Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Libye
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet, M. Olof Skoog (Suède):
Les membres du Conseil de sécurité ont accueilli avec satisfaction l’exposé fait par le Représentant spécial du Secrétaire général, Ghassan Salamé, le 16 juillet 2018.
Les membres du Conseil se sont félicités de la déclaration du 11 juillet 2018 annonçant que la National Oil Corporation reprenait ses activités au service de l’ensemble du peuple libyen, et ont souligné que l’entreprise devait continuer de fonctionner librement, dans l’intérêt de tous les Libyens.
Les membres du Conseil ont réaffirmé le ferme attachement du Conseil à la souveraineté de la Libye sur son territoire et ses ressources. Ils ont souligné que les ressources pétrolières libyennes devaient rester sous le contrôle exclusif de la National Oil Corporation, et que le Gouvernement d’entente nationale devait exercer pleinement et effectivement son contrôle sur les institutions économiques et financières du pays, sans préjudice des dispositions constitutionnelles qui découlent de l’Accord politique libyen.
Les membres du Conseil ont condamné les attaques menées par Ibrahim Jadhran contre des infrastructures pétrolières en juin 2018. Ils ont rappelé que les personnes et entités qui se livrent ou apportent un appui à des actes mettant en danger la paix, la stabilité ou la sécurité en Libye peuvent faire l’objet de sanctions ciblées, en application de la résolution 2213 (2015). Ils ont rappelé à tous les États Membres que dans sa résolution 2362 (2017), le Conseil avait condamné l’exportation illicite de pétrole, y compris de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés, depuis la Libye, et ont à nouveau exhorté les États Membres à cesser de soutenir les institutions parallèles qui prétendent représenter l’autorité légitime mais ne sont pas parties à l’Accord politique.
Les membres du Conseil ont noté combien le Représentant spécial du Secrétaire général était attaché à l’unification des institutions économiques et financières libyennes et à une plus grande transparence. À cet égard, et compte tenu de la demande adressée au Conseil par le Premier Ministre Serraj, les membres du Conseil de sécurité ont invité le Représentant spécial à présenter rapidement des propositions, dans le contexte du plan d’action de l’Organisation, en y tenant compte des échanges qu’il a eus avec l’ensemble des parties libyennes. Les membres du Conseil ont invité les dirigeants libyens à saisir cette occasion pour régler leurs différends concernant la Banque centrale de Libye et encouragé les efforts qu’ils déploient pour unifier les institutions du pays dans le cadre de l’Accord politique libyen.
Les membres du Conseil ont noté des inquiétudes concernant l’application du gel des avoirs financiers libyens imposé par la résolution 1970 (2011) et les résolutions ultérieures sur la question.
Les membres du Conseil de sécurité ont déclaré qu’ils étaient toujours préoccupés par la situation humanitaire, en particulier à Derna, et notamment par la situation des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées, et ont demandé à toutes les parties de respecter le droit international humanitaire applicable.
Les membres du Conseil ont affirmé qu’ils soutenaient pleinement l’action menée par le Représentant spécial du Secrétaire général, Ghassan Salamé, pour promouvoir la mise en place d’un processus politique ouvert, mené par et pour les Libyens, qui prévoie la poursuite de la mise en œuvre du plan d’action de l’ONU. Ils ont exhorté tous les Libyens à travailler ensemble, dans un esprit de compromis pacifique, et à engager au plus vite un dialogue constructif pour faire en sorte que les conditions techniques, législatives et politiques ainsi que les conditions de sécurité nécessaires à la tenue d’élections crédibles, inclusives et pacifiques soient réunies, y compris la participation et la représentation des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes, afin de bâtir une Libye stable et unie. Ils ont rappelé l’engagement pris par les dirigeants libyens, tel qu’énoncé dans la Déclaration de Paris le 29 mai, de coopérer de façon constructive avec l’ONU en ce sens, notant que de nouveaux retards ne feraient que prolonger les souffrances du peuple libyen.