L’ECOSOC encourage les pays à consacrer davantage de ressources aux niveaux national et international à la lutte contre le VIH et le sida
En fermant, ce matin, les travaux de sa session consacrée à la gestion, le Conseil économique et social (ECOSOC) a « appelé de ses vœux des mesures d’urgence pour combler le déficit de moyens nécessaires à la lutte contre le VIH et le sida, compte tenu de l’investissement annuel de 26 milliards de dollars qui sera nécessaire pour atteindre les cibles fixées pour 2020 ».
En effet, dans une résolution présentée conjointement par la Chine et les États-Unis, en leurs qualités respectives de Président et Vice-Président du Conseil d’administration d’ONUSIDA, l’ECOSOC a encouragé les pays, conformément au principe de responsabilité partagée et de solidarité mondiale, à consacrer davantage de ressources aux niveaux national et international aux mesures prises pour combattre le VIH et le sida.
Ce texte se base sur les constatations figurant dans le rapport du Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA): ces cinq dernières années, les financements mobilisés au profit de programmes de lutte contre le VIH ont stagné à un montant situé approximativement 20% en deçà de celui qui serait nécessaire pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. ONUSIDA a du mal à mobiliser des ressources et il a connu un déficit de financement de 42 millions de dollars en 2015, de 62 millions de dollars en 2016 et de 65,5 millions de dollars en 2017, précise le rapport. Si l’on ne met pas encore plus d’ardeur au combat, l’épidémie risque de reprendre et de faire encore d’innombrables victimes.
Pourtant, souligne le rapport, les investissements consentis dans la lutte contre le VIH portent aussi des fruits pour l’ensemble du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Par exemple, l’espérance de vie dans les pays d’Afrique subsaharienne est passée de 53,9 ans en 2006 à 60,4 ans en 2016 en grande partie du fait de l’accès élargi à la thérapie antirétrovirale. De même, grâce aux 1,4 million de nouvelles infections évitées chez les enfants depuis 2010, le déclin mondial de la mortalité des enfants de moins de 5 ans a pu être plus rapide. Autre fait marquant, la baisse du nombre de décès dus à la tuberculose entre 2005 et 2016 parmi les personnes vivant avec le VIH a donné un nouvel élan aux efforts mondiaux visant à éliminer cette maladie d’ici à 2030.
C’est fort de ces constats que le Canada, s’exprimant également au nom de l’Australie, a plaidé pour un financement suffisant en faveur du Programme commun. La Fédération de Russie a annoncé qu’elle allait verser une contribution volontaire de 17,5 millions de dollars en faveur de la lutte contre le VIH et le sida dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Le pays déplore tout de même que le rapport d’ONUSIDA ait été élaboré « sans tenir compte des spécificités des cadres juridiques des États ». Ainsi, le représentant a jugé inapproprié que le rapport « critique » des lois criminalisant la prostitution ou encore qu’il fasse la promotion de concepts comme « l’éducation sexuelle ». De leur côté, les Pays-Bas ont déploré ces lois qui criminalisent les personnes infectées et les gens qui ont des rapports sexuels avec les personnes de même sexe, avant d’appeler à « barrer la route à la stigmatisation relative au VIH et au sida ».
C’est également un appel à des financements sur le long terme que l’ECOSOC a lancé en faveur d’Haïti, dans un contexte de transition entre la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) et le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, une configuration davantage axée sur le développement.
Dans une résolution relative au « Groupe consultatif ad hoc sur Haïti », le Conseil économique et social a ainsi demandé « d’urgence un financement suffisant pour les activités humanitaires, y compris les activités qui concernent la lutte contre le choléra, comme indiqué dans le Plan d’aide humanitaire de 2019 pour Haïti », tout en engageant les partenaires à « faire le lien entre les activités à court terme et le développement à long terme afin de renforcer la résilience et de réduire la répétition des crises ».
Dans ce texte, par lequel le Conseil a décidé de proroger le mandat du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti jusqu’à la conclusion de sa session de 2020, le Gouvernement haïtien et ses partenaires de développement sont invités à utiliser davantage les mécanismes existants pour surveiller l’assistance afin d’accroître la transparence, d’améliorer la coordination et de mieux s’aligner sur les priorités de développement d’Haïti.
À ce propos, le représentant du pays a présenté deux priorités immédiates dans le cadre d’une feuille de route pour la prochaine année. Celle-ci prévoit une rencontre au plus haut niveau des membres du Groupe consultatif ad hoc, en marge du débat général de la soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale, en septembre prochain. Il a aussi plaidé pour l’appui aux initiatives liées au développement durable que les autorités haïtiennes envisagent de lancer à l’occasion de la commémoration prochaine des 10 ans du séisme qui a ravagé le pays le 12 janvier 2010.
L’ECOSOC a ainsi achevé sa session consacrée à la gestion ainsi que sa session de 2019. Il se réunira demain, jeudi 25 juillet, à 10 heures, pour ouvrir sa session de 2020.
ÉLECTIONS, PRÉSENTATIONS DE CANDIDATURES, CONFIRMATIONS ET NOMINATIONS
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a élu l’Argentine au Conseil d’administration d’ONU-Femmes pour un mandat de trois ans (2020-2022).
Le Conseil a également élu M. Sven-Erik Soosaar (Estonie) à l’Instance permanente sur les questions autochtones, en tant que représentant du Groupe des États d’Europe orientale, pour un mandat de trois ans (2020-2022).
L’ECOSOC a ensuite élu Trinité-et-Tobago au Comité d’attribution du Prix des Nations Unies en matière de population, pour un mandat qui prend effet ce jour qui s’achèvera le 31 décembre 2021.
QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS
Programme à long terme d’aide à Haïti
Mme LOUISE BLAIS (Canada) a présenté le rapport (E/2019/80) du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti que son pays préside. Le rapport contient les principales conclusions formulées par le Groupe à l’issue de ses visites à Washington, en avril 2019, et en Haïti, en mai 2019, au cours desquelles les membres du Groupe se sont entretenus avec le Président du pays, des parlementaires, ainsi que des représentants des institutions financières internationales, des organisations régionales et de la société civile.
Dans son rapport, le Groupe explique qu’Haïti connaît aujourd’hui une crise aux dimensions multiples. Le pays reste en proie à d’importantes tensions économiques et sociales qui, conjuguées aux besoins humanitaires persistants, sont à l’origine de l’instabilité politique et de la détérioration de la sécurité. Ces incertitudes empêchent les pouvoirs publics de répondre aux besoins fondamentaux de la population et compromettent la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable.
Le Groupe presse le Gouvernement, l’opposition et tous les secteurs de la société de s’engager dans un dialogue national constructif et ouvert à tous afin de sortir de l’impasse politique et de fixer un cap pour le développement socioéconomique du pays. Il exhorte également la communauté internationale à continuer de coopérer collectivement avec Haïti afin d’assurer le succès de la transition entre une présence de maintien de la paix et une configuration davantage axée sur le développement, qui soit à même d’apporter durablement au peuple haïtien sécurité, stabilité et développement.
Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en Haïti, M. AMADOU DIALLO, a relevé qu’après des négociations prolongées, le Président d’Haïti vient de choisir un premier ministre. Il a indiqué qu’en l’absence d’un gouvernement établi, le personnel des Nations Unies n’avait pas d’interlocuteur avec lequel discuter des programmes et projets de développement concernant le pays. Il a par ailleurs salué les progrès accomplis dans la lutte contre l’épidémie de choléra en Haïti, avant de former le vœu que la maladie soit complètement éradiquée au cours des prochains mois. Ces derniers jours également, l’un des chefs de gang les plus notoires d’Haïti a été arrêté et il sera présenté à la justice. Se félicitant de cette évolution, M. Diallo a rappelé que la violence des gangs était longtemps restée incontrôlée et que la police nationale, récemment renforcée, pourrait redonner de l’espoir à la population.
En dépit de ces progrès, M. Diallo a averti que la situation restait sombre et que les besoins humanitaires et de développement d’Haïti étaient constamment sous-financés. Faisant remarquer que l’appel humanitaire pour le pays n’est pour l’instant financé qu’à hauteur de 16%, il a appelé à davantage d’investissements internationaux en Haïti, en particulier pour lutter contre le taux élevé de malnutrition dans le pays. Il a terminé en évoquant la situation politique du pays. Selon lui, aucun accord politique ne peut prospérer s’il n’est inclusif.
Le représentant de la Colombie, M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA, s’exprimant en tant que Président de la Commission de consolidation de la paix, a assuré que la Commission se tenait prête à apporter le soutien nécessaire en Haïti. Selon lui, s’il existe un pays dans le monde ayant besoin du soutien de toutes les agences onusiennes, c’est bien Haïti.
Le Brésil a également souhaité que la transition se fasse en douceur entre la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) et le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti nouvellement créé.
M. PATRICK SAINT-HILAIRE (Haïti) a estimé que le Groupe consultatif ad hoc avait bien esquissé les principaux écueils auxquels le pays fait face. Il a relevé que la désignation d’un nouveau premier ministre, mardi dernier, devrait contribuer à apaiser les tensions politiques. De même, l’arrestation récente du chef de gang Arnel Joseph marque selon lui une étape importante dans le retour de la sécurité.
Le délégué a également déploré l’insécurité alimentaire et le manque d’accès à des financements adéquats et prévisibles. Selon lui, les urgences les plus cruciales se manifestent dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures.
M. Saint-Hilaire a également proposé une feuille de route pour la prochaine année. Celle-ci prévoit une rencontre au plus haut niveau des membres du Groupe consultatif ad hoc, en marge du débat général de la soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale en septembre prochain. Cette rencontre est un vœu du Président d’Haïti, a—t-il précisé. En plus, Haïti plaide pour l’appui aux initiatives liées au développement durable que les autorités haïtiennes envisagent de lancer à l’occasion de la commémoration prochaine des 10 ans du séisme qui a ravagé le pays le 12 janvier 2010.
Le délégué de la Fédération de Russie est revenu sur les discussions ayant animé les négociations sur les dispositions du projet de résolution relatives à la reconduction du mandat du Groupe consultatif ad hoc. Selon lui, il est important de s’en tenir à la résolution ayant créé le Groupe consultatif: cette dernière n’avait pas prévu la possibilité de modification du mandat du Groupe, a-t-il relevé.
L’ECOSOC a ensuite adopté la résolution intitulée « Groupe consultatif ad hoc sur Haïti » (E/2019/L.23). Ainsi, le Conseil engage les donateurs et les autres partenaires, notamment les organismes des Nations Unies et les institutions financières internationales, à rester mobilisés et coordonnés pour appuyer le développement à long terme d’Haïti, dans le respect des priorités établies par le Gouvernement haïtien et de celles énoncées dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
L’ECOSOC engage également le Gouvernement haïtien et les partenaires de développement à s’efforcer davantage d’utiliser les mécanismes existants pour surveiller l’assistance afin d’accroître la transparence, d’améliorer la coordination et de mieux s’aligner sur les priorités de développement d’Haïti. Il demande d’urgence un financement suffisant pour les activités humanitaires, y compris les activités qui concernent la lutte contre le choléra, comme indiqué dans le Plan d’aide humanitaire de 2019 pour Haïti, et engage les partenaires à faire le lien entre les activités à court terme et le développement à long terme afin de renforcer la résilience et de réduire la répétition des crises.
Enfin, le Conseil décide de proroger le mandat du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti jusqu’à la conclusion de sa session de 2020, afin de pouvoir suivre la situation de près et de formuler des conseils concernant la stratégie de développement à long terme d’Haïti en vue de favoriser le relèvement, la reconstruction et la stabilité du pays sur les plans économique et social.
Du fait de cette prorogation de mandat, le Secrétariat de l’ECOSOC a annoncé que la résolution ainsi adoptée aura des implications financières. Il faudra notamment mobiliser 44 000 dollars pour couvrir les frais de voyage des membres du Groupe consultatif à Washington et en Haïti.
Pays africains qui sortent d’un conflit
Le Président de la Commission de consolidation de la paix, M. FERNANDEZ DE SOTO (Colombie) a repris la parole pour présenter les principales actions de cet organe en 2018, tout en tirant les leçons apprises.
Le Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Djouba, M. KAMIL KAMALUDDEEN, intervenant par visioconférence, a ensuite présenté un tableau sécuritaire qui fait voir une stabilité relative sur le terrain au Soudan du Sud.
Décision concernant le projet de résolution « Pays africains qui sortent d’un conflit »
L’ECOSOC a ensuite adopté une décision (E/2019/L.28) par laquelle il prie le Secrétaire général de lui présenter pour examen, à sa session de 2020, un rapport au titre de l’alinéa intitulé « Pays africains qui sortent d’un conflit ».
QUESTIONS RELATIVES À L’ÉCONOMIE ET À L’ENVIRONNEMENT
Coopération internationale en matière fiscale
Par une décision, l’ECOSOC a fixé les dates de la dix-neuvième session du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale, qui se tiendra à Genève, du 15 au 18 octobre 2019, et en a approuvé l’ordre du jour.
QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS
Calendrier des conférences et des réunions dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes
Le représentant de la Chine et le délégué des États-Unis, respectivement Président et Vice-Président du Conseil d’administration d’ONUSIDA, ont présenté le projet de résolution sur le « Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida » (E/2019/L.24).
Dans ce texte, le Conseil demande instamment au Programme commun de continuer à soutenir la mise en œuvre intégrale, efficace et rapide de la Stratégie du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida pour 2016-2021 et de la Déclaration politique de 2016 sur le VIH et le sida. L’ECOSOC encourage les gouvernements, la société civile, les populations locales et le secteur privé à réaliser les objectifs énoncés dans ces instruments, sans lesquels les objectifs de développement durable ne pourront pas être atteints, y compris la cible 3.33.
L’ECOSOC appelle en outre de ses vœux des mesures d’urgence pour combler le déficit de moyens nécessaires à la lutte contre le VIH et le sida, compte tenu de l’investissement annuel de 26 milliards de dollars qui sera nécessaire pour atteindre les cibles fixées à 2020. Conformément au principe de responsabilité partagée et de solidarité mondiale, il encourage les pays à consacrer davantage de ressources aux niveaux national et international aux mesures prises pour combattre le VIH et le sida.
Après l’adoption de ce texte, la France a plaidé pour que les populations les plus vulnérables puissent recevoir un traitement là où elles se trouvent.
Le Canada, s’exprimant également au nom de l’Australie, a plaidé pour un financement suffisant en faveur du Programme commun. Pour le Royaume-Uni, il est important que le futur directeur d’ONUSIDA soit plus sensible à la question du harcèlement sexuel sur le lieu du travail. Les Pays-Bas ont déploré le fait que malgré les indicateurs positifs de la lutte contre le VIH et le Sida, le nombre de nouvelles infections ne diminue pas. Le délégué a aussi dénoncé des lois qui criminalisent les personnes infectées et ceux ayant des rapports sexuels avec des gens de même sexe. Il a donc appelé à la protection des droits fondamentaux de tous, afin de barrer la route à la stigmatisation relative au VIH et au Sida.
Enfin, le délégué de la Fédération de Russie a annoncé l’intention de son pays de verser une contribution volontaire de 17,5 millions de dollars en faveur de la lutte contre le VIH et le sida dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Il a déploré le fait que le rapport d’ONUSIDA ait été élaboré sans tenir compte des spécificités des cadres juridiques des États. Ainsi, le représentant a jugé inapproprié que le rapport « critique » des lois criminalisant la prostitution. Il a aussi déploré la promotion, dans le rapport, de concepts comme « l’éducation sexuelle ».
COOPÉRATION RÉGIONALE
En abordant le rapport (E/2019/15/Add.2) du Secrétaire général sur la coopération régionale dans les domaines économique et social et les domaines connexes, l’ECOSOC a renvoyé certains points portés à son attention par la Commission économique pour l’Europe (CEE).
Le Conseil a néanmoins adopté trois projets de résolution contenus dans ce rapport. En vertu de la résolution III, l’ECOSOC approuve le changement de nom du Comité du logement et de l’aménagement du territoire de la CEE, qui s’appellera désormais « Comité du développement urbain, du logement et de l’aménagement du territoire ».
Aux termes de la résolution V, le Conseil a approuvé les Orientations-cadres pour l’élaboration de normes sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments établies par la CEE. Enfin, par la résolution VII, l’ECOSOC fait sienne la décision K (68) de la CEE sur l’application, au niveau mondial, de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux.
Après ces adoptions, la Fédération de Russie, qui s’est rangée au consensus, a tout de même demandé le renforcement du Secrétariat de ladite convention afin qu’il soit mieux à même d’apporter son soutien aux pays qui en font la demande. La déléguée de la Turquie a, pour sa part, rappelé que son pays n’est pas partie à ladite convention. Selon la délégation, l’ECOSOC n’aurait pas dû se prononcer sur un sujet présenté par la CEE alors que la question ne fait pas l’unanimité en Europe.
Les États-Unis ont félicité la CEE de la mise en œuvre de cette convention. Le pays craint néanmoins que cette tâche ne vienne réduire l’efficacité de la Commission régionale en réduisant une part de son budget, a dit la délégation.