L’Assemblée générale adopte les 183 questions de son ordre du jour, avec un vote pour inclure celle de « la responsabilité de protéger »
L’Assemblée générale a pris note, ce matin, du premier rapport* de son Bureau sur l’organisation de sa soixante-quinzième session, de l’adoption de l’ordre du jour et la répartition des 183 questions dont les dates de clôture de la session de l’Assemblée et de ses six commissions. Seule l’inscription de la question relative à « la responsabilité de protéger » a fait l’objet d’un vote, à la demande de la délégation syrienne, alors que la délégation russe, de son côté, a souhaité se dissocier du consensus relatif à la question de « la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés ».
La proposition d’inclure la « responsabilité de protéger » à l’ordre du jour a été adoptée par 101 voix pour, 13 contre et 22 abstentions. À l’instar de la Syrie qui a demandé la mise aux voix de ce texte, les représentants de Cuba, du Nicaragua, de la République islamique d’Iran et de la Fédération de Russie ont estimé que cette question ne devait pas être discutée en séance publique tant qu’il n’y aura pas de consensus sur la définition, les modalités et le champ d’application de ce concept.
La Syrie a même jugé dangereux » ce concept dans la mesure où l’expérience montre que des gouvernements l’ont utilisé, l’utilisent et l’utiliseront comme prétexte pour des intervention militaires et une ingérence dans les affaires intérieures des États. Allant dans le même sens, la Fédération de Russie a estimé que ce noble objectif de responsabilité de protéger a été transformé « en apologie de l’ingérence » de certains États dans les affaires intérieures d’autres pays. Cette notion de responsabilité de protéger, a renchéri l’Iran, sert les desseins politiques de certains États plutôt que les droits des personnes.
« Il n’y a aucune raison valable de s’opposer à l’inscription de cette question », a, de son côté, insisté l’Allemagne, s’exprimant au nom de l’Union européenne, en rappelant que les débats ayant eu lieu ces trois dernières années à l’Assemblée générale ont permis des échanges fructueux sur la question de responsabilité de protéger.
Par ailleurs, l’inscription à l’ordre du jour du point sur « la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés » a été fustigée par la Fédération de Russie qui a jugé inacceptable le recours au terme « occupés ». Dans ce contexte la délégation russe s’est dissociée du consensus. Réagissant à cette intervention, l’Ukraine a regretté qu’un petit nombre d’États aient tenté d’empêcher l’inscription de cette question. Il a dénoncé le déni de la Fédération de Russie face à ce qui se passe en Ukraine avant d’exhorter cet État Membre à respecter ses obligations au regard du droit international en tant que puissance occupante dans l’est de l’Ukraine.
Les 183 questions de l’ordre du jour de la soixante-quinzième session sont réparties entre la plénière de l’Assemblée générale et ses six grandes commissions. La session sera suspendue le lundi 14 décembre 2020, avant d’être clôturée le 13 septembre 2021.
La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de la sécurité internationale, et la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, achèveront leurs travaux le 10 novembre. La Sixième Commission, chargée des questions juridiques, et la Troisième Commission, chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, se termineront le 20 novembre. La Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, clôturera ses travaux le 25 novembre, tandis que la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, travaillera jusqu’au 11 décembre.
Dans le rapport examiné aujourd’hui, le Bureau de l’Assemblée générale appelle l’attention des États Membres sur le fait que la maladie à coronavirus (COVID-19) influera sur les modalités pratiques de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, notamment s’agissant de déterminer si certaines manifestations seront maintenues, comment elles se dérouleront et combien de personnes y participeront.
Les aménagements seront effectués à la lumière des évaluations des risques et des avis émanant du Comité pour la santé et la sécurité au travail de la Cellule de gestion des crises, lesquels tiennent compte des directives publiées par la ville de New York et par le pays hôte, de la phase en cours du plan de retour dans les locaux du Siège de l’Organisation et des dernières connaissances concernant les risques que la pandémie fait peser sur les représentants et le personnel de l’ONU.
À la fin de cette séance, le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir (Turquie), a demandé aux délégations de sortir de la salle selon le protocole sanitaire en place, c’est-à-dire rangée par rangée, en commençant par la dernière.
*A/75/250