Soixante-treizième session,
81e et 82e séances plénières – matin et après-midi
AG/12145

Assemblée générale: les délégations saluent les succès de la Commission et du Fonds de consolidation de la paix

L’Assemblée générale a examiné aujourd’hui le rapport de 2018 de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et celui de son Fonds.  Plusieurs délégations ont vu dans l’accroissement des contributions à ce dernier le témoignage de la confiance dont jouit la CCP, « passerelle » entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC) dont le principe d’appropriation nationale sous-tend tout le travail.

La réunion, a fait observer la plupart des 31 orateurs, intervient un an avant l’examen de l’architecture de la consolidation de la paix.  L’Union européenne s’est d’ailleurs félicitée de la « dynamique positive » créée par les réformes lancées au Secrétariat de l’ONU, lesquelles ont permis à l’Organisation de mieux articuler le pilier paix et sécurité avec ceux du développement et des droits de l’homme. 

Donner la priorité à la consolidation de la paix, c’est éviter des pertes de vies et circonscrire les menaces à la sécurité nationale, a dit le Royaume-Uni, ajoutant que c’est essentiel pour le développement et c’est beaucoup moins cher que la réaction à une instabilité violente et à une crise.  En 2018, le Fonds pour la consolidation de la paix a versé 183 millions de dollars à 40 pays, dépassant le record de 157 en 2017. 

Cette croissance d’une année sur l’autre, se félicite le Secrétaire général dans son rapport, est le résultat de mon appel en faveur d’un « bond de géant » des contributions au Fonds.  Le fait que 23,3 millions de dollars aient été approuvés pour sept nouvelles initiatives transfrontières ou régionales concernant 14 pays en 2018 confirme que le Fonds est particulièrement bien adapté pour appuyer la consolidation de la paix, note encore le rapport. 

La hausse des contributions au cours de ces deux dernières années témoigne clairement de la confiance accordée à la Commission, a renchéri l’Inde.  El Salvador a évoqué des projets financés par le Fonds, comme le troisième programme commun appelé « paix et réintégration des personnes migrantes de retour chez elles » qui met l’accent sur la protection des migrants, la sécurité et le dialogue politique national.  L’objectif premier des projets financés par le Fonds, a insisté la Fédération de Russie, doit être d’aider les États à renforcer leurs capacités de se passer de l’aide internationale.  La Gambie a en revanche avoué qu’elle attend toujours la concrétisation des promesses de contributions faites l’année dernière à Bruxelles par le Fonds et d’autres partenaires. 

Il est crucial, ont estimé de nombreux intervenants, d’élargir la base des donateurs et de trouver des sources innovantes de financement.  La France a dit s’y atteler avec le Fonds « paix et résilience » qui a été mis en place pour appuyer les sorties de crise.  Financé en partie par la taxe sur les transitions financières, ce fonds est doté de 100 millions d’euros par an et passera à 200 millions d’ici à 2020.  L’Indonésie a proposé d’expérimenter les obligations à impact social et les financements participatifs. 

En 2019, a indiqué le Président de la CCP, l’une des priorités est le principe « clef » d’appropriation nationale.  Ce sont les stratégies nationales qui doivent « façonner » la contribution de la CCP, a acquiescé l’Allemagne, principal contributeur au Fonds ces trois dernières années.  Les pays ne voudront travailler avec la CCP que si le principe d’appropriation nationale est pleinement respecté, a prévenu la République de Corée qui a encouragé la Commission à travailler « de manière plus stratégique » avec les coordonnateurs résidents des Nations Unies chargés de chapeauter les agences qui aident les gouvernements à réaliser développement et paix durables.  La Commission a aussi été encouragée à renforcer sa collaboration avec les organisations régionales et sous-régionales, dont l’Union africaine. 

Les États-Unis ont salué le fait que certaines opérations de maintien de la paix aient commencé à adopter des stratégies de consolidation de la paix pour assurer le succès de la transition après leur retrait.  Pour l’avoir vécu, la Sierra Leone a confirmé les lacunes visibles après le départ d’une opération, à savoir le manque de financement, de confiance de la population vis-à-vis de ses propres autorités, de gouvernance, en particulier dans le secteur de la sécurité, et de coordination entre les acteurs nationaux et leurs partenaires internationaux. 

Aujourd’hui, l’Assemblée générale a aussi adopté sans vote une résolution par laquelle elle prend note du rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix.  Elle a également suivi le Conseil économique et social, en élisant le Paraguay au Comité du programme et de la coordination pour un mandat allant jusqu’au 31 décembre 2021.  Les représentants des Groupes des États d’Amérique latine et des Caraïbes et des États d’Europe occidentale et autres États seront élus à une date ultérieure.

RAPPORT DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX (CCP) SUR LES TRAVAUX DE SA DOUZIÈME SESSION

RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE FONDS POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX

Déclarations

M. ION JINGA (Roumanie), ancien Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a présenté le rapport paru sous la cote A/73/724–S/2019/88, couvrant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2018.  Tout au long de cette période, la Commission s’est penchée sur un nombre accru de questions touchant des pays en particulier et de questions régionales et thématiques afin de soutenir l’intérêt porté aux activités de consolidation et de pérennisation de la paix et d’en renforcer la cohérence.  La CCP a continué de travailler sur le Burundi, la République centrafricaine, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Libéria et la Sierra Leone.  S’agissant des situations transnationales, la CCP a organisé, le 27 février 2018, une réunion d’experts sur le Sahel qui a permis d’aborder les obstacles qui sapent la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.

Pour ce qui est des questions thématiques, elle a organisé, le 22 mars, des réunions d’experts sur le financement de la dimension de genre de la consolidation de la paix, sur la cohérence des opérations et des politiques et sur les partenariats au service de la consolidation et de la pérennisation de la paix.  La Commission a aussi continué d’examiner tout au long de sa douzième session les moyens de renforcer son rôle consultatif auprès de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, et son rôle de lien entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC).  Elle a tenu, avec ce dernier, une réunion conjointe pour examiner les liens entre les changements climatiques et les obstacles à la consolidation et la pérennisation de la paix au Sahel et pour trouver des moyens de renforcer les mesures nationales, régionales, sous-régionales et transfrontières d’atténuation et d’adaptation ainsi que la cohérence des mesures d’appui aux pays de la région prises par les entités concernées des Nations Unies.

Enfin, la CCP a continué de renforcer les synergies avec le Fonds pour la consolidation de la paix (A/73/829), tout en s’évertuant à servir de plateforme pour renforcer la coordination, la cohérence, les effets de synergie et la complémentarité à l’appui de l’action de l’Organisation en faveur de la consolidation et de la pérennisation de la paix, aux niveaux stratégique et opérationnel et entre le Siège et les opérations de terrain.

Président actuel de la CCP, M. GUILLERMO ROQUE FERNÁNDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) a présenté les priorités pour 2019, à commencer par le principe « clef » d’appropriation nationale.  La CCP est un espace où les pays peuvent échanger sur leurs expériences de la consolidation de la paix, rendre leurs propres priorités plus visibles et solliciter le soutien des partenaires, ce qui ne peut se faire qu’à la demande du pays concerné.  Sur la base de ce modèle, la CCP s’est engagée auprès d’un nombre croissant de pays, dont le Burkina Faso, la Gambie et Sri Lanka.  Le Président a cité comme autres principes de la CCP, le développement et le partage des meilleures pratiques.  Il a estimé qu’indépendamment de son contexte et de son histoire, chaque pays peut tirer parti de l’expérience des autres.

La Commission a également un rôle de conseil et de « passerelle », entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC pour promouvoir des synergies entre les différentes parties de l’ONU, tout en respectant le mandat de chacun de ces organes.  Le Président a rappelé le dialogue interactif organisé en mars 2019 avec l’Assemblée générale et a encouragé les États Membres à réfléchir à de nouvelles pistes de dialogue avec la CCP.  La Commission, a-t-il poursuivi, a également participé au dialogue officieux du Conseil de sécurité alors qu’il préparait sa mission au Burkina Faso et au Mali.  Elle a continué d’appuyer la mise en œuvre du mandat du Conseil de sécurité en appui à la région du Sahel.

Avec l’ECOSOC, la Commission a discuté des différentes questions d’intérêt commun pour faire avancer des dossiers relatifs à certains pays.  Le Président de la CCP a aussi annoncé son intention de renforcer davantage les partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales.  Il a annoncé le prochain dialogue officieux avec l’Union africaine d’ici à la fin de l’année.  Pour ce qui est du Fonds pour la consolidation de la paix, il a souligné l’importance d’une coopération entre les Nations Unies et le pays récipiendaires.  Nous sommes, a-t-il dit, de plus en plus intéressés par les activités du Fonds, et, dès lors, nous commençons à réfléchir à la manière de renforcer les synergies.

La CCP a également organisé une réunion sur la façon dont la mobilisation des femmes et des filles peut être renforcée par de meilleurs systèmes de protection sociale.  L’année prochaine, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité vont se pencher sur le travail des Nations Unies en matière de consolidation de la paix.  « J’attends cet examen pour dresser officiellement le bilan des progrès accomplis depuis 2016, date de la dernière évaluation des travaux », a annoncé le Président qui a aussi annoncé le lancement d’un débat officieux sur le cahier des charges de cet examen. 

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a rappelé que la vision stratégique de l’Union européenne réside dans le soutien au système multilatéral et l’implication avec les partenaires qui croient en la coopération internationale pour créer un monde meilleur.  Il a réitéré la détermination de l’Union européenne à poursuivre les efforts de consolidation et de maintien de la paix en attendant le prochain examen, en 2020, de l’architecture de paix.  Il a relevé la « dynamique positive » créée par la réforme qui a permis à l’ONU de mieux articuler le pilier paix et sécurité avec ceux du développement et des droits de l’homme.  Il a voulu que l’on renforce le rôle consultatif de la CCP auprès de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Il a souligné que « consolidation de la paix inclusive » veut dire meilleur engagement au niveau communautaire, plus particulièrement avec les organisations de la société civile.  Concernant le Fonds pour la consolidation de la paix, l’Union européenne, qui contribue au financement des activités menées par les agences de l’ONU, envisage de devenir un partenaire solide.  Nous réfléchissons, a conclu le représentant, aux moyens d’accroître la coopération actuelle par une contribution « directe » au Fonds. 

M. OLOF SKOOG (Suède) a souligné trois points importants, en saluant d’abord le fait que l’on comprenne de mieux en mieux le potentiel de la CCP.  Il s’est ensuite félicité de la meilleure interaction entre la Commission et le Conseil de sécurité, y compris sur les questions de transition.  En tant que Président de la formation Libéria, la Suède, a dit le représentant, se félicite de la transition « exemplaire » qui s’est opérée dans ce pays.  Troisièmement, le représentant a salué le renforcement du partenariat entre la CCP et les organisations régionales et les institutions financières, se félicitant de la présence de représentants de la Banque mondiale aux réunions de la CPP. 

En tant que l’un des principaux donateurs du Fonds pour la consolidation de la paix, la Suède salue le renforcement de la synergie avec la CCP.  M. Skoog s’est également félicité que l’égalité entre les sexes gagne en importance, comme en témoigne le fait que 40% de tous les investissements de 2018 ont été dirigés vers les efforts de consolidation de la paix soucieux de cette égalité, soit bien plus que les 15% recommandés par le Secrétaire général. 

Pour l’avenir, nous insistons, a dit le représentant, sur la coordination des activités de consolidation de la paix sur le terrain.  En mettant ensemble les acteurs nationaux, l’équipe de pays des Nations Unies, les organisations régionales, les institutions financières et les donateurs et autres parties prenantes, nous aurons une plateforme de discussions qui peut améliorer la coordination, s’est expliqué le représentant.  Il a donc voulu que les rapports d’activités de la CCP mettent l’accent sur l’impact sur le terrain.  Nous comprendrions alors mieux, a-t-il estimé, la manière dont le Fonds et la CCP peuvent soutenir l’appropriation nationale dans la construction de la paix et la recherche des solutions aux causes profondes des conflits. 

Le représentant a aussi plaidé pour un financement « flexible et prévisible » de la consolidation de la paix.  C’est crucial et c’est un défi permanent, a-t-il reconnu.  Pour le relever, il a plaidé pour une meilleure coopération avec les institutions financières et pour la recherche d’autres voies innovantes.  La Suède, a-t-il indiqué, a déjà doublé son financement ces deux dernières années mais alors que les fonds augmentent, il faut mieux communiquer sur les résultats réellement obtenus sur le terrain. 

La Suède, a conclu le représentant, insiste également sur une approche intégrée.  L’équipe de pays et les agences sur le terrain devraient par exemple avoir la faculté d’identifier les priorités de la consolidation de la paix et d’entreprendre une analyse conjointe des conflits.  Au Siège de l’ONU, la fusion du Bureau d’appui à la consolidation de la paix avec le tout nouveau Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix va permettre, a estimé le représentant, une meilleure analyse des situations. 

M. MAURO VIEIRA (Brésil) a salué l’évolution constante de la CCP et, en tant que fervent défenseur de l’intégration de la consolidation et de la pérennisation de la paix dans le travail des Nations Unies, il s’est dit fier du renforcement de l’architecture de paix depuis 2005.  À l’époque, la création de la CCP se justifiait par la nécessité « évidente » de combler les lacunes dans les efforts collectifs pour consolider et pérenniser la paix et rendre ainsi les Nations Unies plus efficaces.  La lacune la plus claire était la baisse de l’attention internationale et des ressources financières après le retrait d’une opération de maintien de la paix.  Parmi les autres lacunes, le représentant est revenu sur les problèmes de financement, mais cette fois pour souligner la menace qu’ils font peser sur le rôle des Nations Unies dans la prévention des conflits.  La CCP, a-t-il ajouté, cherche aussi à combler la lacune « démocratique ».  Elle est devenue un outil « indispensable » qui permet aux pays de contribuer au maintien de la paix internationale. 

En tant que Président de la formation Guinée-Bissau, le représentant a rappelé qu’il s’est rendu sur place en juillet dernier pour trouver des moyens de sortir de l’impasse politique, et, grâce à l’appui de la CCP, la Guinée-Bissau a pu tenir ses élections législatives en mars.  Mais la CCP doit rester saisie de ce dossier au moins jusqu’aux élections présidentielles.

Le Brésil, a poursuivi le représentant, a également participé à la rédaction de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général et s’est engagé à renforcer le rôle des Casques bleus en tant qu’agents de la consolidation de la paix grâce au renforcement des activités programmatiques.  La CCP, a-t-il estimé, peut jouer un rôle à cet égard. 

Le financement de l’initiative africaine qui a entraîné le processus politique en République centrafricaine est venu initialement du Fonds pour la consolidation de la paix, a rappelé le représentant, voyant là une pratique exemplaire.  Il en a profité pour encourager les membres du Conseil de sécurité à solliciter l’avis de la CCP quand il renouvelle les mandats des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales.

Des signes positifs semblent indiquer que la Commission va dans le bon sens, a estimé le représentant, qui en a voulu pour preuve le fait que la consolidation de la paix soit désormais une priorité de la communauté internationale, comme en atteste le Fonds qui a déboursé un total de 183 millions de dollars dans 40 pays au cours de l’année 2018.

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a salué les progrès considérables au Libéria et en Sierra Leone, tout en se félicitant du travail de la CCP dans ces deux pays.  Elle a aussi salué le fait que la CCP aborde désormais les conflits sous un angle régional, notamment en ce qui concerne les questions transversales comme c’est le cas pour le Sahel.  Elle a aussi insisté sur l’importance qu’il y a à renoncer à l’approche en silos et salué le fait que le Secrétariat de l’ONU ait réformé en fonction de cette nouvelle donne certains de ses départements.  Pour ce qui est des femmes et de la consolidation de la paix, la représentante s’est félicitée de ce que l’ONU se soit rapprochée davantage des femmes en 2018, tout en citant l’ancienne Présidente irlandaise, Mme Mary Robinson, qui disait que la paix ne peut être pérenne quand la moitié de la population est exclue.  La représentante a en effet mis en avant l’expérience de son pays et demande à la CCP de ne pas ajouter de femmes dans ses programmes sans les avoir écoutées au préalable.  À la veille de la commémoration du vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, la représentante a souhaité un débat annuel sur les pratiques exemplaires des femmes dans la consolidation de la paix.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a défendu le principe d’appropriation nationale, lequel apporte une crédibilité aux travaux de la CCP.  Elle a également souligné l’importance pour la CCP de se montrer souple et de s’adapter aux priorités nationales des pays dont elle s’occupe.  Il faut un engagement continu plus fort avec les organisations régionales, a plaidé la représentante en jugeant cet engagement « critique » compte tenu de la connaissance qu’elles ont des conditions locales et des défis transfrontières auxquels se heurtent les pays au sortir d’un conflit.  Le Pakistan, le Japon et la Norvège sont les chantres d’un financement « novateur » pour accroître les ressources du Fonds pour la consolidation de la paix, a souligné la représentante. 

M. ZHANG DIANBIN (Chine) a salué le rôle joué par la CCP depuis sa création ainsi que ses résultats positifs au fil des ans.  Il l’a encouragée à mettre davantage l’accent sur le principe d’appropriation nationale et à obtenir une meilleure coopération entre les pays et les différentes organisations internationales.  Les formations pays doivent mieux tirer parti des connaissances des organisations régionales et sous-régionales et l’ONU doit aider l’Union africaine à mettre en œuvre sa Stratégie pour la paix en Afrique.

M. JUERGEN SCHULZ (Allemagne) a mis l’accent sur deux points, dont le premier concerne les transitions, périodes durant lesquelles le soutien et l’attention politiques et financiers de la communauté internationale baissent rapidement.  Or les causes profondes des conflits n’étant pas forcément résolues, le développement et la paix restent menacés et la guerre peut reprendre.  Pour réussir une transition, il faut donc un engagement politique, une planification sur le long terme, le strict respect du principe d’appropriation nationale, l’expertise et des conseils stratégiques.  La CCP peut contribuer à tous ces éléments, compte tenu de son mandat unique, de son rôle de pont et de sa composition.

Sa fonction consultative offre à la CCP la chance de fournir des conseils opportuns, réalistes et concrets.  Quand ses membres se mettent d’accord sur les priorités et sur la façon de les traiter de manière stratégique et pratique, la valeur politique de la CCP s’en trouve grandie.  La CCP ne doit jamais hésiter à s’attaquer aux questions difficiles dans la collaboration et le partenariat.  Compte tenu de l’importance du principe d’appropriation nationale, ce sont les stratégies nationales qui doivent « façonner » la contribution de la CCP.

L’Allemagne, qui siège actuellement au Conseil de sécurité et à la CCP, joue un rôle « informel » de coordonnatrice entre les deux entités, a affirmé le représentant, qui a souligné que le Conseil a beaucoup à apprendre de la CCP, notamment sur les questions de transition mais aussi sur les questions régionales telles que le Sahel.

Ces trois dernières années, a rappelé le représentant, l’Allemagne a été le principal contributeur au Fonds pour la consolidation de la paix.  Pour atteindre la masse critique, les contributeurs doivent trouver le moyen de sécuriser un financement à long terme au-delà de l’échéance annuelle.  Dans ce contexte, le représentant s’est félicité de ce que pour la première fois, l’Union européenne ait décidé de contribuer au cadre pluriannuel de financement du Fonds.  Il a aussi encouragé l’élargissement de la base des donateurs, recommandant des moyens nouveaux et plus créatifs de financement.

À la lumière de la planification actuelle du Plan stratégique 2020-2022, l’Allemagne encourage le Fonds à continuer d’être innovant mais aussi de communiquer les enseignements qu’il a tirés et ses nombreux succès.  Le Fonds, a conclu le représentant, doit assurer la coordination avec d’autres instruments financés par les donateurs et les mécanismes à moyen et long terme.

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a fait remarquer que ce débat intervient alors que les citoyens du monde doutent de plus en plus de la capacité des institutions internationales et nationales à répondre à leurs attentes légitimes, en particulier dans les pays en proie aux conflits.  Il est donc « indispensable », a souligné le représentant, de renforcer l’architecture de la paix.  L’adoption, en 2016, des résolutions « jumelles » du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur l’examen de la structure de la consolidation de la paix aux Nations Unies et les réformes du Secrétaire général ont montré, a estimé le représentant, qu’il est possible d’améliorer l’efficacité du système onusien s’agissant de la paix durable et de la prévention des conflits.  Le manque de développement, d’inclusivité et d’état de droit seront toujours, a-t-il souligné, les causes sous-jacentes des conflits.

Membre de la CCP et Président du Groupe des amis pour la paix durable, le Mexique, a dit le représentant, cherche à renforcer le volet « consolidation de la paix » du pilier paix.  Il s’est dit satisfait de la modernisation des méthodes de travail de la CCP mais a regretté que le potentiel de cette dernière n’ait pas encore été pleinement exploité.  La CCP doit avoir un véritable un rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC.  C’est le seul moyen d’en faire une vraie passerelle pour améliorer la cohérence du système.  C’est l’objectif que le Mexique cherche à atteindre dans l’examen de l’architecture de la paix, a insisté le représentant.

M. HAM SANG WOOK (République de Corée) a estimé qu’après avoir aidé à sensibiliser États et opinion publique à la situation des pays, la CCP devrait maintenant se concentrer sur l’identification et la mise en œuvre de moyens concrets pour aider les pays à concrétiser leurs priorités de consolidation de la paix.  Les pays ne voudront travailler avec la CCP que si le principe d’appropriation nationale est pleinement respecté, a souligné le représentant.  Il a encouragé la Commission à travailler « de manière plus stratégique » avec les coordonnateurs résidents étant donné qu’ils coordonnent les agences qui aident les gouvernements à réaliser développement et paix durables.  Avec les réformes en cours à l’ONU, on ne voit pas encore comment, a avoué le représentant, le pilier paix et sécurité sera aligné avec le pilier développement.  Forts du consentement préalable des gouvernements, les coordonnateurs résidents pourraient avoir pour mandat clair de travailler dans le continuum développement-humanitaire-consolidation de la paix, quand la situation l’exige.

La CCP, a poursuivi le représentant, devrait renforcer son rôle consultatif et de relais auprès de ses organes de tutelle.  Elle l’a fait avec le Conseil de sécurité et elle devrait le faire avec l’Assemblée générale et l’ECOSOC, d’autant que les causes profondes de nombreux problèmes de sécurité sont liées au développement, comme cela se voit au Sahel.  Le délégué a en outre souhaité que la CCP continue de multiplier les partenariats.  Lorsque la République de Corée présidait la CCP, la Commission et la Banque mondiale ont décidé de convoquer un dialogue tous les ans, a rappelé le représentant, en estimant qu’il faut saisir l’occasion pour mobiliser des ressources.  Il a aussi estimé que la CCP a besoin d’un soutien accru du Secrétariat, y compris pour des analyses approfondies sur les priorités des pays dont elle s’occupe. 

En ce qui concerne le Fonds pour la consolidation de la paix, il a soutenu l’initiative de « bond de géant » pour faire avancer les réformes, surmonter la fragmentation et renforcer la cohérence, notamment en finançant les programmes conjoints des agences de l’ONU et les activités transfrontalières et régionales.  Les projets financés par le Fonds ont fait la preuve de leur pertinence mais d’autres acteurs, en particulier la Banque mondiale, devraient les renforcer pour les rendre viables.

M. KORO BESSHO (Japon) a souligné que l’un des plus grands défis de la paix, c’est de la pérenniser.  Or la CCP est là pour appuyer la paix à long terme en braquant les projecteurs là où il faut une attention internationale.  Elle a aussi le pouvoir « unique » de réunir les différents acteurs pour des discussions allant au-delà des formations de pays et sur des questions thématiques et régionales.  La CCP, a encouragé le représentant, doit grandir comme plateforme offrant des informations de meilleure qualité au profit de la consolidation de la paix.  Il est revenu sur deux points que son pays avait déjà soulignés à savoir, la transparence et la souplesse, et la mobilisation de ressources nouvelles et de sources de financement non traditionnelles.  Il s’est félicité des progrès, citant en particulier le financement mixte d’un projet en Colombie, une initiative prometteuse.  Le soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies sera aussi l’occasion, a rappelé le représentant, d’examiner l’architecture de la consolidation de la paix et de lancer le nouveau plan stratégique de la CCP.  Le Japon fera sa part, y compris dans le cadre de la septième Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique, prévu ce mois d’août, a conclu le représentant. 

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a salué les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des recommandations du Secrétaire général et a dit attendre le rapport intérimaire sur la consolidation de la paix et l’examen de 2020.  La représentante a noté avec satisfaction le fait que la CCP ait élargi sa portée, se concentrant sur un plus grand nombre de pays et sur la région du Sahel.  Elle a aussi salué l’engagement accru de la CCP auprès d’acteurs non onusiens comme la Banque mondiale, le secteur privé et les organisations régionales.  Quant au Fonds, elle a appelé à une utilisation « stratégique » de ses ressources.  Nous devons, a-t-elle pressé, mettre en œuvre les initiatives que nous avons déjà acceptées pour améliorer l’efficacité des Nations Unies dans ce monde moderne et réaliser l’ambition « trans-piliers » d’une paix durable. 

La Commission de consolidation de la paix, « c’est l’endroit où nous parlons avec les États, et non pas au sujet des États », a déclaré M. JÜRG LAUBER (Suisse), dont le pays préside la formation Burundi.  Il a affirmé à cet égard que l’engagement de cette formation est par définition complémentaire aux efforts déployés par d’autres acteurs et institutions sur le plan international et régional.  Il a insisté sur le fait que la Commission est une plateforme privilégiée pour faire progresser la prévention des conflits et la pérennisation de la paix. 

Jugeant crucial le rôle du Fonds pour soutenir l’ambition du Secrétaire général d’investir davantage dans la consolidation de la paix, la Suisse, l’un des principaux donateurs, se félicité, a dit le représentant, de l’augmentation des ressources disponibles et appelle à préserver les atouts du Fonds: souplesse, capacité d’adaptation et efficacité.  M. Lauber a aussi mis l’accent sur le renforcement des synergies et de la cohérence entre les piliers de l’ONU et appelé, en particulier, à utiliser pleinement le potentiel des instruments des Nations Unies en matière de droits de l’homme.  Il a encouragé une analyse de contexte plus régulière, conjointe et inclusive dans le cadre des activités de consolidation de la paix.  Il a enfin encouragé le Secrétariat à accroître ses efforts de communication afin de faire connaître les succès de l’ONU en matière de prévention des conflits. 

M. TAYE ATSKESELASSIE AMDE (Éthiopie) a jugé que la reconstruction et le relèvement après conflit sont particulièrement importants pour rétablir des communautés et recréer des sociétés stables.  Il faut donc adopter une approche globale qui tienne compte de la nécessité de coordonner les trois piliers de l’ONU que sont la paix et la sécurité, les droits de l’homme, et le développement.  Le représentant a relevé que les griefs socioéconomiques comptant parmi les causes les plus évidentes de l’aggravation des conflits intraétatiques et de la violence, les progrès du développement socioéconomique sont critiques dans la prévention.  Relever les défis de la gouvernance par un développement global et durable est fondamental pour toute transition.  À cet égard, l’Éthiopie croit fermement en l’importance de l’initiative Action pour le maintien de la paix.

Il se félicite du fait que l’an dernier, 40% des ressources du Fonds aient été consacrées au soutien à l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.  C’est un domaine qui gagne en importance dans la prévention des conflits et le maintien de la paix, a jugé le délégué, avant de citer d’autres secteurs tout aussi cruciaux, comme les initiatives locales de consolidation de la paix qui impliquent les personnes âgées, les femmes et les jeunes.  Il a affirmé qu’ils sont cruciaux pour le rétablissement des institutions publiques et de l’autorité de l’État en situation postconflit.  De même, les autorités traditionnelles et les leaders communautaires ont un grand rôle à jouer dans la mise en œuvre des processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et de réforme du secteur de la sécurité.  Pour M. Amde, ces initiatives méritent d’être financées de manière durable, d’autant plus que leur coût est négligeable par rapport à celui des opérations de maintien de la paix. 

Il s’est dit fortement encouragé de faire partie des pays à propos desquels le Secrétaire général a dit que « les développements politiques ont apporté de nouvelles opportunités ».  C’est donc l’un des sept pays africains choisis l’an dernier pour bénéficier du Fonds dans le cadre du mécanisme de financement des interventions rapides.  Le représentant a expliqué que ces fonds vont permettre de renforcer la capacité des gouvernements régionaux de prévenir les conflits et de protéger les civils.

Le représentant a en outre appuyé pleinement les efforts visant à réorganiser l’architecture de consolidation de la paix des Nations Unies.  La CCP doit renforcer son rôle de passerelle entre les principaux organes et entités pertinents de l’ONU.  Il a espéré que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité souligneront la nécessité d’un partenariat et d’une coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, dont l’Union africaine.  Le partenariat stratégique en cours entre la CCP, le Fonds pour la consolidation de la paix et l’Union africaine mérite un fort soutien.

M. NAGARAJ NAIDU KAKANUR (Inde) a indiqué que les efforts déployés par la CCP aboutiront à des résultats durables si l’appropriation nationale est strictement respectée.  Les activités de consolidation de la paix doivent toujours être alignées avec les priorités nationales et mises en œuvre avec la participation des dirigeants et des institutions nationales.  Cela, a insisté le représentant, garantirait des gains à long terme et empêcherait toute rechute.  Il a salué l’élargissement de la coopération avec les organisations régionales et a noté que le Fonds a soutenu, au cours de l’année dernière, des projets d’un montant total de 183 millions de dollars dans 40 pays.  La hausse des contributions au Fonds au cours de ces deux dernières années témoigne clairement de la confiance accordée à la Commission.  Le représentant a jugé important le rôle des femmes et des jeunes dans la consolidation de la paix, y compris dans la prise de décisions.  Il s’est félicité de ce que 40% des dépenses de l’année 2018 aient été dévolues à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes.  Il a aussi qualifié de mesure positive la contribution du Fonds aux efforts déployés par l’ONU pour concevoir et mettre en œuvre des programmes de consolidation de la paix qui accordent la priorité à l’inclusion, à la participation et au leadership des jeunes; à la programmation transfrontalière, aux transitions et aux initiatives transfrontalières.  Il a salué le partenariat avec des organisations régionales et d’autres fonds multilatéraux.

Pour M. TAREK AHMED MAHFOUZ AHMED MAHFOUZ (Égypte), le rapport annuel de la CCP témoigne de l’évolution rapide des travaux.  L’Égypte est fière de faire partie des grands négociateurs des idées des plans d’action de la CCP, lesquelles ont permis l’intégration de la consolidation de la paix dans tout le système onusien et dans les pays touchés par un conflit.  Saluant l’expansion de la portée et des activités de la CCP au cours des 12 derniers mois, le représentant s’est aussi félicité de ce que le rôle consultatif et de passerelle de la CCP ait été renforcé auprès de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC, contribuant ainsi à la cohérence systémique de l’ONU.  Il a encouragé une meilleure synergie avec le Fonds qui a pu investir 183 millions de dollars dans 40 pays en 2018, par rapport à 157 millions en 2017.  Cette augmentation est la preuve de la reconnaissance du rôle important de la CCP et du Fonds, notamment pour des questions transfrontières où le Fonds a une véritable « niche ».

À la veille de l’examen de 2020 sur l’architecture de la consolidation de la paix, l’Égypte, a dit le représentant, a soumis quelques réflexions « qui pourrait contribuer à choisir la voie à suivre ».  L’Égypte veut que l’on capitalise sur les rôles consultatif et de passerelle de la CCP pour assurer la cohérence dans les efforts internationaux de consolidation de la paix.  Il faut aussi mieux promouvoir le Fonds qui peut rassembler avec souplesse des ressources financières.  Il faut également renforcer les efforts collectifs visant à mobiliser des ressources durables et prévisibles, mettre l’accent sur l’appropriation nationale, essentielle pour le succès des activités de la CCP et adopter une démarche axée sur la personne.  Il faut enfin une approche régionale et sous-régionale, a conclu le représentant.

M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBÚN (El Salvador) a souligné l’importance des priorités des travaux de la CCP en 2018: le genre et la jeunesse en soutien de la paix, le financement qui nécessite l’implication de nouveaux acteurs et de nouvelles alliances de partenaires, ainsi que la cohérence opérationnelle et politique.  Il a aussi appuyé l’aspect thématique et l’aspect régional des travaux de la Commission, notamment le fait qu’elle interagit avec des pays qui ne sont pas couverts par ses formations. 

Passant au rapport sur le Fonds, le délégué a remercié le Secrétaire général d’avoir désigné El Salvador comme récipiendaire, ce qui a permis au pays d’appuyer les différentes étapes de son plan national, ainsi que la mise en œuvre du Programme commun de paix pour la génération postconflit et des mécanismes pour le retour des migrants et le renforcement de la sécurité des citoyens.  Nous venons de lancer la mise en œuvre d’un troisième programme commun appelé « paix et réintégration des personnes migrantes de retour chez elles », qui met l’accent sur la protection des migrants, la sécurité et le dialogue politique national, a aussi indiqué le représentant. 

El Salvador est l’un des 40 pays à avoir bénéficié de manière directe du Fonds, et un des 12 où ont été lancées les cinq initiatives transfrontières, en l’espèce avec le Honduras et le Guatemala.  Le représentant a estimé que ce genre d’expérience devait être exploité au maximum, avant de recommander une meilleure coordination entre les gouvernements et les équipes de pays, dans le cas de projets multipays.  El Salvador continuera à appuyer le rôle de la CCP, a-t-il conclu, en prônant une approche large de la « consolidation de la paix », comme prévu par les résolutions jumelles de 2016.

Pour M. OMAR KADIRI (Maroc), l’année 2018 a été fructueuse pour la CCP.  Que ce soit l’examen de situations spécifiques à un pays, à une région ou à une thématique, les travaux de la Commission ont connu un intérêt grandissant et ont débouché sur des résultats tangibles, notamment au Sahel, dans les cinq pays à son agenda ainsi que dans les pays éligibles au Fonds pour la consolidation de la paix.

En tant que Président de la formation République centrafricaine, le Maroc a obtenu un partenariat renforcé avec la Banque mondiale, dont l’implication a connu un renforcement exponentiel, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national pour le relèvement et la consolidation de la paix.  La formation a également soumis au Conseil de sécurité, par écrit, une série d’observations pour le renouvellement du mandat de la Mission de I’ONU.  Le représentant s’est réjoui qu’après une année difficile pour la République centrafricaine, l’année 2019 a débuté par la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation entre le Gouvernement et 14 groupes armés.

Le rapport annuel présente toute l’étendue de la Commission, a-t-il poursuivi, que ce soit en tant que plateforme de plaidoyer de la cause des pays fragiles et de mobilisation des fonds nécessaires ou en tant qu’organe consultatif de premier plan capable de dispenser des conseils et des recommandations aux organes principaux de l’ONU.  Le rapport reflète également les efforts de la Commission pour s’approprier et mettre en œuvre les recommandations apportées par la résolution sur l’examen de la consolidation de la paix, dans le respect total du principe d’appropriation nationale.  Cette approche a été déclinée au Sahel, que ce soit à travers des réunions d’experts, du dialogue de haut niveau de l’ECOSOC, de la session annuelle de la CCP ou ses visites sur le terrain.

Concernant le Fonds, le représentant s’est dit satisfait du développement de ses activités, notant que les budgets qui y sont alloués augmentent d’année en année et couvrent de plus en plus de pays, avec 183 millions de dollars investis dans 40 pays en 2018.

Le Maroc est convaincu que l’intégration du Bureau d’appui à la consolidation de la paix au nouveau Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) permettra au Fonds de bénéficier d’une expertise politique additionnelle.

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a déclaré que son pays s’est engagé à allouer 50% de l’aide publique au développement (APD) aux pays et régions qui risquent d’être fragilisés.  Nous avons dépassé notre cible, a-t-il affirmé.  Donner la priorité à la consolidation de la paix, c’est éviter des pertes de vies et circonscrire les menaces à la sécurité nationale.  C’est essentiel pour le développement et c’est beaucoup moins cher que la réaction à une instabilité violente et à une crise.  La CCP, a poursuivi le représentant, a la capacité de convoquer un large éventail de partenaires, principalement les pays hôtes, mais aussi la société civile, les organisations régionales, les banques d’investissement et les institutions financières internationales.  Mais comme c’est souvent le cas au Siège de l’ONU à New York, la question qu’il faut continuellement se poser est: « Comment transformer des réunions et discussions en des résultats importants sur le terrain? » 

La CCP a connu des succès comme son engagement actif avec les pays inscrits à son ordre du jour et avec les institutions financières internationales.  Le représentant a aussi salué le plaidoyer diplomatique de la CCP qui a permis une plus grande mobilisation des ressources financières.  Le fait qu’elle ait développé ses activités au-delà des formations pays est également un pas positif, a estimé M. Allen, ajoutant qu’il faut veiller à ce que son soutien soit souple et efficace.

En ce qui concerne le Fonds, il a annoncé que son pays a doublé sa contribution en 2018, un niveau de 40 millions de dollars d’ici à 2020.  Il a aussi parlé du dynamisme « impressionnant » qui a fait montre d’innovation et de flexibilité du Fonds et d’un certain goût du risque pour identifier les opportunités.  Il a cité le cas du Kirghizistan où le Fonds a aidé les jeunes à agir plus activement en faveur de la paix, tout en aidant à l’atténuation des tensions interethniques et du risque de radicalisation.

Le représentant s’est également félicité de ce que le Fonds entende devenir un fonds catalytique qui vise à mobiliser 10 dollars pour chaque dollar qu’il débourse.  C’est d’autant plus important que le portefeuille des donateurs n’est pas extensible.  Il faut, a suggéré le représentant, envisager des financements à long terme auprès d’autres sources, notamment les institutions financières internationales, le secteur privé et les mécanismes de financement innovants.  Le Royaume-Uni est aussi favorable à une utilisation plus flexible des fonds qui doivent pouvoir être répartis entre différents acteurs dont les ONG et les organisations de la société civile qui ont une expertise unique et des réseaux locaux.  Il faudrait en outre que le système des Nations Unies coopère plus efficacement tout au long du cycle d’un conflit, en mobilisant les bonnes personnes et les bonnes ressources au bon moment et en faisant une analyse et une planification communes.  Comme « cette conversation n’est pas nouvelle », il faut que les États Membres réclament des approches plus cohérentes de la part du système des Nations Unies.  À cet égard, les réformes de l’ONU sont une occasion à ne pas manquer. 

Il sera important de tirer les enseignements des précédents engagements au Libéria, par exemple, afin que la planification conjointe de la transition se fasse plus tôt et que des plans et des financements à plus long terme soient en place au retrait d’une mission de maintien de la paix.  Le représentant a dit attendre avec impatience l’examen de l’architecture de consolidation de la paix des Nations Unies en 2020, lequel doit être l’occasion de dresser le bilan des progrès à la lumière de l’ambition de 2005. 

Mme SUSAN WANGECI MWANGI (Kenya) a également voulu que l’on jette des ponts pour des partenariats plus solides et des résultats plus tangibles, ce qui est tout à fait dans les cordes de la CCP.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de s’appuyer sur les informations en provenance du terrain, d’où le caractère clef de l’appropriation nationale.  Il faut que les initiatives viennent des pays et soient régionalement ancrées et internationalement soutenues.  La représentante a loué le partenariat entre la Commission et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Elle a également attiré l’attention sur la nécessité de renforcer le lien entre consolidation et maintien de la paix et salué les dialogues interactifs avec les membres du Conseil de sécurité, de même que la focalisation sur l’intégration d’une perspective de genre dans les réunions de la Commission. 

Elle s’est félicitée des efforts du Fonds pour aligner les programmes et projets avec les plans nationaux de développement.  Dans l’attente du rapport intérimaire du Secrétaire, censé contenir des recommandations sur le financement des activités de consolidation de la paix, la représentante a appelé au renforcement des partenariats entre la Commission et les gouvernements, les partenaires financiers et les partenaires au développement régionaux, sous-régionaux et internationaux, y compris le secteur privé. 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a jugé nécessaire d’intégrer le nouveau paradigme d’action sur le terrain dans le système des Nations Unies, ce qui implique de comprendre que paix et sécurité, développement et droits de l’homme sont interdépendants et se renforcent mutuellement.  Concrètement, cela veut dire qu’il faut investir davantage dans les activités de prévention et accorder plus d’attention aux causes profondes des conflits et des crises humanitaires.  Le représentant a apprécié que, dans de nombreux pays touchés par un conflit, la CCP travaille en lien avec des acteurs nationaux et avec l’appui d’organisations régionales et d’institutions financières.  Il a rappelé que le Pérou avait surmonté une période dramatique de violence, il y a quelques décennies, grâce à un large consensus national sur la sécurité, les droits de l’homme et le développement socioéconomique. 

Le délégué a rappelé qu’il n’existe pas de modèle ou de recette unique pour arriver à une paix durable et souligné le rôle fondamental de la CCP comme forum réunissant les États Membres, l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC, dans le but de créer, dans les pays concernés, des institutions capables de promouvoir le développement, de protéger les droits de l’homme et de garantir l’accès à la justice.  Il a rappelé la contribution de son pays à la réflexion sur cette question en tant que membre à la fois du Conseil de sécurité et de la CCP.

M. AUSTIN SMITH (États-Unis) a indiqué que son pays est particulièrement focalisé sur les efforts de consolidation de la paix qui facilitent la transition des missions de maintien de la paix aux efforts civils.  Il s’est félicité de ce que certaines missions de maintien de la paix aient commencé à adopter des stratégies de consolidation de la paix, car cela peut contribuer à des transitions réussies.  La clôture de la mission en Haïti cet automne et son remplacement probable par une présence civile démontrent les progrès accomplis par le pays et offre une occasion importante de consolider la paix.  Les États-Unis se réjouissent que le Gouvernement d’Haïti reconnaisse le rôle positif de la Commission dans la promotion d’une sécurité et d’une stabilité durables et sont prêts à soutenir ces efforts, a dit le représentant.

Il a souligné que l’initiative de réforme du Secrétaire général a permis au système des Nations Unies de mieux soutenir ce type de transition.  Le fait que le Département des affaires politiques assume désormais la responsabilité de la consolidation de la paix démontre que « l’ONU tient vraiment à incorporer cette question dans les transitions postconflit », s’est réjoui le représentant.  La communauté internationale, a-t-il estimé, devrait vraiment considérer un « accord de paix » ou un cessez-le-feu comme la première étape de la réconciliation postconflit, un processus qui prend du temps et qui ne doit pas être précipité.  Les acteurs locaux et la société dans son ensemble doivent participer à toute transition.  La CCP comprend d’ailleurs cette dynamique et est bien placée pour soutenir ce travail crucial, de la Colombie à la République centrafricaine, a conclu le représentant.

Pour Mme ANNE GUEGUEN (France), les discussions sur les travaux de la CCP et du Fonds à l’Assemblée générale contribuent à renforcer les synergies entre ces deux entités, ce qui va dans le sens de la stratégie sur la pérennisation de la paix, présentée par le Secrétaire général en janvier 2018, que la France soutient pleinement.

La CCP, a-t-elle estimé, a un potentiel immense et « non encore exploité ».  La Commission a notamment un rôle essentiel à jouer pour aider le Conseil de sécurité à comprendre de façon globale les causes d’un conflit, à entendre tous les acteurs, et à penser la sortie de crise sur le long terme.  Nous nous félicitons donc, a dit la représentante, de la déclaration du Conseil de sécurité sur ses relations avec la CCP.  Il va falloir coordonner les calendriers des deux organes, a-t-elle souligné.

Considérant la CCP comme une enceinte indispensable pour le partage d’expériences et de bonnes pratiques, dans le souci constant de l’appropriation nationale, la France est d’avis que les réunions de la Commission ces dernières semaines sur la Gambie, Sri Lanka ou encore le Burkina Faso ont été « emblématiques ».  Mme Gueguen a également insisté sur le rôle fondamental des femmes dans les processus de consolidation de la paix et a salué « le chantier en cours » pour mettre à jour la stratégie sur le genre de la CCP.  Elle a également signalé le soutien de la France au Fonds, un outil précieux qui permet d’intervenir rapidement et avec beaucoup de souplesse dans des contextes volatiles et risqués.  La France a d’ailleurs augmenté sa contribution, en versant, en 2019, 500 000 euros. 

Enfin, a indiqué la déléguée, la France est totalement engagée, au niveau multilatéral comme bilatéral, pour œuvrer à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix, à travers sa stratégie 2018 sur la « prévention, la résilience et la paix durable ».  Le Fonds « paix et résilience » a été mis en place pour appuyer la sortie de crise.  Financé en partie par la taxe sur les transitions financières, ce fonds est doté de 100 millions d’euros par an et passera à 200 millions d’ici à 2020.

M. DEE-MAXWELL SAAH KEMAYAH (Libéria) a salué le soutien apporté par la CCP à son pays et noté que la CCP est devenue un véritable outil pour le nouveau Gouvernement qui a pu lui transmettre ses priorités.  La CCP a été très utile dans son appui entre le retrait de la Mission de l’ONU et la mise en place de l’équipe de pays.  La CCP était aux côtés du Libéria pour assurer le succès du processus électoral et a apporté tout son soutien au nouveau plan de consolidation de la paix mis en œuvre par les acteurs nationaux dont le Gouvernement, la société civile et les institutions politiques en étroite collaboration avec la Mission et l’équipe de pays.

Sur la base de ces acquis, le Libéria a pu développer son programme de développement national pour la période 2018-2023 dont l’objectif est de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens et d’encourager l’avènement d’une société plus pacifique et plus inclusive.  Le Gouvernement libérien « sera toujours redevable » à la formation Libéria présidée par la Suède.  S’agissant du Fonds, le représentant a estimé qu’il a apporté de la cohérence au système des Nations Unies, tracé la voie de la prévention des conflits et fait une contribution significative à la parité dans les processus de paix.  Cependant, ce fonds ne doit en aucun cas remplacer les efforts de prévention des conflits et de pérennisation de la paix.  Les États Membres ont un rôle pivot à jouer tout comme les autres parties prenantes, dont les organisations régionales et sous-régionales. 

Fort de son expérience, le Libéria, a souligné le représentant, a suggéré qu’à l’avenir la CCP débatte des solutions qui lui permettront de mieux coopérer avec les organes intergouvernementaux pour assurer une approche cohérente et intégrée de la pérennisation de la paix et renforcer ses partenariats avec les principaux acteurs. 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a estimé que l’année 2018 a été particulièrement importante dans l’histoire de la Commission et du Fonds, saluant notamment l’effort consenti en vue d’une meilleure cohérence dans le traitement des questions régionales, thématiques et de paix.  Il s’est félicité des liens renforcés de la Commission avec les principaux organes onusiens pour améliorer la coordination, la cohérence, les synergies et les complémentarités aussi bien au niveau stratégique qu’opérationnel.  Il a toutefois estimé que la Commission n’a pas encore atteint son plein potentiel et que pour ce faire, il lui faut un financement adéquat, prévisible et durable.  Il a salué dans ce contexte, les réunions d’experts organisées en 2018 pour analyser les alternatives et les prévisions budgétaires.  Le représentant argentin s’est aussi dit convaincu que la Commission pourrait jouer un rôle plus actif en aidant le Conseil de sécurité lors de l’élaboration et de l’évaluation des mandats des opérations de maintien de la paix et le Conseil économique et social, dans la réalisation des objectifs de développement durable dans les pays affectés par les conflits. 

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a rappelé le rôle unique de la CCP en tant que pont important entre les principaux organes de l’ONU et d’autres entités pertinentes.  Il a rappelé que l’un des éléments importants de la réforme du pilier paix et sécurité de l’ONU l’an dernier a été la priorité accordée à la prévention des conflits, la paix durable et l’alignement de ce pilier avec ceux du développement et des droits de l’homme afin de promouvoir une coordination trans-piliers. 

Il a noté que si des ressources importantes ne lui sont pas consacrées, la CCP ne pourra pas mener à bien sa mission de prévention de conflit et des rechutes.  En plus des ressources, il est vital de mobiliser les sources nationales et internationales et d’autres sources innovantes telles que les obligations à impact social et les financements participatifs.  De même, les médias sociaux et les technologies de l’information et des communications modernes doivent être mises à contribution pour multiplier les microfinancements.  Pour 2019, l’Indonésie prévoit de verser 50 000 dollars.  Mon pays, a conclu le représentant, se félicite des mesures prises pour assurer le contrôle des ressources et souhaite des informations de la part des communautés où les fonds sont dépensés. 

M. GENNADY V. KUZMIN (Fédération de Russie) a rappelé que la CCP joue un rôle important en tant que plateforme de liaison depuis 20 ans déjà.  Ce n’est pas un hasard si en plus de ses formations pays, elle bénéficie d’un soutien accru des États.  Insistant à son tour sur le principe d’appropriation nationale, le représentant a aussi insisté sur le respect de la souveraineté des États dont s’occupe la Commission.  Le développement seul ne peut pas garantir la paix et vice-versa, a poursuivi le représentant, qui a préconisé une réflexion sur la différence entre les pays et sur l’organe de l’ONU qui serait le mieux placer pour prendre les rênes des efforts. 

Il a salué la déclaration du Président du Conseil de sécurité, de décembre 2018, qui a confirmé le rôle consultatif de la CCP qui transmet des informations de première main, en particulier dans la phase de transition des opérations de paix.  S’agissant du Fonds, « un instrument utile pour le financement ciblé des efforts », il a estimé qu’il permet d’éviter une fragmentation des actions au service de la paix et qu’il garantit la transparence.  L’objectif premier des projets qu’il finance doit être d’aider les États à renforcer leurs capacités de se passer de l’aide internationale, a estimé le représentant.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a félicité la CCP pour ses accomplissements significatifs au cours de l’année écoulée.  Il a rappelé que le Bangladesh a toujours activement participé de manière proactive à tous les aspects du maintien de la paix.  Il a mis à son tour l’accent sur le renforcement de la cohésion et des synergies entre les différents acteurs, agences et processus, y compris les organes de l’architecture de consolidation de la paix.  Il a insisté ce faisant sur l’appropriation nationale et le leadership national.  Il a également pris note du travail « remarquable » des formations pays, remarquant qu’en dépit du travail de chacune d’entre elles, il y a des similarités.  Les échanges et la mise en place de plateformes pour un dialogue entre ces formations sont pour le moins pertinents.

Le représentant a aussi salué le fait que le rapport sur les activités de la CCP mette en valeur l’appropriation nationale et les partenariats.  En effet, le rôle de la CCP, c’est de servir de passerelle entre les différents organes et entités de l’ONU mais aussi avec de nouveaux partenaires comme la Banque mondiale et les organisations régionales et sous-régionales.  Saluant les succès du Fonds, il a estimé qu’il était devenu un outil essentiel pour compléter les efforts mondiaux de maintien de la paix.  Le Fonds, a-t-il noté, s’est créé une véritable niche opérationnelle grâce à ses avantages comparatifs.  Quelque 40% de ses ressources ont été consacrées à la promotion de la parité cette année, a relevé le représentant qui a préconisé un financement prévisible et durable et une mobilisation politique plus forte en faveur du travail du Fonds. 

M. AMADOU JAITEH (Gambie) a rappelé que la CCP a joué un rôle majeur dans la transition pacifique en Gambie qui consolide désormais sa paix.  Il a rappelé que la CCP avait fait une promesse de don à la Conférence de Bruxelles, l’an dernier.  Tout en remerciant tous les partenaires multilatéraux et bilatéraux pour leurs annonces de contribution, la Gambie leur rappelle qu’il faut les matérialiser.  De notre expérience, nous avons appris, a dit le représentant, que la mobilisation rapide de l’ONU et de la CCP fait une différence majeure.  En Gambie, une plateforme d’appropriation nationale a déjà été créée et le partenariat avec les acteurs régionaux comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été crucial pour trouver les bons partenaires et relever les défis de la transition.  M. Jaiteh a expliqué que le plan national de développent s’articule autour de la consolidation de la paix, de la promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et du respect de l’état de droit.  Tout est mis en œuvre dans la transparence « totale » puisque le Procureur de la République et le Ministre de la justice font régulièrement des exposés à la CCP. 

En tant que représentant d’un pays ayant bénéficié des activités de plaidoyer de la CCP et des financements du Fonds, M. FRANCIS MUSTAPHA KAI-KAI (Sierra Leone) a salué le travail de la Commission dont la promotion des questions de genre, la priorisation des financements et la création de partenariats.  Ce débat, a-t-il dit, intervient à un moment critique, compte tenu de l’évaluation prévue en 2020 des arrangements de consolidation de la paix.  Il a rappelé que la formation Sierra Leone est l’une des plus anciennes de la CCP et que son pays est à jamais redevable pour le soutien qu’il a reçu au cours des 14 dernières années. 

Pour l’avoir vécu, la Sierra Leone peut confirmer les quatre grandes lacunes visibles à la fin d’une mission de maintien de la paix, à savoir le manque de financement, de confiance de la population vis-à-vis de ses propres autorités, de gouvernance, en particulier dans le secteur de la sécurité, et de coordination entre les acteurs nationaux et leurs partenaires internationaux.  Aujourd’hui, la Sierra Leone a parcouru un long chemin depuis la fin de la guerre civile de 2002 et tout au long de cette période, la CCP s’est avérée essentielle.

La Sierra Leone, a souligné le représentant, encourage la CCP à envisager une approche régionale de la consolidation de la paix, notamment pour ce qui est des pays du fleuve Mano, en partant du principe que les activités et programmes transfrontières peuvent contribuer à la prévention de conflit et au développement de la région. 

En matière de financement, la Commission devrait nouer des contacts avec le secteur privé pour l’encourager à investir dans certains des pays dont elle est saisie.  Nous allons, a annoncé le représentant, nous soumettre pour la deuxième fois au mois de juillet à l’examen volontaire du Forum politique de haut niveau sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

 

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