Réunion publique d’information du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2127 (2013) concernant la République centrafricaine au sujet du rapport final du Groupe d’experts
Le 26 janvier 2018, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2127 (2013) concernant la République centrafricaine a tenu, sous la présidence de la Côte d’Ivoire, une réunion publique d’information à l’intention de tous les États Membres sur le rapport final du Groupe d’experts (S/2017/1023) et sur la manière dont les États de la région invités appliquaient les mesures de sanction sur le plan national. La réunion a été organisée en application du paragraphe 20 de la résolution 2339 (2017), dans lequel le Conseil a engagé le Président à tenir des consultations régulières avec les États Membres concernés, les organisations internationales, régionales et sous-régionales, en particulier les États voisins et les États de la région, afin d’assurer la mise en œuvre de toutes les mesures de sanction.
Le Coordonnateur du Groupe d’experts a souligné les principales conclusions du rapport et fait le point sur l’évolution de la situation depuis que celui-ci a été présenté. Les combats entre groupes armés se sont poursuivis dans le sud-est en raison de l’émergence de groupes d’autodéfense autoproclamés, plus ou moins liés au mouvement anti-balaka, qui disputent à l’Union pour la paix en Centrafrique (ex-Séléka) le contrôle des routes de transhumance et des ressources naturelles. Dans le nord-ouest, les combats que se livrent les groupes armés pour le contrôle du territoire et des axes routiers se sont intensifiés; la population civile en a gravement pâti et le nombre de déplacés et de réfugiés a augmenté. Le Coordonnateur a indiqué que les propos hostiles à l’égard des musulmans et de la MINUSCA, les discours haineux et l’incitation à la violence de la part des fonctionnaires, des personnalités politiques et des dirigeants de la société civile basés à Bangui avaient atteint un niveau sans précédent et conduit à des attaques contre la population musulmane et la Mission. Il a également signalé que l’Initiative de l’Union africaine était entrée dans sa phase opérationnelle et que les facilitateurs de l’Union africaine avaient déjà rencontré les chefs de plusieurs groupes pour faire avancer le processus politique. Il a enfin rappelé que les groupes armés continuaient de se livrer au trafic illégal d’armes et de ressources naturelles.
La Représentante permanente de la République centrafricaine a indiqué que le Ministère de la défense avait contacté les États de la région et qu’il avait déjà organisé des réunions tripartites visant à instaurer une coopération régionale dans la lutte contre le trafic illicite d’armes, de munitions et de ressources naturelles. Même s’il était essentiel que les États de la région coopèrent pour mettre en œuvre les mesures de sanction, chaque État de la région devait faire face à ses propres problèmes, notamment la longueur et la porosité des frontières qui compliquaient la lutte contre le trafic d’armes et de munitions. Le Représentant permanent de la République démocratique du Congo a décrit les mesures prises par son pays pour appliquer l’embargo sur les armes et renforcer le contrôle de sa frontière avec la République centrafricaine. Le Représentant permanent du Tchad s’est déclaré préoccupé par les combats récents dans le nord-ouest de la République centrafricaine et par l’arrivée de plus de 20 000 réfugiés centrafricains supplémentaires au Tchad. Les États Membres et les membres du Comité ont salué le travail accompli par le Groupe d’experts et ont invité les États de la région à unir leurs efforts dans la lutte contre le trafic illicite de ressources naturelles mené par des groupes armés, qui est source d’instabilité en République centrafricaine et dans les États voisins. Les délégations ont souligné qu’il importait que les États de la région coopèrent étroitement pour mettre en œuvre le régime de sanctions, faire face aux difficultés régionales et sous-régionales, notamment le trafic illicite d’armes, de munitions et de ressources naturelles, et trouver des solutions régionales aux problèmes liés à la transhumance.