Soixante-quatorzième session,
32e séance plénière (reprise) – matin & après-midi
AG/12216

Trentième anniversaire de la Convention sur les droits de l’enfant à l’Assemblée générale: un petit garçon libyen veut un monde « où on n’a pas peur et où on ne pleure pas »

Ovationné, la tête émergeant à peine du pupitre, mais déjà très à l’aise dans son costume deux-pièces onusien, nœud papillon à l’appui, Mahmoud, un petit garçon libyen de 10 ans a déclaré: « Je veux un pays où chaque enfant peut jouer et s’amuser, un monde où les enfants n’ont pas peur et où ils ne pleurent pas ».  Avec les mots de son âge, le garçonnet a fait écho aux appels à la pleine mise en œuvre de la Convention de 1989 relative aux droits de l’enfant, qui ont retenti hier, Journée mondiale de l’enfance, et aujourd’hui alors que l’Assemblée générale achevait la célébration du trentième anniversaire d’une Convention ratifiée par tous les pays du monde, à l’exception des États-Unis.

Des dizaines de jeunes activistes et plus d’une centaine d’États se sont succédé à la tribune dont certains étaient représentés par des enfants dont Mahmoud et Tasneem, une petite iraquienne qui a dénoncé les « choses horribles » que Daech a fait subir à ses congénères.  Le nombre des enfants tués ou mutilés dans des conflits armés a atteint des niveaux record, a alerté la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  Le financement de l’éducation dans les situations de conflit armé, de catastrophe et autres urgences reste largement inadéquat et de trop nombreux enfants non accompagnés et séparés de leur famille sont victimes de trafiquants ou placés dans des centres de rétention inadaptés, a diagnostiqué la Fédération qui a précisé qu’à ce jour 28 000 enfants sont piégés dans le nord-est de la Syrie. 

Tout le monde sait que les conséquences des traumatismes de l’enfance peuvent durer, a renchéri le Royaume-Uni.  Les conflits interminables et les guerres urbaines font courir d’énormes risques aux enfants.  Le Royaume-Uni a identifié d’autres obstacles sur le chemin des enfants et d’abord l’incohérence dans la mise en œuvre de la Convention.  Il nous faut, a-t-il dit, des actions concrètes et durables pour avoir des progrès réels mais il nous faut aussi reconnaître que le monde a radicalement changé en 30 ans.  La vigilance est donc de mise face aux nouveaux défis du XXIe siècle, en particulier les préoccupations légitimes des jeunes.  À ce jour, 262 millions d’enfants et de jeunes sont déscolarisés, 650 millions de filles ont été mariées avant leur dix-huitième anniversaire et un enfant sur quatre vivra dans une région disposant de ressources en eau extrêmement limitées d’ici à 2040, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). 

S’il y a quelqu’un aux Nations Unies qui mérite la médaille de la mise en œuvre de la Convention, c’est bien l’UNICEF, a estimé l’Autriche.  Le Fonds a été particulièrement applaudi pour son initiative « Une promesse mondiale: Pour chaque enfant, tous ses droits ».  Cette année étant une nouvelle occasion d’intensifier l’action et les résultats en faveur des enfants, l’UNICEF a obtenu des États la promesse de déployer un effort collectif immédiat pour veiller à ce que chaque enfant jouisse des droits à la participation, à des soins de santé de qualité et à la protection contre la violence.  La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a annoncé l’adoption, en décembre, de son cadre stratégique sur l’éducation de qualité pour les enfants confrontés à des situations de crise. 

Désormais trentenaire, la Convention sur les droits de l’enfant est assortie de trois Protocoles facultatifs sur l’implication d’enfants dans les conflits armés; sur la vente, la prostitution et la pornographie les impliquant; et sur une procédure de plaintes pour des violations de leurs droits.  Les enfants disent haut et fort qu’il faut préserver leurs droits et que les gouvernements doivent se montrer à la hauteur de ces exigences.  « C’est une obligation », a tranché le Panama.  Les enfants doivent être encouragés à participer à l’élaboration des politiques, car c’est une façon de les éduquer et de les préparer à la gestion de leur avenir, a ajouté le Cambodge. 

« Les enfants doivent pouvoir devenir qui ils veulent », a martelé la petite iraquienne qui a confié que, chaque jour à l’école, elle voit des enfants qui ont du mal à s’intégrer.  « Je voudrais qu’ils comprennent que rien ne les oblige à changer de personnalité ou d’identité. ».  Mahmoud, qui ne veut pas seulement jouer, l’œil sec et le sourire aux lèvres, n’a pas dit autre chose.  « Nous voulons que tous les enfants aient les moyens de réaliser leurs rêves. » 

Toujours orientée vers l’action, l’Assemblée générale a également décidé aujourd’hui, dans un projet de décision* que le thème principal du Forum politique de haut niveau pour le développement durable et du Conseil économique et social pour 2020 sera « Action accélérée et solutions transformatrices: une décennie d’action et des résultats pour le développement durable ».

L’Assemblée tiendra une autre séance publique, le 25 novembre à 10 heures, pour examiner la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité. 

*A/74/L.11

RÉUNION DE HAUT NIVEAU À L’OCCASION DU TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ADOPTION DE LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT

Suite du débat général

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a souligné qu’en tant que pays en développement, le Panama est conscient des défis qui persistent.  Il a d’ailleurs multiplié ses efforts pour réduire le fossé « historique » dont souffrent les populations touchées par la pauvreté multidimensionnelle, notamment dans les zones autochtones et les communautés les plus vulnérables.  Le leadership des enfants et des jeunes, s’est félicitée la représentante, se fait chaque fois ressentir davantage dans cet hémicycle.  Les enfants disent haut et fort qu’il faut préserver leurs droits et que les gouvernements doivent se montrer à la hauteur de ces exigences.  « C’est une obligation », a-t-elle tranché.

Mme MIRYAM DJAMILA SENA VIEIRA (Cabo Verde) a estimé que la Journée mondiale de l’enfance devrait être célébrée tous les jours pour promouvoir et donner corps aux droits de l’enfant et faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte.  La Convention, a-t-elle poursuivi, nous a offert un cadre universel pour mettre en œuvre les politiques et programmes aux niveaux national, régional et international.  Dans la droite ligne de ce traité, le Gouvernement caboverdien a établi des cadres juridiques, fondés sur une Constitution qui consacre les droits de l’enfant.  Le Gouvernement s’emploie à réduire les inégalités et à promouvoir l’intégration sociale avec l’aide d’instruments comme la Stratégie pour la santé des adolescents et le Plan national de lutte contre les violences sexuelles commises sur les enfants.  Enfin, a conclu la déléguée, Cabo Verde est heureux d’entériner la promesse mondiale « Pour chaque enfant, tous ses droits ».  

Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE (Ghana) a indiqué que la promulgation et la mise en œuvre de plusieurs instruments juridiques dans son pays ont contribué à la réalisation progressive des droits de l’enfant.  Le Ghana a non seulement incorporé la Convention dans sa Constitution, mais a aussi promulgué des lois qui démontrent son engagement à mettre en œuvre cette Convention.  Nous avons, a affirmé la représentante, poursuivi diverses initiatives et programmes basés sur les quatre principes qui sont au cœur de la Convention.  Le plus récent de ces programmes, basé sur le respect de l’opinion de l’enfant, est le lancement, aujourd’hui-même, du Parlement des enfants, qui leur offre une plateforme pour exprimer la vision de leur épanouissement.

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a souligné qu’en tant que candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme, son pays s’est engagé à appuyer les droits de l’enfant et à créer un plan d’action national pour l’enfance.  Aujourd’hui, en sa qualité de Vice-Présidente dudit Conseil pour 2020, la Slovaquie fait tout son possible pour la mise en œuvre de l’ordre du jour de l’ONU en faveur des enfants.  Il y a quelques jours, la Troisième Commission de l’Assemblée générale a adopté, par consensus, la résolution omnibus sur les droits de l’enfant parrainée par 107 États.  La Slovaquie a aussi coparrainé toutes les résolutions relatives à la protection de l’enfant au Conseil de sécurité et a endossé toutes les initiatives sur cette question, comme les Principes et Engagements de Paris, ceux de Vancouver, la campagne « Des enfants, pas des soldats » et la Déclaration sur la sécurité dans les écoles.  

M. ANDRES JOSE RUGELES PINEDA (Colombie) a rappelé que la Convention est l’instrument international qui cumule le plus de ratifications, preuves, que les États présents s’accordent tous, malgré leurs divergences, pour reconnaître comme principe universel que les enfants ont des droits et besoins spécifiques et que l’action des États doit être guidée par l’intérêt supérieur de l’enfant.  En Colombie, a expliqué le délégué, le Président Ivan Duque a lancé l’Alliance nationale contre la violence envers les enfants, les filles et les adolescents, une politique participative fondée sur la tolérance zéro à l’égard de la violence.  De même, le pays a accueilli le Congrès panaméricain de l’enfant, des filles et des adolescents qui a promu l’échange d’informations et d’expériences sur une protection intégrale des droits de l’homme.  Enfin, M. Rugeles Pineda a évoqué le Plan national de développement pour 2018-2022, qui aborde les défis spécifiques à l’enfance, posés par la vie dans le monde rural, l’appartenance à des groupes ethniques et les problèmes liés au handicap, tout en renforçant les stratégies d’élimination de la pauvreté et d’accès au marché du travail.

M. MOHAMED FOUAD AHMED (Égypte) a indiqué à son tour que la Convention a poussé, à juste titre, les États à réviser leur législation.  En Égypte, des services juridiques sont désormais offerts aux enfants en cas de violence ou maltraitance et une série de mesures ont été adoptées pour mieux lutter contre le harcèlement à l’école et sur les réseaux sociaux.  Une campagne a aussi été lancée en mai dernier contre les mutilations génitales féminines.  Les enfants victimes de la traite font aussi l’objet d’une attention particulière, a ajouté le représentant, avant de souligner le rôle fondamental de la famille pour un développement sain de l’enfant.

M. RODRIGO A. CARAZO ZELEDÓN (Costa Rica) a déclaré que la Convention est un instrument « novateur » pour la société traditionnelle costaricienne qui a élevé l’intérêt supérieur de la fille et du garçon en principe directeur de l’action publique.  Il est donc tout à fait naturel que le Costa Rica ait souscrit à la promesse « Pour chaque enfant, tous ses droits » de l’UNICEF, qui permet de renouveler l’obligation d’appliquer la Convention au XXIe siècle.  Le représentant a émis l’espoir que parmi les enfants qui ont participé aux célébrations de l’Assemblée générale se trouve un futur secrétaire général de l’ONU ou un futur chef d’État.  Mais, a-t-il prévenu, aucune menace n’est plus grave pour les futures générations que la crise climatique.  Il a rappelé à cet égard la force avec laquelle les jeunes réclament une action urgente, reconnaissant le « pouvoir » de ces enfants. 

M. MHER MARGARYAN (Arménie) a rappelé que son pays a présenté au Comité sur les droits de l’enfant ses engagements pour répondre aux besoins les plus pressants.  Il s’est, à son tour, associé à la promesse mondiale « Pour chaque enfant, tous ses droits ».  Sur le plan national, a-t-il poursuivi, le Programme stratégique pour la protection des droits de l’enfant vise à améliorer les systèmes de protection, à garantir une éducation inclusive et accessible aux enfants handicapés et à prévenir la violence contre les plus jeunes.  L’une des évolutions récentes en matière de protection sociale des enfants a été la décision du Gouvernement de proposer une couverture sanitaire universelle et gratuite aux moins de 18 ans.  Par ailleurs, en tant que coauteur traditionnel de la résolution sur les droits de l’enfant, l’Arménie se félicite que le texte de cette année ait pour thème les enfants sans soins parentaux.  À cet égard, le délégué a indiqué que l’une des priorités de son gouvernement est de « désinstitutionnaliser » les enfants.  Les réformes entreprises s’appuient sur la conviction que tout enfant a le droit de vivre au sein d’une famille et visent à empêcher que les enfants se retrouvent dans des institutions.  

M. CHRISTIAN BRAUN (Luxembourg) a voulu que l’on tire les leçons de chaque expérience nationale.  Plus de 250 millions d’enfants ne vont pas à l’école et un enfant sur cinq vit dans une zone de conflit, a-t-il dit, par exemple, en sa capacité de Coprésident du Groupe des Amis des enfants et des objectifs de développement durable.  Il a rappelé qu’en 2002, son pays a mis en place un comité indépendant et neutre pour accompagner le processus législatif sur les domaines liés à la situation des enfants et nécessitant l’attention.  La réforme législative va introduire des garanties procédurales spécifiques pour les mineurs et promouvoir un système de justice adapté aux enfants.  En 2019, le pays a aussi versé 6,2 millions d’euros à l’UNICEF.  

M. LUIS ANTÓNIO LAM PADILLA (Guatemala) a déclaré que la Convention a été élaborée pendant plus d’une décennie avec les contributions de sociétés, cultures et religions diverses.  Les États ont ainsi reconnu, pour la première fois dans l’histoire, que les enfants sont des sujets de droits.  Depuis lors, le Guatemala a créé un mécanisme de coopération pour activer, à travers les réseaux sociaux, un système de prévention et de lutte contre la traite des personnes.  C’est le premier pays de la région à avoir lancé ce type d’action, en coopération avec les plateformes numériques.  Le représentant a plaidé pour la promotion du concept de « pérennisation de la paix ». 

Mme FLOR DE LIS VASQUEZ MUÑOZ (Mexique) a observé à son tour que des difficultés restent à surmonter pour mettre en œuvre de manière effective les droits contenus dans la Convention de 1989.  Tant que des enfants devront travailler, vivront dans la pauvreté, seront victimes de maltraitance ou contraints à des mariages forcés, seront hors des écoles ou sans accès à la santé, nous n’aurons pas respecté les engagements pris, a tranché la représentante.  Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, les nouvelles technologies, les changements climatiques, les migrations et les conflits armés ont une incidence différenciée sur les enfants et les adolescents, à telle enseigne que la Convention reste le plus souvent lettre morte.

Depuis sa ratification de la Convention en 1990, a-t-elle poursuivi, le Mexique a lancé plusieurs initiatives dont la loi générale de 2014 sur les droits des filles, des garçons et des adolescents et le système national de protection intégrale des enfants et des adolescents, qui est un nouveau modèle institutionnel permettant d’établir des politiques transversales et intégrales en matière de droits de l’enfant.  Dans ce cadre, l’élimination de la violence contre les enfants a été érigée en priorité, comme en atteste l’adhésion du pays, en 2016, à l’Alliance globale pour mettre fin à toutes les formes de violence.  Pour le Mexique, a souligné la déléguée, la violence, la discrimination et la xénophobie sont inacceptables, a fortiori quand elles visent des enfants migrants.  Dénonçant la séparation de ces enfants de leur famille, la stigmatisation à laquelle ils font face et les conditions insalubres dans lesquelles ils doivent vivre, elle a lancé un appel pour qu’il soit mis un terme à ces formes de violence, y compris les mauvais traitements infligés par les autorités des migrations.

Mme NYAGURA (Zimbabwe) s’est enorgueillie de ce que son pays affiche l’un des taux de scolarisation les plus élevés d’Afrique grâce à un système d’enseignement primaire totalement financé par l’État et comprenant des écoles adaptées aux enfants handicapés.  Le Gouvernement a pris d’autres mesures dont la criminalisation du mariage des filles avant l’âge de 18 ans et la levée d’une taxe pour assurer le traitement des malades du sida. 

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a estimé que cette année est l’occasion de réfléchir à ce qui a été réalisé et aux écueils à surmonter pour parvenir à un monde meilleur.  Il a rappelé l’engagement de son pays à mettre en œuvre la Convention et, dans ce cadre, à créer un environnement favorable aux membres les plus jeunes de la société.  Relevant que Bahreïn a toujours été un État pionnier dans les efforts visant à consacrer les droits de l’enfant, le représentant s’est dit convaincu de l’importance d’une éducation complète et intégrale.  En 2012, la loi no 37 sur les droits de l’enfant a été promulguée pour améliorer l’accès des enfants à une éducation, une alimentation et des services de santé de qualité.

Le Gouvernement a en outre renforcé la collaboration entre le Comité de l’enfance et le Ministère de la justice.  Dans le souci de lutter contre les violences faites aux enfants, un centre national de protection de l’enfance a été ouvert avec une ligne directe.  Nous avons aussi la chance d’avoir un taux de 100% de scolarisation et des associations caritatives qui prennent totalement en charge les quelque 10 000 orphelins du pays, a ajouté le délégué, qui s’est dit fier de la coopération avec l’UNICEF.  Il a salué l’aide apportée aux autorités nationales par les experts des Nations Unies pour une pleine réalisation des objectifs de développement durable.  

M. LUIS UGARELLI (Pérou) a souligné que, dans le rapport de 2019 sur la situation des enfants dans le monde, son pays a été salué pour avoir réduit la malnutrition chronique chez les enfants, de 33% en 2000 à 12% aujourd’hui.  Le représentant a attribué ce succès à l’engagement et aux efforts politiques, à la coordination entre les services publics et les organismes internationaux, à l’allocation d’une enveloppe budgétaire spécifique et à un système de surveillance efficace orienté vers les résultats.  Le Pérou, qui interdit les châtiments corporels, a mis en place un système de plainte et de recours, gratuit et confidentiel, pour dénoncer toute forme de violence à l’école et ailleurs.  Le pays s’est aussi doté d’une stratégie nationale de prévention et d’élimination du travail des enfants pour devenir, dans un proche avenir, un pays débarrassé de ce fléau.

M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a affirmé que son pays, dans le cadre de la Convention et des efforts menés pour la réalisation des objectifs de développement durable, entend veiller à ce qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte.  Premier pays d’Amérique latine à avoir ratifié la Convention, l’Équateur, a rappelé son représentant, a une population jeune qui compte près de six millions d’enfants.  La Constitution reconnaît ces enfants comme un « groupe prioritaire » à protéger contre la violence, la maltraitance et l’exploitation sexuelle.  Soucieux de garantir l’égalité entre tous les enfants, le pays a pris plusieurs initiatives dans ce sens dont la « Mission tendresse », menée dans le cadre du plan « Toda une vida » axé sur la petite enfance.

Les enfants sont « le présent et l’avenir de nos peuples », a souligné le délégué, qui s’est attardé sur la violence contre les enfants dans les situations de conflit armé.  Il a appelé à une application stricte du droit international et fustigé la pratique consistant à se servir des enfants comme boucliers humains.  Il a plaidé pour la ratification universelle du Protocole facultatif à la Convention concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.

Mme IRMA ALEJANDRINA ROSA SUAZO (Honduras) a décrit les multiples efforts de son pays pour mettre en œuvre la Convention depuis sa ratification en 1990.  Elle a parlé de la réforme des Codes de l’enfance et de l’adolescence, de la famille, civil et pénal et aussi de la loi contre la violence domestique.  En 2014, le pays s’est doté d’une Direction de l’enfance, de l’adolescence et de la famille placée sous la tutelle du Secrétariat au développement et à l’intégration sociale.  Le Honduras, signataire des neuf traités des Nations Unies sur les droits de l’homme et de la Convention américaine sur les droits de l’homme, est aussi le premier pays à avoir ratifié les quatre accords relatifs à la protection de l’enfance de la Conférence de La Haye de droit international privé.  Enfin, la représentante a expliqué le large éventail des dispositions juridiques et le Système intégral de garantie des droits de l’enfance et de l’adolescence (SINAGDEH) qui rassemble tous les niveaux de l’État et de la société civile ainsi que les entités internationales spécialisées comme l’UNICEF.

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a mis l’accent sur les résolutions relatives aux droits de l’enfant du Conseil des droits de l’homme et de la Troisième Commission.  Priorités nationales, a-t-il affirmé, les droits de l’enfant se déclinent dans le programme « Enfants heureux » fondé sur le développement intégral depuis la petite enfance, dans le Plan national pour la vie familiale et communautaire et dans le système d’assistance aux adolescents aux prises avec la loi.  Le Brésil s’est aussi doté d’une politique de prévention et de lutte contre les atteintes et l’exploitation sexuelles des enfants.  Compte tenu du contexte national, le pays a jugé bon de décréter la Semaine de prévention des grossesses précoces et de formuler une politique spécifique contre l’automutilation et le suicide chez les enfants.  « Nous devons écouter les enfants », a conclu le représentant. 

M. NIKOLA NENOV (Bulgarie) a déclaré que son pays, la Jamaïque et le Luxembourg ont adhéré à la promesse volontaire de l’UNICEF car il offre l’occasion de montrer son engagement en faveur des droits de l’enfant et des objectifs de développement durable.  Il a salué le fait que 105 États aient, d’ores et déjà, adhéré à la promesse et s’est aussi félicité de l’adoption, par consensus à la Troisième Commission, de la résolution sur les droits de l’enfant qui, cette année, est axée sur les enfants sans protection parentale.  Il a aussi évoqué le dixième anniversaire des Lignes directrices relatives à la protection de remplacement pour les enfants, une question cruciale pour la Bulgarie qui n’a jamais cessé d’élargir le cadre juridique en la matière pour désinstitutionnaliser les enfants et promouvoir cette question à travers son aide publique au développement (APD). 

M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a déclaré que son pays a proclamé l’école obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans, interdit le travail des enfants sous toutes les formes et les mutilations sexuelles, tout comme il s’est engagé à prévenir la vulnérabilité des populations, en particulier des enfants et des femmes.  Deux enquêtes ont été conduites sur le travail des enfants, ce qui a permis de disposer d’une cartographie et de données probantes sur la problématique.  Plusieurs initiatives « hardies », encadrées au plus haut niveau, ont fait que plus de 3 000 dénonciations ont été enregistrées et plus de 8 000 enfants ont été sortis des plantations depuis 2012, et remis à leur famille pour leur scolarisation.  Le taux de scolarisation dans le pays est d’ailleurs passé à 91,3%.  Sur le front de la santé, la Côte d’Ivoire a enregistré une « réduction drastique » du taux des mutilations génitales infantiles, s’est réjoui le représentant. 

Mme BONGOZA MABHONGO (Afrique du Sud) a rappelé que la Convention a été le premier traité sur les droits humains signé par Nelson Mandela.  Le Président Mandela qualifiait d’ailleurs la Convention de « texte lumineux et vivant qui consacre le droit de chaque enfant, sans exception, à une vie digne et épanouie ».  La déléguée a indiqué que, le 6 décembre 2019, le Parlement des enfants Nelson Mandela sera accueilli à l’Assemblée législative provinciale du Kwa-Zulu.  En Afrique du Sud, a-t-elle rappelé, plus de neuf millions d’enfants sont scolarisés gratuitement et dans les 10 prochaines années, tout enfant de 10 ans sera capable de lire et d’écrire correctement.  Lorsque nous investissons dans les droits de l’enfant, nous investissons dans un monde plus juste, plus sûr, plus prospère et plus durable, a-t-elle souligné.  Chaque enfant a des droits, peu importe où il vit ou qui il est.

BEYZA KÜCÜK et son ami MUHAMMET RÜŞTÜ AKTAŞ, Coordonnateurs des Comités sur les droits de l’enfant en Turquie, ont rappelé que leur pays est le premier et le seul pays au monde à avoir offert à ses enfants une journée nationale, célébrée le 23 avril de chaque année depuis 1924, soit bien avant l’adoption de la Convention.  Dans cet esprit, des comités sur les droits de l’enfant ont été établis dans chaque province sous la coordination du Ministère de la famille, du travail et des services sociaux pour veiller à une bonne mise en œuvre de la Convention et garantir la pleine participation des enfants à la prise de décisions sur les sujets qui les concernent.  Ces comités sont actifs depuis 2000 et tout enfant âgé de 12 à 18 ans peut en devenir membre.

Les comités s’occupent de programmes à vocation sociale, dont un prévoit l’intégration des enfants syriens qui vivent en dehors des camps, dans la société turque.  De plus, ont ajouté les Coordonnateurs, un bureau consultatif sur l’enfance a été créé pour renforcer la coordination entre les comités et organiser des activités aux niveaux national et international.  Dans ce même cadre, ont précisé les deux jeunes Turcs, le Forum national des enfants se tient chaque année sur le thème de la Journée mondiale de l’enfance. 

Mme HIBA JAAFAR ABUHAJ (Soudan) a rappelé que la Directrice exécutive de l’UNICEF vient d’effectuer une visite dans son pays, une grande première pour le Soudan qui recevait ainsi un haut fonctionnaire de l’ONU après le changement de gouvernement.  Ce nouveau gouvernement s’est d’ailleurs engagé à répondre aux besoins des enfants, en les écoutant « directement » pour prendre les mesures les plus pertinentes.  Elle a aussi rappelé que le Soudan a ratifié tous les traités internationaux sur les droits de l’enfant, y compris la Convention.

M. MOUSSA MOHAMED MOUSSA (Djibouti) a brossé un tableau sombre de la situation des enfants dans la Corne de l’Afrique, où ils représentent 40% de la population, menacés par les effets des changements climatiques, la faim et les crises humanitaires.  Il a exhorté la communauté internationale à apporter un plus grand appui, pour permettre aux enfants non seulement de survivre mais surtout de prospérer.  Candidat à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2021-2022, Djibouti, a affirmé son représentant, n’épargnera aucun effort pour la protection des enfants dans les conflits armés.  Si nous sommes élus, nous plaiderons pour l’inclusion des dispositions relatives à la protection des enfants dans toutes les résolutions sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a promis le représentant.

Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a loué l’ambition de la Convention mais déploré qu’un seul État, les États-Unis, refuse toujours de la ratifier, reflet, selon elle, du manque d’engagement d’un pays qui ignore quotidiennement l’intérêt supérieur de l’enfant.  La représentante a voulu que l’on s’attaque aux causes profondes d’une situation qui voit 15 000 enfants mourir chaque jour de maladies curables; plus de 124 millions d’enfants déscolarisés et 1,2 million affectés par le VIH/sida, tandis que 420 millions d’entre eux, soit un cinquième de la population infantile mondiale, vivent toujours dans des zones de conflit armé.

La déléguée a rappelé que Cuba, qui a ratifié la Convention en 1991, a mis en place des programmes nationaux conformes à cet accord international.  Elle s’est félicitée du faible taux de mortalité infantile dans son pays, limité à 4 pour 1 000 naissances et du Programme national de vaccination et de détection de maladies congénitales, notant avec fierté que Cuba a été le premier pays à recevoir la validation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour éliminer la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.  En dépit de ces succès qui placent Cuba à la tête des pays en développement et à des niveaux comparables à ceux des pays développés, la représentante a dénoncé les graves conséquences du blocus économique, financier et commercial « génocidaire » imposé par les États-Unis, qui freine le développement de son pays et perturbe les services de santé, d’éducation et d’assistance sociale au détriment des enfants, des filles et des adolescents cubains.

M. COSMOS RICHARDSON (Sainte-Lucie) a souligné les progrès effectués par son pays dans la protection de l’enfant, citant l’accès universel à l’éducation secondaire; la promulgation, en 2018, de législations garantissant la protection de l’enfant; l’assistance spéciale aux enfants handicapés; ou encore le renforcement des capacités des agences publiques chargées de la protection de l’enfant, s’agissant en particulier des familles d’accueil et de l’adoption.  M. Richardson a également indiqué que des projets de loi sur le statut de l’enfant, la prise en charge des enfants et la violence domestique devraient être adoptés en 2020.  De même, un programme de réforme des services de santé est en cours de formulation pour garantir l’accès de tous aux soins, y compris les enfants.

Mme GUZAL M. KHUSANOVA (Fédération de Russie) a estimé que l’enfant ne peut s’épanouir harmonieusement qu’au sein de la famille.  C’est d’ailleurs cette réalité qui a guidé la rédaction de la Convention et c’est aussi dans cette optique que la Fédération de Russie a initié la Décennie des enfants 2018 à 2027.  La représentante a ensuite énuméré les obstacles à l’épanouissement des enfants, dont la toxicomanie et la violence, avant d’appeler toutes les parties prenantes internationales à unir leurs efforts pour le bien-être des tout petits.

Mme DOMA TSHERING (Bhoutan) a expliqué que son gouvernement a soumis, à ce jour, cinq rapports au Comité des droits de l’enfant, des interactions qui lui ont fourni des indications sur les domaines à améliorer.  Mme Tshering a également mis l’accent sur le douzième Plan quinquennal, qui porte une attention particulière à la promotion d’une éducation de qualité, à la santé maternelle et infantile, ou encore à la protection particulière des enfants qui vivent dans des circonstances difficiles dont ceux en conflit avec la loi.  Avec le Plan national d’action pour le bien-être et la protection de l’enfant, tous ces plans constituent des mesures importantes qui permettront au pays d’aller vers la pleine réalisation des droits de l’enfant.  Reconnaissant un manque de conscientisation et de capacités, le Gouvernement du Bhoutan a fourni des efforts de sensibilisation sur les droits de l’enfant et les questions de protection, notamment concernant le VIH/ sida, la violence contre les enfants, le mariage des enfants ou encore les grossesses précoces.  Des formations ont également été organisées pour les points focaux de la protection de l’enfant, les organismes de maintien de l’ordre, les avocats et autres services sociaux.

Mme DARJA BAVDAŽ KURET (Slovénie) a souligné que les droits et le bien-être des enfants figurent parmi les priorités de la politique nationale et étrangère de la Slovénie.  Un engagement réaffirmé, d’ailleurs, la semaine dernière par l’adhésion à la promesse mondiale « Pour chaque enfant, tous ses droits ».  Cette année, a poursuivi la représentante, les écoles primaires slovènes ont mis en place le Parlement des enfants, un programme qui vise l’éducation sur la démocratie et la citoyenneté.  Interrogés sur leurs attentes, les enfants slovènes de différents environnements et milieux se sont dits préoccupés par les questions liées au numérique, la protection de l’environnement, les changements climatiques et l’égalité des chances, a-t-elle révélé.  Sur le volet de la coopération internationale, la représentante a souligné que la Slovénie aide l’UNICEF à alléger les souffrances des enfants yéménites.  La Slovénie soutient aussi les activités du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en matière de lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC).

M. SEM KOKOU KPAYEDO (Togo) a estimé que s’il y a des motifs sérieux de se réjouir des acquis enregistrés depuis l’adoption de la Convention, qu’il s’agisse de la baisse de la mortalité infantile ou de la hausse de la scolarisation, de nombreux défis restent à relever.  Dans ce contexte, a indiqué le représentant, le Togo réaffirme son engagement en faveur de la mise en œuvre de la Convention et de son Protocole facultatif sur la vente, la prostitution des enfants et la pornographie les mettant en scène, qu’il a tous deux ratifiés en 1990.  Il s’est ainsi joint, avec plus de 90 autres pays, à l’initiative d’une promesse mondiale intitulée « Pour chaque enfant, tous 151515ses droits », lancée par l’UNICEF dans le cadre de ce trentième anniversaire.

Par ailleurs, a rappelé le délégué, le pays a entrepris, au lendemain de la ratification de la Convention, une vaste réforme du cadre juridique national relatif aux droits et à la protection des droits de l’enfant.  Cet engagement s’est notamment traduit, ces dernières années, par l’adoption de mesures phares comme le Code de l’enfant, adopté en juillet 2007.  D’autres mesures ont été prises, telles que la création de la Direction générale de la protection de l’enfant, la mise en place du Comité national des droits de l’enfant, le lancement d’une ligne verte dénommée « Allo 1011 » pour les enfants en danger et l’appui financier aux structures non étatiques de protection des enfants.  Enfin, a-t-il encore indiqué, dans le contexte des objectifs de développement durable, le Plan national de développement fait la part belle aux droits de l’enfant, composante essentielle de la société.

Mme GLORIA CORINA PETER TIWET (Malaisie) a expliqué que, pour assurer le plein respect des droits et intérêts de l’enfant, la Malaisie a amendé, en 2016, la loi sur l’enfant, ce qui a permis, entre autres, l’abolition de la flagellation des enfants délinquants, conformément à l’article 37 de la Convention.  Pour lutter contre les crimes sexuels commis contre les enfants, une loi a été adoptée en 2017 et une cour spéciale pour les crimes sexuels contre les enfants a été mise en place.  Ont également été mis en place un centre d’interrogatoire pour enfants au sein de la Police malaisienne, spécialisée dans l’approche des enfants victimes et témoins; des programmes de formation des enseignants et conseillers scolaires à la santé mentale des adolescents; des programmes de vaccination pour réduire la mortalité néonatale et infantile; et une politique d’éducation « zéro rejet » afin qu’aucun enfant handicapé ne soit écarté du système scolaire.  Enfin, a souligné le représentant, le Gouvernement a nommé un commissaire aux enfants pour maintenir l’attention sur les questions liées aux droits de l’enfant.

M. AHMED HAMOOD FAISAL AL BUSAIDI (Oman) a dit que son pays a élaboré, en coopération étroite avec l’UNICEF, la Stratégie pour l’enfant 2016-2026 qui constitue un pilier pour la réalisation du programme de développement durable du Sultanat.  Nous avons d’ailleurs créé sur l’ensemble du territoire des comités chargés de recevoir les plaintes des enfants en cas de violence ou de mauvais traitements.  Un système d’information numérique multisectoriel facilitant l’analyse des données a aussi été mis en place, a encore indiqué le représentant.  

LAMIN JATTA, du Parlement des jeunes de la Gambie, a lu une déclaration adoptée par ses pairs et dans laquelle ils demandent à leur gouvernement de respecter et de protéger les droits de tous les enfants gambiens.  Ils plaident, entre autres, pour la gratuité et la qualité de l’école primaire et secondaire, et l’application des lois de protection de l’enfance, particulièrement celles sur l’interdiction du mariage des enfants et sur les mutilations génitales féminines et autres pratiques culturelles néfastes.  Les jeunes parlementaires gambiens veulent également que l’on brise le silence sur les abus sexuels et que l’on promeuve les droits des enfants handicapés et l’accès de tous les enfants à des services de santé sexuelle et reproductive soucieux de leurs besoins.

M. KIMIHIRO ISHIKANE (Japon) a dit l’engagement de son pays à se joindre aux initiatives internationales de promotion de l’enfant, y compris celle de l’UNICEF « Pour chaque enfant, tous ses droits ».  Dans le cadre du Partenariat mondial pour mettre fin à la violence envers les enfants, le Japon entend établir un plan d’action national, en commençant par recueillir les idées des enfants japonais.  Le pays compte aussi s’impliquer dans la lutte contre la violence faite aux enfants, en travaillant avec des partenaires internationaux.

Pour les quelque deux millions d’enfants et adolescents que compte El Salvador, le Gouvernement prévoit des programmes adaptés depuis la plus petite enfance à l’adolescence, a dit Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador).  Il s’agit de réaliser en particulier la cible 4.2 du Programme 2030 visant à garantir, d’ici à 2030, l’accès à une éducation de qualité dès la petite enfance.  Le représentant est par ailleurs, revenu sur le cas « sordide » du viol d’une fillette de 10 ans qui a ému tout le pays.  L’histoire est d’autant plus choquante que le premier verdict a qualifié cet acte de « faute » et non de « crime sexuel », ce qui a été perçu comme une violation flagrante des droits de l’enfant.  Un nouveau verdict prononcé à la suite de la réforme du Code pénal a rendu justice à la fillette, en reconnaissant une « agression sexuelle » et en condamnant le coupable à 12 ans de prison.  Le représentant a donc exhorté tous les États Membres à faire en sorte que toute violence à l’égard des enfants et adolescents soit régie par les dispositions de la Convention.  Il est essentiel, a-t-il conclu, de réexaminer les réglementations pénales et de procéder aux ajustements nécessaires pour que ce genre de crime ne reste pas impuni.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a regretté que le coup d’état des milices houthistes armées ait mis à mal les acquis du pays en matière protection et de promotion des droits de l’enfant.  Quelque 4,5 millions d’enfants sont déscolarisés, les milices ayant occupé les établissements scolaires et obligé plus de 30 000 enfants à prendre part aux combats.  Le représentant a aussi fustigé ces milices qui inculquent aux enfants les idéologies de l’extrémisme violent.  Aujourd’hui au Yémen, s’est désolé le représentant, de nombreux enfants sont mutilés et laissés-pour-compte.  Le Gouvernement prend toutes les mesures nécessaires pour rendre les enfants à leurs familles par le truchement du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et pour faciliter leur guérison physique et mentale.

M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a souligné que le Congo, qui a adhéré à la Convention le 14 octobre 1993, s’est doté d’un arsenal juridique en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant constitué, entre autres, du Code du travail fixant l’âge minimum de travail, ou encore de la loi portant protection de l’enfance.  Le délégué a appelé la communauté internationale à s’investir davantage dans la réalisation des objectifs de développement durable, notamment par le biais d’un partenariat plus efficace et mieux coordonné.  Il a précisé que tous les efforts doivent tenir compte du fait que l’enfant est un individu appartenant à une communauté, et ayant des obligations envers sa famille, la société et l’État.

Hier, 20 novembre, l’Andorre s’est habillée en bleu pour montrer son engagement en faveur de la Convention, a dit Mme ELISENDA VIVES BALMAÑA (Andorre).  La loi nationale garantit le principe de coordination des administrations publiques, des entités citoyennes et des familles dans un contexte de protection de l’enfance avec la participation des enfants et des adolescents.  La loi prévoit la création d’une commission nationale de l’enfance et de l’adolescence, un organe de participation sociale active afin de permettre une intervention plus directe des enfants dans la vie publique ainsi que dans les décisions qui les concernent aux niveaux régional et national.  La représentante a salué le travail du Bureau de la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé, s’agissant en particulier de leur réintégration.  Andorre y contribue d’ailleurs régulièrement, tout comme elle collabore étroitement avec l’UNICEF.

M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) a rappelé que son pays a, de même que 80 autres, signé l’engagement « Pour chaque enfant, tous ses droits ».  L’Irlande s’est aussi alliée aux Îles Marshals pour lancer l’initiative « Kwon Gesh », « promesse solennelle ».  L’objectif, a expliqué le représentant, est d’inciter les États Membres des Nations Unies à inclure les jeunes et le public dans l’élaboration des politiques climatiques.  Plus de 50 États s’y sont déjà engagés, et c’est dans cette perspective que l’Irlande a organisé une réunion des jeunes sur les changements climatiques, la semaine dernière.  Cette semaine, le Parlement des jeunes irlandais va légiférer sur l’action climatique et le Gouvernement entend établir un conseil national des jeunes pour l’action et la justice climatiques.  Les changements climatiques mettent en effet en danger les droits fondamentaux contenus dans la Convention, y compris le droit à la vie et à un environnement sain.

Mme PAULOMI TRIPATHI (Inde) a dit que, malgré les progrès dans la mise en œuvre de la Convention, plus de la moitié des pauvres du monde sont des enfants dont l’avenir est menacé, comme celui des autres, par les changements climatiques.  De même, les enfants sont affectés de manière disproportionnée par le terrorisme et les conflits armés, alors que le nombre des victimes mineures de la traite des personnes a doublé en une décennie.  On peut proclamer les droits de l’enfant à l’infini et continuer de formuler des politiques, mais si les conditions de vie des enfants ne s’améliorent pas dans les familles et les communautés, tout cela s’avèrera vain.  La représentante a souligné que l’un des défis dans la mise en œuvre de la Convention est, aujourd’hui, le cyberespace, ses opportunités et ses risques pour les enfants.  Il faut protéger les enfants des contenus inappropriés et du harcèlement, et préserver leur vie privée en ligne.  Prônant des cadres solides de modération des contenus, la représentante a souligné que l’Inde, qui compte 472 millions d’enfants, entend faire en sorte que chacun d’eux vive dans la dignité et la sécurité et soit protégé contre la discrimination et l’exploitation pour jouir de l’avenir qu’il mérite.

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a rappelé que son pays a ratifié la Convention, en 1991, et a depuis pris une série de mesures destinées à protéger et promouvoir le bien-être des enfants, dont dépend l’avenir de la nation.  Dans ce cadre, a expliqué le représentant, le plan de développement national, Vision 2030, représente une promesse pour les enfants.  Une promesse que nous devons tous tenir, dans la mesure où nous partageons la responsabilité de garantir la croissance et le développement des enfants.  Le représentant a indiqué que son pays est devenu, en 2017, partie à la Convention sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants.  La loi sur les enfants a depuis été amendée pour y inclure les dispositions de ce traité.

De même, a poursuivi M. Rattray, la loi sur la protection et la prise en charge des enfants a été amendée, en 2018, afin d’allonger, de 10 à 20 ans, la durée d’emprisonnement des personnes qui se livrent à la traite.  Par ailleurs, la Jamaïque est devenue membre du Partenariat mondial pour mettre un terme à la violence contre les enfants et a adopté, le 19 novembre dernier, un plan national d’action pour une réponse intégrée à la violence contre les enfants, destiné à devenir le cadre des politiques gouvernementales dans ce domaine.

M. RUDOLPH MICHAEL TEN-POW (Guyana) a estimé que la Convention a changé la façon dont les enfants sont perçus et traités.  Elle reflète aussi le consensus mondial sur le rôle fondamental de la famille dans le développement et l’épanouissement de l’enfant.  Dans ce cadre, le représentant a réitéré l’engagement de son pays à éliminer toutes les manifestations de violence et de maltraitance.  La Constitution nationale a d’ailleurs incorporé les dispositions de la Convention, surtout le concept d’intérêt supérieur de l’enfant.  La désinstitutionalisation est aussi encouragée grâce à un appui aux parents et à la famille au sens large.  Mais le phénomène de violence et de négligence persiste, a reconnu le représentant, imputant cette situation au manque de ressources dont souffrent les organismes chargés de la question. 

La Convention relative aux droits de l’enfant représente le cadre « stratégique » dont s’inspire Trinité-et-Tobago pour ses efforts de protection et promotion des droits des enfants, a affirmé Mme DEVITA ABRAHAM (Trinité-et-Tobago).  De fait, plusieurs articles ont été incorporés dans la législation nationale qui fournit une orientation à long terme pour assurer les droits de chaque enfant.  La représentante a, par ailleurs, indiqué qu’en 2018, Trinité-et-Tobago, en collaboration avec l’UNICEF, a mis en œuvre le deuxième programme « Jeunes ambassadeurs des droits auprès des enfants ».  Ce programme vise à offrir aux enfants l’occasion d’être les ambassadeurs de leurs droits et de leurs responsabilités et de s’exprimer sur les questions qui les concernent.

Mme HARM (Fidji) s’est enorgueillie des programmes de protection sociale soucieux du bien-être des enfants et de la gratuité de l’éducation et de la santé mis en place dans son pays.  La législation prévoit en outre des garanties plus fortes contre les abus, la négligence et l’exploitation, les enfants ayant désormais une ligne verte à leur disposition.  La représentante a en outre fait état d’un programme d’accès à une éducation de qualité, en partenariat avec l’Australie, qui permet aux enfants handicapés d’être scolarisés dans des établissements adaptés.  Au niveau international, elle a mis l’accent sur les millions d’enfants dont les droits sont encore bafoués, privés d’accès à la santé, à l’éducation et à la protection contre la violence ou encore forcés d’abandonner l’école, sans autre choix que de travailler dans des milieux dangereux, se marier, combattre dans les guerres ou encore grossir les rangs de la population carcérale. 

M. ION JINGA (Roumanie) a présenté les diverses mesures entreprises dans son pays pour assurer la promotion, la protection et l’application des droits de l’enfant, en particulier le processus de désinstitutionalisation et la transition vers des services locaux pour remplacer les institutions qui seront fermées dès 2020.  M. Jinga a annoncé, au nombre des priorités de son gouvernement, le recours aux familles d’accueil qui offrent de meilleures conditions de vie aux enfants, la lutte contre la violence et le harcèlement scolaire et le lancement d’un nouvel ensemble de stratégies pour combattre la pauvreté des plus jeunes, assurer un suivi médical, éviter les décrochages scolaires et améliorer l’intégration des Roms.  Le délégué s’est aussi félicité de la meilleure participation des enfants aux processus de prise de décisions, comme en témoigne la « Déclaration de Bucarest des enfants de l’Union européenne », élaborée par des enfants roumains lorsque leur pays présidait le Conseil de l’UE au premier semestre 2019.  C’est un document, a expliqué le représentant, qui est un modèle pour la définition et la défense des droits de l’enfant et qui sera fort utile aux futures politiques et décisions de l’UE. 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a indiqué que, depuis la ratification de le Convention et son intégration dans la Constitution nationale, la législation argentine a affiné le concept de protection intégrale des droits et de l’intérêt supérieur de l’enfant et a fait des principes consacrés dans le traité la base du développement de son système de protection des enfants et des adolescents.  Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention, l’Argentine a mis en place un système d’éducation publique, gratuite et obligatoire, qui a eu un impact positif sur le taux de scolarisation.  Le pays, a souligné le représentant, a également promulgué une loi sur l’éducation sexuelle complète visant à garantir le droit des enfants et adolescents à recevoir cet enseignement, à tous les niveaux et dans tous les établissements scolaires. 

Le pays, a-t-il poursuivi, œuvre en outre à un plan national pour la petite enfance, qui se fixe pour objectif de renforcer les services de santé pour les enfants âgés de 45 jours à 4 ans.  Saluant par ailleurs le choix du thème central de la résolution annuelle de l’Assemblée générale, le représentant a noté que la loi sur les enfants sans prise en charge parentale adoptée par son pays est la première du genre dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.  Avec la Bulgarie et le Luxembourg, l’Argentine a aussi l’initiative mondiale « Pour chaque enfant, tous ses droits », qui vient confirmer son ferme engagement à appliquer les droits contenus dans la Convention. 

Mme KIRA CHRISTIANNE DANGANAN AZUCENA (Philippines) a passé en revue les nombreuses lois adoptées par son pays afin de donner aux enfants un « très bon départ » dans la vie.  Elle s’est attardée sur la loi des « 1 000 premiers jours », adoptée en 2018, et qui vise à mettre en place des programmes pour répondre aux besoins nutritionnels des nourrissons et des enfants de moins de 2 ans.  Cette loi prévoit également des soins spéciaux en faveur des adolescentes, des femmes enceintes et allaitantes.  Elle a en outre, cité pêle-mêle, le Plan d’action 2017-2022 pour l’élimination de la violence à l’encontre des enfants et le droit à l’enseignement élémentaire gratuit, d’ailleurs étendu à l’enseignement supérieur dans les collèges et universités publics.  Aux Philippines, les enfants ont, dès l’âge de 15 ans, le droit de donner leur avis sur la gestion de la chose publique dans le cadre des « Barangays ng Kabataan » ou assemblées des jeunes présentes dans quelque 42 000 villages du pays.  Pour finir, la représentante a évoqué la prochaine conférence internationale prévue dans le cadre du trentenaire de la Convention et qui portera sur le rôle des adolescents face à la violence faite aux enfants.

Mme ELISABETH MILLARD (États-Unis) a rappelé que son pays croit toujours, comme il l’avait dit il y a 30 ans, à la nécessité de protéger les enfants.  Le rôle des parents et de la famille est crucial pour l’épanouissement des enfants, a-t-elle souligné.  La Première Dame mène d’ailleurs la campagne « Be best » pour aider les enfants à exploiter tout leur potentiel.  Ces enfants, a affirmé la représentante, sont au cœur de la politique étrangère américaine.  Donnant l’exemple de la contribution de son pays à la lutte contre la traite des enfants, elle a indiqué que le Département du travail a permis de sauver plus de deux millions d’enfants victimes du travail forcé dans le monde.  L’Agence américaine pour le développement international (USAID) contribue, de son côté, aux programmes de vaccination et de santé en faveur des mères et des enfants. 

Les enfants exploités ou affectés par le VIH/sida et les crises humanitaires sont parmi les plus vulnérables.  Il faut donc leur apporter un appui conséquent, notamment au sein de leur famille, et réduire le nombre des enfants qui vivent sans famille.  Les États-Unis, a conclu la représentante, condamnent le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines.  Ils invitent toutes les parties prenantes à continuer de travailler pour créer un environnement dans lequel les enfants s’épanouissent. 

S’il y a quelqu’un aux Nations Unies qui mérite la médaille de la mise en œuvre de la Convention, c’est bien l’UNICEF, a dit M. JOCHEN HANS-JOACHIM ALMOSLECHNER (Autriche).  Il a fait part de l’extrême reconnaissance de son pays à la société civile dans son ensemble, notamment le Comité des ONG de l’UNICEF qui a œuvré sans relâche en faveur des droits de l’enfant, ces mêmes enfants qui nous ont rappelé, hier, combien leurs voix méritent d’être entendues.  Il est particulièrement important, a renchéri le représentant, d’écouter leurs points de vue sur la pertinence des objectifs de développement durable et sur le lien entre le Programme 2030 et la Convention.  En, effet, a-t-il poursuivi, de nombreuses cibles dudit Programme sont directement reliées au traité.  Par conséquent échouer, c’est non seulement un recul dans le développement et les chances des enfants mais aussi une violation des droits de l’homme.  C’est dans ce sens, a estimé le représentant, qu’il faut envisager la réalisation des droits de l’enfant: la mise en œuvre du Programme 2030 et de la Convention, soit un investissement intelligent dans le développement et une obligation juridique. 

S’attardant sur la violence faite aux enfants, dont les châtiments corporels, le représentant a indiqué que 90% des enfants ont grandi dans un environnement où ce genre de pratiques et autres violences sont fréquentes.  Pour célébrer le trentenaire de la Convention, l’Autriche s’est engagée à œuvrer à la création d’une « zone Europe sans violence » où les enfants pourront grandir à l’abri des punitions violentes. 

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a déclaré que la Convention est un « consensus d’amour » de la communauté internationale pour les filles et les garçons du monde.  Cet instrument est venu façonner, orienter et compléter, d’une manière ou d’une autre, les décisions nationales.  Le représentant a rappelé qu’au cours des 12 dernières années, son gouvernement a réussi à restituer aux enfants les droits dont ils avaient été privés durant les 16 années des gouvernements néolibéraux.  Grâce au « modèle chrétien, socialiste et solidaire », le Nicaragua a élaboré une stratégie tendant à démonter les racines culturelles à l’origine de la violence, à protéger les enfants en préservant leur intérêt supérieur, leur droit à la vie et à un environnement familial propice au développement et à déraciner les différentes discriminations.  Il s’est félicité que l’UNICEF ait reconnu que le Nicaragua a atteint, avant la date butoir, plusieurs indicateurs des objectifs de développement durable sur le bien-être tout au long de la vie.  Ces résultats ont été obtenus grâce à la volonté politique au plus haut niveau et à l’appui résolu des communautés.  Parmi les obstacles au développement de l’enfant, le représentant a pointé les mesures coercitives unilatérales, le blocus et les sanctions imposées par certaines puissances, la pauvreté, la guerre et la violence.  

M. SUPARK PRONGTHURA (Thaïlande) a rappelé que son pays a éliminé la transmission du VIH de la mère à l’enfant et que la couverture sanitaire universelle a permis d’améliorer considérablement la santé des enfants.  Le représentant a insisté sur la Stratégie 2017-2021 de promotion et de protection des enfants et des jeunes sur Internet, l’une des dernières mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre le harcèlement en ligne. 

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a rappelé que son pays fait partie des premiers signataires de la Convention et de ses trois Protocoles facultatifs.  Il a ensuite brossé le tableau de quelques mesures prises, notamment la diffusion d’informations à l’attention des enfants et des jeunes pour les sensibiliser à leurs droits; la création du Conseil national des enfants et des jeunes; et l’initiative « Action pour les enfants et les jeunes à risque ».  À l’occasion du trentième anniversaire de la Convention, des programmes et initiatives ont été lancés pour encourager les enfants et les jeunes à se faire entendre et à participer à la mise en œuvre du traité.  En plus d’une conférence à Lisbonne le 29 octobre, une série d’initiatives a été organisée dans les écoles et les hôpitaux en vue d’accorder une attention particulière à tous les enfants, y compris les plus vulnérables.  Le représentant s’est félicité de l’adoption par consensus de la résolution sur les « droits de l’enfant » à la Troisième Commission.

M. KAHA IMNADZE (Géorgie) a indiqué que son pays a établi, en 2016, une commission interagences sur les droits de l’enfant.  De son côté, le Parlement a adopté le Code des droits de l’enfant, document transversal de la législation géorgienne définissant non seulement les droits et libertés mais aussi les mécanismes juridiques de protection et le fonctionnement du système d’appui.  Le pays s’est aussi engagé à créer un mécanisme pour les enfants de 7 à 18 ans.  Le représentant n’a pas manqué de dénoncer l’occupation de l’Abkhazie et de Tskhinvali qui empêche le Gouvernement géorgien d’intégrer les enfants de ces régions dans le système de protection sociale.  Ces enfants vivent encore derrière des barbelés, s’est-il indigné. 

M. SOVANN KE (Cambodge) a déclaré qu’en tant que partie à la Convention et à ses Protocoles, son pays a adopté des politiques, des mécanismes et des cadres juridiques pour promouvoir les droits de l’enfant et, en particulier, la lutte contre l’exploitation et les abus.  Le but du Gouvernement est d’autonomiser les enfants, « force motrice » de l’avenir du pays.  Le Cambodge, qui a connu une croissance économique « remarquable » ces deux dernières décennies, a pu investir massivement dans l’éducation, la santé et la protection sociale des enfants.  L’éducation primaire et secondaire est gratuite et les cursus universitaires publics et privés sont largement abordables.  Pour le Cambodge, a souligné le représentant, il est important d’inclure les jeunes dans la réalisation du Programme 2030, en leur confiant carrément des responsabilités.  Les enfants doivent en effet être encouragés à participer à l’élaboration des politiques car c’est une façon de les éduquer et de les préparer à la gestion de leur avenir. 

M. VICTOR MORARU (République de Moldova) a insisté sur le fait que la Convention mentionne que les enfants doivent être protégés, partout et en toutes circonstances.  Écoutez la voix des enfants, a-t-il dit, y compris celle des jeunes activistes qui se sont exprimées hier et qui réclament des solutions concrètes, notamment aux effets des changements climatiques.  Inspirée par la Convention à laquelle elle a souscrit le 25 février 1993, la République de Moldova, a poursuivi le représentant, a opéré des changements positifs dans la pratique et dans la loi.  Mais des difficultés subsistent, comme en atteste le sort des enfants défavorisés, vulnérables, marginalisés, en particulier ceux sans prise en charge parentale ou risquant de le devenir.  En tant que coparrain de la résolution omnibus « droits de l’enfant » à la Troisième Commission, axée cette année sur cette question, le représentant a assuré que son pays s’efforcera d’en appliquer les recommandations. 

Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) a indiqué que les dispositions de la Convention ont dûment été insérées dans la législation nationale.  De même, en 2017, un plan d’action national allant jusqu’en 2020 a défini la politique sociale du Gouvernement vis-à-vis des enfants.  La déléguée a rappelé que beaucoup a été fait en faveur des enfants depuis l’indépendance du pays, notamment en matière de gratuité de l’enseignement pour les enfants issus des foyers défavorisés. 

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a déploré les violations faites aux enfants, notamment en temps de conflit armé.  En Azerbaïdjan, a-t-il affirmé, les enfants du pays qui ont des besoins spéciaux, notamment les réfugiés et les déplacés, bénéficient d’une éducation gratuite, du cycle primaire jusqu’à l’université.  La stratégie nationale de l’enfance est en cours d’adoption, fondée sur la conviction des autorités que les enfants sont des agents du changement.

TASNEEM FIRAS AL KHAQONI, jeune Iraquienne, a souligné que de nombreux enfants dans le monde sont privés d’éducation, de santé, de nourriture et d’eau.  Pour beaucoup, a-t-elle ajouté, leur quotidien est fait de violence et de guerre.  En Iraq, par exemple, Daech a fait subir « des choses horribles » aux enfants, a poursuivi la jeune femme, rappelant que ces derniers ont été arrachés à leur famille et forcés d’obéir au groupe terroriste, sous peine d’être assassinés.  Tasneem a également pris fait et cause pour les enfants victimes de discrimination en raison de la couleur de leur peau, leur appartenance ethnique, leur genre ou leur religion.  À l’école, je vois chaque jour des enfants qui ont du mal à s’intégrer et je voudrais qu’ils comprennent que rien ne les oblige à changer de personnalité ou d’identité.  En dépit des défis auxquels ils sont confrontés, les enfants pourront toujours rêver et espérer, a dit Tasneem.  « Les enfants doivent pouvoir rêver et devenir qui ils veulent », a-t-elle martelé. 

M. JAMES ROSCOE (Royaume-Uni) a identifié trois obstacles qui se dressent sur le chemin des enfants et d’abord l’incohérence dans la mise en œuvre de la Convention.  Il nous faut, a-t-il dit, des actions concrètes et durables pour avoir des progrès réels.  Deuxièmement, il faut reconnaître que le monde a radicalement changé en 30 ans.  La vigilance est donc de mise face aux nouveaux défis du XXIe siècle, en particulier les préoccupations légitimes des jeunes face aux changements climatiques.  Troisièmement, a ajouté le représentant, il y a les conflits.  Tout le monde sait que les conséquences des traumatismes de l’enfance peuvent durer.  Les conflits interminables et les guerres urbaines font donc courir d’énormes risques aux enfants. 

La promotion et la protection des droits de l’enfant sont des priorités pour le Gouvernement britannique, a assuré le représentant dont le pays soutient l’initiative « Pour chaque enfant, tous ses droits ».  Le 26 novembre, a-t-il annoncé, nous organiserons une réunion au Conseil de sécurité sur la réintégration des enfants associés aux forces et groupes armés.  Avec la campagne « Ne laisser aucune fille de côté », le Royaume-Uni montre l’exemple dans la scolarisation des filles, s’est enorgueilli le représentant.  Le « Girls’ Education Challenge » aide 1,5 million de filles marginalisées dans 17 pays à avoir une éducation de qualité.  Au plan national, les droits de l’enfant sont de plus en plus intégrés dans tous les programmes et décisions. 

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a déclaré que la Convention ne deviendra une réalité qu’une fois que toutes les régions et les États du monde auront respecté leurs engagements.  Nous avons, a indiqué le représentant, apporté en septembre dernier, une contribution volontaire de 1,6 million de dollars à l’UNICEF pour l’appui psychosocial aux enfants, adolescents et parents affectés par le VIH/sida.  Précisant que son pays compte 5,6 millions d’enfants de la naissance à l’âge de 17 ans, soit 31% de la population totale, le représentant a parlé d’un projet « unique » consacré à la « catégorie spéciale » des enfants piégés dans les conflits contre Daech.  Il a fait état des efforts visant à ramener de Syrie 595 Kazakhs, dont 400 enfants parmi lesquels 31 orphelins.  Cette opération novatrice, « Zhusan », a été rendue possible grâce à une coopération internationale en quatre phases entre janvier et juin 2019.  L’objectif a toujours été de secourir les Kazakhs qui ont été attirés, sous de faux prétextes, dans un pays étranger en guerre.  Ceux qui rentrent passent pas un programme de réadaptation et de réinsertion qui a déjà donné des résultats très positifs.  Plusieurs femmes de la première vague des retours ont déjà obtenu un emploi, des enfants ont été réunis avec leurs proches et ils sont retournés à l’école.  Le projet, qui est toujours en cours, servira de modèle, a estimé le représentant, en proposant de partager cette expérience et des enseignements que son pays en tirera. 

M. TAYE ATSKESELASSIE AMDE (Éthiopie) a rappelé que la Constitution éthiopienne reconnaît le droit à la vie, à l’éducation et à la santé, pour chaque enfant.  En plus de l’appropriation nationale de la Convention et de l’intégration du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba dans les politiques nationales, l’Éthiopie sait que les investissements dans les enfants sont « cruciaux » pour un développement inclusif, équitable et durable.  Le Plan national d’action pour les enfants 2015-2020 en témoigne.

M. NNAMDI OKECHUKWU NZE (Nigéria) a dit la fierté de son pays d’avoir signé et ratifié la Convention, mais aussi de l’avoir mise en œuvre, via une loi sur les droits de l’enfant qui prouve l’engagement sans faille à protéger chaque enfant et à lui assurer les conditions de son développement holistique.  Au-delà de son caractère commémoratif, a poursuivi le représentant, cette journée doit permettre d’examiner la manière de donner la priorité aux intérêts de chaque enfant, en toutes circonstances.  La violence et les conflits armés ne sont pas seulement traumatisants pour les enfants, ils participent à la tragédie mondiale.  Il faut tout faire pour « extirper les enfants de ces chaînes » en les secourant, les réinstallant et les réintégrant. 

Le Nigéria, a affirmé le représentant, s’est engagé à faire en sorte que tous les enfants restent à l’école et à protéger son système éducatif des « attaques ».  Il a appuyé à la fois l’initiative et la déclaration sur la sécurité dans les écoles, un texte qui rejette toute forme de présence militaire dans les établissements scolaires, quelles que soient les circonstances.  Le Nigéria, a ajouté le représentant, a aussi été le fer de lance des efforts depuis la proclamation de la Journée internationale de l’éducation.  Il a conclu sur la nécessité pour les Nations Unies de « définir juridiquement » ce que nous appelons déjà exploitation et atteintes sexuelles commis contre des enfants, que ce soit en ligne ou hors ligne. 

Mme JO-PHIE TANG (Singapour) a rappelé que son pays a accédé à la Convention en 1995 et a depuis pris un ensemble de mesures pour harmoniser ses lois et politiques avec ce traité des droits de l’homme.  Singapour a ainsi consacré dans sa législation le principe directeur de la Convention selon lequel l’intérêt supérieur de l’enfant doit être pris en considération dans toute action concernant les moins de 18 ans.  Le pays a également amendé la Charte des femmes et la loi sur les enfants et les jeunes pour renforcer les dispositions relatives à la protection des enfants et la réhabilitation de ceux en situation de conflit avec la loi.  La représentante a aussi parlé des textes législatifs sur la justice et la famille, la prévention de la traite des personnes et le développement de la petite enfance. 

Conformément aux dispositions de la Convention, a ajouté la déléguée, Singapour s’emploie à collecter et traiter les données afin de suivre les progrès dans le bien-être des enfants et évaluer les politiques en vigueur.  Le pays prévoit également des formations pour ceux qui travaillent au contact d’enfants et en la matière, la société civile est sollicitée.  Au niveau international, a-t-elle ajouté, Singapour fournit une assistance technique par le biais de son programme de coopération, pour promouvoir l’accès de tous les enfants à l’éducation et à la santé. 

M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine) a reconnu que, dans son pays, la violence reste l’un des principaux dangers pour les droits de l’enfant: 63% des mineurs de moins de 14 ans sont victimes de violence physique ou psychologique, utilisée comme méthode de discipline par leurs parents.  Par ailleurs, les mariages et les unions précoces restent une réalité puisque 35,9% des filles de 20 à 24 ans se sont mariées ou unies avant l’âge de 18 ans et 12,3% avant celui de 15 ans.  Depuis 2013, le Gouvernement met en place le plan « Quisqueya Empieza Contigo » qui a permis de créer l’Institut national de la petite enfance en 2015.  Aujourd’hui, le nombre d’enfants et d’adolescents couverts par l’assurance-santé est passé de 849 000 à près de 2,2 millions.  Plus de 90% des enfants ont été vaccinés avant l’âge de 29 mois, ce qui a permis d’éradiquer des maladies comme la polio, la rougeole et la rubéole.  Le représentant s’est également félicité des progrès enregistrés en matière de malnutrition infantile chronique, qui est passée de 20% à 5%, et du programme qui a efficacement contribué à la protection sociale de l’enfance et de l’adolescence et qui s’attache à prévenir les grossesses chez les adolescentes. 

M. DAMIANO BELEFFI (Saint Marin) a rappelé que son pays a ratifié la Convention en 1991, et qu’il a, depuis lors, inséré ses dispositions dans la législation nationale.  Il a plaidé pour la protection des enfants, « notre force et notre avenir ».  Les mots ne suffisent plus.  L’heure est aux actes pour montrer l’importance que nous accordons à nos enfants. 

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a appelé la communauté internationale à accorder une attention primordiale à des politiques publiques et des accords faisant des enfants une véritable priorité.  C’est la seule manière de matérialiser les aspirations des générations présentes et futures, a-t-il déclaré.  Le représentant a parlé d’un monde où les droits de l’homme ne seraient pas une arme aux mains des plus puissants pour attaquer les plus petits et leur imposer une réalité contraire aux aspirations légitimes de leurs peuples. 

Le délégué a rappelé que le Venezuela célèbrera, l’année prochaine, le vingtième anniversaire de sa loi organique sur la protection des enfants et des adolescents.  Il s’est félicité de la coopération avec l’ONU, en particulier l’UNICEF, illustrée par un récent accord sur l’éducation, la nutrition et la santé.  Il a par ailleurs décrié les violations des droits de l’enfant, dans son pays, commises par les États-Unis et leurs mesures coercitives unilatérales illégales.  Des mesures « criminelles et inhumaines », a-t-il dénoncé, destinées à promouvoir un changement de régime.  C’est un châtiment collectif infligé à plus de 30 millions de Vénézuéliens et qui affecte les acteurs les plus vulnérables de la société, en particulier les enfants, s’est-il indigné. 

Grâce aux différentes lois adoptées dans le cadre du Plan d’action 2016, mon pays est devenu le quarante-neuvième pays à apporter une protection juridique aux enfants contre toutes les formes de négligence, de violence, d’abus ou d’exploitation, a dit M. BAASANKHUU PUREV (Mongolie).  Il a rappelé qu’en mai 2017, le Parlement mongole a adopté une loi sur le développement des jeunes pour encadrer leur rôle et leurs responsabilités et mis à leur disposition un fonds de développement.  La même année, le Programme national quadriennal pour le développement et la protection des enfants a été adopté.  Toujours dans le souci de promouvoir les droits de l’enfant, la Mongolie a lancé cette année une campagne nationale pour protéger les enfants contre la cybercriminalité et renforcer le contrôle parental.  Par ailleurs, a poursuivi le représentant, la Mongolie a développé, en 2017, un plan d’action pour réduire de 80% la pollution de l’air, notamment dans la capitale Oulan-Bator où elle a atteint un pic 20 fois supérieur au niveau de sécurité établi par l’OMS, ce qui est un véritable danger pour la santé de l’enfant et de la femme enceinte. 

M. AIBEK MOLDOGAZIEV (Kirghizistan) a rappelé que son pays a été le premier État d’Asie centrale à adopter, en 2006, un Code de l’enfant, qu’il a qualifié « d’étape significative » dans la mise en œuvre de la Convention et les recommandations du Comité des droits de l’enfant.  Il a aussi indiqué que le Kirghizistan fait partie des 62 États à avoir atteint l’objectif visant à réduire la mortalité infantile de deux tiers.  Désormais, 64% des enfants de moins de 5 ans vont à l’école maternelle.  Le délégué a annoncé que son pays compte atteindre les objectifs de développement durable sur l’enfance et qu’il a lancé, à cet égard, une campagne de sensibilisation.  Pour être heureux, un enfant doit grandir dans une famille heureuse, d’où l’importance de renforcer l’institution familiale. 

M. DAVID TSHISHIKU TSHIBANGU (République démocratique du Congo (RDC)) a déclaré que, dans le but de réaffirmer son adhésion et son attachement à la Convention, la RDC a placé au centre de sa loi fondamentale l’un des principes directeurs de la Convention, à savoir l’intérêt supérieur de l’enfant.  En effet, le préambule et certaines dispositions de la Constitution congolaise reconnaissent comme enfant toute personne, sans distinction de sexe, qui n’a pas encore atteint 18 ans révolus, comme bénéficiant des droits inhérents à la dignité humaine, et comme ayant le droit à des protections et à des garanties spéciales de la part de ceux qui ont des responsabilités à l’égard de sa vie sur le plan individuel et au sein de la communauté.  La ratification de la Convention est « une promesse faite aux enfants congolais » et certaines de ces promesses dans les domaines de l’éducation, ou de la santé notamment, sont en voie de réalisation.  Mais malgré ces avancées notables, de nombreux défis subsistent, a reconnu le représentant.

M. MOHAMMED ESSAM M. KHASHAAN (Arabie saoudite) a déclaré que, parmi les nouveautés, le Royaume avait créé une commission d’urgence chargée d’analyser les méfaits des jeux vidéo sur les enfants, en consultation avec plusieurs organismes publics et autres parties concernées, aux fins de trouver des solutions à l’utilisation d’Internet et des jeux électroniques en général.  De son côté, l’Autorité audiovisuelle nationale visionne les films et les vidéos, en particulier ceux destinés aux mineurs, et contrôle les lieux de vente.  D’autre part, le programme de sécurité de la famille est chargé du suivi des cas de négligence, maltraitance et violence, de même que de la sensibilisation sur cet aspect. 

Mme SOPHIA TESFAMARIAM YOHANNES (Érythrée) a déploré le fait que 30 ans après la rédaction de la Convention, les enfants font toujours face à plusieurs obstacles, en particulier ceux des pays en développement.  Mon pays, a dit la représentante, a mis en place un Comité interministériel afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la Convention.  Les droits de l’enfant sont devenus le centre de gravité autour duquel s’articulent toutes les initiatives nationales de développement.  Parmi les obstacles à l’essor des enfants, la représentante a cité la pauvreté perpétuée par les inégalités structurelles mondiales, la guerre et les interventions militaires. 

MAHMOUD ELJAFARI, petit Libyen, a lancé un message de paix et de justice et plaidé pour un monde où tous les enfants peuvent vivre heureux, sans avoir peur, sans pleurer, sans souffrir.  Tous les enfants ont le droit d’avoir une famille pour grandir et avoir de l’amour.  Mon appel est pour la paix et la justice, pour un monde où tous les enfants sont heureux, où il n’y a ni guerre ni destruction ni discrimination ni discours de haine.  Nous voulons un monde où tous les enfants peuvent vivre joyeux et dans la sécurité.  Le petit Libyen a réclamé une patrie dans laquelle chaque enfant peut jouer et s’amuser.  « Ne volez pas nos rêves, notre enfance », a-t-il dit, demandant un environnement sain, de l’eau potable, des bonnes terres pour vivre en harmonie avec la nature.  Nous voulons que tous les enfants puissent aller à l’école pour avoir une bonne éducation.  Nous voulons qu’ils puissent se faire soigner gratuitement et qu’ils aient les moyens de réaliser leurs rêves.  Nos rêves sont simples mais nous ne pourrons pas les réaliser, tant que vous n’ouvrirez pas la voie de la justice et de la paix durables pour tous, où que l’on soit, quelle que soit notre nationalité, notre race, notre religion, notre couleur ou notre sexe », a conclu l’enfant. 

M. SALIM MOHAMMED SALIM (Kenya) a estimé que cette commémoration est l’occasion pour la communauté internationale de maintenir l’élan et de renforcer l’action des droits de l’enfant.  Ces droits sont garantis par la Constitution kényane, et c’est dans cette optique que le Président vient d’annoncer l’ambition du pays de mettre fin aux mutilations génitales féminines d’ici à 2022.  M. Salim a aussi affirmé que la protection et la promotion des droits de l’enfant passent par des efforts de collaboration, notamment avec le secteur privé, les partenaires au développement, les agences onusiennes, les organisations multilatérales et la société civile.  En tant que candidat à un siège au Conseil de sécurité pour la période 2021-2022, le Kenya entend œuvrer en faveur de la paix et la sécurité internationales, afin d’assurer un environnement favorable à l’épanouissement des enfants. 

Mgr FREDRIK HANSEN, observateur du Saint Siège, a mis en exergue trois points qu’il pense cruciaux pour une bonne mise en œuvre de la Convention.  Il a tout d’abord rappelé que l’objectif fondamental de la Convention est de protéger la dignité de chaque enfant en tant qu’être humain.  Nous devons garder à l’esprit que la Convention est un instrument juridiquement contraignant et qu’il contient des obligations auxquelles les États ont « volontairement » souscrit.  Ces obligations sont celles qui sont explicitement énoncées dans le texte et modifiées par les réserves de chaque État.  La Convention, a-t-il poursuivi, dit que les droits de la personne ont une dimension sociale.  Dans le cas des enfants, ces droits s’inscrivent dans la famille, « unité naturelle et fondamentale » de la société humaine.  Les droits de l’enfant ne peuvent être réalisés que si la famille et ses droits sont respectés.  Les États parties à la Convention, a-t-il conclu, doivent rester vigilants face aux nouvelles formes de violence, d’abus et d’exploitation des enfants, y compris celles venant du monde numérique.

M. RICHARD BLEWITT, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a estimé que l’un des accomplissements les plus notables de la Convention est d’avoir souligné l’importance de la protection de l’éducation dans les situations d’urgence, les besoins spécifiques de protection des enfants migrants ainsi que le caractère crucial de la protection des enfants contre la discrimination, l’exclusion et les inégalités.  L’observateur s’est cependant déclaré préoccupé par des lacunes constatées dans la mise en œuvre du traité, liées le plus souvent aux problèmes humanitaires et à la migration.  Il a ainsi signalé que le nombre des enfants tués ou mutilés dans des conflits armés atteint des niveaux record, que le financement de l’éducation dans des contextes de conflit armé, de catastrophe et autres urgences reste largement inadéquat et que de trop nombreux enfants non accompagnés et séparés de leur famille sont victimes de trafiquants ou placés dans des centres de rétention inadaptés. 

De l’avis de M. Blewitt, ces exemples montrent qu’il reste beaucoup à faire au niveau intergouvernemental, non seulement pour combler les manques liés à la migration, aux catastrophes et à l’éducation, mais aussi pour relever les défis émergents tels que les changements climatiques et l’impact de l’environnement sur la santé.  Enfin, revenant aux questions d’accès à une éducation de qualité pour les enfants confrontés à des situations de crise, il a indiqué que la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge adoptera en décembre, lors de son assemblée générale à Genève, son cadre stratégique sur l’éducation destiné à apporter des réponses à cette problématique.  Il a enfin rappelé que l’on estime à 28 000 le nombre d’enfants piégés dans le nord-est de la Syrie et exhorté toutes les parties concernées à agir pour protéger et alléger les souffrances de chaque enfant vulnérable, notamment les déplacés qui vivent dans les camps. 

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