Le Forum sur le financement du développement ferme ses portes avec la promesse de trouver, malgré la conjoncture actuelle, les milliers de milliards de dollars nécessaires au Programme 2030
Les centaines d’États, représentants des institutions de Bretton Woods, d’organisations internationales, de la société civile et du secteur privé, dont plus de 30 ministres et responsables de haut niveau, ont fermé aujourd’hui les portes du Forum sur le suivi du financement du développement. Les quatre jours de travaux ont été couronnées par « un document final » qui porte la promesse d’intensifier les efforts pour mobiliser les fonds nécessaires à la mise en œuvre des objectifs de développement durable, à 11 ans de l’échéance. Nous nous quittons, a dit la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC) avec « une image contrastée de la façon dont le contexte mondial façonne le financement du développement ». Les obstacles sont aussi une chance de renforcer les institutions multilatérales et d’essayer de redonner confiance aux gens, a estimé la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.
Comment trouver les 5 000 à 7 000 milliards de dollars par an pour financer les 17 objectifs et 169 cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030? Dans leur document final de 12 pages et 29 paragraphes, les ministres et représentants de haut niveau notent un environnement mondial de plus en plus difficile: la croissance du produit intérieur brut par habitant est nettement inférieure au niveau nécessaire pour éliminer la pauvreté, les investissements sont sous-financés, les risques systémiques augmentent, dont la volatilité des flux de capitaux et le surendettement, les inégalités s’aggravent et la dégradation de l’environnement se poursuit. La mobilisation de financements suffisants reste donc un enjeu majeur.
Les ministres et représentants de haut niveau se déclarent en conséquence résolus à redoubler d’efforts quant à l’application du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, en relevant les défis de la mobilisation des ressources publiques intérieures; des entreprises et financements privés; de la coopération internationale; du commerce international; de la dette et de sa viabilité; des problèmes systémiques; de l’innovation; et des données.
Ils prennent à nouveau l’engagement de renforcer les capacités de l’administration fiscale au moyen de systèmes fiscaux modernisés et progressifs et renouvellent celui de relever les défis posés par la lutte contre les flux financiers illicites. Ils se félicitent aussi des efforts entrepris pour élaborer de bonnes pratiques en matière de recouvrement et de restitution des avoirs et réaffirment que les efforts menés dans le domaine de la coopération fiscale internationale doivent être universels dans leur approche et leur portée.
Ils encouragent l’alignement des investissements étrangers directs sur les stratégies nationales de développement durable et promettent de mettre en place des secteurs financiers durables et inclusifs, dotés d’une gestion des risques et d’une protection des consommateurs appropriées. Ils promettent de favoriser l’inclusion financière, notamment par la technologie financière et n’oublient pas de renouveler l’engagement d’œuvrer en vue de ramener le coût de transaction moyen des envois de fonds des travailleurs migrants d’ici à 2030 à moins de 3% de leur montant.
Les ministres et représentants de haut niveau promettent également des discussions sur la modernisation des méthodes de mesure de l’aide publique au développement (APD) et sur l’utilisation proposée de la notion de « soutien public total au développement durable ». Ils s’engagent en outre à renforcer la coopération triangulaire en tant que moyen de mettre les expériences et les compétences pertinentes au service de la coopération au développement. Ils disent soutenir la réforme « nécessaire » de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), préconisent la réalisation d’autres avancées, notamment au moyen de l’initiative Aide pour le commerce, et encouragent les mesures et initiatives de renforcement des capacités visant à permettre aux micros, petites et moyennes entreprises de mieux tirer parti des débouchés commerciaux, fournis notamment par le commerce électronique.
Les ministres et représentants de haut niveau répètent qu’il faut œuvrer pour un consensus mondial sur des directives concernant la responsabilité des débiteurs et des créanciers en matière d’emprunts et de prêts souverains. Ils engagent la communauté internationale à renforcer les mécanismes permettant d’aider les pays en développement à faire face au risque de change et demandent aux autorités de régulation financière d’examiner désormais les risques sous-jacents associés aux activités financières et non plus le type d’institution financière. Les ministres et représentants de haut niveau encouragent par ailleurs les acteurs de la coopération internationale à aider les pays en développement à surmonter les difficultés d’accès à la technologie.
Nous sommes conscients, concluent-ils, que l’année 2019 est une année charnière pour le suivi et l’examen du Programme 2030 et pour le Programme d’action d’Addis-Abeba. Les ministres et représentants de haut niveau parlent du Forum politique de haut niveau pour le financement durable, du Sommet sur l’action pour le climat, de la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle, du dialogue de haut niveau sur le financement du développement, de l’examen de haut niveau des Orientations de Samoa, et de l’examen à mi-parcours du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024.
En attendant, ils décident que le cinquième Forum sur le suivi du financement du développement sera convoqué du 20 au 23 avril 2020 et prient le Groupe de réflexion interinstitutions de distribuer, au plus tard à la fin de février 2020, une version préliminaire non éditée de son rapport.
Nous nous quittons, avec « une image contrastée de la façon dont le contexte mondial façonne le financement du développement » a dit la Présidente de l’ESOCOC, Mme Inga Rhonda King qui s’est félicitée du vif intérêt suscité par la Foire des investissements lequel a montré comment les plans et les projets nationaux peuvent être des vecteurs essentiels de la mobilisation des ressources. La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed, qui a voulu que l’on fasse des obstacles actuels une chance de renforcer les institutions multilatérales et de redonner confiance aux gens, a annoncé que le Secrétaire général de l’ONU lancera, en septembre prochain, l’« alliance des investisseurs » afin d’aligner les priorités du monde des affaires avec les objectifs de développement durable.
FORUM SUR LE SUIVI DU FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT (E/FFDF/2019/1) ET (E/FFDF/2019/2)
Table ronde 1:« Commerce, science, technologie, innovation et renforcement des capacités »
Le système commercial multilatéral contribue dans une large mesure à la croissance économique et au développement. Malheureusement, la croissance du commerce devrait ralentir en 2019, avec d’importants risques baissiers associés à l’escalade des tensions commerciales, indique le Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement dans son dernier rapport. C’est ce constat qui a guidé les échanges au cours de cette table ronde. Pour l’animatrice, Mme OLAJUMOKE ADEKEYE, Fondatrice de la « Young Business Agency », la question brûlante est de savoir « comment rendre le commerce plus inclusif? »
« Il faut un système commercial multilatéral ouvert et fondé sur des règles », a répondu le Secrétaire principal du Premier Ministre du Bangladesh, M. NOJIBUR RAHMAN. Pour l’instant, s’est-il désolé, les échanges mondiaux ont chuté de 2,6% en 2019, les tensions ne cessent de s’aggraver et le vent du protectionnisme souffle un peu partout. Alors que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est l’organe principal de réglementation, de nos jours, la plupart des décisions commerciales sont prises en dehors de ce cadre. La solution est simple: « l’OMC doit reprendre la place qui lui revient » mais elle doit aussi, a demandé la représentante de « Third World Network », se réformer et se doter d’un mandat prodéveloppement. L’OMC doit également veiller à ce que commerce régional et commerce international se complètent, a ajouté la Cheffe de la section d’analyse du commerce régional et international à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Mme MIHO SHIROTORI a salué l’annonce d’une future zone de libre-échange africaine, arguant que cela peut booster les échanges régionaux, favoriser la transformation des économies et partant, accélérer la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
La zone de libre-échange africaine envisage de créer un marché ciblant 1,2 milliard de consommateurs, avec une estimation annuelle de 2 000 milliards de dollars de revenus. Pour la CNUCED, les échanges intra-africains vont augmenter de 30% et le PIB de 2%. Outre la levée des barrières douanières, Mme SHIROTORI a dit s’attendre à un ensemble de mesures connexes comme l’harmonisation des règles commerciales ou des arrangements communs en matière de sécurité alimentaire et environnementale. Les producteurs africains ont été encouragés, entre autres, par Mme JANE NALUNGA, Directrice de pays à la « Southern and Eastern Africa Trade Information and Negotiations Institute (SEATINI) » à renforcer leurs capacités pour pouvoir pénétrer les marchés internationaux. Le continent doit promouvoir ses PME et surtout celles dirigées par les femmes, a ajouté la représentante de la CNUCED. Son homologue de la SEATINI a aussi appelé à la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha qui devrait supprimer les subventions et autres distorsions. Mais, a-t-elle encore prévenu, la plupart des pays africains n’ont pas les infrastructures de base et encore moins les politiques appropriées pour s’ouvrir à l’économie numérique par exemple.
Pourtant, souligne le Groupe de réflexion interinstitutions, le commerce électronique ouvre de nouvelles perspectives commerciales aux micros, petites et moyennes entreprises, ce qui souligne l’importance d’une augmentation des investissements dans les technologies de l’information et des communications, pour autant, a mis en garde, la représentante de « ITC Group des Philippines », que les populations soient placées au centre de l’économie numérique et non les ordinateurs. L’expansion des larges bandes passantes par exemple devrait inévitablement contribuer à l’augmentation du PIB dans les pays en développement, a insisté Mme SOFIE MADDENS, Cheffe de la réglementation et du marché à la Division de l’environnement de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Elle a affirmé que les technologies émergentes pourraient permettre de réaliser pratiquement tous les objectifs de développement durable. « Connectons l’autre moitié de l’humanité qui est encore dans l’obscurité », a-t-elle dit, en préconisant une réflexion « holistique et innovante ». On peut, a-t-elle dit, « faire des bonds en avant » grâce aux technologies mais tout cela exige des dirigeants « ambitieux et visionnaires » et la création de partenariats multipartites.
Mais aujourd’hui, a relevé la représentante de « Third World Network », « les pays les plus faibles sont à la merci des plus puissants ». Les pays doivent revendiquer leur marge de manœuvre s’agissant des politiques commerciales, a renchéri le représentant de « Public service international » qui a accusé les multinationales d’accumuler des profits sans payer d’impôt. Les pays en développement attendent depuis longtemps que les pays développés concrétisent leurs promesses, s’est résigné le représentant du Bangladesh.
Table ronde 2 sur la viabilité de la dette et les questions systémiques
Le modérateur, M. MARTIN GUZMAN, Coprésident de la « Columbia Initiative for Policy Dialogues Taskforce on Debt Restructuring and Sovereign Bankruptcy », a dit que le problème de la viabilité de la dette renvoie à celui de l’endettement et de la capacité de remboursement. La restructuration de la dette est une autre question qui dans de nombreux cas arrive toujours trop tard et porte sur un montant très réduit de la dette globale. Le Modérateur a demandé à Mme MARIA EDITA Z. TAN, du Département des finances des Philippines, ce qu’il faut faire pour éviter une telle situation. Les gouvernements, a-t-elle répondu, doivent surveiller de près le volume de leur dette et les grands équilibres économiques comme les recettes fiscales, les dépenses budgétaires ou la balance commerciale. Ils doivent faire preuve de la grande prudence face aux taux de crédit et à leurs fluctuations. Surveiller les dépenses et maintenir le bon niveau de liquidités, s’est résumé l’oratrice.
La dette est une question importante qu’il faut régler de toute urgence, a pressé Mme HERON BELFON, Directrice de « Jubilee Caribbean » qui a dit craindre pour le Programme 2030 et soulevé le problème des « dettes cachées ». Quant à la restructuration de la dette, elle a attiré l’attention sur le travail des organismes des Nations Unies dont la Feuille de route de la CNUCED. Le Modérateur a dit partager ces inquiétudes car, a-t-il estimé, le monde n’est pas prêt à faire face à une autre crise de la dette surtout celle des pays qui empruntent en devises étrangères dont le taux varie d’une année à l’autre. La question de la viabilité de la dette touche essentiellement les pays frappés par les crises et les catastrophes, a rappelé M. MARTIN MÜHLEISEN, Directeur du Département de la Stratégie, des politiques et de l’évaluation du Fonds monétaire international (FMI). Le Fonds prévoit d’ailleurs des « clauses sur les ouragans » dans ses accords et encourage les pays à y souscrire. Mais, a-t-il noté, les pays se montrent réticents alors que les fonds souverains exigent de plus en plus la signature de ces clauses pour investir dans les pays. Ils ne sont pas les seuls: une myriade de créditeurs dont le Club de Paris recherchent les mêmes garanties. Nous à Antigua-et-Barbuda, a indiqué Mme DENISE KNIGHT, Économiste principale du Ministère des finances, nous souscrivons à des assurances-risques qui couvrent les entreprises en cas de phénomènes climatiques extrêmes. Elle a aussi parlé de la coopération avec le Canada qui a conduit à la création du Centre de résilience des Caraïbes. Peut-on, s’est demandé le représentant d’El Salvador obtenir l’annulation d’une partie de la dette pour investir les fonds épargnés dans la reconstruction après catastrophes? C’est possible, a répondu le Directeur du FMI, pour autant que ce type de restructuration soit prévu dans l’accord de prêt.
En matière de dette, c’est la « transparence » qui doit être au centre de tout. Répondant à une question du Népal, la représentante du Département des finances des Philippines a maintenant un canal de communication ouverte avec les investisseurs. Les gouvernements peuvent certes se porter garants mais ils doivent éviter qu’aux yeux des entreprises ces garanties paraissent illimitées, a conseillé l’Économiste principale du Ministère des finances d’Antigua-et-Barbuda qui n’a pas oublié de dénoncer le traitement réservé aux pays comme le sien, frappés par les catastrophes naturelles mais privés de fonds concessionnels et de toute restructuration de la dette à cause d’un rang mal compris de pays à revenu intermédiaire. Le Directeur du FMI a vanté les mérites du système des quotas qui détermine l’accès aux prêts et aux programmes du FMI qui « a les outils pour aider les pays à faire face à des crises complexes ».
Quand on demande un prêt, il faut savoir qui évite les pièges des créanciers, a prévenu la représentante du Département des finances des Philippines. Ici encore le Directeur du FMI a affirmé que son institution consacre un tiers de son budget opérationnel au renforcement des capacités sur la dette. Nous avons modifié le cadre politique pour tenir compte des spécificités des pays et ce cadre est déjà appliqué avec 69 pays. Nous travaillons également sur un cadre d’accès aux marchés et nous offrons une assistance technique aux pays non membres du Club de Paris mais qui ont contracté des prêts auprès des fonds souverains. Il faut veiller à un partage équitable du fardeau entre débiteur et créancier. C’est la seule façon d’obtenir une bonne restructuration de la dette, le cas échéant.
Vers le dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale
Facilitateur du Dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale et Représentant permanent du Canada, M. MARC-ANDRÉ BLANCHARD a rappelé que ce dialogue sur le financement du développement se tiendra le 23 septembre prochain. L’espoir est permis, a-t-il dit, si l’on passe de la parole aux actes et surtout si on met en avant le multilatéralisme. En prévision du Dialogue, il a encouragé les États à se montrer pratiques et à « faire les choses différemment ». Il a souligné comme questions majeures, la dette qui accable les pays en développement, la numérisation du commerce et les flux financiers illicites. Le Dialogue sera précédé du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, prévue au mois de juillet, sous les auspices de l’ECOSOC, a renchéri l’autre Facilitatrice et Représentante du Ghana, Mme MARTHA AMA AKYAA. Elle est revenue sur les conclusions de la Réunion de haut niveau que l’Assemblée générale a tenue en décembre dernier, lesquelles ont reconnu les difficultés rencontrées par les pays à revenu intermédiaire dans la mise en œuvre du Programme 2030. Elle a aussi mentionné la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud qui a eu lieu le mois dernier à Buenos Aires en Argentine.
« J’espère que l’esprit de Monterrey va inspirer le prochain dialogue de septembre », a espéré le Facilitateur du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, M. MAURICIO ESCANERO, qui est aujourd’hui Chef de la Mission du Mexique auprès de l’Union européenne et Ambassadeur en Belgique et au Luxembourg. Il s’est réjoui que le Consensus de Monterrey soit toujours « vivant », souhaitant qu’on lui donne aujourd’hui un nouveau souffle, surtout en ces temps où le multilatéralisme nécessaire est pourtant de plus en plus menacé. Il a insisté sur l’importance d’une coopération internationale forte et capable de combler les lacunes du financement du développement, avec les Nations Unies comme chef de file. M. ESCANERO a demandé de la volonté politique pour « un nouvel Monterrey ».
Un nouvel engagement de tous en faveur des objectifs de développement durable, c’est ce qu’a demandé le Président du Conseil d’administration de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Il a présenté cet engagement comme la condition sine qua non « d’un monde plus inclusif qui ne laisse personne de côté ». Comment faire pour faire survivre l’esprit de Monterrey? s’est inquiété le représentant du Mexique. Compte tenu du « cynisme » et du « scepticisme » actuels, la meilleure réponse c’est le partage des meilleures pratiques et la création de partenariats novateurs, a répondu son homologue du Ghana.
Mme AMINA J. MOHAMMED, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a rappelé que les financements nécessaires sont énormes et que si les tendances actuelles se maintiennent, les objectifs de développement durable seront impossibles à réaliser. Mais, a-t-elle estimé, les obstacles sont aussi une chance de renforcer les institutions multilatérales et d’essayer de redonner confiance aux gens. Les États doivent adopter des cadres appropriés pour identifier les ressources disponibles et corriger les lacunes. Le concept de cadre financier national qui avait été présenté dans le Programme d’action d’Addis-Abeba doit être mis en œuvre. Le Secrétaire général de l’ONU, a-t-elle indiqué, entend lancer, en septembre prochain, l’alliance des investisseurs pour aligner les priorités du monde des affaires avec les objectifs de développement durable et faire que « les entreprises perçoivent la durabilité comme un élément essentiel ». Ces questions et bien d’autres, a rappelé la Vice-Secrétaire générale, seront débattues au dialogue de haut niveau l’Assemblée générale et à d’autres réunions prévues pour la même période. En septembre, nous devons avoir en main des solutions « concrètes et ambitieuses » pour que le Programme 2030 soit notre réalité.
La Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme INGA RHONDA KING, a déclaré que durant ces quatre derniers jours, des centaines d’États Membres, représentants des institutions de Bretton Woods, d’organisations internationales, de la société civile et du secteur privé, dont plus de 30 ministres et responsables de haut niveau ont réaffirmé le « caractère unique » du Forum, espace universel et multipartite de suivi du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement. Nous nous quittons, a-t-elle dit, avec une image contrastée de la façon dont le contexte mondial actuel façonne le financement du développement.
D’une part, les rapides changements climatiques, technologiques et géopolitiques mettent au défi la faculté de l’économie et du système financier à contribuer à la lutte contre la pauvreté et pour le développement durable. Dans le même temps, un large éventail d’actions innovantes a permis des progrès. La question de la résilience doit être au premier plan, a dit la Présidente car le prix de l’inaction face aux changements climatiques est très élevé. Certains gouvernements et dirigeants du secteur financier montrent la voie en intégrant dans leur action le lien entre croissance économique et objectifs climatiques.
Le Forum, a-t-elle poursuivi, a entendu de nombreux appels à un ordre mondial caractérisé par une meilleure coopération face aux tendances à la décentralisation et à l’interconnexion. Mais cet ordre mondial doit être soutenu par les stratégies nationales et locales. Troisièmement, l’on comprend mieux, a ajouté la Présidente, ce qui fonctionne dans la mobilisation des ressources. Les gouvernements mettent en œuvre des cadres de financement, en collaborant avec les partenaires au développement pour assurer la cohérence. La Présidente de l’ECOSOC a d’ailleurs voulu que l’on poursuive la réflexion à la réunion spéciale sur la coopération internationale en matière fiscale, le 29 avril prochain.
Cinquièmement, alors que les technologies continuent de progresser, nous devons placer l’inclusion et la durabilité au cœur de l’innovation. Bien qu’il reste beaucoup à faire, a conclu la Présidente, nous avons été inspirés par les solutions de l’économie numérisée. Le vif intérêt que la Foire des investissements des objectifs de développement durable a suscité cette année, tant chez les gouvernements que du côté du secteur privé, a montré comment les plans et les projets d’investissement nationaux peuvent être des vecteurs essentiels du changement et de la mobilisation des ressources.