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Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai espère l’adoption d’une résolution sur la pandémie de COVID –19, « une honte que cela n’ait pas été fait »

Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai et Représentant permanent de l’Estonie, M. Sven Jürgenson, a espéré, cet après-midi, lors de sa conférence de présentation du programme du Conseil pour ce mois, l’adoption d’une résolution sur la pandémie de COVID-19, alors qu’un projet, en cours de discussion, fait toujours l’objet de divergences marquées entre « deux membres ». C’est une « honte » que le Conseil ne se soit pas présent là où il devrait l’être, a répondu M. Jürgenson à une correspondante de presse qui l’interrogeait sur ce qui semble une « abdication » du Conseil sur ce sujet.  

Le Conseil s’est adapté aux mesures de distanciation sociale imposées par la pandémie, s’est d’emblée félicité le Président, qui s’exprimait depuis les locaux de la mission estonienne.  M. Jürgenson a assuré qu’il continuerait dans la même voie de « transparence et d’efficience » empruntée par ses deux prédécesseurs, les représentants de la Chine en mars et celui de la République dominicaine en avril. Le programme du mois de mai sera ainsi quasiment aussi chargé que si le Conseil se réunissait physiquement, a-t-il dit, notant que l’intégralité des réunions publiques en visioconférence ouverte sera diffusée sur le Webcast.  

Après avoir décerné ce satisfecit, M. Jürgenson a abordé ce projet de résolution du Conseil sur la pandémie de COVID-19, en rappelant que son pays avait été le tout premier membre à demander une réunion sur le sujet.  Une déclaration à la presse n’avait pas ensuite fait consensus.  « J’aurais préféré l’adoption d’une résolution il y a deux ou trois semaines », a-t-il avoué.  Le Représentant permanent a indiqué que deux textes avaient circulé, l’un préparé par les 10 membres élus du Conseil, l’autre par les cinq membres permanents, avant que les deux textes ne soient récemment fusionnés.  

Des discussions très intenses se déroulent pour surmonter les divergences politiques qui subsistent, a déclaré le Représentant permanent.  « Tout est dans la presse. »  Le Président a affirmé que les membres veulent aller de l’avant, bien conscients que le Conseil doit se montrer à la hauteur de ses responsabilités.  « Le monde nous regarde. »  M. Jürgenson a indiqué que l’objectif du projet de résolution est d’appuyer l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu mondial lancé à la fin du mois de mars.  

Si de nombreuses parties à un conflit ont entendu cet appel, ce n’est malheureusement pas le cas de toutes, y compris pour des situations discutées par le Conseil, a poursuivi le Président.  Il a mentionné les parties au conflit libyen qui s’étaient jointes à cet appel, « mais le soir-même l’aéroport de Tripoli était bombardé ».  Il a également regretté que les houthistes au Yémen n’aient pas non plus entendu le Secrétaire général.  C’est pourquoi, outre l’adoption de la résolution sur la COVID-19, le Président a souhaité que le Conseil tienne une réunion pour discuter des conflits dans ce contexte de pandémie, pour faire davantage pression en vue de la signature d’accords de cessez-le-feu.  

Rentrant dans le détail des travaux du Conseil ce mois-ci, le Représentant permanent a indiqué que l’accent sera mis sur le respect des principes du droit international et l’identification de menaces sécuritaires émergentes.  Faisant remarquer que le Conseil sera présidé trois mois d’affilé par des pays européens- l’Estonie, la France et l’Allemagne-, M. Jürgenson a signalé que l’un des évènements marquants sera la tenue, le 8 mai prochain, d’une réunion selon la formule Arria sur le thème paix et sécurité en Europe et au-delà, en cette date anniversaire de fin de la Seconde Guerre mondiale.  

Un grand nombre de ministres des affaires étrangères discuteront notamment de l’avenir du multilatéralisme, a-t-il dit.  La formule Arria a été choisie pour cette réunion, qui devait initialement être un débat public de haut niveau, afin de permettre la participation de pays non-membres du Conseil, a expliqué le Président.  Lors de cette première semaine de mai, le Conseil tiendra également une séance sur la Libye et la Cour pénale internationale (CPI), le 5 mai, et une autre sur la situation en Bosnie-Herzégovine le lendemain, dans le cadre de visioconférence ouverte.  La Libye sera également le sujet de la réunion du 19 mai pour ce qui est du volet « sanctions ».  

L’autre évènement marquant de la Présidence estonienne sera la tenue, le 22 mai, d’une autre réunion selon la formule Arria consacrée à la cybersécurité. Le Représentant permanent a indiqué que cette question et celle du gouvernement électronique sont « les deux faces d’une même pièce ».  L’Estonie, qui est en pointe dans le domaine du gouvernement électronique, avait essuyé une cyberattaque massive en 2007, a-t-il rappelé.  M. Jürgenson a expliqué ce choix de format de réunion en raison de la nouveauté du sujet et de la volonté d’une approche graduelle.  

Le Conseil débattra de la situation en Iraq le 12, puis de la situation en Syrie -dans son volet politique le 18 et dans son volet humanitaire le lendemain-, avant le débat mensuel sur le Moyen-Orient qui aura lieu le 20.  Une séance sur la Somalie se tiendra le 21. 

Les membres se pencheront sur la question des méthodes de travail du Conseil le 15 et sur la protection des civils en temps de conflit armé le 27, avec la participation notamment du Secrétaire général António Guterres et du Président du Comité international de la Croix-Rouge.  Le Conseil devrait, en outre lors de ce mois, renouveler les mandats de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) ou bien encore de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  

Enfin, dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et la République islamique d’Iran, le Président du Conseil a indiqué qu’une réunion sur les sanctions frappant l’Iran n’est pour l’heure pas prévue.  S’exprimant en sa capacité nationale, M. Jürgenson a déclaré que l’Estonie est en faveur de la préservation du Plan d’action global commun.  

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