Élections pour combler des postes vacants dans 16 organes subsidiaires de l’ECOSOC
Ce matin, le Conseil économique et social (ECOSOC) a élu ou nommé de nouveaux membres au sein de 16 de ses organes subsidiaires, au cours de son débat consacré à la gestion. Dans certains cas, les États-Unis ont demandé des votes à bulletin secret, ce qui a suscité des objections de la part de quelques délégations. Des différences de vues se sont également fait jour à propos de l’experte indépendante chinoise actuellement membre de l’Instance permanente sur les questions autochtones.
Au terme de scrutins à bulletin secret pour pourvoir les postes vacants à l’Organe international de contrôle des stupéfiants, le Conseil a élu Zuriswa Zingela (Afrique du Sud) parmi les candidats désignés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), puis cinq membres nommés par leurs gouvernements respectifs: Jagjit Pavadia (Inde), Jallal Toufiq (Maroc), César Tomás Arce Rivas (Paraguay), Bernard Leroy (France) et Viviana Manrique Zuluaga (Colombie).
Pour la Commission de statistique, le Conseil a élu, par acclamation, le Brésil, les États-Unis, la Géorgie, Madagascar, la Sierra Leone et la République tchèque, et par vote le Koweït et la République de Corée pour un mandat de quatre ans (2020-2023).
Passant à la Commission de la population et du développement, l’ECOSOC a élu par acclamation le Liban, la Libye, la Somalie, le Turkménistan et l’Ukraine pour un mandat de quatre ans (2020-2024), ainsi qu’Israël et la Jamaïque pour un mandat se terminant en 2023, avant de reporter à une date ultérieure l’élection de sept autres membres.
Pour la Commission du développement social, le Conseil a élu par acclamation les huit membres suivants pour un mandat de quatre ans (2020-2024): Éthiopie, Fédération de Russie, Japon, Libye, Nigéria, République de Corée, République démocratique du Congo et République islamique d’Iran. Cuba a aussi été élue pour le même mandat, mais à bulletin secret, tandis que l’Autriche a été élue pour un mandat expirant en 2023. Le Conseil a dû reporter l’élection de cinq autres membres, pour des mandats commençant à des dates différentes.
Répondant à une question de la délégation du Venezuela, la Vice-Présidente de l’ECOSOC, Mme Mona Juul (Norvège), a indiqué que c’est à la demande des États-Unis que le vote avait été décidé pour le poste revenant à un État d’Amérique latine et des Caraïbes. La Fédération de Russie a déploré le vote sur une candidature qui avait été approuvée par le groupe régional, estimant que c’était une façon inefficace d’utiliser les ressources de l’Organisation. Même objection de la part de la Chine qui a mis en garde contre la politisation et l’introduction de questions de relations bilatérales dans les élections.
S’agissant de la Commission de la condition de la femme, le Conseil a élu le Brésil, la Colombie, le Danemark, la Fédération de Russie, le Mexique, la Mongolie, les Philippines, le Sénégal, la Somalie et la Suisse pour un mandat de quatre ans (2020-2024).
Ensuite, pour la Commission des stupéfiants, le Conseil a élu les 17 membres suivants pour un mandat de quatre ans (2020-2023): Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Angola, Espagne, États-Unis, Hongrie, Italie, Kenya, Libye, Maroc, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suède, Turquie et Ukraine. Le Conseil a recouru à un vote à bulletin secret pour élire pour le même mandat les États suivants: Kazakhstan, Pakistan, Japon, Bahreïn, Népal, Turkménistan, Chine, Thaïlande, Mexique, El Salvador, Jamaïque, Uruguay, Pérou et Équateur.
En ce qui concerne le Comité du programme et de la coordination, l’ECOSOC a nommé par acclamation six membres, qui seront présentés à l’Assemblée générale pour être élus pour un mandat de trois ans (2020-2022) -Chine, Comores, Libéria, Mauritanie, République de Corée et Uruguay- tandis que la nomination d’un autre membre a été reportée. Pour combler un siège actuellement vacant, il a nommé par acclamation le Paraguay pour un mandat qui s’achèvera le 31 décembre 2021.
S’agissant de l’Instance permanente sur les questions autochtones, le Conseil a élu Vital Bambanze (Burundi), Grigory E. Lukiyantsev (Fédération de Russie), Bornface Museke Mate (Namibie), Tove Søvndahl Gant (Danemark) et Zhang Xiaoan (Chine) pour un mandat de trois ans (2020-2022). En outre, il a organisé un vote à bulletin secret pour élire Irma Peneda Santiago (Mexique) et Loudres Tibán Guala (Équateur).
Avant l’élection de ces nouveaux membres, la déléguée des États-Unis s’est déclarée gravement préoccupée par la « conduite inappropriée de la soi-disant experte indépendante chinoise Zhang Xiaoan ». Elle a affirmé que lors de la récente session de l’Instance permanente, la Chine et l’expert avaient cherché à affaiblir un défenseur des droits de l’homme très respecté et étouffé une voix de la société ouïghoure. La représentante a dénoncé « les brimades de la Chine et la partialité politique de Mme Xiaoan ». L’attitude de l’experte chinoise révèle une « tendance à exploiter les organes des Nations Unies », selon la représentante qui a aussi accusé le parti communiste chinois de manifester son hostilité à l’égard des religions structurées. Exprimant son inquiétude devant plus d’un million de Ouïghours et d’autres personnes qui ont été arrêtés et soumis à la torture dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, la déléguée des États-Unis a appelé à « mettre un terme à ces atrocités ».
Le représentant de la Chine a rejeté cette « diffamation », précisant que le soi-disant Ouïghour mentionné par la représentante des États-Unis était « un terroriste désigné par le Gouvernement chinois mais soutenu par les États-Unis ». Les déclarations de cette personne concernant la Chine, lors de la session de l’Instance, étaient d’ailleurs « totalement fausses », selon la délégation chinoise. La Chine, a-t-elle tenu à souligner, protège les droits, la culture et les langues des groupes minoritaires. Le représentant a dit être confiant que l’experte chinoise travaillerait de manière impartiale, objective et neutre au sein de l’Instance. Il a invoqué les constatations de diplomates et de représentants d’organisations internationales qui se sont rendus sur le terrain, selon lesquels la situation est « totalement différente » de la manière dont elle est décrite dans les médias. « Les États-Unis n’ont pas le droit de critiquer la Chine à ce sujet », a-t-il déclaré, avant de souligner que des groupes autochtones à Hawaii avaient accusé les États-Unis de priver leurs peuples de leurs droits.
Passant au Conseil d’administration du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Conseil a élu par acclamation la Chine, l’Estonie, la Fédération de Russie, l’Irlande, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suisse, le Yémen et le Zimbabwe pour un mandat de trois ans (2020-2022). Il a aussi tenu un scrutin à bulletin secret pour élire les membres du groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, au terme duquel Cuba et le Paraguay ont été élus pour le même mandat. Là encore, le Venezuela a voulu savoir qui avait demandé le vote et la Présidente du Conseil a répondu que c’étaient les États-Unis.
En outre, pour combler des postes qui seront vacants en 2020, l’ECOSOC a élu par acclamation la Nouvelle-Zélande et la République de Moldova, qui remplaceront l’Italie et le Bélarus en 2020, ainsi que le Japon, l’Allemagne et l’Espagne, qui remplaceront l’Australie, la France et le Luxembourg en 2020 et 2021.
Passant au Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets, l’ECOSOC a élu les pays suivants par acclamation pour un mandat de trois ans (2020-2022): Bulgarie, Chine, Colombie, Danemark, États-Unis, Japon, Koweït, Norvège, Pérou, République tchèque et Somalie. Il a également élu la Suisse et la Finlande pour compléter les mandats de Monaco et du Royaume-Uni pour l’année 2020, et l’Autriche pour compléter le mandat de la Belgique en 2020 et 2021.
Le Conseil a ensuite élu 17 membres du Conseil d’administration de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) pour un mandat de trois ans (2020-2022): Allemagne, Brésil, Burundi, Chine, Fédération de Russie, Japon, Kazakhstan, Liban, Lituanie, Madagascar, Mexique, Nouvelle-Zélande, Nigéria, République de Corée, République démocratique du Congo, Sierra Leone et Suisse. Il a reporté l’élection d’un membre des États d’Amérique latine et des Caraïbes pour le même mandat. La Belgique et le Canada ont été élus pour compléter les mandats de l’Irlande et de la Turquie, pour un mandat de deux ans (2020-2021).
Le Conseil d’administration du Programme alimentaire mondial (PAM) compte également de nouveaux membres qui exerceront un mandat de trois ans (2020-2022): l’ECOSOC a élu par acclamation l’Australie, le Burundi, Madagascar, l’Espagne et le Turkménistan, puis Cuba par un vote à bulletin secret. Le Conseil a ensuite élu l’Autriche par acclamation pour remplacer la Suisse pour une période de deux ans (2020-2021).
Pour répondre encore à nouveau au représentant du Venezuela, la Vice-Présidente de l’ECOSOC a précisé que les États-Unis avaient demandé un vote à bulletin secret pour l’élection de membres de la « liste C », ce que le délégué de Cuba a regretté, comme pour les élections au Conseil d’administration de l’UNICEF et à la Commission du développement social. Soulignant que Cuba, un pays ayant atteint un taux de mortalité infantile inférieur à celui des États-Unis, avait beaucoup à apporter aux organes subsidiaires des Nations Unies, la délégation s’est offensée du « manque de respect manifesté par les États-Unis » et a demandé aux États Membres de soutenir la candidature de Cuba.
Passant au Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Conseil a élu par acclamation le Bélarus, El Salvador, les États-Unis, la France, le Kenya et la Tunisie pour un mandat de trois ans (2020-2022), mais a reporté l’élection de deux autres membres. Il a aussi élu le Luxembourg et la Suisse pour remplacer la Belgique et la Suède en 2020 et 2021.
Pour la Commission de la science et de la technologie au service du développement, le Conseil a élu Madagascar pour un mandat s’achevant le 31 décembre 2022, puis reporté l’élection d’un autre membre.
Le Conseil a élu par acclamation le Cambodge au Groupe de travail intergouvernemental d’experts des normes internationales de comptabilité et de publication pour un mandat se terminant le 31 décembre 2021, avant de reporter l’élection de 14 autres membres.
Pour terminer la journée, le Conseil a élu par acclamation la Côte d’Ivoire, les Fidji, l’Indonésie et le Liban au Comité du Prix des Nations Unies pour la population, pour un mandat se terminant le 31 décembre 2021, et reporté l’élection d’un autre membre.
La prochaine réunion de l’ECOSOC sera annoncée dans la Journal des Nations Unies.