Première Commission: la détérioration de l’environnement stratégique, marquée par la remise en cause d’acquis essentiels de contrôle des armes, inquiète
« Alors que nous entamons la soixante-quinzième session de la Première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’environnement stratégique se détériore, la concurrence militaire mondiale s’intensifie et les acquis essentiels dans le domaine de la maîtrise des armements sont remis en cause »: les propos de la représentante de la Suisse ce matin illustrent bien le ton inquiet qui a dominé la deuxième journée du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale).
La quasi-totalité des 33 intervenants ont mis en tête de leurs préoccupations les armements nucléaires et déploré plusieurs développements récents, comme la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, l’incertitude qui pèse sur la prorogation du Traité américano-russe de réduction des armements stratégiques New START, qui doit expirer en février 2021 ou encore la remise en cause du maintien de l’accord nucléaire avec l’Iran. D’autres éléments sont venus encore noircir le tableau, en particulier l’empoisonnement de l’opposant russe Alexei Navalny en Russie avec un agent neurotoxique, considéré comme un usage d’armes chimiques. Tous ces développements soulignent la vulnérabilité des normes et des accords internationaux, ont souligné avec inquiétude les délégations.
La déclaration de la Chine n’a pas confirmé dans leur espoir ceux qui escomptent non seulement une prorogation du Traité New START, mais son élargissement à la Chine. Le représentant de ce pays a rejeté avec vigueur une telle hypothèse. « Il n’y aura pas d’"accord trilatéral" entre la Chine, la Russie et les États-Unis », a-t-il asséné, voyant dans le désir des États-Unis d’inclure son pays dans de telles négociations un « piège ». La Chine est ouverte à des négociations multilatérales, a-t-il expliqué, mais, étant donné le niveau de son arsenal nucléaire, il serait injuste de lui demander de participer à des négociations trilatérales de limitation des armements nucléaires. Le représentant a en outre rappelé que son pays, contrairement tant à la Fédération de Russie qu’aux États-Unis, avait adopté une politique de « non-emploi en premier » des armes nucléaires et s’était engagé à ne pas les utiliser contre un pays non détenteur. Plusieurs États non dotés ont d’ailleurs demandé aux États nucléaires de fournir de telles garanties négatives de sécurité.
La grande majorité a surtout demandé que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) soit l’occasion de relancer le désarmement nucléaire, notamment par des engagements des pays dotés pour une mise en œuvre réelle de l’article VI du Traité, qui prévoit des efforts de désarmement de leur part. Ils ont aussi demandé que les États concernés ratifient le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et permettent enfin son entrée en vigueur. En attendant, beaucoup ont rappelé que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires obtiendrait sans doute très vite les quatre ratifications encore nécessaires à son entrée en application. Des pays comme la Jamaïque ont dit espérer pouvoir le ratifier rapidement.
Si le désarmement et la non-prolifération nucléaires sont restés au centre de toutes les préoccupations, de nombreuses délégations ont rappelé aujourd’hui l’urgence de faire face aux autres armes qui tuent quotidiennement. Ce fut le cas de l’Arménie, qui a consacré toute son intervention à la crise du Caucase et a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir soigneusement, avec le soutien de la Turquie, préparé une agression, alors que des combats l’opposent à ce pays depuis le 27 septembre. La déclaration a suscité en fin de séance des droits de réponse des deux États mis en cause, qui ont, à leur tour, ont imputé les combats à une agression initiale à l’Arménie. Le représentant de l’Azerbaïdjan a ainsi accusé l’Arménie de vouloir consolider son occupation du Haut-Karabakh, et celui de la Turquie lui a reproché de bombarder des zones densément peuplées en Azerbaïdjan et de recourir à des mercenaires étrangers.
La prolifération des armes classiques, en particulier celle des armes dites légères et de petit calibre, a été dénoncée par de nombreux intervenants, qui ont insisté sur les malheurs que ces armes provoquent chez les populations civiles du fait des violences dues aux gangs criminels ou aux terroristes. Les terroristes et autres acteurs non étatiques qui massacrent des innocents utilisent des armes qu’ils ne fabriquent pas, a rappelé à cet égard le représentant du Lesotho, qui a appelé à s’interroger sur la manière dont ces armes se retrouvent entre les mains de tels acteurs. Dans la même veine, son homologue de la Suisse a estimé que l’accumulation excessive de munitions conventionnelles n’était toujours pas traitée de manière adéquate sur le plan international. Outre les conflits en cours, des pays comme la République démocratique populaire lao ou le Liban ont attiré l’attention sur les dégâts causés des années après des conflits plus tard par les mines et les restes explosifs de guerre.
D’autres se sont préoccupés de l’avenir, notamment à l’aune de la pandémie de COVID-19. La Suisse s’est ainsi inquiétée de la rapide convergence entre les sciences chimiques et biologiques, et a préconisé un renforcement de la Convention sur les armes biologiques « afin d’être prêts pour un monde dans lequel les armes biologiques pourraient être plus faciles à développer et les attaques éventuelles plus précises et plus difficiles à attribuer ». L’Argentine a, elle aussi, plaidé pour un renforcement de cette Convention.
La militarisation de l’espace extra-atmosphérique a été citée comme une menace croissante par plusieurs délégations, comme celle du Liban, qui a rappelé que l’utilisation de celui-ci devait se faire au profit de l’humanité toute entière.
Pour d’autres intervenants, c’est le cyberespace qui est source de préoccupation. L’Espagne a ainsi rappelé qu’un programme d’action pour faire progresser la conduite responsable des États dans le cyberespace serait un pas important dans la bonne direction.
Demain, mardi 13 octobre, la Première Commission tiendra un dialogue interactif virtuel prévu pour durer deux heures, de 15 à 17 heures, avec la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, ainsi qu’avec des représentants de la société civile.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE
Déclarations
M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a indiqué que son pays demandait à tous les États de consolider les zones exemptes d’armes nucléaires partout dans le monde, y compris au Moyen-Orient. Il a également rappelé aux États leurs obligations en matière de non-prolifération nucléaire, estimant que le meilleur moyen de fêter les 50 ans du TNP était « d’obtenir des résultats tangibles lors de la Conférence d’examen qui se tiendra l’an prochain ». Le représentant a en outre rappelé que son pays avait déposé le 25 septembre 2019 ses instruments de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, avant d’affirmer que « la survie de nos pays ne dépend pas du nombre d’ogives nucléaires accumulées mais de notre degré de préparation collective aux des défis existentiels qui se dressent face à nous, à l’instar de la minuscule COVID-19 ».
Concernant les armes classiques, M. Espinosa Cañizares a assuré la Commission du soutien continu de son pays à la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre. Le représentant a rappelé que ces armes affectaient en premier les femmes et les filles, qu’elles alimentaient la criminalité organisée sur le plan régional et qu’elles sapaient le développement durable des communautés. Sur la Convention sur les armes à sous-munitions, le représentant a souhaité qu’elle prévoie la cessation du financement des entreprises qui fabriquent ces armes aux conséquences humanitaires considérables. Enfin, il s’est déclaré en faveur d’un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre la militarisation de l’espace et, partant, préserver ce patrimoine de l’humanité au bénéfice du développement des peuples.
M. JIM KELLY (Irlande) a déclaré que la perspective d’une nouvelle course aux armements était bien réelle, de coûteux programmes de modernisation nucléaire absorbant déjà de très importantes ressources. La menace de prolifération demeure, a-t-il ajouté, considérant que dans un tel contexte les accords internationaux de désarmement, de non-prolifération et de contrôle des armements revêtent une importance supplémentaire. Le TNP est resté la pierre angulaire de l’architecture du désarmement et de la non-prolifération au cours des 50 dernières années, a poursuivi le représentant, estimant comme l’avait fait le Secrétaire général que le report de la Conférence d’examen offrait aux États Membres la possibilité d’utiliser un temps supplémentaire pour mieux se préparer. L’une des principales priorités de l’Irlande sera d’assurer des progrès tangibles dans les trois piliers, en mettant particulièrement l’accent sur les domaines où les progrès ont été les plus lents, à savoir le désarmement et la mise en œuvre des engagements passés, a indiqué M. Kelly.
La seule protection garantie contre ce risque est l’élimination des armes nucléaires, a encore déclaré le représentant, annonçant à cet égard la ratification par son pays, cette année, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. M. Kelly a estimé que ce Traité était compatible avec le TNP, en cela qu’il fournit aux États une voie juridique pour s’acquitter de leurs obligations en vertu de l’article VI du TNP. Le représentant a ensuite regretté que, 24 ans après sa signature, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ne soit toujours pas entré en vigueur. L’Irlande demande individuellement à chacun des huit États qui ne l’ont pas encore fait de signer et/ou de ratifier le Traité dès que possible. Le représentant n’a pas manqué de rappeler à tous les États de respecter le moratoire sur les explosions d’essais d’armes nucléaires ou toute autre explosion nucléaire, et de s’abstenir de toute action ou rhétorique contraire à l’objet du Traité.
Sur les armes classiques, M. Kelly, qui a souligné l’urgence de s’attaquer à l’augmentation désastreuse des violences urbaines, a signalé que son pays dirigeait les travaux d’élaboration d’une déclaration politique sur ce point, répondant ainsi à l’Action n°14 du Programme de désarmement du Secrétaire général. Le représentant s’est dit encouragé par le niveau d’appui interrégional au processus de déclaration politique, les efforts internationaux et régionaux visant à renforcer la protection des civils et par les efforts déployés pour faire face aux impacts sur les civils causés par l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.
M. MHER MARGARYAN (Arménie) s’est concentré sur le conflit du Caucase. Le représentant a déclaré que, le 27 septembre, l’Azerbaïdjan avait lancé une offensive militaire de grande envergure sur l’ensemble de la ligne de contact avec le Haut-Karabakh, en violation des accords trilatéraux de cessez-le-feu de 1994 et 1995, « normes du droit international et principes de l’humanité ». Selon le représentant, l’offensive contre le peuple du Haut-Karabakh a été perpétrée avec l’implication militaire directe de la Turquie et des combattants terroristes étrangers, provoquant l’escalade la plus dangereuse dans la région depuis le début des années 1990.
Le représentant a ajouté que la portée et le caractère de l’offensive à grande échelle « indiquent sa nature préplanifiée, avec la concentration préexistante de centaines d’unités de chars de combat, d’artillerie lourde et de systèmes de fusées à lancement multiple, d’avions de combat, d’hélicoptères d’attaque et de drones ». Dans le cadre de ses préparatifs militaires en vue de l’agression, quelques semaines avant l’attaque réelle, l’Azerbaïdjan avait fermé le trafic aérien, effectué un projet de force de réserve militaire et confisqué des camions civils pour des besoins militaires, a-t-il encore indiqué.
Le représentant a accusé l’Azerbaïdjan, qui n’a jamais caché son objectif stratégique, de recourir à la force militaire pour tenter de résoudre le conflit du Haut-Karabakh, de violer tous les traités et régimes internationaux et régionaux dans le domaine du contrôle des armes classiques. « Lancée sur fond de pandémie mondiale sans précédent, l’offensive militaire à grande échelle de l’Azerbaïdjan a causé de lourdes pertes humaines et des dommages considérables aux infrastructures civiles essentielles, y compris les établissements de santé et les écoles », a-t-il par ailleurs souligné.
Revenant sur la déclaration conjointe des Ministres des affaires étrangères de l’Arménie, de la Fédération de Russie et de l’Azerbaïdjan adoptée le 10 octobre, dans laquelle les parties ont convenu de déclarer la cessation des hostilités à des fins humanitaires, M. Margaryan a déploré que la partie azerbaïdjanaise ait poursuivi les hostilités militaires dans différentes directions de la ligne de front et attaqué la capitale Stepanakert et d’autres villes du Haut-Karabakh. Il a condamné fermement les actions de l’Azerbaïdjan, accusant ce dernier d’avoir sapé l’accord conclu. Il a également dénoncé les visées déstabilisatrices de la Turquie dans la région, accusant ce pays d’avoir pour ambition de faire de la région une plateforme pour ses ambitions expansionnistes en fournissant à l’Azerbaïdjan des combattants terroristes étrangers et du matériel militaire.
Le représentant a conclu par un appel à une condamnation sans équivoque de ce qu’il a qualifié de tentatives pour utiliser la force comme méthode de résolution des conflits, de recours à des armes prohibées et de parrainage du terrorisme international pour asseoir son influence au plan régional.
M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a rappelé que les dépenses militaires avaient connu leur plus forte augmentation en une décennie en 2019. Soixante-quinze ans après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, les États dotés d’armes nucléaires continuent non seulement de faire fi de leurs obligations en matière de désarmement, mais ils ont même mis au point de nouvelles ogives, ainsi que de nouveaux missiles, a-t-il dénoncé. En outre, il a souligné que le Plan d’action global commun (PAGC) ne tenait qu’à un fil.
M. Marschik a cependant relevé quelques progrès positifs récents, comme les pourparlers de stabilité stratégique entre les États-Unis et la Fédération de
Russie à Vienne et à Helsinki. « Nous espérons qu’ils aboutiront à l’extension urgente du Traité New START ainsi qu’à des négociations sur un accord successeur plus ambitieux et inclusif », a-t-il déclaré. Un signe de progrès concret est l’augmentation constante des signatures et ratifications du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui s’est poursuivie malgré la pandémie, a observé le représentant. Il a appelé tous les États à renforcer davantage ce pilier du désarmement en rejoignant les 84 signataires et les 46 États parties et à signer et ratifier le Traité. Son entrée en vigueur est imminente et l’Autriche attend avec intérêt la première Réunion des États parties aux Nations Unies à Vienne, a-t-il dit.
Le représentant a présenté des projets de résolutions intitulées « Conséquences humanitaires des armes nucléaires » et « Traité sur l’interdiction des armes nucléaires » présentée par le Brésil, le Costa Rica, l’Indonésie, l’Irlande, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Nigéria, l’Afrique du Sud, la Thaïlande et son propre pays, l’Autriche. Ces textes représentent tous deux des mises à jour techniques par rapport à l’année dernière, lorsqu’ils étaient coparrainés et soutenus par un grand nombre d’États Membres, a-t-il expliqué, avant d’inviter tous les États à coparrainer et à soutenir les deux textes.
Le travail de l’Autriche dans le domaine du désarmement est guidé par des préoccupations humanitaires depuis des décennies et nos activités concernant l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées ne font pas exception, a encore expliqué M. Marschik. À cet égard, il a dit tirer une certaine satisfaction de l’élan donné lors de la Conférence de Vienne sur la protection des civils dans la guerre urbaine. Le représentant a rappelé le soutien indéfectible de son pays à la Convention contre les armes biologiques à toxines, ainsi que pour les travaux essentiels effectuée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). « L’utilisation d’armes biologiques ou chimiques par quiconque, à tout moment et en toutes circonstances est totalement inacceptable », a-t-il rappelé. Quiconque enfreint ces normes essentielles doit être tenu pour responsable, raison pour laquelle l’Autriche est membre du Partenariat international contre l’impunité pour l’utilisation d’armes chimiques, a-t-il expliqué.
M. MARWAN ALI NOMAN AL-DOBHANY (Yémen) a déploré qu’alors que tous les États arabes ont ratifié le TNP et se sont engagés à créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, Israël continue de refuser d’adhérer à cet instrument et de se soumettre au régime de garanties de l’AIEA, conduisant ainsi à la persistance de la course aux armements et à l’instabilité dans la région. Le représentant s’est félicité, en revanche, de la tenue en novembre 2019, sous la présidence de la Jordanie, de la première Conférence des Nations Unies sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction au Moyen-Orient, conformément à la résolution 546/73 de l’Assemblée générale. Le représentant a ensuite émis l’espoir que la dixième Conférence d’examen du TNP aboutira à un document global équilibré et à des mesures claires visant à l’élimination de toutes les armes nucléaires, y compris au Moyen-Orient.
Sur le plan national, le représentant a souligné que la présente session se tenait alors que son pays pâtit encore des affres de la guerre, cinq ans après le coup d’État perpétré par les milices houthistes qui jouissent du soutien financier, militaire et logistique de l’Iran. L’Iran, a ajouté le représentant, leur livre notamment des missiles balistiques, des aéronefs autoguidés et des mines antipersonnel, qui représentent un danger non seulement pour la population yéménite mais aussi pour les pays avoisinants.
Rappelant que le Yémen avait ratifié la Convention d’Ottawa en 1997 pour se débarrasser de ce type d’armes meurtrières, M. Al-Dobhany a accusé les milices houthistes d’avoir disséminé près de deux millions de mines et d’engins explosifs dans de nombreuses régions sous leur contrôle, qui continuent de faire des milliers de victimes parmi les civils, et plus particulièrement les femmes et les enfants. Le représentant a exhorté la communauté internationale à faire pression sur les houthistes afin qu’ils cessent de semer ces engins de mort, ainsi qu’à aider le Yémen dans ses opérations de déminage.
M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a plaidé pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, à travers des efforts collectifs et en se gardant de toute course aux armements. Le représentant a présenté son pays comme un chef de file dans la promotion des zones exemptes d’armes nucléaires, exhortant en outre Israël à adhérer au TNP pour aider à la paix et la stabilité de tous les pays de la région. Nous saluons la désignation du Koweït à la présidence de la seconde Conférence pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a ajouté le représentant.
M. Al-Mouallimi a ensuite condamné « l’escalade nucléaire de l’Iran », attestée selon lui par plusieurs rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Il a, à cet égard, réitéré l’importance de « sauver » le Plan d’action global commun, tout en assurant l’accès de tous au droit aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, conformément aux critères établis par l’AIEA. Il convient, a-t-il souligné, d’éliminer les obstacles qui entravent encore le transfert de technologies nucléaires aux pays en développement. Le représentant a dénoncé l’appui constant de l’Iran à tous les groupes terroristes au Moyen-Orient, y compris au Yémen et au Liban, appui qui constitue une violation flagrante de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme.
Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a estimé que le monde était aujourd’hui confronté à des tendances inquiétantes, avec un environnement stratégique qui se détériore, une concurrence militaire mondiale qui s’intensifie et des acquis essentiels dans le domaine de la maîtrise des armements qui sont remis en cause. Mme Baeriswyl a cité la remise en cause du Plan d’action global commun (JCPOA/PAGC), la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire ou encore l’empoisonnement de l’opposant russe Alexei Navalny en Russie avec un agent neurotoxique, considéré comme un usage d’armes chimiques.
Cette détérioration de la sécurité internationale est exacerbée par une pandémie dont les conséquences globales nous rappellent la fragilité de notre planète et la vulnérabilité de ses habitants, a poursuivi la représentante. Or, les derniers mois l’ont montré, aucun pays ne peut à lui seul surmonter les défis mondiaux pressants. La communauté internationale doit donc trouver un moyen « d’inverser la spirale descendante de la sécurité internationale et du désarmement », a poursuivi la représentante, pour qui il faut « regarder vers l’avenir, rétablir la confiance et recréer un environnement propice à la coopération et au compromis dans les enceintes internationales ». Il n’y a pas d’alternative à une coopération multilatérale efficace, a-t-elle insisté, en appelant la Première Commission à laisser la polarisation derrière elle et à donner une impulsion positive dans cette direction.
La Suisse appelle tous les États détenant des armes nucléaires à s’abstenir de toute action susceptible de conduire à une escalade nucléaire. Elle demande notamment à la Fédération de Russie et aux États-Unis de prolonger le Traité New START sans délai, puis de négocier de nouveaux traités portant sur de plus amples réductions qui englobent progressivement les différentes catégories d’armes nucléaires. Elle demande en outre que le TICE entre enfin en vigueur et invite les États à profiter du temps additionnel à disposition jusqu’à la dixième Conférence d’examen du TNP pour entreprendre des travaux préparatoires approfondis. La Suisse souhaite contribuer à donner un nouvel élan à la mise en œuvre du TNP, en s’appuyant sur les engagements existants.
La représentante a mis l’accent sur les risques et les opportunités résultant des nouvelles technologies. Elle a souhaité que les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes létaux autonomes permettent de parvenir à un accord pour garantir le contrôle humain sur les systèmes d’armes autonomes. Elle s’est inquiétée du développement de nouveaux systèmes d’armes hypersoniques susceptibles de modifier l’équilibre stratégique, ainsi que de l’utilisation militaire de l’intelligence artificielle. La Suisse considère également comme un défi le progrès rapide des sciences du vivant, notamment la convergence entre les sciences chimiques et biologiques, et préconise un renforcement de la Convention sur les armes biologiques, « afin d’être prêts pour un monde dans lequel les armes biologiques pourraient être plus faciles à développer et les attaques éventuelles plus précises et plus difficiles à attribuer ».
La Suisse est préoccupée par la prolifération des technologies liées aux missiles et la sophistication croissante de ces systèmes. En attendant l’adoption de normes juridiquement contraignantes, elle rappelle le Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques, dont elle assume cette année la présidence.
La représentante s’est également inquiétée des risques de courses aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, jugeant notamment que le renforcement des capacités antisatellites au sol et en orbite menaçaient la sécurité.
Concernant les armes classiques, la Suisse, qui préside la Conférence d’examen de la Convention sur les armes à sous munitions, est préoccupée des soupçons d’utilisation d’armes à sous-munitions dans le conflit du Haut-Karabakh et appelle les parties au conflit à s’en abstenir pour des raisons humanitaires. Elle juge aussi que l’accumulation excessive de munitions conventionnelles n’est toujours pas traitée de manière adéquate sur le plan international.
Enfin, la représentante a rappelé que la pandémie avait montré notre dépendance croissante aux technologies de l’information et des communications (TIC). Évoquant le risque d’attaques informatiques contre les infrastructures aussi critiques que les hôpitaux, elle a jugé dans l’intérêt commun que le cyberespace soit régi par le droit et utilisé de manière pacifique.
M. DAVID IZQUIERDO ORTIZ DE ZÁRATE (Espagne) a déclaré que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) demeurait la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et que l’Espagne continuait de croire en sa pleine validité. La Conférence d’examen de début 2021 devrait servir à approfondir le renforcement de ses trois piliers. Le représentant a souligné que l’Espagne souscrivait au principe d’irréversibilité de l’attachement à éliminer totalement les armes nucléaires, conformément à l’article VI du Traité, en tant qu’obligation juridique internationale. Le contexte actuel de sécurité internationale, avec ses tensions complexes, ne saurait servir d’excuse pour éviter l’obligation d’un désarmement nucléaire universel, irréversible et durable au fil du temps, a-t-il fait observer.
M. Izquierdo Ortiz de Zárate a appelé au maintien des différents traités multilatéraux et bilatéraux existants, en essayant de faire en sorte que ces instruments soient adaptés, y compris aux nouvelles technologies et à tous les acteurs concernés. La possibilité pour les groupes terroristes et autres acteurs non étatiques d’acquérir des armes nucléaires ou des matières radioactives constitue une menace à combattre, a-t-il rappelé.
Le représentant de l’Espagne a rappelé son appui et son attachement au Plan d’action global commun approuvé par la résolution 2231 2015) du Conseil de sécurité, qui reste un élément clef de l’architecture internationale de non-prolifération et est un bon exemple de ce que la diplomatie multilatérale peut réaliser. Nous regrettons donc le retrait des États-Unis de cet Accord, a-t-il noté, tout en ajoutant : « Nous souhaitons également rappeler que la confiance de la communauté internationale est étroitement liée au strict respect de l’accord par l’Iran. ».
Par ailleurs, M. Izquierdo Ortiz de Zárate a constaté avec une inquiétude croissante l’augmentation des cas d’utilisation d’armes chimiques dans différents contextes et a condamné l’utilisation répétée d’armes chimiques en Syrie comme une des plus grandes attentes au droit humanitaire. « Nous condamnons l’utilisation de ces armes chimiques, quel qu’en soit l’auteur », a-t-il souligné. La communauté internationale doit réagir fermement contre l’utilisation de ces armes, en empêchant l’impunité. L’Espagne a participé à toutes les initiatives en étant parmi les fondateurs du partenariat international contre l’impunité en 2018, a rappelé le représentant.
En outre, M. Izquierdo Ortiz de Zárate a estimé que la prolifération croissante des armes légères et de petit calibre constituait une menace croissante pour la paix, la stabilité et le progrès, avec des effets dévastateurs: le nombre total de victimes de ces armes en fait de véritables armes de destruction massive. L’interaction entre la violence armée causée par une présence générale de ces armes, le crime organisé et le manque de développement est pleinement démontrée. La Convention sur certaines armes classiques et le Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre indiquent la voie à suivre. Nous devons approfondir son universalisation, car son application présente d’énormes avantages pour la population, en particulier dans les zones de conflit et d’après conflit.
Le représentant espagnol a souligné que la cybersécurité prenait de plus en plus de place dans les travaux. L’élaboration d’un programme d’action pour faire progresser la conduite responsable des États dans le cyberespace serait un pas important dans la bonne direction.
M. SOFIANE MIMOUNI (Algérie) a déclaré que son pays, ainsi que 16 autres États, avaient publié un communiqué commun, en mai 2020, pour commémorer le cinquantième anniversaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et renouveler leurs efforts collectifs en faveur de sa pleine mise en œuvre. Alors que nous attendons avec impatience la dixième Conférence d’examen du TNP, en 2021, l’Algérie appelle tous les États à œuvrer à préserver la crédibilité et la durabilité du Traité et à atteindre son universalité et ses objectifs, cela par l’adoption d’un document final équilibré et complet. Rappelant que son pays avait été l’un des premiers signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, « qui constitue une contribution essentielle au désarmement nucléaire », le représentant a confirmé l’intention de l’Algérie de ratifier cet instrument très prochainement.
« L’Algérie continue de souffrir des conséquences catastrophiques sur l’homme et sur l’environnement des essais nucléaires effectués sur son territoire sous la domination coloniale, a ensuite fait savoir le représentant, soulignant qu’il ne saurait y avoir d’alternative au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires : « Son entrée en vigueur est une priorité. »
M. Mimouni s’est félicité de la tenue réussie de la première Conférence sur la création d’une zone du Moyen-Orient exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive, en novembre 2019. Il a invité toutes les parties à participer de bonne foi et de manière constructive à sa deuxième session, en 2021, afin que puisse être négocié un traité juridiquement contraignant portant création d’une telle zone.
En ce qui concerne les armes classiques, le représentant a expliqué que l’Algérie continuait d’accorder la plus grande importance à la sécurisation de ses frontières, n’épargnant aucun effort pour démanteler les réseaux criminels qui sévissent dans la région et lutter contre le fléau croissant du terrorisme, en particulier au Sahel. M. Mimouni a annoncé que, cette année encore, l’Algérie soumettrait à la Première Commission et à l’Assemblée générale de cette soixante-quinzième session son projet de résolution intitulé « renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région méditerranéenne ». La délégation algérienne compte sur le soutien de tous les États Membres pour l’adoption par un consensus le plus large possible de ce texte, a-t-il conclu.
Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a déclaré que le Traité New START concernant les armements stratégiques russes et américains demeurait le seul mécanisme de contrôle des armes non conventionnelles en place après la disparition, « en raison de son non-respect durable par la Fédération de Russie », du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires. Elle s’est dite encouragée par la poursuite des négociations américano-russes, dont elle a souhaité qu’elles aboutissent à la prorogation du Traité New START et à une version renforcée du Traité. Nous sommes en faveur de l’ouverture des négociations à la Chine, en vue d’accroître la portée du Traité aux armes non stratégiques, a-t-elle ajouté.
La représentante a ensuite estimé que le danger de l’utilisation d’armes chimiques était réel et exige de la communauté internationale une action résolue. La Pologne condamne avec la plus grande fermeté la tentative d’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny par la Fédération de Russie, a-t-elle déclaré à cet égard. Mme Wronecka a indiqué que le projet de résolution de cette année sur la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques, que la Pologne va présenter à l’Assemblée générale, offrit de nouveau l’occasion d’intensifier nos efforts pour freiner « dans un contexte préoccupant » la prolifération et l’utilisation des armes chimiques.
Par ailleurs, Mme Wronecka a déclaré qu’en raison de l’évolution rapide des défis sécuritaires liés aux nouvelles technologies, des instruments juridiquement contraignants pourraient ne pas fournir de solutions adéquates assez vite. Ainsi, a-t-elle préconisé de chercher des solutions « plus pragmatiques, à commencer par des mesures accrues de transparence et de confiance ».
Mme MARIA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a estimé que l’opinion internationale demandait des mesures concrètes concernant le désarmement. Le retard que nous avons pris dans ce domaine ne fait qu’augmenter l’indignation, a-t-elle affirmé, avant de souligner que les progrès réalisés en matière de paix ne pouvaient jamais être pris pour acquis, bien au contraire, et qu’il fallait toujours les valider de nouveau.
La représentante a souligné que la prochaine Conférence d’examen, au début de 2021, du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) serait présidée par l’Argentine. A propos des mesures de vérification, Mme Squeff a rappelé que, dès 1991, l’Argentine et le Brésil avaient mis en place un contrôle du nucléaire conjoint. « Cela prouve que c’est possible, même pour des régions où cela semble compliqué », a-t-elle noté. Elle a par ailleurs estimé qu’il était urgent que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) entre en vigueur du TNP, faisant observer que, même si un nombre important d’États le ratifient chaque année, ce qui compte, c’est l’adhésion des États figurant à l’Annexe 2 du Traité.
La représentante a souligné que les armes chimiques étaient inacceptables. Les responsables de son utilisation doivent être poursuivis en justice. L’Argentine réaffirme aussi l’importance du contrôle sur les armes biologiques ou à toxines. Mme Squeff a enfin fait part de sa préoccupation concernant les activités malveillantes dans le cyber espace. « Nous participons à cet égard au Groupe de travail non-limité et nos conclusions seront rendues en mars », a-t-elle rappelé. Enfin, la représentante a estimé que l’humanité devait participer à l’exploitation de l’espace extra-atmosphérique uniquement à des fins pacifiques.
M. DUSHKO UZUNOVSKI (Macédoine du Nord) a déclaré qu’au cours des deux dernières années, la région avait subi des changements positifs qui ont contribué à créer un climat plus encourageant dans les Balkans. Il a ajouté que l’accord de Prespa de juin 2018 était entré en vigueur en février de l’année dernière, « réglant ainsi un différend de 27 ans avec la Grèce ». En tant que petit pays d’Europe du Sud-Est, nous avons contribué à la stabilité régionale en résolvant un différend complexe par la médiation de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, a souligné le représentant, pour qui ce règlement –qui porte en particulier sur la dénomination officielle du pays- confirme « une fois de plus » que le dialogue et la diplomatie restent les meilleures approches possibles pour régler les problèmes entre États.
M. Uzunovski a également signalé que des progrès significatifs avaient réalisés dans la mise en place de réformes nationales en vue de pouvoir présenter des arguments solides en faveur de l’ouverture de négociations d’adhésion avec l'Union européenne « dès décembre 2020 ». S’il a convenu que la responsabilité de la stabilité et du développement en Europe du Sud-Est incombait principalement aux pays de la région, il a jugé indéniable que la poursuite de l’intégration dans l’Union européenne des pays de cette partie de l’Europe avait influencé favorablement la situation globale et la stabilité dans la région. « Le projet de paix le plus réussi de l’histoire —la fondation de l’Union européenne– sera achevé avec l’intégration complète dans l’UE de tous les pays de notre région », a-t-il affirmé.
M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a rappelé que la Première Commission se réunissait cette année dans des circonstances extraordinaires dues à la pandémie de COVID-19. Qui plus est, la sécurité commune et l’ordre multilatéral fondé sur des règles continuent d’être remis en question, notamment dans le domaine de la maîtrise des armements. Le représentant a dénoncé l’attaque récente contre l’opposant russe Alexei Navalny au moyen d’un agent neurotoxique, qualifiée de cas choquant d’utilisation d’une arme chimique. Il a appelé la Fédération de Russie à enquêter et à divulguer dans les meilleurs délais les résultats de cette enquête. M. Sautter a rappelé que l’utilisation d’armes chimiques en Syrie avait démontré l’impact dévastateur de ce type d’arme dans le pays dans son ensemble. « Nous appelons tous ceux qui continuent à soutenir le « régime d’Assad » et à couvrir ses crimes -en particulier la Fédération de Russie- à enfin être à la hauteur de leurs responsabilités », a-t-il déclaré.
Les ministres des affaires étrangères de l’Initiative de Stockholm ont présenté à Berlin un large éventail de mesures concrètes que les États dotés d’armes nucléaires ont prises pour faire progresser le désarmement, a rappelé M. Sautter: la retenue dans les stratégies nucléaires, la transparence sur les arsenaux, les mesures de réduction des risques nucléaires et l’extension du Traité New START. C’est pourquoi l’Allemagne et la Finlande ont assumé la coprésidence sur la réduction des risques nucléaires dans le cadre de l’initiative « Créer un environnement propice au désarmement nucléaire » (CEND). Le représentant a en outre renouvelé son appel à tous les États pour qu’ils adhèrent au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).
Par ailleurs, M. Sautter a déclaré que le lancement de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires (FMCT) aurait un impact positif à la fois sur la non-prolifération et le désarmement. Il s’est félicité à cet égard des récents cycles de pourparlers stratégiques entre les États-Unis et la Fédération de Russie et a appelé les deux parties à faire preuve de leadership en prorogeant le Traité NEW START et en entamant des négociations sur un futur cadre plus large de contrôle des armements qui engage également plus fortement la Chine.
Le représentant a déclaré que l’Allemagne restait pleinement attachée à la mise en œuvre intégrale de la résolution 2231 2015) du Conseil de sécurité, y compris le Plan d’action global commun. « Nous demandons instamment à l’Iran d’arrêter et d’annuler toutes les activités incompatibles avec ses engagements dans le cadre du PAGC et de s’abstenir de toute nouvelle mesure qui violerait l’accord », a-t-il ajouté. L’Iran doit revenir sans tarder au respect intégral et coopère pleinement avec l’AIEA. De plus, « nous exhortons vivement l’Iran à cesser les transferts de missiles et de technologie de missiles aux États et aux acteurs non étatiques de la région, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ».
En conclusion, M. Sautter a émis l’espoir que la pandémie « ne nous divisera pas, mais nous apprendra à travailler plus étroitement ensemble ».
M. ANOUPARB VONGNORKEO (République démocratique populaire lao) a jugé nécessaire d’intensifier les efforts visant à mettre en œuvre les trois piliers du TNP, à savoir la non-prolifération nucléaire, le désarmement nucléaire et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, qui sert le meilleur intérêt de la communauté internationale. C’est pourquoi il a demandé aux États dotés d’armes nucléaires de renouveler leur engagement en faveur de la pleine application du Traité, en particulier de l’article VI. Tout en se félicitant du cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur du TNP en 2020, il a souhaité des délibérations constructives et productives et à des négociations de la prochaine Conférence d’examen, en 2021.
Soulignant l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires comme contribution significative au renforcement du désarmement nucléaire mondial et de la non-prolifération nucléaire, M. Vongnorkeo a présenté son pays comme un fervent partisan de la préservation de la région de l’Asie du Sud-Est en tant que zone exempte d’armes nucléaires et de toutes les autres armes de destruction massive, telles qu’elles sont inscrites dans le Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité SEANWFZ) et la Charte de l’ASEAN. Le représentant a précisé que son pays avait ratifié le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en septembre 2019 et a salué les États qui ont déjà présenté leur instrument de ratification et d’adhésion au Traité afin de parvenir à la réalisation monde sans armes nucléaires.
M. Vongnorkeo a mis l’accent sur la question du cyberespace, en appelant à un engagement collectif de la communauté internationale afin de promouvoir l’utilisation des technologies de l’information et des communications pour le développement socioéconomique et pour maintenir la paix et la stabilité dans le cyberespace. Dans ce contexte, il a salué les efforts déployés par le Groupe de travail à durée indéterminée dans le domaine de l’information et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale, en particulier pour développer davantage les règles, les normes et les principes de comportement responsable des États dans le domaine de l’information et des télécommunications.
Enfin, le représentant a souligné les graves répercussions des armes à sous-munitions, en rappelant que son pays était gravement contaminé par des restes explosifs de guerre, hérités de la guerre du Viet Nam, qui continuent de tuer et de mutiler des innocents, en particulier des enfants, et d’entraver le développement national.
M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a déclaré que l’entrée en vigueur imminente du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, « le plus important accord international négocié dans le domaine du désarmement ces dernières années », constituerait sans nul doute un pas en avant considérable pour le régime de désarmement et de non-prolifération. Nous savons que le chemin vers l’élimination complète des armes nucléaires est long et sinueux, mais la voie serait moins tortueuse si l’interdiction complète des essais nucléaires se concrétisait, a-t-il ajouté. Le représentant a également appelé les États qui doivent le faire pour qu’il entre en vigueur à son tour de ratifier sans délai le Traité d’interdiction complète des essais d’armes nucléaires. Il a également salué l’efficacité des zones exemptes d’armes nucléaires par le moyen de traités négociés sur une base volontaire, lesquels sont autant d’avancées sur la voie de l’élimination totale des armes nucléaires.
M. Costa Filho a ensuite rappelé combien l’Agence argentino-brésilienne de comptabilité et de contrôle des matières nucléaires était utile pour, dans le cadre de l’Agence internationale de l’énergie atomique, élaborer un système de garanties sécurisant de manière robuste les programmes nucléaires civiles de ces deux pays. Le modèle de l’Agence est basé sur des interactions fréquentes des autorités nucléaires des deux pays, ainsi que sur des inspections fréquentes sous la supervision de l’AIEA, a-t-il expliqué. Pour le représentant, la possibilité d’une violation du régime de non-prolifération est pratiquement inconcevable dans un tel cadre.
D’autre part, M. Costa Filho a plaidé pour l’adoption d’un cadre juridique approprié pour réglementer la question des systèmes d’armes létaux autonomes, le Brésil, aux côtés de l’UNIDIR, organisant ou coparrainant un certain nombre d’initiatives visant à promouvoir le dialogue et à approfondir la compréhension commune sur l’élément humain autour de cette question complexe. Le représentant a dit espérer que l’action du Brésil en la matière contribuerait à la formulation des recommandations qui seront issues de la Conférence d’examen de 2021 de la « Convention sur les armes inhumaines ».
Mme ANGELIKA D. HILLEBRANDT (Bahamas) a estimé que l’une des nombreuses leçons de la pandémie de COVID-19 tenait dans le rappel de ce qui est essentiel à la sécurité, à la dignité et à la prospérité de l'humanité et ce qui ne l’est pas. C’est dans cet état d’esprit que les Bahamas accordent la priorité à la promotion d’efforts mutuellement bénéfiques pour faire progresser à la fois le développement durable et le désarmement.
Concernant la prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive, la représentante a jugé impératif de se conformer au droit international, y compris le droit international humanitaire, ainsi qu’aux résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil de sécurité, et d'observer les normes internationales et le comportement responsable des États.
Mme Hillebrandt a rappelé que son pays est partie au Traité de Tlatelolco, qui a fait de l’Amérique latine et des Caraïbes la première zone exempte d'armes nucléaires. Les Bahamas espèrent être en mesure d’adhérer au Traité d’interdiction des armes nucléaires après l'achèvement de l'examen au niveau national. Avec seulement une poignée de ratifications en suspens, nous espérons que son entrée en vigueur sera imminente, a ajouté la représentante.
Mme Hillebrandt a déclaré que les Bahamas restaient en proie au transfert et à l’utilisation illicites d'armes légères et de petit calibre. En tant que petit État insulaire en développement situé géographiquement sur une route stratégique de transfert d’armes classiques favorable aux activités criminelles, le pays est exposé à un défi énorme à l'échelle nationale et régionale. Malgré les efforts de prévention du crime en cours, la COVID-19 a exacerbé l'impact de l'utilisation illicite des armes légères et de petit calibre, a jouté la représentante. À cet égard, le lien entre la criminalité liée aux armes à feu et la violence domestique est particulièrement préoccupant pour les Bahamas. Les Bahamas sont fières de coparrainer la résolution biennale présentée par Trinité-et-Tobago intitulée « Les femmes, le désarmement, la non-prolifération et le contrôle des armes », qui reconnaît le rôle vital des femmes dans les efforts de lutte contre la paix et sécurité, ainsi que les contributions importantes des jeunes.
Mme AMAL MUDALLALI (Liban) a dit que le véritable cauchemar que représente la pandémie de COVID-19 devait nous permettre de revoir nos priorités. Elle a noté que les États dotés de l’arme nucléaire avaient dépensé 73 milliards de dollars en 2019 pour entretenir leurs arsenaux de quelque 35 000 têtes nucléaires. Alors que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) fait désormais partie du passé, elle a dit espérer que les négociations sur la prorogation du Traité de réduction des armements stratégiques (New START) seraient couronnées de succès. Elle a jugé urgent de distinguer et détacher les débats sur le contrôle des armements des rivalités politiques entre pays.
La représentante a jugé essentiel de promouvoir la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient et a regretté l’insistance d’Israël à maintenir son programme nucléaire en dehors de toute forme de contrôle international.
Au-delà de la menace nucléaire, Mme Mudallali a mis l’accent sur les dangers que représentent les autres armes, y compris les armes dites légères. Fort de l’expérience de l’agression par Israël en 2006, le Liban condamne le recours à des armes à sous-munitions. La représentante a également déclaré que l’espace extra-atmosphérique devait être protégé contre toute course aux armements, devait demeurer un environnement bénéficiant à toute l’humanité et ne devait en aucun cas devenir une source de pollution ou de menace.
M. SATYENDRA PRASAD (Fidji) a déclaré que les armes légères et de petit calibre menaçaient de manière croissante la réalisation des objectifs de développement durable et que le monde ne pouvait pas, en outre, se permettre une course aux armements coûteux, dont les montants devraient être sans conteste alloués à l’effort commun de développement durable et de préservation de la biodiversité. Les petits États insulaires vivent dans un océan de paix exempt d’armes nucléaires, a ajouté le représentant, avant de demander que la communauté internationale renforce les enquêtes et les mécanismes de vérification sur l’emploi de ces autres armes de destruction massive que sont les armes chimiques et les armes biologiques, ces dernières découlant d’un détournement d’organismes vivants.
Pour Le représentant de la Chine, il n’y aura pas d’« accord trilatéral » sur les armements nucléaires stratégiques. La Chine estime que la volonté des États-Unis de l’inclure dans les négociations d’un Traité New START prorogé et élargi constitue un piège qui lui est tendu. Si le représentant s’est dit ouvert à des négociations multilatérales, il a jugé injuste au regard des forces en présence et du nombre d’ogives détenues par la Fédération de Russie et les États-Unis de demander à la Chine de participer à des négociations trilatérales de limitations des armements nucléaires. Le délégué a exhorté les États-Unis à réduire leur arsenal nucléaire, leur arsenal d’armes biologiques et de mettre un terme au déploiement en Europe de systèmes de missiles à portée intermédiaire. Le représentant a rappelé que la Chine avait adopté, contrairement aux États-Unis et à la Fédération de Russie, une politique de « non-emploi en premier » des armes nucléaires et s’était engagée à ne pas utiliser ces armes contre un pays non doté. La Chine est, de ces trois puissances nucléaires, le seul pays à l’avoir fait, a-t-il répété.
Par ailleurs, Le représentant a jugé contreproductif le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun (PAGC), avant d’exhorter ce pays à entendre les préoccupations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) afin que les négociations puissent se poursuivre. En outre, la Chine demande de renforcer la gouvernance en matière de biosécurité et rappelle que les États-Unis sont le seul pays possesseur d’un arsenal d’armes biologiques. Le représentant a également dénoncé le développement d’une stratégie de domination de l’espace extra-atmosphérique par les États-Unis, avant de promouvoir l’initiative russo-chinoise pour un texte juridiquement contraignant garantissant l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique non militarisé.
Le représentant de la Colombie a d’abord mis l’accent sur le lien entre le maintien de la paix et de la sécurité et le respect des principes de la Charte. Or, nous sommes actuellement dans une sorte de « Paix froide », a-t-il dit, en évoquant la fragilisation croissante du mécanisme onusien de désarmement. Il s’est dit attaché à une refonte nécessaire du multilatéralisme pour restaurer la crédibilité des instruments internationaux formant ce mécanisme, à commencer par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Le représentant a ensuite évoqué les conséquences humanitaires et socioéconomiques de la présence excessive d’armes légères et de petit calibre dans sa région. Accroître la coopération à ce niveau pour mieux lutter contre ces armes doit aller de pair avec la réalisation des objectifs de développement durable, a-t-il ajouté, en rappelant que son pays était coauteur avec le Japon d’un projet de résolution « historique » sur le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre.
Le représentant a également appelé au renforcement et à l’universalisation de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel et à l’application du Traité sur le commerce des armes. Il a apporté le soutien de son pays à l’appel du Secrétaire général pour que cesse l’utilisation d’armes explosives dans les zones densément peuplées, où elles causent des ravages au sein des populations et alimentent la violence urbaine armée.
Le représentant du Soudan a souhaité que la dixième Conférence d’examen du TNP en 2021 donne lieu à un document final de fond qui renouvelle l’engagement international en faveur du Traité et mette en relief la responsabilité particulière et première des États dotés d’armes nucléaires. Le représentant a mis l’accent sur le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), qui vient à ses yeux compléter et renforcer l’objectif du TNP. Il a fait valoir qu’en juillet dernier, le Soudan était devenu la quatre-vingt-deuxième nation signataire du TIAN et qu’il procédait actuellement à un processus législatif et administratif national en vue de sa ratification. Dans l’attente de son entrée en vigueur, il a prié les États qui ne l’ont pas encore fait, de le signer ou de le ratifier.
En tant que victime des armes légères et de petit calibre, le Soudan est engagé en faveur du Programme d’action des Nations Unies en vue de prévenir, combattre et éliminer ces types d’armes, et a pris de nombreuses mesures d’ordre législatif et administratif pour lutter contre leur prolifération, a déclaré le délégué. Ainsi, a-t-il expliqué, depuis plus d’un an une campagne est menée dans les zones affectées par le conflit, comme le Darfour, ce qui a permis la confiscation et la destruction de 300 000 armes à feu illégales et non autorisées. Au niveau régional, le représentant a rendu hommage au travail du Centre régional sur les armes légères et de petit calibre dans la région des Grands Lacs, la Corne de l’Afrique et les États limitrophes.
Enfin, durant sa présidence de la Convention d’interdiction des mines, le Soudan s’engage à accorder la priorité aux six points suivants : universalisation de la Convention, destruction des stocks ; déminage; assistance aux victimes ; respect des obligations au titre de la Convention et; mise en œuvre du Plan d’action d’Oslo.
Le représentant du Koweït a rappelé la position stable de son pays concernant le désarmement et la sécurité internationale. « L’insécurité perdurera tant que perdureront les armes nucléaires, car elles menacent l’humanité », a-t-il affirmé. Le Koweït est respectueux de tous les instruments internationaux, comme les accords de garantie avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). À cet égard, le multilatéralisme offre le cadre idéal pour discuter de toutes les questions concernant le désarmement. Concernant le TNP et sa prochaine Conférence d’examen, le représentant a invité les parties à contribuer à réaliser des progrès et à progresser par la voie du consensus.
Le délégué a estimé que la mondialisation facilitait la circulation illicite des armes légères et de petit calibre. Le Koweït appelle à renforcer la coopération avec les Nations Unies et les institutions spécialisées à des fins de partage d’expériences. Il partage les préoccupations des autres États Membres relatives à la prolifération des armes légères et de petit calibre. Face à la cybercriminalité, le représentant a réitéré l’importance du rôle central des Nations Unies pour développer un système international pour protéger les systèmes informatiques mondiaux.
Le représentant de Bélarus a constaté l’accroissement des tensions découlant de la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, notamment. Le Bélarus soutient toute initiative pragmatique au service du maintien de la paix et de la sécurité, a affirmé le représentant, ajoutant que son pays défendit l’ouverture de dialogues multipartites pour restaurer la confiance régionale et mondiale. Il a souligné l’importance d’empêcher le déploiement sur le continent européen de missiles à portée intermédiaire, indiquant que son pays souhaitait l’élaboration d’une déclaration sur le sujet au niveau ministériel.
Le délégué a souligné l’efficacité des zones exemptes d’armes nucléaires et noté qu’une telle zone établie au Moyen-Orient permettrait de sortir de l’impasse politique entre les pays de la région. Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est un jalon vers un monde dénucléarisé, a-t-il poursuivi. Or, a-t-il déploré, le manque de volonté politique empêche toujours son entrée en vigueur près d’un quart de siècle après son adoption.
Le représentant s’est ensuite attardé sur la sécurité de l’information internationale, notamment pour éviter toute utilisation malveillante des technologies de l’information et des communications. Il a préconisé la prise de mesures de bon voisinage numérique par le biais du renforcement d’initiatives régionales. La souveraineté numérique et le droit de défendre ses ressources informatiques doivent prévaloir pour lutter contre les ingérences illicites venues de l’extérieur, a encore souligné le représentant, appelant les États à inclure dans leur doctrine nationale de sécurité le principe de neutralité numérique, « comme nous l’avons fait ».
Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays présenterait un projet de résolution demandant l’élaboration d’une procédure internationale pour prévenir la mise au point et la prolifération d’armes de destruction massive. L’objectif principal de notre démarche est d’éviter que des armes de ce type ne tombent entre les mains de groupes non étatiques, conformément à la résolution 1540 du Conseil de sécurité, a-t-il expliqué.
Le représentant de la Libye a estimé que la Première Commission avait une large responsabilité pour prévenir les menaces qui pèsent sur la sécurité internationale. Il a appelé à la pleine application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). L'application incomplète du TNP est préoccupante, a-t-il déclaré, car des pays dotés de l’arme nucléaire continuent de développer leurs armes, tandis que d’autres poursuivent leur course aux armements.
La dernière décennie a vu des événements qui ont mené à des destructions importantes et au déplacement de millions de personnes, a rappelé le représentant. Le moins que l’on puisse dire est que le bien-être des peuples a été mis à mal. Or, il n’y a toujours pas de solution pour lutter contre cette violence. Dans mon pays, a-t-il témoigné, la prolifération des armes alimente la crise en cours, qui ne trouve toujours pas de situation pacifique.
Le représentant a réitéré l’engagement de son gouvernement à traiter de façon pacifique avec toute initiative de paix. En outre, il s’est félicité des efforts de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient sous les auspices des Nations Unies. Il a invité toutes les parties à contribuer afin d’aboutir à un traité contraignant.
Le délégué a souligné que la majorité des conflits était menée avec des armes légères et de petit calibre utilisées par des gangs et des groupes armés illégaux, à l’origine de l’insécurité dans de nombreux pays. Par conséquent, la demande de telles armes ne cesse de s’accroître. Il faut donc mettre fin au trafic des armes légères et de petit calibre, afin d’empêcher qu’elles ne tombent entre les mains de terroristes. Enfin, le représentant a réitéré l’attachement de son pays à tous les instruments internationaux visant à réaliser la paix.
Le représentant de l’Australie a salué la publication du premier rapport de l’équipe d’enquête de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui attribue au gouvernement syrien l’utilisation d’armes chimiques. Il a condamné l’empoisonnement de M. Alexei Navalny en Russie avec un agent neurotoxique, considéré comme un usage d’armes chimiques. Il a dit la volonté de l’Australie de participer à la recherche de solutions pour préserver les objectifs de non-prolifération.
Le représentant a rappelé que la région indo-pacifique avait été le centre de 300 essais nucléaires entre 1947 et 1996 et que cette réalité avait été le moteur d’une expérience qui fut déterminante pour présenter l’ouverture à la signature du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Il s’est inquiété de l’annonce faite par la République populaire démocratique de Corée le 1er janvier, indiquant qu’elle ne se sentait plus liée par le moratoire sur les essais nucléaires. Il a salué l’accord intervenu entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Iran pour relancer l’accord de garanties généralisées (AGG) et son protocole additionnel. Il a jugé déterminant le travail du Groupe d’experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes létaux autonomes.
La représentante de Cuba a souligné que la pandémie de COVID-19 avait créé de nouvelles crises: sanitaire, sociale, économique. Mais pendant ce temps, les arsenaux nucléaires se multiplient partout dans le monde. La communauté internationale ne peut rester les bras croisés, alors que les États-Unis continuent à développer leur arsenal et vont jusqu’à se lancer dans une nouvelle course aux armements, a-t-elle lancé. Ils ont déjà utilisé la bombe nucléaire, a-t-elle rappelé.
L’élimination des armes nucléaires doit être complète, mais nous nous opposerons à toute sanction contre les États qui souhaitent utiliser le nucléaire de manière pacifique, a ajouté la représentante. Cuba espère que la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) rendra compte du rôle des États détenteurs de l’arme atomique, a-t-elle déclaré.
Cuba réitère son engagement à ratifier le Traité sur l’interdiction totale des armes nucléaires. La représentante a rappelé que son pays était issu de la première région du monde à être « zone de paix », grâce à une zone exempte d’armes nucléaires. Nous appuyons les régions et zones exemptes d’armes nucléaires partout dans le monde, a-t-elle noté.
La représentante a estimé que le blocus économique imposé par les États-Unis à Cuba était le principal obstacle au programme de collaboration à des fins scientifiques. Par ailleurs, Cuba continuera de s’opposer au développement des systèmes d’armes létales autonomes, en particulier les drones qui causent de nombreuses victimes civiles.
La représentante du Qatar a réaffirmé la nécessité de répondre à l’appel solennel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie de COVID-19. Pour ce qui est de la lutte contre les armes de destruction massive, en premier lieu les armes chimiques, la représentante a estimé que chaque utilisation de ces armes constituait une violation du régime de non-prolifération, une entorse aux normes de sécurité internationale et humaine et une atteinte aux droits de l’homme. Il faudra traduire en justice tous les auteurs des crimes les plus graves perpétrés en Syrie depuis 2011, a-t-elle dit. Après avoir indiqué que son pays coopère avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques en participant aux activités de groupes d’experts et en animant un atelier d’information basé à Doha, la déléguée a noté avec inquiétude la multiplication des cyberattaques contre des installations vitales d’États Membres. L’Agence de presse qatarie a subi des menaces informatiques en raison du blocus que le pays subit depuis trois ans, a-t-elle ainsi fait savoir, avant de dénoncer une atteinte grave à la stabilité régionale et à la paix et à la sécurité.
La représentante des Émirats arabes unis a regretté la remise en cause actuelle des progrès obtenus en matière de désarmement nucléaire ces dernières années. Le manque d’avancées pour revitaliser la Conférence du désarmement à Genève empêche l’élaboration d’instruments multilatéraux de désarmement, a-t-elle ajouté. La représentante a salué le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont le régime de vérification assure en principe l’accès des pays en développement à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et de développement. L’Iran doit coopérer avec l’Agence pour que soient réglées toutes les questions en suspens relatives aux activités nucléaires de ce pays, a-t-elle aussi souligné. Concernant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, elle a indiqué que son pays avait participé activement à la première Conférence sur ce projet, qui est « une priorité pour notre pays ».
Le représentant de la Namibie a indiqué que son pays avait ratifié le 20 mars 2020 le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Il a exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à respecter leurs obligations en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération et à offrir des garanties de non-utilisation aux pays non dotés. Il a estimé que l’amélioration et la modernisation des arsenaux nucléaires était contraire à l’objectif de désarmement nucléaire.
Le représentant a rappelé que la Namibie était un membre actif du traité de Pelindaba, qui offre, a-t-il dit, un bouclier au continent africain. Il a appelé à appuyer l’appel à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient avant de se dire préoccupé par la lenteur du processus multilatéral de désarmement. Il a appelé à une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Enfin, il a souhaité que les objectifs de non-prolifération ne viennent pas servir de prétextes pour restreindre le droit inaliénable des pays en développement de recourir à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
Le représentant du Lesotho a fait observer que les groupes terroristes et autres acteurs non étatiques qui massacrent des innocents utilisent des armes qu’ils ne fabriquent pas. Il est donc temps de se demander comment ces armes se retrouvent entre les mains d’acteurs non étatiques si l’on veut progresser dans le domaine du désarmement, a-t-il déclaré.
Le représentant a noté que le stock massif d’armes nucléaires existant jetait une ombre sur les chances de parvenir à un monde exempt de telles armes. Pourtant, le 6 juin 2020, le Lesotho a ratifié le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, a ajouté l’orateur, qui s’est déclaré optimiste sur le fait que les États qui n’ont pas encore adhéré le feront prochainement. Le Traité ne doit plus être reporté, a-t-il déclaré.
Le représentant a réaffirmé que tous les États devaient pouvoir jouir de leur droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire telle que définie dans le TNP. Cependant, a-t-il ajouté, ce droit doit être exercé dans un environnement sûr et sécurisé et en respectant les obligations de non-prolifération des parties en vertu du Traité. À cet égard, la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est essentielle. « Nous devons tous accepter les garanties de l'AIEA pour vérifier que les activités nucléaires ne servent qu'à des fins pacifiques », a-t-il souligné. Alors que nous nous préparons pour la prochaine Conférence d'examen du TNP prévue pour le début de 2021, nous devons le faire avec un objectif commun, a ajouté le représentant, pour qui l'opportunité présentée par cette Conférence ne doit pas être perdue.
Le représentant a noté que, 24 ans après son adoption, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) n’était toujours pas entré en vigueur. Pourtant, a-t-il estimé, on pourrait ainsi mettre fin à la prolifération des armes nucléaires et à leur modernisation. Il a donc appelé à l’universalisation du Traité, en particulier à sa ratification par les États visés à l’Annexe II du TICE.
Les armes conventionnelles continuent de causer une douleur incalculable dans un monde en développement, a rappelé le représentant. Le délégué a fait observer qu’il y a environ 16 ans, les États Membres avaient fait preuve d’une volonté collective, celle d’atteindre l’objectif de contrôler le commerce des armes classiques, en adoptant massivement le Traité sur le commerce des armes (TCA) en 2013, entré en vigueur l’année suivante. Mais une mise en œuvre juste, équilibrée et solide du TCA reste essentielle pour transformer le commerce international des armes et atteindre les objectifs du Traité, a-t-il rappelé.
Enfin, le représentant a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du Traité de Pelindaba, qui a permis de faire du continent africain une zone exempte d’armes nucléaires.
Le représentant du Nigéria s’est préoccupé des conséquences de la prolifération des armes légères et de petit calibre, qui sont utilisées sans discrimination par les terroristes pour tuer des civils. Après s’être inquiété des terribles conséquences humanitaires qui pourraient résulter de l’utilisation accidentelle des armes nucléaires, il a exhorté toutes les parties au TNP à travailler à la crédibilité du traité et à son universalisation. Le représentant a rappelé que le Nigéria était partie au Traité de Pelindaba, qui établit une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique en interdisant la présence de ces armes. Il s’est aussi félicité de la prochaine tenue à New York de la onzième Conférence sur la facilitation de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).
Le représentant a dit attendre beaucoup de la septième Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, prévue en 2021. Face aux menaces croissantes dans espace extra-atmosphérique, il a appelé les États à se comporter de manière responsable, afin d’éviter la militarisation de l’espace et garantir son utilisation pacifique par tous.
Le représentant de l’Afrique du Sud a regretté que la Conférence du désarmement et la Commission du désarmement n’aient pas pu atteindre leurs objectifs cette année encore, ce qui contribue à bloquer durablement le mécanisme onusien du désarmement. Investir dans la paix et la prospérité ne serait-il pas plus utile que de dépenser sans compter dans le développement et le perfectionnement d’arsenaux nucléaires potentiellement mortels pour l’espèce humaine? a-t-il ensuite demandé.
Le représentant a indiqué que le seul moyen de renforcer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires était de bâtir et d’innover à partir des trois piliers de ce Traité, qui reste la pierre angulaire du régime de non-prolifération mais aussi le moyen le plus sûr d’accéder aux utilisations pacifiques de l’atome, cela par le biais de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui aide en ce sens 120 pays. Pour le délégué, les accords conclus lors de la Conférence d’examen « historique » du TNP de 1995, y compris sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, restent valides jusqu’à leur mise en œuvre effective.
Le représentant a ensuite rappelé la responsabilité collective incombant aux États Membres de défendre la norme internationale sur les armes chimiques. L’Afrique du Sud soutient l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, qui est la seule instance compétente sur le plan technique pour vérifier le non-emploi et la non-mise au point de ces armes inhumaines, a-t-il précisé. À propos des armes classiques, le représentant a notamment appuyé l’initiative « Faire taire les armes » de l’Union africaine et estimé que l’adhésion de la Chine au Traité sur le commerce des armes marquerait un pas en avant déterminant en direction d’une mise en œuvre vraiment effective de ce traité.
La représentante de Haïti a souligné que la république d’Haïti avait fait de la paix la marque de sa diplomatie, au niveau bilatéral comme multilatéral. Haïti appuie les membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), apporte son appui inconditionnel au TNP et exprime sa satisfaction sur la voie tracée par le Traité de Tlatelolco.
La représentante a rappelé qu’Haïti avait toujours privilégié une vision stratégique des relations internationales par le biais d’une politique construite sur le dialogue et le renforcement des liens de coopération avec les États. Elle a rappelé que son pays n’avait plus d’armée depuis 1994, date à laquelle celle-ci a été dissoute « dans des conditions non objectives ». Or, a-t-elle fait valoir, la prolifération des trafics et des bandes armées transforme les zones de la capitale en zone de non-droit et la jeune police d’Haïti ne peut pas vraiment lutter contre ces bandes. Plus de 500 000 armes illégales circulent, introduites par voie maritime ou la frontière terrestre, deux points d’entrée difficiles à contrôler. La représentante a donc demandé à la Commission de prendre acte de cette situation particulière d’Haïti, qui réclame toute son attention.
Droits de réponse
Le représentant de la Fédération de Russie a notamment répondu à l'Union européenne et d’autres groupes d’États occidentaux que « tenter d’accuser son pays de tous les péchés possibles n’a pas de sens ». L’Occident tente d’imposer cette image commode en dissimulant ses propres manquements, a poursuivi le représentant: Ce sont les États-Unis qui refusent de ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et d’œuvrer à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, qui violent le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en développant de nouvelles armes nucléaires qu’ils menacent d’utiliser. « Les États-Unis sont gênés par les traités internationaux, voilà pourquoi ils les violent », a ajouté le représentant. La Russie est, pour sa part, prête à proroger le Traité New START sans condition préalable et à tout faire pour empêcher que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ne tombe dans l’escarcelle de pays qui veulent y imposer leur propre vision géopolitique. Quant au bloggeur Nalvalny, son état aurait pu être causé par l’ingestion d’alcool ou de médicaments, a affirmé le représentant, qui a exhorté les pays occidentaux à cesser de déformer les faits pour défendre leur propre vision géopolitique.
La représentante de l’Azerbaïdjan a répondu à l’Arménie que les arguments de son représentant étaient fallacieux et fabriqués de toutes pièces, étant donné la réalité de l’agression arménienne contre les populations civiles de son pays, laquelle a été reconnue par la communauté internationale. La représentante a accusé l’Arménie de mener une politique qui consiste à faire dérailler les processus de paix en cours pour poursuivre son objectif d’occupation. Nous avons répondu par des mesures de contre-offensive pour libérer le territoire occupé et y défendre des populations agressées, a encore déclaré la représentante. L’Arménie est l’agresseur et ses déclarations sur un cessez-le-feu sont des faux semblants masquant mal ses volontés d’annexion, a-t-elle conclu.
Le représentant de la Turquie a affirmé que les Forces armées arméniennes continuaient de porter préjudices aux populations civiles sans discrimination le long de la ligne de contact. L’Azerbaïdjan a le droit de se défendre et de protéger son peuple et son intégrité territoriale, a-t-il dit, accusant l’Arménie d’utiliser des mercenaires proches du parti kurde PKK, lequel, a-t-il ajouté, a des liens de longue date avec des groupes terroristes arméniens. Le représentant a exhorté l’Arménie à respecter les résolutions du Conseil de sécurité demandant « le retrait des forces occupantes ».
Le représentant de l’Iran, exerçant son droit de réponse à l’encontre de l’Arabie saoudite, a jugé regrettable de voir un tel degré d’hostilité de la part d’un pays qui ne fait que persister dans une politique sans espoir. Nous correspondons avec l’AIEA, a-t-il déclaré. C’est l’AIEA qui a la compétence pour contrôler notre fonctionnement, pas des pays mal intentionnés comme l’Arabie saoudite. En ce qui concerne les activités nucléaires, le représentant iranien a critiqué le manque d’applications de « l’Accord de sauvegarde » par Riyad. L’Arabie saoudite ne fournit pas à l’AIEA les données lui permettant de s’acquitter de sa tâche, a-t-il accusé, ajoutant qu’il était possible que ce pays dissimule des activités à l’AIEA. La communauté internationale souhaite que l’Arabie saoudite se mette en conformité avec l’Accord de sauvegarde de manière complète, a-t-il conclu.
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), exerçant son droit de réponse à l’encontre de l’Australie et de pays européens, a estimé qu’il était du droit de chaque pays de posséder ses propres capacités de défense. Chaque jour, des armes de destruction massive sont introduites dans la péninsule coréenne, a-t-il affirmé. La force de dissuasion de la RPDC est une force d’autodéfense, a-t-il ajouté, en voulant pour preuve que « la paix existe sur la péninsule ». Les négociations devraient être axées sur la désescalade des armes, a-t-il conclu.
Le représentant des États-Unis, exerçant son droit de réponse à l’égard de la Chine, a expliqué que ce pays autoritaire s’en prenait à la société civile quand elle conteste son comportement. Cela devrait susciter l’alarme au niveau international, a-t-il expliqué. Or, la Chine refuse de s’assoir à la table des négociations. Mais pourquoi refuse-t-elle? Cela permettrait de créer une certaine confiance, nécessaire pour le contrôle des armements. La Chine préfère s’engager dans le cadre du P5 –les cinq membres permanents du Conseil de sécurité -, ce qui lui permet de ne pas être transparente, a ajouté le représentant. Celui-ci a pris note du comportement jugé intéressant de certains États qui refusent le choix de la Chine. L’objectif de cette dernière est de remodeler les Nations Unies à son image, a-t-il poursuivi. Les États-Unis s’acquittent de leurs obligations, mais lorsque la réciproque n’est pas vraie, il faut corriger ce décalage, a-t-il conclu.
Le représentant de l’Arabie saoudite a appelé l’Iran à pleinement coopérer avec l’AIEA, d’autant plus, a-t-il ajouté, qu’il y a des raisons de croire qu’il existe des motifs cachés derrière le comportement iranien. Malgré tous nos efforts, l’Iran a fait fi des principes de bon voisinage, voire de diplomatie, a-t-il ajouté. Il a rappelé que l’Iran avait tiré des missiles balistiques sur son pays, en contravention avec tous les engagements internationaux.
Le représentant de la Chine a rejeté des « allégations sans fondements » des États-Unis contre son pays. Il a répété que la Chine était le seul pays du « P-5 » à s’être engagé à ne pas utiliser ses armes nucléaires en premier. Il a répété que la volonté des États-Unis d’inclure la Chine dans un processus à trois en matière de désarmement stratégique n’était qu’un prétexte pour justifier le report de la mise en œuvre des obligations des États-Unis au titre du Traité New START.
Le représentant de l’Iran a tenu à réagir à la déclaration de l’Arabie saoudite en rappelant que l’Iran a coopéré à toutes les demandes de AIEA. Il appelé à demander des comptes à l’Arabie saoudite pour les crimes commis contre la population du Yémen.
Le représentant de l’Allemagne a répondu à la Fédération de Russie: « Vous pouvez tromper certains parfois, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps », au sujet de l’empoisonnement d’Alexei Navalny. Il a regretté l’absence de collaboration de la part de la Fédération de Russie pour fournir des explications et lui a de nouveau demandé d’apporter des explications sur cette tentative d’empoisonnement.
Le représentant de la Fédération de Russie a répondu à l’Allemagne qu’il n’était pas possible d’ouvrir une enquête pénale sans preuve et « sans la collaboration de nos amis allemands et européens ». À propos des États-Unis et du Traité New START, il a déclaré: « Les États-Unis disent que la Chine refuse de dialoguer dans un cadre tripartite, ce qui est faux; une telle négociation ne pouvant qu’avoir lieu dans un cadre consensuel impliquant la France et le Royaume-Uni, dont les arsenaux dépassent de loin en volume ceux de la Chine. »
Le représentant de l’Arabie saoudite a répondu à l’Iran que la situation au Yémen était le fruit d’une déstabilisation de son fait. L’intervention de la Coalition s’est faite à la demande du Gouvernement yéménite, a-t-il aussi rappelé.
Le représentant de l’Allemagne a indiqué, au sujet de l’affaire Navalny, que ce ressortissant russe avait été empoisonné sur le sol russe, « si bien que nous sommes en droit de nous demander pourquoi une enquête n’a pas été lancée par la Russie ». « La Russie doit nous apporter des éclaircissements sur cette affaire et elle doit ouvrir une enquête sérieuse, a-t-il ajouté.
Le représentant des États-Unis a affirmé que son pays respectait ses obligations au titre du Traité New START concernant les armements stratégiques russes et américains. Il a ajouté que la proposition de son pays tendait à ajouter des dispositions au Traité visant à couvrir la totalité des têtes nucléaires des parties concernées.
Le représentant de la Chine a affirmé que les États-Unis s’étaient retirés de tous les accords de réduction des armes nucléaires ces dernières années, « conformément à leur changement de doctrine de sécurité ». « La Chine a adopté une approche mesurée dans la mise au point des armes nucléaires, en s’assurant un arsenal minimal, adapté à la défense de sa sécurité », a-t-il ajouté. La priorité est que les États-Unis répondent à l’appel de la Russie pour relancer le Traité New START concernant les armements stratégiques russes et américains, a encore jugé le représentant chinois.