ECOSOC: la Réunion « coordination et gestion » examine la contribution des commissions techniques pour faire avancer le développement durable
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a tenu, aujourd’hui, sa troisième Réunion de coordination et de gestion sur les quatre sessions qu’il a prévues cette année, pour examiner les rapports de cinq organes subsidiaires et entériner leurs recommandations. À la veille de la session du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, qui débutera lundi prochain, le Conseil a ainsi mis en avant plusieurs pistes pour faire avancer la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Il a aussi examiné des rapports sur le Programme d’action d’Istanbul (pays les moins avancés) et le Nouveau Programme pour les villes, avant d’entendre les présidents de ses commissions techniques présenter la façon dont ils abordent les questions transversales et en particulier celle de l’égalité des genres.
Ce matin, l’ECOSOC a proposé que le quatorzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale se tienne à Kyoto, au Japon, du 20 au 27 avril 2020. « Faire progresser la prévention de la criminalité, la justice pénale et l’état de droit: vers la réalisation du Programme 2030 » en serait le thème principal. Mais c’est à l’Assemblée générale que reviendra la décision finale.
Le Comité d’experts de l’administration publique, le Forum des Nations Unies sur les forêts, l’Instance permanente sur les questions autochtones, la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et la Commission des stupéfiants, ces cinq organes subsidiaires de l’ECOSOC étaient venus présenter les travaux de leurs dernières sessions.
L’un des messages clefs de la session du Comité d’experts de l’administration publique était que les institutions jouent un rôle essentiel dans la réalisation de tous les objectifs et cibles de développement durable. Un autre message est qu’améliorer régulièrement et concrètement les capacités en matière de gouvernance nationale et locale permettrait d’obtenir d’importants résultats à long terme.
C’est dans cet esprit que l’ECOSOC a, dans une résolution, invité les gouvernements à lancer des initiatives visant à renforcer la sensibilisation et l’attachement des fonctionnaires de tous niveaux au Programme 2030. Il les invite aussi à renforcer les capacités et les compétences des agents de l’État dans des domaines tels que l’élaboration de politiques cohérentes et la collecte de statistiques et de données.
Par une autre résolution, l’ECOSOC a invité la communauté internationale à renforcer les capacités de l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.
L’ECOSOC a aussi, dans un autre texte, invité à adopter le Cadre stratégique sur l’information et les services géospatiaux en cas de catastrophe, qui figure en annexe de sa résolution sur ce sujet. La demande s’adresse aux États Membres, administrations publiques compétentes, organismes des Nations Unies, organisations internationales, donateurs, secteur privé, milieux universitaires et organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine de la réduction et de la gestion des risques de catastrophe.
Parmi les décisions prises aujourd’hui, l’ECOSOC a autorisé la tenue d’une réunion de trois jours d’un groupe d’experts internationaux sur le thème « La protection de l’environnement et les droits des peuples autochtones ».
Il a aussi approuvé la nomination de Suzanne Hayden (États-Unis) au Conseil de direction de l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice.
Dans l’après-midi, l’ECOSOC a profité de la présence de plusieurs présidents d’organes subsidiaires pour organiser une discussion en répondant à la question suivante: « Comment les commissions techniques envisagent les questions transversales et contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable? », en évoquant la question spécifique de l’égalité des genres.
Chacun des six organes, dont la Vice-Présidente de la Commission de la condition de la femme, ont fait le lien entre leurs travaux et les objectifs auxquels ils peuvent contribuer. Il est apparu que ces commissions ont besoin d’actions concrètes et de véritables synergies entre organes onusiens, ce qui est de plus en plus le cas.
Quelques inquiétudes ont cependant été exprimées face au nombre insuffisant de femmes pour siéger au sein des panels des différentes commissions techniques de l’ECOSOC, ou encore en raison du fossé numérique qui ne cesse de se creuser entre hommes et femmes.
L’ECOSOC se réunira à nouveau demain, mardi 3 juillet à 10 heures, pour conclure cette troisième Réunion de coordination et de gestion, avant de terminer ces travaux les 24 et 25 juillet prochains.
ADMINISTRATION PUBLIQUE ET DÉVELOPPEMENT
Présentation du rapport (E/2018/44 E/C.16/2018/8)
Mme GERALDINE FRASER-MOLEKETI, du Comité d’experts de l’administration publique, a présenté le rapport dudit comité sur les travaux de sa dix-septième session tenue du 23 au 27 avril 2018. L’un des messages clefs de la session était que les institutions jouent un rôle essentiel dans la réalisation de tous les objectifs et cibles de développement durable. Un autre message est qu’améliorer régulièrement et concrètement les capacités en matière de gouvernance nationale et locale permettrait d’obtenir d’importants résultats à long terme.
Adoption d’une résolution et d’une décision
L’ECOSOC a adopté le projet de résolution contenu dans le rapport, par lequel il prend note du rapport susmentionné du Comité d’experts de l’administration publique et le remercie du travail accompli au regard de ses propres thèmes et de ceux du Forum politique de haut niveau pour le développement durable pour 2018. Il invite le Comité à continuer de placer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 au cœur de ses travaux et de lui prêter avis quant aux moyens par lesquels les administrations publiques pourraient appuyer la réalisation des objectifs de développement durable et l’examen des progrès accomplis à cet égard.
Par ce texte, l’ECOSOC invite les gouvernements et les autres organisations à favoriser l’accompagnement de carrière et l’apprentissage de pair à pair afin de promouvoir la cohérence politique et institutionnelle dans la réalisation des objectifs de développement durable, notamment en créant un réseau mondial de spécialistes chargés de promouvoir la cohérence aux niveaux national et infranational, ainsi qu’à intégrer dans les programmes des écoles d’administration publique et autres établissements de formation la promotion de la cohérence politique et institutionnelle.
Il invite aussi les gouvernements à lancer des initiatives visant à renforcer la sensibilisation et l’attachement des fonctionnaires de tous niveaux au Programme 2030; à renforcer les capacités et les compétences des agents de l’État dans des domaines tels que l’élaboration de politiques intégrées et cohérentes, la planification, l’exécution, la prévision, la consultation, l’évaluation factuelle des progrès accomplis, la collecte et l’exploitation de statistiques et de données, et la coopération avec des acteurs non étatiques.
Les gouvernements sont aussi engagés à garantir le respect de l’état de droit et à promouvoir l’intégrité professionnelle ainsi que la gestion efficace et équitable des ressources humaines, tandis que les pouvoirs publics sont encouragés à adopter et à appliquer des lois complètes sur la protection des lanceurs d’alerte qui soient fondées sur une approche globale de la protection de ces personnes, et à redoubler d’efforts pour concrétiser cette protection.
L’ECOSOC a également adopté une décision sur le calendrier et ordre du jour provisoire de la dix-huitième session du Comité d’experts. Celle-ci se tiendra au Siège de l’ONU du 8 au 12 avril 2019.
EXAMEN ET COORDINATION DE L’APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION EN FAVEUR DES PAYS LES MOINS AVANCÉS POUR LA DÉCENNIE 2011-2020
Présentation du rapport (A/73/80–E/2018/58)
Mme FEKITAMOELOA KATOA UTOIKAMANU, Haute-Représentante pour les pays les moins développés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul). Alors qu’il ne reste que deux ans et demi pour mettre en œuvre le Plan d’action d’Istanbul, il faut que toutes les parties prenantes fassent d’importants efforts pour surmonter les difficultés propres aux pays les moins avancés qui ont été mises en évidence dans le Programme d’action d’Istanbul, a-t-elle rappelé.
ÉTABLISSEMENTS HUMAINS
Présentation du rapport (A/73/83–E/2018/62)
M. FILIEP DECORTE, du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a présenté le rapport du Secrétaire général sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes. Ce rapport rend notamment compte des progrès qui ont été réalisés par les entités des Nations Unies, les administrations nationales et infranationales, et les autorités et parties prenantes locales dans la mise en œuvre et le suivi du Nouveau Programme pour les villes.
Décision orale
L’ECOSOC a pris note de ce rapport.
FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS
Présentation du rapport (E/2018/42 E/CN.18/2018/9)
M. MUHAMMAD SHAHRUL IKRAM YAAKOB (Malaisie) qui était le Président de la treizième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, a présenté le rapport sur les travaux de cette session qui s’est déroulée du 5 mai 2017 et du 7 au 11 mai 2018.
Parmi les questions abordées par le Forum pendant ladite session, il y avait la mise en œuvre du plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030), les moyens de mise en œuvre et encore les nouveaux problèmes. Le rapport contient des informations sur la réforme du Département des affaires économiques et sociales concernant le Forum des Nations Unies sur les forêts, ainsi qu’un résumé établi par le Président du Forum pour transmission en vue de la réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisée sous les auspices du Conseil économique et social à sa session de 2018.
Adoption d’une décision
L’ECOSOC a adopté une décision pour prendre note du rapport du Forum des Nations Unies sur les forêts sur les travaux de sa treizième session et approuver l’ordre du jour provisoire de sa quatorzième session.
INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES
Présentation du rapport (E/2018/43 E/C.19/2018/11)
Mme MARIAM WALLET ABOUBAKRINE, du Mali, Présidente de la dix-septième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a présenté le rapport sur les travaux de cette session qui s’est tenue du 16 au 27 avril 2018.
Malgré certaines avancées, l’Instance est préoccupée par le décalage qui existe entre reconnaissance formelle des droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, territoires et ressources, et la mise en œuvre desdits droits, a-t-elle déclaré, en déplorant la mise en œuvre de lois contraires à de tels droits. Les droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, territoires et ressources étaient le thème de la dix-septième session de l’Instance. Elle s’est également dite vivement préoccupée par le manque d’une reconnaissance formelle des peuples autochtones, en particulier en Asie et en Afrique.
Adoption de décisions
Le Conseil a entériné trois décisions telles que recommandées par l’Instance dans son rapport.
Dans la première, l’ECOSOC autorise la tenue d’une réunion de trois jours d’un groupe d’experts internationaux sur le thème « La protection de l’environnement et les droits des peuples autochtones ».
La deuxième décision fixe les lieu et dates de la dix-huitième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones qui se tiendra au Siège de l’ONU, du 22 avril au 3 mai 2019.
Par la troisième décision, l’ECOSOC prend note du rapport de l’Instance permanente sur les questions autochtones sur les travaux de sa dix-septième session et approuve l’ordre du jour provisoire de sa dix-huitième session.
PRÉVENTION ET MAÎTRISE DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES
Adoption de la résolution (E/2018/L.16)
Le délégué de la Fédération de Russie a présenté le projet de résolution sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. Ce projet invite la communauté internationale à renforcer les capacités de l’Équipe spéciale, a-t-il déclaré.
Le texte précise que les États Membres et les partenaires internationaux pour le développement sont priés d’apporter une aide financière ou en nature aux travaux de l’Équipe spéciale, tout en invitant les autres parties prenantes, notamment le secteur privé, les fondations philanthropiques et la société civile à faire de même.
L’ECOSOC encourage en outre l’Équipe spéciale et ses membres, notamment par l’intermédiaire des équipes de pays des Nations Unies, à accroître l’appui technique qu’ils apportent aux États Membres.
Il demande également à l’Équipe spéciale et à ses membres, dans le cadre du mandat de l’Équipe spéciale, d’aider les États Membres qui en font la demande à renforcer les moyens dont ils disposent pour améliorer les cadres juridiques et réglementaires qui favorisent la mise en place de mesures de santé liées aux maladies non transmissibles.
Le Conseil a adopté ce texte par consensus. Après l’adoption, la déléguée de l’Uruguay a souligné l’attachement de son pays à cette Équipe spéciale en vue d’appuyer les efforts nationaux pour contrôler les facteurs de risque des maladies non transmissibles.
INFORMATION GÉOSPATIALE
Adoption de la résolution (E/2018/L.15)
La déléguée des Philippines a présenté le projet de résolution sur le Cadre stratégique sur l’information et les services géospatiaux en cas de catastrophe.
Par ce projet, qui a été adopté par consensus, le Conseil invite les États Membres, les administrations publiques compétentes, les organismes des Nations Unies, les organisations internationales, les donateurs, le secteur privé, les milieux universitaires et les organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine de la réduction et de la gestion des risques de catastrophe à adopter le Cadre stratégique sur l’information et les services géospatiaux en cas de catastrophe, que le Conseil fait également sien avec cette résolution.
PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE
Présentation des rapports (E/2018/28 E/CN.7/2018/13 et E/2018/28/Add.1)
M. LOFTI BOUCHAARA, Représentant du Maroc au sein de l’Office des Nations Unies à Vienne et Président de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale, a présenté les rapports de la Commission sur sa vingt-septième session (8 décembre 2017 et 14-18 mai 2018) et sur sa reprise de session.
La Commission a notamment débattu de l’utilisation et de l’application des règles et normes des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, des tendances et nouveaux problèmes en matière de criminalité dans le monde et des mesures de prévention du crime et de justice pénale visant à y faire face, ainsi que de la suite à donner au treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale et des préparatifs du quatorzième Congrès. La Commission a en outre réfléchi à ses contributions aux travaux de l’ECOSOC, y compris concernant le suivi, l’examen et la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a indiqué le Président.
Lors de la discussion générale, le délégué du Mexique a indiqué l’attachement de son pays à la prévention du crime et souligné son activité de membre au sein de la Commission. Celle-ci devrait bénéficier de ressources pérennes, a-t-il souhaité. Il a demandé que la lutte contre les organisations criminelles soit plus « visible », avant d’exhorter l’Office de l’ONU de Vienne à présenter des mesures concrètes en vue de veiller à l’égalité des genres en son sein.
Adoption de deux décisions et de trois projets de résolution
L’ECOSOC a pris note du rapport de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale sur les travaux de la reprise de sa vingt-sixième session et approuvé l’ordre du jour provisoire de la vingt-huitième session.
Il a aussi approuvé la nomination de Suzanne Hayden (États-Unis) au Conseil de direction de l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice.
L’ECOSOC a ensuite adopté trois projets de résolution en vue de leur adoption par l’Assemblée générale. Le premier vise à « Renforcer le rôle de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale au service de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 »; le deuxième concerne la « Suite à donner au treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale et préparatifs du quatorzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale »; et le troisième porte sur les questions « État de droit, prévention du crime et justice pénale dans le contexte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 ».
Le deuxième projet de texte prévoit notamment que l’Assemblée générale fixe les dates et lieux du quatorzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale: il se tiendrait au Japon du 20 au 27 avril 2020, avec des consultations préalables le 19 avril 2020.
Le délégué du Japon a, s’agissant de cette résolution, précisé que c’est la ville de Kyoto qui prévoit d’accueillir cette session.
Le troisième projet de résolution soumis à l’Assemblée générale mentionne que le thème principal du quatorzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, sera « Faire progresser la prévention de la criminalité, la justice pénale et l’état de droit: vers la réalisation du Programme 2030 ».
STUPÉFIANTS
Présentation du rapport (E/2018/30 E/CN.15/2018/15 et E/2018/30/Add.1)
Mme ALICIA BUENROSTRO MASSIEU, du Mexique, Présidente de la Commission des stupéfiants, a présenté le rapport de la Commission des stupéfiants sur sa soixante et unième session (8 décembre 2017 et 12-16 mars 2018) ainsi qu’un rapport sur sa reprise de la soixantième session. Elle a notamment exhorté les pays qui n’ont pas de représentation au sein de la Commission à y remédier.
La Commission, a rappelé sa Présidente, a examiné des questions touchant à l’application de la Déclaration politique et du Plan d’action de 2009 sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue; à la suite donnée de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue tenue en 2016; aux préparatifs du débat ministériel devant se tenir à sa soixante-deuxième session, en 2019; et à l’inscription de substances aux tableaux des conventions internationales relatives au contrôle des drogues; ainsi que d’autres questions découlant de ces traités, des questions budgétaires, administratives et de gestion stratégique, les recommandations de ses organes subsidiaires, des questions liées à la coopération et à la coordination interinstitutions des actions menées pour aborder et combattre le problème mondial de la drogue.
M. VIROJ SUMYAI, Président de l’Organe international de contrôle des stupéfiants, a, lui, présenté le rapport pour 2017 de cet organe.
Le délégué du Mexique a pris la parole pour souligner l’importance que son pays accorde aux organes onusiens de lutte contre le problème des drogues et sa détermination à le régler. Son homologue de la Fédération de Russie a considéré que la légalisation du cannabis au Canada contrevient à différents instruments internationaux sur les stupéfiants. Une telle légalisation n’est possible qu’à des fins médicales, a déclaré la déléguée russe, qui a fustigé « le comportement inacceptable » du Canada.
La déléguée de la Jamaïque a réaffirmé l’engagement de son pays contre le trafic illicite de stupéfiants et prôné une démarche équilibrée face au défi des drogues.
Adoption de trois décisions proposées par la Commission des stupéfiants
Le Conseil a adopté une première décision sur le « Rapport de la Commission des stupéfiants sur les travaux de la reprise de sa soixantième session ».
L’ECOSOC a pris note du rapport de la Commission et approuvé l’ordre du jour provisoire de sa prochaine session.
Il a aussi pris note du rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2017.
La contribution des commissions techniques
L’ECOSOC a tenu une table ronde sur la transformation en vue de sociétés durables et résilientes et sur l’apport de ses commissions techniques aux débats du Forum de haut niveau pour le développement durable prévu la semaine prochaine. C’est la première fois que l’ECOSOC organise une telle table ronde, a remarqué sa Vice-Présidente, Mme INGA RHONDA KING. « Comment ces commissions techniques envisagent les questions transversales et contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable, c’est tout l’enjeu de cette table ronde », a résumé Mme King, en souhaitant, dans un second temps, que les intervenants évoquent la question spécifique de l’égalité des genres.
Ouvrant la discussion, Mme ALICIA BUENROSTRO MASSIEU, du Mexique, Présidente de la Commission des stupéfiants, a rappelé que le trafic de drogues a des incidences sur la réalisation de nombreux objectifs. La Commission œuvre en particulier à la concrétisation des objectifs de développement durable 6 et 15 portant, respectivement, sur l’eau propre et l’assainissement et sur la vie terrestre. Elle compte alimenter les travaux du Forum sur ces objectifs. L’objectif 11, sur les villes et communautés durables, fait aussi l’objet d’un examen poussé au sein de la Commission, a-t-elle dit, notant que les drogues sont consommées majoritairement dans des zones urbaines. Elle a souligné que les États doivent garantir aux personnes les plus vulnérables un accès aux soins de santé. Enfin, elle a souligné la bonne coopération de sa Commission avec la Commission sur les statistiques en particulier, jugeant crucial un bon dialogue entre les commissions techniques.
Le Président de la treizième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, M. MUHAMMAD SHAHRUL IKRAM YAAKOB, de la Malaisie, a, de son côté, souligné les apports du Forum aux efforts menés en vue de réaliser les objectifs 6 et 15. La lutte contre la déforestation est cruciale et pour cela, nous avons besoin d’actions concrètes et de véritables synergies entre organes onusiens, a-t-il dit. « Le programme 2030 ne sera réalisé que si les forêts sont protégées. » Il a également évoqué la question de l’égalité des genres, un souci constant du Forum.
La Vice-Présidente de la Commission de la condition de la femme, Mme KOKI MULI GRIGNON, a indiqué que sa Commission avait développé une approche ciblée concernant les femmes et les filles en milieu rural, afin de mettre un terme à la violence et aux discriminations qui les visent et accélérer la réalisation de leurs droits, conformément à l’objectif 5 sur l’égalité entre les sexes. La Commission a notamment examiné leur situation spécifique en lien avec des questions comme l’éradication de la pauvreté et l’amélioration des conditions de travail dans le secteur agricole. « Nous n’avons pas non plus négligé les autres objectifs dont le Forum se saisira, au contraire, puisque nous nous sommes notamment concentrés sur les infrastructures et les améliorations à apporter aux réseaux d’assainissement, ainsi que sur la promotion d’une énergie durable. » Mme Grignon a enfin souligné le rôle de « catalyseur » joué par sa Commission dans la dissémination des questions liées au genre.
Le Président de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale, M. LOFTI BOUCHAARA, a indiqué que sa Commission avait contribué à réaliser l’objectif 11 sur des villes et communautés durables en discutant de la nécessité de réduire la violence liée aux drogues et sur l’objectif 16 sur la paix, la justice et des institutions efficaces. La violence des gangs liée au trafic de stupéfiants est un enjeu majeur, a-t-il dit. Le Président a souligné l’intégration robuste de la question du genre dans les travaux de la Commission sur la réponse à apporter à la criminalité transnationale organisée. Il a dit son appréciation des contributions des entités onusiennes pour renforcer, aux côtés de sa Commission, les capacités dans le domaine de la justice pénale. Le Président a enfin déploré que les États Membres présentent un nombre insuffisant de femmes pour siéger au sein des panels des différentes commissions techniques de l’ECOSOC, malgré les engagements pris en faveur de l’égalité des genres.
Les travaux de la Commission de la science et de la technologie au service du développement sont étroitement liés à l’objectif 7, a indiqué son Vice-Président, M. PETER MAJOR, de la Hongrie. L’objectif 9 sur l’industrie, l’innovation et les infrastructures, est un autre objectif prioritaire. Nous avons tous échoué s’agissant de l’égalité des sexes devant les technologies numériques et donc dans la réalisation de l’objectif 5, a-t-il averti. Les femmes sont moins en mesure que les hommes d’acquérir des compétences numériques qui sont précieuses sur le marché du travail, a tranché M. Major. Il a, plus globalement, déploré l’insuffisance des personnes ayant accès à de telles compétences numériques sur le marché du travail. « Nous sommes en train de perdre la bataille des objectifs de développement durable. »
Le Vice-Président de la Commission de statistique, M. JULIO A. SANTAELLA, du Mexique, s’exprimant par visioconférence, a souligné la nécessité de disposer de statistiques de qualité pour réaliser les objectifs de développement durable et pour que personne ne soit laissée pour compte. Nous fournissons une aide aux États qui n’ont pas des capacités suffisantes, a-t-il dit. La Commission a renforcé ses efforts sur la collecte de statistiques sur les questions de genre, 200 indicateurs étant liés à ces questions. C’est un travail considérable que de produire les statistiques pour assurer le suivi de tels indicateurs, le genre étant une question éminemment transversale, a-t-il conclu.
La question de l’égalité des sexes a été abordée par certaines délégations. Le Mexique a ainsi attiré l’attention sur le sort des femmes incarcérées, lesquelles doivent recevoir le traitement prévu par les Règles de Bangkok. L’Andorre a salué l’intégration du genre dans les travaux des Commissions, avant de déplorer le fossé numérique qui ne cesse de se creuser entre hommes et femmes. « L’éducation est cruciale pour combler ce fossé », a répondu la Vice-Présidente de la Commission de la condition de la femme, en souhaitant une mise en œuvre du Programme 2030 résolument axée sur l’autonomisation des femmes.
Les délégations de la Chine et de la Thaïlande ont également pris la parole.
La Directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes, Mme ASA REGNER, a, dans des remarques de clôture, demandé que le travail non rémunéré des femmes soit pleinement pris en compte et invité à réfléchir aux moyens pour que les hommes partagent davantage ce fardeau. Le prochain examen du Programme d’action de Beijing sera une bonne occasion pour les commissions techniques de présenter des actions concrètes en vue de promouvoir l’égalité entre les sexes, a-t-elle conclu.