Rencontre entre le Comité des sanctions du Conseil de sécurité concernant le Soudan du Sud et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit
Pendant les consultations qu’il a tenues le 21 août 2019, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2206 (2015) concernant le Soudan du Sud a entendu la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit, Mme Pramila Patten. Celle-ci a indiqué que, malgré les dispositions claires qui ont été adoptées dans l’accord de paix revitalisé pour que la violence sexuelle et fondée sur le genre prenne fin sous toutes ses formes, ces violences se sont poursuivies sans relâche au Soudan du Sud, où elles sont un moyen largement répandu d’humilier les victimes et toute leur communauté, avec des prolongements politiques et ethniques, dans un climat d’impunité quasi totale. Elle a rappelé que c’est en 2018 que l’on a enregistré le plus grand nombre de cas de violences sexuelles de ces dernières années.
La Représentante spéciale a déclaré que son bureau n’a cessé d’œuvrer auprès des parties au conflit pour obtenir la fin immédiate des violences sexuelles. À cet égard, elle a précisé que le plan d’action des Forces sud-soudanaises de défense du peuple a été présenté en mars 2019, conformément au communiqué publié conjointement avec son bureau en 2014. Il a donné lieu à l’instauration, au sein des Forces, d’un comité de surveillance de la mise en œuvre, laquelle a commencé à l’échelle nationale par la formation de responsables des Forces à la prévention et à la lutte contre la violence sexuelle en temps de conflit, dans une vingtaine de lieux différents. La Représentante spéciale a en outre informé le Comité que le plan d’action élaboré avec la Police nationale sud-soudanaise a été achevé au début du mois et qu’il était en instance d’adoption. Elle a ajouté que la Conseillère principale pour la protection des femmes de la MINUSS a œuvré aux côtés des dirigeants de l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (RM) afin d’encourager l’adoption de mesures visant à amener les auteurs de crimes à répondre de leurs actes; après les opérations menées entre avril et août 2018 en Équatoria-Occidental durant lesquelles 43 viols ont été commis, dont des viols collectifs, et 505 femmes ainsi que 63 filles ont été enlevées par des membres de l’APLS dans l’opposition (RM). À la suite de ce travail conjoint, le Président de l’APLS dans l’opposition (RM), Riek Machar, a publié, le 3 février 2019, un commandement interdisant les actes de violence sexuelle en temps de conflit, suivi d’un autre commandement spécial, en juillet 2019, ordonnant la libération immédiate des femmes et des filles enlevées. Une commission mixte de vérification a été créée depuis pour faciliter ces libérations, qui doivent commencer ce mois-ci. La Représentante spéciale a en outre fait savoir au Comité que son bureau était en contact suivi avec le Front de salut national, autre groupe armé non étatique impliqué dans les actes décrits dans le dernier rapport de la MINUSS sur l’Équatoria-Central.
En réponse, les membres du Comité qui ont pris la parole ont remercié la Représentante spéciale de son action et l’ont encouragée à poursuivre son travail, ajoutant qu’ils attendaient avec intérêt un complément d’information de son bureau. Plusieurs membres, exprimant leur préoccupation face au fait que, malgré la diminution de la violence politique, la violence sexuelle fondée sur le genre avait augmenté, ont insisté sur la nécessité d’amener les auteurs d’actes de violence sexuelle en temps de conflit à en répondre.