Troisième Commission: les États Membres s’inquiètent de la situation des enfants privés de leur « combat pour l’instruction »
À l’approche du trentième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, l’état de leur promotion et protection dans le monde est un motif de grande préoccupation au regard des chiffres alarmants examinés aujourd’hui par les États Membres dans le cadre de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
Des différents rapports dont elle était saisie, il ressort en effet qu’en 2018, 9 millions d’enfants mourraient de faim avant l’âge de 5 ans, 264 millions travaillaient et 420 millions enfants, soit près d’un enfant sur cinq à l’échelle mondiale, vivaient dans des régions touchées par un conflit, sans oublier les 121 millions d’enfants qui n’allaient pas à l’école.
Au rythme actuel, précise un des rapports, d’ici à 2030, moins de la moitié des deux milliards d’enfants que compte la planète seront en mesure d’achever leurs études secondaires pour acquérir les compétences dont ils auront besoin pour réussir dans la vie, à l’école et au travail.
Face à ces chiffres, les intervenants ont été nombreux à rappeler le « rôle crucial » de l’éducation en tant que « moteur d’inclusion et de facteur de bien-être » pour les individus et les sociétés et d’insister, à l’instar de la Suisse, sur l’octroi d’une éducation de qualité.
En la matière, Israël a jugé impératif de comprendre la technologie et de maîtriser les mathématiques et les sciences, soulignant que l’éducation du futur doit doter les enfants des outils dont ils ont besoin pour pouvoir choisir leur propre avenir. De son côté, l’Algérie s’est enorgueillie d’avoir consacré, depuis son indépendance, la moitié de son budget aux enfants pour leur offrir une éducation gratuite et obligatoire.
L’Afrique du Sud a également fait le pari de remporter le « défi de l’apprentissage » et a annoncé que grâce à ses initiatives, dans la prochaine décennie, tout enfant âgé de 10 ans saura lire et écrire, ouvrant ainsi la voie à la création d’un monde durable.
Mais c’est sans compter l’impact des conflits armés sur leur éducation, comme l’a rappelé le Nigéria, pour qui « il est déchirant de constater que des milliers d’enfants à travers le monde, au lieu d’aller à l’école ou de jouer, sont enrôlés en tant que combattants dans des conflits armés ».
En la matière, la délégation camerounaise a indiqué que dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, des enfants ont été privés d’éducation pendant trois ans, « car les sécessionnistes s’en sont pris à eux ».
« Transformer les enfants en soldats de Boko Haram, en soldats des changements climatiques ou de quelque autre cause, aussi noble soit-elle, est un aveu de démission », a notamment lancé la délégation, pour qui les enfants n’ont pas à mener des « combats d’adultes »: seul « le combat de l’instruction » est digne des enfants.
Cette séance a d’ailleurs été marquée par les interventions de plusieurs États en proie à un conflit, dont la Syrie, qui a dit travailler à la prise en charge des enfants embrigadés par les groupes terroristes en vue de leur réhabilitation et réinsertion. La Libye a, de son côté, appelé à mieux protéger les droits des enfants déplacés, notant que ces derniers sont particulièrement vulnérables et risquent de se retrouver prisonniers de réseaux de traite des personnes.
On retiendra également l’intervention du Kazakhstan qui a expliqué que l’opération « Zhusan », qui a été menée entre janvier et juin 2019, avait réussi à rapatrier « avec succès », depuis la Syrie, plus de 400 enfants, dont 31 orphelins qui étaient auparavant aux mains de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL). Ces deniers ont à présent retrouvé le chemin de l’école après avoir été réunis avec leur famille.
À l’instar du Nigéria, de nombreuses délégations ont en outre appelé à veiller à ce que les enfants qui ont été illégalement recrutés ou utilisés par des groupes armés ne soient pas à nouveau pénalisés par la loi, exhortant à les traiter comme des victimes plutôt qu’en étant en infraction avec la loi.
Par ailleurs, les problèmes découlant du harcèlement en ligne ont suscité de nombreuses préoccupations parmi les délégations, à l’instar du Mexique, mais aussi de l’Inde, qui a jugé impératif d’adopter des mesures d’urgence à cet égard dans le souci de protéger l’enfant.
Le Liechtenstein s’est plus particulièrement préoccupé du fléau de la traite des enfants, qui représentent près du « tiers » de toutes les victimes dans le monde, et a jugé « essentiel » de parvenir à la ratification universelle du Protocole de Palerme visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
Cette délégation a également déploré que 30 ans après son adoption, la Convention relative aux droits de l’enfant n’a toujours pas de ratification universelle ni d’application intégrale, avant que la Fédération de Russie et Cuba ne pointent la non-adhésion des États-Unis.
La Troisième Commission achèvera l’examen des questions liées à la protection des droits de l’enfant et la promotion des femmes demain, vendredi 11 octobre, à 10 heures. Elle dialoguera ensuite, dans l’après-midi, avec la Rapporteuse spéciale sur les droits des peuples autochtones.
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT
Promotion et protection des droits de l’enfant (A/74/136, A/74/162, A/74/231, A/74/246, A/74/249, A/74/259)
Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/74/240)
Suite du débat général
M. MICHAEL BARUCH BAROR (Israël) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la Convention relative aux droits de l’enfant et a encouragé à équiper « nos enfants » des outils nécessaires pour leur épanouissement et les préparer à l’avenir. Son gouvernement mise d’ailleurs sur les technologies, un élément « essentiel », qui est en train de révolutionner toute notre vie.
Selon le représentant, il est impératif de comprendre la technologie et maîtriser les mathématiques et les sciences. C’est pourquoi Israël a développé de nouveaux programmes dans ce sens et formé les enseignants en conséquence. Il a souligné, à cet égard, qu’en matière de coopération, Israël a partagé cette approche avec de nombreux pays.
En effet, a-t-il poursuivi, l’éducation du futur doit doter les enfants des outils dont ils ont besoin pour pouvoir choisir leur propre avenir. Pour sa part, Israël a d’ores et déjà commencer à recueillir les fruits de cette politique. Il en veut pour preuve les nombreuses médailles raflées par son pays lors des divers concours et olympiades dans les domaines des mathématiques et des sciences.
M. GEORG HELMUT ERNST SPARBER (Liechtenstein) a fait observer que 30 ans après son adoption, la Convention relative aux droits de l’enfant n’a toujours pas de ratification universelle ni d’application intégrale. Des millions d’enfants continuent de souffrir tous les jours des violations de leurs droits et parmi elles, l’esclavage moderne et la traite des personnes. Les enfants, a affirmé le représentant, représentent près du tiers de toutes les victimes de la traite dans le monde. Ils sont exploités comme domestiques, petites mains dans les exploitations agricoles, les usines ou les mines, sans compter ceux qui sont contraints de mendier pour d’autres ou soumis aux circuits de la prostitution. Le Liechtenstein a fait sa propre contribution aux promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Avec les Pays-Bas et l’Australie, il vient de lancer une feuille de route afin de mobiliser des fonds pour la lutte contre l’esclavage et la traite des personnes et estime « essentiel » de parvenir à la ratification universelle du Protocole de Palerme visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
Venant à la situation des enfants dans les situations de conflit, le représentant a dénoncé les 1 000 cas de violence sexuelle recensés l’année dernière. De tels chiffres continuent d’être confirmés en Somalie et en République démocratique du Congo (RDC), s’est-il alarmé. La violence sexuelle contre les enfants est trop peu dénoncée, surtout quand elle est commise contre les garçons. En conséquence, l’impunité devient endémique. Avec les États Membres, le « All Survivors Project » et les Bureaux de la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé et de celle chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, le Liechtenstein organise aujourd’hui même une manifestation sur les victimes cachées de la violence sexuelle dans les prisons. Le représentant a conclu en insistant sur le mécanisme des plaintes prévu par le troisième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant.
Mme MOHAMED (Maldives) a indiqué que la Constitution des Maldives fournit une protection spéciale aux enfants contre la discrimination, l’exploitation et la maltraitance. Il s’agit de leur offrir un espace sûr pour s’épanouir, a-t-elle dit, avant de rappeler, à cet égard, les trois protocoles facultatifs ratifiés par son pays. Les Maldives travaillent également à assurer la conformité entre les textes nationaux et internationaux afin de renforcer la loi en leur faveur. Elle a également évoqué la mise en place d’un conseil consultatif qui apportera son assistance pour la rédaction des lois.
La représentante a cependant souligné les difficultés rencontrées par son pays en raison de l’éparpillement du territoire et des contraintes budgétaires. Cela se répercute sur la scolarisation des enfants, a-t-elle expliqué, regrettant l’absence d’économie d’échelle à cet égard. Elle s’est en revanche félicitée de l’amélioration de la condition des enfants dans le domaine de la santé.
Dans le monde, s’est alarmée à son tour Mme WAGNER (Suisse), 262 millions d’enfants et d’adolescents sont non scolarisés. Or, l’éducation joue le rôle crucial de moteur d’inclusion et de facteur de bien-être pour les individus et les sociétés. Nous devons consacrer davantage d’efforts pour la qualité de l’éducation, a dit la représentante, en attirant l’attention sur les enfants exclus en raison de leur genre, les enfants handicapés, ceux issus de minorités ou de familles pauvres, et ceux pris dans les conflits armés ou les situations d’urgence. En tant que membre du Comité directeur du Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence, la Suisse, a rappelé sa représentante, s’emploie ainsi à répondre aux besoins et vulnérabilités spécifiques de ces enfants de manière holistique. Après avoir souligné que son pays travaille aussi en étroite collaboration avec différents partenaires pour mettre un terme aux souffrances des enfants dans les conflits armés, la représentante a ensuite salué l’étude mondiale des Nations Unies sur les enfants privés de liberté comme un document qui permettra de mieux comprendre la situation de ces enfants.
Nous observons en ce moment, a-t-elle poursuivi, un immense mouvement mondial d’enfants et de jeunes contre les changements climatiques. Il est essentiel qu’ils puissent faire entendre leur voix et la Suisse salue, a affirmé la représentante, la participation des enfants dans les débats les concernant à l’ONU mais aussi aux niveaux national et local. La Suisse soutient l’organisation d’une conférence internationale à Genève à l’occasion du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant. Les enfants seront invités à participer activement aux discussions, à exprimer leurs préoccupations, à formuler leurs attentes et à faire vraiment partie des réponses aux défis mondiaux, a précisé la représentante.
Mme AYŞE INANÇ ÖRNEKOL (Turquie) est revenu sur la situation des enfants qui font face à des défis sécuritaires, humanitaires et économiques. Elle a relevé qu’au cours des dernières années, la communauté internationale a été de plus en plus confrontée au problème du recrutement et de l’exploitation d’enfants par des groupes terroristes et des groupes extrémistes violents, et a souligné que le sort des enfants aux mains d’organisations terroristes devrait continuer d’être au cœur des attentions de la communauté internationale. Mme Inanç Örnekol a indiqué qu’en Turquie, les familles dont les enfants ont été enlevés par le Parti des travailleurs du Kurdistan ont commencé une manifestation silencieuse, et qu’ils veulent simplement voir leurs enfants de retour.
Rappelant en outre que son pays héberge le plus de réfugiés au monde, dont plus d’un million d’enfants syriens, la représentante a souligné l’importance de répondre à leurs besoins.
La déléguée a aussi expliqué que son pays a pris d’importantes mesures pour améliorer le cadre juridique et institutionnel pour améliorer le bien-être des enfants. De plus, la Turquie attache une importance particulière aux droits de la petite fille, notamment en matière d’éducation, pour combler l’écart entre les sexes. Elle a annoncé que la Turquie organisera, conjointement avec le Canada et le Pérou, la célébration annuelle de la Journée internationale de la fille qui se déroulera le 11 octobre au Siège de l’ONU.
M. FREDRIK HANSEN, du Saint-Siège, a remarqué que la Convention relative aux droits de l’enfant adoptée il y a 30 ans demeure le texte le plus largement ratifié au monde, et pourtant de trop nombreux enfants continuent de voir leurs droits bafoués en raison de l’extrême pauvreté, des inégalités, des conflits et des crises humanitaires. Les enfants et les sociétés continuent de souffrir des conséquences négatives de l’éclatement des familles. Or, le rapport montre clairement que les enfants, privés de parents, sont plus exposés au risque d’exclusion, de violence, d’abus, de négligence et d’exploitation. La Convention fait de la famille l’unité de base, naturelle, de la société. Si les enfants pour une raison donnée ne peuvent grandir dans une famille, c’est aux États de leur allouer les ressources nécessaires pour qu’ils bénéficient d’un environnement adapté à leur éducation, leur développement personnel et leur bien-être.
La Convention reconnaît aussi que les deux parents partagent des responsabilités communes dans le développement et l’accompagnement de l’enfant et que l’éducation qu’ils reçoivent doit intégrer le respect des parents. Sur ce point, il s’est inquiété des programmes d’éducation sexuelle qui ne respectent pas toujours les droits des parents, en promouvant des valeurs parfois contraires à leurs convictions.
Mme ADHIKARI (Népal) a indiqué que son pays avait incorporé dans sa législation le principe de non-discrimination et le droit à la survie et au développement pour les enfants. Le Gouvernement népalais tient compte de la situation des enfants dans l’élaboration des lois, comme en atteste la loi de 2018 sur les enfants, qui est en tout point cohérente avec la Convention, a relevé la représentante. Son plan de développement national prévoit de promouvoir une société inclusive mettant en avant les intérêts de l’enfant. Il met en outre l’accent sur la santé néonatale et maternelle, a-t-elle indiqué, faisant aussi état de programmes de vaccination et de la fourniture de moyens aux communautés marginalisées. Ces initiatives ont notamment permis de réduire la mortalité infantile et maternelle, passées respectivement à 39 pour mille et 239 pour 100 000. Enfin, a-t-elle déclaré, le Gouvernement est engagé à offrir un enseignement équitable et de qualité à tous les enfants, y compris les enfants handicapés.
M. LUCKY ZULU (Zambie) a déclaré que son pays a pris conscience des conséquences de la violence faite à l’enfant et adopté en conséquence des mesures pour y remédier, en renforçant la législation pour s’assurer que toutes les formes de violence, y compris sexuelle, soient considérées comme des crimes graves par les tribunaux et soient passibles de peines d’emprisonnement allant de 15 ans à la perpétuité. Le Gouvernement a également revu sa politique nationale de l’enfance, pour s’assurer qu’elle réponde bien à leurs besoins.
La Zambie a par ailleurs fait des progrès majeurs depuis la ratification, il y a 30 ans, de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Ainsi, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 75 pour mille en 2014, à 61 pour mille en 2018. En outre, 34% des enfants de moins de 14 ans vivant avec le VIH/sida reçoivent des traitements antirétroviraux. Enfin, les taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire ont été augmenté et la parité dans l’enseignement primaire atteinte, s’est, entre autres, félicité le représentant.
Mme OBAMA (Guinée équatoriale) a annoncé que son gouvernement avait pris des mesures pour favoriser le bien-être des enfants, notamment en améliorant l’accès aux services sociaux, de santé, d’éducation et de protection sociale. En ce qui concerne l’éducation, la plupart des communautés et des villages ont une école afin d’assurer une éducation primaire universelle de qualité, et le nombre d’écoles secondaires a été augmenté. Le Ministère de l’éducation et des sciences a créé la Direction générale de l’éducation spécialisée pour identifier les enfants qui ont besoin d’enseignement spécialisé. En outre ,le Comité équato-guinéen de soutien à l’enfant a pris des mesures en faveur des enfants handicapés, des enfants malades et des enfants de parents en difficulté économique. Pour ce qui est de la santé, la mortalité infantile a considérablement diminué chez les moins de 5 ans, a-t-il indiqué.
M. DRIUCHIN (Fédération de Russie) a estimé essentiel de veiller au bien-être des enfants et de créer des conditions propices à leur égard. Les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain, c’est pourquoi la Fédération de Russie a mis en place un cadre systémique de protection et de promotion de l’égalité des chances, en particulier en faveur des enfants qui ont besoin de l’aide de l’État.
Le représentant a jugé crucial de poursuivre la coopération internationale pour créer un monde digne pour les enfants dans le respect de la Convention relative aux droits de l’enfant et a espéré que la célébration, en novembre au Siège, du trentième anniversaire de cet instrument soit l’occasion d’échanger les expériences et définir les enjeux sur le court terme.
Malheureusement, a-t-il regretté, celle-ci n’a pas encore de portée universelle en raison de la non-adhésion d’un seul État: les États-Unis, qui sont appelés à rejoindre la Convention. Il a par ailleurs souligné que la Fédération de Russie continuera à défendre le lien naturel entre parents et enfants. Son pays défend l’inviolabilité de la vie de famille et est contre toute ingérence infondée à cet égard, a-t-il martelé.
Pour finir, il a indiqué que son pays a soumis les rapports combinés 6 et 7 concernant le respect de la disposition et de la mise en œuvre de la Convention.
Mme NGUYEN LIEN HUONG (Viet Nam) a attiré l’attention sur le fossé qui sépare les engagements de la communauté internationale et la réalité. En effet, les statistiques sont alarmantes: en 2017, selon les rapports présentés à la Commission, 5,4 millions d’enfants de moins de 5 ans sont décédés largement de maladies évitables, et chaque année, au moins un milliard d’enfants sont victimes de violence.
Le Viet Nam a continuellement amélioré son cadre juridique et politique pour mieux assurer les droits de l’enfant, a poursuivi sa représentante. Des mesures concrètes ont notamment été prises pour traduire la loi en pratique. Ensuite, en matière d’éducation, le Viet Nam a endossé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et finalise la procédure interne pour y devenir partie. Par ailleurs, convaincu que des progrès durables des droits de l’enfant dépendent de la participation des enfants eux-mêmes, le Viet Nam organise depuis 2009 un forum de l’enfant. Elle a précisé que ce forum est organisé tous les deux ans au niveau national et annuellement aux niveaux des provinces et des districts. Ainsi, en août dernier, près de 200 enfants ont participé à la sixième édition de ce forum et sont venus avec 22 recommandations sur tout un éventail de questions allant de la violence et des abus à la sécurité de l’enfant dans le cyberespace.
Mme MARIA-IULIANA NICULAE (Roumanie) a salué les mesures prises pour appuyer l’émancipation des enfants et a rappelé que, lors de la présidence roumaine de l’Union européenne, au premier semestre 2019, la Déclaration de Bucarest a été adoptée pour assurer une meilleure participation des enfants aux processus de prise de décisions à l’échelle nationale et européenne. Cette déclaration, a-t-elle précisé, indique que la participation des enfants devrait être promue par différents programmes, y compris les programmes scolaires, afin de familiariser les enfants avec leurs droits. Cela s’accompagne du renforcement des capacités des professeurs et des tuteurs.
Au niveau national, la Roumanie considère que la participation des enfants devrait accompagner les processus décisionnels, a poursuivi la déléguée, pour qui la génération actuelle a clairement démontré qu’elle a la capacité d’analyser des questions urgentes. De fait, ils peuvent apporter à l’Union européenne une contribution notable et non partisane, a-t-elle soutenu. À Bucarest, a encore indiqué Mme Niculae, les enfants ont présenté des engagements, notamment en faveur de leur famille et de leur communauté, et revendiqué le droit de participer aux décisions portant sur l’avenir de l’Union.
Assurant, enfin, que la Roumanie préconise d’élever les enfants dans un environnement familial, elle a indiqué que son pays a fermé les dernières institutions résidentielles pour enfants en bas-âge et privilégie le placement des enfants en famille d’accueil. De plus, la loi sur les droits des enfants interdit l’institutionnalisation des enfants de moins de 7 ans.
M. TUN LIN SWAI (Myanmar) a indiqué que son gouvernement a placé le développement des enfants au cœur de Plan national stratégique de développement et renforce ses efforts pour protéger et promouvoir les droits de l’enfant, a expliqué M. Swai. La loi nationale sur l’enfant de 1993 a été révisée en juillet 2019 pour s’aligner avec la Convention relative aux droits de l’enfant. Dorénavant, les enfants nés au Myanmar se voient garantir le droit fondamental et inconditionnel d’être enregistrés à la naissance. Ce droit est un tremplin pour bénéficier d’autres droits tels que le droit à la santé, à l’éducation et à la protection, a-t-il expliqué. De plus, dans cette nouvelle loi, un chapitre complet est exclusivement consacré aux enfants et aux conflits armés, et criminalise six violations graves à leur encontre.
Par ailleurs, l’introduction de mécanismes de déjudiciarisation et de mesures alternatives pour les enfants en conflit avec la loi montre que le Myanmar est passé d’un système de justice pour mineurs punitif à un système centré sur l’enfant et sa réadaptation, a détaillé son représentant.
Le délégué a également précisé que le Comité interministériel pour la prévention des six violations graves pendant un conflit armé a été créé le 7 janvier 2019. De plus, depuis la signature, en 2012 avec l’ONU, du Plan d’action conjoint, plus de 1 000 anciens enfants soldats ont été libérés et réintégrés dans leur communauté. Un plan d’action pour la prévention des meurtres, des mutilations et de la violence sexuelle pendant les conflits armés est en cours d’élaboration et le Gouvernement travaille également à prévenir le recrutement et l’utilisation des enfants par des groupes armés.
M. DAVID JOSEPH AKHIGBE (Nigéria) s’est inquiété de la situation des enfants dans les conflits armés et de la violence qui leur est infligée, dénonçant un acte traumatisant pour les enfants qui constitue également une tragédie pour le monde. « Il est déchirant de constater que des milliers d’enfants à travers le monde, au lieu d’aller à l’école ou de jouer, sont enrôlés en tant que combattants dans des conflits armés », a-t-il décrié.
« L’utilisation d’enfants comme soldats dans les conflits armés est une abomination inacceptable pour laquelle leurs auteurs doivent être traduits en justice », a-t-il dit. Il a appelé les « membres de sociétés civilisées » à faire tout leur possible pour libérer les enfants des chaînes de cette prison afin de les sauver, les réhabiliter et les réintégrer dans leur communauté.
En tant que signataire du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, le Nigéria fait tout son possible pour garantir que les enfants qui sont ou ont été illégalement recrutés ou utilisés par des groupes armés ne soient pas à nouveau pénalisés par la loi. C’est pourquoi le Nigéria traite les enfants dans les conflits armés comme des victimes plutôt qu’en étant en infraction avec la loi nigériane.
M. SACKPASEUTH SISOUK (République démocratique populaire lao) a indiqué que pour célébrer le trentième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, son pays avait organisé, avec le concours d’ONG internationales et de la société civile, une réunion consultative sur la promotion et la protection des droits de l’enfant qui s’est tenue à Vientiane, le 26 septembre 2019.
Dans la République démocratique populaire lao, les droits des enfants sont stipulés dans la Constitution et la législation. De plus, le Gouvernement accélère la mise en œuvre du Plan national pour combattre et éradiquer toutes les formes de violence contre les femmes et les enfants (2014-2020). Par ailleurs, afin de protéger les enfants du trafic d’êtres humains, un comité national contre le trafic d’êtres humains a été mis en place en 2018.
Mme FATMA NDAW DIENG (Sénégal) a indiqué que la promotion et la protection des droits de l’enfant sont au cœur de l’action quotidienne de son gouvernement. En effet, a-t-elle poursuivi, le Plan Sénégal émergent place les enfants parmi les bénéficiaires prioritaires de la politique nationale de protection sociale.
Ainsi, plusieurs mesures et programmes relatifs à la santé, l’éducation et la protection sociale ciblent les familles avec des enfants qui peuvent en bénéficier jusqu’à l’âge de 21 ans en fonction de leurs besoins spécifiques.
De plus, le Sénégal a enclenché une véritable « révolution » dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l’enfant avec la stratégie nationale de protection de l’enfant. Celle-ci se décline en plusieurs axes, notamment la prévention contre toutes les formes de maltraitance, la prise en charge effective des cas par la facilitation de synergies et des coopérations sociales et enfin, la promotion de tous les droits par la création et la consolidation des liens avec les autres systèmes.
Mme RENNE YARBORKOR ABBEY (Ghana) a appelé les États Membres à traduire la Convention relative aux droits de l’enfant en une valeur positive. Sur le plan national, a indiqué la déléguée, le Gouvernement ghanéen assure la gratuité de l’éducation secondaire, quel que soit le statut économique des parents. Cela a permis de faire augmenter le nombre de filles scolarisées, s’est-elle félicitée, tout en reconnaissant que nombre d’enfants restent en butte à des souffrances inimaginables. Les violences ne peuvent être tolérées sous aucune forme que ce soit, a martelé la représentante, partisane d’une action concertée à l’échelle mondiale mais aussi d’engagements nationaux et locaux. Rappelant que son pays a lancé un mouvement social intitulé « Ghanéens contre les violences à l’égard des enfants », elle a précisé que cette campagne a pour but de décourager les pratiques aux conséquences néfastes pour les enfants. Le Gouvernement ghanéen travaille aussi à assurer que les écoles soient sûres, ce qui inclut l’interdiction des châtiments corporels et des directives en faveur de punitions alternatives. Enfin, l’État ayant la responsabilité de garantir l’accès des enfants aux services de santé et de justice, le Ghana a inauguré, en 2018, le premier tribunal accessible aux enfants.
Mme SHIKONGO (Namibie) a rappelé que la Convention relative aux droits de l’enfant est la première que son pays a ratifiée après son accession à l’indépendance en 1990. La Namibie a incorporé les dispositions de cet instrument dans son droit national et dispose aujourd’hui de l’une des législations les plus progressistes au monde en matière de droits de l’enfant, s’est félicitée la représentante. Le pays a, de plus, adopté en 2015 une loi sur la protection de l’enfant qui actualise et élargit la législation en matière de droits de l’enfant. Ce texte porte sur des questions comme la majorité fixée à 18 ans, la création d’un conseil consultatif sur l’enfance et l’élargissement des droits et responsabilités des parents et tuteurs. Cette loi garantit en outre l’accès des garçons et des filles à une éducation équitable et de qualité, ce qui permet au pays d’être en voie d’atteindre les cibles de développement durable 4.1, 4.2, 4.6 et 4.7, a indiqué la représentante. En tant que pays gravement touché par le VIH/sida, a-t-elle ajouté, la Namibie considère essentiel que les enfants et les jeunes soient pleinement informés pour prendre des décisions éclairées. Elle a par ailleurs mis en place un programme d’éducation sexuelle et reproductive destiné notamment à réduire le nombre de grossesses chez les adolescentes.
M. ARIEL RODELAS PENARANDA (Philippines) a souligné que les enfants sont des vecteurs de nos espoirs collectifs, c’est pourquoi la Constitution de son pays consacre que l’État doit défendre leurs droits contre toute forme de négligence et autres traitements préjudiciables à leur épanouissement. L’État promeut leur bien-être, a-t-il assuré.
Le représentant a ensuite indiqué qu’au cours du mois de novembre une campagne nationale de sensibilisation sera lancée pour célébrer le trentième anniversaire de la Convention. Cette campagne d’un mois permettra de faire des opérations à travers le pays et notamment au sein des établissements scolaires et éducatifs.
Mme DELVERA, déléguée de la jeunesse du Mexique, a relevé que 30 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, le monde a changé radicalement, à cause de facteurs tels que l’urbanisation, les nouvelles technologies, les changements climatiques, la mobilité humaine et la transition démographique. Elle a regretté la violence, les châtiments corporels, la violence sexuelle, le harcèlement et le cyber-harcèlement, parmi les problèmes qui affectent les jeunes, leurs familles et la société tout entière.
La région de l’Amérique latine et des Caraïbes, où vivent 193 millions d’enfants et d’adolescents, est confrontée à une pauvreté qui touche de plus en plus cette tranche de la population, a-t-elle noté, avant de recommander le renforcement des systèmes de protection sociale et de citer la loi et les procédures en ce sens adoptées dans son pays. À cela s’ajoute le plan d’action du Mexique basé sur l’Alliance mondiale pour mettre fin à la violence contre les enfants. La délégation a également mentionné la politique nationale consacrée au développement de la petite enfance. Enfin, Mme Delvera a signalé que son pays avait, à l’ONU, attiré l’attention sur le problème des brimades scolaires et, en particulier, le phénomène du harcèlement en ligne.
Mme PAULOMI TRIPATHI (Inde) s’est félicitée des progrès réalisés dans le domaine normatif et de sensibilisation visant à changer la perception des droits de l’enfant. Dans un monde émaillé de crises humanitaires, de guerres et en proie aux catastrophes naturelles, l’enfant demeure très vulnérable, a-t-elle souligné.
La représentante a, par ailleurs, appelé à renforcer la connaissance des avancées dans le domaine du numérique tout en tenant compte du bien-être de l’enfant. Il s’agit, pour elle, de ne pas compromettre l’équilibre de l’enfant, jugeant impératif d’adopter des mesures d’urgence à cet égard dans le souci de protéger l’enfant.
Sur un autre registre, elle a regretté qu’une « délégation » ait choisi de détourner l’attention de cette commission par le biais de faux discours, la mettant en garde contre toute ingérence dans les affaires intérieures de son pays. Elle a déploré le distinguo douteux pétri d’idéologie, visant au recrutement des enfants au sein de groupes terroristes les privant de leurs droits et liberté.
M. BENTLEY (États-Unis) a affirmé que son pays continue d’ériger en priorité la protection des droits des enfants, et notamment des filles. Notant qu’un rapport du Secrétaire général propose de renforcer les mesures de lutte contre la malnutrition, le représentant a indiqué que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a lancé des actions à cette fin en 2015 et s’emploie dans ce cadre à venir en aide aux filles et aux femmes en âge de procréer. Il a souligné que la nutrition avant, pendant et après la grossesse est nécessaire pour réduire la mortalité infantile et maternelle. USAID, a-t-il dit, contribue à améliorer les conditions d’hygiène et les moyens de subsistance des femmes et des filles. Le délégué américain a noté à cet égard que l’absence d’eau potable représente une menace pour les femmes et les filles. Pour y remédier, USAID a investi dans des programmes d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
L’Agence investit également dans l’enseignement, du primaire au tertiaire, afin de donner aux femmes et aux filles les moyens d’agir dans leur société. USAID lutte aussi contre le mariage infantile et les mutilations génitales. Afin de lutter contre les violences sexistes, le Gouvernement des États-Unis condamne ces pratiques délétères, a souligné le délégué. En matière de mutilations génitales, le Gouvernement travaille avec les pays concernés et met en place des campagnes de sensibilisation. Enfin, il œuvre à des actions sanitaires dont l’un des objectifs est de réduire le taux de prévalence du VIH/sida.
Mme NATHALIA SÁNCHEZ GARCÍA (Colombie) a indiqué que, dans le but d’intégrer les objectifs de développement durable (ODD) au Plan de développement national du pays, le Gouvernement colombien vise notamment à jeter les bases pour appuyer le développement personnel en ciblant la petite enfance, l’adolescence et la jeunesse. Il a noté qu’une attention particulière doit être accordée aux enfants et aux jeunes en zones rurales, membres de certains groupes ethniques ou vivant avec un handicap, sans oublier les filles et les adolescentes ainsi que les migrants. La Politique nationale pour l’enfance et l’adolescence 2018-2030 vise à créer des conditions de bien-être, promouvoir l’accès aux opportunités et à favoriser la participation des jeunes à la transformation du pays. Elle a souligné qu’investir dans les six premières années de la vie d’un enfant est la chose la plus rentable que peut faire une société. Le Gouvernement colombien compte d’ailleurs financer à hauteur de 31,2 milliards au cours des quatre prochaines années, sa politique consacrée au développement de la petite enfance à l’adolescence.
Mme TEBOHO JULIAH BABEDI (Afrique du Sud) a passé en revue les progrès réalisés en matière de la promotion des droits de l’enfant, illustrés à travers différents indicateurs notamment en matière de croissance, développement et participation. Cependant, a-t-elle reconnu, il subsiste encore des domaines qui nécessitent une attention particulière.
Elle a cité l’accès à une éducation gratuite pour tous. Aujourd’hui, s’est-elle félicitée, neuf millions d’enfants parmi le plus pauvres bénéficient d’une scolarisation gratuite. Dans les six prochaines années, chaque enfant aura accès à des manuels numériques sur une tablette. L’Afrique du Sud a également fait le pari de remporter le défi de l’apprentissage. Dans la prochaine décennie, tout enfant âgé de 10 ans saura lire et écrire. C’est à son sens, un facteur de lutte contre la pauvreté et la voie pour la mise en œuvre d’un monde durable.
Abordant la question de la violence qui n’épargne pas son pays, elle a indiqué que l’Afrique du Sud a investi 475 millions de dollars au profit du système judiciaire et des soins pour les enfants victimes de ce fléau.
Mme KATALIN ANNAMÁRIA BOGYAY (Hongrie) s’est inquiétée de la situation des enfants sans protection parentale. Elle a expliqué que la Hongrie a une politique familiale étendue pour que les enfants s’épanouissent. À cette fin, le Gouvernement hongrois mène un processus de désinstitutionalisation: en 2018, il a renforcé la formation des parents adoptifs et l’aide à l’adoption des enfants plus âgés qui rencontrent des problèmes sociaux ou de santé. Le système de foyers temporaires a également été étendu.
La Hongrie, a poursuivi la représentante, a également effectué des avancées afin de prévenir et mettre fin à la violence et à la discrimination contre les enfants. Elle a introduit le « modèle Barnahus » pour que les enquêtes, audiences et traitements spécialisés soient adaptés aux besoins des enfants négligés et maltraités, en accordant une attention particulière aux victimes d’atteintes sexuelles.
La représentante hongroise a également expliqué que pour lutter contre le fléau de la traite des êtres humains et de la prostitution infantile, une résolution du Gouvernement de 2019 fournit prévention, soins spéciaux et possibilités de réinsertion adéquates pour les enfants victimes de ces crimes. Enfin, depuis septembre 2018, le Gouvernement hongrois a introduit un système d’assistance sociale dans les écoles.
M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a indiqué que son pays a adopté un éventail de lois et programmes sur les droits de l’enfant. « Même avant d’avoir ratifié la Convention, nous avons été guidés par son esprit pour l’élaboration du statut des enfants et des adolescents », a expliqué le représentant, assurant que la protection des droits des enfants a été érigée au rang de priorité par le Gouvernement brésilien. Il en a voulu pour preuve le plan d’action pour les familles ou encore le programme pour l’éducation des enfants handicapés. Le pays a d’autre part procédé à une actualisation du statut des enfants et des adolescents, qui s’intéresse désormais au sort des jeunes personnes disparues. Il revoit également à la hausse, de 12 à 16 ans, l’âge auquel les enfants peuvent voyager non accompagnés. Des mesures spécifiques sont en outre prévues pour lutter contre les grossesses chez les adolescentes. Enfin, a-t-il détaillé, des efforts importants sont faits en matière d’alphabétisation et de cours à l’adresse des enfants des rues ainsi que dans la lutte contre les violences sexuelles à l’encontre des enfants et des adolescents.
Mme ALYSON CALEM-SANGIORGIO (Monaco) s’est déclarée préoccupée par les millions d’enfants dans le monde qui continuent de mourir de faim, vivent dans la rue et n’ont pas accès à de l’eau potable. En 2018, 264 millions d’enfants travaillaient, 121 millions n’allaient pas à l’école, 120 millions vivaient dans la rue, 9 millions d’enfants mourraient de faim avant l’âge de 5 ans et 1 milliard d’entre eux n’avaient pas accès à l’eau potable, a-t-elle déploré.
À ce titre, la coopération monégasque apporte un soutien particulier aux enfants vulnérables, dans un contexte dégradé où les migrations forcées ne cessent d’augmenter. Avec les autorités nationales et les sociétés civiles (notamment africaines et européennes), Monaco vient en aide à 130 000 enfants chaque année par un appui social, médical, psychologique, et scolaire. Et à travers des programmes en Afrique, la Principauté apporte un appui aux enfants sans soutien familial ou orphelins, ainsi qu’aux enfants talibés ou victimes de traite.
Elle a aussi cité, parmi les programmes phares de la Principauté, l’appui aux enfants marginalisés pour des raisons de santé: ceux porteurs du VIH/sida, de la drépanocytose, ou en situation de handicap.
La représentante a également indiqué qu’en droit interne, une avancée significative a eu lieu cette année avec la modernisation du droit à l’adoption dorénavant construit autour de « l’intérêt de l’enfant ». Tout en insistant sur « l’importance du consentement libre et éclairé » et de « l’adéquation entre l’adoption et la vie de famille », le nouveau projet de loi marque une avancée importante et consacre également, le droit d’accès à ses origines, a-t-elle précisé.
M. WAEL AL KHALIL (République arabe syrienne) a rappelé que son pays a ratifié la Convention dès juillet 1993, avant d’être l’un des chefs de file sur les deux premiers protocoles facultatifs. Toutes nos lois accordent une attention particulière à la situation des enfants, conformément à la Constitution syrienne, a-t-il dit. Le représentant a indiqué que son gouvernement travaille particulièrement à la prise en charge des enfants embrigadés par des groupes terroristes, et ce, en vertu de la loi de 2013 qui prévoit des mesures de réhabilitation et de réinsertion pour ces jeunes. Cette loi, a-t-il souligné, traite les enfants comme des victimes; quels que soient les crimes qu’ils aient pu commettre.
La Syrie constate à cet égard que de nombreux pays ignorent ses avertissements concernant les groupes terroristes qui recrutent des enfants, a poursuivi le délégué, accusant les ennemis de son pays de nier les crimes commis par la coalition internationale. De fait, a-t-il déclaré, « on peut légitimement se poser la question de leur désintérêt à l’égard du sort des enfants confrontés aux conséquences des assauts de la coalition ». À ses yeux, les principes qui devraient régir les relations entre États sont le dialogue et la coopération. Il a condamné à cet égard la tentative de remettre en cause la légitimité des Nations Unies par le biais de relations avec des groupes terroristes sans l’aval des autorités légitimes. Selon lui, la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé a en effet signé des accords conjoints qui remettent en question la souveraineté de la Syrie et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Mme ALOMAIR (Arabie saoudite) a souligné que son pays déploie de nombreux efforts pour défendre le droit des enfants et leur fournir un environnement favorable. La loi de protection contre les violences contribue au respect des obligations qui découlent des accords internationaux. La protection se décline également à travers le suivi des cas de maltraitance et de négligence. Des mesures de protection nécessaires ont été mises en place lorsque l’intégrité physique des enfants est menacée, a-t-elle indiqué, faisant référence aux campagnes de sensibilisation, notamment le « programme sûreté des familles » lancé en 2005. Des centres d’appels ont également été mis en place pour la prise en charge des enfants.
Par ailleurs, le Centre Salman vise à intégrer les enfants victimes de la guerre au Yémen, notamment de la part de la milice houthiste. Elle a également parlé des mesures de sensibilisation sur le risque de recrutement des enfants, évoquant le lancement des programmes de réhabilitation qui ont bénéficié à quelque 400 enfants.
Mme NELLY BANAKEN ELEL (Cameroun) a souligné que lorsque son pays a adopté, il y a 30 ans, la Convention relative aux droits de l’enfant, il s’est engagé à toujours agir pour l’intérêt supérieur de l’enfant. Dès lors, transformer les enfants en soldats de Boko Haram, en soldats des changements climatiques ou de quelque autre cause, aussi noble soit-elle, est un « aveu de démission ». « Les enfants ne sont pas des adultes et n’ont pas à mener des combats d’adultes », a-t-elle souligné.
Elle a ensuite indiqué que pendant trois ans, dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, les enfants ont été privés d’éducation, « car les sécessionnistes s’en sont pris à eux ». Ils ont incendié les écoles et assassiné des enseignants. Depuis et à la faveur des actions du Gouvernement et des campagnes d’envergure, la rentrée scolaire a pu être effective cette année. En effet, a-t-elle poursuivi, la tenue du grand dialogue national a jeté les bases d’un retour progressif à la normale des activités éducatives dans ces régions du pays.
Pour le Cameroun, les seuls combats dignes des enfants sont le combat de l’instruction, le combat de l’acquisition des valeurs fondamentales dans le confort de leur famille et sous l’autorité de leurs parents, père et mère.
Mme AL KUWARI (Qatar) a estimé que la Convention a contribué ces trois dernières décennies à améliorer la vie de millions d’enfants dans le monde. Toutefois, a-t-elle noté, des tendances émergentes mettent en péril les progrès réalisés, notamment les conflits prolongés, la crise des réfugiés, le cyber-harcèlement, les changements climatiques et l’extrémisme violent. S’agissant de l’étude mondiale des Nations Unies sur les enfants privés de liberté, la représentante s’est alarmée que 1,3 à 1,5 million d’enfants se trouvent en situation de détention. Il faut prévenir la privation de liberté avant qu’elle soit actée, a-t-elle plaidé. À titre national, le pays a mobilisé d’importants moyens pour aider les enfants dans les zones de conflit, y voyant une clef du développement et un moyen de lutter efficacement contre la radicalisation et l’embrigadement des enfants. Depuis des années, le Qatar consacre également des millions de dollars au budget de l’UNICEF, a poursuivi la déléguée, qui a dit attendre avec impatience l’inauguration du bureau de l’agence à Doha, lequel se consacrera aux enfants dans les conflits armés en lien avec la Représentante spéciale.
Mme IRNAWATI HJ MAHIR (Brunéi Darussalam) a affirmé que c’est la priorité de son pays de développer un environnement favorable à l’enfant. Parmi les mesures mises en place par son pays, elle a cité la création d’un tribunal pour mineurs et d’une équipe d’action pour la protection de l’enfance; d’un comité spécial de l’institution familiale, de la femme et de l’enfant; ou encore d’une stratégie d’éducation.
En matière d’éducation, les enfants issus de familles aux faibles revenus bénéficient de bourses, de livres scolaires gratuits ou encore de repas gratuits. Les enfants en situation de handicap bénéficient quant à eux d’une éducation inclusive et d’une aide financière. De plus, a poursuivi la représentante, les enfants ont accès à des services médicaux gratuits, et le processus de délivrance de licences des centres de soins pour enfants a été renforcé. Il existe par ailleurs une ligne pour rapporter les cas d’abus, de négligence ou encore d’exploitation, et pour ceux qui recherchent protection ou conseil.
M. HOLTZ (Royaume-Uni) a estimé que le Convention est un outil puissant pour opérer un changement positif. Toutefois, a-t-il déploré, les enfants seront toujours les plus vulnérables face à l’exploitation et aux souffrances liées aux conflits armés et aux crises. De plus, leurs possibilités peuvent être entravées si la famille est séparée ou si les écoles et les services de santé ne sont plus fonctionnels. Malgré les progrès réalisés, a poursuivi le représentant, la Convention est mise en œuvre de manière incohérente. Si son contenu fait sens, des actions concrètes sont nécessaires, a-t-il plaidé, jugeant important d’être vigilant face aux défis émergents comme les changements climatiques ou la guerre en milieu urbain. Relever ces défis simultanément n’est possible que si la communauté internationale coopère, a ajouté le délégué, qui a souhaité que le trentième anniversaire de la Convention soit l’occasion d’un nouvel engagement sur cette voie. Au niveau national, a-t-il encore indiqué, le Royaume-Uni organisera une réunion parlementaire le 20 novembre prochain pour faire le point sur les réalisations permises par la Convention. Il a par ailleurs rappelé que son pays est particulièrement actif dans le domaine de l’éducation des enfants confrontés à des situations de conflit.
Mme SIMONA DE MARTINO (Italie) a indiqué qu’au cours de cette seule année, son gouvernement avait alloué 5 millions d’euros à l’UNICEF, 2,2 millions au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), en plus d’une contribution spéciale de 1,8 million à ces deux organisations pour un programme conjoint d’élimination des mutilations génitales féminines. Elle a précisé qu’une des priorités de son pays était la lutte contre les pratiques néfastes, notamment le mariage précoce ou forcé. Elle a aussi indiqué que son pays se souciait de la protection des enfants dans les conflits armés et avait consacré 10% de son budget humanitaire pour 2018 à des interventions d’urgence dans les domaines de l’éducation et des infrastructures scolaires.
Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a noté que 15 000 enfants meurent chaque jour en raison de maladies guérissables, que 124 millions d’écoliers sont exclus des systèmes d’éducation, que 1,2 million d’enfants de moins de 9 ans vivent encore avec le VIH et que 420 millions d’enfants grandissent dans des zones de conflit armé. Face à ce constat, il importe que la communauté internationale travaille à l’établissement d’un ordre international plus juste et plus équitable, centré sur l’être humain, sa dignité et son bien-être, a-t-elle plaidé.
La Convention reconnaît que, pour bénéficier d’un développement harmonieux, l’enfant doit grandir dans un environnement de joie, d’amour et de compréhension, a-t-elle rappelé, jugeant regrettable qu’un seul État, les États-Unis, n’ait pas ratifié cet instrument des droits de l’homme, « ce qui atteste de leur indifférence pour l’enfance ». En effet, a-t-elle renchéri, bien qu’il s’agisse du pays le plus puissant et riche du monde, 18% des enfants y vivent dans la pauvreté et près de 21% des sans domicile sont des enfants. De plus, les États-Unis se livrent à la détention d’enfants migrants, en violation du droit international. En tant qu’État partie à la Convention, a-t-elle indiqué, Cuba s’est pour sa part doté de plans nationaux qui intègrent les principes de cet instrument et couvrent les secteurs de la santé, de l’éducation, du handicap, du sport, de la culture et de la prévention sociale, a-t-elle précisé, ajoutant que le Parlement cubain destine plus de 50% du budget national à la santé, l’éducation et la sécurité sociale.
M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a indiqué que « la famille et son bonheur » sont au cœur des politiques de son pays, et que le renforcement de cette structure est mis en œuvre à travers diverses initiatives, dont un programme d’accompagnement urbain pour lutter contre la pauvreté et la faim. Il a évoqué la mise en place d’un réseau de centres sociaux à travers le pays chargés de fournir un appui en matière d’alimentation, d’éducation et de loisirs. Le pays dispose de campagnes de lutte contre la maltraitance avec des conseillers familiaux chargés d’effectuer des visites à domicile, pour s’enquérir du bien-être des enfants. En tout, 42 073 ont été pris en charge dans le cadre de la prévention contre les violences, a-t-il précisé. Il a également parlé de la mise en place des « passeports de l’amour » pour accompagner les enfants depuis la grossesse jusqu’à l’âge de 6 ans.
Il s’est réjoui, pour finir, que « nos programmes aient été salués » par l’UNICEF, la FAO ainsi que d’autre organisations internationales.
En guise de son engagement et de son attachement aux droits de l’enfant, l’Espagne a ratifié la Convention et ses trois protocoles facultatifs, a indiqué son représentant M. JOSÉ MARÍA BASTIDA PEYDRO. Le pays s’est également inscrit dans un processus de désinstitutionalisation au profit d’une vie en famille d’accueil. Il est, par exemple, interdit de placer les enfants de moins de 3 ans dans des institutions. Des efforts pour renforcer la famille et son rôle, en tant que noyau central de protection de l’enfance, sont également déployés. Parmi ceux-ci, le représentant a cité l’adoption de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale 2019-2023. Cette dernière vise à aider les familles les plus vulnérables.
Mme EKA KIPIANI (Géorgie) a indiqué que la protection des enfants est une priorité pour son pays. Elle a évoqué des mesures pertinentes pour protéger les enfants contre la maltraitance, insistant sur le cas des enfants des rues. Elle a également parlé des services de réhabilitation des victimes d’atteintes sexuelles. Son pays a rejoint en 2017 le partenariat mondial de lutte contre la maltraitance, a-t-elle rappelé.
La représentante a, par ailleurs, voulu attirer l’attention sur la situation des enfants géorgiens dans les « territoires occupés » d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud où des violations des droits des enfants ont été relevées. Elle s’est inquiétée également des entraves à l’éducation des enfants au risque d’en affecter leur avenir.
M. DANIEL ZAVALA PORRAS (Costa Rica) a indiqué que son pays a progressivement introduit un cadre normatif et institutionnel qui correspond aux principes établis dans la Convention relative aux droits de l’enfant. Il a ajouté que la politique pour l’enfance et la jeunesse 2009-2021 prévoit qu’en 2021, les droits de tous les garçons et filles du Costa Rica seront respectés, y compris le droit à la protection sociale, le droit de participer aux décisions qui les concernent et le droit de grandir dans un environnement sain, et ce, en respectant les diversités et l’intérêt supérieur de l’enfant. Selon le délégué, il s’agit notamment de garantir que la discipline ne sera pas synonyme de châtiment corporel ou de traitement humiliant.
Soucieux de reconfigurer son système de protection intégrale, le pays s’est aussi doté d’un conseil des enfants et des adolescents, a poursuivi M. Zavala Porras, faisant état d’une baisse importante du nombre d’enfants abandonnés ou exclus de la scolarité. Le Gouvernement accorde également une attention particulière aux enfants migrants et aux mineurs étrangers, pour lesquels des protocoles spécifiques ont été mis en place. Le Costa Rica privilégie le rapprochement familial et se prononce en faveur d’une coopération entre pays afin de faire progresser la mise en œuvre de la Convention, a conclu le représentant.
« Mes enfants apprennent de nouveaux mots: attentats-suicides, bombes, Taliban et terroristes », a déclaré Mme ZUHAL SALIM (Afghanistan) qui a expliqué que pour protéger les droits de l’enfant face au conflit, une politique de protection de l’enfant du Ministère de la défense a été adoptée. Un secrétariat pour les enfants a été établi au sein du Ministère du travail et des affaires sociales. La loi sur le trafic de personnes a été amendée et un plan d’action pour éliminer le travail des enfants a été développé.
De plus, a poursuivi la représentante, une campagne de sensibilisation sur la Convention relative aux droits de l’enfant a été lancée. Une ligne d’assistance téléphonique a aussi été établie pour les enfants victimes de trafic et d’autres violations des droits de l’homme, afin de leur fournir des conseils sociaux et légaux. Concernant les enfants de parents inconnus, l’Afghanistan a amendé sa législation pour leur fournir des cartes d’identification, et des abris sont désormais à la disposition des enfants sans tuteur légal.
Par ailleurs, l’Afghanistan prévient le recrutement d’enfants soldats et permet aux délinquants juvéniles de se réintégrer. Le pays continue aussi de mettre en application le nouveau Code pénal qui criminalise les atteintes sexuelles à l’encontre des enfants.
Au titre des défis, elle a déploré le fait qu’il est estimé que 3,7 millions d’enfants entre 7 et 17 ans, soit près de la moitié des enfants en âge d’aller à l’école, ne sont pas scolarisés.
Mme ANEL BAKYTBEKKYZY (Kazakhstan) a indiqué que son pays avait rapatrié avec succès, depuis la Syrie, plus de 400 enfants, dont 31 orphelins qui étaient auparavant aux mains de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL). Elle a expliqué que l’opération « Zhusan » s’est déroulée en quatre étapes entre janvier et juin 2019 pour « sauver » des ressortissants kazakhs qui avaient été menés dans ce pays sous de faux prétextes. Une fois de retour, ils suivent un programme de réhabilitation et plusieurs femmes ont déjà réussi à trouver un emploi, tandis que les enfants sont réunis avec leur famille et vont à l’école publique. Ce programme est toujours en cours, mais commence à porter ses fruits, s’est-elle félicitée.
Par ailleurs, le Kazakhstan a contribué 1,6 million de dollars pour financer les services d’appui psychosocial aux enfants et aux adolescents « touchés » par le VIH/sida. Un bureau de l’ombudsman pour les droits des enfants a été établi en 2016, et depuis 2008, le pays a réalisé des avancées remarquables pour inverser la mortalité néonatale, qui a baissé de plus de 50%. La Stratégie 2050 du pays permet de fournir un appui social ciblé aux enfants vivant en zone rurale afin de réduire les déséquilibres en termes de garde d’enfants et de services de protection entre les régions du pays.
La représentante a également a indiqué que la santé des enfants est renforcée en accordant la priorité à la maternité et à l’éducation médicale. Le Kazakhstan investit aussi dans le bien-être des enfants par l’intermédiaire de programmes d’éducation physique et de sport. Par ailleurs, une législation plus stricte a été adoptée en 2018 pour prévenir et pénaliser les atteintes sexuelles commises contre les enfants, et des mesures strictes sont en train d’être appliquées pour sévir contre les abus commis en ligne.
N’oubliez pas les enfants palestiniens, a supplié Mme NADYA RIFAAT RASHEED, de l’État de Palestine, en dénonçant leur situation extrêmement difficile caractérisée par des actes « choquants » d’agression, d’oppression et de violation massive des droits de l’homme. Cinq générations d’enfants palestiniens, a-t-elle rappelé, ont vécu sous une occupation israélienne qui leur a nié leurs droits fondamentaux mais surtout qui leur a volé leur enfance. Les enfants palestiniens sont tués et mutilés, a-t-elle poursuivi, en donnant plusieurs exemples. N’oubliez pas, a-t-elle dit, que les enfants qui survivent à cette agression constante doivent gérer des traumatismes physiques et psychologiques qui compromettent gravement leur vie. La représentante a aussi attiré l’attention sur les raids et les attaques que mènent les Israéliens contre les écoles quand elles ne sont pas carrément fermées. Les démolitions systématiques de maisons condamnent des milliers de personnes à une vie de sans domicile fixe et de déplacés, dont les enfants et leurs familles. Les enfants palestiniens, certains âgés de 12 ans, sont arrêtés, interrogés avec brutalité, détenus et emprisonnés en Israël, plusieurs sous détention administrative pendant des mois, voire une année, sans charge.
Parlant en particulier de la situation à Gaza, où un million de la population a moins de 18 ans, la représentante a dénoncé les privations qui découlent du blocus « inhumain et illégal » imposé par Israël depuis 13 ans. Après avoir dit s’être contentée de montrer « un instantané » de la situation, la représentante a appelé la communauté internationale à agir immédiatement et sans sélectivité pour protéger la vie des enfants palestiniens sous occupation. Cette protection est « essentielle » pour préserver leurs droits et promouvoir leur bien-être jusqu’à la fin de l’occupation illégale et le rétablissement des Palestiniens dans leurs droits, leur liberté, leur sécurité et leur dignité, à commencer par les enfants.
Mme CÉLINE FABRE-PIERRE (Haïti) a rappelé qu’Haïti a ratifié les principaux instruments relatifs aux droits de l’enfant et promulgué des lois pour les protéger. Ces mesures témoignent d’une certaine volonté des autorités haïtiennes à renforcer le cadre légal régissant les droits de l’enfant, a souligné la représentante.
Elle a expliqué que des institutions et mécanismes ont été créés pour que les enfants puissent jouir de la protection qui leur est due. Elle a notamment évoqué l’existence de la brigade de protection des mineurs au sein de la police nationale; du service de protection de l’enfant au sein de l’office de la protection du citoyen; ainsi que l’existence de tables sectorielles et de groupes de travail sur la protection de l’enfant qui visent à valoriser la coordination des interventions en faveur des enfants.
Beaucoup reste à faire, a cependant regretté la représentante, donnant l’exemple des enfants en domesticité et des enfants des rues qui, a-t-elle précisé, demeurent une préoccupation majeure pour le Gouvernement haïtien. Ce phénomène est dû, dans une plus large mesure, au manque de ressources, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’un apport international renforcé peut être très utile.
Mme DEANDRA CARTWRIGHT (Bahamas) a indiqué que son gouvernement a mis sur pied un comité de travail sur les droits de l’enfant, dont la mission est d’améliorer la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant. À cette même fin, plusieurs ministères travaillent de concert avec la société civile, a précisé la représentante, assurant que son pays peut aujourd’hui s’appuyer sur un cadre législatif et normatif solide pour protéger les droits des enfants. Un accent particulier est apporté à la protection des enfants disparus et à la sécurité de tous les mineurs. De même, d’importants efforts sont faits pour améliorer la vie des jeunes, notamment pour les aider à intégrer le marché de l’emploi.
Sur le plan éducatif, des programmes ont été conçus pour que les familles des étudiants puissent avoir accès à des logements gratuits ou à des bourses à l’étranger. Au mois d’octobre, a-t-elle indiqué, les Bahamas lanceront l’année de la jeunesse avec plusieurs manifestations destinées à mettre en valeur les talents nationaux. Avant de conclure, elle a rappelé que l’ouragan Dorian a dévasté son pays et détruit des infrastructures destinées aux enfants et aux jeunes, notamment 13 foyers d’accueil et cinq résidences universitaires. Remerciant l’UNICEF pour son soutien, elle a estimé qu’aucun enfant ne devrait quitter l’école en raison de l’ouragan. « Dorian nous a mis à genoux, mais l’éducation nous permettra de nous relever », a-t-elle juré.
Mme KAMAL (Égypte) a indiqué que l’an dernier, des initiatives ont été prises dans son pays pour améliorer les indices de développement social, notamment pour réduire le nombre d’enfants qui arrêtent leur scolarisation. Des campagnes ont également été effectuées pour combattre le phénomène du harcèlement, ainsi que veiller aux contenus diffusés sur Internet. Une campagne pour la protection de l’enfant contre la violence physique et psychique a été menée, et le personnel de santé est sensibilisé pour mettre fin aux pratiques nuisibles pour l’enfant.
La représentante a également évoqué une stratégie d’amélioration du système éducatif qui mise sur le renforcement des capacités des enseignants et la mise au point de systèmes modernes d’évaluation et de suivi. Les enfants réfugiés bénéficient aussi d’accès à l’éducation, a-t-elle précisé.
Mme Kamal a par ailleurs estimé que la famille est l’unité convenable pour l’enfant, et qu’il convient de respecter l’identité culturelle de l’enfant, ses parents et sa langue.
M. MOHAMMAD AL HAFIZ BIN MOHD NADZIR (Malaisie) a indiqué que la loi sur l’enfant de 2001 a été amendée en 2016 et en 2017 pour améliorer la protection des droits de l’enfant en Malaisie. Un commissaire a aussi été nommé par la Commission des droits de l’homme de Malaisie (SUHAKAM) pour suivre la mise en œuvre de cette loi.
Parmi les nouvelles mesures, le représentant a également cité le pilotage, par son pays, en 2019, d’un programme qui vise à éloigner les enfants du système de justice pénal existant. La Malaisie a également tenu une consultation nationale pour la revue à mi-parcours du Plan d’action régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) sur l’élimination de la violence contre les enfants. Il a assuré que son pays continuera de travailler avec la société civile pour la formulation de ses politiques.
Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a souligné le fait que, depuis son indépendance, l’Algérie a consacré la moitié de son budget aux enfants pour leur offrir une éducation gratuite et obligatoire. Ces dernières années, a-t-elle précisé, un grand nombre de programmes d’action ont été mis en place pour permettre au système éducatif de relever les défis de l’époque moderne. Insistant sur le droit à une éducation de qualité, elle a estimé que les enfants devraient être présents dans tous les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Dans ce cadre, l’Algérie a multiplié les efforts budgétaires pour aider les enfants à bénéficier d’une éducation, quels que soient leur statut ou nationalité. Plus de huit millions d’enfants et de jeunes fréquentent près de 23 000 écoles primaires et secondaires, dont certaines sont ouvertes aux enfants réfugiés à Tindouf. À l’appui de ces efforts, une commission gouvernementale a été créée pour promouvoir la participation active de la société civile à ces questions. Pour la déléguée, la mise en œuvre de cette politique de l’enfance est essentielle pour garantir l’équité du système qui doit permettre à chaque enfant d’avoir accès à un enseignement dans sa phase d’apprentissage.
M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD PIRKOUHI (République islamique d’Iran) a relevé qu’un cinquième des enfants dans le monde vit dans une zone de conflit, et a déploré qu’un milliard d’enfants sont confrontés à une forme ou une autre de violence et que ceux qui les attaquent ne sont pas punis.
En Iran, a-t-il poursuivi, l’année 2019 a été déclarée Année du réexamen des droits de l’enfant. De plus, la législation sur la nationalité de 2019 permet d’accorder la nationalité iranienne à des enfants nés de mère iranienne mais de père étranger. L’Iran lutte aussi contre le travail des enfants, et un projet de loi permettra, une fois adopté, de lutter contre la violence à l’égard des enfants. De plus, des campagnes de vaccination sont menées, et l’écart entre garçons et filles dans l’enseignement a été éliminé. Enfin, a terminé le délégué, plus de 500 000 enfants réfugiés étudient dans les écoles iraniennes.
À un mois du trentième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a fortement plaidé en faveur d’un « renouveau » plus solide que jamais. Il faut que cela soit plus que des slogans mais un travail d’arrache-pied, a-t-il exhorté, en proposant de recentrer les efforts sur l’intérêt supérieur, la croissance et le bien-être de chaque enfant. Il a également engagé à une réflexion sur les voies et moyens de rendre la Convention plus concrète au quotidien. Djibouti a en particulier appelé à investir davantage dans l’autonomisation des filles rurales. Le représentant a également encouragé à écouter la voix des jeunes, comme ceux du mouvement mondial contre les changements climatiques, en se disant encouragé qu’une plateforme politique internationale « suffisamment visible » ait été donnée aux enfants et aux jeunes, à l’ouverture de la présente session, pour qu’ils articulent eux-mêmes leurs propres mots, leurs préoccupations, désirs et aspirations. « C’est un développement remarquable lorsqu’on sait que le sens étymologique du mot infans, ou enfant en latin, signifie celui ou celle qui ne parle pas », a-t-il commenté.
Au plan national, a-t-il ensuite indiqué, un nouveau parlement des enfants a été installé pour deux ans au sein de l’Assemblée nationale aux fins de promouvoir la Convention par ces jeunes parlementaires dans l’ensemble du territoire. En outre, la mise en œuvre d’un projet d’appui aux besoins spéciaux a permis à des centaines d’enfants et à leurs familles de bénéficier gratuitement de consultations médicales, d’achats de médicaments et de la carte d’assurance maladie.
Regardons les chiffres, s’est alarmée Mme SAHADATUN DONATIRIN (Indonésie): en 2017, 2,5 millions de nouveau-nés sont morts dans le monde et si l’on continue comme cela, ce sont 56 millions d’enfants de moins de 5 ans qui auront perdu la vie entre 2018 et 2030. Pas moins de 175 millions d’enfants sont en outre privés d’écoles et beaucoup d’autres souffrent comme victimes de l’exploitation, de la cybercriminalité ou des conflits armés. La représentante a donc mis l’accent sur trois domaines prioritaires et d’abord sur la nécessité d’élargir l’accès de l’enfant aux soins primaires, et ce, dès le ventre de sa mère. Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre fin à la violence contre les enfants qui affecte un milliard d’entre eux dans le monde. Elle s’est enfin attardée sur la promotion des droits des enfants victimes des conflits.
Dans tous ces trois domaines, a-t-elle expliqué, l’Indonésie a connu des avancées. Elle a amélioré l’assainissement dans 250 villages, en prévenant, par exemple, les retards de croissance grâce à des programmes de nutrition. En 2018, la prévalence de ces retards est tombée de 37,2% en 2013 à 30,6% en 2018. L’Indonésie s’est aussi efforcée de renforcer la sûreté et la sécurité dans les écoles. Depuis 2015, plus de 12 000 écoles ont bénéficié du programme mis en place dans 238 villes. Un suivi est assuré régulièrement pour évaluer l’application de la politique de tolérance zéro pour les violations des droits de l’homme, dont les punitions corporelles. Enfin, le cadre juridique sur la protection de l’enfant et le Plan d’action national sur les droits de l’homme 2015-2019 fournissent la base de la promotion des droits de l’enfant dans les situations de conflit.
Mme DENISE CHEW (Singapour) a souligné que les premières années de vie sont les plus importantes pour le développement d’un enfant. Singapour a donc renforcé ses efforts pour fournir une éducation de qualité aux jeunes. Une agence pour le développement de la petite enfance a été établie et au cours des sept dernières années, les capacités préscolaires ont été doublées et améliorées pour fournir plus d’espace et d’activités aux enfants. Une meilleure formation est également dispensée aux instituteurs. Des allocations continuent d’être versées pour que la préscolarisation demeure abordable pour toutes les familles. Et ces efforts portent leurs fruits, s’est-elle félicitée, notant qu’à Singapour, plus de 99% des enfants achèvent six années d’enseignement primaire, 96,5% finissent l’école secondaire et 78,5% leur éducation tertiaire.
Au niveau législatif, a-t-elle ajouté, la loi sur les enfants et les jeunes a été modifiée pour revoir à la hausse l’âge limite d’une jeune personne afin de permettre aux autorités d’intervenir lorsque la sécurité des enfants plus âgés risque d’être compromise. Le Gouvernement pourra également mieux identifier et intervenir dans les cas où les enfants font face à la violence psychologique.
M. MARIO A. ZAMBRANO ORTIZ (Équateur) a indiqué que la population de son pays est particulièrement jeune, et que dans ce contexte, le Gouvernement équatorien a fait de la protection des enfants et des jeunes l’une de ses priorités. Il s’efforce ainsi d’éradiquer toutes les formes de violence à l’encontre des enfants, conformément à la Constitution nationale qui garantit le droit à la santé intégrale, à l’éducation, à la sécurité sociale et à la vie en famille. Le Gouvernement travaille également à la promotion de l’équité et de l’égalité entre garçons et filles, considérant que les enfants sont l’avenir de nos peuples et méritent de bénéficier de tous les efforts pour se développer dans le bonheur, avec l’accompagnement de l’État. À l’occasion du trentième anniversaire de la Convention et du dixième anniversaire du Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, le délégué a appelé à ce que ce texte additionnel soit ratifié plus largement alors que 420 millions d’enfants vivent dans des zones de conflit. Enfin, tout en s’engageant à respecter les droits de tous les enfants sans distinction, il a estimé que le Programme 2030 et ses objectifs 5 et 6 ne seront atteints que lorsque les enfants seront vraiment protégés.
M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a annoncé que son pays avait traduit les instruments internationaux de protection des enfants dans son cadre constitutionnel, législatif et politique domestique. Il a également indiqué que l’égalité de genre avait été atteinte dans l’éducation. De plus, des programmes clefs, tels que des services maternels gratuits, des programmes d’immunisation et de prévention de transmission mère-enfant du VIH, ont réduit la mortalité maternelle et infantile. Le représentant a également cité la création de centres de protection de l’enfant, où les victimes d’abus reçoivent des soins curatifs essentiels et où sont dispensées des informations sur la protection de l’enfant.
Le Kenya a aussi lancé un système informatique qui fournit des données facilitant le suivi et l’évaluation des services de protection de l’enfance, et qui permet aussi de coordonner et de superviser les parties prenantes et les fournisseurs de services. Des programmes de transferts monétaires et de bourses en matière d’éducation allègent le fardeau des enfants désavantagés. L’exploitation sexuelle est criminalisée depuis 2006, et le Kenya a également fait des efforts substantiels pour éliminer des pratiques culturelles néfastes telles que le mariage forcé ou les mutilations génitales féminines. Le représentant du Kenya a réaffirmé à ce sujet l’engagement du Président que les mutilations génitales féminines soient éradiquées du Kenya d’ici à 2022.
Mme ELISENDA VIVES BALMAÑA (Andorre) a déclaré que l’éducation et l’éradication de la pauvreté sont les clefs du changement social. Le rapport du Secrétaire général sur la situation des filles montre les obstacles, tout en faisant des recommandations. L’éducation inclusive et de qualité y est vue comme le moyen d’améliorer non seulement l’autonomisation des filles mais aussi leur environnement familial et social. Si la violence à l’égard des femmes doit être éradiquée, la violence à l’égard des filles doit l’être aussi. La représentante a souligné les progrès dans la lutte contre les mutilations génitales et les mariages précoces et forcés. Elle a attiré l’attention sur les représailles et le recours aux représailles comme forme de violence. Mme Vives Balmaña a ajouté que les cadres juridiques sont essentiels pour faire respecter les engagements. En février dernier donc, le Gouvernement d’Andorre a fait adopter une loi sur les droits des enfants et des adolescents à la suite d’un processus participatif. La loi garantit des ressources, prévoit des réactions immédiates et défend l’intérêt des enfants et les protège de la violence et de l’exclusion. Dans le cadre de sa politique de protection de l’enfance, Andorre travaille en étroite coopération avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans un large éventail d’initiatives pour mener des plaidoyers et renforcer la coopération sur l’éducation inclusive. Andorre attache la plus grande importance à l’intégration et l’inclusion des enfants handicapés dans tous les aspects de la vie.
Mme NAWAL AHMED MUKHTAR AHMED (Soudan) a indiqué que dans son pays, plusieurs structures institutionnelles ont été créées pour renforcer et garantir les droits de l’enfant, y compris dans les zones touchées par le conflit. Des centres de développement social ont été créés, dédiés à la petite enfance, à l’autonomisation des femmes et à la lutte contre la pauvreté. Grâce aux efforts déployés, le Soudan ne figure plus sur la liste des pays qui violent les droits de l’enfant, s’est-elle félicitée.
La représentante a indiqué que le nouveau gouvernement civil poursuit la mise en œuvre de son plan d’action, tout en estimant qu’une plus grande importance mérite d’être accordée à l’enregistrement des dates de naissance des enfants et au lancement de campagnes de sensibilisation pour contrer la violence.
« Des millions d’enfants sont encore coincés entre ce que nous leur avions promis et ce que nous avons réellement livré. Entre un monde que nous allions bâtir pour eux et celui que nous avons livré », a déploré Mme CYNTHIA CHIDIAC (Liban). Aujourd’hui, a-t-elle enchaîné, la communauté internationale est ici pour dire qu’elle va « redresser la barre et rectifier le tir » et que « l’avenir où les enfants allaient grandir pour devenir des colombes de la paix que nous n’avons pas été capables d’être était encore possible ». Dans cette optique, la représentante a appelé tous les États à honorer leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et les conventions auxquelles ils ont adhéré pour garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, y compris lorsque les conditions sont extrêmement difficiles.
Elle a recommandé, ce faisant, d’inclure la société civile, les défenseurs des droits de l’enfant et les militants qui sont des partenaires essentiels dans la réalisation du Programme 2030. Elle a indiqué, en outre, que le Comité national pour l’élimination du travail des enfants avait élaboré un programme en vue d’éliminer les formes les plus graves de travail, et a loué le bureau de l’UNICEF au Liban pour ses efforts dans l’appui aux politiques de protection de l’enfance dans l’éducation, face à la violence sexuelle, au mariage précoce ou encore au travail des enfants.
Mme INASS A. T. ELMARMURI (Libye) a rappelé qu’il y a 17 ans, la communauté internationale avait adopté un document historique intitulé « Un monde digne des enfants » qui visait à promouvoir une vie saine pour les enfants, une protection contre les violences et la lutte contre le VIH/sida. Si les derniers rapports de l’ONU font apparaître des progrès dans ces domaines, force est de constater que des disparités subsistent, ce qui n’est pas conforme au principe de ne laisser personne de côté, a-t-elle signalé. Pour la représentante, une plus grande attention devrait être accordée aux enfants vivant en zone de conflit armé, sujet auquel œuvrent plusieurs agences de l’ONU sur le terrain. De même, a-t-elle ajouté, il importe de mieux protéger les droits des enfants déplacés, qui sont les plus vulnérables et risquent de se retrouver prisonniers de réseaux de traite des personnes. Il est aussi important de promouvoir l’éducation afin d’atteindre l’objectif 4 du Programme 2030, a-t-elle ajouté, assurant que l’une des priorités nationales est de préparer les jeunes générations aux professions d’avenir. En conclusion, elle a affirmé que, malgré ses difficultés, la Libye était prête à réaliser les objectifs de la Convention, notamment en matière d’éducation et de protection sociale, dans le cadre de son plan national de développement.
Mme DEVITA ABRAHAM (Trinité-et-Tobago) a indiqué que plusieurs articles de la Convention relative aux droits de l’enfant ont été intégrés au droit national. Un projet de politique nationale de l’enfant a notamment été développé, qui garantit soins, protection et développement aux enfants et définit leurs besoins spécifiques parmi les autres groupes sociaux.
En ce qui concerne le travail des enfants, le Gouvernement, en collaboration avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), a conduit des campagnes d’information et de sensibilisation. Il a fait de même pour prévenir et réduire les violations des droits de l’enfant avec l’UNICEF et les ONG compétentes à travers des ateliers, des campagnes d’information et de sensibilisation. Mon pays, a-t-elle ajouté, est déterminé à ne laisser « aucun enfant de côté » et à continuer de travailler avec les différentes agences des Nations Unies pour renforcer encore sa législation de protection de l’enfance.
M. RUMONGI (Rwanda) a appelé à établir un cadre politique robuste pour permettre aux filles de développer leur potentiel, jugeant important de permettre aux filles d’éviter le décrochage scolaire grâce à des programmes de santé et des structures d’hygiène adéquates à l’école. Le Rwanda essaye également de lutter contre la violence basée sur le genre.
Il a constaté que le monde est encore dangereux pour les enfants, et que les zones de combat se multiplient avec un irrespect pour les droits fondamentaux, sans compter la vulnérabilité qui provoque le recrutement d’enfants dans les conflits. La politique des droits de l’enfant, a-t-il souligné, est complémentaire aux politiques de sécurité et de développement.
Le représentant a appelé à assurer la protection des enfants au niveau local. Différents programmes ont d’ailleurs permis au Rwanda de sensibiliser la population contre la violence faite aux enfants, en particulier pour que les coupables soient châtiés et jugés.
M. ALI MABKHOT SALEM BALOBAID (Yémen) a indiqué que son pays participe à la coalition qui œuvre à la réinsertion des enfants soldats dans la société. Les enfants ne doivent pas être en première ligne sur un champ de mines, a-t-il fait valoir, précisant qu’une feuille de route a été promulguée en 2018 pour mettre en œuvre le Programme d’action de 2014 sur les enfants et les conflits armés. Pour le représentant, il est nécessaire de permettre au pays de mettre un terme au phénomène des enfants soldats pour que leur recrutement ne soit plus une réalité. Il a dit attendre la visite, au Yémen, de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé pour qu’elle puisse voir par elle-même les progrès accomplis, avec le soutien notable du Centre du roi Salman. Assurant qu’aucun enfant n’est engagé dans les forces armées du Gouvernement yéménite, il a souhaité que les entités de contrôle qui ont pu le constater puissent également travailler dans les zones où sévissent des milices armées, lesquelles, a-t-il accusé, continuent d’exploiter des enfants.
M. RICARDO RODRIGO MOSCOSO (Panama) a relevé que les changements climatiques, les déplacements de populations ou encore les migrations posent de nouveaux défis à la protection des droits de l’enfant. Les progrès technologiques et l’amélioration des moyens médicaux nous ont permis de nous libérer de maladies qui ne sont plus mortelles, a-t-il constaté, mais la pauvreté, la malnutrition et les crises climatiques représentent de nouveaux fléaux.
Il a ensuite expliqué que les autorités du Panama travaillent avec le secteur privé pour financer leur action à la faveur des droits des enfants.
Le Panama considère par ailleurs qu’il n’est pas nécessaire de séparer les enfants de leur famille, sauf s’il y a maltraitances ou abus, a précisé le représentant.
M. ALSUWAIDI (Émirats arabes unis) a estimé que la stabilité de la famille représente la base de la stabilité de l’enfant. À l’échelle nationale, a-t-il affirmé, nous protégeons les enfants contre les violences, et une loi permet aux enfants d’exercer leur « droit à la survie ». Un dispositif prévoit ainsi de porter assistance aux enfants en situation de danger, de négligence ou de mauvais traitements. Dans ce cadre, les Émirats arabes unis ont versé 347 millions de dollars à l’UNICEF au titre de l’aide au développement pour la protection de l’enfance. Le pays a par ailleurs mis en place une politique en faveur des femmes afin de protéger les enfants en situation de crise pour qu’ils bénéficient des programmes humanitaires. Évoquant le harcèlement dont certains enfants sont victimes, il a averti que ce type d’agression, qui peut entraîner des troubles graves, est pris très au sérieux par son gouvernement, notamment en ce qui concerne les abus commis sur Internet. Après avoir organisé une réunion internationale sur la dignité des enfants sur Internet, a indiqué le représentant, le pays a aussi accueilli une conférence sur l’exploitation sexuelle des enfants avec le concours de l’unité de protection des enfants de l’UNICEF et des dignitaires religieux.
M. JIN-UM HONG (République de Corée) a jugé indispensable d’admettre que les enfants sont les principaux acteurs de leurs droits et pas uniquement des sujets à protéger, gérer et chérir par les adultes. En d’autres termes, a-t-il expliqué, les enfants en tant qu’entités indépendantes doivent affirmer leur droit à la vie, à la liberté d’expression, aux bénéfices de la sécurité sociale, à l’éducation et à jouir de la culture. Elle a vivement appuyé l’Éducation à la citoyenneté mondiale (ECM), qui encourage les valeurs partagées et le respect de la diversité et dont le Groupe d’amis, conjointement présidé par la République de Corée et le Qatar, s’efforce de sensibiliser à une éducation transformative.
En mai dernier, a poursuivi le représentant, la République de Corée a également annoncé un plan visant au renforcement de ses politiques et programmes pour l’enfance et axé sur quatre thèmes: protection, droit de l’homme et participation, santé et jeu. Il a enfin mentionné le témoignage de Mme Muzoon Almellehan, Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, qui a partagé son expérience dans un camp de réfugiés syriens en présentant la complexité des défis à relever à l’avenir. Son discours, a déclaré le représentant, montre l’importance vitale d’une approche holistique concernant les droits des enfants.
Le fait, a expliqué M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), que la date de l’anniversaire de naissance du Père de la nation, Bangabandhu Cheikh Mujibur Rahman, soit commémorée le jour même de la Journée nationale des enfants est une illustration remarquable de l’importance que le pays accorde aux droits de l’enfant. Ces droits, a poursuivi le représentant, ne sauraient être mieux protégés que par l’accès à l’éducation et à la santé. Après avoir réussi la parité entre les sexes et l’accès universel à l’école, le pays s’attelle désormais à l’amélioration de la qualité de l’éducation, en mettant l’accent sur l’apprentissage en ligne et la formation des enseignants. Depuis 2010, des manuels scolaires sont distribués gratuitement et, en 2019, leur nombre est monté à 352,20 millions. Quelque 2,3 millions d’élèves ont reçu des bourses et 12,3 millions de mères, des subsides de l’État pour la scolarisation de leurs enfants. En conséquence, le taux de décrochage scolaire est passé de 50% à 18%. Tous ces efforts ont d’ailleurs attiré l’attention de l’UNICEF, qui a remis au Premier Ministre le prix « Champion of Skill Development for Youth ».
Le Bangladesh a aussi fait des progrès énormes dans l’accès des enfants à la santé et, ici aussi, le Premier Ministre a reçu un prix, celui de « héros de la vaccination » des mains de l’Alliance du vaccin et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le pays a créé 18 000 cliniques communautaires et des centres de santé syndicaux pour couvrir toute la population. Dans ses efforts d’éducation et de santé, les enfants handicapés ne sont pas oubliés. Aussi le Bangladesh a-t-il organisé avec l’ONU la « Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme », en avril dernier. Après avoir demandé à la communauté internationale le renforcement de l’assistance financière et technique aux pays comme le sien, le représentant n’a pas voulu conclure sans parler du sort du million de réfugiés du Myanmar qui vivent maintenant au Bangladesh dont 60% d’enfants. Soucieux de voir ces enfants réaliser leur plein potentiel, il a estimé que leur retour sûr, sécurisé, volontaire et durable dans leur pays d’origine peut y contribuer.
Mme ZHU HUI LAN (Chine) a noté que, depuis l’adoption de la Convention il y a 30 ans, des progrès ont été faits en matière de protection de l’enfance. Pourtant, a-t-elle constaté, dans de nombreuses régions du monde, la pauvreté, la faim et d’autres fléaux continuent de frapper les enfants. Face à cet état de fait, la Chine considère que la paix est la meilleure protection pour les enfants. Pour assurer un environnement sûr et protéger les enfants, a-t-elle poursuivi, il conviendrait que tous les pays mettent en avant la coopération internationale en vue de la mise en œuvre du Programme 2030.
Pour sa part, a indiqué la représentante, la Chine a adopté une législation sur la protection des mineurs. Le Gouvernement entend par ailleurs améliorer la santé des enfants en zones rurales, tout en s’employant à faire reculer la mortalité infantile et la malnutrition des enfants, domaine dans lequel il fournit une aide à d’autres pays en développement. Le Gouvernement condamne tous les actes de violence à l’encontre des enfants et utilise la technologie pour sauver les enfants enlevés sur la base de données ADN et d’une plateforme d’échange d’informations, a-t-elle encore décrit. Enfin, la Chine a instauré des règles strictes en matière d’utilisation des informations et des contenus en ligne de façon à mieux protéger la vie privée des enfants.
M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a affirmé que son gouvernement réserve une attention particulière à la question des enfants. Parmi les actions entreprises, il a cité la création d’un comité national multisectoriel pour l’élimination des pires formes de travail des enfants; et l’institutionnalisation, au sein du Ministère de la justice, des chambres et des sections pour mineurs en conflit avec la loi et des victimes de violences sexuelles. Il a également évoqué l’amélioration des conditions de détention des enfants par la mise en place de deux centres de rééducation des mineurs en conflit avec la loi.
Une unité de police spécialisée chargée de la protection des mineurs a été mise en place et le pays a également adopté une politique nationale des orphelins et autres enfants vulnérables. Il a également expliqué que la stratégie nationale de prévention et de lutte contre le phénomène des enfants des rues consiste à les retirer de la rue et à les réintégrer dans leurs familles ou leurs communautés. Il existe également un programme de transfert monétaire visant à aider, entre autres, les familles avec des enfants en situation d’extrême pauvreté et vulnérables dans les zones ciblées.
M. Shingiro a indiqué que grâce au partenariat avec l’UNICEF et d’autres agences de l’ONU, 85% des enfants sont scolarisés dans son pays, avec une parité hommes-femmes. Dans le domaine de la santé, outre la gratuité des soins de santé des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes en accouchement, les campagnes de vaccination menées par le Gouvernement avec l’appui de ses partenaires ont permis d’aboutir à un taux de plus de 95% d’enfants vaccinés.
Mme SONAM CHODEN NAMGYEL (Bhoutan) a indiqué que son pays avait une politique progressive en matière de droits de l’enfant couvrant les aspects du traitement, de l’adoption et de la prévention de la violence domestique, afin d’agir dans le meilleur intérêt des enfants et de veiller à leur éducation.
Malgré les progrès déjà enregistrés, elle a reconnu que davantage pouvait être fait. Aussi, a-t-elle indiqué, un service social de protection de l’enfance a été formé afin de mettre en œuvre les mesures de protection. Une ligne dédiée a également été ouverte, en octobre 2018, pour les femmes et les enfants en difficulté qui apporte conseils, assistance juridique et services. Et dans chaque district des principales villes, un comité des femmes et des enfants a été installé pour apporter des réponses rapides.
Mme SABA M. F. M. ALFUHAID (Koweït) a appelé à renforcer la coopération et à échanger les meilleures pratiques pour contrer les violences à l’encontre des enfants.
Dans le cadre des conflits, elle a appelé la communauté internationale à protéger les enfants et à assurer l’acheminement de l’aide humanitaire. De son côté, le Koweït apporte un appui moral et matériel à la cause des enfants, a indiqué la représentante, qui a précisé que son pays a donné plus de 230 millions depuis 2010 à l’UNICEF.
Mme Alfuhaid a par ailleurs expliqué que d’après l’article 7 de la Constitution koweitienne, la famille est le noyau de la société. Plusieurs lois ont aussi été promulguées pour assurer le droit des enfants à l’éducation, à la santé, et pour contrer toute forme de violence.
M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a assuré que son pays accorde une grande importante à la protection des droits des enfants, ces derniers représentant 55% de la population nationale. Cet engagement est consacré dans la Constitution, qui préserve leur bien-être. Dans ce cadre, le Plan quinquennal 2015-2019 du Gouvernement couvre un grand nombre de secteurs ayant trait à l’enfance. Le Gouvernement a en outre fait adopter une loi sur la famille et une loi sur la prévention et la lutte contre la traite des personnes, a indiqué le représentant. Il a d’autre part affirmé que les jeunes de son pays avaient accès à des informations sur la santé sexuelle et reproductive. Le pays reste cependant confronté au défi des mariages précoces, a-t-il reconnu, plaidant pour une approche inclusive pour mieux répondre à ce problème désormais érigé en crime. Une stratégie nationale 2016-2019 a été élaborée pour fixer les priorités en la matière en collaboration avec la société civile et le secteur privé et le Mozambique travaille à la rédaction de la loi type de la SADC sur la question, a précisé le délégué.
M. GEORGI VELIKOV PANAYOTOV (Bulgarie) s’est félicité des efforts accomplis, notamment en faveur des enfants handicapés ou privés de leurs parents. Il a indiqué que son pays avait adopté une série de lois renforçant les droits des enfants, qui sont considérés comme des individus.
Il a tout particulièrement précisé que la Bulgarie travaille à l’insertion des enfants handicapés en leur assurant l’accès équivalent à l’éducation nationale, « les enfants handicapés ayant le même droit à une éducation de qualité ».
Par ailleurs, le représentant a précisé que chaque année, deux jeunes accompagnent la délégation bulgare aux Nations Unies.
Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a souligné que son pays fait partie des 62 pays qui ont atteint l’objectif du Millénaire pour le développement (OMD) sur la réduction de la mortalité infantile, en réduisant celle-ci de plus des deux tiers. De plus, a-t-elle mis en exergue, l’éducation préscolaire couvre 64% des enfants de moins de 5 ans. Le cadre juridique du pays fournit des garanties spéciales pour la protection des familles et des enfants, et le Gouvernement dispose d’un code de l’enfance.
Par ailleurs, a poursuivi la représentante, dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de développement nationale, le Gouvernement kirghize a été chargé d’améliorer la qualité des soins de santé, de fournir un accès garanti et une couverture complète de l’éducation scolaire et préscolaire, et de créer un système de soutien social qui garantisse des standards minimums de protection sociale aux enfants.
Précisant qu’« un enfant heureux peut seulement grandir dans une famille heureuse », Mme Moldoisaeva a conclu que le renforcement de l’institution familiale devrait être une priorité.
Mme PETRA MIJIĆ (Croatie) a constaté à son tour qu’en dépit des progrès réalisés ces 30 dernières années, des millions d’enfants continuent de souffrir de violations de leurs droits. Pour la représentante, le prochain anniversaire de la Convention et de ses protocoles facultatifs rend indispensable de renforcer la compréhension de ce que représentent les droits de l’enfant.
Pour sa part, la Croatie interdit toute forme de violence contre les enfants, comme le prouve sa stratégie nationale de protection de l’enfance, qui a pour objet d’apporter le soin nécessaire au bien-être des enfants et de stimuler leur potentiel cognitif et émotionnel. Dans ce cadre, le Gouvernement croate travaille en collaboration avec la société civile à des programmes de prévention. S’agissant des technologies de l’information et des communications, la déléguée a admis qu’elles pouvaient représenter des « connexions fascinantes » pour les enfants. Elle y a néanmoins vu un danger pour les jeunes générations, plaidant à ce sujet pour une approche multisectorielle et une coopération internationale.
M. JULIO DA COSTA FREITAS (Timor-Leste) a indiqué que près de la moitié de la population de son pays est composée d’enfants de moins de 18 ans. Pour garantir la protection de leurs droits et les protéger de toutes sortes de violation et de discrimination, le Timor-Leste a établi une commission des droits de l’enfant. Le pays est également doté d’une politique d’éducation inclusive qui garantit que tous les enfants ont accès à l’éducation jusqu’au niveau secondaire; d’une politique de tolérance zéro contre la violence à l’école; et d’une politique visant à intégrer la santé sexuelle et reproductive dans les programmes éducatifs. Des subventions sont accordées aux mères pour garantir que les enfants issus de familles vulnérables continuent d’aller à l’école et un plan national d’action 2016-2020 pour les enfants du Timor-Leste a été mis sur pied pour servir de ligne directrice pour les services de protection de l’enfance. Il existe aussi des politiques et programmes pour la réduction de la mortalité infantile.
Le représentant s’est cependant inquiété de la persistance de pratiques culturelles qui impactent négativement la vie et le développement des enfants. Différents traitements sont toujours accordés aux garçons et aux filles, causant discrimination et violence, a-t-il indiqué, tandis que les grossesses précoces et les mariages forcés sont deux autres défis importants à relever. Il a appelé les partenaires internationaux à continuer d’assister son pays avec des ressources et bonnes pratiques pour surmonter ces défis.
Mme MILICA PEJANOVIĆ ĐURIŠIĆ (Monténégro) a déploré qu’un milliard d’enfants à travers le monde soient encore soumis à la violence et à la négligence, tandis que 15 000 meurent quotidiennement de maladies ou de causes évitables et que 30% des enfants soient victimes de traite.
Le Monténégro qui, a reconnu la représentante, connaît lui aussi des défis en matière de protection des droits de l’enfant, a adopté des cadres juridiques pertinents, dont une stratégie globale sur les droits de l’enfant couvrant la période 2019-2023 et une autre axée sur la prévention de la violence 2017-2021. Il a en outre mené au cours des dernières décennies des réformes touchant les domaines de la justice juvénile, pour permettre un meilleur accès des enfants à la justice, qu’ils soient victimes, témoins ou en conflit avec la loi.
En outre, les lois monténégrines interdisent explicitement les châtiments corporels, ainsi que tout traitement cruel dégradant et inhumain sur les enfants. Le Monténégro entend poursuivre ses efforts, notamment pour lutter contre la violence en ligne, et travailler davantage avec l’UNICEF.
Mme THILAKAMUNI REKHA NISANSALA GUNASEKERA (Sri Lanka) a estimé que le Programme 2030 offre des opportunités stratégiques pour investir dans la jeunesse et la protéger contre les discriminations, les inégalités et les abus. Jugeant que l’éducation est un moteur de réduction de la pauvreté, de promotion de sociétés inclusives et de croissance économique, la déléguée a indiqué que son gouvernement met en œuvre des politiques durables en matière d’éducation et de santé. Dans ce cadre, l’enseignement primaire, secondaire et tertiaire est gratuit et l’école rendue obligatoire jusqu’à 16 ans, a-t-elle précisé, faisant état d’un fort taux de scolarisation dans le primaire. Elle a par ailleurs estimé que, dans les zones rurales, un effort est nécessaire pour améliorer les services de santé infantiles. Cela étant, les mortalités infantile et néonatale ont été réduites et des enquêtes sont menées pour accumuler des données ventilées sur ces questions. La représentante a par ailleurs assuré que Sri Lanka appliquait une politique de tolérance zéro face à la violence contre les enfants.