En cours au Siège de l'ONU

SC/13676

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, José Singer Weisinger (République dominicaine):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur appui entier et unanime en faveur du processus de paix engagé en Colombie et partagent les vues exprimées par le Secrétaire général dans son rapport du 26 décembre 2018 sur les activités de la Mission de vérification des Nations Unies.

Les membres du Conseil ont renouvelé leur profonde sympathie et leurs condoléances à toutes les personnes touchées par l’attentat terroriste perpétré à l’école de police de Bogota le 17 janvier 2019.  Ils ont condamné l’attaque et réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés.

Les membres du Conseil ont souligné que la Colombie se trouvait à un tournant décisif pour la consolidation de la paix, et réaffirmé que la cessation des combats avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée populaire (FARC-EP) avait été déterminante.  Ils se sont félicités des efforts déployés au cours des trois derniers mois par le gouvernement du Président Duque pour faire progresser la mise en œuvre de l’Accord de paix.  Ils ont exprimé l’espoir que le plan intitulé « la paix par le droit » établi par le Gouvernement permettrait de déployer un effort de grande envergure pour sécuriser, stabiliser et développer les anciennes zones de conflit rongées par l’insécurité, le trafic de drogue et la violence, et noté qu’il importait que les institutions et les initiatives qui entrent ou non dans le cadre de l’Accord de paix mènent une action concertée.  Ils ont fait écho à l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’une action rapide pour traduire ce plan, et d’autres, en mesures efficaces dans les zones les plus touchées par le conflit.

Les membres du Conseil ont exprimé de nouveau leur vive préoccupation devant la persistance des assassinats de dirigeants sociaux et communautaires: il a été établi que sept d’entre eux avaient été tués depuis le 1er janvier 2019.  Ils ont souligné l’importance d’une action rapide sur le terrain, y compris, à cet égard, grâce au « plan d’action pour la protection des dirigeants sociaux et communautaires, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes ».  Ils se sont félicités de la décision du Gouvernement de convoquer la Commission nationale des garanties de sécurité créée en application de l’Accord de paix, qui réunit des représentants des institutions publiques et de la société civile, et ont souligné que des démarches collectives devaient être entreprises qui combineraient l’envoi de représentants des institutions chargées de la sécurité et des institutions civiles dans les zones rurales vulnérables et la prise de mesures de protection individuelle.  Ils se sont de nouveau dits préoccupés par le meurtre d’anciens membres des FARC-EP, et ont noté qu’il fallait prendre des mesures de prévention et de protection pour faire en sorte que leurs candidats, et ceux de tous les partis, puissent pour la première fois en 2019 participer en toute sécurité aux élections locales.

Les membres du Conseil ont encouragé les parties à redoubler d’efforts pour garantir la réintégration politique, juridique et socioéconomique complète des anciens membres des FARC-EP, notamment en poursuivant leurs travaux au sein du Conseil national de réintégration.  Ils ont accueilli avec satisfaction les progrès récemment enregistrés dans l’approbation et le financement de projets productifs et appelé à ce que l’élan observé en faveur de l’accès à la terre et aux marchés se poursuive.  Ils ont encouragé une prise de décisions rapide en ce qui concerne l’avenir des secteurs territoriaux de formation et de réintégration, afin d’apporter plus de garanties aux anciens membres des FARC-EP et de renforcer leur confiance dans le processus de paix.

À cet égard, les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il fallait respecter pleinement l’indépendance et l’autonomie de la Juridiction spéciale pour la paix, et souligné qu’il importait de fournir à cette dernière l’appui politique et pratique dont elle avait besoin pour remplir sa mission de protection des droits des victimes.  Ils ont également exprimé leur soutien à la commission chargée d’établir la vérité et de garantir la coexistence et la non-répétition du conflit, qui joue un rôle primordial dans la réconciliation et l’établissement de la vérité.

Les membres du Conseil se sont félicités de la tenue, le 16 janvier 2019, de la première réunion du forum de haut niveau pour l’égalité des sexes, qui est chargé de l’application des dispositions de l’Accord de paix relatives à la problématique femmes-hommes.  Ils ont déclaré attendre avec intérêt la suite des travaux du forum, en particulier en ce qui concerne l’amélioration de la réintégration des anciennes combattantes des FARC-EP et le renforcement des garanties de sécurité pour les femmes occupant des postes de responsabilité.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils s’engageaient à coopérer avec les autorités colombiennes pour insuffler un nouvel élan à l’application de l’Accord de paix et parvenir enfin à une paix durable.  Ils ont salué les efforts complémentaires qu’ont fourni la Mission de vérification des Nations Unies et l’équipe de pays pour aider la Colombie.  Ils ont également souligné qu’il fallait que la communauté internationale continue de suivre la situation de près, afin de soutenir et d’encourager l’application de l’Accord.

Les membres du Conseil ont remercié l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général, Jean Arnault, de sa contribution remarquable au processus de paix, et souhaité la bienvenue au nouveau Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, Carlos Ruiz Massieu.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.