ECOSOC: Mme Mona Juul, de la Norvège, élue à la tête du Conseil économique et social pour la session de 2020, la cinquième femme présidente en 73 ans
Mme Mona Juul, de la Norvège, a été élue ce matin, par acclamation, à la présidence du Conseil économique et social (ECOSOC) pour la session de 2020.
Les États Membres ont unanimement salué le fait d’avoir à nouveau une femme à la tête de l’ECOSOC, pour un troisième mandat successif après ceux de Mme Marie Chatardová (République tchèque), en 2018, et de Mme Inga Rhonda King (Saint-Vincent-et-les-Grenadines), qui achève le mandat de 2019 et à qui les délégations ont rendu un vibrant hommage.
Alors que le Maroc a dit souhaiter l’avènement de tout un bureau de l’ECOSOC constitué de femmes, afin que celles-ci soient « aux commandes », la République-Unie de Tanzanie a plaidé pour que se poursuive cette tradition de « femmes fortes » à la tête des organes onusiens.
La nouvelle Présidente a rappelé que l’an prochain, sera commémoré le vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing en faveur des femmes, avant d’affirmer que « les droits des femmes et l’égalité des genres doivent demeurer une priorité transversale au cœur du travail de l’ECOSOC ».
Parmi les questions qu’elle juge importantes pour son mandat, Mme Juul a mis l’accent sur la participation des femmes, qui est selon elle un prérequis et un élément clef pour la croissance économique. Elle a aussi estimé que l’augmentation des ressources nationales est un élément crucial de la réalisation des objectifs de développement durable. De même, il faut mettre fin aux flux illicites de capitaux, a-t-elle souhaité, ajoutant qu’il faut établir une coalition internationale large pour lutter contre la corruption. Selon elle, il va falloir également discuter de la question de la dette, de l’établissement de régimes fiscaux justes et prévisibles, sans oublier l’identification de solutions transformatives pour faire face aux changements climatiques.
La nouvelle Présidente a en outre noté que, depuis la toute première réunion de l’ECOSOC, le 23 janvier 1946 à Londres, le mandat du Conseil demeure toujours aussi pertinent. Elle a rappelé que l’ECOSOC et ses structures affiliées forment un « écosystème unique ». Elle a d’ailleurs pour ambition d’arriver à de meilleurs résultats pour cet écosystème. Elle a aussi promis de poursuivre une collaboration étroite avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix. Quant au système des Nations Unies pour le développement, elle a souhaité qu’il tienne ses engagements: « On attend de lui de meilleurs résultats, une plus grande transparence et la redevabilité. » Mme Juul a enfin insisté sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, avant de promettre de poursuivre l’héritage de la précédente Présidente.
Cette dernière, Mme King, a exprimé sa fierté d’avoir été la quatrième femme Présidente de l’ECOSOC. Elle a dit ressentir « un sentiment d’accomplissement » en laissant son poste: beaucoup a été fait au cours de l’année, même s’il reste encore bien des choses à accomplir, notamment dans le cadre de l’amélioration des travaux de ses organes subsidiaires et pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. À ce propos, elle est revenue sur le Forum politique de haut niveau pour le développement durable qui vient de s’achever. Elle s’est félicitée de l’amélioration des discussions dans le cadre des examens nationaux volontaires, tout en saluant le travail joué en ce sens par le Groupe des amis qu’elle a créé à cet effet.
Mme King a enfin souligné que les réalisations de cette année sont également à mettre à l’actif de la coopération renforcée avec d’autres organes onusiens, notamment la « coopération sans précédent » qu’elle a entretenue avec la Présidente de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale. Alors qu’elle s’apprête à représenter son pays au Conseil de sécurité en 2020 et 2021, Mme King a promis qu’elle allait désormais œuvrer au renforcement de la coopération entre cet organe et l’ECOSOC. Elle a émis le vœu que ce dernier continue à renforcer ses fonctions délibératives.
Ces fonctions ont été effectivement restaurées sous votre présidence comme l’avait demandé l’Assemblée générale, a salué Mme Amina J. Mohammed, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, qui lui a rendu hommage. Mme Mohammed a aussi salué l’initiative de la Présidente sortante de créer un « Groupe des amis des examens nationaux volontaires » qui a contribué au succès de la session 2019 du Forum politique de haut niveau. La Vice-Secrétaire générale a également promis d’apporter son soutien à la nouvelle Présidente, toute en se félicitant du fait que l’ECOSOC, en élisant la troisième femme de suite à sa tête, montre un exemple en matière d’égalité. Elle a également demandé que la voix des jeunes et des personnes marginalisées retentisse au sein de l’ONU et à l’extérieur grâce à l’ECOSOC.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Haïti a salué le travail de la Présidente sortante qui est originaire de leur région. La représentante des États-Unis a également salué Mme King tout en félicitant celle qui lui succède. D’autres délégations ont fait pareil, notamment l’Égypte, l’Équateur, le Liban, l’Ouganda, le Honduras, la République de Corée, l’Arménie, le Nicaragua ainsi que le Pakistan, qui a dit sa fierté de faire partie du nouveau Bureau.
En effet, en plus de Mme Juul à la présidence, l’ECOSOC a élu ses vice-présidents: Mme Maleeha Lodhi (Pakistan) en tant que représentante du Groupe des États d’Asie et du Pacifique; M. Mher Margaryan (Arménie) au nom du Groupe des États d’Europe de l’Est; M. Juan Sandoval Mendiolea (Mexique) au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes. Le Vice-Président issu du Groupe des États d’Afrique sera élu ultérieurement.
Le Conseil a aussi adopté l’ordre du jour provisoire de sa session de 2020 (E/2020/1), avant d’adopter une résolution (E/2020/L.1) sur l’« organisation des travaux de la session de 2020 du Conseil économique et social ».
Ainsi, le Forum de la jeunesse se tiendra le 1er et le 2 avril 2020. Le Forum des partenariats se tiendra le 3 avril 2020, alors qu’une réunion consacrée à la gestion sera organisée le 15 avril 2020 pour tenir les élections aux sièges devenus vacants dans les organes subsidiaires du Conseil et dans les organes connexes.
La réunion spéciale d’une journée sur la coopération internationale en matière fiscale se tiendra le 1er mai 2020, alors que le Forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation au service de la réalisation des objectifs de développement durable aura lieu les 12 et 13 mai 2020.
Le Forum pour la coopération en matière de développement se tiendra les 14 et 15 mai 2020, tandis que le débat consacré aux activités opérationnelles de développement aura lieu du 19 au 21 mai 2020. D’autres réunions du débat consacré à la gestion se tiendront les 2 et 3 juin 2020, ainsi que les 21 et 22 juillet 2020. Le débat consacré aux affaires humanitaires aura lieu du 9 au 11 juin 2020.
Alors que le débat consacré à l’intégration se tiendra le 6 juillet 2020, le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, organisé sous les auspices de l’ECOSOC, se tiendra du 7 au 13 juillet 2020. Le débat de haut niveau, y compris la réunion ministérielle de trois jours du Forum politique de haut niveau, se tiendra du 14 au 17 juillet 2020. Enfin, la session d’organisation relative à son programme de travail pour la période allant de juillet 2020 à juillet 2021 se tiendra le 23 juillet 2020.
En fin de séance, le Japon a été tiré au sort pour occuper le premier siège dans la salle de l’ECOSOC au cours des réunions de 2020. Les autres membres du Conseil seront donc installés à sa suite selon l’ordre alphabétique en anglais.
En début de séance, une courte vidéo présentant des extraits les plus marquants des activités de l’ECOSOC pour cette session a été diffusée, juste après la minute de silence observée en hommage au Président tunisien décédé, Beji Caid Essebsi.