Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 3 août 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Yémen
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a indiqué hier, devant le Conseil de sécurité, qu’après avoir mené des consultations auprès des parties, il a l’intention de les inviter à Genève le 6 septembre pour un premier cycle de consultations. Ces consultations, a-t-il dit, donneront l’occasion aux parties, entre autres, de discuter du cadre des négociations et de s’accorder sur des mesures pertinentes de rétablissement de la confiance ainsi que sur des plans précis pour faire avancer le processus.
M. Griffiths a averti les membres du Conseil que, « malgré tous nos efforts », la guerre s’est intensifiée. Il a indiqué que « nous avons cherché à trouver le moyen d’éviter une bataille pour le port et la ville de Hodeïda ». Il a toutefois ajouté que, bien qu’il n’ait pas encore été possible de remplir les conditions pour un tel accord, des efforts récents avaient permis de combler l’écart entre les deux parties d’une manière à laquelle personne ne s’attendait.
L’Envoyé spécial a souligné que la lenteur ou l’absence de progrès à Hodeïda ne doit pas dissuader de l’objectif premier qui est de trouver une solution politique au conflit.
Le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, M. John Ging, est également intervenu. Dans une déclaration publiée aujourd’hui, la Coordonnatrice humanitaire pour le Yémen, Mme Lise Grande, a qualifié de « choquants » les tirs qui ont frappé, hier, l’hôpital Al Thawra, le plus important centre hospitalier du Yémen. « Tous les efforts que nous déployons pour mettre un terme à la pire épidémie de choléra au monde sont compromis », a-t-elle averti.
FNUOD
Suite à une question soulevée hier au sujet de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), le Porte-parole a précisé que le personnel russe évoqué dans la presse ne fait pas partie de la Force. En vertu de l’Accord sur le dégagement de 1974 et de son Protocole, la FNUOD est constituée de Membres des Nations Unies qui ne sont pas des membres permanents du Conseil de sécurité.
La FNUOD est en train de mettre en œuvre son retour progressif dans la zone de séparation. L’objectif final est d’assurer son retour complet, si les conditions le permettent. À l’heure actuelle, plus de la moitié du personnel militaire de la mission est déployé dans le secteur bravo, y compris à son siège, le camp Faouar. La sécurité et la sûreté du personnel de la FNUOD et du Groupe d’observateurs au Golan demeurent primordiales alors que la mission continue de mettre en œuvre son retour progressif.
Une des principales priorités de ce retour graduel et continu de la FNUOD dans la zone de séparation est la réouverture du point de passage de Qouneïtra, entre les secteurs alpha et bravo, dès que les conditions sécuritaires le permettront, et tel que réitéré dans la résolution 2426 adoptée le 29 juin 2018 par le Conseil de sécurité.
Dans son dernier rapport sur la FNUOD, le Secrétaire général a noté que, depuis la reprise des patrouilles dans le secteur bravo en février 2018, la compagnie d’infanterie mécanisée de la FNUOD a procédé à plus d’une trentaine de patrouilles protégées depuis le camp Faouar sur les quatre itinéraires désignés dans le nord et le centre des zones de séparation et de limitation. La patrouille effectuée le 2 août au point de passage de Qouneïtra fait partie des efforts continus déployés par la FNUOD pour assurer son retour graduel dans la zone de séparation.
À cet égard, la FNUOD était en liaison à la fois avec les Forces armées arabes syriennes, par l’intermédiaire du Délégué principal de la République arabe syrienne, et les Forces de défense israéliennes avant d’effectuer la patrouille au point de passage de Qouneïtra.
Le Délégué principal de la République arabe syrienne et le personnel de la police militaire russe ont effectué une patrouille simultanée dans la zone. Toute présence de la police militaire russe, ou tout déploiement prévu en République arabe syrienne, est séparé et distinct de celui de la FNUOD.
Éthiopie
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a indiqué, aujourd’hui, qu’il renforce sa réponse pour faire face aux besoins urgents de près d’un million de personnes qui ont été déplacées par les dernières violences dans le sud-ouest du pays.
Suite à une requête du Gouvernement, le HCR et ses partenaires fournissent une assistance vitale aux personnes déplacées qui se trouvent dans la région de Gedeo, ainsi que dans l’ouest de la zone de Guji. Le HCR indique que les conditions actuelles sont extrêmement difficiles. De nombreuses personnes dorment à même le sol, qui est froid, tandis que d’autres vivent dans des abris de fortune qui ne peuvent pas les protéger des pluies abondantes de la saison, les mettant à risque de contracter de graves problèmes de santé, comme la pneumonie.
Le HCR distribue 50 000 trousses d’urgence qui contiennent des batteries de cuisine, des nattes de couchage, des couvertures et des bâches en plastique. Il a aussi déployé deux Équipes d’intervention d’urgence dans les régions concernées pour appuyer les autorités locales.
Méditerranée
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) indique que plus de 1 500 migrants et réfugiés ont perdu la vie au cours des sept premiers mois de l’année alors qu’ils cherchaient à traverser la Méditerranée. Cette sombre étape a été confirmée suite à la mort de 850 personnes au cours des seuls mois de juin et juillet, faisant du passage méditerranéen la voie maritime la plus meurtrière au monde.
Le HCR est particulièrement préoccupé du fait que le taux de décès augmente alors que le nombre de personnes qui arrivent sur les côtes européennes a baissé de manière significative comparé aux années précédentes. À ce jour, environ 60 000 personnes ont traversé la Méditerranée depuis le début de l’année, ce qui représente la moitié comparé à la même période l’an dernier et un retour aux niveaux d’avant 2014. Cependant, 1 personne, sur 31 qui ont tenté la traversée en juin et en juillet, a trouvé la mort ou est portée disparue, comparé à 1 sur 49 en 2017.
Le HCR exhorte les États et les autorités qui se trouvent sur les voies de transit à prendre toutes les mesures nécessaires pour démanteler et interrompre les réseaux de passeurs. Afin de sauver les vies en mer, indique le HCR, il faut avoir recours à des mesures appropriées et nécessaires afin de tenir pour responsables ceux qui cherchent à profiter de l’exploitation d’êtres humains vulnérables.