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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 avril 2019

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Financement du développement

Le Forum de l’ECOSOC sur le financement du développement a débuté aujourd’hui en réunissant des représentants de gouvernements, d’institutions financières, de la société civile et du secteur privé.  Ce forum de quatre jours ouvrira la voie au dialogue de haut niveau sur le financement du développement, prévu pour la fin du mois de septembre.

S’exprimant à l’ouverture de la séance ce matin, le Secrétaire général a souligné que nous avions les outils pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques, mais que nous devions agir avec plus d’audace pour faire face aux défis actuels.  Il a déclaré que 2019 était une année déterminante pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris, ajoutant que le financement était essentiel pour y parvenir.

« Tous, et en particulier les pays développés, doivent respecter pleinement leurs engagements », a-t-il déclaré, évoquant le Programme d’action d’Addis-Abeba adopté en 2015 par les États Membres comme modèle de financement du développement durable.

Au niveau mondial, le Secrétaire général a annoncé la convocation d’une Alliance mondiale pour les investisseurs au service du développement durable, composée des chefs de direction de grandes entreprises du monde entier, tandis qu’aux niveaux régional et national, l’ONU s’emploie à élargir l’accès au financement privé et public pour les pays en développement. 

Libye

Les équipes politiques et humanitaires de l’ONU continuent à opérer à Tripoli, fournissant une aide humanitaire urgente aux civils, aux migrants et aux réfugiés touchés par les combats en cours.

Nous avons observé une augmentation des bombardements aveugles dans les zones résidentielles et des attaques contre des infrastructures civiles.  Nous rappelons à nouveau aux parties leur obligation de respecter le droit international humanitaire.  Dans des déclarations aux médias au cours du week-end, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Ghassan Salamé, a déclaré que le conflit avait de graves répercussions sur la vie et les conditions de vie du peuple libyen.

Hier, M. Salamé et son adjointe, Mme Stephanie T. Williams, ont rencontré, à Tripoli, le Président du Conseil de présidence, M. Fayez Serraj, ainsi que des maires de l’ouest du pays.  Les discussions ont porté sur la nécessité d’un arrêt immédiat des combats, la protection des civils et la fourniture d’une assistance humanitaire aux civils dans le besoin.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé que des milliers de civils étaient toujours bloqués dans des zones touchées par le conflit dans la banlieue sud de Tripoli.  À cause des affrontements en cours et des informations faisant état d’ambulances ciblées délibérément, seules quelques centaines de familles ont pu être mises en sécurité jusqu’à présent.

Près de 3 000 réfugiés et migrants sont toujours bloqués dans des centres de détention situés dans des zones touchées par le conflit ou à proximité de celles-ci.  Dans certains cas, les gardes ont abandonné les centres de détention, laissant les détenus seuls, sans vivres essentiels, tels que de la nourriture ou de l’eau.  Les partenaires humanitaires poursuivent leurs efforts pour atteindre ces personnes très vulnérables et pour fournir une assistance partout où les conditions le permettent.  Jusqu’à présent, environ 6 000 personnes ont reçu une forme d’aide humanitaire.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre total de personnes déplacées depuis l’éruption du conflit a dépassé les 18 000.  Quelque 48 victimes civiles ont été enregistrées, dont 13 sont décédées.  Ce nombre comprend uniquement les cas individuellement vérifiables et doit donc être considéré comme un minimum.

Les humanitaires en Libye continuent de travailler avec des niveaux de financement extrêmement bas.  Selon l’OCHA, à peine 6% des besoins du Plan d’intervention humanitaire (202 millions de dollars) pour 2019 ont été satisfaits.

Syrie

Les Nations Unies saluent tous les efforts pour trouver des solutions durables pour les populations de Roukban, dans le sud-est de la Syrie, le long de la frontière avec la Jordanie, en ligne avec les résultats d’une enquête menée en février par l’ONU et le Croissant-Rouge arabe syrien, dans laquelle 95% des personnes sondées ont fait part de leur désir de partir tout en soulevant des préoccupations notables en termes de protection.

Hier, 1 433 personnes, plus de la moitié des enfants, ont quitté Roukban.  C’est le cinquième groupe à quitter Roukban au cours des trois dernières semaines.  À ce jour, plus de 3 600 personnes ont quitté Roukban pour rejoindre des abris dans et aux alentours de la ville de Homs.  Près de 1 200 personnes ont quitté les abris pour se rendre chez des proches.

L’ONU fournit un appui limité aux évacués par l’intermédiaire du Croissant-Rouge, notamment des vivres, de la nutrition, de l’eau, des trousses d’hygiène et des services médicaux.  L’ONU ne s’est pas vu accorder un accès aux abris.  Les Nations Unies réitèrent leur empressement à s’impliquer de manière directe si elles se voient accorder un plein accès aux abris, dans les lieux d’origine et de destination, et aux personnes déplacées en route pour Homs.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu’au cours des quatre derniers jours, 10 personnes ont été tuées et 20 autres blessées lors d’hostilités et explosions dans les provinces d’Alep, Edleb et de Hama, dans le nord-ouest du pays.  Les Nations Unies appellent de nouveau les parties au conflit à cesser toute forme de violence et leur rappellent leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme.

Yémen

L’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, est intervenu par visioconférence, ce matin, devant le Conseil de sécurité, et a annoncé que les deux parties avaient accepté les détails d’un plan de redéploiement préparé par le général Mark Lollesgaard pour procéder à la première étape du redéploiement depuis Hodeïda.  L’ONU est encouragée par cette évolution.  Il a indiqué que nous allons à présent passer à la vitesse supérieure pour résoudre les questions finales qui demeurent en suspens et qui sont liées à la deuxième étape et au statut des forces locales de sécurité.  L’Envoyé spécial a indiqué que, bien qu’il y ait eu certains délais dans la mise en œuvre, il est important de reconnaître que le cessez-le-feu de Hodeïda est maintenu, d’une manière générale, et que des progrès tangibles y ont été réalisés, alors que nous nous avançons vers le prochain cycle de consultations politiques.

Pour sa part, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a indiqué aux membres du Conseil que, bien que le cessez-le-feu à Hodeidra ait été largement maintenu, une escalade marquée de la violence a été constatée dans d’autres parties du pays.  À ce jour, en 2019, a-t-il indiqué, près de 200 000 cas soupçonnés de choléra ont été signalés, près de trois fois le nombre signalé pendant la même période l’an passé.  Les enfants de moins de 5 ans représentent environ un quart des cas.  M. Lowcock a indiqué que les problèmes d’accès humanitaires persistent: la circulation et les procédures de dédouanements sont refusées, les visas sont niés, des accords de projets sont déroutés et de nombreuses missions sont retardées à des points de contrôle.

Mme Virginia Gamba, la Représentante du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a indiqué aux membres du Conseil que plus de 7 000 enfants avaient été tués ou mutilés au Yémen entre 2013 et 2018 et que plus de 3 000 avaient été recrutés pour effectuer un service armé. 

Cyclone Idai

La journée d’hier marquait un mois depuis le passage du cyclone Idai en Afrique australe.  Au Mozambique, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que 1,85 million de personnes ont été touchées par le cyclone tropical.  Près de 1,1 million de personnes ont reçu une aide sous la forme de vivres, 900 000 personnes ont reçu de l’eau, plus de 155 000 une aide en termes d’hygiène et 18 000 un appui dans le domaine sanitaire.

Au Malawi, près de 870 000 personnes ont été affectées.  Plus de 10 000 ménages sur 110 000 ont pu être atteints et obtenir une assistance en termes d’abris, ce qui représente 10% des ménages qui nécessitent une aide dans ce domaine.  De plus, 40 000 ménages ont reçu des graines et des outils.

Par ailleurs, au Zimbabwe, 299 décès ont été signalés et le bien-être de 270 000 personnes a été affecté.  À ce jour, les partenaires humanitaires ont pu venir en aide à environ 30 000 personnes dans les zones les plus durement touchées en leur distribuant des vivres.  Un programme d’alimentation supplémentaire est en cours pour venir en aide à 70 000 personnes vulnérables.

Le plan de réponse humanitaire révisé, qui chercher à mobiliser 337 millions de dollars, dont 282 millions pour le cyclone Idai, n’est toujours financé que d’un peu plus de 22%.

Tableau d’honneur

La Jamaïque a versé l’intégralité de ses contributions au budget de l’ONU, amenant à 84 le nombre d’États Membres figurant au tableau d’honneur.

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