« Sauver le Pacifique, c’est sauver la planète entière », déclare le Secrétaire général en faisant appel à l’« intérêt éclairé » de tous les « décideurs »
La déclaration suivante a été faite aujourd’hui par M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Au cours de la semaine écoulée, j’ai été le témoin de l’impact des changements climatiques dans les États insulaires du Pacifique. Ceux-ci contribuent très peu à l’urgence climatique mondiale et pourtant, ce sont eux qui sont les plus touchés. Pour certains de ces pays, les changements climatiques sont devenus une menace existentielle.
Les risques sont trop réels. Des villages entiers sont en train d’être réinstallés, des moyens de subsistance sont détruits, les populations développent des maladies liées au climat. À Tuvalu, j’ai vu une nation entière lutter pour la préservation de son existence même.
Ce qui est remarquable dans ces pays, c’est que, face à cet énorme défi, ils ont décidé de ne pas renoncer. Ils sont déterminés à trouver des solutions et ont développé des moyens d’accroître leur résilience et leur capacité d’adaptation. En outre, ils sont à l’avant-garde de la réduction des émissions et constituent un exemple à suivre pour le reste du monde.
Leur voix se fait entendre clairement: les pays insulaires ne peuvent mettre fin à eux seuls aux changements climatiques, le reste du monde doit se mobiliser.
Nous devons comprendre que la lutte contre les changements climatiques nécessite la volonté politique de mettre en place des politiques de transformation dans les domaines de l’énergie, de la mobilité, de l’industrie et de l’agriculture. C’est pourquoi, dans le Pacifique, j’ai relayé de manière constante trois messages urgents aux dirigeants mondiaux.
Premièrement, nous devons réorienter l’imposition des salaires vers celle des émissions de carbone. Nous devons taxer la pollution, pas les gens.
Deuxièmement, nous devons cesser de subventionner les combustibles fossiles. L’argent des contribuables ne devrait pas être utilisé pour amplifier les ouragans, propager la sécheresse et les vagues de chaleur, faire fondre les glaciers et blanchir les coraux.
Troisièmement, nous devons arrêter de construire de nouvelles centrales au charbon d’ici à 2020. Nous avons besoin d’une économie verte et non d’une économie grise.
Ce que nous demandons, ce n’est pas de la solidarité, ce n’est pas de la générosité, c’est un intérêt personnel éclairé de la part de tous les décideurs du monde entier, car ce n’est pas seulement le Pacifique qui est en jeu, c’est la planète entière. Sauver le Pacifique, c’est sauver la planète entière.