Soixante-quatorzième session,
29e séance plénière – matin
AG/12213

À la veille du 75e anniversaire de l’ONU, l’Assemblée générale débat de la revitalisation de ses travaux pour se hisser à la hauteur de la tâche

Maintenant que l’ONU s’apprête à commémorer, en 2020, son soixante-quinzième anniversaire, une vingtaine de délégations a fait, aujourd’hui, des propositions pour revitaliser les travaux de l’Assemblée générale et préserver la nature intergouvernementale inclusive, consultative et démocratique du « parlement des nations ».  C’est en 2007, que l’Assemblée générale a entamé la revitalisation de ses travaux autour de quatre axes: son rôle et ses pouvoirs, ses méthodes de travail, la sélection et nomination du secrétaire général et des autres chefs de secrétariat, et le renforcement de la responsabilisation, de la transparence et de la mémoire institutionnelle du Bureau de son Président. 

Pour poser le débat dans son contexte, les Émirats arabes unis ont évoqué une étude menée en 2019 par la firme américaine « Edelman Public Affairs » sur le regard que portent les jeunes sur l’ONU.  Ceux-ci reconnaissent l’importance de l’Organisation, mais ils la trouvent tout à fait « obsolète et ennuyeuse ».  Changer cette perception, a estimé le Président de l’Assemblée générale, M. Tijjani Muhammad-Bande, c’est profiter du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU pour la hisser à la hauteur de sa tâche, en particulier l’Assemblée générale, principal organe des Nations Unies et organe le plus représentatif et le plus démocratique. 

Aujourd’hui, a constaté l’Inde, le sentiment général est que l’Assemblée s’est quelque peu éloignée des responsabilités placées au cœur de son mandat, en se perdant dans les processus.  Elle a donc plaidé pour une réforme « impérative » afin de refléter les réalités géopolitiques actuelles et améliorer la capacité de l’Assemblée à s’attaquer à des défis chaque fois plus complexes, que ni un pays ni un groupe de pays ne peut relever seul.  Nous devons travailler ensemble, a renchéri l’Indonésie, pour que le « parlement des nations » préserve sa nature intergouvernementale inclusive, consultative et démocratique. 

Nous devons faire notre introspection, a confessé le Président de l’Assemblée générale, ajoutant qu’il y a beaucoup à faire, en premier lieu, une bonne mise en œuvre des résolutions sur la revitalisation des travaux.  Il a dit avoir écrit à tous les États Membres, le 21 octobre dernier, pour souligner la nécessité d’améliorer les synergies et la cohérence, en comblant les lacunes et en éliminant les chevauchements et les doubles emplois dans les ordres du jour de l’Assemblée, en particulier entre la Commission chargée des questions économiques et financières, celle chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, le Conseil économique et social (ECOSOC) et ses organes subsidiaires.  Il a également rappelé la nécessité de limiter le nombre des réunions de haut niveau et des manifestations parallèles, en marge du débat général; 460 dernièrement, a compté l’Afrique du Sud.  Le Président a dit avoir nommé les Représentants permanents du Ghana et de la Slovaquie comme Coprésidents du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.

Le rôle et les pouvoirs de cette dernière ont été défendus aujourd’hui avec acharnement.  Le manque d’intérêt du Conseil de sécurité pour les débats de la Plénière de l’Assemblée a été dénoncé par le Costa Rica, alors que Cuba fustigeait la tendance « croissante et dangereuse » du Conseil à envahir le champ d’action de l’Assemblée.  Des critiques « justifiées », a estimé la Fédération de Russie qui a dit craindre les doubles emplois.  L’Union européenne a surtout insisté sur la nécessité de faire mieux pour impliquer la société civile aux travaux de l’Assemblée.  « La voix des citoyens doit être entendue », ont dit en écho les États-Unis.  Le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, a renchéri l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), doit être l’occasion de rendre l’Assemblée plus comptable de ses actes face aux citoyens du monde. 

S’agissant des méthodes de travail, plusieurs intervenants se sont attardés sur le format et le contenu des résolutions de l’Assemblée générale.  Le Groupe des États d’Afrique, qui auparavant militait pour des résolutions annuelles, pour en souligner l’importance, a changé d’avis.  On a l’impression, a-t-il avoué, que le seul changement, d’une année à l’autre, c’est la côte de la résolution.  Il a donc, avec d’autres, prôné l’examen et l’adoption des résolutions tous les deux, trois voire quatre ans.  Pour résoudre cette question « sans faire de vague », le Bélarus a suggéré une approche « juste »: diviser en deux parties égales la liste des résolutions.  La première moitié serait examinée au cours d’une session et adoptée à la session suivante et ainsi de suite.  Un des effets directs serait d’économiser les ressources.  Une proposition qui a dû plaire aux États-Unis lesquels ont prévenu que les Nations Unies n’ont ni le temps ni les ressources pour rédiger une multitude de rapports et examiner des textes « démodés et redondants », « dont certains ont plus de 20 pages » et répétant ceux des Deuxième et Troisième Commissions, comme en attestent plus de 60 résolutions cette année. 

La question de la sélection et de la nomination du secrétaire général a été commentée par le Groupe Responsabilité, cohérence et transparence (ACT) qui a dit regretter que les États Membres n’aient pas été en mesure de s’accorder sur un libellé consensuel sur les enseignements tirés du processus de sélection « historique » ayant abouti à la nomination de l’actuel Secrétaire général.  Le Mouvement des pays non alignés a prôné un vote à bulletin secret sur la base des candidatures recommandées par le Conseil.  Il n’a pas manqué de dénoncer, une nouvelle fois, la pratique des « promesses contre voix » entre les candidats et les membres du Conseil de sécurité. 

Pour ce qui est de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée, plusieurs délégations ont plaidé pour une ponction du budget ordinaire de l’ONU pour augmenter les ressources humaines et financières dudit Bureau qui ne devrait plus être tributaire des contributions volontaires, a voulu la Malaisie. 

L’Assemblée, qui a aussi procédé aujourd’hui à des nominations aux sièges devenus vacants de certains de ses organes subsidiaires, tiendra une autre séance publique lundi 11 novembre, à partir de 10 heures, pour examiner le Rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

APPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ONU ET REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Déclarations

Alors que nous nous approchons du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, il nous revient, a estimé M. TIJJANI MUHAMMAD-BANDE, Président de l’Assemblée générale, de faire en sorte que l’ONU soit à la hauteur de sa tâche, et en particulier l’Assemblée générale, principal organe des Nations Unies et organe le plus représentatif et le plus démocratique.  Nous aurons plus de chances de connaître le succès avec une ONU forte, a insisté le Président qui a donc estimé que la revitalisation des travaux de l’Assemblée est essentielle pour la pertinence et l’efficacité de l’ONU en général.  Nous devons faire notre introspection et améliorer la manière dont nous travaillons, a-t-il avoué, en ajoutant: « et nous savons tous qu’il y a beaucoup à faire », en premier lieu, une bonne mise en œuvre des résolutions sur la revitalisation des travaux. 

Le Président a rappelé qu’il a écrit à tous les États Membres, le 21 octobre dernier, pour souligner la nécessité d’améliorer les synergies et la cohérence, en comblant les lacunes et en éliminant les chevauchements et les doubles emplois dans les ordres du jour de l’Assemblée, en particulier entre la Commission chargée des questions économiques et financières, celle chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, le Conseil économique et social (ECOSOC) et ses organes subsidiaires.  Je vous ai aussi rappelé, a-t-il dit, de limiter le nombre des réunions de haut niveau et des manifestations parallèles, en marge du débat général.  Compte tenu de la situation financière actuelle, il serait plus prudent de rationaliser nos activités, a insisté le Président. 

La mise en œuvre de la résolution 73/341 nous permettrait, a encore plaidé le Président, de nous concentrer sur le thème du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU: « L’avenir que nous voulons, l’ONU dont nous avons besoin: réaffirmer notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme »Le débat général est une date importante dans le calendrier des chefs d’État et de gouvernement, ne détournons pas l’attention de cette plateforme si cruciale pour le multilatéralisme, a supplié le Président.

Maintenant que nous entrons dans la « Décennie de l’action », nous devons maintenir l’élan et aligner nos agendas avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Président a annoncé la nomination de cofacilitateurs de ce processus d’alignement.  Il a aussi dit avoir nommé Mme Martha Ama Akyaa Pobee, du Ghana, et M. Michal Mlynár, de la Slovaquie, Coprésidents du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.

Le Président a poursuivi en soulignant que la mobilisation des ressources est essentielle pour renforcer non seulement son Cabinet mais aussi l’Assemblée générale.  Des ressources adéquates et prévisibles pourraient assurer la continuité et une transition sans heurt entre les présidents successifs, s’est-il expliqué.

M. VITAVAS SRIVIHOK (Thaïlande) a déclaré, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), que la revitalisation permet une meilleure gouvernance mondiale et fait de l’Assemblée générale un instrument plus efficace dans la mise en œuvre des priorités et aspirations partagées.  Il a applaudi les progrès énoncés dans la résolution 73/341.  La résolution étant plus concise, elle constituera une plateforme pour poursuivre les discussions et l’identification de solutions pratiques en vue de la revitalisation. 

Le représentant a appuyé le renforcement de la cohérence, de la synergie et d’une coordination accrue entre l’Assemblée et les autres organes principaux de l’ONU.  Il a salué les mises à jour régulières sur les réunions entre les Présidents de l’Assemblée, de l’ECOSOC et du Conseil de sécurité.  Il a aussi adhéré à l’idée d’aligner les travaux des organes principaux avec le Programme 2030.  Fervent militant, à cet égard, de l’élimination des doublons et chevauchements, le représentant est ensuite passé à la nomination du secrétaire général et autres fonctionnaires de haut rang.  Il a réclamé un processus de sélection ouvert et transparent et le strict respect de l’équilibre paritaire et géographique.  Fortement attachée au multilatéralisme, l’ASEAN, a conclu le représentant, souhaite que l’on saisisse l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU pour rendre l’Assemblée plus efficace et plus comptable de ses actes face aux citoyens du monde.

Au nom du Groupe Responsabilité, cohérence et transparence (ACT), M. JÜRG LAUBER (Suisse) a rappelé que les 25 pays membres de cette formation interrégionale militent en faveur de plus de transparence et d’efficacité au sein des Nations Unies.  Nous pensons que le processus de revitalisation des travaux constitue un volet majeur pour atteindre cet objectif, a-t-il déclaré.  Dans ce cadre, M. Lauber a dit attacher une grande importance à la transparence et à l’ouverture du processus de sélection et de nomination du secrétaire général, ainsi que de l’ensemble des hauts fonctionnaires de l’Organisation.  Tout en saluant les avancées introduites par la résolution 73/341, il a toutefois regretté que les États Membres n’aient pas été en mesure de s’accorder sur un libellé consensuel en matière d’enseignements tirés du processus de sélection « historique » ayant abouti à la nomination de l’actuel Secrétaire général. 

Le représentant a appelé les États à envisager des mesures innovantes pour améliorer, sous tous ses aspects, la procédure de sélection et de nomination, dans le respect des principes de transparence et d’ouverture, y compris dans les cas où un secrétaire général en exercice déciderait de se porter candidat à sa propre succession.  Face à la tendance au déclin des résolutions adoptées sans vote par l’Assemblée, M. Lauber a salué le « consensus fort » entourant cette « résolution importante », en dépit de la crise de liquidités « sans précédent » que traverse actuellement l’ONU.  Cette crise, a-t-il ajouté, affecte négativement les travaux et le fonctionnement de l’Assemblée et du Secrétariat, au détriment d’une Organisation « forte, flexible et résiliente », chère au Groupe ACT.

Abordant brièvement la question du fonctionnement du Conseil de sécurité, le représentant a renouvelé la détermination de son Groupe à promouvoir un code de conduite relatif à l’action du Conseil contre le génocide, les crimes contre l’humanité ou les crimes de guerre.  Il a précisé que cette initiative était à l’heure actuelle soutenue par près de 121 États.

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a établi une corrélation claire entre la revitalisation et la réforme globale de l’ONU, étant donné que l’Assemblée générale est le seul organe intergouvernemental à caractère universel, qu’elle joue un rôle central pour relever les défis mondiaux et qu’elle a un mandat et des responsabilités d’envergure.  Dans cette optique, il faut recadrer les priorités et éliminer les chevauchements.  En outre, la crise des liquidités souligne l’urgence d’appuyer les efforts pour renforcer le rôle et l’autorité de l’Assemblée, conformément à la Charte, aux résolutions pertinentes et aux allocations budgétaires.  Le représentant s’est réjoui de la résolution 73/341 qui va tout à fait dans le bon sens, en particulier lorsqu’elle parle de l’amélioration des synergies et de la cohérence, par la correction des lacunes et l’élimination des chevauchements et des doublons dans l’ordre du jour, et de la nécessité de limiter le nombre des manifestations en marge de la Semaine de haut niveau. 

M. Gonzato a néanmoins regretté que des propositions « plus ambitieuses » n’aient pas été agréées.  On peut faire mieux, a-t-il estimé, dans l’alignement des travaux avec le Programme 2030.  On peut aussi faire mieux pour impliquer la société civile, ce qui est une priorité majeure de l’Union européenne dans la perspective du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU.  Cette célébration offre une occasion unique pour encourager l’ouverture et la participation de toutes les parties prenantes dans l’édification d’un multilatéralisme orienté vers le renforcement des Nations Unies.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a souhaité que l’Assemblée générale, par souci d’efficacité, définisse clairement ce qu’elle entend par de haut niveau.  À trop vouloir rendre toutes les réunions « importantes », on risque de créer la confusion.  Le représentant a donc plaidé pour qu’au cours du débat général, l’on limite les manifestations parallèles au strict minimum, pour au moins permettre aux petites délégations d’y prendre part.  Le représentant a en effet compté 460 de ces manifestations pendant la dernière Semaine de haut niveau.  Ces jours-ci, a-t-il ajouté, l’Assemblée adopte les mêmes résolutions pratiquement tous les ans.  On a l’impression que le seul changement, c’est la côte et pas le contenu, a-t-il relevé.  Il a donc proposé de changer la périodicité des résolutions. 

Le Groupe des États d’Afrique, qui avait milité pour des résolutions annuelles, pour donner toute l’importance voulu, est désormais disposé, a annoncé le représentant, à accepter de les adopter tous les deux, trois voire quatre ans, ce qui permettrait un certain recul pour évaluer leur mise en œuvre.  De même, la longueur des résolutions pose problème.  L’on pourrait s’entendre pour réduire les préambules à un ou deux paragraphes et surtout éviter de les répéter dans le dispositif.  Ces mesures, a affirmé le représentant, permettrait d’orienter l’Assemblée générale, et partant l’ONU, davantage vers l’action. 

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. SOFIANE MIMOUNI (Algérie) a d’abord insisté sur le fait que le processus de nomination du secrétaire général doit être transparent, démocratique et inclusif.  À n’importe quelle étape de la présentation des candidatures, la nouvelle procédure, énoncée dans les lettres conjointes des Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, doit être strictement respectée, a insisté le représentant qui a appelé les deux Présidents à continuer leurs discussions informelles avec les candidats.  Le représentant a insisté sur un calendrier précis et pour assurer une transition en douceur, il a estimé que le secrétaire général devrait être nommé le plus tôt possible et pas moins d’un mois avant sa prise de fonctions.  Il a aussi estimé qu’il faut continuer à discuter de l’opportunité pour le Conseil de présenter plusieurs candidats à l’Assemblée pour le poste de secrétaire général.  Nous voulons un processus ouvert et nous demandons au Président du Conseil de nous informer à temps du résultat du « vote de paille », a dit le représentant qui a voulu, par ailleurs, que l’on s’inspire des pratiques existantes pour l’élection des chefs des autres organismes du système des Nations Unies. 

Le représentant a dénoncé une nouvelle fois une autre pratique, celle des « promesses contre voix »: les candidats promettent telle et telle chose en échange de la voix de tel ou tel membre du Conseil de sécurité.  À l’Assemblée générale, a-t-il poursuivi, le processus de nomination doit inclure l’élaboration à temps du projet de résolution qui doit être dûment précédée par des consultations élargies.  Sur recommandation du Conseil de sécurité, l’Assemblée vote par bulletin secret, a insisté le représentant qui a conseillé au Groupe de travail spécial de compiler un guide des meilleures pratiques.  Quant à la constitution d’une liste de réserve pour les candidats aux postes de secrétaire général adjoint, il a souligné la nécessité pour les États de savoir à temps quels sont les postes vacants et a insisté sur le strict respect du principe de rotation géographique et régionale et de la parité entre les sexes. 

S’agissant de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée, le représentant a réitéré la nécessité d’ouvrir d’autres postes permanents.  Quant aux méthodes de travail de l’Assemblée, il a appuyé l’idée d’adopter les résolutions tous les deux ou trois ans, avec l’accord express des coauteurs.  Concluant sur la résolution relative à la revitalisation des travaux de l’Assemblée, le représentant a souhaité plus de temps pour les négociations.  La flexibilité doit être le mot d’ordre, a-t-il estimé.  Il a d’ailleurs plaidé pour une meilleure coordination avec le Comité des conférences, avant de revenir sur la composition du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB) qui, d’après lui, ne respecte pas le principe de représentation géographique équitable.  Il a donc annoncé la présentation, dans les semaines à venir, d’un projet de résolution sur la question.

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a déploré la lourdeur et la lenteur des travaux de l’Assemblée générale et de ses grandes Commissions.  Il a dénoncé la politisation des débats et plaidé, à son tour, pour la biennalisation des résolutions.  Pour résoudre ces questions « sans faire de vague », le délégué a suggéré une approche « juste »: diviser en deux parties égales la liste des résolutions.  La première moitié serait examinée au cours d’une session et adoptée à la session suivante et ainsi de suite.  Un des effets directs serait d’économiser les ressources, a affirmé le représentant.  Il a aussi parlé des doublons, en proposant de passer à crible les programmes de travail de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social (ECOSOC) et de leurs organes subsidiaires.  À son tour, il a prôné le raccourcissement des préambules des résolutions.  On pourrait par exemple supprimer la mention des résolutions précédentes, ce qui est un rappel « peu utile » puisque la pratique veut que l’on tienne surtout compte de la résolution la plus récente.  La perspective du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, l’année prochaine, est l’occasion idoine pour nous débarrasser de toutes ces « lourdeurs » qui nous viennent d’un passé lointain, a conclu le représentant.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a évoqué une étude menée en 2019 par la firme américaine « Edelman Public Affairs » sur le regard que portent les jeunes sur l’ONU.  Les jeunes, a-t-elle révélé, reconnaissent l’importance de l’Organisation mais ils la trouvent « obsolète et ennuyeuse ».  Pour rectifier le tir, la représentante a conseillé à l’Assemblée de se concentrer sur des résolutions et des documents orientés vers l’action qui décrivent concrètement comment réaliser les objectifs de développement durable.  À la veille du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, identifions où et comment offrir de meilleurs résultats à nos électeurs, a encouragé la représentante.  L’ONU doit être aussi diverse que les peuples qu’elle représente, a poursuivi la représentante, en parlant du personnel du Secrétariat.  Alors que le mandat du Secrétaire général arrive à son terme en 2021, elle a souhaité que se consolident les avancées dans la transparence du processus de sélection et de nomination.  Si le titulaire du poste espère être réélu, qu’il présente sa vision dès l’année prochaine, a dit la représentante. 

Mme FATHIMATH NAJWA (Maldives) a rappelé que l’Assemblée générale a entamé des discussions sur la revitalisation de ses travaux voilà près de trois décennies.  Saluant les progrès accomplis, la représentante s’est notamment félicitée des améliorations dans la transparence et la redevabilité.  Elle s’est réjouie des « dialogues » initiés par le Président de l’Assemblée générale, qui se révèlent propices aux échanges entre groupes de représentants permanents.  Elle a aussi noté que les rencontres informelles préparatoires au segment de haut niveau de l’Assemblée générale ont été porteuses de solutions innovantes.  La représentante a, d’autre part, estimé que les rencontres entre les Présidents du Conseil économique et social (ECOSOC) et du Conseil de sécurité aideront l’Assemblée à prendre des décisions plus éclairées et à faire les ajustements nécessaires pour l’organisation de ses travaux. 

La déléguée a cependant jugé que beaucoup reste à faire, les nombreux débats, articles et résolutions sur ce thème n’ayant pas permis jusqu’ici d’apporter de réelles solutions à certains aspects des travaux de l’Assemblée.  Des efforts supplémentaires sont, selon elle, nécessaires pour accroître les synergies et gagner en cohérence, notamment en évitant les chevauchements et les doubles emplois dans les travaux des Deuxième et Troisième Commissions, de l’ECOSOC et des organes subsidiaires de l’Assemblée générale.  Pour y parvenir, a-t-elle plaidé, il convient de faire concorder les travaux de l’Assemblée générale avec le Programme 2030.  Des efforts de rationalisation doivent aussi être déployés, en particulier dans l’examen et la mise en œuvre des résolutions présentées.  Pour la représentante, il importe, enfin, de réduire la prolifération des réunions de haut niveau afin de laisser la primauté au débat général, de ne pas alourdir la charge de travail et de créer un environnement propice aux interactions. 

M. NAGARAJ NAIDU KAKANUR (Inde) a comparé l’Assemblée générale à une sorte de parlement mondial qui tire sa primauté et sa légitimité de sa nature universelle et du principe d’égalité souveraine entre tous ses membres.  Ce caractère inclusif et le poids moral de ses décisions et avis ne sauraient être comparés à aucune autre organisation ou institution.  Le représentant a cependant noté le sentiment général que l’Assemblée s’est quelque peu éloignée des responsabilités placées au cœur de son mandat, en se perdant dans les processus. 

Parallèlement, son rôle et son autorité ont été progressivement rognés par le rôle croissant et « l’activisme » du Conseil de sécurité.  Tant l’Assemblée que ses membres sont à blâmer pour avoir permis cet ébranlement et cet empiètement alors qu’ils sont la « voix collective de l’humanité ».  Cette situation nuit à l’efficacité et à la pertinence des Nations Unies, en général, a-t-il commenté, en soulignant que toute discussion sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée doit rappeler que la Charte de l’ONU octroie à cette dernière un rôle unique de chef de file.  Il a invoqué les articles 10 et 12 de la Charte et exhorté l’Assemblée à prendre les devants pour établir l’ordre du jour mondial et rétablir le rôle central de l’ONU dans la formulation des approches multilatérales face aux défis existants et émergents. 

Il a tenu à rappeler, dans ce contexte, qu’en 1946, l’Assemblée avait adopté sa première résolution sur les problèmes posés par la découverte de l’énergie atomique.  Sur l’initiative de l’Inde, elle avait également commencé à traiter de la lutte pour l’égalité entre toutes les races et contre la discrimination raciale en gestation en Afrique du Sud.  Envisageons la revitalisation dans le contexte plus large de la réforme du système de l’ONU, a dit le représentant, en partant d’une réforme « impérative » pour refléter les réalités géopolitiques actuelles et améliorer la capacité de l’Assemblée à relever des défis chaque fois plus complexes, que ni un pays ni un groupe de pays ne peut relever seul.  Le succès face à ces défis est tributaire d’un multilatéralisme inclusif et efficace, a-t-il souligné.

Pour M. GEORG HELMUT ERNST SPARBER (Liechtenstein), la multiplication des réunions de haut niveau est un des symptômes de la charge de travail toujours plus grande de l’Assemblée générale et de ses Commissions, sans pour autant gagner en efficacité.  Les efforts pour rationaliser les processus et économiser les ressources sont régulièrement victimes de « querelles de clocher idéologiques ».  Petit État, le Liechtenstein a de plus en plus de mal à participer pleinement et entièrement aux travaux de l’Assemblée générale, a prévenu le représentant.  Certains des outils les plus basiques, développés pour venir en aide aux États, particulièrement le Journal des Nations Unies, ont évolué d’une telle manière qu’ils n’apportent plus « aucune valeur ajoutée » malgré les attentes et les consignes claires des États Membres.

D’autres problèmes apportent un risque systémique à l’Organisation, a poursuivi le représentant, en citant les retards dans les travaux des Commissions et le manque de fonds qui affectent directement le fonctionnement de l’Assemblée.  Le Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux devrait examiner ces problèmes de manière proactive.  Le Liechtenstein, a martelé le représentant, réclame une utilisation plus efficace des ressources et dénonce la paralysie des Commissions pour des questions de procédure.

Il va sans dire que le paiement des contributions en temps, en heure et en totalité, est essentiel pour rester membre de l’Assemblée générale.  Les obligations financières sont aussi des obligations juridiques, et il est intolérable que seulement 134 États les aient honorées en 2019, s’est impatienté le représentant, en accusant les plus grands contributeurs d’être aussi les plus grands débiteurs.  Le représentant a également dénoncé le recours « endémique » au droit de veto par les membres du Conseil de sécurité.  L’Assemblée devrait débattre de cette question en séance publique pour renforcer son pouvoir mais surtout pour obtenir du Conseil plus de responsabilité. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a confirmé que la revitalisation des travaux, en dépit du large mandat de l’Assemblée, a apporté des « progrès réels et tangibles » aux méthodes de travail.  La déléguée a rappelé que cette année est cruciale, car elle va ouvrir la voie au prochain processus de sélection et de nomination du secrétaire général.  Il faut donc maintenir les avancées en matière de transparence et d’ouverture et garder à l’esprit que ce travail est également important pour améliorer les relations avec le Conseil de sécurité.  Mentionnant les discussions sur la conduite des élections à l’ONU, la déléguée a rappelé, dans un souci de transparence, que son pays s’est engagé à rendre public le coût de sa campagne électorale pour un siège au Conseil de sécurité pour la période 2021-2022.  Elle a conclu en soutenant les efforts du Secrétaire général pour marquer le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU par l’inclusion de tous les acteurs, en particulier les jeunes et la société civile.

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a voulu que l’on travaille ensemble pour que « le parlement des nations » préserve sa nature intergouvernementale inclusive, consultative et démocratique.  Il a appelé les États à la volonté politique et à une collaboration constructive et estimé que le thème du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, « L’avenir que nous voulons », devrait être au centre du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux pour bien s’imprégner du sens de cette expression.  Le Groupe de travail devrait réfléchir à la manière d’améliorer la visibilité de l’Assemblée dans le monde, en se servant des médias aussi bien traditionnels que nouveaux.  Il s’agit de voir comment maintenir une interaction avec les différentes audiences. 

Chargé d’organiser davantage d’activités que les années précédentes, le Bureau du Président de l’Assemblée doit être doté des ressources humaines et financières nécessaires, a plaidé le représentant.  Il a d’ailleurs souligné l’importance du rapport que transmet un président sortant à son successeur, compte tenu des informations sur les lacunes et des propositions pour améliorer les choses qu’il contient.  Le Groupe de travail devrait aussi, selon le représentant, organiser régulièrement des séances d’information avec le Secrétariat sur la manière dont l’ONU coordonne les trois piliers de son travail sur le terrain.  À l’ère où l’unilatéralisme, les rivalités géopolitiques, le protectionnisme et le nationalisme gagnent du terrain, il faut, a conclu le représentant, réaffirmer l’engagement collectif en faveur du multilatéralisme et veiller à la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales. 

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a déclaré que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale est une « composante vitale » de la réforme globale du système des Nations Unies.  Elle demeure une des principales priorités de cette soixante-quatorzième session.  Il a donc apprécié les progrès accomplis jusqu’ici, y compris le rôle joué par l’Assemblée générale dans la sélection du secrétaire général.  Il a également soutenu l’esprit et la lettre des résolutions adoptées par consensus pour faire avancer ce travail de revitalisation.  En dépit de cela, l’Afrique du Sud, qui participe activement aux sessions du Groupe de travail spécial, estime que l’on peut faire plus pour répondre aux besoins « évolutifs » de tous les États Membres, a estimé le représentant. 

Pour lui, le Groupe de travail devrait continuer de discuter de la possibilité que le secrétaire général soit élu par vote à l’Assemblée générale, sur la base des candidatures recommandées par le Conseil de sécurité, comme le souhaitent la majorité des États.  Le représentant a insisté sur la répartition géographique équitable et la parité entre les sexes.  Il a également insisté sur le rôle et l’autorité de l’Assemblée, dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales et la mise en œuvre du Programme 2030.  Le représentant a conclu en plaidant pour une ponction du budget ordinaire de l’ONU au profit du Bureau du Président de l’Assemblée.  Des ressources additionnelles permettraient de renforcer la mémoire institutionnelle, a-t-il estimé. 

Dans un contexte de crise budgétaire sans précédent qui a affecté la circulation des documents et certains services du Secrétariat, dont ceux de l’interprétation, M. GAVIN ANG (Singapour) a salué les réformes déjà engagées notamment dans le processus de sélection du secrétaire général, le renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée et les processus d’élection des États aux différents organes.  Mais plusieurs défis restent à relever.  Il a cité, en premier lieu, la nécessité de préserver la primauté absolue du débat général et donc de limiter pendant cette période les autres débats de haut niveau et manifestations parallèles.  Il a ensuite réclamé une rationalisation et une simplification de l’ordre du jour de l’Assemblée et estimé, pour finir, que davantage de considération devrait être portée au calendrier des réunions afin de laisser assez de temps pour un examen minutieux, en particulier quand il s’agit de réfléchir aux travaux de l’Organisation.

M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a réaffirmé l’importance d’un équilibre approprié entre les principaux organes de l’ONU, tel qu’établi dans la Charte, tout en dénonçant la tendance « croissante et dangereuse » du Conseil de sécurité à envahir le champ d’action de l’Assemblée.  Le représentant a dit avoir participé activement aux négociations sur la résolution relative à la revitalisation des travaux et s’est dit préoccupé par la tendance à vouloir porter atteinte aux intérêts souverains des États, notamment à leurs privilèges et à leurs droits.

De même, il s’est élevé contre la manipulation du processus de revitalisation pour endosser « sans consensus » des opinions biaisées, dont l’examen relève essentiellement des grandes commissions et autres organes subsidiaires.  Le représentant a insisté sur l’importance de respecter les mandats, les pratiques et les espaces de négociation de chacune des commissions et des organes subsidiaires.  On ne peut laisser les grandes puissances s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pour renverser l’ordre économique, social et démocratique librement choisi par les peuples. 

S’agissant de la proposition visant à changer la date d’ouverture de la session de l’Assemblée, il a estimé que cette proposition mérite d’abord une réflexion approfondie, en avouant ne pas très bien en comprendre la raison.  Le représentant a conclu, en déplorant la non-application des résolutions de l’Assemblée et l’absence de consensus sur des questions vitales pour les peuples.  Il a appelé les États à manifester leur volonté politique et leur engagement en faveur du multilatéralisme.

Le monde a besoin du multilatéralisme et d’une Organisation plus solide que jamais, a constaté M. GUO JIAKUN (Chine) qui a souligné que les objectifs de développement durable sont devenus des principes de base pour la communauté internationale.  Appelant à l’unité, il a réaffirmé le rôle de l’Assemblée, comme organe délibérant principal de l’ONU, dotée d’une autorité et d’une crédibilité avérées.  Maintenant, a-t-il estimé, il faut se concentrer sur le succès de toutes les activités marquant le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, en accordant une attention spéciale aux questions de développement.  La synergie, l’amélioration de l’efficacité et la cohérence avec les autres organes sont fondamentales, a conclu le représentant, qui a aussi appuyé l’idée d’augmenter les ressources financières et humaines du Bureau du Président. 

Mme ADELA RAZ (Afghanistan) a souscrit à l’idée de rationaliser les résolutions, avant d’appeler au respect de la parité entre les sexes au sein des Nations Unies.  Elle a d’ailleurs salué l’augmentation du nombre des candidatures féminines aux organes subsidiaires de l’Assemblée générale.  Mme Raz a conclu sur l’importance de renforcer la mémoire institutionnelle, la responsabilité et la transparence au Bureau du Président de l’Assemblée générale.

M. ALEXEY R. BOGUSLAVSKIY (Fédération de Russie) a indiqué que les travaux de la soixante-troisième session ont montré que la revitalisation ne prendra tout son sens qu’une fois que le processus des discussions se sera lui-même amélioré.  La commémoration du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, a-t-il poursuivi, doit conduire à une meilleure efficacité de l’Assemblée, sans politiser le débat.  À son tour, il s’est prononcé pour l’examen des résolutions tous les deux ou trois ans et aussi pour la réduction du nombre des manifestations parallèles pendant la Semaine de haut niveau.  On pourra les échelonner, a-t-il proposé, sur toute la durée de la session.  Les critiques liées à la tendance du Conseil à empiéter sur les plates-bandes de l’Assemblée sont « justifiées », a estimé le représentant qui a dit craindre les doubles emplois.  La Fédération de Russie, a-t-il ajouté, est également prête à un examen approfondi du processus de sélection et de nomination du secrétaire général.  Il a conclu sur la question de l’applicabilité des résolutions de l’Assemblée, en priant les États d’éviter les textes « irréalistes ».

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a dit que les sessions précédentes ont montré l’importance de ce qui peut être fait en matière de revitalisation des travaux de l’Assemblée, en particulier le processus de sélection et de nomination du secrétaire général et la rationalisation des méthodes de travail.  La résolution adoptée lors de la dernière session jette les bases des prochaines discussions et de la recherche de solutions orientées vers l’action.  Pour le représentant, il faut insister sur la mise en œuvre des résolutions précédentes.  Ce faisant, plusieurs questions peuvent être résolues de manière simple sans « se fatiguer » dans des longues discussions sur les mêmes sujets session après session.  Nous devrions également, a estimé le représentant, mieux utiliser les enseignements tirés par les principales commissions sur la rationalisation de leurs travaux, y compris la bisannualisation et trisannualisation des points de l’ordre du jour. 

M. Mlynár a regretté que, bien qu’il y ait un accord général sur la surcharge du programme de travail, les États ne réussissent toujours pas à se mettre d’accord sur des mesures concrètes.  Sans nier les difficultés posées par la multiplication des réunions de haut niveau et des manifestations parallèles, en particulier en marge du débat général, le représentant a prévenu qu’il ne faut pas s’attendre à un règlement immédiat de la situation actuelle.  Poursuivons notre travail et avançons dans la revitalisation de l’Assemblée générale afin d’en faire un organe effectivement délibérant et fonctionnel. 

M. JOHN GIORDANO (États-Unis) a appelé à la réduction du nombre de points à l’ordre du jour de l’Assemblée et des résolutions qu’elle adopte chaque année, surtout quand elles se chevauchent avec le travail de la Deuxième Commission.  Il a plaidé pour des résolutions bisannuelles et trisannuelles, déplorant des textes « démodés et redondants ».  Les États, a-t-il estimé, devraient se concentrer sur les résultats plutôt que sur les processus.  Le représentant s’est particulièrement attardé sur les doublons entre les Deuxième et Troisième Commissions, comme en attestent plus de 60 résolutions cette année.  À la Troisième Commission, a-t-il fait observer, notre texte n’est présenté que tous les deux ans.  De manière générale, le représentant a dénoncé des textes de plus en plus longs, dont certains ont plus de 20 pages.  Les Nations Unies, a-t-il prévenu, n’ont ni le temps ni les ressources pour rédiger une multitude de rapports et examiner tous ces textes.  « Si tout est important, alors rien ne l’est plus », a-t-il tranché, avant de proposer que les ressources soient consacrées à des questions qui ont un grand impact.  Il a, à son tour, plaidé pour une implication plus avant de la société civile aux travaux de l’Assemblée générale, soulignant que « la voix des citoyens doit être entendue ».

La résolution 73/341 consacre la détermination des États Membres à appuyer les principes du multilatéralisme, conformément à l’esprit et à la lettre de la Charte, a affirmé M. DATO'SYED MOHD HASRIN AIDID (Malaisie).  À l’instar des autres intervenants, il a souligné l’importance du travail tendant à supprimer les chevauchements, ce qui pourrait se faire par des réunions et consultations plus étroites entre les présidents des différents organes.  Il a proposé que le Secrétariat prépare une note conceptuelle pour étayer ces consultations.  Il a aussi appuyé l’idée de ponctionner le budget ordinaire de l’ONU pour augmenter les ressources financières et humaines du Bureau du Président de l’Assemblée qui doit cesser de dépendre des contributions volontaires. 

M. RODRIGO ALBERTO CARAZO ZELEDON (Costa Rica) a proposé que le Groupe de travail spécial identifie des modalités pour consolider le rôle et l’autorité de l’Assemblée.  Il a mis l’accent sur l’équilibre entre les prérogatives des différents organes et s’est offusqué du peu d’intérêt que le Conseil de sécurité accorde aux débats de la plénière de l’Assemblée.  Certains membres du Conseil ne prennent même pas la peine d’y assister, s’est-il indigné, relevant également que, dans son rapport d’activités de 2018, le Conseil ne mentionne même pas les activités de l’Assemblée et encore moins celles du Conseil des droits de l’homme.  C’est là, a commenté le représentant, une contradiction flagrante avec l’ampleur et les enjeux des problèmes mondiaux que nous examinons à l’ONU.  Il est tout aussi « invraisemblable » que le Président du Conseil des droits de l’homme ne soit pas resté, cette année, jusqu’à la fin du débat que la Troisième Commission tient tous les ans sur son rapport annuel. 

M. TAREQ MD ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a jugé que renforcer l’efficacité de l’Assemblée générale est la première étape vers des Nations Unies plus démocratiques, plus ouvertes et mieux à même de remplir leurs fonctions et obligations internationales dans le respect de la Charte.  Le représentant a insisté sur le renforcement des relations fonctionnelles entre les principaux organes de l’ONU, tout en maintenant leurs compétences et responsabilités respectives.  Il a estimé que l’efficacité de chacun des organes pourrait être améliorée en créant une synergie et des complémentarités et en évitant des doublons.  Dans la perspective du soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation l’an prochain, il a appelé à des actions collectives afin de bâtir une ONU plus solide pour les générations à venir.

NOMINATIONS AUX SIÈGES DEVENUS VACANTS DANS LES ORGANES SUBSIDIAIRES ET AUTRES NOMINATIONS

Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/74/482/Add.1)

Sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, l’Assemblée générale a nommé, pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2020, MM. Patrick A. Chuasoto (Philippines), Udo Klaus Fenchel (Allemagne), Olivio Fermín (République dominicaine), Marcel Jullier (Suisse), Takeshi Matsunaga (Japon) et Ye Xuenong (Chine). 

Comité des contributions (A/74/525)

Ont été nommés membres, pour un mandat de trois ans prenant effet au 1er janvier 2020, MM. Tidiane Dème (Sénégal), Gordon Eckersley (Australie), Bernardo Greiver del Hoyo (Uruguay), Ugo Sessi (Italie) et Alejandro Torres Lépori (Argentine). 

Comité des placements (A/74/524)

L’Assemblée générale a confirmé Mme Luciane Ribeiro (Brésil) et MM. Simon Jiang (Chine), Achim Kassow (Allemagne), Michael S. Klein (États-Unis d’Amérique) comme membres ordinaires du Comité des placements pour une durée de trois ans à compter du 1er janvier 2020.  Elle a aussi validé la reconduction du mandat de M. Madhav Dhar (Inde), comme membre ordinaire et Président du Comité, pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2020.

Comité des commissaires aux comptes (A/74/526)

L’Assemblée a confirmé pour la même période la nomination par le Secrétaire général de Mme Katina Stefanova (Bulgarie) et MM. Tay Lim Hock (Singapour), Abel Moffat Sithole (Afrique du Sud) et Macky Tall (Canada) comme membres ad hoc du Comité.  La Vérificatrice générale du Bureau national d’audit de la Chine a été pour sa part nommée, pour un mandat de six ans commençant le 1er juillet 2020, au siège qui deviendra vacant.

Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (A/74/527)

Enfin, Mme Dorothy Bradley (Belize) et M. Anton V. Kosyanenko (Fédération de Russie) siègeront pour leur part au Comité pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2020. 

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