Soixante-treizième session,
91e séance plénière – matin
AG/12154

L’Assemblée générale adopte trois résolutions dont une sur la proclamation du 21 juin comme « Journée internationale de la célébration du solstice »

Les peuples autochtones pratiquant divers rituels et cérémonies solaires, notamment pour célébrer la nouvelle année, le 21 juin, l’Assemblée générale a décidé aujourd’hui de proclamer cette date, « Journée internationale de la célébration du solstice ».  L’Assemblée a également décidé d’organiser deux manifestations de haut niveau pour le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et inscrit à l’ordre du jour de sa prochaine session la question intitulée « Exploitation et atteintes sexuelles: application d’une politique de tolérance zéro. »

Dans la résolution* sur la Journée internationale de la célébration du solstice, l’Assemblée engage les États Membres à s’efforcer de faire connaître la célébration du solstice dans ses différentes manifestations, notamment l’Inti Raymi, le We Tripantu, le Willkakuti et le Yasitata Guasú, et à organiser des événements annuels pour, le cas échant, commémorer ces célébrations.

À l’origine de la résolution, la Bolivie a rappelé que demain, des millions de personnes, dont celles de culture précolombienne, vont célébrer le début du nouvel an andin-amazonique.  Les solstices, a-t-elle souligné, sont d’une grande importance pour les peuples autochtones qui y voient le symbole de la fertilité de leurs terres.  Les célébrations du nouvel an andin sont une expression de notre héritage culturel, a confirmé le Pérou qui a expliqué que l’Inti Raymi est célébré par les Incas pour marquer le début d’une nouvelle saison.  C’est la manifestation culturelle la plus importante pour les peuples autochtones, en particulier à Cuzco, l’ancienne capitale andine, vers laquelle affluent, à cette occasion, des milliers de touristes.

L’Équateur s’est aussi félicité de l’adoption d’un texte qui marque un nouveau jalon dans la reconnaissance des droits des peuples autochtones et qui devrait permettre de faire progresser le dialogue interculturel.  L’Équateur a insisté sur la dimension spirituelle certaine de l’Inti Raymi, le début d’un nouveau commencement avec la récolte des premiers graminées, un moment sacré pour les autochtones qui célèbrent cette fête avec musique et danse dans un esprit communautaire.  Pour l’Équateur, qui a déjà déployé de nombreux efforts pour inscrire des traditions autochtones dans le patrimoine immatériel national, la célébration du solstice permettra de renforcer la protection des droits culturels des peuples autochtones.

Le solstice d’hiver, a renchéri le Chili, marquera la journée la plus courte dans l’hémisphère Sud, le début de l’hiver et le rapprochement avec le soleil.  Il s’est d’ailleurs enorgueilli d’être devenu une référence dans le domaine de l’astronomie et a signalé que l’éclipse totale du soleil, visible le mois prochain dans le nord, donnera de coup d’envoi de la « saison des éclipses ».

La contribution des Maya à l’astronomie, mais aussi aux mathématiques, a été mise en avant par le Guatemala.  Ce sont les Maya qui ont inventé le calendrier qui marque les deux solstices et définissent les cycles des récoltes et des célébrations.  Leur vision cyclique de la vie reconnaît le lien entre humanité, nature et spiritualité.  Le Guatemala s’est félicité que cette vision soit toujours vivace chez lui puisqu’elle est importante pour la réalisation des objectifs de développement durable.

Lassés de la multiplication des journées internationales, les États-Unis ont tenu à rappeler le caractère non contraignant de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle et de celle sur les droits des peuples autochtones.  Nous ne reconnaissons, ont-ils dit, ni la création de nouveaux droits, ni l’élargissement de certains droits et encore moins l’amendement du droit coutumier.  Ils ont insisté sur le fait que les coûts des évènements prévus au paragraphe 3 de la résolution doivent être couverts par des contributions volontaires.

Toujours aujourd’hui, l’Assemblée générale a décidé** d’organiser le 25 septembre 2019, une manifestation de haut niveau et de convoquer, le 20 novembre, une réunion de haut niveau qui comprendra notamment un débat interactif auquel des enfants participeront « activement ».

Enfin, l’Assemblée entend inscrire*** à l’ordre du jour de sa prochaine session la question intitulée « Exploitation et atteintes sexuelles: application d’une politique de tolérance zéro. »  Elle prie le Secrétaire général de continuer à lui présenter chaque année un rapport sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les atteintes sexuelles, y compris sur les progrès accomplis dans l’application d’une politique de tolérance zéro à l’échelle du système des Nations Unies.

À l’origine du texte, l’Égypte s’est en effet inquiétée de la multiplication de cas d’abus perpétrés par des troupes non onusiennes dans les opérations de maintien de la paix.  Un travail continu s’impose pour prévenir ces crimes, a-t-elle estimé, en insistant sur la constitution de fonds à l’intention des victimes.  Les problèmes qui menacent ces opérations méritent toute l’attention des États Membres, ont confirmé les Philippines, qui ont pointé le risque d’éroder la confiance des peuples que l’ONU est censée protéger.  Les Philippines ont appelé à des mesures agressives, à des systèmes efficaces d’échange d’informations et à des initiatives novatrices pour renforcer les capacités dans la lutte contre la culture d’impunité.  « Un cas d’abus est un cas de trop et une tâche sur l’ONU. »

Également outrée, l’Argentine a plaidé pour que l’on fournisse à l’ONU les moyens de prévenir et de punir ces actes.  Il faut poursuivre la stratégie de 2017 du Secrétaire général visant à améliorer le dispositif de prévention et de répression de l’exploitation et des atteintes sexuelles à l’échelle du système des Nations Unies.  Chez nous, a expliqué l’Uruguay, grand contributeur de troupes aux opérations de l’ONU, chaque soldat suit une formation sur les droits de la personne, la prévention de l’exploitation sexuelle et la protection de l’enfance.  Chaque soldat doit prêter serment et accepter que les frais de rapatriement en cas d’infraction soient prélevés sur sa solde.  À l’ONU, a-t-il estimé malgré les progrès, il reste encore beaucoup de progrès à faire, en particulier sur l’aide aux victimes et sur les réparations.  Les coupables de ces « actes inexcusables » doivent répondre de leurs actes, ont pressé les États-Unis.  C’est l’absence de responsabilité qui sape la légitimité de l’ONU.

*A/73/L.92
**A/73/L.93
***A/73/L.90

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