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Septembre au Conseil de sécurité: deux réunions ministérielles programmées par la Russie à la faveur de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale

Outre la situation au Moyen-Orient et le possible renforcement du régime de sanctions contre la Libye, le programme de travail du Conseil de sécurité pour le mois de septembre sera marqué par la tenue de deux réunions ministérielles, dont un débat consacré à la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, un sujet particulièrement cher à la Fédération de Russie, qui préside l’organe ces quatre prochaines semaines. 

À l’occasion de sa conférence de presse de présentation, cet après-midi, au Siège de l’ONU à New York, le Représentant permanent de la Fédération de Russie, M. Vassily Nebenzia, n’a pas hésité à qualifier ce débat d’« événement de marque », eu égard notamment à la qualité des invités.  La réunion se tiendra en effet le 25 septembre au matin, au cœur de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale, en présence du Secrétaire général de l’ONU, de plusieurs ministres et de dirigeants d’organisations comme l’Organisation de Shanghai pour la coopération, la Communauté d’États indépendants et l’Organisation du Traité de sécurité collective, dont le rôle dans la lutte antiterroriste sera au centre des échanges. 

L’autre réunion ministérielle est programmée le lendemain, le 26 septembre dans l’après-midi, et prendra la forme d’une séance d’information sur le thème « Paix et sécurité en Afrique: partenariats pour maintenir la paix et la sécurité régionales ».  Préparée en coopération avec les trois membres africains du Conseil (Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale et Afrique du Sud), elle vise à « explorer les défis sécuritaires auxquels est confrontée l’Afrique », a indiqué M. Nebenzia.  Le Secrétaire général devrait cette fois être représenté par sa Chef de cabinet, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti. 

L’Afrique du Nord est également au menu du Conseil avec un briefing, le 4 septembre, sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et les sanctions appliquées à ce pays.  Si le Président du Comité des sanctions, l’Ambassadeur allemand Jürgen Schulz, sera physiquement présent à cette réunion d’information, le Représentant spécial et Chef de la MANUL, M. Ghassan Salamé, devrait intervenir par visioconférence.  À la suite de consultations tenues dans la foulée de cette séance, un projet de résolution sera présenté aux Quinze le 12 septembre au matin, a précisé M. Nebenzia. 

« C’est un dossier difficile, peut-être plus difficile encore que le dossier syrien », a commenté le diplomate russe devant la presse.  Il a réaffirmé le soutien de sa délégation à M. Salamé, « un homme réaliste qui comprend très bien la situation », tout en appelant aux partenariats pour lui venir en aide.  « Si nous arrivons à sauver la Libye, nous sauverons ce qu’il y a au sud de la Libye, c’est-à-dire le Sahel », a-t-il dit. 

S’agissant de la Syrie, des consultations sur l’usage des armes chimiques sont prévues dès le 4 septembre, suivies d’un briefing et de nouvelles consultations, cette fois sur la situation politique et humanitaire, le 19 septembre au matin, en présence de la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Ursula Mueller, et peut-être de l’Envoyé spécial, M. Geir Pedersen.  L’Ambassadeur russe a profité de sa présentation pour indiquer que son pays présenterait à cette occasion des « preuves » montrant, selon lui, que les accusations d’attaques contre des hôpitaux portées à l’encontre des autorités syriennes sont « fausses ». 

Il a par ailleurs annoncé que Mme Mueller et l’Envoyé spécial au Yémen, M. Martin Griffith, feraient le point de la situation dans ce pays le 16 septembre au matin, lors d’un briefing puis de consultations.  Aux yeux du représentant russe, le conflit est « complexe » et « très difficile à résoudre », en raison notamment du « kaléidoscope » des forces en présence.  Dans ce contexte, a-t-il souligné, mieux vaut en rester à la mise en œuvre de l’Accord de Stockholm.  « Une nouvelle résolution ne permettrait pas de régler ce qui se passe sur le terrain. »

Autre sujet important, à l’heure où des négociations semblent proches d’aboutir entre les États-Unis et les Taliban, le devenir de la Mission d’appui des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) donnera lieu à un débat, le 10 septembre au matin, en vue de l’adoption d’une résolution le 16 au matin.  Selon M. Nebenzia, les intervenants à cette réunion seront le Représentant spécial à la MANUA, M. Tadamichi Yamamoto, le Directeur exécutif de l’Office des Nations contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Yuri Fedotov, par visioconférence, et le Président du Comité des sanctions, M. Dian Triansyah Djani.  La présence du Président du Bureau de lutte contre le terrorisme, M. Vladimir Voronkov, reste à confirmer. 

Le Conseil doit adopter encore une autre résolution, pour renouveler le mandat de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, le 20 septembre, le même jour que le briefing mensuel sur le Moyen-Orient.

L’Ambassadeur russe a, d’autre part, fait état d’un débat sur les opérations de maintien de la paix de l’ONU, le 9 septembre, durant lequel le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, informera les participants.  Si un briefing est également prévu sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), respectivement les 10 et 18 septembre, aucune réunion ni consultation n’est prévue en septembre sur la République populaire démocratique de Corée, en dépit des tensions liées aux nouveaux tirs de missiles par Pyongyang, a indiqué M. Nebenzia.

Il en sera de même pour la question du nucléaire iranien, a-t-il ajouté, regrettant les déclarations « confuses et contradictoires » prononcées par les différentes parties.  Dans l’immédiat, la Russie essaie de « sauver » le Plan d’action global commun (JCPOA) et « s’efforce d’apaiser les tensions », a expliqué le Président du Conseil, exprimant l’espoir que l’ouverture de l’Assemblée générale, fin septembre, sera une « opportunité de dialogue » entre Washington et Téhéran.  « Nous espérons que quelque chose de positif se produira », a-t-il conclu. 

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