présence de forces d’occupation américaines et turques sur le territoire syrien.  Ces forces pillent le pétrole et le gaz, et appuient des organisations terroristes telles que les groupes HTS et le Front el-Nosra, lesquelles sèment la terreur et recrutent des enfants, a-t-il accusé.  Mon pays, a ajouté le représentant, est fier d’avoir été parmi les États pionniers qui ont adopté des lois garantissant aux hommes et aux femmes des droits égaux dans le travail, l’éducation et la participation politique.  Malgré ces avancées, la guerre contre le terrorisme menée depuis neuf ans a alourdi le fardeau des femmes.  Le délégué a également évoqué l’occupation israélienne du Golan, une violation qui n’aurait pu perdurer sans l’immunité garantie à Israël par certains États.  « Le Golan fait partie intégrante de notre territoire et nous le récupérerons tôt ou tard », a-t-il conclu.  

M. DUSHKO UZUNOVSKI (Macédoine du Nord) s’est dit convaincu que la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales est la pierre angulaire de toute société démocratique et une condition préalable à la stabilité, aux progrès et au développement.  Mon pays, a-t-il rappelé, a vécu plusieurs crises politiques et institutionnelles, posant un sérieux défi aux droits de l’homme, à l’état de droit et à la démocratie.  Pour surmonter ces crises, une série de réformes a été lancée dans des domaines prioritaires, dont le renforcement du système judiciaire, la lutte contre la criminalité organisée et la corruption, la protection des droits des minorités et le bien-être de toutes les communautés ethniques, grâce à la pleine mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Ohri).

Le représentant a insisté sur les mesures prises en faveur des femmes et des filles, dont l’intégration d’une perspective soucieuse d’égalité entre les sexes dans la budgétisation des politiques et programmes.  Des progrès ont aussi été enregistrés s’agissant de l’accès à la santé sexuelle et reproductive et de la lutte contre la violence domestique.  Une autre source de fierté, a dit le représentant, est l’avancée dans la protection de la communauté LGBTI.  La Macédoine du Nord, a-t-il ajouté, a aussi rejoint un certain nombre de pays pour soutenir la campagne « Verified » contre la désinformation en ligne, « un virus toxique » qui secoue les fondements démocratiques dans de nombreux États.

Mme ANESIE NDAYISHIMIYE (Burundi) a noté que cette session intervient dans une situation sans précédent marquée par la pandémie de COVID-19.  Alors que nous célébrons 75 ans de l’existence de notre organisation et ses progrès et que nous avons commémoré le vingt-cinquième anniversaire de Beijing, les conséquences socioéconomiques de cette crise menacent d’effacer les gains obtenus.  

Elle a souligné que le droit au développement est un droit inaliénable de l’homme.  Ainsi, la non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains est un principe important consacré dans la Charte des Nations Unies et une norme fondamentale des relations internationales.  La représentante s’est ensuite opposée à la politisation des droits de l’homme en exerçant des pressions sur d’autres pays.  C’est pour cela que le Burundi soutien la position de la Chine concernant Xinjiang et Hong Kong, a-t-elle indiqué.  

Poursuivant, Mme Ndayishimye a indiqué que, depuis son adhésion au Programme de Beijing, le Burundi a mis en place une loi visant à soutenir la participation des femmes à la prise de décisions et le renforcement des sanctions à l’égard des auteurs des violences faites aux femmes.  En outre, le taux de représentativité de femmes au Gouvernement est de 30% et, pour la première fois, le Président de la République a nommé dans son gouvernement une femme de l’ethnie minoritaire des Batwa.  Le Burundi a également établi un réseau de femmes médiatrices qui jouent un rôle fondamental dans la résolution pacifique des conflits par le dialogue et la culture de la non-violence dans le pays. 

La représentante du Népal a déclaré que des progrès ont été réalisés s’agissant de la participation des femmes à la vie publique.  Pour ce qui est des échecs, la représentante a demandé à examiner ce qui n’a pas marché avec un regard « juste et honnête ».  Elle a ajouté que les droits de l’homme sont dûment inscrits dans la nouvelle Constitution du Népal.  Le pays a une société civile florissante et a créé un organisme chargé de promouvoir et de protéger ces droits.  Il s’efforce également de protéger les droits des personnes vulnérables et âgées.  La liberté religieuse est un droit fondamental au Népal qui est depuis 2018, membre du Conseil des droits de l’homme.  Il y apporte la perspective d’un pays sans littoral qui a connu un « succès inégalé ».  La politique ne doit pas passer avant le bien être des gens, a plaidé la représentante.

Le représentant de Thaïlande a reconnu que les femmes et les filles ont dû subir de façon disproportionnée les effets de la crise, et a indiqué que son gouvernement continuera à promouvoir l’égalité des sexes et les droits des femmes et des filles, ainsi que l’égalité des postes pour les femmes, tout en se mobilisant pour combattre les violences domestiques.  

Le représentant a aussi signifié l’attachement de son pays au droit à la santé, que le Gouvernement royal n’a cessé d’améliorer depuis 2002.  Il a souligné qu’en juillet de cette année, son pays a adopté une loi reconnaissant les partenariats civils homosexuels, qui est en attente de validation.  Il a émis l’espoir que la COVID-19 soit une occasion de refaçonner le monde dans lequel nous vivons. 

Le représentant du Botswana a mis l’accent sur la stratégie et les initiatives du Gouvernement pour protéger et aider les victimes de la pandémie de COVID-19, dont l’octroi d’une aide salariale pendant trois mois et un plan économique à long terme pour le relèvement.  En dépit de la pandémie, le représentant a souligné les avancées en matière d’éducation, en parlant de l’accès universel aux enseignements primaire et secondaire.  En outre, une loi sur la violence sexuelle et sexiste sera adoptée en novembre prochain, a indiqué le délégué qui a reconnu que la malnutrition des enfants est un problème grave dans son pays.  Pour y remédier, mon pays demande l’appui de la communauté internationale, a-t-il conclu.

La représentante du Koweït a déclaré qu’il est indubitable que les premières victimes de la pandémie seront les plus vulnérables, dont les femmes.  C’est pour cela que les efforts du Gouvernement se concentre sur les femmes et sur les jeunes, qui représentent 60% de la population koweïtienne.  Le Koweït estime qu’il faut particulièrement protéger les minorités, y compris les minorités religieuses et lutter contre l’intolérance.  Pour la délégation, la pandémie souligne l’importance du multilatéralisme pour répondre à tous les défis, a insisté la représentante.  

Le représentant des Fidji a indiqué que la parité femmes-hommes est au cœur des politiques de son pays.  Les Fidji ont déployé d’importants efforts pour lutter contre les violences faites aux femmes et œuvrent au renforcement de leur participation à la vie publique.  Mais, comme partout dans le monde, les femmes paient un lourd tribut à la pandémie de COVID-19, en raison notamment du fardeau disproportionné de leurs tâches et des violences domestiques dont elles sont victimes.  Le représentant a également insisté sur le problème croissant lié aux changements climatiques, qui risque lui aussi de remettre en cause le développement des petits États insulaires et d’entraîner le déplacement de millions de personnes dans le monde.  Face à ces différents défis, les Fidji s’emploient à protéger les groupes vulnérables, notamment les personnes âgées, les personnes handicapées et les filles.  Conscients du caractère central des droits humains, les Fidji ont ratifié la Convention contre la torture et sont membres de l’initiative intergouvernementale contre ce fléau, a encore précisé le délégué, jugeant essentiel que les militants et les défenseurs des droits humains puissent faire leur travail.  Enfin, il a réaffirmé l’appui de son pays à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial et a plaidé pour un accès universel au futur vaccin contre la COVID-19.

La représentante des Maldives a remarqué que les petits États insulaires en développement (PEID) comme les Maldives qui sont très dépendants du tourisme ont été très affectés par la pandémie de COVID-19.  À cet égard, nous estimons que le vaccin soit accessible à tous.  Elle a salué les efforts de réponses face à la pandémie qui ont été menés par les femmes, précisant que son pays compte sur le rôle de cheffe de file des femmes dans la reconstruction post-pandémie.  Engagées en faveur de l’égalité homme-femme, les Maldives ont également amendé leur législation sur les conseils locaux.  La législation sur les droits des enfants a aussi été ratifiée.

La menace existentielle des changements climatiques est un des plus grands défis auquel nous devons faire face, a-t-elle poursuivi.  Reconnaissant que les femmes et les filles sont disproportionnellement touchées par les changements climatiques, elle a insisté sur la nécessité de les autonomiser afin de progresser davantage.

Le représentant de l’Équateur a constaté que la pandémie affecte particulièrement les groupes vulnérables et retardé la réalisation des objectifs de développement durable.  Pour contrer ces impacts, a suggéré le représentant, il faut favoriser une meilleure répartition des revenus et des richesses et aider les femmes et les filles qui sont l’un des groupes les plus frappés par la pandémie.  Le délégué a aussi insisté sur l’importance de tenir compte de la situation des peuples autochtones dans les plans de relèvement.  Il s’est opposé aux tentatives de saper le multilatéralisme et le travail de l’ONU qui est « absolument nécessaire » dans la situation actuelle.  La pandémie, a-t-il conclu, est l’occasion d’avancer dans la couverture sanitaire universelle.

Le représentant de l’Irlande a énuméré les situations dans lesquelles les droits de l’homme ont de nombreux progrès à faire que ce soient les attaques contre les lanceurs d’alertes ou les défenseurs des droits.  Il a particulièrement condamné les attaques contre des journalistes et a appelé les gouvernements à respecter les minorités religieuses. 

Il a fait part de son opposition à la peine de mort et appelé les pays qui la maintiennent à l’abolir ou adopter un moratoire sur cette question.  En outre, il a noté que l’Irlande a fait beaucoup de progrès en ce qui concerne les droits des personnes LGBTI mais s’est préoccupée des mesures répressives qui existent dans certains États.  

La représentante de la République dominicaine a indiqué que son gouvernement a créé un guichet pour faciliter l’accès aux services publics.  Face à la pandémie de COVID-19, il a élaboré un guide sanitaire, notamment pour les personnes handicapées et les personnes vulnérables.  En matière d’éducation, le Gouvernement a pris des mesures pour l’apprentissage des malentendants, publiant un dictionnaire à leur usage.  Le Gouvernement a également lancé un programme visant à donner un abri aux jeunes en difficulté ainsi qu’aux personnes handicapées.  S’agissant de la prévention de la violence contre les femmes, « un problème national » dont le Président dominicain a fait une « affaire nationale » qui a donné lieu à l’adoption d’une politique spécifique.  Un centre d’accueil des victimes de violence a ainsi été créé et le Ministère de la condition féminine a reçu une somme de 200 millions de pesos pour financer les programmes nécessaires.  Toujours en faveur des femmes, le Gouvernement a lancé un programme de formation à la technologie numérique, doublé d’un autre sur les bourses scientifiques, sans oublier l’aide financière aux jeunes.  À ce propos, pour détourner les jeunes du trafic et de la consommation de drogue, le Gouvernement s’emploie à favoriser leur entreprenariat, dans les quartiers les plus touchés.

Soulignant à son tour l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’ensemble de la communauté internationale, le représentant du Kenya a salué le rôle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et a appelé à une action concertée pour trouver un vaccin accessible à tous.  Il a ensuite réitéré l’attachement de son pays à la protection des droits de l’homme, rappelant que son gouvernement vient d’établir une commission des droits humains pour garantir l’égalité de tous les citoyens et la réalisation des objectifs de développement durable.  Prenant acte du fait que les femmes sont affectées de manière disproportionnée par la pandémie, le représentant a indiqué que le Kenya s’emploie à autonomiser ce groupe « essentiel » de la population nationale.  Le Gouvernement a en outre mis en place une équipe spéciale chargée de lutter contre la violence faite aux femmes et les mutilations génitales féminines. 

S’agissant des enfants, eux aussi très touchés par cette crise, le délégué a indiqué que son pays a augmenté ses investissements dans l’éducation, rendant gratuits les cycles primaire et secondaire, et progressant sur la voie de la parité.  En réponse à la fermeture des établissements scolaires en raison de la pandémie, le Gouvernement a également mis en œuvre un plan de réponse d’urgence prévoyant l’utilisation d’une chaîne de télévision et d’outils numériques pour assurer la continuité de l’enseignement.  Enfin, après avoir fait état des programmes de santé en faveur des plus vulnérables, notamment les ménages à faible revenu, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées, il a indiqué que le Kenya entend toujours mettre en œuvre la couverture sanitaire universelle en 2022. 

La représentante du Monténégro a rappelé que la pandémie a frappé ceux qui étaient déjà les plus vulnérables, c’est-à-dire les migrants, les personnes handicapées, les personnes LGBTI et d’autres.  La crise en matière d’éducation a bouleversé la vie des enfants, et ceux issus des pays pauvres qui subissaient déjà des difficultés n’ont en eu que plus, s’est-elle inquiétée, indiquant que le Monténégro fournit des cours en ligne, ainsi que sur les trois chaînes de télévision nationales. 

La représentante s’est ensuite inquiétée du manque de progrès pour réaliser l’égalité entre les sexes.  Pourtant la paix est plus durable lorsque les femmes sont impliquées dans la reconstruction post-conflit, a-t-elle signalé, relevant en outre que les femmes sont aussi parmi les premières victimes de la pandémie en raison de leur rôle de première ligne.  

La représentante a par ailleurs indiqué que le Monténégro est le premier pays candidat à l’UE à autoriser le partenariat homosexuel, se préoccupant en outre de l’état de santé des personnes handicapées.  

Droits de réponse

La Syrie a jugé paradoxal que certains gouvernements, qui font l’éloge des droits de l’homme chez eux, refusent de rapatrier leurs ressortissants qui ont combattu dans les rangs de Daech sur le territoire syrien.  Ces même États, a-t-elle accusé, ont même essayé de déchoir de leur nationalité ces ressortissants, s’ils envisageaient de rentrer dans leur pays d’origine.  Ces États, a insisté la Syrie, ont échoué dans leur obligation « morale » de réhabiliter ces personnes, préférant les laisser semer la mort.  Rappelant que le Conseil de sécurité a adopté, au mois d’août, un projet de résolution demandant aux pays membres de réhabiliter leurs combattants terroristes étrangers, la Syrie a regretté que lors des négociations sur ce texte, certains pays européens comme l’Allemagne aient refusé de juger leurs ressortissants.  La Syrie a aussi rappelé aux États-Unis que c’est eux qui volent le pétrole syrien, dévastent le pays et contribuent à la dévaluation de la devise nationale.  Pourtant, a-t-elle relevé, les États-Unis accusent le « régime » de tous les maux.  « N’est-ce pas là une schizophrénie politique ? » 

L’Inde a condamné les commentaires « infondés et inqualifiables » du Pakistan, estimant que le monde n’a pas besoin des leçons de démocratie de ce pays.  Elle a accusé le Pakistan de s’être livré à un génocide contre la population indienne et ne pas s’en être excusé.  En outre, a-t-elle poursuivi, le Pakistan se distingue, en accueillant des terroristes qui figurent sur la liste de l’ONU.  Le Pakistan, a précisé l’Inde, a abrité Oussama ben Laden, le qualifiant de « martyr ».  L’Inde a encore accusé le Pakistan d’appeler au meurtre d’autres frères musulmans, de terroriser ses voisins et de procéder à des nettoyages ethniques.  Rejetant en bloc les « accusation fallacieuses » de ce pays concernant le Jammu-et-Cachemire, l’Inde a affirmé que ce territoire fait partie de son État et a appelé le Pakistan à mettre fin au terrorisme transfrontière afin que les peuples indien et pakistanais puissent jouir de la paix. 

À son tour, Cuba a rejeté les termes utilisés par les États-Unis qui prétendent se préoccuper de la situation des droits de l’homme dans le monde au lieu de se pencher sur leurs propres problèmes.  Comment comptent-ils résoudre le problème de racisme dont souffre leur population d’origine africaine? a, par exemple, demandé Cuba, en dénonçant un comportement prompt à l’affrontement et à la dénégation. 

Quant à lui, le Japon a rétorqué que les chiffres donnés par la République populaire démocratique sont pour le moins infondés.  Nous luttons, s’est-il défendu, contre la non-discrimination et nous voulons coopérer à un avenir meilleur. 

Dans une autre attaque contre les États-Unis, le Venezuela a dénoncé les crimes contre l’humanité que ce pays commet « tous les jours » dans le monde entier.  Aujourd’hui, 30 millions de vénézuéliens sont privés de médicaments en pleine pandémie de COVID-19.  C’est « un crime d’extermination » , un crime contre l’humanité qui exige que les gouvernants américains soient traduits en justice.  Pour ce qui est du flux de migrants causé par le « blocus illégal », le Venezuela a estimé que tout le monde peut voir que ses ressortissants reviennent chez eux, parce qu’ils fuient les discriminations subies ailleurs, y compris dans leur région.  « Notre peuple ne cédera jamais au chantage », a prévenu le Venezuela.  

À son tour, la Chine a dénoncé les accusations des États-Unis qui ne visent qu’à la discréditer.  Ce sont, a-t-elle tranché, des « tentatives futiles ».  Nous combattons la COVID-19 avec succès, a-t-elle dit, et nous menons une vie heureuse en comparaison avec les États-Unis où la maladie progresse.  Nos scientifiques ont été distingués et nos efforts nous ont permis de trouver les meilleurs traitements possibles, alors que plus de 200 000 personnes ont péri aux États-Unis.  La Chine a expliqué que des milliers de mosquées sont recensées dans le Xinjiang et que la population des Ouighours a augmenté de 25% pour atteindre les 12 millions.  Nous accueillons, a-t-elle dit, des millions de touristes étrangers qui ne remarquent pas les soi-disant camps de concentration dans cette région.  Quant à la question de Hong Kong, la Chine a renvoyé les États-Unis au soutien exprimé par des dizaines de pays à sa souveraineté sur ce territoire.  Elle a plutôt conseillé aux États-Unis d’arrêter mensonge et agression.  

L’Arménie a rejeté de nouveau les affirmations de l’Azerbaïdjan concernant le Haut-Karabakh, voyant en elles le fait d’un État « irresponsable ».  La situation dans ce territoire est bien documentée par les rapports des organismes des droits de l’homme, lesquels font état de répression et d’arrestations des membres des minorités, a argué l’Arménie.  Nous sommes devant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, a-t-elle accusé, dénonçant les « velléités génocidaires » de l’Azerbaïdjan contre la population du Haut-Karabakh.  En réponse à la Turquie, elle a dénoncé les mesures déstabilisatrices qui recourent aux mercenaires.   

Répondant à l’Inde, le Pakistan a dénoncé le racisme et la politique de haine de l’État indien.  La caste des Hindous, a-t-elle affirmé, sape les droits des castes inférieures  et le parti au pouvoir codifie « l’extermination totale » des minorités.  Au Jammu-et-Cachemire, le « régime fasciste » de l’Inde mène une politique de haine, n’hésitant pas à barrer l’accès du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour éviter que le monde voie ses agissements.  Aucun crime ne pourra atténuer la volonté de lutte des habitants de ce territoire, a-t-il conclu. 

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