En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quatorzième session,
66e séance plénière
AG/12264

L’Assemblée générale clôture sa soixante-quatorzième session puis ouvre la soixante-quinzième sur fond de pandémie

L’Assemblée générale a entamé, cet après-midi, sa soixante-quinzième session après avoir clôturé les travaux de la précédente, deux sessions incontestablement marquées par la riposte à la pandémie de COVID-19.

C’est en effet devant une salle de l’Assemblée générale éparse, où la représentation des délégations était limitée à une seule personne tenue de respecter les consignes de distanciation sociale et port du masque, que le marteau cérémonial de l’Assemblée générale a été transmis des mains du Président de la soixante-quatorzième session, M. Tijjani Muhammad-Bande (Nigéria), à son successeur, M. Volkan Bozkır (Turquie).  Ce dernier a annoncé vouloir faire de la riposte à la pandémie une « priorité absolue » de sa présidence.

Lors de la clôture de la soixante-quatorzième session, son Président a déclaré que l’émergence du coronavirus avait montré la nécessité de continuer d’approfondir la coopération multilatérale dans le secteur de la santé et d’intensifier les efforts nationaux et mondiaux pour construire « un monde plus sain pour tous ». 

« Pour y parvenir, nous devons continuer à approfondir la coopération pour nous assurer que, malgré le défi posé par la COVID-19, nous atteindrons les objectifs et les cibles que nous nous sommes fixés pour 2030 », a-t-il affirmé pour ensuite se féliciter de l’adoption, la semaine dernière, de la résolution omnibus « Action globale et coordonnée face à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) » qui souligne l’importance du multilatéralisme et de la solidarité dans le contexte de la lutte contre cette pandémie.

Il a également parlé de l’introduction, en mars lorsqu’a débuté le confinement, de nouvelles procédures de prise de décisions qui ont permis à l’Assemblée générale d’adopter plus de 70 résolutions et décisions sans se réunir en personne.

Alertant, de son côté, que l’unilatéralisme ne contribuera qu’à renforcer la pandémie, son successeur M. Bozkır a appelé à la poursuite d’un dialogue « franc, transparent et axé sur les résultats » pour identifier ce qui n’a pas fonctionné dans les efforts visant à contenir le virus et définir la marche à suivre pour éviter une situation similaire à l’avenir.

« Nous devrons également poser des questions et y répondre sur la manière dont les vaccins COVID-19 peuvent être distribués de manière juste et équitable », a-t-il ajouté.  « Ce n’est pas seulement une question de santé et d’économie, mais aussi une question d’éthique des plus profondes. »

Détaillant les autres priorités de sa présidence, M. Bozkır a souhaité que le soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies soit l’occasion de revitaliser l’esprit de coopération qui a jeté les bases de l’Organisation.  Il a estimé qu’au cours de sa soixante-quinzième session, l’Assemblée générale devrait réfléchir à son propre travail et adopter des réformes pour être davantage efficace, pertinente et cohérente, en comblant les lacunes et en évitant les chevauchements et les doubles emplois.  « Les restrictions liées à la pandémie pourraient être l’occasion de rationaliser notre programme sans compromettre le fond », a-t-il suggéré.

Le Président de la soixante-quinzième session, qui considère la salle de l’Assemblée générale comme le « parlement de l’humanité », a également fait part de son intention d’utiliser cette plateforme pour amplifier les voix des personnes les plus vulnérables au monde.  Il souhaite aussi profiter de ses bons offices pour souligner l’importance d’une fourniture impartiale et sans entrave de l’aide humanitaire et du plein respect du droit international humanitaire dans les conflits et les crises.

Alors que débute la décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable, M. Bozkır a en outre indiqué qu’il favoriserait l’utilisation des technologies émergentes, des données renforcées et des actions axées sur les résultats.  Son but est de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté car « il est clair que nous ne sommes pas sur la bonne voie ».

« L’Assemblée générale ne peut rester les bras croisés pendant que le reste du monde souffre », a lancé le Président de la soixante-quinzième session qui a par ailleurs affirmé qu’il serait le chantre de l’égalité entre les sexes.

Faisant le bilan des travaux de la soixante-quatorzième session, M. Muhammad-Bande a par ailleurs jugé impératif de s’engager de nouveau en faveur des cadres convenus, regrettant notamment que la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) ait, l’an dernier, adopté 64% de ses résolutions par vote enregistré.  Il a également appelé à continuer d’impliquer les jeunes, notant leur engagement en faveur de la justice sociale et de la lutte contre les changements climatiques.

Cette séance de clôture a également été marquée par l’intervention du Secrétaire général, M. António Guterres, qui a signalé que l’ampleur de la pandémie, son impact social et économique et son interaction avec d’autres défis mondiaux et mégatendances sont inconnus.  « Notre seul espoir est d’y répondre avec unité et solidarité, tout en soutenant les plus vulnérables », a-t-il déclaré.  « Tous les yeux sont tourné vers l’ONU et nous continuerons le travail que nous avons commencé ensemble pour vaincre la pandémie et bâtir un avenir meilleur. »

M. Guterres a en outre indiqué que les agences humanitaires de l’ONU ciblent quelque 250 millions de personnes les plus exposées, sans oublier les efforts des missions de maintien de la paix et des équipes de pays.  Il a parlé du lancement de la campagne Verified dans le but de promouvoir les faits et la science et de lutter contre la propagation de fausses informations dangereuses en ligne.  Dans le contexte de la pandémie, il a rappelé les mesures mises en œuvre à New York pour assurer la poursuite du travail quotidien, avec l’aide des nouvelles technologies, de même que pour assurer la sécurité des délégués et du personnel de l’ONU.

L’Assemblée générale a ensuite observé une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation, ainsi qu’à la mémoire de Javier Pérez de Cuéllar, ancien Secrétaire général de l’ONU, et de Pierre Nkurunziza, ancien Président du Burundi.

Après s’être retourné pour applaudir le Président sortant, M. Bozkır a prêté serment en tant que Président de la soixante-quinzième session et a saisi le marteau cérémonial de l’Assemblée générale qui avait été déposé sur une table par son prédécesseur.  Quelques minutes plus tard, le temps pour le personnel de l’ONU de désinfecter la tribune, il a donné le coup de marteau marquant l’ouverture de la première séance plénière de la soixante-quinzième session qui a commencé par une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation.

M. Bozkır a ensuite annoncé que la semaine prochaine, des chefs d’états plus nombreux que jamais participeront au débat général de la soixante-quinzième session qui sera également marquée par deux séances extraordinaires, l’une consacrée à la COVID-19, la première du genre, et l’autre à la corruption.

Le nouveau Président s’est également engagé à faire tout son possible pour soutenir et diriger les trois réunions de haut niveau prévues à l’issue du débat général: celle qui commémorera le vingt-cinquième anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (1er octobre) et celles qui promouvront le Sommet sur la biodiversité (30 septembre) et la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires (2 octobre).

Les questions suivantes figurent également parmi les priorités de la session: l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies; la commémoration du vingt-cinquième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social; la préparation de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés; la réunion de haut niveau concernant les objectifs et les cibles du Programme 2030 relatifs à l’eau; la Conférence sur les océans; la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale et la réforme du Conseil de sécurité.

Le Président de la soixante-quinzième session a, par ailleurs, annoncé qu’il compte poursuivre la tenue des réunions physiques aussi longtemps que les conditions sanitaires le permettront et en prenant des mesures de précaution.  « Dans notre métier de diplomate, a-t-il expliqué, rien ne peut se substituer aux rencontres en tête à tête avec nos homologues qui permettent d’établir une compréhension à long terme des positions de chacun et de forger des compromis. »

« Cette année sera cruciale dans la vie de notre Organisation », a enchaîné le Secrétaire général qui a appelé à continuer de répondre à l’impact immédiat de la pandémie de COVID-19 en renforçant les systèmes de santé et en soutenant le développement et la distribution équitable des traitements et des vaccins.  Il a aussi engagé les États Membres à se préparer à bâtir une reprise solide, sur la base du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

« Alors que nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, il est clair que le monde attend beaucoup de nous en tant que principale plateforme du multilatéralisme et de la coopération dans un système international fondé sur des règles », a déclaré M. Guterres. 

Au cours de cette première séance, l’Assemblée générale a par ailleurs nommé le Cameroun, la Chine, l’Islande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Fédération de Russie, Trinité-et-Tobago, la République-Unie de Tanzanie, les États-Unis et l’Uruguay à la Commission de vérification des pouvoirs.

Elle a également pris note du fait que les Comores, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie et le Venezuela sont en retard dans le paiement de leurs contributions à l’ONU.

Après la réunion de haut niveau de célébration du soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies, lundi 21 septembre de 9 heures à 21 heures, le débat général débutera le lendemain, mardi 22 septembre, à 9 heures.

Auparavant, l’Assemblée générale se réunira vendredi 18 septembre, à 11 heures, pour examiner les rapports de son Bureau et se prononcer sur l’organisation de ses travaux.

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