En cours au Siège de l'ONU

CONF191206-CS

En décembre, les États-Unis veulent faire preuve de réalisme pour démontrer la « crédibilité » du Conseil de sécurité, annonce sa Présidente

Le Conseil de sécurité doit faire la preuve de sa crédibilité pour garder le soutien des opinions publiques, a prévenu, ce matin, la Représentante permanente des États-Unis, pays qui assure en décembre la présidence mensuelle de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. 

En raison des fêtes de fin d’année, il s’agira d’une présidence écourtée, avec trois semaines particulièrement soutenues d’ici au 20 décembre, a souligné Mme Kelly Craft lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle elle a insisté sur la « responsabilité » des membres du Conseil s’agissant notamment des situations humanitaires au Yémen, en Syrie et en Iraq: ils doivent se souvenir que lors qu’ils prennent la parole, ils ne s’adressent pas seulement au Conseil, mais au monde entier, a-t-elle insisté. 

La représentante a suggéré de conduire une « évaluation sincère » de l’action du Conseil au cours des 11 derniers mois, notamment des opérations de maintien de la paix et de leurs mandats, en se demandant en permanence comment mieux préserver la dignité humaine: ce sera l’occasion de montrer que ce Conseil est vraiment crédible à la veille du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, qui sera célébré en 2020, a relevé la Présidente.

Le 19 décembre, aura lieu une réunion sur la Syrie, consacrée à la situation humanitaire à propos de laquelle le Conseil « peut mieux faire », selon Mme Craft.  « Nous allons nous concentrer sur les moyens de venir en aide aux Syriens », a-t-elle insisté, notamment en renouvelant l’autorisation du passage de l’aide transfrontalière depuis la Turquie, car « il n’y a pas de plan B et des millions de personnes en dépendent ».  La situation politique, marquée par le lancement récent de la Commission constitutionnelle « pour appuyer la recherche d’une solution politique plutôt que militaire » à la crise, sera examinée le 20.

Le 12 décembre, le Yémen sera l’objet d’une séance d’information, qui reviendra abondamment sur la crise humanitaire qui s’y déroule, la pire du moment, avec des millions de civils dont la vie dépend de l’assistance internationale, a rappelé la Présidente du Conseil.  Il est « très important », a-t-elle poursuivi en sa qualité nationale, de rappeler que l’Iran, en soutenant les rebelles houthistes, aggrave cette situation.  Ce pays se comporte selon elle en « acteur malveillant » dans tout le Moyen-Orient, que ce soit au Yémen, au Liban, en Syrie ou en Iraq: pour cette raison, les États-Unis entendent maintenir une « pression maximale » sur Téhéran, a-t-elle annoncé.

Toujours à propos du Moyen-Orient, la représentante a déploré que s’agissant de la question de Palestine, Israël soit « toujours considéré comme coupable » et serve de « punchingball », une mise en accusation inacceptable pour Washington.

Par ailleurs, le 16 décembre, le Conseil tiendra une séance d’information sur la violence intercommunautaire et le terrorisme en Afrique de l’Ouest.  Elle s’ouvrira sur une intervention du Représentant spécial et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), M. François Louncény Fall, qui reviendra sur la mise en œuvre de la Stratégie régionale de lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Le même jour, le Conseil, qui se réunira sur la situation en Afghanistan, se penchera notamment sur la nécessité de s’assurer que les femmes de ce pays conserveront leurs acquis à l’issue des pourparlers en cours avec les Taliban, a observé Mme Craft.  Retour en Afrique le 17 décembre, avec une séance consacrée à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), premier pays dans lequel elle s’est rendue en sa qualité de membre du Conseil, a rappelé la Présidente, qui s’est déclarée « stupéfaite » des réalités rencontrées sur place: « Tellement de souffrances pour les femmes et tellement d’espoirs aussi », a-t-elle résumé.

À 76 jours de l’expiration du nouveau délai de 100 jours octroyé aux autorités de ce pays pour trouver un accord de gouvernement, la situation dans le pays –« inexcusable » selon ses termes– est suivie « au jour le jour », a-t-elle assuré.  Pour Mme Craft, les forces de maintien de la paix au Soudan du Sud disposent à peine « du minimum » et il est de première importance de leur donner les moyens nécessaires d’accomplir leur tâche: ils ont aussi besoin de notre aide, a-t-elle mis en garde, « sous peine de voir le pire advenir ».

Enfin, Mme Craft a annoncé qu’elle réunirait les 15 membres du Conseil de sécurité chez elle, dans le Kentucky, les 15 et 16 décembre, pour « favoriser les échanges informels ».  À cette occasion, elle les emmènera visiter une distillerie de bourbon.  Enfin, le 19, la Présidente organisera à leur intention un déjeuner dans un restaurant de Brooklyn, « Emma’s Torch », qui accueille des réfugiés et leur apprend la cuisine: à cette occasion, les discussions seront consacrées aux victimes du trafic d’êtres humains.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.