Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Yémen
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, Anatolio Ndong Mba (Guinée équatoriale):
Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur adhésion aux accords conclus par le Gouvernement yéménite et les houthistes en décembre 2018, tels qu’ils figurent dans l’Accord de Stockholm (S/2018/1134). Ils ont souligné qu’il était crucial que les parties s’acquittent au plus vite des engagements qu’elles ont pris, dans l’intérêt du peuple yéménite. Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils soutenaient pleinement l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen et le Président du Comité de coordination du redéploiement, et ont appelé toutes les parties à continuer de collaborer avec eux en toute bonne foi.
Les membres du Conseil se sont félicités des progrès faits par les parties lors de la réunion du Comité de coordination du redéploiement tenue les 16 et 17 février 2019 en ce qui concerne la planification du redéploiement des forces tel qu’envisagé dans l’Accord sur Hodeïda signé à Stockholm. Ils ont accueilli avec satisfaction l’accord conclu sur la Phase 1 du redéploiement mutuel des forces à l’extérieur des ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa, ainsi que de certains quartiers sensibles de la ville où se trouvent des installations humanitaires. Ils ont appelé à une mise en œuvre immédiate de la Phase 1. Ils se sont également félicités de l’accord de principe conclu au sujet de la Phase 2 du redéploiement mutuel des forces, et a invité les parties à poursuivre le dialogue constructif noué avec le Président du Comité de coordination du redéploiement, ainsi qu’à redoubler d’efforts lors de la prochaine réunion du Comité, qui se tiendra dans les jours à venir, pour trouver un accord définitif sur la Phase 2.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il fallait d’urgence ouvrir l’accès aux installations humanitaires, notamment aux Red Sea Mills, et ont salué l’arrangement dont ont convenu les parties à cet égard lors de la réunion du Comité, les 16 et 17 février derniers. Ils ont pris note avec préoccupation des difficultés opérationnelles rencontrées par les acteurs humanitaires au Yémen, réitéré leur profonde inquiétude face à la détérioration continue de la situation humanitaire dans le pays, où 80% de la population (24 millions de personnes) ont désormais besoin d’une aide humanitaire, et engagé les parties à faciliter l’entrée et la circulation rapide, sûre et sans entrave sur tout le territoire des articles à caractère commercial ou humanitaire et du personnel humanitaire. Ils ont appelé la communauté internationale à envisager d’octroyer des financements supplémentaires au plan de réponse humanitaire 2019 de l’ONU pour le Yémen.
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les signalements réguliers de violations du cessez-le-feu. Ils ont demandé aux parties de saisir cette occasion pour avancer sur la voie d’une paix durable en faisant preuve de retenue, en désamorçant les tensions, en respectant leur engagement en faveur de l’Accord de Stockholm et en en appliquant rapidement les dispositions. Ils ont rappelé qu’ils avaient demandé au Secrétaire général de faire état du non-respect, par une quelconque partie, des résolutions 2451 (2018) et 2452 (2019) et indiqué qu’ils étaient prêts à prendre de nouvelles mesures contre quiconque entraverait l’application de l’Accord de Stockholm. Les membres du Conseil ont rappelé également qu’il importait pour toutes les parties au conflit de garantir la protection des civils, notamment des plus vulnérables d’entre eux, comme les enfants, et ont à nouveau demandé à celles-ci de s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire, y compris le respect des principes de proportionnalité et de distinction, et du droit international des droits de l’homme.
Les membres du Conseil ont par ailleurs demandé aux parties de redoubler d’efforts pour finaliser les dispositions relatives à l’accord d’échange de prisonniers et à la mise en place du Comité mixte de coordination pour Taëz, deux mesures qui contribueraient grandement à renforcer la confiance.
Les membres du Conseil ont accueilli avec satisfaction l’engagement constructif des parties avec la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) et ont souligné qu’il fallait que cette dernière soit pleinement déployée et opérationnelle le plus rapidement possible. Ils ont demandé aux parties de continuer de garantir la sûreté et la sécurité du personnel de la Mission, et de faciliter la circulation, sans entrave ni retard, du personnel et du matériel de la MINUAAH, des vivres et des articles de première nécessité.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il fallait faire des progrès en vue d’un règlement politique global du conflit, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux déclarations de sa présidence portant sur la question et aux solutions convenues dans le cadre de l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre ainsi que de la Conférence de dialogue national. À cet égard, ils ont appelé les parties à engager un dialogue constructif avec l’Envoyé spécial pour mieux s’acquitter des obligations qui leur incombent au titre de l’accord signé à Stockholm. Ils ont également souligné qu’il importait d’obtenir la pleine participation des femmes au processus politique et un engagement véritable des jeunes à cet égard.
Les membres du Conseil ont à nouveau demandé que les résolutions du Conseil de sécurité soient pleinement appliquées, y compris les résolutions 2216 (2015), 2451 (2018) et 2452 (2019), et ses déclarations respectées, et se sont déclarés prêts à envisager de nouvelles mesures, le cas échéant, afin d’appuyer la mise en œuvre de toutes les résolutions portant sur la question. Ils ont réaffirmé leur ferme attachement à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen.