La Commission de la population et du développement examine le bilan des activités menées en 2018 par la Division de la population de l’ONU
Au quatrième jour de son débat général, la Commission de la population et du développement a concentré son attention sur les activités menées en 2018 par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES) et sur les tendances démographiques qui se dessinent pour les années à venir.
La Division de la population a pour mandat de veiller au renforcement des capacités de la communauté internationale afin de lui permettre de faire face aux enjeux démographiques actuels et futurs, et d’accompagner les États Membres dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) et d’autres mécanismes pertinents, dont le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
La Commission était donc saisie du rapport* du Secrétaire général intitulé « Exécution du programme et bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2018: Division de la population », qui décrit les tendances mondiales actuelles et le travail effectué en 2018 par la Division en matière de fécondité, de mortalité, de migrations, d’urbanisation et de vieillissement de la population.
La Division a entre autres publié le « World Contraceptive Use 2018 », qui présente des données globales sur la prévalence de la contraception, fondement des projections relatives à la planification familiale. Elle a également conclu, à partir de données récoltées auprès des gouvernements, la douzième « Enquête démographique de l’Organisation des Nations Unies », ainsi que la « World Urbanization Prospects », qui couvre la période de 1950 à 2050.
Cette année, la Division de la population publiera une étude intitulée « World Population Prospects », qui présentera notamment une estimation du nombre de migrants dans le monde. Enfin, la Division de la population travaille à la préparation de nouveaux outils destinés à aider les États à élaborer des politiques pour faire face au vieillissement de la population, tendance globale qui a interpelé de nombreuses délégations lors du débat général.
Après avoir salué, comme d’autres délégations, les travaux de la Division, la Fédération de Russie a fait valoir que la priorité devrait être accordée aux données nationales présentées par les États Membres, qui devraient toutefois se mettre d’accord sur des méthodes d’évaluation communes afin de disposer de données détaillées et fiables.
Pour la Norvège, au contraire, il faut plutôt compter sur des données provenant d’institutions indépendantes et crédibles, qui permettent d’éviter la multiplication des « fake news ». De telles données, ventilées par sexe et âge, sont seules à même de conduire à l’élaboration de politiques publiques efficaces, ont approuvé l’Allemagne, les États-Unis et les Fidji, au nom des petits États insulaires en développement.
À la reprise du débat général, plusieurs organisations non gouvernementales, de l’International Planned Parenthood Federation à ARROW en passant par l’organisation colombienne Profamilia, ont réaffirmé l’importance de garantir à tous les segments de la société, filles et femmes au premier plan, l’accès à des soins procréatifs et sexuels de qualité, condition essentielle de la mise en œuvre du Programme d’action de 1994, du Consensus de Montevideo sur la population et le développement, et des objectifs de développement durable.
La Commission clôturera les travaux de sa cinquante-deuxième session demain, vendredi 5 avril.
*E/CN.9/2019/5
EXÉCUTION DU PROGRAMME ET FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRÉTARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION
Rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et le bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2018: Division de la population (Département des affaires économiques et sociales) (E/CN.9/2019/5)
Ce présent rapport dresse le bilan des activités menées en 2018, dans le domaine de la population, par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales. Il porte notamment sur: les travaux d’analyse des tendances mondiales de la fécondité, de la mortalité, des migrations, de l’urbanisation et du vieillissement de la population; l’élaboration des estimations et projections démographiques à l’échelle mondiale; le suivi des politiques démographiques; l’étude des corrélations entre la population et le développement durable; la diffusion de données et d’informations démographiques; la coopération technique et les activités de renforcement des capacités en faveur des États Membres; enfin l’appui aux mécanismes intergouvernementaux par l’établissement de rapports du Secrétaire général et d’autres documents à l’intention des organes délibérants, l’organisation de réunions de groupes d’experts et le suivi des objectifs de développement arrêtés au niveau international.
L’objectif du programme de travail sur la population est d’améliorer l’aptitude de la communauté internationale à faire face efficacement aux enjeux démographiques actuels et futurs et à prendre en compte la dimension démographique dans les programmes de développement au niveau international. La Commission de la population et du développement, en tant qu’organe directeur de la Division de la population, formule des lignes directrices sur le programme de travail lors de sa session annuelle.
MESURES POUR LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT AUX NIVEAUX MONDIAL, RÉGIONAL ET NATIONAL
EXAMEN ET ÉVALUATION DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT ET DE SA CONTRIBUTION AU SUIVI ET À L’EXAMEN DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’HORIZON 2030
Déclarations
Mme EVI VAN DEN DUNGEN, Représentante de la société civile des Pays-Bas, a voulu ajouter sa voix au débat, appelant à travailler davantage pour aboutir à une jeunesse mieux informée sur ses droits. Pour elle, il faut investir dans la collecte de données sur la réalité de la jeunesse. Elle a regretté les inégalités persistantes entre hommes et femmes, notamment l’absence d’éducation en matière de sexualité et de procréation. « J’avais quatre ans lors de la naissance de la Commission sur la population et le développement et j’aurais souhaité que les débats actuels autour de #Metoo aient eu lieu plus tôt, cela m’aurait permis d’améliorer mes relations avec mes camarades lorsque j’avais 17 ans et éviter les problèmes de harcèlement. » N’osant pas penser à toutes ses filles qui vivent dans des sociétés plus conservatrices que la sienne, elle a appelé à introduire l’éducation sexuelle dans toutes les écoles à travers le monde. C’est pour elle un impératif d’avoir des informations sur les moyens contraceptifs modernes.
Mme NIKITINA (Fédération de Russie) a salué les travaux de la Division de la population relatifs au vieillissement de la population, tout en rappelant que la priorité devrait être accordée aux données nationales présentées par les États Membres lors des réunions internationales. Elle a appelé les États intéressés à se mettre d’accord sur des méthodes d’évaluation communes afin de disposer de données détaillées et fiables. Aujourd’hui, nous avons à notre disposition 17 indicateurs des objectifs de développement durable, a dit la représentante, pour qui la priorité doit être donnée, entre autres, à l’égalité entre les hommes et les femmes.
Mme PETRA ZERBST (Allemagne) a salué la contribution de la Division population et du FNUAP aux travaux de la Commission de la population et du Développement. Elle a estimé que la restructuration interne qui a été menée au sein de la Division devrait permettre de mieux relever les défis à l’avenir. De même, une base de données sur la contraception fournit des indications additionnelles utiles, de même que les projections de population qui seront publiées cette année. Les politiques dépendent de données fiables, détaillées et ventilées par âge et sexe, comme celles présentées dans le « World Population Prospect », a-t-elle rappelé.
Mme ASTRI SYSE, Chercheure principale au Centre des statistiques de la Norvège, a informé que son pays se base sur les données démographiques des Nations Unies dans ses travaux sur les projections sur les migrations internationales. La Norvège s’intéresse notamment aux données ventilées par âge propres à chaque pays. Pour elle, des données fiables provenant d’institutions indépendantes crédibles sont très importantes en raison des « fake news » qui circulent à travers le monde.
M. JUAN CARLOS ALFONSO FRAGA (Cuba) s’est félicité de l’expertise et de l’établissement de statistiques par la Division de la population afin de répondre aux défis démographiques auxquels est confrontée la communauté internationale. Ces données, ventilées par sexe et âge, sont également utiles pour la mise en œuvre du Programme 2030 et des objectifs de développement durable, a dit le représentant.
M. SIGIT PRIYOHUTOMO (Indonésie) a souligné que son pays collabore étroitement avec toutes les organisations internationales et les États Membres dans le domaine de la population et du développement. Soulignant l’importance et la pertinence de la coopération Sud-Sud et triangulaire, il a appelé à adopter un thème central sur cette question lors de la prochaine session de la Commission. Soucieux également de la coopération Nord-Sud, il a jugé nécessaire de fournir une assistance financière aux pays en difficulté.
Mme SUSAN OLSON (États-Unis) a salué le travail de la Division de la population, notamment l’analyse des données démographiques et la préparation de projections sur les populations afin de les mettre à la disposition des États. Les ensembles de données sont utilisés par les experts techniques des États Membres mais également par des institutions spécialisées. La représentante a notamment apprécié la préparation d’une note technique sur le vieillissement de la population et la réunion d’un groupe d’experts sur cette question.
M. ECHARRI (Mexique) s’est félicité du travail conjoint avec le FNUAP qui a permis tant de souligner les progrès réalisés dans son pays que d’identifier les défis à relever, notamment pour gérer les personnes en situation de mobilité. Fervent partisan de la coopération Sud-Sud, le Mexique réitère son soutien au consensus de Montevideo sur la population et le développement. Le représentant a estimé que le prochain sommet de Nairobi permettra d’alimenter davantage les débats sur les questions à l’ordre du jour.
M. GENE WAQANIVALU BAI (Fidji), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), s’est félicité de l’adoption, lundi, de la Déclaration politique soulignant le vingt-cinquième anniversaire du Programme d’action. La mise en œuvre de la CIPD dans l’Asie-Pacifique a permis de réaliser des progrès importants au cours des dernières années, a reconnu le représentant, notamment avec l’adoption des objectifs de développement durable et des Orientations de Samoa.
Néanmoins, des lacunes subsistent, notamment en termes de gestion des risques de catastrophe et de protection de l’environnement. Il faut donc renforcer la collaboration internationale et régionale afin de disposer de données détaillées et fiables. Dans 8 des 14 pays de la région, 30% de la population est âgée de moins de 15 ans, a relevé le représentant, en ajoutant qu’il fallait tenir compte de ces tendances dans la définition des politiques démographiques. Il a rappelé en terminant la fragilité des PEID, qui sont densément peuplés, possèdent des économies peu développées et exposées à d’importants risques de catastrophe et aux effets des changements climatiques.
Suite du débat général
M. REIKO HAYASHI, National Institute of Population and Social Security Research du Japon, a estimé qu’à l’ère du vieillissement global, il est très utile de disposer d’une variété d’études relatives à cette catégorie et de ne pas se contenter de simples chiffres. En effet, a—t-il expliqué, il s’agit de se pencher sur les questions liées à la condition de vie et la structure des ménages des personnes âgées. Du point de vue international, il existe deux écoles sur cette question, dont celle de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement tenue en 1982 à Vienne, qui a estimé qu’une personne est âgée à partir de 60 ans. Une école antérieure situait cet âge à partir de 65 ans, selon un rapport du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies publié en 1956. Ces différences de définition sont à l’origine parfois de confusions quoique mineures. Le représentant a reconnu qu’il est compliqué d’adopter une définition unique des personnes âgées, saluant à cet égard la Division de la population qui fournit des données avec plusieurs approches de cette catégorie de la population. De même, il a estimé que les données premières sur les migrations internationales publiées par la Division de la population sont d’une très grande valeur. Cependant, a-t-il nuancé, en raison des différentes méthodes de collecte des données, le nombre par pays d’origine et de destination peut varier. C’est pourquoi, il a préconisé la réduction de ces différences sur le long terme. Pour finir, il a souligné l’importance des données pour apprécier les indicateurs relatifs aux objectifs de développement durable.
Mme WILLIAMS (Jamaïque) a proposé que le Secrétariat examine la nécessité d’une analyse exploratoire approfondie et d’une étude de l’interdépendance entre la population et les trois dimensions du développement durable.
Mme HENNING, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) , a fréquemment recours aux outils et recueils statistiques préparés par la Division de la population, qui reposent sur une méthodologie fiable permettant de réaliser des progrès dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable et du Programme 2030, a assuré sa représentante. Elle s’est dit convaincue que les commissions régionales continueront de bénéficier de ces études, ajoutant que les perspectives régionales ont une contribution importante à apporter au dialogue mondial sur la population.
Mme SAI JYOTHIRMAI RACHERLA, de l’Asian-Pacific Resource and Research Centre For Women (Arrow), a souligné que la région Asie-Pacifique regroupe 4,3 milliards de jeunes, soit une majorité de la population jeune dans le monde. Une analyse de la situation fondée sur des éléments probants montre que les progrès globaux réalisés au cours des dernières années continuent d’échapper aux jeunes, aux femmes, aux personnes âgées, aux autochtones et autres groupes vulnérables. Pour rectifier le tir, elle a demandé aux États Membres de mettre en œuvre des programmes publics dédiés à la santé sexuelle, y compris la contraception et des avortements « sans stigmatisation ». Elle a appelé à faire progresser l’égalité des sexes et à éliminer la discrimination sexiste de même que les pratiques traditionnelles délétères. Les objectifs du Programme 2030 ne seront pas atteints sans une action concertée de la part des États et des parties prenantes, a-t-elle conclu.
Mme ANNIE FRANKLIN, de Global Helping to Advance Women and Children, a défendu le rôle de la famille qui est « l’unité fondamentale de la société ». La famille est à même de réaliser les grands objectifs de chaque pays et contribue à la création de sociétés stables et sûres. Les nations doivent par conséquent faire du soutien à la famille un point central dans leurs politiques de développement. Elle a cité, à cet égard, l’ancien Secrétaire général Ban Ki-moon pour qui la réalisation des objectifs de développement durable dépend de l’autonomisation de la famille.
Mme PATRICIA SAYERS, de l’International Catholic Committee of Nurses and Medico-Social Workers (CICIAMS), a noté que des connaissances limitées sont des obstacles à l’autonomisation des femmes. Seules la promotion de modes de vie sains et la formation permettront aux populations âgées de demeurer actives plus longtemps, a-t-elle déclaré, tout en ajoutant que le déclin de la fécondité est un facteur du vieillissement. « Les outils de contraception modernes constituent une manipulation hormonale », a fait argué la représentante qui a plutôt prôné le recours à la méthode Creighton, un mode de contraception « naturel et fiable ».
Mme EMILY PRICE, de Campaign Life Coalition, a défendu « le droit à la vie » et s’est élevée contre les pressions politiques et sociales qui entravent les droits civiques entourant la question de l’avortement. Elle a appelé les États Membres à défendre le droit à la vie.
Mme SHAMA KARKAL, de l’organisation Swasti Health Catalyst a réaffirmé l’importance du Programme d’action issu de la Conférence du Caire, une approche transformative qui se trouve au cœur du Programme 2030. Elle a souhaité la concrétisation de l’accès universel aux droits procréatifs et sexuels dans la région Asie-Pacifique, tout en appelant à l’élimination de toute forme de discrimination et de violence à l’endroit des groupes vulnérables. Selon elle, les États de la région ont pu s’entendre sur un cadre commun afin de mettre en application les recommandations issues des programmes internationaux.
M. RYAN FAJAR FEBRIANTO HARYONO, de la Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR), une ONG qui représente de jeunes activistes issus de 19 pays du monde à bas revenu et à revenu intermédiaire, a voulu rappeler à l’assistance qu’il y a 25 ans la Commission de la population et du développement a plaidé pour le droit des jeunes à une éducation sexuelle. Or, les succès dans ce domaine, a-t-il regretté, sont très inéquitables. Il a appelé les États à renforcer cet engagement pour « réaliser pleinement nos droits ». Les gouvernements doivent éliminer les entraves qui empêchent l’accès à une éducation sexuelle et sur les droits liés à la procréation et appelé à intégrer cette problématique au sein de l’école.
Mme LYDIA MWANIKI, ACT Alliance - Action by Churches Together, s’est félicitée des résultats des examens menés par les conférences régionales sur la population et le développement. Les groupes religieux sont souvent présentés comme étant en opposition au sein des instances de l’ONU, a-t-elle regretté, en appelant à mettre l’accent sur la dignité humaine. « Les États ne doivent pas revenir sur leurs engagements en faveur de la santé procréative et sexuelle. De même, les hommes et les garçons ont un rôle à jouer afin d’assurer l’égalité des sexes. » Elle a défendu le multilatéralisme afin de concrétiser le Programme d’action, condition de la réalisation d’un développement durable.
Mlle MARIA INSUATI, de l’International Presentation Association, a souligné que l’adolescence est une période prometteuse dans la vie des jeunes mais rendue difficile aujourd’hui avec les inégalités qui résultent des transformations dans la société. Elle a appelé l’ONU et les États Membres à impliquer activement les jeunes dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable qui ont une incidence directe sur leur vie au quotidien. Il faut assurer leur intégration dans toutes les sphères de la vie politique et sociale, notamment à travers l’éducation.
« Nous devons reconnaître que de nombreuses lacunes subsistent avant de pouvoir faire du rêve de 1994 une réalité », a déclaré Mme ESTELLE WAGNER, de l’International Planned Parenthood Federation. « Nous vivons dans un monde dans lequel l’âge, le sexe, le revenu ou l’orientation sexuelle d’une personne déterminent la nature de ses droits », a-t-elle dénoncé. Elle a dénombré encore de nombreuses grossesses chez les adolescentes et constaté que l’accès à la santé procréative continue d’être mis en péril « par des gouvernements qui mettent l’idéologie avant le respect des droits de chacun ». Selon elle, le consensus existant sur les droits sexuels des femmes et les filles doit être respecté par tous les gouvernements du monde. « Ce sont nos vies et nos corps qui paient le prix de l’inaction depuis trop longtemps », s’est emportée la représentante, en souhaitant que, dans 25 ans, nous nous rassemblions à nouveau pour célébrer le plein succès du Programme d’action de la CIPD.
Mme NATALIA ACEVEDO GUERRERO, de l’Asociacion Pro-Bienestar de la Familia Colombiana Profamilia, s’est réjouie que le Programme d’action de la CIPD ait permis la conclusion d’un accord international sur les droits procréatifs et sexuels. La réalisation des droits sexuels est essentielle pour un développement durable, a-t-elle dit, en notant que depuis 1994, le taux de fécondité est passé de six à deux enfants par femme. Depuis lors, la contraception est devenue partie intégrante des politiques nationales de la Colombie et l’avortement est aujourd’hui considéré comme un droit. Profamilia compte poursuivre sa lutte pour faire en sorte que tous les secteurs de la société aient accès à des soins procréatifs et sexuels de qualité, condition de la mise en œuvre du Programme d’action et du Consensus de Montevideo.
Mme WOLFFE, de la World Youth Alliance (Alliance mondiale des jeunes), a plaidé pour la promotion de la dignité de l’être humain qui est, selon elle, à la base de tout développement. « Investir dans l’être humain, c’est investir dans des sociétés plus justes et équitables. » C’est pourquoi elle a défendu la qualité de l’éducation et de la santé, qui sont les principaux éléments à la base de la réalisation d’un développement authentique et de l’autonomisation des individus.
M. ALEZ VASQUEZ, de la Fédération internationale du développement familial, a parlé de 10 mesures identifiées aux termes de consultations afin d’atténuer les vulnérabilités familiales, qui ont tendance à se transmettre d’une génération à l’autre. Parmi les mesures identifiées se trouvent la mise en place de soins particuliers aux enfants et de mesures susceptibles de renforcer l’équilibre familial.
Pour Mme ANGELA MASKE, d’Advocates for Youth, l’objectif 5 du Programme 2030 appelle à une éducation sexuelle pour tous qui constitue, à ses yeux, la pierre angulaire pour l’égalité des sexes. Il faut lutter pour les droits de tous, notamment les populations marginalisées. De plus, toutes les pratiques coercitives telles que les mariages d’enfants, doivent disparaître. En bref, elle a appelé à l’abrogation des politiques délétères qui limitent l’accès au droit à l’éducation sexuelle et aux services de santé procréative.