Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Somalie
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, Karen Pierce (Royaume-Uni):
Le 21 novembre 2019, les membres du Conseil de sécurité ont entendu un compte rendu de la situation en Somalie du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, James Swan, du Représentant spécial pour la Somalie du Président de la Commission de l’Union africaine, Francisco Madeira, de la Présidente de la Commission électorale nationale indépendante somalienne, Halima Ismail Ibrahim, et du représentant de la société civile, Osman Moalim.
Les membres du Conseil se sont félicités de l’engagement pris, le 2 octobre 2019, par le Gouvernement fédéral somalien au Forum de partenariat sur la Somalie d’adopter une loi électorale d’ici à décembre 2019 afin de veiller à la tenue d’élections fédérales selon le principe « une personne, une voix » à la fin de 2020 ou au début de 2021. Ils ont souligné que la tenue d’élections pacifiques, inclusives, crédibles et transparentes, selon ce principe et conformément à la constitution provisoire, serait une mesure historique sur le plan de la reconstruction de la Somalie et aiderait le pays à continuer d’avancer sur la voie de la démocratie.
Les membres du Conseil ont noté que toute décision définitive relative à un modèle électoral exigerait un compromis et demandé à l’ensemble des acteurs et des institutions clefs en Somalie de mettre leurs divergences de côté et d’engager des pourparlers de manière constructive.
Les membres du Conseil ont souligné que le processus électoral devrait être inclusif, permettre la participation de tous les clans et de toutes les régions et prévoir à toutes les étapes la participation pleine et entière des femmes, sur un pied d’égalité, compte tenu des engagements pris par la Somalie d’imposer un quota d’au moins 30% de femmes parmi les parlementaires.
Les membres du Conseil se sont félicités du rôle joué par la Commission électorale nationale indépendante dans la préparation des élections et ont réaffirmé que l’équipe spéciale chargée de la sécurité électorale devait se réunir et établir un plan dans les meilleurs délais en vue de la création d’un climat sûr pour les élections. Ils se sont félicités des mesures prises par la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) pour appuyer les préparatifs en vue d’élections directes, conformément à son mandat, de la participation de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) aux préparatifs de sécurité, du rôle fondamental joué par le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) et de l’appui fourni à la MANUSOM, à l’AMISOM et à l’Armée nationale somalienne, ainsi que du soutien de la communauté internationale.
Les membres du Conseil ont noté que la coopération entre le Gouvernement fédéral somalien et certains États membres de la fédération avait achoppé sur bon nombre de questions, et craignent que cela entrave la pleine mise en œuvre des priorités nationales. Ils ont demandé au Gouvernement fédéral somalien et aux États membres de la fédération de renouer le dialogue pour régler les questions en suspens, parvenir à un règlement politique définitif et poursuivre les pourparlers sur la réconciliation aux échelons local, national et régional. Ils ont souligné en particulier qu’il fallait régler la situation dans le Djoubaland et ont exhorté toutes les parties à engager un dialogue. Ils ont également préconisé des progrès sur le plan de la réconciliation et de la tenue des élections régionales dans le Galmudug. Ils ont rappelé le rôle de médiation joué par le Représentant spécial du Secrétaire général et l’ont engagé à continuer de collaborer avec l’Union africaine et d’autres partenaires pour aider toutes les parties à aller de l’avant.
Les membres du Conseil se sont félicités des progrès récents faits pour réformer les forces de sécurité somaliennes, avec la création de nouvelles forces et l’organisation d’opérations conjointes avec l’AMISOM, et ont demandé l’appui constant de la communauté internationale afin de mettre la force sur pied. Ils ont prié instamment le Gouvernement fédéral, en coordination avec les États membres de la fédération, d’accélérer la mise en place du dispositif national de sécurité et de prendre de nouvelles mesures afin d’exécuter le Plan de transition des Nations Unies pour la Somalie et ont rappelé qu’il importait d’appliquer intégralement la résolution 2472 (2019).
Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus énergiques les attentats terroristes récents en Somalie dont les Chabab avaient revendiqué la responsabilité. Ils ont réaffirmé que tous les États devaient combattre, par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations Unies et aux obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces contre la paix et la sécurité découlant des attentats terroristes.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait de protéger les civils et demandé à toutes les parties de respecter immédiatement les obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme.
Les membres du Conseil se sont félicités des progrès accomplis par la Somalie sur le plan de la mise en place de réformes, dans le cadre du programme de référence du Fonds monétaire international.
Les membres du Conseil se sont déclarés solidaires des personnes touchées par les inondations récentes et se sont félicités des efforts faits récemment par la Somalie et la communauté internationale pour apporter une aide humanitaire.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur respect pour la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Somalie. Ils se sont déclarés déterminés à continuer de jouer un rôle actif dans les mois à venir.