Le Comité des ONG suspend sa session après avoir recommandé le statut consultatif à 239 organisations sur les 529 dossiers examinés
Le Comité chargé des ONG réuni depuis le 21 janvier, a suspendu, ce matin, la première partie de sa session 2019 au cours de laquelle il a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à 3 ONG et le statut consultatif spécial à 236 autres. Le Comité, qui devrait adopter son rapport final le 8 février, a en revanche reporté sa décision sur 307 organisations.
Le Comité peut recommander ou retirer trois statuts. Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires. Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC. La Liste regroupe les ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.
Le Président du Comité, M. Mohamed Salam, du Soudan, a estimé que cette première partie de la session 2019 a été un succès. Seize ONG ont participé au dialogue avec le Comité qui a examiné les demandes de 529 organisations. Il a recommandé à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif général à 3 ONG: la britannique International Transport Workers’ Federation qui estime que les intérêts de ses près de 700 syndicats et environ 4,5 millions de travailleurs dans le monde doivent être représentés dans les activités des Nations Unies; l’autrichienne Lazarus Union, nominée en janvier 2017 pour le prix Nobel de la paix et tout entière vouée à la défense de ceux que le destin n’a pas placés du bon côté de la vie; et la nigériane International Human Rights & Anti-Corruption Society qui aide les victimes des violations des droits de l’homme à obtenir réparations et dédommagements.
Le statut consultatif spécial a été octroyé à 236 autres ONG. Le Comité a reporté sa décision sur 307 ONG, priées d’apporter des précisions à certains de ses membres. Cette situation augmentera la charge de travail des prochaines sessions, a averti le Président. Le Comité a en outre retiré le statut consultatif spécial de l’ONG chinoise « China Energy Fund Committe » pour des faits de corruption, dénoncés par les États-Unis, en Ouganda et au Tchad.
Le Président a annoncé que le Comité tiendra une réunion officieuse avant la reprise de session pour recevoir des informations sur les ONG inscrites sur les listes des Comités de sanctions du Conseil de sécurité.
Au cours de cette première partie de session, le Comité a pris note des rapports quadriennaux de 401 ONG et a reporté sa décision sur 61 autres rapports dont ceux d’« Amnesty International » et de « Reporters Sans Frontières ». Il a accepté 7 changements de noms d’ONG et la fusion de 3 autres. Le Comité a aussi recommandé à l’ECOSOC de clore les dossiers de 20 autres organisations qui, au 30 janvier, n’avaient toujours pas réagi à ses trois derniers rappels.
Octroi du statut consultatif spécial
- International Society for Peace and Safety (Nigéria)
- League of Women Voters of Nigeria (Nigéria)
- Love Alliance Foundation for Orphans, Disabled and Abandoned Persons in Nigeria (Nigéria)
- National Association for the Defense of Rights and Freedoms (Égypte)
- Peace Initiative Network (Nigéria)
- Poka Healthcare Foundation (Nigéria)
- Silambam Asia (SILA) (Malaisie)
- The Reality of Aid Africa Network (Kenya)
- Universal Peace and Violence Amelioration Centre (Nigéria)
- Youth Health and Development Organization (Afghanistan)
Examen des demandes de statut consultatif
La Turquie a voulu que Burundi Rugby League Rugby A Xiii Cooperative (Burundi) explique plus avant ses projets sur la prise en charge des migrants en 2016. Bahreïn a demandé l’audit financier, de ces deux dernières années, de Center for Sex education and Family Life Ltd/Gte (Nigéria). L’Inde a prié Chanan Development Association (Pakistan) des détails sur son initiative « Ici et Maintenant » concernant la santé maternelle et reproductive.
Chavara Cultural Centre (Inde) devra donner à l’Inde des informations sur les services matrimoniaux qu’elle propose. La Turquie a demandé à Community Human Rights and Advocacy Centre (CHRAC) (Cameroun) des informations supplémentaires sur ses activités dans les domaines de la sensibilisation et du lobbying. L’Inde a voulu des détails sur le financement de Dalit Welfare Association (Népal).
La même délégation a posé la question du financement à l’Environmental and Societal Development Foundation (Pakistan), en particulier l’origine des fonds. L’Inde a demandé à Envisions Institute of Development (Inde) la nature de ses projets avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et des financements reçus de ce dernier. La Chine a estimé que Global Buddhist Foundation (Inde) n’a pas présenté les arguments nécessaires à l’obtention d’un statut consultatif spécial. Ses revenus sont modestes. Comment l’ONG fera-t-elle pour avoir une taille « mondiale »?
Les États-Unis ont demandé à Global Energy Interconnection Development and Cooperation Organization (Chine) des détails sur ses projets d’énergie durable. La Chine a noté qu’Helpage India (Inde) a reçu 23 000 dollars du Gouvernement américain sur un budget de 14 millions de dollars. D’où vient ce budget « colossal »? L’ONG reçoit-elle des fonds des banques privées? La Turquie a voulu des informations sur le projet d’autonomisation des femmes et d’égalité des sexes mené par Human Is Right (Cameroun).
L’Inde a constaté que Kaarvan Crafts Foundation (Pakistan) reçoit 75% de son budget du secteur privé. Quel membre du secteur privé? La Fédération de Russie a voulu que NORSAAC (Ghana) explique l’étape actuelle de son projet « The Innovative Sexuality Education Program III »: le financement, les résultats, les bénéficiaires. L’Inde a demandé à Rupani Foundation (Pakistan) comment elle compte créer son « village technologique ». Comment sera-t-il financé alors que l’ONG est déficitaire?
Les États-Unis ont voulu de Silk Road Chamber of International Commerce (Chine) des détails sur le mécanisme de financement. La Chine s’est informée auprès de Stichting Partnership on Sustainable, Low Carbon Transport (SLoCaT) Foundation (Chine) de ses projets et des moyens de mise en œuvre. La Turquie a voulu en savoir plus des activités de l’Union des peuples autochtones pour le réveil au développement (Burundi) en 2019.
La Chine a demandé à United National Organization of Human Rights (Égypte) des informations sur tous ses partenariats avec les organisations locales. L’Inde a voulu en savoir plus sur les projets de Welfare Association Jared (Pakistan), les sources de financement, les bénéficiaires et les résultats attendus. Les États-Unis ont demandé à YouChange China Social Entrepreneur Foundation (Chine) des détails sur sa plateforme d’atténuation de la pauvreté.
Le Pakistan a voulu que A New Dawn – Bedouin Jewish Centre in the Negev for Equality and Accessibility in Education, Research, Peace and Welfare Services (R.A.) (Israël) donne des détails sur le programme « Shared Society ». Israël a noté que l’ONG a déjà envoyé le fascicule complet de ce projet, il y à peine quelques jours. Ce fascicule ne contient qu’un paragraphe sur le projet, a répliqué le Pakistan. Quel rôle joue les parlementaires israéliens dans ce projet? Parlez-vous du programme des jeunes parlementaires? s’est interrogé Israël. Mais le fascicule ne parle pas de ce programme, a relevé le Pakistan qui a répété qu’il attend des détails sur le programme « Shared Society ». La réponse de l’ONU, a-t-il expliqué en répondant à Israël, est différente « d’un fascicule à l’autre » d’où la nécessité de connaître sa nature exacte et d’avoir des précisions, notamment sur la collaboration avec USAID. Le Mexique a acquiescé et Cuba a suggéré au Pakistan de reformuler sa question, au nom, a souligné la Chine, du droit des membres du Comité à poser des questions. Pour autant qu’elles soient constructives, a rectifié Israël.