En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quatorzième session,
3e & 4e séances plénières, matin & après-midi
AG/SHC/4259

Troisième Commission: les jeunes et les pays en développement font entendre leur voix et leurs revendications

La Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a achevé, aujourd’hui, son débat consacré au développement social en donnant largement la parole à des jeunes du monde entier venus témoigner de leurs espoirs, mais aussi de leurs préoccupations dans un monde où ils représentent 59 millions de chômeurs.  De nombreux pays en développement sont également intervenus pour dénoncer le protectionnisme et faire part de leurs difficultés à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) sans un partenariat international renforcé.

Dans le prolongement des échanges de la veille, les interventions des délégués de la jeunesse ont souvent porté sur les problématiques liées à l’éducation et à l’emploi.  Comme l’ont notamment fait valoir les jeunes représentants de la Bulgarie, ce ne sont pas moins de 1,8 milliard de jeunes à travers le monde qui ont besoin d’éducation et de formation afin de combler le déficit d’un demi-milliard de nouveaux emplois nécessaires d’ici à 2030.  Une enquête menée dans leur pays fait du reste apparaître qu’une « éducation de qualité » vient en tête des préoccupations des jeunes bulgares, suivie par un « emploi décent ».

Le Kirghizistan a souscrit à cette analyse en soulignant que l’absence d’éducation a un « effet multiplicateur » sur des problèmes tels que la faim, la pauvreté ou encore les inégalités, et qu’il importe également de former des jeunes aux postes de demain.  La délégation a notamment jugé nécessaire d’adapter le système éducatif pour le mettre en phase avec les exigences du marché du travail moderne, sachant qu’aujourd’hui, un jeune diplômé met plus d’un an à trouver son premier poste au Kirghizistan.

L’éducation est « une des clefs majeures du combat contre la pauvreté », a martelé à son tour le délégué de la jeunesse du Suriname, non sans rappeler que, selon les données de l’UNESCO, 263 millions d’enfants et d’adolescents étaient déscolarisés dans le monde en 2016.  À ses yeux, son pays, comme nombre de ceux à faible revenu ou à revenu intermédiaire, souffre non seulement de disparités régionales mais également d’un manque d’infrastructures éducatives qui nuisent à l’égalité des chances.

« La clef du changement politique, économique et social est à chercher dans l’éducation », a acquiescé le Nigéria, tandis que la Namibie a expliqué qu’elle compte remédier à la persistance des inégalités en matière de revenus en misant sur une éducation primaire et secondaire gratuite, entre autres.

Plaidant elle aussi pour un investissement accru dans l’éducation, la Serbie s’est inquiétée de la crise du chômage des jeunes, en regrettant au passage la réalité des stages non rémunérés et la faiblesse des liens entre le système éducatif et le monde du travail.  Elle a exhorté, en conséquence, tous les États à faciliter la transition entre l’école et le monde du travail comme mentionné dans la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse 2030.

« Nos rêves sont brisés », ont abondé les délégués de la jeunesse de l’Irlande qui ont déploré que les jeunes ne touchent pas les dividendes des sociétés « censément méritocratiques ».  « Alors que le monde est plus prospère que jamais, un grand nombre de jeunes ne font que survivre.  À tel point qu’il leur est difficile de rester confiants en l’avenir lorsque les emplois décents et une sécurité de revenus manquent à l’appel. »  Dans ce contexte, ils ont pointé les enjeux liés à la santé mentale, faisant remarquer que le taux de suicide des jeunes est particulièrement élevé. 

Plusieurs jeunes ont également soulevé le problème de l’exclusion qui, partout, affecte leur classe d’âge.  Une exclusion qui peut être due aux origines sociales ou ethniques, à l’éloignement des circuits éducatifs et de l’emploi mais aussi aux handicaps et aux conflits.  La déléguée de la jeunesse de la Géorgie a ainsi cité l’exemple de sa camarade de classe dans une école pour aveugles de Tbilissi, qui ne peut rendre visite à sa famille car elle est originaire d’Abkhazie « encore occupée par la Fédération de Russie ».  Dans le même ordre d’idées, l’un de ses homologues ukrainiens a parlé des jeunes de son pays contraints de vivre dans les « bruits de tirs » en raison de « l’agression russe ». 

Sur une note plus positive, la déléguée de la jeunesse d’Israël a fait vibrer l’esprit entrepreneurial de son pays, né « grâce à un groupe de jeunes leaders passionnés qui ont planté les graines de notre nation florissante ».  Des graines qui, selon elle, ont conduit sa « nation de start-ups » à toujours partager son expérience et son savoir-faire pour « aider les autres ». 

La séance a aussi été marquée par les appels pressants de pays en développement qui, à l’image du Libéria et de la République démocratique populaire lao, ont estimé que les partenariats internationaux restaient essentiels pour les aider à réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Jugeant important d’appuyer le multilatéralisme et le système onusien, la délégation de la Chine a plus particulièrement appelé à faire front contre le protectionnisme et l’unilatéralisme de « certains pays », et à s’opposer aux tentatives visant à empêcher les pays en développement d’accéder au marché de pays développés.  Abondant dans ce sens, Cuba a exhorté les pays développés à « tenir leurs promesses » en matière d’aide publique et à instaurer un « ordre économique mondial juste », notamment en mettant fin aux politiques « discriminatoires » à l’encontre des pays du Sud.  Un message repris à son compte par la République islamique d’Iran qui a dénoncé la guerre économique « génocidaire » dont elle fait l’objet et qui, assortie de sanctions unilatérales « illégales et inhumaines », sape ses efforts de développement. 

La Colombie a, elle, profité de son temps de parole pour demander à la communauté internationale de mobiliser de toute urgence des ressources pour l’aider à faire face à la « crise migratoire en provenance du Venezuela », qui fait peser sur elle « d’énormes pressions sociales ». 

Demain, jeudi 3 octobre, la Troisième Commission examinera, à partir de 10 heures, les questions liées à la prévention du crime et la justice pénale, la lutte contre l’utilisation des technologies de l’information et des communications à des fins criminelles et le contrôle international des drogues.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/74/184)

Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/74/205A/74/135)

Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/74/61-E/2019/4A/74/133A/74/170A/74/175A/74/206)

Suite du débat général

M. GHANSHYAM BHANDARI (Népal) a indiqué que le Népal s’est engagé à mettre en œuvre des politiques pour renforcer et promouvoir l’inclusion sociale, économique et politique de tous les segments de la société, dont les femmes, les personnes handicapées, les communautés autochtones et les autres groupes désavantagés. 

En vertu d’une politique de discrimination positive, des quotas sont alloués à divers groupes dans les services publics.  Le Népal a aussi introduit une large gamme de programmes de protection sociale, dont des programmes de transfert de liquidités pour les personnes âgées, femmes seules, personnes handicapées ou minorités.  Des bourses scolaires ont été allouées aux pauvres, filles et groupes marginalisés, entre autres.  Le Gouvernement népalais a également lancé un programme de prestations de santé et de maternité, de même qu’un régime de protection sociale à destination des seniors, des femmes seules, des minorités ethniques et des personnes handicapées.  Un système de taxation progressive a été introduit pour réduire l’impôt sur le revenu des classes touchant les plus faibles revenus et augmenter ceux des classes qui ont des revenus plus élevés.  Toutes ces mesures ont contribué à réduire la dépendance et les inégalités économiques, et à améliorer la dignité, a-t-il indiqué.  Il a toutefois souligné que les efforts nationaux ne peuvent pas résoudre à eux seuls la pauvreté et l’inégalité, d’où l’importance pour les partenaires internationaux de développement d’appuyer les initiatives nationales. 

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a souligné combien les changements climatiques frappaient durement le quotidien des habitants de son pays et entravaient le développement socioéconomique.  Il a notamment signalé que les pluies diluviennes des derniers mois avaient provoqué des dégâts considérables sur les infrastructures et l’agriculture.  Il a estimé que reconstruire les moyens de subsistance des populations des zones les plus touchées nécessiterait des moyens colossaux. 

Le représentant a ensuite indiqué qu’en matière de développement social, son gouvernement mettait l’accent sur la fourniture des services sociaux de base, qu’il s’agisse d’éducation, de santé et de création de revenus.  Il a en outre noté que davantage doit être fait pour mobiliser efficacement les ressources requises pour réduire les écarts de développement entre les zones urbaines et rurales.  À cette fin, il a indiqué que son pays mettait activement en œuvre les feuilles de routes internationales pour devenir, à l’horizon 2030, un pays à revenu intermédiaire.  Concernant les secteurs de la santé et de l’éducation, le représentant a déclaré qu’en dépit des avancées obtenues dans l’accès de tous aux soins et à une éducation de qualité, beaucoup de défis doivent encore être relevés pour mettre pleinement en œuvre les objectifs de développement durable et les plans nationaux pertinents.  Il a jugé que les partenariats internationaux restaient essentiels pour aider les pays les moins avancés à réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Mme GRANDA (Cuba) a appelé les pays développés à « tenir leurs promesses » en allouant suffisamment de ressources nationales pour atteindre le seuil d’aide publique au développement auquel ils ont consenti.  Elle a également appelé ces pays à instaurer un ordre économique mondial « juste », notamment en mettant fin à leurs politiques « protectionnistes et discriminatoires » à l’encontre des pays du Sud, en consacrant les millions de dollars dépensés dans l’économie de guerre à des fins de développement et en assumant leur « responsabilité historique » vis-à-vis du réchauffement climatique.  Ce dernier, a-t-elle estimé, est en effet lié avant tout à l’application d’un modèle de production et de consommation mondiale qui n’est pas viable pour les générations futures. 

La représentante a ensuite mis l’accent sur les efforts de son pays pour développer des politiques publiques favorables aux personnes handicapées et aux jeunes, notamment en matière d’insertion et de formation professionnelle, ainsi que pour promouvoir leur participation aux processus de prise de décisions à tous les niveaux du gouvernement.  S’agissant des personnes âgées, la représentante a indiqué que, d’après les estimations actuelles, la population de Cuba compterait environ 3,3 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus d’ici à 2030.  La formulation de programmes visant à garantir le bien-être de cette tranche de population est donc une priorité pour son gouvernement.

Mme Granda a toutefois prévenu que ces différents efforts sont minés par le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba, ainsi que par l’attitude « irresponsable » de l’Administration américaine actuelle.  « Cette politique criminelle dont est victime mon pays depuis presque 60 ans affecte directement notre développement social et est le principal obstacle à notre développement », a-t-elle insisté.  La représentante a également dénoncé « l’agression récente » de son pays par les États-Unis, via un programme de l’agence américaine USAID, destiné, selon elle, à financer des actions visant à « discréditer et saboter » la coopération internationale octroyée par Cuba dans le domaine de la santé au profit de millions de personnes dans le monde.  À ses yeux, il s’agit là d’une énième « provocation grossière » exercée par Washington pour faire obstacle à la politique de coopération de Cuba sur la scène internationale. 

M. ANDRÉS JOSÉ RUGELES (Colombie) a expliqué que la politique sociale moderne de son pays est centrée sur l’équité, comme l’indique l’intitulé de son plan national de développement 2018-2022: « Pacte pour la Colombie, pacte pour l’équité ».  L’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, l’inclusion des groupes vulnérables sont reconnus comme des éléments indispensables pour consolider des sociétés fondées sur les principes démocratiques et réaliser le développement durable.  La Colombie, s’est félicité M. Rugeles, a promu l’accès aux soins, à la sécurité alimentaire, à l’éducation, à la formation et à un emploi décent.  En 2018, 7,6 millions de femmes bénéficiaient des programmes du Département du bien-être social.  Toutefois, a souligné le représentant, « la crise migratoire en provenance du Venezuela a mis d’énormes pressions sociales sur la Colombie ».  Depuis 2015, a-t-il précisé, plus de quatre millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, dont 1,4 million ont trouvé refuge en Colombie.  Les service locaux sont débordés, a averti M. Rugeles, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la protection des enfants.  Il a donc demandé à la communauté internationale de mobiliser de toute urgence des ressources pour aider son gouvernement à faire face à cette crise majeure, d’autant plus que la Colombie, guidée par les principes de solidarité et de fraternité, maintient « une politique de portes ouvertes » vis-à-vis des migrants. 

M. WU HAITAO (Chine) a constaté que le développement inégal demeure un problème aigu pour les pays en développement, compte tenu du nombre de défis auxquels ils sont confrontés.  Il a notamment dénoncé le protectionnisme et l’unilatéralisme de certains pays, y voyant un frein pour le développement des pays comme le sien.  La Chine, a-t-il dit, considère qu’il convient de s’en tenir au développement, qui est la clef de tous les problèmes.  Les pays en développement devraient tenir compte de leur situation spécifique et faire avancer leur secteur socioéconomique, a-t-il plaidé, jugeant important d’appuyer en parallèle le multilatéralisme et le système onusien.  Il importe aussi de mettre en place un développement inclusif afin de donner voix au chapitre aux pays en développement, a poursuivi le représentant.  Il a appelé à faire front contre le protectionnisme et s’opposer aux tentatives visant à empêcher les pays en développement d’accéder au marché de pays développés.  De plus, a-t-il argué, le développement doit être centré sur la personne afin de lutter contre les inégalités et permettre la création de systèmes de protection sociale tout en protégeant les emplois productifs. 

Notant que cette année marque le soixante-dixième anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, le délégué a indiqué que son pays est devenu la deuxième économie mondiale et a résolu les problèmes alimentaires de 1,4 milliard de personnes grâce au dur labeur du peuple chinois, lequel, a-t-il souligné, a fait preuve de courage et d’inventivité.  « Le socialisme est la voie qui a permis à la Chine de progresser en matière de développement et la voie qu’elle continuera d’emprunter à long terme », a-t-il affirmé.  Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à faire preuve de davantage de coopération, rappelant que la Chine a, pour sa part, alloué près de 400 milliards de dollars d’assistance dans la cadre de multiples projets.  Elle a en outre fourni une aide médicale à 64 pays et procédé à de nombreuses annulations de dettes, a-t-il indiqué.  Il a par ailleurs fait observer qu’en tant que pays en développement le plus peuplé du monde, la Chine demeure confrontée au problème d’un développement inégal, notamment entre les zones rurales et urbaines.  À nouveau, il a préconisé une coopération plus large entre États Membres afin de promouvoir un monde de prospérité. 

M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) a indiqué que son pays s’était lancé dans un « processus d’universalisation » de sa couverture sanitaire nationale, dont bénéficie actuellement environ 95% de la population du pays, moyennant une hausse continue des dépenses publiques de santé qui correspondent à l’heure actuelle à 8% du PIB du pays.  Le représentant a également indiqué que son gouvernement investissait dans l’éducation et dans le bien-être de sa population, notamment afin de lutter contre la corruption et la méfiance envers les institutions de l’État.

En outre, le représentant a indiqué que son gouvernement s’était doté d’un plan de développement national d’investissement public à l’horizon 2022, dont les 270 cibles font écho aux objectifs de développement durable et tiennent tout particulièrement compte des populations vulnérables du pays, y compris les femmes, les personnes d’ascendance africaine, les personnes vivant avec un handicap, les migrants et réfugiés, les personnes âgées et les personnes victimes de discriminations en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre.

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a avoué que son pays subit en ce moment un ralentissement de sa croissance économique qui a compromis les efforts pour résorber la pauvreté, les inégalités et le chômage.  Plus que jamais, a prévenu le représentant, l’état de l’économie mondiale exige des pays une coopération étroite.  Nos efforts resteront vains, a-t-il prévenu, si nous n’investissons pas dans la jeunesse, son éducation et sa formation.  Un jeune au chômage, a-t-il souligné, est particulièrement susceptible de causer des troubles sociaux ou de se laisser embrigader dans les groupes armés.  L’exclusion sociale est l’ennemi de la cohésion sociale, s’est résumé le représentant. 

Depuis son accession à la démocratie, a-t-il poursuivi, l’Afrique du Sud n’a épargné aucun effort pour faire avancer le développement et une politique progressive de protection sociale.  Le Gouvernement actuel a fixé sept objectifs, dont la transformation de l’économie et la création d’emplois, l’amélioration des services sociaux ou encore l’intégration de l’espace public.  Dans ce contexte, le Gouvernement se laisse guider par le Plan national de développement mais aussi le Programme 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, en tenant dûment compte des besoins particuliers des personnes âgées et des personnes handicapées.  Le représentant a tout particulièrement insisté sur le rôle important que joue la famille dans le développement social. 

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a indiqué que son pays mène simultanément une réforme économique et une série de mesures visant à garantir la dignité des plus vulnérables.  Les programmes sociaux ont été révisés et affinés pour répondre à l’évolution des besoins des Brésiliens.  « Nous avons réformé et accru les paiements au programme “Bolsa Familia” dont bénéficient plus de 14 millions de familles, ce qui porte le total des bénéficiaires actuels à 50 millions de familles », a-t-il notamment indiqué.  Le représentant a néanmoins estimé qu’il conviendrait que les programmes d’assistance sociale incluent des critères de sortie crédibles et effectifs pour ceux qui n’en ont plus besoin.  Dans cet esprit, le programme « Progrès » offre des cours professionnels, encourage l’esprit d’entreprise et aide les citoyens bénéficiant des programmes sociaux pour qu’ils trouvent des emplois formels.  L’objectif de cette initiative, a-t-il expliqué, est de former les individus pour qu’ils n’aient plus besoin de l’assistance de l’État et puissent se joindre au marché du travail dans de bonnes conditions. 

S’agissant de la famille, le programme « Enfant heureux », axé sur la santé des enfants pauvres, de la naissance à 6 ans, vient de recevoir le Prix WISE, s’est-il félicité.  Il a précisé que depuis son lancement, ce programme a facilité 19,5 millions de visites de familles, assisté plus de 630 000 enfants et accompagné plus de 123 000 femmes enceintes.  Le Brésil procède actuellement à une réforme de son système de retraite, débattu actuellement au Congrès national.  Concluant que la promotion du développement n’était pas du ressort exclusif des pouvoirs publics mais de la société tout entière, le représentant a signalé que son pays avait créé le programme « Voluntary Homeland » qui intègre gouvernement, société civile et secteur privé, et encourage une large participation à la promotion d’activités en rapport avec la culture, l’éducation et la durabilité visant les groupes les plus vulnérables. 

Mme KAMAL (Égypte) a souligné que son pays a fait partie des premiers pays à adopter des programmes nationaux en matière de développement social, et a ajouté que des mises à jour devraient être lancées ces prochains jours.  Elle a expliqué que l’un des efforts principaux de son pays porte sur la santé.  En effet, le Gouvernement égyptien estime que la couverture sanitaire universelle est un droit fondamental.  L’Égypte a aussi lancé une campagne de dépistage de l’hépatite C et des maladies non transmissibles dans la population.  Plus de 60 millions de personnes ont fait l’objet d’un examen et des traitements ont été dispensés.  L’Égypte met aussi l’accent sur les problèmes de santé auxquels se heurtent les femmes et les enfants tels que les problèmes d’audition et d’anémie, entre autres.

La représentante a par ailleurs indiqué que les jeunes représentent plus de la moitié de la population égyptienne.  L’Égypte a donc investi dans la jeunesse avec la tenue de séminaires jeunesse et le lancement d’initiatives telles que « L’avenir est entre nos mains ».  Il existe aussi des programmes de formation de jeunes pour promouvoir leur participation à la vie publique. 

Avant de conclure, la déléguée a demandé que le libellé de la résolution sur les programmes jeunesse soit retenu.

Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE (Ghana) a constaté que l’élimination de la pauvreté représente le plus grand défi mondial et est une condition indispensable à la réalisation du développement durable.  Le développement social reste une composante importante des efforts d’élimination de la pauvreté et un outil très efficace pour la réduction des inégalités, a-t-elle ajouté.  La représentante du Ghana a expliqué que son gouvernement a, au cours des 10 dernières années, mis en place des politiques de développement social et des programmes visant à promouvoir une société inclusive en offrant des opportunités pour tous.  Illustrant les succès du Ghana, elle a notamment indiqué que la proportion de Ghanéens vivant dans l’extrême pauvreté est passée de 18% à 8% entre 2002 et 2016, et celle des Ghanéens vivant dans la pauvreté, de 28% à 24% entre 2002 et 2013.  La représentante a cité cinq programmes de développement social, en précisant que le programme de renforcement des moyens de subsistance (LEAP) s’est traduit par des aides financières en direction de 407 655 foyers, soit 1 781 877 individus. 

Par ailleurs, Mme Pobee a estimé que l’ODD 3 relatif à la santé est une pierre angulaire pour parvenir à des sociétés durables.  Elle a mis l’accent sur l’adoption, en 2003, du régime national d’assurance-maladie du Ghana et le développement de services de santé communautaires.  Elle a aussi expliqué que son pays a arrêté une feuille de route pour atteindre les objectifs de la couverture sanitaire universelle en identifiant sept domaines d’intervention.  Tout en se félicitant que le régime national d’assurance-maladie couvre aujourd’hui 10 millions de Ghanéens, la représentante a souligné les difficultés rencontrées pour financer ce régime et la nécessité de trouver des voies alternatives de financement.  Elle a par ailleurs exhorté les États Membres à assurer que toutes les filles et garçons aient un accès gratuit à une éducation secondaire.  Le Ghana a, pour sa part, enregistré une augmentation de 36%, entre 2017 et 2018, du nombre d’enfants scolarisés au lycée grâce à un aménagement des emplois du temps de 400 écoles. 

Les enfants et les jeunes, ceux que l’on surnomme « le futur », méritent d’être entendus » insiste M. WINSTON ADABA, délégué de la jeunesse du Suriname.  « La protection et l’inclusion des jeunes doit figurer dans les débats sur l’éradication de la pauvreté, l’éducation et l’action climatique, car tôt ou tard ils seront confrontés à ces défis. »

Rappelant que 783 millions d’individus vivent sous le seuil de pauvreté international de 1,90 dollar par jour, le délégué a relevé qu’en 2016, seulement 45% de la population mondiale bénéficiait d’une quelconque aide sociale.  Ces chiffres suscitent l’inquiétude, quand on sait que les jeunes représentent 16% de la population mondiale, a-t-il indiqué

M. Adaba a ensuite évoqué « l’image bouleversante » d’enfants du Suriname, contraints d’aider leurs parents en vendant des fruits sur le bord des routes, une vision qui ajoute à l’engagement de son pays d’en finir avec la pauvreté.  Cet objectif de développement particulièrement important en ce qui concerne les jeunes, « car il est clair que la pauvreté à un jeune âge peut conduire à la pauvreté à l’âge adulte », a-t-il prévenu.

Quant à l’éducation, « elle est une des clefs majeures du combat contre la pauvreté », a-t-il poursuivi, s’inquiétant du fait que selon l’UNESCO, 263 millions d’enfants et d’adolescents étaient déscolarisés dans le monde en 2016.  Il a parlé du manque d’infrastructures éducatives de son pays et des disparités régionales qui nuisent à l’égalité des chances.

Abordant enfin la question des changements climatiques, le délégué a rappelé que « nous les jeunes, nous devrons nous en charger plus tard, et nous préférons participer à la lutte contre ce danger aujourd’hui plutôt que demain ».  Il a évoqué sa surprise en 2014, lorsqu’il avait vu la grêle tomber dans son pays tropical, « preuve de la réalité des bouleversements climatiques », pour ensuite saluer la prise de conscience de ses concitoyens qui, par exemple, ne brûlent plus aussi souvent leurs ordures en pleine rue. 

Mme RUTH MOATTI, déléguée de la jeunesse d’Israël, a indiqué que son pays est connu comme une nation de « start-ups », dont l’économie, notamment l’esprit d’entreprenariat, est une source d’inspiration pour beaucoup.  Il est difficile d’imaginer qu’il y a 71 ans, rien de cela n’existait, a-t-elle commenté. 

Et pourtant, a poursuivi cette jeune femme de 24 ans, l’État moderne d’Israël a vu le jour grâce à un groupe de jeunes leaders passionnés qui ont planté les graines de notre nation florissante.  Des graines, a-t-elle ajouté, qui ont été arrosées avec les notions de l’entraide, de la compassion et de l’innovation.  Ce sont ces mêmes idées qui représentent la raison d’être de notre succès et qui ont dirigé notre nation, même en temps de pénurie de ressources, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’Israël a toujours cherché les opportunités pour partager son expérience et savoir-faire pour aider les autres.  Elle a ensuite indiqué qu’elle avait momentanément interrompu ses études pour se rendre en Ouganda pour y promouvoir l’indépendance financière des jeunes femmes rurales. 

La déléguée a ensuite estimé que les start-ups qui ont un impact social sont la meilleure représentation d’Israël et doivent tracer la voie vers l’avenir.  Elle a notamment cité des sociétés comme ReWalk, qui a élaboré une technologie de pointe pour permettre aux personnes paralysées de marcher à nouveau, WaterGen, qui distille l’eau contenue dans l’air afin d’assurer un approvisionnement en eau potable « partout », ou encore MobileEye, qui utilise des censeurs pour prévenir les accidents de route.  C’est ce type de société qui incarne les deux valeurs clefs d’Israël, l’aide à autrui et l’innovation, et qui inspire la jeunesse israélienne.  Nous les jeunes, a-t-elle affirmé, continueront d’orienter Israël pour en faire l’#ImpactNation. 

M. DEE-MAXWELL SAAH KEMAYAH (Libéria) a indiqué que son gouvernement fait en sorte de garantir des processus inclusifs visant à ne laisser personne de côté.  Le premier d’entre eux est un plan national de développement mis en place en octobre 2018.  Il a expliqué que ce programme pour la prospérité et le développement constitue la feuille de route sur laquelle se base le Gouvernement pour mettre en œuvre ses politiques en matière d’économie, de créations d’emploi, de soutien à la paix, de bonne gouvernance et de transparence, a indiqué le représentant. 

Le délégué a aussi indiqué que son gouvernement a mis en œuvre deux recommandations de la Commission du développement social relatives à la protection sociale et à la couverture sanitaire universelle.  En outre, il a mis en place un « filet de sécurité » pour les plus vulnérables et institué des interventions qui incluent des transferts de liquidités, des distributions de denrées alimentaires, notamment pour les écoliers, et des subventions.  Cet ensemble de mesures a contribué à assurer la sécurité alimentaire du pays et facilité l’accès des personnes âgées, des femmes et des enfants à l’éducation et à la santé, s’est-il félicité.  Sur ce dernier point, le représentant a souligné les efforts réalisés par son pays dans le cadre de son programme pour la prospérité et le développement, lequel s’est donné pour objectif de faire reculer la mortalité infantile, la malnutrition des enfants de moins de 5 ans.  Cette initiative vise aussi la création de services de soins dans un rayon de cinq kilomètres autour des hôpitaux et la fourniture de médicaments et de produits médicaux aux centres de santé. 

Parallèlement, a-t-il poursuivi, le Libéria reste engagé en faveur d’une couverture sanitaire pour tous, comme le prouvent ses efforts de mise en œuvre de la Déclaration d’Abuja, qui demande de consacrer à la santé 15% du budget national.  Il s’emploie en outre à avancer dans la réalisation des ODD tout en étant conscient que nul ne peut les atteindre de manière isolée.  En conclusion, le représentant a rappelé que son pays continuait de promouvoir les partenariats au niveau international pour mobiliser des ressources et il a exhorté les États Membres à intensifier leur assistance aux pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. 

M. PATRICIO UNTER, délégué de la jeunesse de l’Autriche, a relevé que la crise climatique a provoqué l’une des plus grandes mobilisations des jeunes dans l’histoire.  En Autriche, les jardins d’enfants ainsi que les étudiants ont marché dans les rues demandant des actions pour stopper cette menace, a-t-il témoigné.  Et la semaine dernière, le Parlement autrichien a déclaré l’état d’urgence climatique en réaction à des mois de mobilisation des jeunes dans les rues.  L’Autriche est également un pays qui a pris un rôle de chef de file au sujet de la participation politique des jeunes, qui ont le droit de vote dès leur seizième année, en créant le Conseil national des jeunes. 

Le délégué a appelé les États Membres à ouvrir des espaces pour assurer une plus grande participation des jeunes en particulier dans l’action climatique, afin de sauver la planète, mais aussi pour assurer le respect des droits de l’homme, notamment des enfants.  M. Unter a également fait observer que les préoccupations environnementales et climatiques sont souvent une question d’équité.  La jeunesse autrichienne exige qu’une action efficace soit prise à ce sujet.  Par exemple, a-t-il indiqué, le soutien à une agriculture durable et locale réduirait non seulement les émissions de CO2 mais aussi les risques environnementaux sur les conditions de vie décentes dans d’autres pays.  Cela aiderait ainsi à assurer le respect des droits de l’homme des communautés rurales dans le monde.  M. Unter a par ailleurs estimé que la recherche de matériaux alternatifs et de meilleures façons de réutiliser le plastique et de recycler doit être financée et améliorée. 

Mme NELLY BANAKEN ELEL (Cameroun) a relevé que si les inégalités entre États se sont légèrement réduites, elles demeurent prononcées au sein des pays entre les différentes catégories de population, les populations autochtones et les migrants demeurant toujours au rang des plus vulnérables.  Elle a ensuite expliqué que le Cameroun a mis les questions d’égalité et de justice sociale au centre de ses politiques et programmes.  Cette politique est ancrée dans la vision du développement à l’horizon 2035, par laquelle le Cameroun se projette comme « un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité ».  L’opérationnalisation de cette vision s’appuie sur un certain nombre de stratégies globales, parmi lesquelles « la participation de toutes les catégories ou tous groupes sociaux aux processus de prise de décisions », « la redistribution équitable des richesses » et « la lutte contre les discriminations sociales ».  Les jeunes, personnes âgées, personnes handicapées et populations autochtones figurent au rang des catégories vulnérables sur lesquelles se concentrent les actions d’inclusion sociale du Gouvernement.

S’agissant plus particulièrement des personnes handicapées, l’État leur garantit un accès équitable aux services sociaux essentiels.  Le Gouvernement camerounais a adopté une série de textes réglementaires fixant les modalités d’application de la loi relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées.  Elle a précisé que l’un de ces textes prévoit diverses facilités en matière d’accès des personnes handicapées à l’éducation et à la formation professionnelle, pour les préparer à des emplois qualifiés et décents.

Mme RAHIMAH IBRAHIM (Brunéi Darussalam) a indiqué que les jeunes, qui représentent 44% de la population nationale, demeurent une priorité pour son gouvernement car ils sont à un « carrefour historique » du fait des changements rapides dus à la mondialisation et à la révolution numérique.  Partant, il importe que la jeunesse ait accès à des structures susceptibles de les autonomiser et de les aider dans l’acquisition des capacités nécessaires pour être en mesure de s’adapter et de relever les défis d’un monde chaque fois plus compétitif, a-t-elle estimé.  Le Gouvernement de Brunéi Darussalam a mis en place de nombreuses plateformes de discussion permettant aux jeunes d’avoir des échanges sur des questions telles que l’élimination de la pauvreté, le leadership, l’environnement, le développement durable et l’entrepreneuriat.  Parmi ces plateformes, elle a notamment cité le premier Congrès national de la jeunesse, tenu en juin 2019, où les jeunes ont fait connaître leurs opinions sur des sujets jouant un rôle majeur dans leur vie quotidienne. 

Un important investissement dans l’infrastructure et la fourniture d’un appui financier et d’opportunités d’accès au marché visent par ailleurs à favoriser l’entrepreneuriat et l’autosuffisance, notamment par l’amélioration des programmes de renforcement des capacités existants.  Ainsi, l’Écosystème d’entrepreneuriat des jeunes a été lancé en 2018 pour favoriser la compétitivité au niveau international.  Ce système consiste à fournir des usines clef en main pour mettre sur pied des entreprises de fabrication.  Le pays observe également une Journée nationale de la jeunesse (1er août), occasion de décerner des prix spéciaux récompensant des efforts tendant au développement.  Le Brunéi Darussalam s’apprête aussi à adopter la politique et stratégie nationale pour la jeunesse 2019-2035.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a fait savoir que la Constitution du Guatemala stipule que l’État doit garantir le développement intégral de la personne ainsi que la protection des droits individuels et des droits sociaux.  Comme pays à revenu intermédiaire, il fait face à des problèmes structurels tels que le manque de productivité, la ségrégation sociale et des manquements dans l’accès à des services de base comme l’eau et l’assainissement, l’éducation et autres dimensions du développement, a-t-il indiqué.  Les sociétés inégalitaires sont moins efficaces à l’heure de réduire la pauvreté, a relevé le représentant, précisant que le cycle de la pauvreté se transmet souvent d’une génération à l’autre.  En outre, les changements climatiques affectent gravement les peuples autochtones et les petits exploitants, a-t-il regretté.

En venant à la question des migrations internationales, le représentant du Guatemala a tiré la sonnette d’alarme face à cette réalité qui mine de nombreuses sociétés.  En tant que pays d’origine, de transit et de destination, le Guatemala déplore les manifestations de xénophobie et d’intolérance face à ce phénomène et en a appelé à une gouvernance intégrale de la migration, qui respecte les droits des migrants à chaque instant.

Mme GIULIA PARENTI et M. SIMONE MOSTRATISI, délégués de la jeunesse de l’Italie, ont déclaré que l’héritage culturel permet aux jeunes de se connecter à la fois à l’avenir et au passé, mais aussi de créer un nouveau cadre qui permet aux jeunes générations d’être de véritables protagonistes dans les efforts pour trouver des solutions aux changements climatiques, pour la paix, la sécurité et la croissance économique.  Dans le contexte de la mondialisation et de ses tensions, une profonde connexion avec le passé est essentielle pour bâtir un avenir plus juste avec les jeunes comme leaders, ont estimé les deux représentants.  Et pour garantir ce résultat, il est vital d’assurer une contribution significative des jeunes comme agents de changement, ont-ils exigé avant de souligner que l’Italie a été traditionnellement une défenseuse de l’héritage culturel comme outil pour la paix et le développement. 

En cette ère mondialisée, il est vital de parler de l’héritage culturel, ont renchéri les jeunes délégués italiens.  Si nous observons une statue ou un monument, nous pouvons constater le plus souvent qu’ils cachent une « identité partagée ».  Ces monuments, bâtiments et traditions sont des témoins vivants du fait que ceux qui sont en conflit aujourd’hui ont les racines et des origines communes, ou ont vécu ensemble pacifiquement dans le passé.  L’idée de l’héritage culturel comme moyen pour les jeunes de favoriser le développement, la paix, la sécurité et la croissance économique sera au cœur de nos négociations, ont encore dit les deux représentants. 

Mme AKYLAI BATYRBEKOVA (Kirghizistan) a mis l’accent sur les problématiques auxquelles les jeunes Kirghizes sont confrontés au quotidien.  Elle a dit espérer qu’à l’issue des travaux de la Commission, les représentants de jeunes du monde arriveront à trouver un consensus sur une « résolution universelle » dans laquelle des moyens efficaces de réponse à ces problèmes seront exprimés.  « Regardez nos jeunes, c’est aussi regarder l’avenir de notre région », a estimé la représentante.  Elle a souligné à quel point ils s’avèrent être des observateurs sensibles du développement politique, économique et culturel de leurs pays, « parce qu’ils dépendent » des opportunités de développement personnel qui leur seront offertes.

Dès lors, elle a insisté sur l’importance d’une éducation inclusive, équitable et de qualité pour tous, de l’accès à un travail décent et de la croissance économique, trois objectifs de développement durable essentiels dans le contexte du Kirghizistan.  L’absence d’éducation a, selon elle, un « effet multiplicateur » sur des problèmes tels que la faim, la pauvreté ou encore les inégalités.  Elle a évoqué l’impératif de la formation des enseignants, de la maternelle au supérieur, ainsi que de la scolarisation dès la maternelle.

L’autre défi majeur identifié par la représentante est une croissance économique inclusive et durable qui s’accompagnerait du plein emploi pour tous.  Elle a expliqué que la politique nationale pour la jeunesse du Kirghizistan est articulée autour de la création de conditions socioéconomiques, juridiques et autres favorables à leur épanouissement et la réalisation de soi, et la protection de leurs intérêts.  Elle a noté que le problème de l’emploi des jeunes représente cependant toujours un défi majeur et reconnu, qu’il fallait former des jeunes aux postes de demain et donc adapter et revoir le système éducatif pour le mettre en phase avec les exigences du marché du travail moderne, sachant qu’aujourd’hui, un jeune diplômé met plus d’un an à trouver son premier poste au Kirghizistan.  Il faut également faciliter leur accès au crédit pour encourager leur entrepreneuriat, a encore souligné la représentante.

Mme GANGULALI DE SILVA, déléguée de la jeunesse de Sri Lanka, a reconnu les difficultés rencontrées par son pays pour combler les lacunes dans la formation des jeunes et trouver une solution au problème du chômage des jeunes en mettant à profit les avancées technologiques et en développant de nouvelles industries.  Le Programme global de développement ainsi que la politique nationale en matière de formation professionnelle et technique ont donc été mis en place à cette fin.

En promouvant une éducation de qualité, il est primordial que Sri Lanka comble les disparités sociales, notamment dans les zones postconflits et dans le secteur des plantations, a-t-elle préconisé.  Elle cité deux projets qui visent à consolider la politique d’éducation gratuite du pays, pour ensuite évoquer la capacité de contribution des jeunes sri-lankais au règlement des changements climatiques.

Elle a ensuite passé la parole à M. AMRIT EDIRISOORIYA, délégué de la jeunesse de Sri Lanka, qui a mis l’accent sur l’importance de la cohésion sociale dans son pays.  Il a estimé que les jeunes doivent s’inscrire dans le processus de l’apaisement et de la réconciliation, une démarche qu’il a estimé essentielle, notamment à la suite des attentats qui ont frappé le pays en avril dernier, le dimanche de Pâques et où quelque 250 personnes ont trouvé la mort. 

Il a salué les jeunes qui se sont mobilisés pour apporter leur aide aux victimes indépendamment de leur religion, race ou ethnie.  Ils étaient 200 à faire la queue très tôt le matin devant les banques du sang car chacun d’eux savait qu’ils avaient un rôle à jouer pour que notre « nation insulaire retourne à la vie normale ».  Il a ensuite salué la création du Parlement pour les jeunes.  Les jeunes, a-t-il dit en conclusion, ne sont pas les leaders de demain, mais les leaders d’aujourd’hui, et il nous revient donc d’agir collectivement pour améliorer notre monde.

Mme JULIA IMENE (Namibie) a indiqué que, pour son pays comme pour beaucoup d’autres en Afrique australe, les inégalités persistent, particulièrement en matière de revenus.  Pour y remédier, le Gouvernement namibien a fait adopter différents textes de loi et programmes, dont les plus emblématiques prévoient une éducation primaire et secondaire gratuite et un libre accès aux soins pour tous, a précisé la représentante.  Ces efforts sont répartis de manière égale, indépendamment de la situation urbaine ou rurale des individus, afin de s’attaquer aux causes profondes des inégalités et de proposer des opportunités d’emploi décent au plus grand nombre, a-t-elle souligné.  La Namibie a également fait de la fourniture des soins de santé de qualité une priorité, comme en atteste la part du budget national allouée au Ministère de la santé.  Cela lui a permis d’atteindre et même de dépasser les objectifs fixés par ONUSIDA dans la lutte contre l’épidémie de VIH/sida, a noté la déléguée, qui y a vu le résultat d’une volonté politique et de ressources adéquates.  Elle a aussi salué le soutien de partenaires tels qu’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Le prochain objectif, a-t-elle dit, est l’éradication de la transmission mère-enfant du VIH. 

La représentante a par ailleurs souligné que les changements climatiques sont des facteurs de pauvreté et d’inégalité.  En Namibie comme dans les autres pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a-t-elle expliqué, nous faisons face à des événements climatiques extrêmes, notamment de graves sécheresses qui entraînent la perte de récoltes, de têtes de bétail et de revenus.  Ces conditions mettent la politique nationale de gestion des risques à rude épreuve et obligent le Gouvernement à faire preuve d’innovation en matière d’assistance aux victimes, a poursuivi Mme Imene, remerciant à cet égard l’aide internationale, tant alimentaire que financière et technique, fournie à son pays.  Elle a ajouté que la Namibie avait également coordonné les appels humanitaires lancés pour le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi à la suite du passage d’ouragans dans la région cette année.  Avant de conclure, la déléguée a souligné l’importance qu’accorde son gouvernement à la question de la couverture sanitaire universelle, laquelle constitue une autre de ses priorités.  La Namibie, a-t-elle assuré, dispose déjà de l’un des systèmes de protection sociale les plus complets du continent africain. 

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a expliqué que l’établissement de modèles d’alliances entre le gouvernement, les entreprises et les travailleurs avait permis à son pays de faire face avec efficacité aux principaux défis pour atteindre les indicateurs de croissance économique et de développement social largement reconnus par la communauté internationale.  Ainsi le taux de croissance a atteint plus de 5% par an entre 2014 et 2018 et plus de 40 programmes et projets sociaux de lutte contre la pauvreté ont permis d’aboutir à des résultats concrets pour le bien-être de la population, a précisé le représentant.  Pour que les droits économiques, sociaux, politiques et culturels des Nicaraguayens deviennent réalité, une série d’objectifs a été élaborée, parmi lesquels la remise de titres de propriété, l’octroi de service d’eau potable et d’assainissement, la santé, l’environnement, la création d’emplois dans les zones franches, le soutien aux entrepreneurs et l’éducation.  Des centres d’études et de renforcement des capacités techniques et de production ont également été mis sur pied pour appuyer les filières du café Robusta, de la culture du maïs, de l’amélioration génétique du bétail et du chocolat.

Pour M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD PIRKOUHI (République islamique d’Iran), la lutte contre la pauvreté et les inégalités doit s’appuyer sur des objectifs d’inclusion sociale, indépendamment du niveau de développement du pays concerné.  Cependant, la communauté internationale et les partenaires de développement ont la responsabilité de soutenir les efforts nationaux des pays en développement en vue de parvenir à l’inclusion sociale, a-t-il estimé, même si dans la réalité, beaucoup d’entre eux ne reçoivent pas ce soutien et font même face à des barrières dont le but est de contrecarrer leurs progrès sociaux, s’est indigné le représentant en citant l’exemple des impositions « de sanctions unilatérales illégales et inhumaines ». 

Une guerre économique « génocidaire » est lancée contre les Iraniens, a dénoncé le représentant, ce qui a des répercussions graves sur le quotidien des citoyens ordinaires.  Ces mesures visent des civils pour des gains politiques, s’est-il indigné, tout en indiquant que malgré les difficultés financières qui lui sont imposées, le Gouvernement iranien maintient ses investissements sociaux en vue de garantir l’accès universel à l’éducation et la santé ainsi qu’aux protections sociales.  Le représentant a ensuite présenté les résultats du Plan de transformation du secteur de la santé qui a été lancé en 2014 en Iran pour servir de feuille de route vers la couverture sanitaire universelle.

M. Hassani Nejad Pirkouhi a par ailleurs plaidé pour un soutien financier et technique renforcé aux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ainsi que pour la mobilisation de ressources supplémentaires à investir dans les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement.

Mme YAGKOUBI, déléguée de la jeunesse des Pays-Bas, a raconté que lorsqu’elle avait 15 ans, elle était tombée, en cours de sciences sociales, sur un titre de paragraphe qui l’avait interpellée: « le problème marocain ».  Elle a indiqué qu’en tant que ressortissante néerlandaise d’origine marocaine, elle a toujours été attirée par la diversité sous toutes ses formes, y voyant une identité en constante évolution.  Alors pourquoi l’identité est-elle réduite à un seul aspect? s’est-elle interrogée en revenant à son cours de sciences sociales. 

Aux Pays-Bas, a-t-elle poursuivi, les recherches montrent que la polarisation s’est accrue sur les questions des origines ethniques et des classes sociales.  La principale cause est, selon elle, le manque d’interactions entre personnes d’origines et de statuts différents.  En effet, a-t-elle expliqué, lorsque nous vivons dans un environnement homogène, notre perception est floutée, ce qui ouvre la voie à la polarisation.  De l’avis de nombreux jeunes, a-t-elle encore noté, la bulle des réseaux sociaux peut aussi contribuer à la polarisation.  Les algorithmes de ces plateformes sont conçus pour fournir d’autres contenus, notamment publicitaires, que ceux que l’on visionne.  Ces mêmes algorithmes, a-t-elle relevé, fonctionnent de la même façon avec les informations provenant de sources extrémistes: ils renvoient à d’autres contenus extrémistes et font que chacun a le sentiment d’entendre des arguments allant dans son sens. 

Par chance, nous pouvons sortir de cette bulle, a assuré la déléguée de la jeunesse.  Et pour y parvenir, il reste possible d’utiliser les réseaux sociaux.  Elle a notamment expliqué que mis à part leurs algorithmes, ces derniers ont permis de mettre en œuvre des plateformes militantes, de créer des contacts sociaux et d’accroître les interconnexions dans le monde.  Avec la dimension humaine des réseaux sociaux, nous pouvons lutter contre la polarisation, a-t-elle souligné.  Mais il faut pour cela reconnaître que notre identité est si complexe que nous ne pouvons la réduire à un seul aspect.  La jeune femme a ensuite encouragé chacun à aller à la rencontre de personnes différentes sur les plans culturels et socioéconomiques mais aussi de personnes ayant d’autres idées politiques. 

Mme PETRA PAUEROVÁ, déléguée de la jeunesse de la Slovaquie, s’est dite déçue par l’écart qu’elle a observé, au cours des débats des dix derniers jours, entre les jeunes et les dirigeants.  Elle a lancé à la ronde: « Les jeunes et les dignitaires vivent-ils dans une planète différente? ».

Paraphrasant le Président de la Slovaquie, elle a rappelé que sa génération est « la première à ressentir l’impact de notre comportement irresponsable et probablement la dernière en mesure d’agir à cet égard ».  Elle a appelé à une « confiance mutuelle » pour assurer la mise en œuvre concrète des objectifs de développement durable (ODD).  Les dirigeants mondiaux et les jeunes doivent être inclus dans les discussions et les processus conjoints de prise de décisions et de mise en œuvre, unique façon de se rendre des comptes mutuellement, a-t-elle encore suggéré.  Elle a souligné que l’ONU est la seule institution disposant du pouvoir de rassembler les dirigeants du monde et de les rendre redevables. 

Mme Pauerová a par ailleurs signalé qu’il est inabordable pour un étudiant d’être stagiaire à l’ONU.  Et même si je ne vis pas loin de l’Office des Nations Unies à Vienne, un stage non rémunéré et les frais de voyage et de logement qu’il entraîne me pousserait vers la banqueroute.  Elle a estimé que l’octroi de stages rémunérés permettrait de réduire la période de transition entre la fin des études et un potentiel premier emploi pour les jeunes. 

M. EDGAR SISA (Botswana) a indiqué que le Gouvernement de son pays consacrait plus de 25% de son budget annuel à l’éducation et à la formation, et que l’équivalent de 4% du PIB du Botswana sert à financer l’assistance sociale.  Il a expliqué que ces efforts avaient débouché sur une réduction du taux de pauvreté, qui est passé de 19,3% en 2009 à 16,3% en 2016, l’extrême pauvreté ayant baissé de 6,4% à 5,8% au cours de la même période.  Le représentant a ajouté que la politique publique d’éducation inclusive menée depuis 2011 par son pays avait permis une augmentation significative des effectifs d’élèves ayant des besoins particuliers.  Sur ce point, il a aussi signalé que la mise en œuvre de programmes nationaux de santé nutritionnelle en direction des plus jeunes avait entraîné une hausse du taux de fréquentation scolaire.  En date du 27 févier 2019, le Ministère du gouvernement local et du développement rural est venu en aide à près de 9 500 orphelins et enfants vulnérables, a-t-il également dit. 

Mme HOLBOLL, déléguée de la jeunesse de la Suède, a constaté qu’aujourd’hui l’espace démocratique de la société civile est attaqué avant de regretter que « l’espace civique » se réduise partout dans le monde.  Elle s’est ensuite lancée dans un vibrant plaidoyer pour la défense des sociétés civiles, accusant les États membres de les prendre pour cible: « Les lois restreignant les droits d’association, de réunion et d’expression se sont multipliées, les financements pour les organisations de la société civile se sont taris.  Les défenseurs des droits de l’homme, les acteurs du développement et de la société civile sont soumis à des menaces, des actes de violence et même des meurtres.  Beaucoup d’États présents ici même en sont responsables.  Nous, la jeunesse, ne pouvons plus tolérer cette situation. »  « Une société civile ouverte est un des plus importants garde-fous contre la tyrannie et l’oppression », a-t-elle souligné.

Comme l’a prouvé la récente mobilisation des jeunes pour la défense du climat, les jeunes sont fortement engagés dans les luttes vitales de notre temps, a par ailleurs constaté la représentante.  « Notre message est clair: maintenant ça suffit! » a-t-elle martelé. 

Mme ESMA GUMBERIDZE, déléguée de la jeunesse de la Géorgie, a rappelé que l’année 2020 était la date butoir pour la réalisation de certains indicateurs et cibles du Programme 2030.  Elle a salué la participation de Greta Thunberg à l’Assemblée générale, qui est à l’origine du mouvement « Fridays for future » et qui est autiste, y voyant le signe de l’engagement de l’ONU en faveur de l’inclusion. 

De son côté, la Géorgie entreprend l’institutionnalisation de la promotion des Objectifs de développement durable, notamment en incluant leurs principes dans les cursus scolaires, a-t-elle indiqué.  Elle a également salué l’attention accordée par l’ONU aux pays à revenu intermédiaire.

La déléguée a ensuite indiqué que certaines personnes peuvent être considérées comme des minorités sur la base de « circonstances invisibles », et que les identités qui se chevauchent augmentent le risque d’exclusion.  Évoquant l’accent mis sur la lutte contre l’exclusion dans le Programme à l’horizon 2030, elle a cité la situation de sa camarade de classe de l’école publique 202 pour les aveugles à Tbilissi qui ne peut voir sa famille car elle est originaire de Gali, de la région géorgienne d’Abkhazie encore occupée par la Fédération de Russie.  Le fait d’être une jeune femme avec un handicap et originaire d’une zone de conflit a créé de nombreuses barrières pour aller à la fois à Gali et à Tbilissi, a-t-elle témoigné.  Mme Gumberidze a aussi parlé de la situation des jeunes abkhazes contraints de suivre une éducation qui n’est pas dans leur langue. 

Mme VELKOV et M. KARANOVIC (Serbie) ont indiqué que leur pays a, cette année, présenté son premier examen national volontaire relatif à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Ils ont aussi fait part la détermination de leur gouvernement de réaliser le plein potentiel de la jeunesse, moyennant la mise en place d’un cadre législatif ambitieux en faveur de la jeunesse, une stratégie nationale 2015-2025 pour la jeunesse et un plan d’action 2018-2020.  Ils ont ajouté que la ville serbe de Novi Sad détenait cette année le titre de capitale européenne de la jeunesse. 

Mettant l’accent sur l’importance de la mobilité, les délégués serbes ont estimé que la mobilité des jeunes de toutes les nations, régions et parties du monde démontrait l’importance de la valeur « unité dans la diversité ».  Ils ont jugé indispensable d’offrir aux jeunes les meilleures opportunités de mobilité.  Par ailleurs, les délégués serbes se sont particulièrement inquiétés de la crise du chômage des jeunes, en regrettant la réalité des stages non rémunérés et de la faiblesse des liens entre le système éducatif et le monde du travail.  Ils ont exhorté tous les États à faciliter la transition entre l’école et le monde du travail comme mentionné dans la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse 2030.  Les délégués serbes ont reconnu un fossé persistant entre la jeunesse et les politiques, malgré tous les progrès réalisés pour adopter des politiques nationales en faveur de la jeunesse.  Face à cette réalité, ils ont jugé nécessaire de continuer à investir dans la qualité de l’éducation et l’éducation des citoyens en général. 

Mme DARYNA HORBACHOVA (Ukraine) a souligné qu’en dépit des dépenses sécuritaires auxquelles elle est contrainte en raison de l’agression armée contre son pays, l’Ukraine connaît des transformations fondamentales dans les domaines sociaux, économiques et politiques.  Ainsi, un décret présidentiel invite le Gouvernement à intégrer les objectifs de développement durable dans tous ses documents politiques et stratégiques et à suivre les progrès atteints de manière régulière. 

La représentante a ensuite souligné que l’une des priorités de l’Ukraine est de renforcer la participation des jeunes à la vie du pays, et a passé la parole à Mme MOKHD, délégué de la jeunesse de l’Ukraine, qui a souligné que le développement durable est impossible sans paix, sans sécurité et sans droits de tous.  Or au XXIe siècle, en Ukraine, au cœur de l’Europe, des gens entendent toujours le bruit des tirs, a-t-elle souligné.  Treize mille personnes sont mortes et 30 000 blessées à cause de l’agression russe dans le Donbass et en Crimée.  Le sens de l’humanité nous dit d’arrêter la violence et d’aider ceux qui souffrent, a-t-elle appelé. 

Lui emboîtant le pas, M. TYMOTSKO, délégué de la jeunesse de l’Ukraine a regretté que beaucoup de jeunes ukrainiens aient à sacrifier leur vie pour la sécurité du pays.  De nombreux Ukrainiens sont toujours détenus illégalement, a-t-il poursuivi, et des millions font face à des violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.  M. Tymotsko a ensuite montré à l’Assemblée une carte postale sur le dos de laquelle, figure un calendrier sur laquelle un des 24 jeunes marins russes emprisonnés par la Russie, âgé de 19 ans, a compté ses 286 jours de détention dans une prison russe.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a souligné que les défis du développement social et la réduction des inégalités sont des priorités nationales de son pays.  Elle a expliqué que le Panama considère la petite enfance comme un groupe de population prioritaire, sujet d’une attention à moyen et long terme afin de renforcer le développement et de rompre les cycles d’inégalité intergénérationnelle, sources de dysfonction de la société.  À cet égard, elle a cité le plan national « Colmena » (la ruche), une initiative de lutte contre la pauvreté impliquant la participation d’acteurs sociaux et politiques multiples et la coordination du travail du gouvernement central et des autorités locales, centrée sur les populations les plus vulnérables.  De même, elle a salué les alliances stratégiques qui associent le secteur privé à la lutte contre la pauvreté dans le cadre du programme 2030. 

La représentante a ensuite souligné qu’une éducation de qualité est essentielle pour vaincre le cercle vicieux de la pauvreté et venir à bout du statu quo.  Ces efforts concernent particulièrement les femmes, les jeunes, les handicapés, les personnes âgées et d’ascendance africaine, et les peuples autochtones.  Elle a également estimé que l’innovation et la technologie sont des outils de transformation de grande importance pour le développement. 

Elle a cité la création d’« espaces jeunesse », tel le Réseau national de la jeunesse pour les ODD, qui permettent aux jeunes citoyens de participer aux prises de décision touchant au bien-être social et économique, ainsi que l’adoption de politiques vouées à la protection des intérêts des personnes âgées.  Elle a précisé que celles-ci visent à prévenir la détérioration de leur santé et à maintenir leur qualité de vie.  Elle a par ailleurs fait savoir que le Panama n’entrevoit la croissance économique qu’en y intégrant le développement social et une attention aux populations les plus vulnérables et en accordant aux femmes une place d’importance dans les politiques nationales. 

Mme VALERY MOLAY et M. JACK O’CONNOR, délégués de la jeunesse de l’Irlande, ont indiqué que les jeunes ne touchent pas les dividendes des sociétés censément méritocratiques.  « Nos rêves sont brisés. »  Nous vivons dans un monde plus prospère que jamais, pourtant, un certain nombre d’entre nous ne font que survivre, ont-ils dit.  Les jeunes veulent créer un monde plus vert, plus juste, meilleur, mais il est difficile de rester confiants en l’avenir lorsque les emplois décents et une sécurité de revenus manquent, ont-ils poursuivi.  Pour réaliser les ODD, nous devons nous libérer des pressions économiques, ont-ils insisté.  « C’est alors que nous pourrons nous concentrer sur les choses qui importent: le PEUPLE, la PLANÈTE et les COMMUNAUTÉS », ont-ils appuyés. 

Les délégués ont également souligné l’importance des enjeux liés à la santé mentale, en rappelant qu’un suicide est commis toutes les 40 secondes.  Les jeunes dissimulent leur lutte sur ce plan-là, la stigmatisation étant une entrave majeure.  « Nous exhortons l’ONU à renforcer ses efforts pour éradiquer la stigmatisation des enjeux liés à la santé mentale et au suicide, en particulier dans les pays à faible revenu et revenu intermédiaire, où 79% des suicides se produisent. »  Enfin, ils ont rappelé que les jeunes ont la responsabilité d’agir, pour allumer une « lumière pour tous ceux qui sont dans les ténèbres ».

Mme NAWAL AHMED MUKHTAR AHMED (Soudan) a dit intervenir alors que son pays connaît des transformations profondes, à la fois politiques et sociales.  Ces transformations, a-t-elle souligné, ouvrent la voie à la jouissance des libertés et des droits pour tous les Soudanais.  Le but est de parvenir au développement durable, comme l’indique le document constitutionnel récemment signé.  Celui-ci prévoit entre autres la fourniture de soins de santé, la construction de logements et la protection d’un environnement propre et de la biodiversité.  Il garantit par ailleurs les droits des femmes et offre des soins de santé maternels et infantiles gratuits.  Dans le cadre du suivi de la Déclaration de Copenhague sur le développement social, le Gouvernement a redoublé d’efforts pour éradiquer la pauvreté, améliorer les conditions de vie de la population et créer des emplois décents.  Il a également promulgué un plan de développement national qui compte 17 domaines d’intervention sociale, a précisé la représentante.  L’un des portefeuilles de ce plan vise ainsi à promouvoir l’alphabétisation et l’éducation de base dans tout le pays. 

La famille étant la pierre angulaire de la société soudanaise, un programme de soutien a aussi été mis en place afin d’évaluer la situation des cellules familiales, recenser les difficultés qu’elles rencontrent, promouvoir des services et protéger les femmes.  La déléguée soudanaise s’est d’autre part félicitée du rapport de l’Experte indépendante sur les droits des personnes handicapées, assurant que le Gouvernement accorde à ce groupe une attention particulière.  Il redouble également d’efforts pour aider les familles à prendre en charge les personnes âgées et a fait de la protection des enfants l’une de ses priorités, avec notamment un programme de réhabilitation des jeunes embrigadés par des groupes armés, a-t-elle indiqué.  À ses yeux, d’autres efforts devront être consentis pour promouvoir le développement social, mais il faudra aussi renforcer les capacités du pays grâce à un partenariat raffermi avec la communauté internationale. 

M. SAMSON SUNDAY ITEGBOJE (Nigéria) a indiqué que l’éducation pour tous est la pierre de touche du développement social et contribue grandement à l’éradication de la pauvreté et à l’édification de sociétés pacifiques et résilientes.  La clef du changement politique, économique et social est à chercher dans l’éducation, a-t-il affirmé.  Il a rappelé qu’une société est aussi forte que l’est son maillon le plus faible.  « C’est pourquoi nous devons tout faire pour que personne ne soit laissé de côté, en particulier les personnes âgées et handicapées. » Dans ce droit fil, il a cité une loi promulguée en 2019 interdisant toute discrimination sur la base du handicap, ainsi qu’une loi de 2018 rendant obligatoire pour les institutions du pays de créer des centres sociaux au bénéfice des personnes âgées.  Il a conclu son intervention par cette citation du poète John Donne: « Aucun homme n’est une île, complet en soi-même; chaque être humain est une partie du continent, une partie du tout. »

Mme BOGOMILA KORMANOVA et M. MINKO DASKALOV, délégués de la jeunesse de la Bulgarie, ont souligné que les 1,8 milliard de jeunes à travers le monde ont besoin d’une éducation de qualité afin de combler le déficit d’un demi-milliard de nouveaux emplois nécessaires d’ici à 2030.  Ils ont également indiqué qu’une enquête menée dans leur pays avait conclu qu’une « éducation de qualité » venait en tête des préoccupations des jeunes, suivie par un « emploi décent ».

« Nous devons développer les compétences de demain comme l’esprit critique, la résolution de problèmes et la créativité dès le plus jeune âge », ont-ils affirmé, estimant que cet objectif peut être réalisé par des professeurs appliquant des méthodes plus modernes, pratiques, stimulantes et encadrantes.

Les délégués ont présenté les nouvelles technologies comme meilleur moyen de résoudre les problèmes d’accessibilité à l’éducation et d’inclusion dans le monde du travail.  Un jeune sur cinq dans le monde n’est ni scolarisé, ni employé, ni en formation selon le rapport sur les objectifs de développement durable (ODD) de 2019, se sont-ils inquiétés. 

« Les jeunes bulgares demandent des salaires justes et proportionnels à leur niveau d’éducation » ont-ils martelé.  Les salaires doivent aussi permettre des conditions de vie décentes et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, en particulier pour les jeunes parents, les étudiants-travailleurs et les personnes handicapées, sans discrimination d’âge, de sexe ou d’origines ethniques.  Dans ce contexte, les stages rémunérés cofinancés par les gouvernements sont un bon outil, ont-ils estimé. 

Les emplois d’avenir doivent aussi découpler croissance économique et dégradation de l’environnement.  « Nous sommes une force motrice de changement » ont-ils lancé, avant d’en appeler au soutien du secteur privé, des ONG et des États Membres pour garantir une éducation centrée sur l’élève et des emplois de qualité. 

M. ALSENAN (Koweït) a indiqué que le Fond koweitien de développement économique avait alloué des fonds d’un montant de 35 millions de dollars, tout en insistant sur l’importance d’un appui pour relever les défis du développement.  Il a insisté sur le rôle de la famille dans le développement social et a précisé par ailleurs que son gouvernement fournit une aide aux citoyens dans le besoin et veille au bien-être social des populations vulnérables.  Des dispositions existent notamment pour protéger les droits des personnes handicapées et pour leur permettre de s’intégrer dans la société, a-t-il indiqué.

Le représentant a ensuite souligné que l’emploi des jeunes est la garantie d’un développement économique durable.  Le Koweït apporte donc tout le soutien possible aux jeunes avec, par exemple, la création d’un fond national pour les PME qui vise à autonomiser les jeunes et leur permettre de trouver un emploi.  Le Ministère de la jeunesse appuie de son côté la coopération avec le secteur privé.  Le représentant a par ailleurs appelé à identifier des synergies au niveau international afin d’améliorer le bien-être de tous.

Mme LALA MEHDIYEVA (Azerbaïdjan) a expliqué que d’importantes réformes sociales avaient été lancées en 2019 dans son pays.  Le salaire minimum a été multiplié par 2 et devrait augmenter encore l’année prochaine.  La pension minimum a connu une hausse de 40%, et le pays est proche d’un régime universel de retraite.  Le Gouvernement a aussi accéléré la mise en œuvre de systèmes et de mesures de protection sociale pour tous.  Les personnes déplacées ont droit à une allocation mensuelle et plus de 300 000 d’entre elles ont reçu de nouvelles maisons dans un nouvel établissement créé cette année. 

Le Gouvernement a multiplié par 6 ses dépenses dans le domaine de la santé et est en train de mettre en œuvre la phase pilote d’un système d’assurance maladie obligatoire.  La mise en œuvre du Programme d’État pour le développement socioéconomique des régions 2019-2023, qui vise à améliorer les infrastructures, les services sociaux et l’emploi dans les zones rurales, a créé 100 000 nouveaux emplois au premier semestre de 2019. 

Par ailleurs, la Stratégie de l’emploi 2019-2023 vise à réduire le chômage des jeunes, améliorer l’enseignement professionnel et la formation, et accroître l’emploi dans les PME.  Enfin, le Programme d’État pour le développement d’une éducation inclusive 2018-2024 pour les personnes handicapées prévoit une « transition conceptuelle » du modèle médical au modèle social de l’éducation.  Ce programme est déjà mis en œuvre dans six écoles pilotes. 

Mme BELHOUL et M. AL ZAROONI, délégués de la jeunesse des Émirats arabes unis, ont indiqué qu’un jeune astronaute émirati se trouve actuellement dans la station spatiale internationale, saluant un moment historique qui dénote que « lorsque les États donnent les moyens, il n’y plus de limite à l’ambition des jeunes ».  Ils se sont également enorgueillis du fait que leur pays compte la plus jeune ministre au monde, âgée de 22 ans lors de sa nomination.  De même, les Émirats arabes unis ont été le premier pays à avoir mis en œuvre un programme national conçu par et pour les jeunes. 

Les Émirats arabes unis œuvrent également au lancement d’initiatives au profit de la jeunesse arabe, grâce, notamment, à l’établissement du Centre de la jeunesse arabe dont les activités sont axées sur les intérêts de cette tranche d’âge.  Une autre initiative entend assurer la formation gratuite d’une génération aux nouvelles technologies.  Il est nécessaire de redoubler d’efforts pour promouvoir la jeunesse dans tous les domaines, ont-ils souligné, ajoutant que « nous attendons des jeunes ce que nous n’attendons pas des autres ».

M. SHOLA, délégué de la jeunesse de l’Albanie, a fait observer que la crise mondiale à laquelle sa génération fait face est sans commune mesure par rapport aux précédentes et a appelé les décideurs à la prendre au sérieux pour construire un avenir sûr, inclusif et durable.  À cet égard, il a réclamé un partenariat intergénérationnel et la mise en place de plateformes d’engagement des jeunes au sein de chaque entité pertinente afin d’offrir des opportunités pour une pleine participation des jeunes à la mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse.  Le délégué a en particulier insisté sur l’objectif 4 de développement durable concernant l’éducation pour tous, rappelant la nécessité de mettre un terme aux inégalités dans ce domaine.  Il a également appelé à faire davantage d’efforts pour fournir des opportunités d’emploi aux jeunes, réduire l’emploi informel et l’écart entre les sexes en termes de salaire. 

En outre, les jeunes sont trop souvent relégués à la catégorie de victimes de conflits, sans que leur potentiel et leur créativité pour résoudre les conflits et soutenir les processus de paix ne soient reconnus, a-t-il déploré.  Aussi le délégué a-t-il lancé un appel à l’inclusion des jeunes dans la gouvernance et les processus de décision.  À cet égard, il a souligné l’importance de la mise en place de l’Office régional de coopération pour la jeunesse des Balkans occidentaux et a appelé les gouvernements des six pays qui l’ont créé à prendre des mesures concrètes pour promouvoir la réconciliation et accroître la coopération régionale entre les jeunes.  Il a également remercié le Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies pour le soutien financier qu’il a apporté à cet office. 

Mme CÉLINE PIERRE-FABRE (Haïti) a assuré que des avancées significatives avaient été réalisées dans le domaine du développement social, notamment depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Cependant, a-t-elle ajouté, beaucoup de pays, dont Haïti, font face à des difficultés majeures en termes de développement social inclusif, de réduction des inégalités et d’inclusion.  Pour la représentante, les objectifs majeurs de développement social ne peuvent être poursuivis que dans le cadre d’une mise en œuvre adéquate de tous les objectifs de développement durable (ODD). 

Saluant ensuite l’accent mis cette année par l’Assemblée générale sur l’inclusion, elle a indiqué que les autorités haïtiennes s’efforçaient de mener une politique en phase avec les principes du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels afin d’améliorer les conditions de vie de tous, en particulier des plus vulnérables.  Sur ce point, elle a évoqué l’initiative présidentielle intitulée « Caravane du changement », destinée à développer les infrastructures agricoles et rurales du pays et à renforcer la protection de l’environnement.  Mme Pierre-Fabre a souligné l’augmentation du taux de scolarisation primaire dans son pays, de 75% actuellement, et la nécessité de poursuivre l’amélioration du système éducatif haïtien en le rendant accessible à tous « sans distinction ».  Enfin, elle a estimé que l’appui international pour la mise en œuvre des engagements pris par le Gouvernement haïtien restait nécessaire pour favoriser la création d’emplois et réduire les inégalités sociales. 

Mme NASLY ISABEL BERNAL PRADO (Chili) a indiqué que son pays avait présenté, cette année, son deuxième examen national volontaire devant le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, et érigé en politique publique la mise en œuvre du Programme 2030.  Ce dernier est entendu comme le produit d’un travail d’alliances reposant sur une convergence des volontés de la société civile, du secteur privé, du milieu universitaire et des institutions étatiques, a-t-elle précisé.  Elle a aussi expliqué que des défis tels le développement intégral, la question des peuples autochtones, la protection de l’enfance et la santé ont fait l’objet d’accords nationaux entre de multiples acteurs politiques et la société civile.  Cet exercice a permis l’identification de 16 groupes vulnérables pour lesquels on s’efforce de recueillir des propositions abordant leur problématique respective à travers des assises intersectorielles, a-t-elle indiqué. 

L’oratrice a également passé en revue l’accord national pour le développement intégral focalisé sur l’éradication de la pauvreté; l’accord national au profit de l’enfance ainsi que les programmes relatifs à un vieillissement positif.  Une importante réforme du régime des retraites est actuellement en cours d’examen par le Congrès national, a-t-elle ajouté.  L’engagement du Chili en faveur de l’environnement est reflété par la tenue dans le pays de la COP25, a-t-elle par ailleurs souligné.  Elle a aussi mis l’accent sur le « combat collectif sur les scènes multilatérales » pour faire face aux changements climatiques, les progrès dans le secteur des énergies renouvelables et la transformation de la matrice énergétique, y compris par la décarbonisation, et la protection des océans, entre autres. 

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a expliqué que les efforts de son pays sont centrés sur la promotion d’un développement durable inclusif, la création d’opportunités, l’harmonie sociale et la sécurité des citoyens.  Les mesures adoptées incluent l’aménagement du cadre fiscal, des réformes législatives et administratives, ou encore l’élargissement de la protection sociale.  Cependant, les faibles revenus de la Jamaïque ont de sérieuses conséquences sur ses efforts à éradiquer la pauvreté, a-t-il prévenu.

Pour autant, la Jamaïque continue de promouvoir le dialogue entre les partenaires du marché de l’emploi, afin d’assurer des conditions de travail et de productivité décentes pour tous.  Le Gouvernement continue en outre de s’assurer que les plus vulnérables disposent de moyens de se remettre des effets des catastrophes naturelles, de même qu’il implique les personnes âgées dans les processus de résilience.  À cet effet, la politique nationale pour les personnes âgées a été amendée, permettant notamment la création d’un registre sur les compétences des citoyens âgés. 

En matière sociale, la Jamaïque accorde la priorité à la mise en œuvre de la loi sur le handicap, qui facilite l’intégration et l’autonomisation économique.  Des programmes ciblant les jeunes pères et les mères adolescentes ont par ailleurs été mis en place, visant pour les premiers à leur faire participer davantage dans la vie de leurs enfants et pour les secondes à les réintégrer dans le système scolaire.  Les efforts de la Jamaïque portent également sur les jeunes.  Ainsi, le mois dernier, le Forum des jeunes leaders a été convoqué afin de commémorer le quatorzième anniversaire de l’Accord et de la Déclaration sur la conduite politique.  Cette rencontre a donné l’occasion aux jeunes d’exprimer leurs préoccupations et échanger leurs vues, a conclu le représentant. 

Mme LALITA THONG-IAM et M. KRAWEE TONGINTEE, délégués de la jeunesse de la Thaïlande, ont estimé que la plupart des questions de notre temps peuvent être réglées, certes, à travers la volonté politique mais surtout par le biais de l’amélioration des capacités et de la coopération.  Ils ont appelé à un fort engagement et à des actions de la part de tous les secteurs de la société pour traduire dans la réalité toutes les promesses. 

Ils ont qualifié d’historique l’adoption, la semaine dernière, de la première Déclaration politique des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle.  Il s’agit d’une promesse de la part des dirigeants du monde de fournir un système de couverture sanitaire accessible et de meilleure qualité, ont-ils rappelé.  Ils ont indiqué que malgré le rôle de chef de file que joue la Thaïlande dans ce domaine, plusieurs défis persistent, notamment en ce qui concerne la prévention des épidémies, le financement durable de la santé ainsi que l’élargissement de la couverture pour inclure les laissés-pour-compte.  Ils se sont également préoccupés du problème du suicide, deuxième cause de mortalité chez les jeunes et les adolescents, mais qui malheureusement ne bénéficie pas d’une grande priorité.  Ils ont, de même, mis l’accent sur l’éducation qui ne doit pas être limitée à la salle de classe, ou uniquement au marché du travail mais préparer tout un chacun à être un membre actif et productif de la société.

En tant que génération née sous l’ère du numérique, ils ont par ailleurs fait part de leur détermination à utiliser le potentiel des technologies pour aider à la promotion d’une société bien éduquée et en bonne santé.

Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso) a déclaré que son pays a entrepris plusieurs actions en faveur des groupes vulnérables dans les domaines de l’éradication de la pauvreté, de la santé, de l’éducation de qualité, de la lutte contre les effets des changements climatiques et de l’inclusion.

En matière de lutte contre la pauvreté, le projet « Filets sociaux Burkin Naong Sayan » a assuré des transferts monétaires à 101 680 ménages depuis 2015; le programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes a permis de financer 11 049 microprojets en 2018; et divers fonds ont assuré le financement d’activités des populations à faibles revenus avec des taux préférentiels d’une moyenne d’environ 3%, contre 11% dans le système bancaire. 

En ce qui concerne l’éducation, l’indice de parité entre les sexes en termes d’accès au primaire et au postprimaire est presque établi au Burkina Faso, s’est-elle félicitée.  Cela est le fruit de diverses stratégies telles que des subventions et bourses pour les filles et l’accompagnement financier d’associations de mères éducatrices.  Par ailleurs, le Gouvernement a adopté une stratégie nationale de scolarisation des élèves des zones à fort déficit sécuritaire, ainsi que pour les enfants touchés par les fermetures d’établissements et les déplacements de population.

En matière d’inclusion, le Burkina Faso a lancé, en 2016, la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.  Dans le cadre de la protection et de la promotion des droits des personnes handicapées, la représentante a cité l’opération de souscription des personnes handicapées aux logements sociaux qui est en cours de réalisation, l’octroi d’un quota d’emploi de 10% lors des recrutements dans la fonction publique et l’inclusion des enfants handicapés dans le système éducatif classique. 

Par ailleurs, la mise en œuvre d’une feuille de route de réinsertion sociale des personnes exclues pour allégation de sorcellerie a permis de réinsérer dans leur famille respective une proportion importante d’entre elles.

M. MARTIN BILLE HERMANN (Danemark) a déclaré que compte tenu de la magnitude des défis auxquels la communauté internationale est confrontée, les jeunes ne peuvent être les seuls agents du changement.  « Ils ont besoin de décideurs comme partenaires dans la transformation du futur.  À l’heure actuelle, les jeunes frappent aux portes et sont prêts à agir.  La question est: “Êtes-vous prêts à nous laisser entrer?” », a demandé l’intervenant. 

Mme BJERVE, déléguée de la jeunesse du Danemark, a fait observer que de plus en plus de pays intègrent les jeunes dans leurs délégations et que la participation des jeunes croît par ailleurs au plan international, comme on le voit avec le Forum de la jeunesse du Conseil économique et social ou le Sommet de la jeunesse sur l’action pour le climat, qui s’est tenu la semaine dernière.  Pour autant, il faut s’assurer que la participation des jeunes n’est pas qu’une « boîte », a plaidé la déléguée.  Elle a appelé les États à créer des conseils nationaux indépendants de jeunes afin de faciliter leur participation et leur représentation.  Elle a aussi recommandé que les conseils municipaux de jeunes soient inclus dans les groupes de travail locaux visant la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Elle a plaidé enfin pour la reconnaissance de la pluralité et de la diversité parmi les jeunes, afin de s’assurer que tous soient pris en compte. 

Mme DOMA TSHERING (Bhoutan) a insisté sur l’importance des investissements dans la santé et l’éducation et a appelé à renforcer la coopération internationale pour promouvoir la couverture maladie universelle et un accès « inclusif et équitable » à l’éducation.  Elle a expliqué que tous les Bhoutanais peuvent recevoir des soins de base gratuits dans le système public, en médecine traditionnelle et en médecine moderne.  Aujourd’hui, 96% des habitants du pays vivent à moins de deux heures de marche d’un centre de santé, s’est-elle félicitée.  Une aide financière à l’allaitement a été mise en place dans le cadre du programme « 1 000 jours dorés plus » qui accompagne mère et enfant dans les 1 000 premiers jours après la conception. 

La déléguée a ajouté que la Constitution bhoutanaise garantit aussi le droit à une éducation de base gratuite pour tous et que le Gouvernement royal avait toujours consacré plus de 10% de ses dépenses budgétaires à ce secteur depuis le début du développement planifié du pays.  En juin dernier, à la faveur d’une révision des traitements des employés du secteur public, les professeurs sont devenus les fonctionnaires les mieux payés du pays, s’est-elle félicitée. 

« Le Bhoutan est déterminé à poursuivre ses investissements dans le capital humain et créer les conditions pour que ses habitants puissent réaliser leur potentiel au sein d’une société juste, heureuse et équitable », a-t-elle ajouté, avant de conclure: « La coopération internationale, les partenariats et l’appui des agences multilatérales resteront déterminants pour atteindre cet objectif. »

M. OPIMAKH (Bélarus) a souligné que les jeunes, les personnes âgées et les handicapés ne doivent pas être laissés pour compte.  Il a ensuite indiqué que son gouvernement parachève sa stratégie pour les jeunes à l’échéance 2030, laquelle vise à leur donner un rôle plus important dans de nombreux domaines, dont l’éducation, la culture, les loisirs, l’emploi, la sécurité et les politiques familiales, et laisse une place notable à l’inclusion.

Il a ensuite indiqué que les personnes de plus de 65 ans représentent 14,7% des habitants du Bélarus, un taux qui atteindra 20,5% en 2030.  Le Bélarus est un pays au vieillissement intensif et a donc lancé une stratégie pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées.

Pour ce qui est des personnes handicapées, a poursuivi le représentant, le Bélarus accorde une attention particulière à l’emploi inclusif et promeut des formes souples de travail, comme le télétravail.

Il a par ailleurs indiqué qu’en 2018, la Bélarus avait organisé la première audience publique d’entreprises socialement responsables, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement.

M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a indiqué qu’en dépit d’un contexte difficile et de ressources limitées, son gouvernement a mis en place une politique nationale de protection sociale qui prend notamment en compte les catégories de personnes vulnérables.  De même, étant donné que les jeunes de moins de 25 ans constituent plus de la moitié de la population burundaise, l’investissement dans la jeunesse et leur contribution sont, pour le Gouvernement, la condition sine qua non pour le développement durable du pays.  Les autorités ont donc créé, sur l’initiative du Président, une banque d’investissement des jeunes afin de promouvoir l’esprit de créativité et d’entrepreneuriat chez les jeunes.  En ce qui concerne les femmes, elles représentent désormais 47% au Sénat, 33% dans l’Administration communale et plus de 35% dans les commissions nationales spécialisées, s’est-il félicité.  En outre, la scolarisation au niveau du primaire a presque atteint la parité entre les filles et les garçons grâce à une mesure instituant la gratuité de l’école.  Les enfants de la rue sont pour leur part réinsérer dans leurs familles ou dans des familles d’accueil, a affirmé le représentant. 

Mme PASCALINE GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo) a fait observer que la moitié de la population congolaise a moins de 25 ans, un fait qui a conduit son gouvernement à donner la priorité à l’intégration des jeunes, par la création d’emplois et la promotion de l’entrepreneuriat.  Mon gouvernement, a-t-elle souligné, tient compte de tous les jeunes dont ceux qui vivent avec un handicap.  Aussi un ministère en charge des personnes vivant avec un handicap a-t-il été créé, avec à sa tête une femme, elle-même personne handicapée.  La représentante a appelé à la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba, soulignant que l’aide publique au développement reste « cruciale ».  Elle a aussi insisté sur le renforcement de la coopération Sud-Sud. 

M. AZIZ (Pakistan) a insisté sur l’importance de l’objectif 10 de développement durable qui traite des inégalités au sein et entre les pays.  Il a souligné, à cet égard, l’engagement des États à promouvoir l’inclusion politique, économique et sociale au profit de tous les groupes et individus sans discrimination.  Toutefois, a-t-il fait observer, malgré les grandes avancées en matière de réduction de la pauvreté, des disparités significatives demeurent et les défis demeurent omniprésents, aussi bien à l’échelle des régions que des pays.  De plus, la pauvreté et les inégalités sont, en fait, des défis pluridimensionnels qui nécessitent des politiques sur le long terme, a-t-il préconisé. 

Au Pakistan, a-t-il poursuivi, les priorités du Gouvernement sont alignées sur le Programme 2030, et concernent notamment la revitalisation de l’économie, l’emploi des jeunes, les réformes institutionnelles et la réduction des effets des changements climatiques.  Il a évoqué, à cet égard, le vaste programme « Ehsaas » lancé par son pays en début d’année pour toucher les régions les plus reculées et les populations les plus vulnérables. 

Mme ANEL BAKYTBEKKYZY (Kazakhstan) a déclaré qu’en dépit de la tendance mondiale économique à la baisse, son pays avait consacré un appui croissant à la protection sociale par l’élargissement de ses services aux enfants, aux jeunes, aux personnes âgées et aux personnes handicapées.  La stratégie « Kazakhstan 2050 » a été alignée avec les objectifs de développement durable, tandis que la politique économique « Chemin vers l’avenir » (Nurly Zhol) vise à garantir un enseignement supérieur de qualité, des soins de santé, un logement social abordable et une meilleure sécurité sociale, en particulier au profit des personnes handicapées.  La représentante a aussi mis l’accent sur les programmes afférents à la promotion des femmes et des jeunes qui font qu’un nombre record de femmes sont présentes dans l’enseignement supérieur, le commerce et les entreprises.  Par ailleurs, 2019 a été proclamée « Année nationale de la jeunesse ». 

Dans le cadre de la Feuille de route pour l’emploi 2020, un programme contenant des mesures positives pour la création d’emplois pour les personnes handicapées a été également mis sur pied.  Un système de quotas a aussi été institué et des subventions offertes aux employeurs en vue du recrutement de personnes handicapées.  Le Kazakhstan a en outre proposé d’établir sur son territoire un centre des Nations Unies pour les ODD dans le but d’épauler les pays d’Asie centrale et l’Afghanistan par la création de synergies, le partage d’expériences et l’apprentissage des bonnes pratiques. 

Mme HANAA BOUCHIKHI (Maroc) a annoncé qu’au cours de la dernière décennie, des transformations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc.  Elle a notamment indiqué qu’une politique d’État avait permis d’améliorer le statut des groupes vulnérables, tandis que l’initiative nationale pour le développement humain a permis de remédier à la marginalisation sociale et d’agir dans le cadre des milieux ruraux et défavorisés.  En ce qui concerne les femmes, le Maroc dispose d’une politique publique d’égalité des genres, qui permet notamment d’intégrer les femmes à la vie publique.  Le Maroc met également en œuvre une politique de protection de l’enfant et a promulgué une loi sur la famille et la jeunesse.  Cette loi, a précisé la représentante, a été adoptée sur la base d’une approche participative.  Des programmes ont aussi été mis sur pied pour protéger les personnes âgées de la marginalisation, ainsi que des institutions leur permettant d’avoir accès aux soins nécessaires ainsi qu’à des loisirs.

Mme Bouchikhi a aussi parlé du système de protection sociale, des politiques de réinsertion et d’enseignement à l’intention des personnes handicapées, et de la politique sur les migrations dont dispose son gouvernement.  Ces différentes lois ont permis au Maroc d’effectuer des progrès sur les plans sociaux, économiques, mais aussi des droits et libertés, s’est-elle félicitée.

M. MATTHIEU COGNAC, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a fait le point sur les progrès réalisés depuis 1995, année du Sommet international sur le développement social pendant lequel la lutte contre la pauvreté, l’objectif du plein emploi et la promotion de l’intégration sociale ont émergés comme principaux objectifs du développement.  Aujourd’hui, près de 25 ans plus tard, il a constaté que la grande majorité des 3,3 milliards d’employés dans le monde vivent dans l’insécurité matérielle et économique et n’ont pas pu bénéficier de l’égalité des chances, ni du développement humain.  On estime à 172 millions le nombre de chômeurs dans le monde, dont 59 millions sont des jeunes alors que 140 millions de personnes sont considérées comme « sous-utilisées sur le marché du travail » et que les femmes restent encore trop souvent cantonnées au travail à temps partiel, a-t-il déploré

Cet état des lieux peut sembler peu encourageant, a remarqué le représentant, mais il est représentatif d’un marché du travail en profonde mutation.  Il a notamment expliqué que les changements technologiques ont un impact sur la manière de travailler mais aussi sur la création de nouveaux emplois et l’élimination d’autres.  Les changements démographiques font qu’il faut être en mesure d’offrir des emplois aux jeunes tout en arrêtant la discrimination contre les travailleurs plus âgés, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite fait observer que la lutte contre les changements climatiques représente à elle seule un potentiel de création de 24 millions de nouveaux emplois dans l’économie verte.  C’est à la lumière de ce tableau que l’Assemblée générale a entériné, le mois dernier, la résolution saluant la « Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail », a rappelé M. Cognac.  Cette déclaration, qui s’inscrit dans le droit fil du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, représente, selon lui, une plateforme de coopération et de cohérence des politiques au sein du système des Nations Unies.  Il a espéré la voir contribuer à renforcer le multilatéralisme tout en augmentant le rôle essentiel du dialogue social et des normes internationales du travail.

Droits de réponse

La Fédération de Russie a regretté que le représentant de l’Ukraine ait passé sous silence la situation économique et sociale dans son pays, pointant notamment l’absence d’informations précises sur les conditions de travail, l’accès à l’éducation et aux soins médicaux, de même qu’au sujet des droits relatifs aux langues maternelles, ou les actions en faveur des personnes âgées.  Au lieu de cela, l’Ukraine a proféré des accusations politisées contre la Fédération de Russie, a dénoncé le délégué qui a en outre déploré que des diplomates aient attiré des jeunes « dans leur jeu ».

Réagissant également à l’intervention de la Géorgie, la délégation russe a souligné que l’Abkhazie est un État souverain et a regretté de ne pas avoir pu entendre l’opinion des jeunes abkhazes.

À son tour, l’Ukraine a souligné que depuis plus de six ans, la Crimée et la ville de Sébastopol sont le théâtre de violations des droits fondamentaux, mais que face à cette réalité de l’occupation, la Russie préfère présenter l’image d’une Crimée prospère et florissante « qui n’a rien à voir avec la réalité ».  La représentante a appelé la Russie à respecter le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, soulignant en outre que l’agression russe a aussi des effets négatifs en matière humanitaire et de sécurité à Louhansk et Donetsk. 

De son côté, la Géorgie a rappelé que l’occupation de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud avait été soulignée par différentes organisations internationales.  La Russie exerce un contrôle effectif sur ces territoires et assume l’entière responsabilité des violations des droits de l’homme.  N’ayant aucun contrôle effectif sur ces territoires, la Géorgie a estimé que tous les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes doivent être résolus au niveau international.  La délégation a de plus prévenu que l’occupation sape tout potentiel d’investissement.

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